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Étude clinique de la paracousie de Willis

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Academic year: 2022

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Thesis

Reference

Étude clinique de la paracousie de Willis

HARALANOFF, Pierre-S.

HARALANOFF, Pierre-S. Étude clinique de la paracousie de Willis. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1892

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:26821

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:26821

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TRAVAIL FAIT A L'INSTITUT CLINIQUE D'OTOLOGIE ET LARYNGOLOGIE

DU DOCTEUR A. WYSS DE GENÈVE

ÉTUDE CLINIQUE

DE LA

P ARACOUSIE DE WILLIS

PAR

Pierre- S. HARALANOFF

THÈSE INAUGURALE

présentée à la Faculté de Médecine de l'Université de Genève pour obtenir le grade de Docteur en Médecine.

~

GENÈVE

IMPRIMERIE P. DUBOIS, .. QUAI DES MOULINS, o 1892

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1 1 1 1 1 1 . 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

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LA MÉMOIRE VÉNÉRÉE DE MON PÈRE

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MA CHÈRE MÈRE

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fi MON CHER MAITRE

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LE DOCTEUR

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'fYSS

Professeur libr·e d'Otologie et Laryngologie à Genève

Jl:oMMAGE RESPECTUEUX

D'ESTIME ET DE RECONNAISSANCE

(7)
(8)

fi JYIESSIEURS LES DOCTEURS

}- -p.

yASKOWSKI

Professeur d'Anatomie normale à la Faculté de Médecine.

p .-f--·

fREYOST

Professeur de Thérapeutique à la Faculté de Médecine.

JfoMMAGE RESPECTUEUX

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(10)

INTRODUCTION

L'étude des maladies de l'oreille a fait depuis quel- ques années des progrès considérables, grâce aux nombreux moyens d'investigation mis en usage par les praticiens. Malgré cela, il reste encore bien des symptômes,. accompagnant par·fois la surdité, dont l'étude clinique n'est pas complètement élucidée et qui sont considérés différemment par les auteurs. Un de ces symptômes, qui fera le sujet de notre travail, est la paracousie, décrite pour la première fois, il y a plus de deux siècles, par le célèbre anatomiste Willis.

Les maladies de l'oreille nous ont de tout ternps intéressé et surtout depuis qu0 nous avons pu les étu- dier pratiquement à l'Institut clinique du docteur vVyss.

En demandant un sujet de thèse sur ces maladies, nous étions très heureux que M. le docteur \Vyss ait bien voulu nous proposer les recherches cliniques .sur la paracousie de \\Tillis. Il a eu la bienveillance de nous ouvrir la porte de sa clinique otologique, ce qui nous a permis d'entreprendre nos études sur ce sujet spé- eial et de recueillir les observations concernant la paracousie de Willis.

Avant d'entrer en matières, qu'il nous soit permis d'adresser l'expression de notre plus vive gratitude~

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- 10 --

. notre cher rnaître, M. le docteur Wyss, pour les bien- veillants et savants conseils qu'il nous a prodigués pendant l'élaboration de ce modeste travail. L'intérêt et la sollicitude qu'il n'a cessé de nous témoigner pen- dant le cours de cette année-ci ont toujours été pour nous un précieux encouragement.

Pour la clarté de notre exposition nous avons divisé notre travail en les chapitres suivants :

1 o Définition et historique de la paracousie de Willis, 2° Méthodes d'exarnen,

Observations, 4° Etiologie,

5° Symptômatologie, 6° Discussion,

7° Considérations pronostiques et thérapeutiques,

so

Conclusions.

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CHAPITRE PREMIER

Définition et historique de la Paracousie de Willis.

On a donné ce nom à un phénomène curieux observé par un nombre assez considérable de sourds. Ceux-ci entendent 1nieux, lorsqu'un son br-uyant vient agir sur l'oreille malàde, ou lorsque tout le corps se trouve mis dans un état d'ébranlement comme, par exemple, en chemin de fer, en voiture.

Les personnes présentant le phénomène de la para- cousie comprennent mieux la voix, entendent plus dis- tinctement les sons des instruments de musique ou autres, lorsqu'ils se trouvent dans un ·wagon de che- min de fer en marche, en voï"ture, au milieu du bruit de la rue; de même, lorsqu'on leur place sur le ver- tex· un diapason vibrant fortement, au momer~t de la détonation d'un coup de canon ou lorsqu'on fait battre le tambour, etc.

L'amélioration mmnentanée de l'ouïe, produite par ces différents moyens, persiste parfois quelques mi!JU- tes ou quelques heures, après la cessation de la cause. ·

Urbautschitsch parle d'un médecin, qui avait la pa- racousie et chez lequel l'amélioration de l'ouïe persis- tait environ 24 heures après chaque voyage en chemin de fer un peu prolongé.

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Bien des explications ont été données au sujet du mode de production de ce phénomène :

C'est Th. Willis 1 qui a, le premier, publié le cas d'une dame sourde, qui ne pouvait entendre la voix de son mari que lorsqu'un domestique battait le tam- bour dans la chambre. Ce phénon1ène appelé depuis lors «paracousie de Willis » fut étudié par un granc1 nombre d'otologistes. Quelques-uns ont contesté ou contestent encore l'existence réelle de la paracousie.

E. E. Holt 2 doute que des bruits aient jamais aug- menté l'acuité auditive. Il dit que personne n'a jamais sérieusement cherché à contrôler l'existence réelle de la paracousie chez les ·personnes qui prétendaient mieux entendre au milieu du bruit.

v. Troltsch s croit aussi que les personnes sourdes qui prétendent mieux entendre au milieu du bruit, se trompent généralement. Il est tout naturel que les per- sonnes qui parlent au milieu du bruit élèvent leur voix. Celle-ci résonne en outre plus fort dans un es- pace petit et renfermé. Néanmoins il admet que, dans quelques rares cas, la. paracousie décrite par Willis existe réellement C'est ainsi qu'il cite, d'après Fie- litz" le cas d'un gar<ion sourd, fils d'un cordonnier qui n'entendait et ne comprenait les paroles prononc~es dans la chambre que lorsqu'on frappait le cuir sur la pierre. Ce même sourd entendait très bien dans un 1noulin tr·ès bruyant, tandis qu'il redevenait sourd aussitôt qu'il se trouvait dans un endroit silencieux.

v. Troltsch se demande si ces cas ne pourraient pas

1 JJe anima brutor. Amsteledam 1.676.

2 Transaction ofthe american otological Society, 1.882.

3 IJie Krankheiten des Ohres, 1.862.

3 A. G. Richter. Chirurg. Biblioth. Vol. IX, st. 3, p. 555.

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s'expliquer par une légère interruption dans l'appareil de transmission, par exemi)le une séparation entre l'enclun1e yt l'étrier. De fortes vibrations comq.tuni- quées au tympan rapprocheraient ~Jors les osselets et faciliteraient la transrnission des sons.

Willis lui-même et après lui Wilde 1 supposaient que la paracousie provenait de modifications dans la tension du tympan (relâchement).

Burnett :t, Politzer s, Hartmann 4 et vVe ber- Li el 5. n'ont rencontré la paracousie de \Villis que dans des cas avancés d'otite moyenne scléreuse progressive et la considèrent comme un symptôme pronostique défa- vorable. Ces auteurs supposent comme condition né- cessaire à sa production un épaississement de la mu- queuse tympanale ou bien une tension exagérée de la chaînette des osselets, provoquée soit par des adhé- rences pathologiques, soit par une rétraction du mus- cle tenseur du tympan. W eber-Liel 5 fait même inter- venir la théorie de l'augmentation de la pression intra- labyrinthique, théorie aujourd'hui abandonnée. Pour Hartmann 4 la question de savoir si dans les cas qui . présentent lè phénomène de la paracousie, il. s'agit d'une affection de l'oreille moyenne ou interne, est en- core ouverte.

Quelques auteurs déjà anciens avaient en effet attri- bué la paracousie à un état de torpeur du nerf acous- tique qui, une fois excité par de fortes trépidations, serait de nouveau capable de percevoir des vibrations

1 Pratical observations du aural surgery, 18n8.

2 Treatise ou the ear, p. 88o.

3 Lehrbuch der Ohrenheilkunde, 18S7.

4 Die K1·ankheiten des Ohres, 1889.

5 Ueber das Wesen und die Heilbarkez"t der hëiufigsten Form progressiver Schwerhorigkeit, Berlin 1873, p. 136.

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sonores de peu d'intensité (Kramer 1, Reau 2, J. Mul-

ler 5) . Lœwenberg dit que beaucoup de ·malades atteints

de paracousie présentent en même temps des symp- tôn1es cérébraux.

Tandis que v. Troltsch 4 et Gruber 4 considèrent la paracousie comme un phénomène très rare ; Hart- mann 3 et Roosa 6, au contraire, disent qu'il est fré- quent. Urbantschitsch 7 et Gellé s vont même jusqu'à déclarer· que la paracousie est un phénmnène physio- logique que l'on peut facilement àémontree même chez des personnes possédant une ouïe normale. Voici une expérience que Gellé invoque en faveur de son opi- nion: «Dans le .bruit retentissant, je saisis à peine un mot de ce qui se dit à mes côtés; mais si je me bouche fortement en pressant sur les oreilles avec les indica- teurs, il m'est presque possible de converser, les mots, les silences, les consonnes sont nettement dessinés, et les sons arrivent sans confusion, bien que la force d'émission de la parole reste la même. Dès que j'ôte les doigts, tout redevient confus, indistinct. >>

Pour expliquer ce fait", Gellé a recours à la théorie de la dynamogénie des centres nerveux, émise par le professeur Duval 9 De même qu'une excitation pure- n1ent ltnnineuse d'un œil amène une perception plus

1 Die Erhenntniss und Heilung der Ohrenkrankheiten.

Berlin 1849.

2 Lehrbuch der Ohrenkrankheiten. Berlin 1856.

3 Hartmann. Maladies de l'oreille. Trad. française 1890.

4 loc. cit.

5 loc. cit.

6 Lehrbuch der prakt. Ohrenheilk. Trad. allem. 1889.

7 Lehrbuch der Ohrenheilk. i 890.

8 Revue de Laryngolog., d'Otologie et de Rhinol., de Moure, 15 juin 1889.

9 Bulletin Soc. Biologie, 1887, T. IV, Se série.

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nette des in1ages reçues dans l'autre œil, de même de fortes sensations sonores pourraient mettre les centres acoustiques dans un état d'excitation exagérée, de manière à les rendre capables à percevoir des sensa- tions sonores moins intenses. Urbantschitsch dit que toute excitation acoustique augmente la perceptivité de l'organe auditif, de sorte que l'oreille devient ainsi capable de perc_evoir des sensations sonores qui, sans cette excitation préal'able, n'auraient pas été perçues.

Cette augmentation de l'excitabilité auditive est facile à démontrer avec l'ouïe normale. Chez les sourds, il faut, d'après Urbantschitsch, des sensations sonores très intenses pour provoquer une hyperacou~üe.

Gr·uber 1 n'adn1et pas l'explication d'Urbantschitsch car, dit-il, si elle était juste, il faudrait que tous les sourds présentent le phénomène de la paracousie, ce qui est loin d'être le cas.

Le Dr D. B. SLJohn Roosa, de New-York'\ est le seul de tous les auteurs qui, laissant les théories de côté, se soit occupé plus sérieusernent de l'étude cli- nique de ce phénmnène. Une observation attentive et prolongée de plusieurs centaines de cas, l'a conduit aux conclusions suivantes:

« Les personnes atteintes d'une affection de l'oreille moyenne non compliquée de lésion labyrinthée, enten- dent mieux au milieu du bruit que dans un endroit silencieux. Ce phénomène se rencontre dans des affec- tions aiguës, subaiguës et chroniques. Jusqu'à pré- sent on n'y faisait attention que dans les cas chroni- ques non suppurés. C'est pour cela qu~ souvent et par erreur, la paracousie est considérée comme un

1 Lehrb. d. Oreinheilk., 1888.

2 Lehrbuch d. prakt. Ohrenh., trad. allem., 1889.

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symptôme pronostique défavorable. Roosa croit que, dans certains cas, la constatation de ce phénomène permettra d'arriver à des conclusions diagnostiques concernant la nature de la lésion qui occasionne le trouble de l'acuité auditive. Il pense aussi qu'une explication juste de la paracousie conduira à la décou- verte d'un moyen propre à augmenter le pouvoir audi- tif de beaucoup de sourds.

« Loin de partager l'opinion défavorable de Politzer au point de vue pronostique, Roosa cite deux cas de sourds qui présentaient le symptôn1e de la paracousie et qui ont entièrement retrouvé ieur acuité auditive.

Son existence suppose une surdité bilatérale. L'état du tympan est sans i~portance, il peut mê1ne m?-n- quer et la paracousie exister. Malgr·é une étude très eonsciencieuse de ses cas, Roosa n'a pas rencontré un seul cas d'otite int,erne qui eût présenté le· phénomène de la paracousie. Les chaudronniers sont souvent atteints. de surdité d'origine interne. Aucun de ces sourds, examinés par Roosa, ne présentait de la para- cousie.

« La thèorie d'une torpeur ou d'une excitabilité exa-·

gérée du nerf acoustique ne se tient donc pas debout.

<< L'hypothèse qui admet que de fortes excitations

sonores produisent un effet sur la chaînette des osse- lets est la plus plausible, sans être pour cela prouvée.

On ne sait pas comment se produit cet effet. »

En présence de ces opinions contradictoires, nous avons cherché à nous faire, par des recherches clini- ques, une opinion personnelle sur la valeur pathogé- nique, séméiologique et pronostique de ce singulier phénomène acoustique.

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CHAPITRE II

Méthodes d'examen suivies dans ce travail.

L'examen des sourds comprend: L'examen objectif, ayant pour but la constatation de lésions existantes par l'inspection (otoscope), le toucher (sensibilité du tympan, perméabilité de la trompe d'Eustache à la bougie) et l'examen fonctionnel par lequel on cherche à se rendre compte du degré de l'acuité auditive pour différentes sensations sonores (voix humaine,· sons musicaux, bruits, etc).

C'est l'examen fonctionnel qui nous fournit les don- nées les plus précieuses et les plus exactes, nous per- mettant d'établir un diagnostic différentiel entre les affections de l'appareil de perception et celles de l'appa- reil de transmission.

Pour arriver à des résultats aussi exacts que pos- sible, nous avons, pour l'examen de chaque cas, suivi une marche identique:

a) Renseignements étiologiques, fournis par les malades.

Après avoir inscrit le nom et l'âge du malade, on s'enquiert de sa profession. On le questionne au point de vue de l'hérédité. On l'interroge ensuite sur les

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maladies qu'il a eues depuis son enfance, jusqu'au jour où il nous arrive.

On fait attention à son état général: Ne présente- t-il pas une diathèse quelconque~ Ne présente-t-il pas non plus des symptômes cé:ébraux ~ Lowenberg a appelé l'attention sur ce fait.

Après cela, nous nous occupons de la maladie actuelle, de sa nature, de son siège et des désordres qu'elle provoque. Le malade a-t-il des douleurs, des vertiges, des bourdonnements ù? Les oreilles ont-elles coulé, et la nature d'écoulement est-elle catarrhale ou purulente o?

b) Examen objectif.

1. Otosc,ope.- Après avoir inspecté le pavillon et le conduit auditif, on introduit le spéculum dans le conduit auditif pour explorer la membrane sous le rapport de la couleur, de l'éclat, de la translucidité et de la courbure. On l'étudie au point de vue du siège, de la forme et de l'étendue des perforations s'il en existe, des cicatrices, des atrophies, des opacités et des taches calcaires.

On fait grande attention à la position, l'inclinaison du 1nanche du marteau.

2. Le spéculum de Siègle nous fournit des rensei- gnements utiles au point de vue de la tension, de la mobilité, de la vascularisation plus ou moins abon- dante, de l'éten~ue des épaississements, de la meln- brane du tympan,. etc. Bien souvent le spéculum. de Siègle nous renseigne aussi sur le degré de mobilité du marteau et indirectement sur la mobilité de l'étrier.

-3. Le procédé de Politzer et le cathétérisme nous

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fournissent des renseignements intéressants sur la perméabilité de la trompe d'Eustache et la mobilité du tyn1pan et des osselets.

c) Examen fonctionnel.

1. La voix humaine. Cet examen a pour but de bien établir le degré de l'acuité auditive pour la parole et les modifications qu'eH~ peut présenter. L'examen est pratiqué d'abord pour la voix chuchotée, ensuite pour la voix de conversation. On place le malade sur u,ne chaise et de telle manière qu'il ne voie pas la bouche de celui qui l'examine (bï'en des sourds ont la faculté de lire les paroles sur les lèvres). Le conduit auditif de l'oreille qu'on n'examine pas, doit être obturé cornplètement par l'indicateur, au besoin par un tampon de ouate tre1npée dans la glycérine. On calcule la distance à laquelle est entendue, pour chaque oreille séparément, la voix basse; cette dis- tance est marquée. Le même examen est répété pour la voix haute.

Pour savoir si la transmission osseuse est bonne ou mauvaise, nous recommandons à nos malades d'obturer complètement les deux oreilles. On leur parle d'abord à voix basse, ensuite à haute voix.

Pour savoir si le cornet acoustique améliore l'ouïe, nous faisons l'examen, comme auparavant, pour la voix basse et la voix haute, à travers le cornet acous- tique.

2. Sifflet de Galton. L'examen du degré de l'acuité auditive a lieu d'abord par le sifflet placé tout près de l'oreille. L'oreille opposée est obturée comme aupa- ravant. Ensuite, pour voir si l'acuité est moindre, .on

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place le sifflet à la plus grande distance possible (5 1nètres).

Le même exmnen est fait, en obturant les deux oreilles.

On remarque, s'il y a lieu, la fatigue d'accomodation (musculaire) et les lacunes de perception.

Nous avons expérimenté le sifflet à travers le cornet acoustique métallique. Ce moyen nous a permis, dans certains cas, de faire. le diagnostic différentiel entre une affection de l'oreille interne et une affection de l'oreille rnoyenne. Il nous a été communiqué par le docteur A. Wyss, qui l'emploie depuis assez long- temps. Voici la base de la théorie du docteur Wyss à ce sujet: Chez une personne ayant une ouïe normale, l'audition du sifflet de Galton est localisée dans l'oreille munie d'un cornet acoustique; par ce fait, l'intensité des sons donnés par le sifflet est considé- rablement augmentée.

Or, dans les cas où la surdité est due uniquement à

· une diminution de la transmission osseuse par lésion de l'oreille moyenne, un son sera perçu d'autant mieux et à une distance d'autant plus grande, que son inten- sité sera plus forte.

Dans les cas d'affection de l'oreille interne, les variations de l'intensité d'un son ne se traduisent pas par des différences ·de la perception sonore. Cela est surtout vrai pour la perception des sons aigus, qui se fait généralement difficilement dans les cas de laby- rinthite.

Il est donc facile à con1prendre que _chez les laby- rinthiques le cornet acoustique n'améliore pas laper- ception des sons du sifflet.

Autre raison qui peut également expliquer cette dif-

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férence : Les sons du sifflet de Galton sont accom- pagnés du bruit du souffle de la poire que l'on com- prime. Ce bruit rend souvent difficile l'audition des sons du sifflet, surtout les sons les pl us aigus. Chez les sourds par mauvaise transmission, le bruit. du souffle n'est plus perçu du tout, ne vient par consé- quent pas entraver la perception des sons du sifflet, tandis que dans beaucoup de cas de mauvaise percep- tion (labyrinthite) les bruits sont encore très bien perçus. Donc chez ces sourds-là, la perception du bruit du souffle concentré par le cornet acoustique, viendra empêcher celle des sons.

Comme conclusion nous disons donc que ce signe diagnostic peut être formulé ainsi: Chez les sourds, chez lesquels le sifflet de Gal ton, sans cornet acous- tique, est entendu près de l'oreille seulement, il peut se pré sen ter deux cas :

Ou bien le sifflet dè Galton est entendu mieux et à une plus grande distance ; cela indique qu'il s'agit d'une diminution de la transn1ission sonore, par lésion de l'appareil de transmission, ou bien, l'audition du . sifflet de Galton à travers le cornet acoustique ne se fait pas mieux que sans le cornet, l'organe de l'ouïe ne perçoit pas des différences d'intensité du son, lésion de l'appareil de perception. ·

3. Diapason. - L'examen est pratiqué toujours avec le même diapason (le grand diapason de Politzer 15 cm.). Nous avons préféré ne nous servir que d'un diapason, il suffit à notre but et nous permet d'arriver à des résultats aussi exacts que possible.

La durée de perception. Le diapason en vibration est placé sur le vertex ou sur une des apophyses

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mastoïdes et le malade est interrogé sur la durée de la perqeption sonore; on marque ce temps. Physiologi- quement, la vibration sonore de notre diapason est perçue pendant 50" à 60".

Latéralisation. Epreuve de Weber. D'abord, on fait vibrer le diapason qu'on place sur le vertex en demandant au malade s'il entend le son mieux d'un côté que de l'autre. On lui fait ensuite boucher avec l'indicateur, l'oreille où le son n'est pas ou est moins bien entendu: Le son continue-t-il d'être perçu de la 1nême oreille o? il y a lieu à latéralisation fixe; si le son change lorsqu'on a obturé l'oreille~ c'est un cas de latéralisation mobile, si le malade ne latéralise pas le son, ni dans une oreille ni dans une autre, ou qu'il donne des réponses variables, on dit qu'il y a latéra- lisation indéterrninée.

Cette épreuve a une importance assez considérable au point de vue du diagnostic et du pronostic des lésions de l'oreille.

Rinné.- Pour cette expérience, on applique le dia- pason en vibration sur le vertex, ou sur l'apophyse mastoï=le; on l'y maintient jusqu'à ce que le son ne soit plus perçu, puis on le porte devant le conduit au- ditif: ou le son est encore entendu un certain temps, ou il n'est plus entendu. Dans le premier cas, on dit l'expérience de Rinné po si ti ve ( +), la conduction aérienne est supérieure à la conduction osseuse; dans le second cas on a un résultat négatif(-), la conduc- tion aérienne étant inférieure à la con,duction osseuse.

Diapason-otoscope. (Epreuve de Conta). -Cette ex- périence est pratiquée de la n1anière suivante: on place un bout du tube otoscope dans une des oreilles du ma- lade; l'autre bout du tube est tenu au milieu des bran-

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ches elu diapason en vibration. On note le temps pen- dant lequel l'oreille du malade perçoit la vibration so:- nore. L'expérience est faite également pour les deux oreilles. L'oreille saine perçoit le son de notre diapa- son pendant 120 ".

Pressions centripètes. (Expérience de Gellé).- Pour l'exécution de cette expérience, on prend un ballon (poire en caoutchouc) terminé par un tube garni à son extrémité d'un embout fermant hermétiquement le méat auditif du sujet.

1. Diapason vertex. On cornprime le ballon et on demande au malade, si le son change, diminue ou augmente, d'intensité ou de hauteur. L'expérience est répétée pour chaque oreille à part.

2. Diapason-otoscope (côté opposé). On place le bout de l'otoscope dans le conduit auditif libre; l'autre bout est placé au milieu des deux branches du diapason en vibration. On comprime le ballon et on demande au malade si le son du diapason change.

Ces deux expériences combinées permettent d'étu- dier, le tympan toutefois conservé, la mobilité de la platine de l'étrier.

Diapason sur les apophyses mastoïdes. (Sensation secondaire de Corradi). ·- L'otologiste italien Corradi a indiqué rexpérience suivante pour faire le diagnostic différentiel entre les affections de l'oreille, moyenne et interne : on place le diapason en vibration sur une des apophyses mastoïdes ; on demande au n1alade de dire le moment où il y a cessation de perception des ondes sonores: à ce moment, on lève le diapason, puis on le replace au même endroit. S'il est perçu la seconde fois, il y a : sensation secondaù~e (lésion de l'oreille moyenne). Si la seconde fois le son n'a pas été perçu,

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nous disons : sensation secondaire absente (lésion de l'oreile interne).

Recherche de la diplacousie. - On place le diapason en vibration sur une des apophyses mastoïdes, ou de- vant une des oreilles, puis on le transporte sur l'autre côté en demandant au malade s'il entend toujours le même son des deux côtés, ou s'il perçoit un son de tonalité différente. Dans ce dernier cas, nous le prions de nous indiquer cette différence tonale aussi approxi- mativement que possible (tierce, quinte, octave, etc.).

Lorsque le son est entendu différemment des deux côtés, nous avons à faire à la diplacousie.

d) Examen électrique.

On applique les pôles sur les tragus des deux oreilles, et on fait passer le courant constant sous forme d'alternatives de Volta. En augmentant ce cou-

·rant graduellement, nous questionnons le malade sur ce qu'il ressent.

1. Entend-t-il quelque son dans ses oreilles"? Si oui, à quoi ressemble cette sonnerie"?

2. A-t-il des vertiges et de quelle nature sont-ils ù?- (Latéralisés ou circulaires.)

On marque également à combien de milliampères se produisent les vertiges ou les sensations sonores.

e) Moyens pour constater la paracousie de Willis.

Nous avons divisé en deux catégories les cas de paracousie; dans la première entrent les personnes qui ont déjà constaté elles-mêmes la paracousie - paracousie typique ou subjective. Dans la seconde ca- tégorie, nous rangeons les personnes sourdes qui,

tb

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antérieurement à notre examen, ne s'étaient pas rendu compte de l'existence d'un état paracousique, mais chez lesquelles notre examen a démontré une para- cousie manifeste sous l'influence d'un fort bruit ou du diapason vibrant placé sur le vertex- paracousie e.x- périmentale objective. En réalité, il n'y a aucune diffé- rence réelle entre ces deux catégories de paracousi- ques. Ce qui empêche les sourds de la deuxième caté- gorie de s'apercevoir de leur paracousie, c'est que celle-ci est souvent unilatérale, et que l'autre oreille entend encore assez bien ou beaucoup· mieux que l'oreille paracousique. On pourrait donc dire que dans ces cas, la paracousie existe à l'état latent et que pour la démontrer, il suffit d'éliminer momentanément l'au- dition de la bonne oreille.

1. Paracousie de Willis subjective. - Nos malades examinés (avec les moyens sus-désignés), nous leur demandons s'ils entendent mieux la conversation, lorsqu'ils se trouvent dans un wagon de chemin de fer en marche, dans une voiture ... en un mot, lorsqu'ils se trouvent dans un grand bruit, ou dans un véhicule ayant une forte trépidation, que lorsqu'ils sont dans la tranquillité. Les malades qui ont ce syn1ptôn1e, ré- pondent de suite : « Oui, j'entends beaucoup mieux lorsque je suis dans le tramway, lorsque j'entends un coup de canon>>, etc., etc.

2. Paracousie de Willis objective. - Comme pour les autres examens, nous faisons asseoir nos malades.

On marque la distance à laquelle est entendue, par exemple, la voix haute (sans aucun bruit). Ensuite on fait du bruit autour du malade (on fait battre un tam- bour, marcher la machine électrique faradique, taper sur une planche, etc.), et l'on note s'il s'est produit

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quelque amélioration au point de vue de la distance à laquelle les mots ou les phrases sont entendus.

Les malades qui ont la paracousie entendent les mêmes phrases à une plus grande distance et plus clairement avec bruit que sans bruit.

C'est surtout pour la voix humaine que nous avons cherché s'il y avait une augmentation de l'acuité audi- tive. Il résulte de nos observations, comme on pou- vait du reste s'y attendre que chez les cas de para- cousie typique, il était facile de faire la démonstration objective de cette paracousie. Pas chez tous. Chez cer- tains paracousiques, en effet, il faut un véritable ébran- lement du -corps tout entier, ébranlement que les moyens habituellement employés dans nos examens (tambourin, etc.) ne produisent pas.

Le docteur A. Wyss a fait dans un wagon de che- min de fer en marche l'examen du nommé C .... n. On trouvera dans le chapitre des observations le résultat de cet examen.

f) Diagnostic différentiel entre les affections de l' ap- pareil de tJ~ansmission (oreille externe et moyenne) et

de l'organe de perception (labyrinthe et nerf acous- tique).

Les sy1nptômes qui nous ont guidé dans ce diagnostic différentiel sont:

1 o Affections du labyr'Ù?.ihe.

a) Surdité très prononcée.

b) Diminution très considérable de la transmission osseuse, beaucoup moindre pour la transmission aérienne.

c) Absence de la sensation secondaire de Corradi.

(28)

- 27-

d) Diminution considérable de la perception des sons aigus (sifflet de Galton), par transmission osseuse et aérienne:

Abaissement de la limite supérieure de percep- tion.

Lacunes auditives.

Fatigue auditive considérable.

Le sifflet de Galton entendu à la même distance avec cornet métallique que sans.

e) En cas de Rinné négatif et d'effet nul des pres- sions centripètes, l'affection labyrinthée doit être con- sidérée comme secondaire à une lésion de l'oreille moyenne.

AjJections de l'oreiLle moyenne.

a) Surdité considérable, avec transmission osseuse meilleure que la transmission aérienne.

b) Persistance de la perception des sons élevés.

c) Rinné négatif. Latéralisation fixe du côté sourd.

d) Effet variable des pressions centripètes.

e) Sensation secondaire de Corradi.

f) Le siîfietde Galton entendu à plus grande distance avec cornet métallique.

g) Absence des symptômes signalés sous 1°.

Il est évident que le diagnostic ne doit se faire que d'après l'ensemble des symptômes observés. En se basant sur la présence ou l'absence d'un seul symp- tôme, on courrait le plus souvent le risque de faire fausse route.

Tous les symptômes observés doivent en outre être contrôlés à plusieurs reprises, surtout avant et après une séance de traitement.

(29)

CHAPITRE III

Observations.

Ire Série. - Surdité avec paracousie de Wïllis subJective et obJective.

OBSERVATION 1. - Otite scléreuse, intéressant principa- lement la paroi interne de la caisse du tympan.

Paracousie de Wiltis sttbjective et objective. Unilatérale gauche). Diplacousie par transmission aérienne, non par transmission osseuse.

M. 0 .... n, âgé de 23 ans. comptable.

Antécédents héréditaires. Père n'entend rien du côté droit.

Mère entend très bien. Point de maladies. héréditaires. Point de maladies générales.

Antécédents personnels. Il a reçu, il y

a

quatre ans, une grosse boule de bois sur la partie postérieure de la tête;

depuis lors, il serait devenu sour~ des deux côtés. La surdité est venue très rapidement à droite, graduellement à gauche.

Oreille droite complètement sourde, la gauche entend mal.

Comme traitement, il a subi jusqu'à présent des électri- sations, des injections: de pilocarpine, de strychnine et de cocaïne. Il n'y a pas eu d'amélioration, et surtout depuis 4 jours, il dit qu'il entend encore moins bien.

Symptômes subjectifs. Bruits de sifflement des deux côtés, mais surtout à droite. Dans l'oreille droite, il perçoit comme une vibration continue très élevée ssss ... Ces bruits existent depuis au moins deux ans, ils ont commencé pendant qu'il était en Amérique.

(30)

- 2 9 -

Lorsqu'il ne pense pas aux bruits, il ne les perçoit pas.

Il a très souvent des vertiges, le soir surtout, il lui est très difficile de se tenir droit; tandis que dans la journée, il

marche parfaitement. bien. ·

Dans la rue, il n'entend ni les bruits des pas ni des voi- tures, à moins que celles-ci ne passent pas tout près; si le malade fermait les yeux, il pourrait se croire dans le silence de la nuit.

Il entend m1:eux en chemin de {e1· et au bal.

Examen otoscopique. Tympans très minces et très transpa- rents, mobiles des deux côtés. Paroi interne rouge.

Marteaux très peu mobiles, surtout à droite.

Par cathéttrisme, l'air pénètre difficilement à gauche ; assez bien à droite.

Examen fonctionnelle 25 mars i892.

La voix haute :.

à gauche, entendu à distance de 100 centimètres.

à droite, entendu de tout près.

La voix basse :

à gauche, entendu de tout près. Quelques mots très difficilement compris.

à droite, sent le sott{fle, la vibration de la voix, mais ne perçoit pas les vibrations sonores.

A travers le cornet acoustique:

Voix basse:

à gauche, tous les mots ne sont pas entendus.

à droite, n'entend absolument rien O.

Voix haute:

à gauche, très bien.

à droite, bien.

Les deux oreilles bouchées : Voix haute:

à gauche, ne comprend rien (mot canapé n'est pas compris).

à droite, n'entend pas.

Oreille gauche ouverte, le mot canapé est entendu à distance de 30 centimètres.

(31)

- 3 0 -

Oreille droite ouverte, le mot rnercred1: est entendu de tout près .

. Audiomètre de Politzer : entendu seulement au contact des deux côtés.

Sifflet de Galton, tout près : à gauche, 2,9.

à droite, 5,5.

A distance de 600 centimètres : à gauche, 6,6.

à droite, 0 (pas entendu)

A droite, le chiffr·e (les sous-moyens du sifflet) n'est entendu que tout près.

Diapason vertex. Il y a nettement deux zônes de latérali- sation: une plus grande, du côté de roreille gauche, dépas-:- sant le vertex à droite, d'autant plus que l'on place le dia- pason plus en arrière, l'autt·e à droite, occupe le reste de la tête.

Distingue d1:stinctement an diapason vertex la vib1·ation tac- tile dn son et pent faù·e la même latéralisation potw la vibra- tion que pour le son. La zône de latéralisation droite : perçoit d'abord le son pendant 30" et la vibration tactile encore 10" plus longtemps. Dans la zône de latéralisation gauche, le son est perçu pendant 30". Vibration tactile encore 15".

Le diapason vibrant, placé devant chacune des oreilles, est entendu: à gauche, une tierce environ plus bas qu'à droite. A dt·oite, perçoit beaucoup mieux la vibration tactile.

Le diapason vibrant, devant l'oreille gauche: est entendu d'abord seulement à gauche pendant 20" à 25". Ensuite, le son semble au malade passer par dessus la tête comme un arc dans l'oreille droite, et y est entendu encore pendant 10''.

(Expérience répétée trois fois: toujours le même résultat).

Diapason vibrant devant l'oreille droite est entendu pen- dant 5" dans l'oreille droite seulement, le son ne passe pas dans la gauche.

Le manche du diapason vibrant, enfoncé dans le conduit auditif gauche, est entendu pendant 40" ~ puis le son n'est plus entendu que dans la droite encore pendant 15''. Le manche du diapason vibrant, placé de la même manière

(32)

- 3 1 -

dans la droite, est entendu pendant 25'' ; le son ne passe pas à gauche.

Réaction élect1'ique.

En faisant passer un courant constant (courant de 1 mil- liampère et demi.l, le pôle positif étant placé sur le tragus à droite, le négatif sur le tragus du côté gauche, une forte augmentation des bruits habituels se produit à droite.

En inter·vertissant le courant (pôle--..:. à gauche+ à droite), les bruits habituels cessent à peu près complètement à droite, et il se produit un fort bruit à gauche ZZZZ ...

Avec un courant de 5 milliampères, le bruit revient à gauche et persiste pendant 1 0'' à 30". A droite, tout bruit · cesse. En faisant rapidement diminuer et cesser le courant, le pôle- étant à gauche, le· bruit revient très fort à droite.

En mettant le pôle-à droite et en augmentant à 6 milliam- pères, le bruit dans la droite devient plus assourdissant.

Puis, en faisant très rapidement diminuer et cesser le cou- rant, le bruit cesse également complètement à droite et ne revient pas à gauche.

Examiné une demi-heure après, les bruits ne sont pas encore revenus. Après la séance d'aujourd'hui, il semble au malade qu'il entend mieux et surtout plus distinctement.

1_er Avril, 1892. Voix basse:

à gauche de tout près.

à droite, O.

Voix haute:

à gauche, 0,50, 100 centimètres.

à droite, de tout près.

Les deux oreilles bouchées:

Voix haute:

à gauche, de tout près.

à droite, O.

Diapason vibrant placé sur le vertex. La durée de per- ception 35". La durée devant l'oreille gauche 22", après le son passé dans l'oreille droite 30". Devant l'oreille droite, son entendu penJant 1 0", mais une tierce plus bas que du côté gauche (diplacousie par transmission aérienne). Ensuite la vibration est encore perçue pendant 10".

(33)

- 3 2 -

Manche du diapason vibeant placé dans le conduit de l'oreille gauche: durée 20", puis le son passe à droite sans changer de hauteur, est encore entendu pendant 1 0". A droite, même disposition: durée 201' , le son n1est pas d'une tierce plus bas (pas de diplaeousie par transmission osseuse), le même que du côté gauche. Puis le son passe à gauche et dure encore 15".

Sifflet de Galton de tout près : à gauche, 2,6.

à droite, 3,9.

à distance de 600 centimètres : à gauche, 6, 1.

à droite, O.

Le chi:ffee 6,1 n'est entendu que tout près à droite.

Les deux oeeilles bouchées:

à gauche, 6,9.

à droite1 8,9.

A travers le cornet acoustique:

Voix basse:

à gauche, tous les mots compris.

à droite, O.

Voix haute:

très bien des deux côtés.

Pendant un bruit modéré p1·oduit à côté de lui, le malade entend:

Voix haute:

à gauche, à distance de 3 à 4 mètres.

à droite, à distance, pas de changement (entendue de tout près.)

Voix basse:

des deux côtés, pas de changement (entendue de tout près).

8 Avril. Voix basse :

à gauche, comprise de tout près (la plupart des mots difficilement).

à droite, sentie et un peu entendue, mais pas com- prise.

Voix haute:

à gauch~, 400 à 600 centimètres.

(34)

- 33 --

à droite, de tout près, bien.

Les deux oreilles bouchées : à gauche, de tout près.

à droite, entendue sans comprendre.

Audiomètre de Politzer: à gauche, à 1 centimètre, chaque coup est perçu trois fois de suite comme un écho. A droite, au contact seulement.

Sifflet de Galton, de tout près:

à gauche, 2,6.

à droite, 3,5.

A distance de 600 centimètres : à gauche, 3 à 4,0.

à droite, 5 à 6.

avec fatigue d'accomodation musculaire.

Les deux oreilles bouchées, entendu entrë 6 à 7.

Diapason vibrant, 35" ; Rinné positif à gauche; négatif à droite.

Diapason vibrant placé dans le conduit auditif gauche, perçu pendant 40" à gauche, puis le son passe à travers la tête, dans l'oreille droite, où il est encore entendu pendant 25". La durée totale est de 65". Diapason vibrant placé dans le conduit auditif droit, perçu pendant 40", tout à droite.

Diapason placé simplement devant chacune des oreilles est entendu une tierce plus bas à droite. (Diplacousie par transmission aérienne.)

Lorsqtt' on fait battre le tam,bour, ü y a amélioration potw ta voix haute seule?'rt.ent pour l'oreûle ga'Uche.

16 Avril. Voix basse : à gauche, de tout près.

à droite 0 (sent le souffle).

Voix haute :

à gauche, 200 à 600 centimètres.

à droite, de tout près.

Sifflet de Galton, de tout près:

à gauche, 2,6.

à droite, 4, 1.

A distance de 600 centimètres:

3

(35)

à gauche, 7,4.

à droite, O.

- 3 4 -

Un seul coup de sifflet du côté droit est entendu comme ssss ... deux à trois fois de suite (contraction spasmodique du muscle tenseur de l'éteier) ?.

Les deux oreilles bouchées : à gauche~ 7,3.

à droite, O.

Diapason en vibration placé sur le vertex: durée devant l'oreille 40", devant l'oreille droite 10''.

Diapason dans l'or-eille gauche, durée 105"; dans l'oreille droite 45". Passage du son de-l'oreille gauche à la droite se fait très indistinctement.

Pendant le bruü de tambourin, entend mieux la voix haute de l'oreille gauche.

Le 2 Mai. En jouant aux lawn-tennis. ou en faisant une course un peu rapide, le malade n'entend plus rien. Il entend à ce moment un bruit de ffff... du sang. Sent son oreille bouchée comme avec du coton.

Voix haute:

à gauche, 100 à 200 centimètres.

à droite, difficilement, entend japon pour flacon.

Voix basse:

à gauche, 0,10 centimètres, bien.

à droite, sent le souffle de la voix sans entendre ni comprendre.

A eu, il y a une huitaine de jours mal à la gorge; bouton blanc au fond.

Il y a une zône sur le crâne où il n'entend pas du tout le diapason. (Région occipitale droite.)

Sifflet de Galton de tout près : à gauche~ à partir de 2-,6.

à droite, à partir de 3,9.

A distance de 600 centimètres : à gauche, les sons moyens.

à droite, pas entendu.

N'entend plus un seul coup de sifflet (écho) deux à trois fois de suite.

A travers le cornet acoustique:

(36)

- 3 5 - Voix basse:

à gauche, très bien.

à droite, O.

Voix haute:

à gauche, très bien.

à droite, bien.

Les deux oreilles bouchées, la voix haute est entendue mais pas comprise. (Mauvaise transmission osseuse.)

Le 9 mai. Voix basse :

à gauche, de tout près, pas tous les mots.

à droite, sent le souffle de la voix.

Voix haute:

à gauche, 500 à 600 centimètres.

à droite, 0,10 à 20 centimètres.

Diapason otoscope:

à gauche, 60"/120''.

à droite, 25"/120".

Sifflet de Galton, de tout près : à gauche, 2,5.

à droite, 3,9.

A distance de 500 centimètres : à gauche, 5,5; 6,5; 7,3.

A distance de 10 centimètres : à droite, 8,0; 8,4.

Les deux oreilles bouchées : à gauche, 8, 1.

à droite. O.

Le iO mai. Injection de pilocarpine 0:01 centigramme oreille droite ; 0,005 milligrammes oreille gauche. Com- mence à transpirer environ 4 minutes après l'injection, la tête devient rouge et chaude, puis la sueur arrive; en même temps salivation assez abondante. Mouche beaucoup. Sen- sation d'oreilles gonflées intérie.urement. Au premier moment l'effet de la pilocarpine est accompagné d'une sensation vertigineuse. La transpiration devient générale environ une demi-heure après l'injection et continue toute la journée.

En même temps, les mains froides, glacées.

Les bruits dans l'oreille droite n'ont pas augmenté.

Voix haute:

(37)

- 3 6 -

à gauche, 150 centimètre::;.

à droite, de tout près.

Voix basse:

à gauche, difficilement.

à droite, O.

Siffiet de Galton, de tout près : à gauche, 2,7.

à droite, 3,7.

Le 12 mai 1892. Etat fonctionnel comme avant-hier. Oon- jestion très prononcée de la paroi interne, surtout à gauche.

Le 16 mai. Voix basse:

à gauche, de tout près, très bien.

à droite, O.

Voix haute:

à gauche, 600 centimètres.

à droite, 0,20, 0,30 centimètres.

A joué hier toute la journée au lawn-tennis; n'a pas eu de bourdonnements après, comme c'était le cas avant.

Sifflet de Galton :

A distance de 600 centimètres:

à gauche, 7 ,0, fatigue d'accomodation musculaire.

A distance de 0, 75 centimètres:

à droite, les sons moyens se confondant avec le sif- flement subjectif.

Le 27 mai. Expérience faite dans le wagon de chemin de fer de Genève à Bellevue, par le docteur A. Wyss (trajet 24 minutes aller et retour).

Voix basse:

à gauche, 20 à 30 centimètres.

à droitP, O.

Voix haute : phrases entières.

Voix haute:

A la gare, dans le silence, 100 centimètres.

Pendant le trajet:

à gauche, 200 à 300 centimètres.

à droite, de tout près, donc à droite, il n'y a pas de paracousie.

A travers le cornet acoustique (en tissus).

(38)

- 37-

Voix haute entendue difficilement pendant le trajet, il entend beaucoup mieux sans cornet, qu'avec le cornet.

Audiomètre de Politzer:

à gauche, 0,10 0,15 centimètres, de temps en temps quelques coups sont entendus.

Diapason vertex, durée de perception 35".

Diapason otoscope:

à gauche, 65"/120" (50'' pour ma propre oreille).

à droite, 15"/120" ; en plus sent les vibrations pen- dant 15'' autres.

Le wagon était complètement fermé, deux à trois mètres de longueur. Les bruits de roulement et d'ébranlement ont été assez forts.

Examen fait à la clinique, le lendemain.

Voix haute:

à gauche, grande phrase entière entendue à trois mètres.

à droite, quelques mots tout près.

Au moyen du cornet métallique (le sifflet de Galton).

Les sons moyens sont entendus:

à gauche, 200 centimètres.

à droite, 0,15 centimètres, à partir de l'ouverture du cornet.

Le il1 juillet 1892. Voix haute:

à gauche 500 centimètres.

à droite, de tout près.

Sensation secondaire de Oorradi: manifeste à droite, pas à gauche.

Pressions centripètes.

1 o Diapason vertex:

+

à gauche, - à droite.

2° Otoscope côté opposé : - des deux côtés.

+

= son modifié.

- = son non modifié.

Sifflet de Galton sans cornet métallique.

Les sons moyens entendus:

à gauche, 0,50 centimètres.

à droite, 0,10 centimètres.

Sifflet de Galton avec cornet métallique.

(39)

- 3 8 - Les sons moyens entendus:

à gauche, à 200 centimètres.

à droite, à 0,15 centimètres.

Le 23 septernbre 1892. Voix haute:

à gauche, 100 centimètres.

à droite, de tout près.

A gauche, l'étrier avec mobilité_ diminué ; à droite, l'éther ankylosé.

Pressions centripètes.

1° Diapason sur la poire: son modifié à gauche; son n'est pas entendu à droite.

2° Diapason, apophyses mastoïdes : Son f11iblement modi- fié à gauche; son non modifié à droite.

Sifflet de Galton, otoscope:

à gauche, à partir de 4,5, sans fatigue acoustique.

à droite, à paetir de 6,0, sans fatigue acoustique.

1 o Brttit du tambour, l'oreille ouvtrte (par· Lransmission osseuse).

Audition au milieu du bruit. Oreille gauche ouverte, entend très bien les mots de printemps, papier, Plainpalais, etc., à distance de trois mètres. Tandis que le bruit cessé, il n'entend pas un seul de ces mots.

Bruit dLt jet d'eau sur La poire, arrivant dans l'oreille par te lttbe otoscope (par transmission aérienne seule).

Audition au milieu du bruit arrivant à l'oreille gauche, par' voie aérienne seule. Oreille gauche étant bouchée par le tube : N'entend pas un seul mot pendant le bruit, au con- traire très bien tous les mots à voix haute, une fois ce bruit cessé.

Ainsi donc, un fort bruit arrivant par la voie aérienne seule, l'oreille étant bouchée, ne produit point le phénomène de la paracousie.

Par contre, un fort bruit arrivant par la voie aérienne et osseuse, produit la paracousie.

Bruit du tambour; Voix haute: deux oreilles bouchées, point de paracousie.

Oreille gauche ouverte; mots très bien compr·is à distance

(40)

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de trois mètres, le bruit cessé: les mêmes mots ne sont plus compris.

De plus, pour que le phénomène de la paracousie soit bien manifeste, il ne suffit pas que le malade soit placé tout près du tambour, mais il lui faut toucher le tambour avec son coude pendant qu'on lo frappe. C'est donc bien le trem- blement du tambour transmis par le squelette, depuis le coude à l'oreille, qui met celle-ci dans les conditions néces-

sair~s pour produire la paracousie.

OBSERVATION 2. - Otite moyenne chronique double.

Paracmt.sie de Wil!is sub}ective. Diplacoilsie.

Mme D .... r, âgée de 40 ans, habitant à la campagne.

Antécédents hé1·éditaires. Point de surdité, ni chez le père, ni chez la mère, pas de maladies héréditaires. Son frère est un peu sourd, à la suite d'une otite suppurée. Elle a un gar- çon qui entend bien.

Antécédents personnets. Il y a 17 ans, à la suite de dou- leurs qui sont survenues après sa couche, elle est devenue sourde des deux côtés. Ces douleurs ont été dans la tête, elles ont duré huit jours et revenaient plus tôt le soir à par- tir de 3 heures.

Elle a fréquemment des troubles digestifs avec état con- gestif vers la tête. Début et marche de la surdité lents.

Symptômes sub}ectifs. Elle ressent des bruits de rivière continuels dans les oreilles, lorsqu'elle ferme les deux oreilles, la tête lui tourne.

Examen otoscopique. Les deux tympans sont épaissis et peu enfoncés. On remarque sur le tympan droit une tumeur de coloration rougeâtre Ot:;cupant la partie post~rieure de la membrane. Fluctuante au toucher de la sonde, une incision en fait sortir un liquide rougeâtre. Les tympans sont mo- biles. Marteaux très peu mobiles des deux côtés. L'air entre facilement par les trompes d'Eustache.

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