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Direction de l’Aménagement de la Faune

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Academic year: 2022

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Direction de l’Aménagement de la Faune Région Chaudière-Appalaches

Rapport d’aménagement d’une frayère pour le poisson à la rivière Chaudière

Par

Guy Trencia et Pierre-Yves Collin

Ministère des Ressources Naturelles et de la Faune Secteur Faune

Lévis

mars 2006

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Préambule

Ce projet a été rendu possible par la réalisation préalable d’une étude de faisabilité confiée à Limno-Service. Son responsable, M. Stéphane Clermont, s’est associé à MM Michel La Haye et Claude Beaulieu pour fournir un avis sur la pertinence et les balises d’un éventuel aménagement de frayère dont l’espèce principale de poisson visée serait l’esturgeon jaune. Les connaissances et l’expérience de Stéphane Clermont et de Michel La Haye ont permis de résumer l’état des connaissances actuelles sur la reproduction de cette espèce au Québec et d’identifier les paramètres à considérer dans la conception de l’aménagement. Pierre Dumont, biologiste au MRNF à la région de Montréal, et Jean- Denis Allard, ingénieur à la Direction générale de l’aménagement de la faune du MRNF, ont été d’une aide précieuse à plusieurs étapes du cheminement de ce projet.

L’étude de faisabilité avait été financée à parts égales par Innergex, qui opère une mini centrale hydroélectrique un peu plus en amont sur la Chaudière; par le ministère des Transports du Québec (MTQ) et par le MRNF. Cette étude n’a pas été publiée mais elle a permis d’établir les bases et de tracer les grandes lignes du projet qui a finalement été complété en février 2006.

Les conclusions du rapport de faisabilité pourraient se résumer ainsi :

o le tronçon de la rivière Chaudière entre l’autoroute 20 et la limite de la zone à marée est celui que favorise l’étude;

o les matériaux granulaires recherchés pour déposer les oeufs sont plutôt rares dans le tronçon, surtout caractérisé par les affleurements de roche-mère;

o les crues sont susceptibles de déplacer les matériaux granulaires et en cas d'aménagement, il faudra choisir une granulométrie et des secteurs moins sensibles à un tel emportement;

o les affleurements de roche mère disposés en arrêtes transversales par rapport à l’écoulement de l’eau peuvent constituer des passages difficiles pour les poissons reproducteurs mais aussi un atout pour retenir des granulats lors des crues

o il faut prendre en considération, lors de la conception de l’aménagement, les risques d'exondation des oeufs/larves qui pourraient survenir lors d’une diminution rapide du débit dans la rivière;

o la qualité de l'eau ne serait pas une préoccupation majeure pour la fréquentation du site par les reproducteurs mais pourrait influencer le succès de la

reproduction.

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La rivière Chaudière est un affluent du fleuve Saint-Laurent qui a subi une dégradation de ses habitats halieutiques par des causes diverses et multiples. L’esturgeon jaune

(Acipenser fulvescens) fréquentait la portion la plus en aval de la rivière Chaudière entre les chutes de Charny et l’embouchure au fleuve, en saison de reproduction (figure 1). Une correspondance de Vadim D. Vladykov en 1951 le signale et expose le besoin de protéger cette ressource contre le braconnage qui sévissait à cette époque. Par ailleurs, M. Robert Demers, un employé retraité des chemins de fer qui a travaillé à l’entretien du pont le plus en aval sur la Chaudière a livré au MRNF des observations relativement à la présence de gros esturgeons sous ce pont dans les années 1940. Aucune mention de la présence de l’esturgeon n’a été faite au cours des trois dernières décennies à tout le moins, malgré la proximité de la population et la fréquentation importante par les

pêcheurs sportifs. L’hypothèse est que l’esturgeon ne fréquente plus le tronçon aval de la Chaudière pour la reproduction ou que s’il la fréquente encore, il le fait en très petit nombre et durant une période très brève.

Depuis plusieurs années, des efforts importants ont été consentis pour assainir l’eau de la rivière Chaudière, en particulier au niveau des rejets municipaux d’eaux usées. Plus récemment, l’exutoire de l’usine d’équarrissage Alex Couture à Charny a été traité et relocalisé directement dans le fleuve. Même s’il reste encore des efforts importants à faire au niveau de la qualité de l’eau pour la rivière Chaudière, ce qui a été amélioré pourrait permettre de rendre la rivière plus attrayante pour des poissons du fleuve qui seraient en mesure d’y frayer.

Pont de chemin de fer d’où s’observaient les esturgeons jaunes Chutes de Charny

(Infranchissables pour le poisson)

Site aménagé

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Figure 1. Carte de localisation générale du tronçon aval de la rivière Chaudière anciennement fréquenté par l’esturgeon jaune en saison de fraye (source MTQ).

Dans l’axe du Saint-Laurent, l’esturgeon jaune fait l’objet d’un ensemble de mesures pour stabiliser et rétablir ses populations (Société de la faune et des parcs du Québec.

2000). Parmi ces mesures se retrouvent des dispositions réglementaires touchant son exploitation et des aménagements de frayères qui permettent d’améliorer le succès de la reproduction (Thibodeau et al. 1999). Seules quelques frayères importantes sont connues et la plus à l’est se trouve dans la rivière Saint-Maurice, au site du barrage de La Gabelle.

La distribution de l’esturgeon jaune dans le fleuve Saint-Laurent s’étend toutefois plus en aval de la Chaudière, sur quelque 80 km jusqu’à la Batture-aux-Loups-Marins, en face de L’Islet-sur-mer (Trencia et al. 2001). De plus, il faut signaler que des mâles coulants ont été capturés à l’occasion dans cette portion du fleuve Saint-Laurent.

Mis à part l’esturgeon jaune, plusieurs espèces de poisson fréquentent la portion aval de la rivière Chaudière. Les pêcheurs sportifs parcourent le secteur pour y capturer le doré jaune (Sander vitreus), la barbue de rivière (Ictalurus punctatus) et l’achigan à petite bouche (Micropterus dolomieui). Occasionnellement, ils peuvent aussi y rencontrer la perchaude (Perca flavescens), le crapet-soleil (Lépomis gibbosus) et le gaspareau (Alosa pseudoharengus). Des inventaires ont permis d’identifier les autres espèces de poissons qui fréquentent la zone d’étude: chevalier blanc et rouge (Moxostoma anisurum et M.

macrolepidotum), meunier noir et rouge (Catostomus commersoni et C. catastomus), crapet de roche (Ambloplites rupestris), chabot tacheté (Cottus bairdi), bec-de-lièvre (Exoglossum maxillingua), méné à nageoires rouges (Notropis cornutus), méné émeraude (Notropis atherinoides), naseux des rapides et noir (Rhinichthys cataractae et R.

atratulus), ouitouche (Semotilus corporalis), tête de boule (Pimephales promelas), épinoche à cinq épines (Culea inconstans), barbotte brune (Ictalurus nebulosus), fouille- roche zébré (Percina caprodes), raseux-de-terre noir (Etheostoma nigrum) et omisco (Percopsis omiscomaycus). Certaines de ces espèces sont aussi susceptibles de bénéficier d’un aménagement de frayère.

Peu de frayères sont connues et dûment identifiées pour l’esturgeon jaune dans le réseau du Saint-Laurent. Elles sont localisées dans les rivières des Prairies (en aval de la centrale hydroélectrique Rivière-des-Prairies, ou RDP), Saint-Maurice (en aval de la centrale La Gabelle), Ouareau, l’Assomption, des Milles-Îles, Saint-François (près de la municipalité de Drummondville) et dans le fleuve Saint-Laurent en aval du pont Mercier (Rapides de Lachine). La plupart des ces frayères sont situées au pied de centrales hydroélectriques ou d’obstacles naturels qui sont de nature à arrêter ou à ralentir la progression des géniteurs en migration vers l’amont. Personne n'a encore localisé une frayère d'esturgeon jaune en lac au Québec.

Selon La Haye et al. (1992), La Haye et Fortin (1990), Gendron (1988), Folz et Meyers (1985) et Khorosko et Vlasenko (1970), les paramètres qui influencent le choix final du site de fraie chez l’esturgeon jaune sont principalement la profondeur, la vitesse du courant et la nature du substrat.

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Une proportion significative des observations disponibles sur les frayères à esturgeon jaune dans le sud du Québec est résumée dans La Haye (1996) et La Haye et al. (en préparation).

Vitesse du courant

La vitesse de courant a été mesurée sur plusieurs frayères. La plus faible valeur mentionnée est de 0,25 m/s (Environnement Illimité, 1987), la plus forte est 1,72 m/s (Gendron 1986). La classe de vitesse 0,81 - 0,99 m/s est la plus fréquemment rapportée, suivie de la classe 0,60 - 0,79 m/s. C’est cette première classe de valeur qui a été visée comme valeur cible pour le présent aménagement.

Profondeur

La profondeur est le paramètre qui est le moins souvent mentionné dans la littérature québécoise. La plus faible valeur est de 25 cm (La Haye1992) et la plus forte de 3 m (Magnin 1966; Provost et Fortin 1982). La répartition du nombre de mentions est située à l’intérieur de deux plages de valeurs, aux classes de profondeur 49 - 69 cm et 150 - 199 cm.

En 1989 et 1990 à RDP, le nombre moyen d'oeufs récoltés par station diminuait à mesure que la profondeur augmentait. Les quantités maximales d'oeufs ont été récoltées à des profondeurs inférieures à 45 cm (La Haye et Fortin 1990). D'après cette étude et de l'avis de plusieurs biologistes québécois, la profondeur ne semble pas être le facteur le plus important lors du choix du site de fraie pour l’esturgeon jaune.

Nature du substrat

Différents auteurs ont caractérisé le substrat sur quelques frayères seulement. Toutes les études mentionnent des substrats durs, mais la dimension des particules varie du gravier fin (30 mm) à la roche en place lisse ou fracturée. Plusieurs études montrent que l'esturgeon jaune fraie sur des roches et des blocs, avec présence de graviers de dimension variable dans les interstices. Les classes de dimension de particules les plus souvent mentionnées sont, en ordre d'importance, 17,0 - 64,9 mm, 65,0 - 254,9 mm avec présence de substrat plus grossier (> 255 mm) (La Haye 1996).

Le substrat des frayères est rarement composé d'une seule classe de particule. Même s'il ne fait pas partie de la liste des facteurs importants, à l'exception de la rivière des Prairies, l'hétérogénéité du substrat semble être un facteur déterminant pour le choix du site de fraie. Cette hétérogénéité du substrat créé également des abris aux pro-larves en développement qui sont capables de s’y enfouir profondément hors de portée des prédateurs et des crues.

Autres facteurs importants

La présence d'un obstacle ou d'un abris de courant semble être un autre facteur important

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pour le choix du site de fraie. Cette observation a été effectuée au cours d'une étude menée à la rivière l'Assomption en 1989 (La Haye 1992). Dans cette rivière, les stations où des oeufs furent recueillis étaient toujours précédées par un seuil naturel qui était franchissable par les esturgeons, mais qui était de nature à ralentir leur progression vers l'amont. Ces seuils étaient habituellement situés à quelques mètres en amont des stations et ils ralentissaient la vitesse du courant.

Au cours de la même étude, des observations semblables ont aussi été effectuées à RDP.

Les observations visuelles d'esturgeons en fraie, ainsi que les récoltes d' oeufs, y ont montré que la présence d'abris de courant, sous la forme de blocs ou de grosses roches, avec présence d'un substrat modérément hétérogène à l'aval, attiraient particulièrement les géniteurs.

Caractéristiques de frayère recherchées par l’esturgeon jaune Conception générale de l’aménagement

Connaissant les exigences de l’espèce, sa présence dans l’estuaire moyen du Saint- Laurent, les mentions de spécimens mâles coulants et misant sur la fréquentation historique de l’esturgeon jaune en saison de fraye à la rivière Chaudière, il devenait pertinent d’y proposer un aménagement visant à redonner à cette espèce l’usage d’une frayère. Un tel aménagement peut s’inspirer des expériences antérieures réalisés en amont dans le Saint-Laurent ou d’autres de ses tributaires. Le programme des immobilisations du MRNF a rendu possible l’aménagement. Des personnes ressources ont été mandatées pour concevoir et encadrer l’aménagement.

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Les principales étapes du projet d’aménagement d’une frayère à la rivière Chaudière sont les suivantes :

1. Détermination des températures de déclenchement de la fraye de l’esturgeon jaune

L’esturgeon jaune fraye au printemps lorsque la température de l’eau atteint le minimum requis. L’étendue de température où la fraie se produit le plus souvent se situe entre 9 et 14 °C. Cependant, des esturgeons en attente de meilleures conditions hydriques ont déjà déposé leurs œufs alors que la température de l’eau dépassait 18 °C à la rivière Ouareau.

Une température de 12°C a été retenue comme valeur théorique de début de la fraye. Des données récentes de température de l’eau dans la rivière Chaudière ont été obtenues de la ville de Lévis pour la saison 2003 et un thermographe a été installé par le MRNF pendant le mois de juin 2004 et fin mai / début juin 2005.

1. Détermination des températures de déclenchement de la fraye de l’esturgeon jaune

3. Localisation des sites accessibles satisfaisant aux exigences de l’esturgeon jaune 2. Détermination de la plage des débits pendant la fraye à la rivière Chaudière

4. Relevés de terrain, plans d’aménagement et estimations des achats requis

5. Obtention de droits d’accès

6. Appels d’offre, ouverture de soumissions, signatures de contrats

7. Réalisation et encadrement des travaux; sécurité au chantier

8. Acceptation des travaux

9. Suivi des aménagements

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L’analyse des données disponibles de températures journalières de la rivière Chaudière a permis d’établir que la reproduction de l’esturgeon y débuterait généralement vers la mi- mai. L’éclosion des œufs suivrait aux environs du 20 mai et la dérive larvaire s’observerait à partir du début du mois de juin.

Sur les petites rivières, l’activité de reproduction se déroule en quelques jours seulement (2-5 j/an), alors qu‘elle peut s’étirer sur une période beaucoup plus longue dans les grandes rivières et le fleuve Saint-Laurent. Dans les petits systèmes, la baisse des débits de crues et l’augmentation rapide de la température de l’eau limitent la fenêtre de temps où les conditions sont favorables à la reproduction de l’esturgeon.

2. Détermination de la plage des débits pendant la fraye à la rivière Chaudière Une fois établie la période où les températures de fraye sont atteintes, il faut identifier quels débits sont susceptibles d’être observés à cette période. Près du tronçon visé par l’aménagement dans la rivière Chaudière, la présence de deux stations hydrométriques opérées par le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEH) fournit des relevés de débits quotidiens extrêmes et médians pour 31 ans consécutifs (figure 2). La station principale, située à Saint-Lambert en amont sur la rivière Chaudière, reçoit les eaux de 5 280 km2 de bassin versant alors que la seconde située à Saint-Étienne-de-Beaurivage ajoute 709 km2

Figure 2. Carte de localisation des deux stations hydrométriques opérées par le Centre d’Expertise Hydrique du Québec sur la rivière Chaudière (Source : CEH)

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à la surface drainante contributive provenant de la rivière Beaurivage. La somme des débits aux deux stations donne une très bonne approximation du débit total au site d’aménagement. Ces informations sont disponibles en ligne au site Internet du Centre d’Expertise Hydrique du Québec (http://www.cehq.gouv.qc.ca/suivihydro/index.asp) L’hydrogramme illustré ci-bas (figure 3) est celui de la première des deux stations. La courbe verte illustre la médiane des débits calculée sur 31 ans de données alors que les extrêmes supérieurs et inférieurs sont respectivement illustrés en gris et en mauve. La courbe en rouge et en bleu donne les débits observés pour l’année en cours.

Il est possible de déterminer que les débits médians probables sur la frayère seraient situés entre 50 et 150 m3/sec pendant la période de reproduction. L’intervalle entre les valeurs extrêmes est plus important, les valeurs se situant entre 15 et 1 000 m3/sec. Des fluctuations de débit de cet ordre pourraient influencer les valeurs de la température, de la vitesse et de la profondeur d’eau et le comportement des esturgeons par voie de conséquence.

Figure 3. Hydrogramme de la station principale (023402) à Saint-Lambert de Lauzon sur la rivière Chaudière (Source : CEH)

3. Localisation des sites accessibles satisfaisant aux exigences de l’esturgeon jaune Une fois connue la gamme des débits de conception, les sites propices à un aménagement peuvent être localisés en considérant également les autres paramètres à respecter (vitesse, granulométrie, profondeur).

La rivière a été inspectée à trois reprises, les 14 octobre, 7 et 14 novembre 2005 alors que le débit à ces dates était respectivement de 95, 195 et 125 m3/sec. Il était nécessaire que les débits observés lors des visites de terrain se situent à l’intérieur de la plage des débits

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prévisibles en période de fraye et d’incubation. L’ingénieur, M. Marc Abbott, était présent lors de ces visites ainsi que M. Stéphane Clermont de Limno-Service, lors des deux dernières. Les deux premières visites ont servi à circonscrire les stations les plus propices à l’aménagement. Lors de la troisième visite, un arpenteur, M. Jean-François Bernier, a effectué les relevés de profondeur à partir d’une station totale.

Outre les exigences de base reliées à la reproduction de l’esturgeon jaune, la facilité d’accès constitue le principal paramètre pour choisir le site d’un premier aménagement.

Avec un budget limité, il importe que la majorité du budget soit consacrée à de l’aménagement plutôt qu’à l’installation et l’enlèvement de chemin d’accès. Dans le projet actuel, le site retenu s’imposait parmi tous les autres (figure 4). Un accès terrestre était possible à partir du quartier résidentiel voisin puis en passant sous les lignes

électriques. La dénivellation pour circuler en bordure et dans la rivière était relativement faible (moins de 5 mètres) comparée aux autres secteurs potentiels d’aménagement.

Figure 4. Localisation du site choisi pour l’aménagement d’une frayère à poisson dans la rivière Chaudière et chemin d’accès emprunté. Les affleurements de roche-mère en travers de la rivière sont visibles sur la photo.

photo MTQ le 16 novembre 2002 avec un débit de 64 m3/sec

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4. Relevés de terrain, plans d’aménagement et estimations des achats requis

M. Abbott, a été mandaté pour finaliser la conception et prendre en charge les multiples facettes de l’aménagement. Les données d’arpentage du 14 novembre 2005 ont permis de circonscrire les surfaces à aménager et les accès, d’estimer les volumes et les tonnages d’enrochement requis, et les heures de pelle mécanique nécessaires pour installer

l’enrochement dans la rivière. Les coûts estimés ont pu être comparés aux prévisions afin de s’assurer du respect du budget disponible. Un plan détaillant les profondeurs et

localisant un éventuel aménagement a ensuite été produit. Le choix du site et du concept d’aménagement a été validé par Limno-Service qui a aussi prêté son assistance aux relevés d’arpentage.

5. Obtention de droits d’accès

La propriété des terrains traversés a été établie en consultant la municipalité de Lévis et des droits de passage ont dû être négociés avec les propriétaires concernés. Une entente signée a été conclue avec chaque propriétaire concerné. Une affiche a été installée sur le site des travaux (figure 5) pour prévenir les randonneurs du projet et, le cas échéant,

Figure 5. Panneau d’information installé sur le chantier

leur permettre de communiquer avec le promoteur (le MRNF) pour obtenir des informations à cet égard. Il était en effet prévisible qu’en raison de la proximité du quartier résidentiel et de la fréquentation élevée du site, la présence de machinerie lourde dans la rivière suscite quelques questions surtout que cela est habituellement interdit sans autorisation préalable.

6. Appels d’offre, ouverture de soumissions, signatures de contrats

M. Abbott a aussi pris en charge la préparation des appels d’offre, le respect des

directives administratives dans l’octroi de contrats, la réception des soumissions, le choix des fournisseurs et l’encadrement des travaux.

L’octroi du contrat pour l’approvisionnement en roche a été compliqué en raison de la saison, les carrières étant à peu près inopérantes en hiver. Même si le fournisseur choisi

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(la firme BML) avait affirmé disposer de la granulométrie souhaitée, les premiers chargements ont dû être retournés parce qu’ils contenaient trop de matières fines et de schiste qui se fragmente lors de la manipulation. Après quelques visites dans les carrières de la région et discussions au sujet des besoins spécifiques au projet, il a finalement été convenu d’accepter un calibre de roche un peu plus gros (jusqu’à 600 mm de diamètre) pour s’assurer qu’il ne soit pas contaminé par les particules fines (annexe 1).

Une fois obtenue l’assurance que la quantité et la qualité de roche requise étaient disponibles, le contrat de location de la pelle mécanique et du déneigement du chemin d’accès a été confié à Excavation Jos Pelletier de Lévis. Des aménagements temporaires ont également été installés pour permettre de franchir deux petites dépressions sur le chemin d’accès.

7. Réalisation et encadrement des travaux; sécurité au chantier

Les travaux devaient profiter de la température froide pour que les camions puissent circuler sur une surface gelée et dure. Le chemin d’accès a été déneigé une semaine avant les travaux d’aménagement et le sol qui était meuble a pu geler en profondeur avec les premiers grands froids de l’hiver (Annexe 1). De plus, il y a généralement des conditions d’étiage hivernal causées par le gel et l’absence de ruissellement sur le bassin versant de la rivière. L’objectif était de pouvoir travailler avec un débit inférieur à 100 m3/sec de façon à avoir le niveau d’eau le plus bas possible et ainsi limiter l’enrochement requis pour permettre à la pelle mécanique de circuler au dessus du niveau d’eau. Ces conditions étaient satisfaites quand l’aménagement a été réalisé les 22 et 23 février 2006. Des

mesures de sécurité ont été prévues pendant le chantier. La pelle mécanique avait été munie d’huile végétale pour limiter les impacts en cas de bris pendant les travaux. Une embarcation et des cordages de sécurité étaient disponibles pendant les travaux dans la rivière.

Au total, 930 tonnes de roche ont été installées en rivière, ce qui a requis 69 voyages de camion et 30 heures d’opération d’une pelle mécanique pour la placer conformément aux plans et devis.

8. Acceptation des travaux

Une fois les travaux réalisés, l’ingénieur a pris en charge la vérification des factures des fournisseurs et comparé celles-ci avec ses notes prises pendant la réalisation de

l’aménagement : nombre de voyages de camion et tonnages de roche livrée, heure de pelle mécanique, frais accessoires liés au déneigement…

Les frais professionnels (ingénieur, arpenteur, expert-faune) ont aussi été comptabilisés et le tout est détaillé à l’annexe 2. À ces frais doivent s’ajouter les ressources internes de suivi du projet par le personnel du MRNF. Au total, 26 jours-personnes ont été consacrés à la conception et au suivi de l’aménagement.

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9. Suivi des aménagements

Une fois l’aménagement terminé, il est maintenant nécessaire de vérifier d’une part, que les enrochements demeurent bien en place et résistent à l’augmentation des vitesses lors des périodes de crue. Il sera également nécessaire de vérifier en période de fraye l’usage que les poissons font du site en installant des substrats artificiels comme collecteurs d’œufs. Des mesures de profondeurs et de vitesses seront prises en saison de fraye.

Bibliographie

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La Haye, M. 1992. Comparaison de la biologie et de l’écologie des jeunes stades de l’esturgeon jaune (Acipenser fulvescens) dans les rivières des Prairies et l’Assomption, près de Montréal. Mémoire présenté comme exigence partielle de la Maîtrise en sciences de l’environnement, Université du Québec à Montréal.

155p + annexes.

La Haye et al. (en préparation)

La Haye, M., A. Branchaud, M. Gendron, R. Verdon and R. Fortin 1992. Reproduction, early life history, and characteristics of the spawning grounds of the lake sturgeon (Acipenser fulvescens) in Des Prairies and l’Assomption rivers, near Montréal, Québec. Can. Jour. Zoology 70:1681-1689.

La Haye, M. et R. Fortin 1990. Indice de la qualité de l’habitat de fraie et de l’habitat des jeunes de l’année de l’esturgeon jaune dans la région de Montréal. Rapport de travaux. Dép. Sci. Biologiques. Univ. Du Québec à Montréal. 81 p.

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Khoroshko, P. N. et A. D. et Vlasenko 1970. Artificial spawning grounds of sturgeon.

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Magnin, É. 1966. Quelques données biologiques sur la reproduction des esturgeons Acipenser fulvescens Raf. De la rivière Nottaway, tributaire de la Baie James.

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Provost, J. et R. Fortin 1982. Utilisation de la rivière des Mille Iles par l’alose savoureuse (Alosa sapidissima Wilson). Université du Québec à Montréal, Département des sciences biologiques, Rapport préparé pour le Service des études hydrauliques et écologiques du M.E.N.V.I.Q. 36p.

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Thibodeau, S., J. D’Amours, et R. Fortin. 1999. Impact de l’aménagement d’un nouveau secteur de frayère sur l’utilisation du milieu en période de fraie et le succès de reproduction de l’esturgeon jaune (Acipenser fulvescens) à la frayère de la rivière des Prairies au printemps de 1999. Rapport préparé pour la Direction Production, Beauharnois-Gatineau, Hydro-Québec. Université du Québec à Montréal, Département des sciences biologiques.

Trencia, G., G. Verreault, P. Pettigrew et S. Georges 2001. Caractérisation de la pêcherie commerciale de l’esturgeon noir dans l’estuaire du Saint-Laurent en 2000. Société de la faune et des Parcs du Québec, Direction régionale de la Chaudière-Appalaches, Direction régionale du Bas Saint-Laurent, Direction régionale de la capitale nationale, Directions de l’Aménagement de la faune. Xi + 21p + 6 annexes.

ANNEXES (pages suivantes)

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Annexe 1. Annexe photographique du site et des travaux

Travaux d’arpentage le 14 novembre 2005 en amont de la section aménagée (125m3/sec).

Déplacement sur le site à aménager pour les relevés d’arpentage (125m3/sec)

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Site à aménager le 10 février 2006 par 125 m3/sec (affleurements de roche-mère) (les surfaces visées encerclées en rouge)

Le même site à aménager toujours en eau libre, le 7 février 2006 par 280 m3/sec

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Site à aménager le 23 janvier 2006 par 400 m3/sec

Calibre de pierre finalement retenue pour l’aménagement le 21 février 2006.

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Emprise du chemin d’accès déneigée le 8 février 2006 pour permettre le durcissement du sol par le gel.

22 février 2006, début des travaux, le couvert de glace doit être enlevé à mesure que la roche est installée (85 m3/sec)

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Le calibre de roche disponible et retenu est visible sur cette photo au début des travaux, le 22 février 2006.

La roche déposée et placée par la pelle mécanique devient temporairement le chemin d’accès pour les autres voyages de roche.

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Deuxième journée et achèvement des travaux; la roche qui a servi à installer l’accès pour le pelle et les camions est disposée pour constituer l’aménagement. Le couvert de glace est pratiquement tout enlevé

Illustration de la granulométrie de roche installée pour l’aménagement. Une partie des particules fines est de la glace mêlée avec du sol. Les travaux ont causé une turbidité locale et temporaire qui était visible en aval du site où coulait l’eau libre.

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La pelle peut vérifier la profondeur d’eau libre au dessus de la roche à mesure qu’elle la dispose sur le site. Le couvert de glace a été fracturé et emporté par le courant.

La roche du chemin d’accès est progressivement replacée dans l’aménagement.

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À la fin des travaux, le sol est raclé par la pelle pour récupérer toute la roche déposée et l’intégrer dans l’aménagement. Ce qui ressemble à des matières fines est plutôt de la glace et de la neige mêlée au substrat.

État des lieux le 13 avril 2006. Il est difficile de détecter des traces des travaux réalisés deux mois plus tôt.

Références

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