• Aucun résultat trouvé

Fichier PDF Script Doctoring_Traitement_ Centrale.pdf

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Fichier PDF Script Doctoring_Traitement_ Centrale.pdf"

Copied!
34
0
0

Texte intégral

(1)

Analyse du traitement par Nordine Bezzi

TRAITEMENT

Succession de plan d'un quartier prolétaire d'une petite ville, petite barre d'immeuble. Quelques plans évoquent la prison : grillages, barreaux, coursives d'étages d'HLM, uniformes, etc...

Puis, on entre en caméra subjective dans une prison. La porte principale s'ouvre, des surveillants nous laissent entrer sans expression particulière.

### Déjà, je trouve que tu démarres mal. Tes indications de mise en scène n'ont rien à faire, ici.

Le traitement est en théorie, l'étape qui suit le synopsis. Après, on peut te demander un séquencier et/ou la Continuité dialoguée.

Donc, si la mise en scène n'a rien à faire dans un scénario, elle a rien à faire dans un traitement.

Suggère là.

Les portes intérieures s'ouvrent avec le bruit caractéristique du métal qui claque et celui de la clé qui déverrouille la serrure.

Sur la table d'un salon d'appartement modeste, deux enveloppes ont été ouvertes. Le contenu de l'une d'elles nous est accessible, on y peut lire : « malgré la qualité de votre manuscrit, nous avons le regret de vous annoncer que votre projet ne correspond pas à notre ligne éditoriale ». L'autre a été ouverte mais la lettre est pliée, seul l'entête nous est accessible : « Administration pénitentiaire ».

### Je ne comprends pas le « contenu non accessible ». Qu'essayes tu de dire ?

Nous pénétrons dans le bureau du DIRECTEUR lequel se lève de son bureau pour nous saluer.

Face au directeur, ERIC BREZEC, vêtu de l'uniforme du surveillant entre aujourd'hui en fonction au sein de cet établissement pénitentiaire. Dans un coin de la pièce, le surveillant major

PARMIGGIA patiente.

Le directeur le félicite pour sa réussite au concours, il a pu choisir son affectation. Le directeur l'informe brièvement des conditions de travail, surpopulation carcérale notamment, la violence présente partout puis il le laisse entre les mains du surveillant major qui dirige l'équipe des

(2)

surveillants.

En marchant dans les couloirs pour rejoindre les coursives des cellules, Parmiggia (lui fait un petit

speech) INUTILE ! :

« Si t'es un de ces idéalistes qui pensent qu'on peut mater des détenus en donnant du Monsieur ou du s'il vous plaît, tu vas te retrouver au premier jour de ronde couvert de crachas, de pisse et de merde. Et personnellement, je trouverai ça drôle si tu ne portais pas cet uniforme, on est comme une famille ici, on se serre les coudes. Je n'accepte pas qu'un détenu manque de respect aux gardiens, mais je n'accepte pas non plus qu'un gardien se laisse marcher sur les pieds. Cet uniforme nous représente tous, t'as compris ? »

Dans son appartement plutôt modeste, Eric est en train de faire la cuisine. Sa femme LINDA rentre du travail en blouse blanche, elle est aide soignante et veut passer le concours d'infirmière. On comprend qu'Eric est déçu de se voir refuser encore un roman et que sa femme est enceinte. Il partage ses premières impressions avec Linda sur sa première journée de travail et ses premiers contacts avec ses collègues.

Dans un bar, CHRISTIAN, AMANDINE et GERALD, les amis d'Eric et Linda, leur offrent plusieurs cadeaux pour cette future naissance. Instant de complicité.

Au cours de la soirée, Eric et Amandine, l'amie de Linda, dansent et discutent. Un type un peu saoul, danse aussi avec un pote à lui, mais sa maladresse le conduit à envoyer son coude dans le dos d'Eric. Ça lui a fait mal, il s'énerve tout de suite contre le gars qui s'excuse.

A l'appel, il accompagne le gardien chef ainsi qu'un collègue, PATRICK GORINSKI. A leur nom, les détenus doivent se lever et répondre présent. Eric pousse un chariot. Patrick distribue le courrier des détenus et récolte les bons de cantine. Eric les range sur le chariot. Patrick ouvre une à une les portes des cellules. Le major lui a dit que si un des détenus s'avisait de le regarder de travers,

ironique, moqueur ou quoi que se soit il devait tout de suite affirmer sa position, quitte à faire usage de la force physique.

Avant d'ouvrir une porte, le gardien s'assure par l'oeilleton que tous les détenus sont rassemblés

(3)

devant leur lit qu'il ne reste pas devant la porte de la cellule. Même si Patrick s'en est assuré, il reçoit la porte violemment dans le nez par un détenu très énervé. Parmiggia se précipite sur le détenu pour le sortir de la cellule et fermer aussitôt la porte. Eric est surpris par la violence et ne sait pas vraiment quoi faire, il vient d'abord au secours du gardien et de son nez cassé. Mais Parmiggia lui hurle de venir l'aider à maîtriser le détenu ce qu'il a fait avec beaucoup de savoir-faire : balayage, immobilisation un bras dans le dos. Le détenu hurle qu'on lui donne son courrier.

D'autres gardiens viennent prêter main forte et évacuer le détenu. Le remue-ménage a excité certains détenus qui se mettent à hurler et crier des insanités. Parmiggia demande qu'on lui apporte la lance à incendie, Eric ne comprend pas. Parmiggia arrose la cellule des codétenus du récalcitrant.

Ils sont fous de rage quand Parmiggia referme la porte.

Dans les autres cellules, les détenus se tiennent à carreaux. Debout devant leur lit, répondant présent. Dans une cellule, Eric fait remarquer qu'il manque un lit, les détenus sont cinq pour quatre lits. En refermant, Parmiggia lui dit que le cinquième dort à même le sol.

Dans une autre cellule, la 107, un jeune homme au regard déprimé, partage sa cellule avec trois autres types plus âgés. Sur les bras de celui-ci, Eric remarque des traces de bleus, de coups. Eric demande s'il arrive que les détenus se battent entre eux, laconiquement Parmiggia répond que c'est tous les jours.

Eric s'apprête à ouvrir une autre cellule la 115 et Parmiggia lui dit que ce n'est pas la peine.

Plus tard, au cours de la journée, il fait un tour de ronde dans les coursives et lorgne par l'oeilleton de la 115. Il y aperçoit deux hommes, ADAMAT TETOVE et FATUSH JASHERI. L'un est assis à la table en train d'écrire, l'autre fait des pompes. Puis, il lorgne dans la cellule 107. Le jeune homme assis sur le bord de son lit est manifestement stressé, les autres sont tranquillement couchés.

Dans une autre cellule, des détenus sont en train de faire chauffer de la nourriture sur un chaud-plat improvisé.

Eric rejoint le bureau des surveillants, Michel est assis en train de remplir de la paperasse. Eric lui demande comment ça se fait que certaines cellules soient surpeuplées et que d'autres soient presque

(4)

vides. Michel ironise et explique que certains privilèges permettent de maintenir l'ordre dans la prison.

Eric et ALBERT (un autre collègue) assure l'entrée en promenade des détenus. Dans la coursive, chacun d'eux fouille les détenus avant d'entrer en promenade. Eric remarque alors qu'un détenu a caché une enveloppe sous son tee-shirt, Albert s'en ai saisie et poursuit la fouille sur les autres détenus comme si de rien n'était..

Dans la cour, les détenus se détendent certains jouent au foot ou au basket, de petits groupes de discussion se sont formés.

A l'insu des gardiens, le jeune homme au regard déprimé est en discussion avec un autre détenu qui lui donne discrètement un petit sachet.

Eric remarque un attroupement autour d'un homme, Adamat, il pense qu'il se livre à un trafic (visiblement c'est ce qu'on pense). Albert lui dit que ce n'est rien, c'est l'écrivain qui récolte les requêtes de ses codétenus. Eric demande des explications. La plupart des détenus

####

« sont des abrutis »,

reformule svp , tu prends trop vite partie, je trouve... et puis, on lieu d'expliquer, montre le nous, démontres le. C'est plus intéressant que de se simplement l'affirmer.

Et regarde « Un prophète ». Un film extraordianaire avec un scénar de ouf , aussi . Un exemple à suivre en terme de technique au niveau de la narration...

ils savent pas lire et écrire proprement, alors ils demandent à l'écrivain de le faire pour eux que se soit une lettre d'amour ou une demande de remise de peine au JAP (juge d'application des peines).

### je ne penses pas qu'un gardien puisse faire ça... t'es tu renseigné ?

Parmiggia arrive vers eux, il s'adresse à Albert et lui demande s'il peut remplacer Patrick ce soir pour le tour de garde. Mais Albert ne peut pas. Parmiggia est emmerdé. Il ordonne à Eric de prendre le tour de garde pour cette nuit. Eric s'offusque un instant, il n'a prévenu personne, ce n'était pas prévu. Parmiggia lui dit que c'est comme ça, on s'adapte. Eric réplique que lui aussi doit apprendre les règles au fur et à mesure.

(5)

Dans les vestiaires, Michel quitte son poste et ironise sur le fait qu'Eric fasse déjà des heures supplémentaires.

Eric passe sa première nuit de garde. Parmiggia lui donne les dernières recommandations, lui dit de l'appeler s'il se passe quoi que se soit. C'est lui qui a les clés des cellules. Les surveillants ne

possède pas les clés. Ils sont trois à assurer la surveillance de nuit, un par étage et le troisième à l'entrée devant les moniteurs de surveillance.

Eric est en poste de nuit, il finit sa ronde dans les coursives. Jette un oeil aux oeilletons puis continue son chemin.

Alors qu'Eric est en train de lire et d'écrire, tout à coup, un détenu se met à crier, le PROPHETE hurle des insanités, et se met à vociférer des avertissements prophétiques, les morts vont ressusciter, etc. Plusieurs détenus se sont réveillés et lui hurlent de la boucler. Eric se rend à la cellule et lui demande de se taire. Les codétenus de l'halluciné se chargent de le faire taire.

En regagnant son poste, Eric passe devant quelques cellules et regarde par l'oeilleton. Dans la cellule 107 du jeune homme au regard déprimé, il constate que le lit du jeune est vide. Il poursuit sa ronde jusqu'à l'aile des cachots. Il jette un oeil dans une cellule après avoir allumé l'intérieur mais le détenu ne s'y trouve pas, il regarde dans les autres cellules. Il y trouve le détenu qui a cassé le nez de Patrick. Eric se rend compte qu'il a été passé à tabac. Mais le détenu de la 107 n'est présent dans aucune des cellules d'isolement.

Il se dirige vers l'infirmerie. Quand il s'approche de la porte de l'infirmerie, Parmiggia en sort surpris de voir Eric ici. Il demande sèchement ce qu'il vient faire là. Eric répond qu'il cherche le détenu de la 107 qui n'est plus dans sa cellule il se demandait s'il avait eu un malaise. Parmiggia lui confirme, le médecin chef est en train de le soigner, rien de grave. Parmiggia lui ordonne de

retourner à son poste.

Eric passe plus de temps à lire et à somnoler qu'à surveiller, à 5h du matin, il fait son dernier tour de ronde. Il passe devant les cellules et poursuit vers les mitards.

Il cherche dans une cellule, rien, dans la deuxième rien, dans la troisième, il découvre stupéfait le

(6)

corps du jeune pendu au plafonnier. Il se recule brusquement effrayé par cette vision.

Eric se met à courir pour chercher de l'aide.

Il trouve le surveillant major et lui explique que le détenu s'est accroché dans sa cellule. Parmiggia l'engueule en lui demandant ce qu'il y foutait. Eric s'inquiétait c'est tout.

Devant la cellule, Parmiggia lui dit de rester à l'extérieur, Parmiggia ouvre la porte de cellule, s'approche du corps et le décroche.

Parmiggia lui ordonne de retourner à son poste. Avant de partir, le visage du macchabée se tourne vers lui,

« Eric emporte avec lui le souvenir d'un visage blême. Cela l'étonne et le fait réfléchir.

»

### C'est trop littéraire à mon goût.

A l'extérieur de la prison, une voiture de police est stationnée gyrophares allumés.

Un inspecteur est en train de discuter avec Parmiggia. Dans le vestiaire, l'inspecteur demande à Eric s'il voudra bien passer au poste pour signer sa déposition, Eric hoche la tête. Parmiggia entre à son tour, et lâche brutalement qu'Eric prend un avertissement. Eric ne comprend pas et s'offusque et l'autre lâche qu'il doit obéir aux ordres et poser son cul là où on lui demande. Il n'était pas en charge de la surveillance des mitards.

Chez lui, il reçoit ses parents à dîner : Conflit avec son père qui critique son manque de maturité et le gâchis de ses possibilités d'antan. Il aurait pu poursuivre de brilantes études d'ingénieur au lieu d'aller rêvasser chez les artistes. Pendant le dîner, il reste assez absent.

(7)

Eric traverse les couloirs de la prison pour se rendre à la cantine réservée aux surveillants. Il rejoint Michel devant la machine à café. Il plaisante sur la macabre découverte d'Eric cette nuit-là. Eric embraye sur la possibilité de mauvais traitement que ce détenu a dû subir et le conduire à bout de nerf à se pendre. Michel s'énerve contre lui en lui demandant ce que ça peut bien lui foutre. Albert dans un coin de la pièce a entendu la discussion d'Eric.

En ramenant des détenus à leurs cellules, un collègue vient dans les coursives, il cherche Parmiggia.

Eric lui dit qu'il est descendu à l'infirmerie. Il doit remettre un paquet à Adamat Tetove. Eric lui dit qu'il s'en charge. Le collègue lui demande s'il est sûr de lui.

Eric entre dans la cellule d'Adamat et Fatush. Adamat se tourne vers lui et demande ce qui se passe.

Eric lui montre le paquet, Adamat s'étonne que Parmiggia ne soit pas là. Il est occupé. Eric ironise sur le confort de cette cellule, deux au lieu de cinq, matériel hi fi dernier cri, c'est presque propre.

Fatush réplique en disant qu'il a pissé dans des chiottes qui sentait meilleur. Adamat lui demande alors si c'est lui le nouveau qui a découvert le jeune accroché l'autre nuit. Cynique, Adamat décrit l'horreur qu'il a dû voir : la figure cyanosée, noircie au cou, la langue pendante, et le baiser de la mort qui fait triquer les pendus. Parallèlement, Eric se remémore le visage blême du jeune pendu. Il lui dit qu'il en verra d'autres. Adamat se marre en lui rétorquant que c'est très probable car cette prison détient le record de suicide sur l'année. Eric demande s'il a beaucoup côtoyé le détenu et donc s'il avait des raisons d'être fragile psychologiquement. Adamat répond vaguement.

Adamat lui souhaite la bienvenue. Eric lui montre à nouveau le paquet, il l'ouvre et trouve le livre : Hemingway « L'Adieu aux armes », Eric se marre face à l'ironie du titre. Il se parle à lui même en parlant du livre et de l'auteur, Adamat réplique montrant qu'il connaît bien l'univers de l'auteur. Eric en est surpris. En quelques phrases, ils 'échangent leur impression sur l'auteur. Tout en discutant, Eric feuillette le livre et découvre stupéfait que l'intérieur a été découpé pour y placer un sachet rempli de comprimés.

Eric s'énerve quand il reconnaît du Subutex.

### Donne une précision...

(8)

Adamat tire une enveloppe de dessus la table et la tend à Eric. Non sans interrogation, Eric regarde le contenu de l'enveloppe, quatre billets de cinquante euros. Eric demande si c'est comme ça que ça marche. Adamat répond que oui. Eric confisque le livre et l'enveloppe. Fatush est prêt à retenir Eric mais Adamat lui fait signe de ne rien faire.

Eric cherche Parmiggia pour l'informer du trafic d'Adamat. On lui dit qu'il est dans son bureau mais qu'il ne faut pas le déranger.

Plus tard, il le croise qui referme la porte de son bureau. Eric montre au major le sachet de Subutex et l'enveloppe, Parmiggia paraît énervé et demande qui est le type et qu'il faudra prendre des sanctions. Eric l'informe qu'il s'agit d'Adamat Tetove. Parmiggia regarde alors Eric avec un petit sourire ironique et part en lui disant qu'il s'en occupera.

Eric est chargé d'accueillir les nouveaux détenus avec un collègue dont Rachid, une petite racaille qui est tombé pour trafic de hasch, le juge a refusé le sursis et l'a condamné à exécuter tous ses sursis, 2 ans de tôle. Eric et son collègue attendent pendant que le greffe remplit les documents d'usage : états civil, signes particuliers, empreintes digitales, empreintes bio-métriques. A ses questions, Rachid ironise et blague en le provocant.

Rachid est penché sur une table les mains à plat, il est à poil le collègue d'Eric lui demande de tousser. A l'expression de Rachid, on devine qu'il n'apprécie guère la fouille rectale.

Debout à quelques pas d'une table Rachid se tient à poil les mains dans le dos, droit et fier. Eric et son collègue font l'inventaire de ses affaires et cherche de la drogue. Il lui enlève tout ce qui n'est pas nécessaire. Il lui laisse les médailles religieuses et sa montre.

Eric pose un sachet plastique contenant le nécessaire pour la cellule, draps housse, couverture, oreiller et un autre contenant le nécessaire pour l'hygiène, rasoir jetable, shampooing, gel douche après-rasage, etc..

Tout le bardas dans les bras, Eric suit Rachid et l'emmène à l'infirmerie.

Là, le médecin chef lui fait une prise de sang, en même temps il demande si Rachid fume ou se drogue. Rachid est honnête, il est là pour trafic de shit. Ce jeune est plein de vitalité, provocateur

(9)

mais pas méchant même s'il joue les énervés, il le fait pour masquer son angoisse.

Eric demande au médecin les conclusions de l'enquête sur le jeune suicidé de la veille. « Suicide bien évidemment, quoi d'autre!! » « Ben d'habitude les figures deviennent bleues! » « Pas si la nuque s'est brisé sous le propre poids du corps. »

Rachid essaie de se mêler de la conversation en apprenant la mort d'un homme quelque temps plus tôt. Eric lui demande de se taire.

Eric lui demande pourquoi on a pas pris en charge la dépression de cet homme plus tôt pour éviter l'accident.

Pas très rassuré, avec ses affaires dans les bras, la porte de la cellule de Rachid se ferme derrière lui.

En faisant un tour de ronde, il observe les détenus de la cellule du suicidé.

Il interroge Albert sur les raisons qui font que le jeune suicidé se soit retrouvé dans cette cellule. Il est étonné qu'on ai pas remarqué des traces de début de dépression. Albert lui dit qu'y a un drapeau qui s'agite, Eric aperçoit une feuille bouger sous la porte d 'une cellule. Albert va voir ce que veut le détenu.

Dans le bureau du directeur, Eric demande au directeur s'il va faire une enquête sur la mort du jeune homme. Pour quoi faire une enquête sur un suicide. Eric lui explique ses doutes. Mais le directeur le remercie de s'être livré à lui et s'amuse de constater que les années universitaire littéraires

reprennent le dessus. « Oubliez cette histoire, de plus vous vous êtes mis en position délicate, une semaine et déjà un avertissement, faites-vous discret ». Il donne à Eric son avance sur salaire.

Au supermarché, Linda a fait les comptes, factures non prévues, malgré les deux salaires, ils se

(10)

maintiennent tout juste au-dessus de zéro. Eric est optimiste, il faut être patient. Ils visitent les poussettes et tous les gadgets inutiles destinés à vider le portefeuille des parents. Eric hallucine sur le prix des vêtements et des accessoires pour bébés.

Le lendemain, il fait l'appel avec Albert. Il entre dans les cellules. Les visages sont fermés silencieux, il remarque les hématomes caractéristiques d'un héroïnomane, quand Eric s'en rend compte, il apostrophe le gars et lui demande d'où ça vient, l'autre provocant lui raconte des conneries, Eric veut insister mais Albert lui dit de laisser tomber. Eric laisse faire.

Dans une autre cellule, il retrouve Rachid un peu provocateur, qui n'a pas fait son lit. Eric lui laisse une chance et hésite à sanctionner mais pas son collègue qui le prive de parloir. Rachid fait le dur.

Albert reprend Eric sur l'autorité dont il doit faire preuve.

En accompagnant un détenu à sa salle de travail, Parmiggia vient le voir et lui demande de venir dans son bureau.

Eric se fait passer un savon par Parmiggia sur la hiérarchie à respecter, sur son

inexpérience (à propos de sa visite chez le directeur) et veut lui donner une leçon sur la méthode à adopter.

### je trouve que ça vient un peu tardivement...

Il lui demande d'aller chercher Rachid et de l'emmener dans le bureau. Parmiggia lui fait subir une humiliation, il lui ordonne de se mettre à poil. Rachid le toise, se défend mais Parmiggia le frappe.

Rachid se résigne à se mettre à poil. Eric défend le détenu et exige que le détenu retourne dans sa cellule. Le major lui demande alors de l'attendre dehors. Eric impuissant sort de la pièce. Parmiggia ouvre une porte d'armoire et en sort une serpillière, et un seau qu'il remplit d'eau. Il jette toute l'eau du seau sur Rachid, lui jette la serpillière au visage et lui ordonne de laver le sol. Rachid est écoeuré par cet abus de pouvoir mais obéit et se met à genoux pour laver. Parmiggia ramasse les fringues de Rachid et les enferme dans l'armoire. En sortant, le major dit à Eric de le laisser comme ça pendant deux heures. Il observe le major qui disparaît dans le couloir. Eric entre dans le bureau, il aperçoit

(11)

Rachid à quatre pattes qui nettoie le sol, Eric sort son téléphone portable et le prend en photo.

Pendant qu'il marche le long de la coursive en pensant au jeune homme et à son suicide, il aperçoit une feuille qui s'agite sous la porte d'une cellule. Eric se dirige vers la porte. Il entend une voix lui demander s'il peut ouvrir, c'est important. Il l'ouvre, le prophète lui lance dans les bras un bocal rempli de blattes et de cafards. Sans explication, le prophète retourne chercher d'autres nuisibles sous les lits et les matelas. Les trois codétenus sont allongés et regardent amusés Eric qui ne sait quoi faire de ce bocal. L'un d'eux prend la parole et lui dit qu'il faudrait qu'il montre ça au directeur, mais il ne se fait pas d'illusion, il lui demande s'il ne peut pas le dépanner d'une ou deux clopes, mais Eric a arrêté de fumer. Le détenu lui tend alors un billet de 20 euros et lui demande s'il veut bien lui acheter 2 paquets de cigarettes. Eric accepte mais il pourrait avoir 4 paquets au lieu de 2 s'il le veut. Le détenu le regarde et se marre, les autres détenus sourient, le prophète se lève et se moque de lui. Les autres lui disent de la fermer, Eric excuse le comportement du prophète, alors le détenu dit qu'il veut bien quatre paquets. Les deux autres détenus se redressent sur leur lit et demande à leur tour si Eric veut bien leur acheter des clopes. Eric refuse, faut pas abuser.

A la pause café, Michel est en train de finir son café, Eric pose le bocal de blattes sur la table, ce qui dégoûte Michel.

Les blattes permettent de parler des conditions sanitaires, de l'hygiène et venir à parler du médecin et de l'infirmerie.

Il veut savoir s'il arrive que le médecin se livre à des opérations sur les détenus.

### tu introduis le sujet de manière intéressante, je trouve.

Michel lui dit que

ça arrive quand il s'agit de suturer une arcade, sinon, il les envoie à l'hosto. En discutant, ils marchent vers le vestiaire, Michel sort une bouteille de whisky de son casier. Eric s'étonne et lui demande ce qu'il compte en faire. Michel lui dit qu'il va la vendre bien sûr, Eric s'insurge gentiment, l'alcool est interdit aux détenus, Michel réplique que l'alcool est interdit aux détenus qui n'ont pas de

(12)

fric.

#### A ce stade, je trouve Eric vraiment naïf... excuse moi.

Michel ouvre une porte de cellule. Il tend la bouteille au détenu, Michel récupère le pognon. Eric est stupéfait par le prix pratiqué par Michel, il vient de vendre une bouteille de mauvais whisky pour 150 euros. Michel se marre puis il l'informe sur le prix des différentes denrées à l'intérieur de la prison, légales ou non. Michel se cantonne à la légalité. Il faut bien vivre, la vie est chère. Michel lui lance qu'Eric n'a pas appris ça en stage. Michel l'exhorte d'arrêter de secouer la merde et de profiter du système.

Michel met tout de même en garde Eric car Parmiggia ne tolère pas leur trafic, pas parce qu'il est contre mais parce qu'il protège le trafic de certains gardiens. Il doit se faire discret, Eric demande alors pourquoi il lui fait confiance, Michel a compris qu'il n'aime pas Parmiggia et avec sa gueule d'enfant de choeur c'est pas un poucave, une balance.

Eric retourne voir Parmiggia pour lui demander quelle sanctions il a appliquées à Adamat, Parmiggia lui fait clairement comprendre que ce ne sont pas ses oignons. Rachid attend dans le couloir, il semble très énervé mais il ronge son frein.

En l'accompagnant à la bibliothèque, Eric alpague Adamat et lui demande combien il paie Parmiggia pour qu'il ferme les yeux. Adamat répond sans répondre.

Lors de l'appel, Eric s'énerve car le jeune Rachid n'est pas dans sa cellule, il demande aux codétenus si Rachid est à l'infirmerie, les codétenus lui répondent qu'il a changé de cellule « il a été transféré chez les pointeurs ». Il ne comprend pas. Michel lui explique qui sont les pointeurs. Il le trouve dans la cellule 107 où était enfermé le jeune au regard perdu. Rachid fait gris mine, il a perdu son air arrogant et provocateur. Eric remarque des traces de brûlures sur les bras. Eric lui demande d'où elles viennent Rachid élude et ne dénonce pas.

Michel n'en a rien à faire. A la sortie, son collègue lui conseille de la boucler de ne pas chercher à comprendre ni à intervenir dans les décisions de Parmiggia et d'accepter les petites enveloppes car il ne sert à rien de lutter. Certains détenus ont largement les moyens de se payer leur tranquillité

(13)

comme Adamat par exemple, autant qu'il en profite.

Eric demande si les détenus n'ont jamais

cherché à se plaindre, Michel lui dit que celui qui a essayé a regretté de le faire.

#### Ca serait mieux si on le voyait... Dans un film, montrer les choses, c'est toujours mieux que les expliquer.

Eric compulse des dossiers sur un ordinateur de la prison.

Le soir, il explique à sa femme ce qui se passe dans la prison. Il raconte qu'il a lu le dossier d'Adamat, ses années de proxénétisme, de trafic d'héroïne et sa probable appartenance à la mafia albanaise, les raisons qui font qu'Adamat est bien protégé dans la prison. Linda comprend la difficulté de se positionner face à ça. Eric livre aussi ses soupçons concernant des mauvais

traitements envers les détenus. Linda tente de le rassurer en arguant qu'il devrait pas trop s'occuper des détenus car s'ils sont là c'est pour une bonne raison, ils n'ont que ce qu'ils méritent. Eric se demande s'il ne va pas accepter les cadeaux d'Adamat et d'autre détenus. Depuis qu'il est arrivé plusieurs détenus ont tenté de le corrompre sans se cacher à croire qu'il est tout à fait normal de les accepter.

Et s'il fait le compte de tout ce qu'il a refusé, il aurait pu se faire un deuxième salaire.

Finalement ça aiderait bien le couple.

### Je pense vraiment que c'est le point noir de ton histoire. Un personnage principal doit vivre des choses, être en danger... là, à la moitié d el'histoire il a enfin son OBJECTIF ( eu niveau

dramaturgie) alors que ça devrait venir vers le 1er 1/4h... c'est trop tardif et j'ai envie de dire que l'histoire démarre, ici.

Soit alors, il doit se passer quelque chose avant, pour plus nous tenir en halène. L'évenement du suicide n'est pas assez fort. Eric, ne vit pas quelque chose d'assez entrainant, fort et cela ne l'implique en rien, il n' a pas de quête vraiment, il subit trop.

Eric livre à Adamat deux paquets encore deux livres de poche. Eric ne se fait pas d'illusion, Adamat décachette devant lui. Eric connaît les deux ouvrages. Ils en parlent un petit moment. Echange poli et distant. Eric dit qu'il n'en a pas lu un des deux et qu'il aimerait bien qu'Adamat le lui prête.

Adamat sourit en lui disant qu'il doit d'abord le lire mais que s'il ne connaît pas cet auteur il n'a qu'à

(14)

lire celui-là. Eric ouvre le livre, derrière la couverture Eric découvre deux billets de cent euros.

Adamat voudrait discuter de littérature avec Eric mais celui-ci n'a pas très envie. En sortant de la cellule, un surveillant vient amener Rachid qui voulait voir Adamat.

Avant d'entrer dans la promenade, ils se livrent à une fouille sur les détenus Eric aperçoit une enveloppe mal cachée sur le ventre d'un détenu. Eric la prend et le laisse aller en promenade. Dans la cour, Eric observe Adamat et ses petits trafics. Puis, une altercation éclate entre un détenu et Adamat. Deux hommes protègent Adamat et l'autre tient un bout de métal en guise de couteau. Eric, son collègue et deux autres gardiens qui ont accourus viennent séparer les belligérants.

Dans un bureau, Eric observe le livre prêté par Adamat, apparemment en proie à ses pensées. Il ouvre la couverture et prend les deux billets qu'il met dans sa poche.

De ronde en ronde, d'une cellule à une autre, au cours des promenades Eric reçoit de petites enveloppes.

A l'étage, il fait sa ronde en regardant par les judas des portes. Puis tout à coup, Parmiggia entre avec virulence suivi par Albert. Il alpague Eric. Ils se rendent au mitard où a été enfermé le détenu qui a agressé Adamat. Eric ne comprend pas. Parmiggia lui fait clairement comprendre qu'il doit rendre des services en échange des « cadeaux ». Il ne sait pas pourquoi Adamat s'est offert ses services mais maintenant il faut payer. Parmiggia enfile des gants, l'autre fait pareil. Il en donne une paire à Eric.

Dans le mitard le détenu est terrorisé, s'il a agressé Adamat c'est parce qu'il n'avait pas d'argent pour payer du subutex et qu'Adamat lui refusait une avance. L'homme est en manque.

### même si nous sommes dans traitement, je le coomprends bien, dans ton scénario, l'idéal, c'est que tu nous aies montré assez de choses pour que l'on comprenne qu'il est en manque sans

explications. Est ce ta volonté ? Parmiggia n'en a

que faire, l'attache à une chaise et commence à le frapper pendant qu'Albert l'étouffe avec un linge humide. Eric observe sans bouger mais condamne du regard ce qui se passe. Parmiggia frappe le détenu puis il le menace s'il recommence. En sortant, Parmiggia fait une remarque à Eric : « la prochaine fois, il nettoiera sa merde tout seul ».

(15)

Eric et Linda sont dans le cabinet d'une échographe. Ils font la première échographie de leur bébé.

Instant de complicité et de détente.

A la maison, Eric est fier de présenter à sa femme un paquet qu'il a acheté. Sa femme s'étonne où a- t-il trouvé l'argent. Eric élude et l'invite à ouvrir. Elle ouvre et aperçoit un siège auto pour bébé de toute beauté. Linda est très contente mais lui demande s'il est bien sûr de ce qu'il fait. Eric répond qu'il y a aucun problème. Le seul problème c'est qu'il faut changer de voiture pour mettre ce beau siège auto. Mais ça ennuie Linda qu'Eric doive composer avec des hommes de la trempe d'Adamat.

### Linda est donc complice. Mais au fond à quoi cela sert il ? Ca me rappelle la série Breacking Bad dans laquelle Walt, ramène de l'argent sans le dire à sa femme... ça met du conflit ?

En quoi cela va t il changer quelque chose qu'elle soit complice ? Parce que je trouve que c'est une bonne idée qu'elle le sache...

Eric lui rétorque que c'est bien elle qui lui disait de ne pas trop compatir avec les détenus, c'est ce qu'il fait : il profite de leur argent, une manière de blanchir l'argent sale.

Au cours d'une pause café, Eric est assis dans une salle de repos réservée aux gardiens en compagnie de quelques autres. Ils en viennent à discuter indirectement d'Adamat en parlant des albanais et de leur mode de vie à part : de leur sens de l'honneur, de leurs règles particulières (vendetta, trafic et monopole de la prostitution), omerta, un albanais ne parle jamais, comment un tueur est puni par la société, etc..un autre gardien entre dans la salle et propose de l'argent à l'un d'eux il prend des paris sur la prochaine tentative de suicide du jeune Rachid. Ils ont tous remarqué que Parmiggia l'avait dans le nez. Eric n'en revient pas que les gardiens prennent des paris sur la survie d'un homme.

#### Nous en sommes à la moitié de l'histoire : je trouve cela intéressant et le côté naïf de Eric bien planté. J'aime les petites scènes de vie avec sa femme.

Je trouve l'histoire intéressante mais le personnage pas assez impliqué. Ca manque de rythme et

« d'action », de conflit en ce qui concerne, Eric. En fait, il n'est pas assez en danger, je trouve.

Continuons... :-)

De passage à la bibliothèque, Adamat remarque l'air préoccupé d'Eric qui l'envoie balader mais

(16)

Adamat se radoucit et fraternise pour le convaincre de lui parler. Eric finit par avouer sa colère face aux réactions de Parmiggia contre Rachid, c'est gratuit, ça alimente des paris douteux. Adamat comprend et fait une remarque, une allusion étrange sur le nécessaire sacrifice de ce jeune homme.

Eric réalise une fouille dans les cellules, il est en train de fouiller la cellule de Rachid et de ses trois codétenus. Rachid semble avoir perdu toute son énergie, le visage creusé par les cernes, le regard bas. Les draps de Rachid est maculé de sang en son milieu. Muni de gant en latex, Eric poursuit sa fouille et soulève le matelas.

Il y découvre un petit sachet plastique. Apparemment terrorisé, Rachid

l'a vu et cherche tout de suite à se justifier et nie la connaissance de ce sachet. Eric lui dit de la fermer.

#### « Eric lui dit de la

fermer. » pas certain que par exemple que cette phrase soit indispensable...

Il remarque que les trois autres types ont un sourire narquois. Il ouvre le sachet et trouve des comprimés de Subutex. Rachid implore Eric du regard et lui fait des signes négatifs de la tête. Eric met le sachet dans sa poche. Patrick vient le voir et demande ce qui se passe. Eric rétorque qu'il ne se passe rien. Les trois codétenus observent Eric avec mépris.

Eric fouille Rachid avant la promenade, Rachid demande pourquoi on le prive depuis son entrée de parloir. Maintenant, il se tient à carreaux il a bien compris les règles de la prison. Il veut qu'on lui redonne la possibilité d'aller au parloir et aussi d'avoir son courrier. Eric lui avoue que ce genre de décision ne lui appartient pas mais il verra ce qu'il peut faire.

Dans le bureau de Parmiggia, Eric est en colère il veut que Rachid soit transféré dans une autre cellule. Rachid a écrit une lettre pour le demander, Eric la pose sur le bureau. Parmiggia s'amuse en ironisant sur les places disponibles. Eric accuse Parmiggia d'avoir placé Rachid exprès avec les pointeurs pour lui apprendre la vie. Eric pense que Rachid est calmé et qu'il doit être transféré.

Parmiggia s'amuse toujours avec la réaction d'Eric et lui dit qu'il ne le transférera pas et que si cela ne lui plaît pas il n'a qu'à en parler avec le JAP. Sous les yeux d'Eric, il déchire la lettre de Rachid.

(17)

Le lendemain, Eric prend son poste et accompagne les détenus qui rentrent de promenade. Rachid n'y est pas.

Il demande à l'un des détenus, qui lui donne une enveloppe, où se trouve Rachid, il

répond qu'ils l'ont mis en isolement. Eric se précipite chez Parmiggia et lui demande des comptes.

Le major lui répond cyniquement qu'il a accepté sa requête, il l'a transféré. Ils s'engueulent.

#### regarde ici. On des lui demande, répond... beaucoup de dialogues, ça. Ca peut faire peur... ca pue un peu trop les explications et beaucoup n'aiment pas ça.

Par exemple tu peux voir les choses de la manière suivante: Eric apprend que...

Il est très conseiller d'utiliser des verbes d'action.

Dans le bureau commun aux surveillants est affiché le planning et les horaires de chacun. Eric constate que Parmiggia est de garde le lendemain. Eric propose à Michel de le remplacer. Michel ne se fait pas prier, il n'aime pas trop partager ses gardes avec le major, il lui rendra l'appareil.

La nuit est tombée, les cellules sont fermées. Eric fait un tour de garde. Discrètement sans se faire voir par Parmiggia, il descend vers le mitard et observe la cellule de Rachid qui est allongé. Eric allume l'intérieur de la cellule. Rachid a vu la lumière et fait un signe pour signaler qu'il est encore en vie.

Il le laisse et repart dans sa coursive.

Les heures passent, il lorgne dans les cellules par l'oeilleton.. Eric descend une nouvelle fois dans le mitard. Cette fois, Rachid n'y est plus.

Avec discrétion, Eric se glisse vers l'infirmerie.

#### je ne comprends pas trop. Pourquoi Eric va t il précisemment à cet instant, à l'infirmerie ? Devant la porte, Parmiggia semble attendre. Après

un petit moment, Parmiggia quitte son poste. Eric le regarde partir et se faufile dans l'infirmerie.

La salle d'attente est vide, il passe par le bureau du médecin, puis dans une autre pièce.

Il aperçoit de la lumière qui filtre sous la porte d'accès à la salle d'opération. Les portes sont munies

(18)

de hublots et très discrètement Eric jette un oeil dans la salle d'opération. Eric découvre médusé que le médecin est en train d'extraire le coeur de Rachid de la cage thoracique. Il le dépose dans un réceptacle en aluminium. Il sort le foie qu'il met dans une autre boîte. Eric s'adosse à la porte, perturbé par ce qu'il a vu, il ne sait quoi faire. Il s'apprête à sortir quand il aperçoit Parmiggia qui a repris son poste de surveillance. Il retourne voir le médecin qui se dirige vers lui pour sortir avec les deux boites en métal. Eric a tout juste le temps de se cacher dans le bureau du médecin. Il entend le médecin donner les boîtes avec certaines consignes. Parmiggia s'en va.

Dans les toilettes, Eric se rince le visage à l'eau froide. Très pâle, il se remet de sa découverte.

Eric a repris son poste à la coursive. Il est stressé et tendu par sa découverte.

Parmiggia le sort de ses pensées, il l'engueule car il avait disparu. Eric explique qu'il se sent mal, une gastro certainement. Parmiggia constate en effet qu'il est pâle. Mais tant pis pour lui, il ne peut pas quitter son poste avant l'arrivée de l'équipe du matin. En sortant de la prison, il aperçoit une voiture de police qui arrive gyrophares allumés. En s'éloignant, il reconnaît l'inspecteur Gillard qui en descend.

Eric a branché son portable sur son ordinateur et y transfère les quelques photos qu'il a prises avec Rachid, ses humiliations, ses traces de coups, le médecin affairé à le recoudre dans la salle

d'opération. Sa femme rentre, il éteint rapidement l'ordinateur. Sa femme lui demande ce qu'il faisait par curiosité, Eric élude sèchement.

Sur la table à manger de l'appartement, Eric manipule son téléphone portable. Sa femme Linda le

sort de sa rêverie en le reprenant sur ce qu'elle vient de dire. Linda lui demande si ça ne va pas. Eric

lui dit que tout va bien.

#### Ca c'est inutile et trop précis. On est déjà au montage. Tu nous répètes ce que l'on sait et en plus, ça ne sert à rien. Tu viens de dire juste aussi, Eric élude sèchement...

Le ventre de sa femme s'est nettement arrondi. Dans un coin de

l'appartement plusieurs objets d'aménagement pour la chambre et les besoins du futur bébé sont

(19)

entassés et ne sont pas déballés.

Eric emmènent plusieurs détenus à la bibliothèque, Eric vient voir Adamat, il lui donne son enveloppe. Adamat l'interpelle sur un sujet littéraire, il est en train d'écrire un roman. Adamat explique ces envies de quitter la mafia et de vivre une vie tranquille. A la fin de la conversation, Adamat lui demande un service. Il veut qu'Eric s'occupe d'un détenu qui refuse de le payer. Eric le mettra au mitard pour quelques temps. Adamat veut être assuré que ce type ne recommencera pas.

Eric ne voit pas ce qu'il veut dire. Adamat sous-entend que quelques phalanges broyés aident beaucoup à retrouver la raison et ce message lui fera comprendre de qui vient cet avertissement.

Eric refuse de lui briser les doigts il se contentera de le mettre au mitard et conseille à Adamat de ne pas avoir trop confiance en sa position. Adamat fait allusion à Rachid en parlant d'un jeune sain, à la fleur de l'âge qui se fout en l'air, c'est du gâchis.

Dans une autre cellule, Eric vient prendre la liste de courses que les détenus doivent cocher. Il se fait alpaguer par le prophète qui s'imagine être dans les limbes de l'enfer, qu'Eric est un gardien du diable. Eric observe le fou qui est blessé à la lèvre. Les codétenus lui expliquent qu'il s'est fait ça tout seul. Eric sort en leur demandant de ne pas taper trop fort.

En faisant une ronde, Eric aperçoit Parmiggia qui entre dans la cellule d'Adamat. Il colle son oreille à la cellule, regarde par l'oeilleton mais il ne voit rien un drap est suspendu derrière la porte. Il ne peut entendre que des murmures.

projet de long métrage « CENTRALE » de Cédric Juniet 14 Avant de rentrer chez lui, il croise un collègue qui le salue, il se rend discrètement à l'infirmerie, vérifie qu'il est seul et recommence à fouiller les tiroirs de la salle d'opération mais il ne trouve rien.

Avant de commencer à chercher dans les tiroirs du bureau du médecin, il se fait surprendre par le

(20)

médecin chef à qui Eric invente une excuse pour se trouver là. Le médecin a l'air de le croire.

Le soir Eric s'endort mal, il veille les yeux ouverts dans le noir, pensif. Sur la table de chevet un message gentil de sa femme qui l'informe qu'elle sera de garde toute la nuit.

Eric marche d'un pas pressé dans les allées de la prison.

Il ouvre une cellule, un détenu est en train de tambouriner à la porte.

#### l'inverse, plus logique ?

Eric lui demande de se calmer. L'autre s'énerve car personne n'est venu

alors qu'il a entendu plusieurs gardiens venir voir à l'oeilleton. Il l'informe que le codétenu un sénégalais est malade qu'il se plaint d'avoir très mal au ventre. Le détenu est effectivement perclu de douleur sur son lit. Eric l'emmène à l'infirmerie.

Le médecin est en train de l'ausculter. Eric en profite pour jeter un coup d'oeil à son bureau, aux papiers qui s'y trouvent, aux tiroirs fermés à clés. Sur l'un des tiroirs, un clé est suspendue. Il

s'inquiète auprès du médecin de la santé du détenu. Le médecin réplique qu'il n'a rien, rien de virale ou infectieux.

Il pense que c'est un « avaleur ». Il explique qu'il arrive souvent que les détenus

avalent n'importe quoi pour se retrouver à l'hôpital avec un peu plus de confort. Le médecin appelle une ambulance, Eric s'en va. On aperçoit le tiroir sans la clé.

Au cours d'une soirée avec ses amis Eric tente de paraître détendu mais sa tête est ailleurs.

Il parle

avec l'un de ses meilleurs amis, Christian

et lui demande s'il se souvient de l'une de ses ex de fac de

lettres. L'autre s'en rappelle. Eric croit savoir qu'elle est devenu journaliste. Il lui demande comment reprendre contact avec elle, il met son pote dans la confidence mais Linda ne doit rien savoir.

Christian se taira même s'il cherche à savoir pourquoi il veut renouer contact avec elle.

Eric parvient à rencarder Valérie, son ex petite amie de faculté, devenue journaliste. La rencontre se

(21)

fait en toute discrétion. D'ailleurs, Eric ment mal à sa femme pour excuser son absence. Elle le trouve bizarre mais ne s'en fait pas plus que ça. Il explique à son ex ce qui se passe dans la prison.

Elle cherchera de son côté pendant que lui continue de se renseigner en interne. Il doit prendre des photos et obtenir des confidences, des aveux de certains détenus.

En discutant avec Adamat, Eric se rend compte de sa réelle volonté de changer de vie en sortant de prison. Il lui parle de son envie de s'occuper d'une librairie, il essaie de monter ce projet et peut-être qu'on lui accordera la liberté provisoire, son dossier est très bon. En plaisantant, il propose à Eric de s'occuper de l'affaire à deux, il est beaucoup plus cultivé que lui. On lui a accordé la possibilité de donner des cours d'alphabétisation aux détenus qui le souhaitent. Adamat lui demande une faveur, Eric se demande quel détenu il doit corriger. Adamat s'amuse, cela n'a rien à voir, il veut qu'Eric lise son projet de roman et lui donne un avis. Eric accepte.

Avec les collègues de la prison, Eric apprend qu'il existait un atelier de création audiovisuelle. Une façon, des années auparavant de faire participer les détenus aux informations et d'acquérir de nouvelles compétences. Eric est intéressé. Il en parle au directeur pour réhabiliter ce matériel, il se charge de cet atelier. Il n'a aucune connaissance dans ce domaine mais il se débrouillera. Le directeur n'est pas très chaud. Eric parvient à le convaincre. À la moindre propagande, le directeur arrête tout.

Au cours d'une nuit de surveillance, Eric parvient à se glisser dans le bureau du médecin, avec la clé

projet de long métrage « CENTRALE » de Cédric Juniet 15 dérobée. Il ouvre les tiroirs à la recherche de papier ou documents. Il ne trouve rien de

compromettant seulement quelques affaires personnelles dont une médaille militaire. Parmiggia le

(22)

surprend dans le bureau, l'air froid et demande des explications Eric baratine. Parmiggia le laisse partir.

Eric met en place l'atelier vidéo de la prison. Les places sont limitées, mais Eric essaie de donner la chance à ceux qui n'ont pas forcément les moyens de soudoyer les gardiens pour s'inscrire. Il règne une bonne ambiance dans cet atelier Parmiggia ne voit pas cela d'un bon oeil.

Eric rencontre à nouveau la journaliste. Elle a fait des recherches sur le médecin chef, il a bien eu une carrière militaire. Il a exercé dans un même corps avec Parmiggia qui était alors sergent. Elle décrit les états de service des deux types, ils ont participé au conflit du Kossovo. Ils se connaissent donc de longue date. Il est entré en fonction au sein de la prison quelques temps après Parmiggia.

Eric l'informe que cet atelier a pour but d'enregistrer en aparté les aveux de certains détenus

concernant les mauvais traitements. La journaliste a parlé avec un responsable de la commission de surveillance des établissements pénitentiaires qui a déjà réalisé une enquête qui n'a rien donné et ne peut rien faire sans preuve matérielle ni témoignage pour rouvrir une enquête.

Eric lui dit qu'il possède des photos compromettantes, il les montre à Valérie qui dit que c'est bien mais pas suffisant. Eric s'énerve et pense que c'est suffisant pour ouvrir une enquête. Valérie

parvient à le convaincre de prendre un peu de temps avant d'alerter la police car avant ça ils doivent savoir qui et comment ils sont impliqués.

Elle lui propose de se moucharder. Eric hésite il n'est que surveillant pas espion ou agent de la DST.

Elle comprend mais lui laisse quand même le matériel.

Une nuit, Eric est surprend ses collègues avec une femme, une prostituée. Ils ont demandé aux détenus de payer pour l'avoir. Eric est stupéfait. Les collègues se font beaucoup d'argent avec ça.

Eric veut la mettre dehors mais les collègues le convainquent de la laisser faire son boulot un mal pour un bien après les détenus se sentent bien. Un peu d'argent dans la poche et Eric laisse faire.

Discrètement, il prend quelques clichés.

#### je trouve là encore, Eric assez naïf même un peu trop... il peut prendre des clichés, un aubaine, une preuve, point. Non ?

(23)

Chez lui Eric est sombre, sa femme le remarque et lui demande ce qui ne va pas. Ils se rendent chez l'échographe, ils apprennent le sexe de leur enfant cela redonne le moral à Eric.

Dans les vestiaires, Eric boutonne sa chemise sur les micros qu'il a collés sur le torse. Parmiggia entre pour lui demander des comptes sur sa présence à l'infirmerie. Eric bidonne mais Parmiggia insiste et devient violent d'autant qu'il le soupçonne avec Michel de se livre à un trafic d'alcool et de médicament. Il l'empoigne par le col de la chemise, Eric avise son poing et exige qu'il le lâche.

A la bibliothèque, Eric évoque le passé militaire de Parmiggia notamment ses années passées au Kossovo. Un point commun qu'Adamat ne renie pas. Il revient sur les suicides et lui avoue ses doutes quant à la véracité des soit disant suicides. Adamat le met en garde. Eric soulève alors un paradoxe dans l'attitude d'Adamat, il veut une nouvelle vie en sortant de prison mais il reste

volontairement à disposition du système qu'il veut fuir. Adamat clôt la discussion en demandant s'il a lu son roman, mais Eric n'a pas encore fini.

Les détenus sont au parloir. Adamat reçoit la visite d'un ami albanais. Eric patiente derrière la porte d'accès au couloir des parloirs. Adamat passe la porte. Eric lui demande de passer à la fouille.

Adamat se laisse palper le corps. Il demande à Eric ce qu'il va faire vendredi, Eric ne comprend pas, c'est vendredi saint, s'il est chrétien comme il le pense, il va fêter ça en famille. Eric n'est pas

croyant, alors non il ne fêtera pas le vendredi saint. Adamat lui demande s'il connaît à quoi se

projet de long métrage « CENTRALE » de Cédric Juniet 16

rapporte le vendredi saint, Eric sait qu'il s'agit de commémorer la Passion du Christ. Adamat pense qu'effectivement il est important de se souvenir du supplice et de l'exécution des innocents, il espère qu'Eric aura une petite pensée pour eux vendredi. Ils échangent en regard profond, Eric y cherche une affirmation à cette question qui le taraude : est-ce une info ?

(24)

Dans le bureau des plannings, Eric constate que Parmiggia est de garde ce vendredi saint.

A l'appartement, Eric revient du travail, sa femme Linda veut sortir demain c'est le week-end. Eric invente une excuse, il a rendez-vous avec Christian.

Eric sort de chez lui. Par la fenêtre, Linda l'observe avec un air préoccupé.

Eric a garé sa voiture dans la rue de la prison. Il patiente en se ratatinant au fond du siège pour ne pas être vu. Il manipule son portable, dans le répertoire le curseur est placé sur le prénom de sa femme. Il referme le portable quand il aperçoit une grosse berline se garer de l'autre côté du trottoir.

Les vitres teintées ne lui permettent pas de voir qui se trouvent au volant.

Assez stressé, Eric se cache bien au fond du siège.

La porte de la prison s'ouvre et Parmiggia en sort avec une valise, un type sort côté passager et ouvre le coffre. Une boîte spécialement conçue pour le transport de marchandises fragiles s'ouvre, l'homme y pose la petite mallette de Parmiggia.

La voiture démarre. Eric se met à la suivre, il se rend compte de l'immatriculation corps diplomatique.

Les deux voitures circulent de nuit sur les autoroutes, la berline prend la direction de Genève.

Eric roule à près de 180 km/h.

La voiture immatriculée CD n'a pas de mal à passer la frontière suisse.

Mais, les douaniers font du zèle en ce qui concerne Eric.

Il se résout à abandonner sa filature quand les douaniers lui demandent de sortir de son véhicule.

La journaliste patiente dans un café du centre-ville. Eric entre visiblement pressé, il doit faire vite.

Il lui raconte sa filature de la veille qui l'a mené jusqu'en Suisse où il a perdu la trace du véhicule.

La journaliste n'est pas étonnée, elle lui apprend que la fille du directeur a été transplantée du coeur il y a cinq ans dans une clinique privée de Lausanne. Elle a eu accès au dossier médical mais il est impossible de retracer les origines de l'organe et du donneur car les données sont anonymes.

Cependant, elle sait que l'organe provenait du Kossovo.

D'après elle, il s'agirait d'une filière

(25)

souterraine, d'un trafic d'organe qui aurait ses réseaux dans l'Est de l'Europe.

#### En général dans ce genre d'histoire, avant de connaître la vraie piste, on a une grosse fausse piste... c'est peut être une piste à envisager dans la première partie...

A la prison, Eric prend les consignes de son collègue Michel qui l'informe que le prophète est particulièrement agité aujourd'hui. Michel lui apprend qu'il y a eu un accroché ce week-end end, Eric demande qui sans surprise.

Eric s'occupe de l'activité vidéo. Dans un coin de la pièce, il contrôle ce que font deux détenus devant un ordinateur, Eric leur parle puis il en vient à parler de Parmiggia et de ses méthodes. Les détenus ne renient pas les suggestions d'accusation d'Eric mais ne les corrobore pas.

Parmiggia observe Eric qui sort d'une cellule. Il l'interroge sur le fait qu'il y est resté plus d'une demi heure. Eric s'énerve, il parlait avec le détenu qui semblait affecté par le suicide de son codétenu.

Le soir, il est seul dans son appartement. Il écoute les bandes sonores qu'il a enregistré, il

sélectionne des passages, les notes. Il s'agit de détenus qui se livrent un peu à raconter les conditions de détention que leur impose le surveillant major. Il s'y trouve aussi le témoignage de Michel qui bave sur Parmiggia.

Le lendemain, Eric se fait coincer par Parmiggia dans les coursives de l'étage. Il veut lui parler dans son bureau, mais Eric ne veut pas, Albert aide Parmiggia à forcer Eric à le suivre.

Parmiggia lui demande de se foutre à poil. Eric, estomaqué, refuse. Parmiggia demande à Albert de

(26)

ramener le prophète dans le bureau.

Le prophète est amené par Albert qui lui a bandé les yeux.

Eric commence à comprendre.

Parmiggia s'allume une cigarette et redemande à Eric de se foutre à poil. Le prophète demande si elle est jolie et pourquoi il ne peut pas regarder. Albert s'approche du prophète et l'assoit sur une chaise. Eric soutient le regard de Parmiggia. Il prend le bras du prophète et le tend. Albert baîllonne le prophète de sa main. Sans avertissement, Parmiggia écrase sa clope sur l'épiderme du prophète qui se contorsionne de douleur et cherche à échapper à la prise du collègue. Parmiggia recommence.

Eric lui dit d'arrêter. Il se déshabille et découvre son torse et les micros collés. Parmiggia s'avance vers lui arrache les micros et les écrase au sol. Il ramasse les vêtements. Il les met en boule.

Parmiggia cite le nom d'Eric, le prophète semble écouter et rire.

Parmiggia lui demande de se retourner de poser les mains sur la table et d'écarter les jambes.

Eric est passablement énervé. Parmiggia se livre à une fouille rectale en s'attardant un peu. Eric se retourne dans un mouvement de rébellion. Mais Parmiggia le prend à la gorge, il est beaucoup plus fort qu'Eric, il lui met un coup de poing dans le foie ce qui bloque sa respiration. Il fait signe à son collègue d'évacuer le prophète.

Parmiggia prend le bras d'Eric et le tord, Eric grimace. Il écrase le dos d'Eric avec son pied. Et lui dit que tous les jours, il aura droit à la fouille rectale, Parmiggia lui réserve un planning de choix, tant qu'il cherche sa tête, il se paiera la sienne.

Il lui jette les fringues à la figure et s'en va avec le matériel d'écoute. Avant de partir, il pense que le prophète va se faire un grand plaisir à colporter le fait qu'il a vu le surveillant Brezec se foutre à poil et se laisser fouiller l'anus.

Eric le menace de porter plainte, Parmiggia lui demande de patienter un peu, il risque de changer d'avis.

En s'occupant de la surveillance des coursives, un gardien s'approche d'Eric qui salue dans le vide et se prend l'épaule du gardien qui ne s'excuse pas. La scène a lieu sous le regard amusé de certains

(27)

détenus.

Quand, il fait entrer un détenu dans sa cellule, celui-ci lui adresse un petit bisou provocant.

Un détenu s'est de nouveau suicidé. Eric est parvenu à observer le cadavre mais celui-ci a bien la figure cyanosée et la langue pendante. Eric ne s'en doute pas mais Parmiggia l'a espionné.

Dans les vestiaires, les gardiens bousculent Eric. Il veut parler avec Michel mais même celui-ci l'ignore. Eric s'énerve. Michel lui dit que Parmiggia le tient par les couilles, il tient tout le monde par les couilles d'ailleurs même lui au cas où il ne s'en était pas rendu compte.

La journaliste et Eric se rencontrent de nouveau. Parmiggia les a suivi. Eric lui raconte les pressions

projet de long métrage « CENTRALE » de Cédric Juniet 18 qu'il subit.

L'atelier continue et une première projection privée est organisée, les vidéo sont mal faites et pathétiques mais drôles, cela fait rigoler les détenus. Certains détenus ignorent les conseils d'Eric et ne lui répondent pas. Eric est obligé de les menacer pour qu'il réponde à contre-coeur.

Eric a fini de lire le roman d'Adamat, il lui donne son avis. Eric tient bon, il affiche la même sérénité que depuis le début. Adamat sent bien que c'est difficile. Il l'avait prévenu. Eric tente de cuisiner Adamat sur la nature des « petits arrangements » entre Parmiggia et lui. Adamat baratine, Eric lui tend des perches et Adamat lui conseille de rester sagement dans son coin. Eric fait

comprendre à Adamat qu'il sait à propos du trafic d'organe. Il ne sait pas qui sera le prochain suicidé mais il pense qu'il fera certainement un bon donneur. Adamat sans lui dire le met sur la piste du prochain « donneur ».

Parmiggia s'entretient avec le directeur sur les indiscrétions d'Eric, il veut régler l'affaire

(28)

définitivement. Le directeur tempère les élans de Parmiggia. Il lui suggère qu'il serait peut-être temps d'arrêter tout ça. Parmiggia sourit cyniquement. Le directeur lui demande de ne rien faire tant qu'il ne lui aura pas parler.

Le directeur convoque Eric et lui annonce qu'il est de repos pour la matinée il voudrait lui montrer quelque chose. Il l'emmène à l'hôpital pour lui montrer des patients en attente de greffe et de transplantation. Il lui fait un topo sur les pendants moraux de la situation. En sortant de l'hôpital, le directeur comprend qu'Eric n'est pas convaincu alors il tente de le soudoyer. Eric lui parle de sa fille transplantée, le directeur tique. Laconiquement, il répond qu'il n'avait pas d'autre choix c'était ça ou la perdre. Depuis, il est coincé. Il prie Eric d'accepter le pot-de-vin. Eric s'en va. Le directeur le regarde partir l'air navré.

Le soir, Eric rentre chez lui, il retrouve sa femme. Linda a appris le nom de son ex de fac. Elle l'accuse de le tromper, elle lui remet dans les dents toutes les excuses vaseuses qu'il sortait pour aller la voir. Eric se demande comment elle sait. Linda lui sort des photos prises de manière à faire croire qu'Eric entretient une relation équivoque avec cette personne. Eric réalise qu'il a été suivi. Il tente de raisonner sa femme de lui expliquer mais Linda est très déçue par son comportement alors qu'elle est enceinte.

Depuis qu'il travaille à la prison il a beaucoup changé.

### je sens moins la transformation d'Eric évoquée dans le synopsis.

Leur dispute est interrompue par la sonnette de leur appartement, Eric va ouvrir. Eric se fait brutalement frapper par deux hommes. Ils attachent sa femme et frappent Eric sans un mot, sans rien dire. Ils sont baîllonnés. À la fin de la bastonnade, les deux types lui brisent trois phalanges. Ils partent en laissant le couple détruit physiquement et mentalement.

Dans un bureau du commissariat, Eric et Linda attendent en silence de faire une déposition et porter plainte. L'inspecteur Gillard entre alors dans le bureau Eric le reconnaît. Il est soupçonneux. Ils portent plainte. L'inspecteur les gratifie de tous ses voeux de rétablissement et pense qu'on

(29)

retrouvera très certainement ces criminels. Sitôt qu'ils sont sortis, l'inspecteur détruit la plainte et la déposition.

Seul dans son appartement, Eric ressasse les évènements et observe ses doigts brisés. Il est sorti de sa torpeur par un coup de sonnette. Il ouvre à Gillard. Eric se demande s'il a du nouveau concernant leur affaire. Gillard lui dit que oui. Il sort une lettre le dénonçant pour recel. Eric ne comprend pas.

Gillard avise l'équipement hi fi, les accessoires de bébé le tout neuf et demande s'il possède les factures. Eric ne répond plus. Gillard entre et commence à chercher ces fameuse factures, il le fait

projet de long métrage « CENTRALE » de Cédric Juniet 19 pour l'aider. Il sème volontairement le désordre. Eric lui demande d'arrêter. Gillard lui demande de lui donner ce qu'il cherche. Eric lui donne toutes les informations qu'il a pu avoir sur le trafic, photo, enregistrement vidéo etc. Gillard emmène l'ordinateur, le téléphone et les appareils photos

numériques.

Eric appelle la journaliste et lui dit qu'il arrête tout, de toute façon il n'a plus rien, les preuves sont partis.

Le soir sa femme rentre du travail, très énervée. En colère, elle accuse Eric d'être responsable du fait qu'on a refusé de l'inscrire à la formation d'infirmière, pour toute raison on lui a dit que les ordres venaient de haut. Eric se sent injustement accusé. Ils s'engueulent. Linda décide de partir tant que l'ambiance ne se sera pas plus sereine, elle ne fera pas d'enfant dans ses conditions. Eric se retrouve seul, désemparé.

Quand il retourne au travail, Parmiggia le croise, lui fait une fouille au corps à poil. Eric est visiblement déprimé, le regard noir, la colère et la résignation se lisent sur son visage.

Dans les coursives, certains détenus le bousculent sous le regard amusé de Parmiggia qu'Eric ne

(30)

voit pas.

Il croise Adamat qui lui demande comment vont ses doigts. Eric élude. Adamat lui fait comprendre qu'il est lié à une organisation qui décide sans lui, il le croit responsable mais Adamat n'est qu'un pion comme lui. L'explication a eu lieu sans qu'Eric n'ouvre la bouche. Il lui avoue aussi qu'il est aussi muselé par Parmiggia, l'administration lui refuse sa demande de liberté conditionnelle. Eric n'en a rien à faire.

En faisant une inspection, un détenu se fout de sa gueule, en le traitant de tapette et lui crache au visage. Eric lâche sa colère et se défoule sur le détenu. Michel est obligé d'intervenir pour l'arrêter.

Remis de sa blessure aux doigts, il demande au directeur de reprendre l'activité vidéo. Le directeur lui dit que dans son état psychologique et le fait qu'il ait frappé un détenu ce n'est pas envisageable pour le moment.

#### je trouve ce changement intéressant mais un peu tardif.

La journaliste essaie d'appeler Eric pour le relancer et l'inciter à ne pas céder face aux difficultés.

Elle ne peut avoir que le répondeur, Eric écoute les messages les efface, celui de sa femme Linda l'informe sur la dernière échographie qu'elle a faite toute seul. Eric se met à pleurer.

Avant d'amener les détenus en promenade, Eric demande qu'un détenu lève les bras pour la fouille corporelle. Il fait une remarque sur le plaisir qu'Eric peut avoir en le fouillant. Eric fait semblant de ne pas réagir et lui balance un grand coup dans les parties. Un des codétenus veut réagir et arrêter Eric mais il le frappe aussi, cela vire presque à l'émeute, Parmiggia s'en mêle. Tous les surveillants sont obligés de prendre part à l'altercation et remettre tous les détenus en cellule.

Le médecin chef réalise le prélèvement sanguin d'un nouvel arrivant.

Eric se fait fouiller par Parmiggia toujours à poil.

Quand il fait l'appel, le nouvel arrivant ne se lève pas. Eric et Parmiggia l'envoie en isolement.

Dans le mitard, Eric le fait se déshabiller. Aidé par Parmiggia, il corrige le nouvel arrivant. Il le laisse à poil dans sa cellule.

(31)

projet de long métrage « CENTRALE » de Cédric Juniet 20 Alors qu'Eric est de garde la nuit, Parmiggia vient le rejoindre et lui demande de s'occuper d'un détenu. Eric ne pose pas de question. Il matraque le détenu sans remord.

Adamat lui donne son enveloppe et regrette le changement de la donne et du comportement d'Eric.

Eric s'en fout. Adamat lui tend l'enveloppe, il ne la veut pas. En échange, Eric a un service à lui demander.

Au changement de comportement d'Eric, Parmiggia arrête de le fouiller. Eric en profite pour lui dire qu'il veut en être, il ferme sa gueule, il participe au trafic et il veut une commission. Parmiggia y réfléchira.

Au cours d'un retour de promenade, le prophète est particulièrement agité, il agace tout le monde.

Tout à coup, l'alarme se met à hurler dans les couloirs, le haut parleur de la prison annonce à tous les surveillants et à tous les détenus de garder leur calme et de se diriger dans la cour de promenade.

L'interphone de l'étage se met à sonner. Eric décroche, il apprend qu'un incendie s'est déclaré dans l'infirmerie.

Avec d'autres gardiens, Eric accompagnent les détenus dans la cour de promenade.

Le médecin chef et quatre autres surveillants ont empoigné les extincteurs et parviennent à maîtriser les flammes.

Parmiggia, Albert et le directeur pénitentiaire constatent les dégâts, ils vont être obligé de déménager l'infirmerie. Il faut faire vite. Le directeur demande à Parmiggia de créer des équipes

(32)

pour réaliser les travaux. Parmiggia demande l'autorisation de faire travailler les détenus de nuit pour aller plus vite. Le directeur répond que ceux qui le souhaitent pourront aider.

Dans l'infirmerie, plusieurs détenus sont occupés de faire des travaux de rénovation sous la surveillance d'Eric.

Au cours des semaines qui suivent, Eric doit faire face à une émeute provoquée par le prophète qui tient des propos étranges sur les circonstances des suicides. Plusieurs détenus font circuler la rumeur comme quoi les gardiens se livrent à des sévices pour pousser à bout les détenus.

L'émeute est sévèrement réprimée. Les principaux protagonistes sont matraqués. Le prophète est mis en isolement pour plusieurs semaines. Eric se charge de le corriger dans sa cellule, Parmiggia le laisse faire.

Eric a de nouveau l'autorisation pour ouvrir l'atelier vidéo. Chaque semaine, il diffuse un journal de la prison. Les détenus le regardent ainsi que les gardiens et le directeur.

Eric demande à Adamat de bien vouloir lui fournir une liste de matériel. On ne sait trop de quoi il s'agit mais Adamat a flairé le coup et sent qu'Eric mijote un truc. On l'aperçoit occupé à terminer les travaux dans l'infirmerie et la salle d'opération.

Les actes d'humiliation se suivent, Eric s'occupe personnellement des détenus donneurs d'organe. Il les humilie, les torture, les isole. L'atelier vidéo continue.

Eric observe l'infirmerie avec attention quand il y emmène un détenu.

Dans la grande salle de spectacle, Eric organise une séance de projection cinéma des travaux

(33)

projet de long métrage « CENTRALE » de Cédric Juniet 21

réalisés par les détenus, les vidéos de poèmes, de petits scénarii, de petits sketchs. Il s'est débrouillé pour qu'Adamat soit présent ainsi que Parmiggia. Mais au lieu de glisser la vidéo des détenus, Eric met un fichier qu'il a tourné lui-même. Il s'est filmé en train de torturer un des détenu qui s'est suicidé, puis comme il avait dissimulé une caméra dans la salle d'opération, elle montre le médecin chef en train de prélever des organes du corps de ce détenu. Le tout entrecoupé de sentences et d'images de Parmiggia qui passe commande.

L'émeute est immédiate est brutale, les détenus s'en prennent aux gardiens présents. Eric se trouve dans une pièce annexe, le matériel informatique et les lecteurs ne se trouvent pas dans la même pièce que l'écran et les détenus. Il ne peut pas sortir. La sirène d'alarme se fait entendre. Les détenus sont fous de rage. Malgré les tentatives pour isoler les détenus. Dans les quatre coins de la prison, la révolte se disperse comme une traînée de poudre.

### c'est intéressant qu'on ne sache pas s'il va tourner du mauvais ou du bon côté. Mais dans le cas, ou il tournerait du mauvais côté, qui serait le personnage qui trinquerait, personnage au quel on se serait attaché ?

Parmiggia se fait lyncher. D'autres gardiens se font lynchés aussi. Eric est prisonnier dans sa pièce et les détenus tentent d'enfoncer la porte. Adamat observe la scène sans broncher. Le directeur ne comprend pas les raisons d'un tel soulèvement, quand on lui explique le pourquoi, il s'isole dans son bureau et met fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête. Les gardiens qui n'étaient pas au courant du trafic se sont enfuis, refusant de risquer leur vie. Les détenus ont réussi à ouvrir les portes des cellules mais les deux dernières portes principales restent fermées et personne ne peut s'enfuir.

Valérie, la journaliste est présente avec un cameraman. Elle commente les images. Des voitures de police sont arrivées ainsi que les services d'intervention militaires.

À l'infirmerie, le médecin n'a pas entendu l'émeute. Les détenus pénètrent dans son cabinet. Le médecin ne peut rien faire, il est battu à mort.

La porte de la pièce d'Eric va bientôt céder sous les coups de boutoirs des détenus. Eric prend son

(34)

courage à deux mains pour affronter les détenus. La porte cède, les détenus se jettent sur lui, Eric est assommé et perd connaissance.

#### faut vraiment qu'on croit qu'il va y rester ! Eric se fait démolir!

Eric se réveille à l'hôpital, il aperçoit le visage de sa femme, mais il s'agit d'une jeune infirmière qui s'occupe de lui. La journaliste vient le voir pour lui expliquer comment il s'en est sorti grâce à l'aide d'Adamat qui l'a protégé. Eric imagine que son geste lui vaudra une réduction de peine, la

journaliste en doute car il a réussi à s'évader. Quand la journaliste s'en va, la femme d'Eric entre dans la pièce avec un couffin, son fils vient de naître, il y a deux jours.

Il faut revoir la première partie et donner un objectif à ton personnage. Il subit trop. Il doit plus agir et crée des situations lui même.

Sinon, Il faut vraiment que la découverte du trafic d'organes soit au milieu de l'histoire, pas plus tard.

Tu dois créer plus de rythme. Il y en a mais pas assez.

Après, j'aime beaucoup mieux la deuxième partie. Je pense vraiment ( et même après avoir vu « un prophète ») que ça a du potentiel. Que ça mérite d'être retravaillé. Je t'encourage vraiment à le faire et je trouve que c'est un assez bon travail.

Dans l'écriture de ce document, concentre toi bien sur les articulations de l'histoires. Donne nous un maximum d'explications plutôt que de « scènes visuelles ». Par exemple, comment à la fin Adamat va sauver Eric. Autant dans un synopsis, il ne faut pas trop en dire mais dans un traitement, là oui ! Un producteur te commande un traitement parce qu'il veut des réponses. Sinon, un synopsis et une continuité dialoguée suffisent; en général, tu fais le traitement quand tu travailles en collaboration avec le producteur qui veut avancer pas à pas avec toi, mettre la main à la pate.

C'est une bonne histoire avec un bon potentiel.

Je te conseille deux films : Training day et Un prophète.

J'espère que tout cela pourra t'être utile, Nordine

Références

Documents relatifs

6 NOURDIN Thiebault JEC DEODATIENNE & ENV 7 1h42m30 VERGUET Jean Charles VC LUNEVILLOISE. 8 GEYER Maxime AS

Nous souhaitons aussi nous mettre à leur disposition pour les aider dans les travaux des champs, et qu’eux à leur tour nous aident à la plantation des arbres.. Le blog du projet

Résultat : dans la deuxième branche le courant va s'établir plus lentement que dans la première, donc l'intensité parcourant la lampe sera élevée plus vite dans L1, qui s'allume

Cela fait au bout de 9 mil- liards d'années N 2 0 puis N 4 0 noyaux qui se seront désintégrés, soit en tout 3 4 N 0 , donc au bout de 9 milliards d'années les trois quarts des

L'inscription ne sera retenue comme définitive que lorsque le dossier sera complet, conformément au règlement de l'épreuve, ainsi que si elle est accompagnée du règlement total de

Ainsi, dans les années 50, ce qu’on appelle cinéphilie se constitue autour de la découverte d’un cinéma essentiellement américain, Hawks, Hitchcock, Ford n’étant

| Le cheminement de l’adoption (5 h) : L’agrément ; Choix du mode d’adoption et du pays d’origine : exemples d’adoption par le biais de l’AFA ou d’OAA ou par

Je soussigné, ………, souhaite utiliser mon DIF pour réaliser l’action de formation décrite ci-dessus... ENREGISTREMENT DE