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Skins : quand la télévision met en territoire les sexualités adolescentes

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Academic year: 2022

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Géographie et cultures 

83 | 2012

Les espaces des masculinités

Skins : quand la télévision met en territoire les sexualités adolescentes

Bertrand Pleven

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/gc/2100 DOI : 10.4000/gc.2100

ISSN : 2267-6759 Éditeur

L’Harmattan Édition imprimée

Date de publication : 1 novembre 2012 Pagination : 141-142

ISBN : 978-2-336-00471-6 ISSN : 1165-0354 Référence électronique

Bertrand Pleven, « Skins : quand la télévision met en territoire les sexualités adolescentes », Géographie et cultures [En ligne], 83 | 2012, mis en ligne le 19 avril 2013, consulté le 22 mars 2021. URL : http://

journals.openedition.org/gc/2100 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gc.2100 Ce document a été généré automatiquement le 22 mars 2021.

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Skins   :   quand   la   télévision   met   en

territoire   les   sexualités   adolescentes

Bertrand Pleven

RÉFÉRENCE

Jamie Brittain et Bryan Elsey, 2007-…, Skins [série]

1 Skins est une série télévisée britannique crée en 2007 par Jamie Brittain et Bryan Elsey sur Channel 4. Cinq saisons ont été produites. Les quatre premières saisons sont à présent disponibles en DVD, distribuées par Studio Canal. En anglais le mot « skin » ou

« skins » signifient : 1. Peaux, comme nom, 2. Dépouiller, comme verbe. Dans le langage populaire, il renvoie au « papier à rouler utilisé pour la confection des pétards ». Mais au Royaume-Uni, Skins est aussi devenue, à travers le petit écran, une plongée dans les faux pas d’un groupe de copains (dés)engagés dans leur dernière année de lycée à Bristol (sud-est de l’Angleterre), qui offre un cadre reconnaissable mais trivialement banal. Les personnages campent une grande variété de types qui permet à la série de se confronter à des sujets contemporains : les différences de classes sociales, la religion, l’homosexualité, l’anorexie ou encore les faillites parentales… mais tous ces jeunes gens sont travaillés par une quête hédoniste, dont le sexe, est, pour la plupart d’entre eux, un ingrédient essentiel. Comment cette « série trash nouvelle génération », qui s’adresse prioritairement aux adolescents, construit-elle narrativement et visuellement des territorialités sexuelles ?

2 Par une innovation bien adaptée au format, chaque épisode porte sur un personnage du groupe, celui-ci s’intégrant, au prix d’ellipses, à l’ensemble narratif. Des chambres à coucher aux boites de nuits et aux villas bourgeoises, en passant par les salles de cours et les usines désaffectées, désir, amour et sexe débordent l’espace intime pour transformer la ville en une « constellation de lieux » – pour reprendre le concept de Jen Gieseking (http://jgieseking.org) – dont l’emprise territoriale reste inachevée ou éphémère (le temps d’une nuit par exemple). La quête d’espaces de respiration,

Skins : quand la télévision met en territoire les sexualités adolescentes

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notamment sexuelle, par les adolescents, passe par un jeu subtilement souligné par l’œuvre autour de l’image des parois : il s’agit pour les personnages tout autant de s’en construire et de s’en jouer face aux frontières souvent poreuses posées par la société. Il s’agit, aussi, pour la série, cette fois, d’en dresser, plutôt pudiquement et souvent avec humour, devant les pratiques sexuelles proprement dites. 

3 Skins est une relecture de l’utopie woodstockienne transposée au quotidien dans l’espace urbain d’une société en perte de repères. À la fois crue et directe, plus en langages qu’en images d’ailleurs, la série rapidement devenue culte a récemment inspiré deux remake Skins US (MTV, 2011) et Clash (France 2, 2012), le second ayant été diffusé cet été à heure de grande écoute. Tandis que la version américaine singe son modèle en édulcorant les problématiques de classes et en limitant les scènes de nudité, la version française décentre le propos sur les relations parents/ados et installe une grande partie des histoires dans le quartier Paris Rive Gauche sans parvenir ou chercher à en faire plus qu’un décor. Avant même ces tentatives de transpositions, la série britannique avait également donné lieu à l’organisation de soirées « Skins », d’abord spontanées, puis récupérées par les professionnels. Celles-ci avaient pu alors inquiéter/fasciner la

« bonne société » (voir le reportage d’Envoyé spécial du 12/01/2010 sur France 2). Si ce transfert de l’espace audiovisuel à l’espace « réel » pose questions, on peut cependant penser que la série avait fourni, dans des contextes sociaux précis, un horizon partagé estampillant des lieux ralliés collectivement comme des lieux moments d’interactions sexuelles réelles ou… fantasmées.

AUTEURS

BERTRAND PLEVEN Laboratoire Géographie-Cités Université Paris 1

Skins : quand la télévision met en territoire les sexualités adolescentes

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