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Coopération des facteurs démographiques en matière de planification du développement et incidences de ces facteurs en Afrique

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(1)

NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

Distr. : GEHERALE

E/CN.14/T39

E/CN.14/PSD.1/25 20 mars 198O FRANCAIS

0ri/?inal ANGLAIS

COMMISSION ECONOMIQUE FOUR L'AFRIQUE Premiere session de la Conference

commune des planificateurs, sta-tis- -ticiens et domo^rp.phes africains Addis-A'bo'ba,, 24 mars - 2 avril 198O

COMMISSION ECONOMIQUE HXJR L'APRIQUE

Prcmifero reunion du Comite technique preparatoire plenier

Addis-Abeba, 3-8 avril I98O

COMMISSION ECONOMIQUE FOUR L'APRIQUE

Quinziemc session de la Commission/

Sixieme reunion de la Conference des ministres Addis-Abeba, 9-12 avril 198O

CORRELATION DES FACTEURS DEMOGRAIHIQUES EN MATIERE DE PLANIFICATION DU DEVEL0PFEt5MT ET INCIDENCES

DE CES FACTEURS EN AFRIQUE

M8G-322

(2)

S/CU.14/739

CORRELATION DES FACTEURS DEMOGRAFHIE&JES EN LIATIERE

" ' "" ' DE PLANIFICATION DU EEVELOPEEMENT ET INCIDENCES

DE CES FACTEURS EN ATRIQUE

I* PRODUCTION

Dans.son discours d'ouverture de la troisieme session de la Conference des demographies africains, le Secretaire executif de la Commission economique pour

l'Afrique . (CEA) a rappele aux delegues que la commemoration du vingt et unieme anniversaire de la creation de la CEA dont la mission est de faciliter la trans formation des conditions economiques et sociales d'un continent "qui se trouve a la croisee des chemins sur le plan du developpement", est lfoccasion toute indiquee de reflechir aux causes et consequences dee conditions cconomiques et sociales de la region, et qji'il conviendrait a cette occasion de faire le bilandes succes et des' echecs du passe en vue de mettre au point des strategies clairement definies destinees a permettre un developpement programme des pays de la region et notam- ment une strategie demographiqueT "la population d!un pays etant a la fois l'ele- ment moteur et le beneficiaire du developpement".

La portee et la complexite des correlations qu'implique tout processus de developpement eoonomique et social mettent en evidence la necessite de prendre

en ligne de compte toutes les variables pertinentes chaque fois qu'il s'agit de ...

determiner le. rythme et lf orientation du developpement et done d'adopter une de

marche mult idisciplinaire dans la planification du developpement. A cet egardt

il est en realite difficile d^imaginer que les variables demographiques puissent Stre laissees de cSte, etant dome que ce sont elles qui determinent dans une

grande mesure, le rSle que la population - lfun des principaux agents de develop pement -.peut jouer dans le processus de developpement, lequel a son tour influe considerablement sur le r^le que cet agent est appele a jouer durant la periode de validite du plan. Malgre la complexite et la difficulte des correlations a

etablxr entre le facteur demograpiaique et les autres facteurs de tout developpe

ment socio-economique, on commence a reconnaitre en Afrique, particulierement

depuis la Conference mondiale de la population en 1974, que les variables demo- graphiqu.es jouent un r61e, majeur dans le processus de developpement socio-economique et qufil faut en consequence en tenir davantage compte dans tous travaux de pla nification. On sait que les delegues des gouvernements africains ont grandement.

contribue a la redaction definitive du Plan d'action mondial en natiere de popu

lation qui souligne notamment la necessite de considerer les politicoes et

programmes demographiques comme partie integrante du processus de planification

et non pas isolement ou comme programmes d'action concus separement dans le but

d accelerer le rythme du developpement economique et social.

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Page 2 '

II est certain que tout le monde ne sintend pas Bur le rSle reel des variables demographies ni sur le genre d'incidences qu'elles exercent sur le prooessus de developpement? leur incidence sur le developpement socio-econonique est toutefois de plus en plus reconnr- mgme si elles-memes se trouvent influences au cours de

ce processus. La presente note se propose de passer en revue ou d'etudier cer- '

taxns aspects du rSle ies T;ariaVJ rS demographies danc le processes de develop pement auiei rue leur~ incidences en vue de dementrer qu;il existe certaines influences dont.i:! fs.ut tenir compte,." selon la maniere dont le planifioateur les concoxt au regard.des aspirations de son gouvernement II convient de signaler que le rSle des.facteurs deraographiques dans le developpement socio-economique oct dans -one granda me sure subordonne aux conditions qui prevalent dans le pays a,un. moment donne et a la raaniere de voir et d^exploiter ces conditions. C'est la raxscn pour l^uelie il est difficile de oompreadre Hal thus et see declarations en mature de population a moins de les replacer dans le contexte de son epoque.

II. SITUATION DETORAPHI&UE W AFRIQUE ET INCIDENCES DE CELLE-CI

La population de la region africaine est faible par rapport a oelle des autres regions du monde vu la superficie du continent.. On estime que la popula tion totale oet passee de 275 millions en i960 a 406 millions en 1975 et qu'elle attexndra vraisemblablement 828 millions en I*an 2000, ce qui signifie que le taux d'accroissement annuel qui etait en moyenne de 2,6 p. 100 entre i960 et 1975 devrait Stre de 2f9 p. 100 entre 1975 et 2000, Ilalgre ce taux d'accroissement eleve, la densit;e de la population estimee a 9 habitants au km2 en i960, est passee a 13 en 1.975 et devrait gtre de 2T en 1'an 2000. II n'existe done aucun probleme de population par rapport a l'espace disponible dans 1«ensemble de la region contrairement aux conditions predominantes dans le reste du monde; il con- vxent toutefois de signaler qa'il s'agit U d'une me sure assez simpliste qui ne tient aucun compte des ressources disponibles aux fins de developpement.

Par ailleurs-. les taux de fecond:te restent encore tres eleves et dans la plupart des cas, ne donnent aucun slme de baisse taadis mi1 en mSme temps les taux de mortalite encore que relativemant Sieves par rapport au reste du monde, ..

commenced a baisser? et d'une maniere asses spectaculaire dans certains pays depuxs ces dernieres annees. Le taux brut de natalite estiine a environ 46 p. 1000 entre 1975 et I98O tombera vraisemblablement a 37 p, 1000 environ entre 1995 et • 2000, tandis qu.e. Von estime que le taux brut de mortality tombera de 17 p. 1000 entre 1975 et I98O a 10,6 p, 1000 entre 1995 et 2000, iTici a 1'an 2000 on pense que 1 Afrxque continuera d'avoir les taux de natalite et de mortality les plus eleves par rapport aux autres regions du monde,- Ce sent ces caracteristiques qui expliquent le taux eleve d^accroissement de la population sur le continent- taux qux ne fera probablement que grandir a l'avenir du fait que le taux de fecon- dxte contxnuera d'etre eleve tandis que le taux de mortalite ne cessera de dimi- nuer au fur et a mesure de 1!amelioration des services de sante et du relevement

general des niveaux de vie-

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Le taux de fecondxte eleve et le taux de mortalite decroissant expliquent la forte proportion d'enfants dans I'ensemble de la population, axnsi que le taux eleve des personnes a charge dont plusieurs gouverneraents de la region ont deja commence a subxr les consequences dans le coQt de 1'education et d'autres services

sociaux a dispenser & une population qui s'accroJt rapidement. On compte qae le pourcentage des jeunes (0-14 ans) actuellement estime a 45 P« l0° de ^ population

pourra au mieux Stre ramene a 42 p. 100, alors qu'Ils sont et seront d(environ

25 p. 100 et 22 p. 100 respectivement dans les pays developpes du monde. Par ailleurs, le pourcentage de la population active, entre 15 et 64 ans, ne devrait de son c&*te passer que de 52 p, 100 environ a 54 p. 100 seulement de la population totale. Pour ce qui concerne la repartition de la population entre zones rurales et urbaxnes, la region est en general caracterisee par une grande disparite dans la repartition de sa population entre pays et a I'interieur des pays; multitude de petits agglomerations et villages, peu de petites villes et peu de grandes

villes eont vite dans la plupart doe cae surpcuples* M6nc si lo dogr€ dfur~

■banisation est encore generalement faible dans beaucoup de pays, le taux d'accrois-

sement de la population urbaine est tres eleve. .

Les incidences de la situation demographique de l'Afrique exposee ci-dessus en matiere de developpement socio-economique sont enormes. D'un point de vue demographique, les tendances generales devraient vraisemblablement §tre davantage

contraignantes pour les economies de la plupart des pays afrxcains, notamment

pour certains secteurs de ces"economies, Les domaines dans lesquels ces contraintes se feront vraisemblablement particulierement sentir seront ceux de I1education, de l'emploi et de 1'alimentation. Ces contraintes s'expliquent principalement par ■ le fait que la population qui a besoin d1 education, d'emploi et qui- doit Stre nourrie adequatement augmente a un rythme que la plupart des pays ne peuvent pas

soutenir. Le tableau 1 ci-dessous montre l'accroissement de la population d'fige scolaire (5-24 ans), de la population active potentielle (15-64 ans) et de la

population totale en Afrique. Ce que signifient 'ces chiffres pour les pays de la region sera examine dans d'autres chapitres de la presente note. Face a ces carac- teristiques demographiques du continent africain, differents gouvernements ont exprime differentes opinions sur differents aspects des questions de population et leurs incidences pour le developpement socio-economique. Au cours des annees 1960-1970 la poliiique des Etats telle quTelle ressort de nombreux plans de deve loppement a ete nataliste, favorisant done des taux eleves de fecondite et des taux eleves d'accroissement de la population; on voyait en effet dans cette poli- tique, le moyen d'assurer la force ouvriere necessaire au developpement des

ressources natuxelles du continent et d'uh marche national en expansion. Bien que les attitudes semblent avoir progressivement change au fil des ans, comme on le verra plus loin dans la presente note, beaucoup de pays ne semblent pas avoir sensiblement modifie leur politique, pour la raison principale que le probleme continue d'Stre envisage du point de vue densxtes de population, presentement

relativement faibles dans beaucoup de pays.

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III. RAPPORTS EMTRE VARIABLES DEMOGRAPHIQUES ET LEVELOFPEMENT DAKS CERTAINS SECTEURS

La nature precise des rapports complexes qui existent entre les tendances demographiques et le developpement socio—economique differe solon les regions et selon les pays et m^me a l'interieur d*-un rae^ne pays, en fonction des ressources disponibles et de la capacite a les exploiter dans differentes conditions. Les variables qu'i-l importe de considerer a cet egard sont la structure par Sge et la densite d^ la population, les schemas d'habitat notamment migration interne et degre d'urbanisation et surtout le taux d'accroissement de la population par rapport a la croissance economique. Les rapports entre ces variables sont plus faciles a saisir dans certains secteurs ou elles paraissent plus facilesS oomprendre notamment dans le contexte africainf sante, education, main-d'oeuvre et emploi

par exemple. Ces differents secteurs ne seront examines qu'a titre d'exemples afin de mettre en lumiere les problemes et les potentialites des tendances demo-

graphique§ Jjpur le developpement socio-economique de l!Afrique. :.

l) Population et sante

Le rapport entre la population et la sante compte parmi les correlations dont les effets ont ete fort bien illustres et ressentis dans beaucoup de pays en developpement. On sait depuis longtemps que la sante influe directement sur les taux de mortalite et de morbidite et directement ou indirecteraent sur le taux d'accroissement et de fecondite. Elle influe aueei enormement sur la mi gration, la productivite et 1!attitude a I1egard du travail. L'accroissement demographique (sur lequel joue la sante) joue a son tour sur la deraande de seivices de sante. L'accroissement rapide des effectifs par exemple met sous pression les services de soins medicaux (dispensaires, etc.) et affecte en consequence I1effort de developpement. C'est ce qui se passe deja en Afrique.

Bien que les taux de mortalite, notamment de mortalite infantile, continuent d'Stre relativement eleves dans beaucoup de pays africain-s par rapport a ceux des pays deyeloppes, il est hors de doute que ces taux ont fortement diminue dans tous les pays et m§me, dans certains cas, d*une mani^re spectaculaire. Les effets demographiques de ce phenomene en Afrique sont significatifs. L'ameliora—

tion de la sante, suite a 1*adoption de services de sante modernes, a augmente l'esperance de vie notamment pour les jeunes. Les gouvernements de la region ont depuis longtemps note ce phenomene. Ainsi l'objectif du plan sante de la Tanzanie pour la periode I964-I969 e'teit cLe porter l'esperance de vie a la-naissance de 35 a 40 ans et jusqu'a 50 ans d'ici a I98O. Au Gabon, un plan analogue pour la periode 1966-1971 visait la reorganisation des services de sante en vue de couvrir l'ensemble de la population et dfinsister notamment sur la protection infantile.

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Estirrf.iij.pjajdoi1'ayu.rcissementjie_lapopulationtotal.e^.do_la_pp^ilc1;iond'Sgo J^-2^^cj^dalr.m£in-dToeuvrcpotentiellot.15-64)par.paysentre1975.'et2000 Populationtotale Accrois- Nombresementen (enrail-pouroon- Pop;1•?/':'ond!f-":__sooj_n,^.••<=..'5-24). Accrois- Nombresementen

potentielle(15-6*4 Accrois- Nombreseraenten Tauxd8ac-(enmil-pourcen-Tauxd'ac-(enmil-pourcen-Tauxdeac liers)tageentrecroisseinentliers)tageentrecroissemontliers)tageentre Pays Tunisie Tanzanie Somalie SierraLeone Rwanda Lasotho Eotal Afrique Source:Annee 1975 2000 1975 2000 1975 2C00 1975 2000 1975 2000 1975 2000 1975 2000

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*/

56C8 9563 15393 33794 3170 6260 3045 6056 4120 9009 11?2 2O89 406000 828000 Division mondiale

1975-2000 TO5o 120-0 ■97ro 99,0 119.0 HEQ 104?o

annuel 1,2 3?2 2,8 2:8 352 2,2 2,9

(*) J

2677 399^1 6914 16133 1514 2921 l354 2823 1392 4345 511 931 184892 387118 delapopulation^NationsUnies,New parpaysentre195Oet2000.

1975-2000 49;0 133,0 92,0 103s0 tf.9,0 82?0 109,0 York-Tendanc

annuel(c 3,4 2,7 3s0 3.4 3.0

I)J1975-2000annual(% 2 6 7 17 1 1 3 4 1 45P

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2,9 3;?- 2,9 2,8 3:2 1 t VJlV,

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La reduction de la mortalite est l'une des principales raisons de 1'augmentation du pourcentage de jeunes dans les populations africaines, dont nous illustrons

les incidences majeures dans le chapitre■suivant de la presente note. Encore que

l'effet de I1amelioration de la sante ear la fecondite soit plus difficile a eveJuer. il est generalement reconnu qu'une meilleure sante permet a davantage de

femmes en Sge de procreer de vivre plus longtemps et de participer au processus de reproduction, ce qui, toutes choses etant egales par ailleurs, accrolt le

niveau general de fecondite l/« ti1absence de certaines maladies trfcs repandues

telles que le paludisme ^ les maladies veneriennes contribue C;;?t.-.c::cn+, a re- ^

duire les "manques a nattre" 2/ et done a aocroltre le taux d3 fecondite. On salt que le paludisme3 par exempie', est responsable d:un grand ncmbre d:a-ortements spontanes dans teaucoup de pays africains; son eradication contribuera done a accroitre le nombra de grossesses aboutissrxit a des naissances vivantes. Unautre effet probable de la reduction, de la, mortslite infantile et juvenile generalement

admnss e'est que les meres souhaiteront, finalement avoir mo:.ns d'enfants deslors

que ne subsiste plus la necessity d! en avoir beaucoup afin.d'assurer la survie du

nombre d'enfants souhaitea

L'amelioration de la sante tout au moins a court terms signifie done I1augmen tation du -fcaux d!accroissemer)t de la population. On reeseirt deja en A^rique; cet etat de fait par suite de le, forte reduction du taux de mortalite a laguelle- vient s'ajouter un taux de fecondite cjui deneure Sieve. Get etat de choses, & son tour,

exige de redoubler d*efforts de developpement socio-€conoiaique dans tous les

domaines afin de pourvoir aux bescins de la population en matiere de nourriture, logement, education etc, et creer pour elle davsntage de possibility d1 employ L1 eradication de maladies endemiques peu-b e-galemant avoir une incidence sur la

repartition de la population. Cest ainsi qrae i* eradication de l'onchocercosef

actuellement repandue dans certaines zones du bassin de la Volta en Afrd^ue de l'Ouestjde^ait en fin de compte modifier la reparbition de la population (actuel

lement clairsemee) dans les zones ou sevit cette maladie.

Une meilleure sante favcriso egalemeaij le developpement economique : :eUe accrctt la productivite des travailleurs, augmente ie rend^ment economique et

ameliore la r^parfcition et la consomrnatr.on de biens5 raaisel^ pevJ; ausai entraverle

1/ Weeks, J,Ro (1970) Urbaix^^^RuraJ^feOTjLia

tioii naturelle des populations urbaines et rarales au Chili) P jaibaiik Jeinoi?a.l

43 7171*

2/ .Organisation mondiale de la sante (197?)?

2/ Organisati ( ^^^

la sante dans laurs" rapports aveo la population et le develo_p_pgm_ent. Note pre- sentee, a"; la Conference mondial© de la populationE Bucarest,

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developpement par le nombre plus grand des personnes a charge ou le nombre plus grand de chSmeurs. L'eau potable; lfamelioration de 1!alimentation et des con ditions d*hygiene contribuent aussi a I1amelioration de la sante* On salt depuis longtemps la correlation qui existe entre le niveau de nutrition et le taux de mortalite infantile. Finalemeirt il faut aussi indiquer que certains projets

specifiques de developpement peuvenb nuire a la sante. II nfest que de citer pour exemple le rSle des le,cs artificiels sur la propagation de certaines maladies

^ telles que la bilharziose., en 1'absence de toutes mesures pour limiter les risques.

Les liens entre la sante et le developpement socio-econoraiquef de par I1 influence de celle-ci sur les variables demographies, pourraieni done gtre tres forts et ne sauraient done §tre ignores d'autant que lf amelioration de la sante demeure

l'objectif que l'homme s'efforce d'atteindre comme il ressort de tous les plans

de developpement, au titre de lcamelioration de la qualite de la vie.

Malgre tous les avairfcages que les pays africains sont p\rvenus et pourraient

4 ^ encore parvenir: a obteii?jr de- :1a medecine moderne notamment gr^ce a I1 augmentation

sensible de lfespe>ance de vie a la naissajice. ils n'en n'ont obtenu le maxxmum et ce pour plusieurs raisonso La premiere e'est que les installations et services de sante sont centralises dans les sones urbaines3 la majorite de la population nepouvant.-des lors en beneficier^ On cstime dans certains pays que 70 a 80 p.

100.de ]a population ne peuvent disposer des services de santea Deuxiemement les services de sante, s'ils existanta sont encore rares dans les zones rurales et dans les bidonvilies urbains a cause surtout de la repartition inadequate des installations et du personnel sanataires qui: generalemontj essaye d'eviter les zones, peu attrayantes et difficiles, Troisijmement, les services de sante dis- pensent essentiellementj et dans les hDpitauxj une medacine curative par consequent tres cotiteuse et done peu accessible a la majorite des gens; et l(on sait pour-

tant.qu'une medecine preventive et les services de sante publique dispenses a

mo.indre. coUt permet-jenb d'eviter la majorite des dice's. D'apres un rapport de

, l'OHS (1974)5 il ressort que dans beaucoup des pays ou lfesperance de vie est I moins de 45 ans, 20 p, 100 de tous lea dec^s enregistres sont dus a des maladies j infectieuses qui pourraient @tre sensiblement reduites gr^ce a 1T application de

1 programmes de medecins preventive et de sante publique quelle que soit la lenteur

! du deyeloppemen-t economicpie l/o Q}M:it-i.^-<^J- o^ « r^onte. cans essayer de les I adapter aux pays afriaains, les Eys-ieraea s^nit^ires de %pe occidental. Et puis

il y a cette inten&e penurie de perfonnels dont la formation, selon ie present I systemes est ooHte-ase, dure lon^temps et ne suffit pas aux besoinso Une autre I cause qu'on ne saurait ignorer c:eet le peu d'empressement du personnel medical

forme et notamment du medecin, a modifier le systeme pour V adapter aux pays

1/ OMS 1974.

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pauvres dans lesquels ils exercent. Enfin, les credits habituellemeni; alloues

aux services de sante dans les budgets nationaux sont insuffisants par rapport

aux besoins.

Tout ceci confirme l'imperieuse necessite de reformer les services de sante dans les pays de la region afin de permettre a la majorite de la population d'en retirer le maximum de benefice. Si l'on n'adopte pas co gonro do reforraes pour tenter de pallier les insuffxsances existantes, les services de sante publique seront toujours inadequats et accessibles qu'aux seuls rares beneficiaires des

zones urbainesc

2) Population et education

Les rapports entre la population et I1education, comme les autres d'ailleurs, sont des rapports tres complexes car ni l'education, ni la population ne sauraient Stre etudiees xndependamment des autres variables dont il faut tenir corapte dans le processus de developpement socio-economique. Toute modification des variables de la population telles les schemas de fecondite et de mortalite et leurs ten- dances, qui determinent le taux d'accroissement de la population ainsi que la proportion de la popilation qui doit avoir generalement acces a 1'education, s mscrxt dans les modifications sociales et culturelles generales. Si. dans certaxnes circonstances, il existe un lien entre les families nombreuses at U pawret^, la malnutrition, la maladie et le oh3magef qoi, de leur

utes a la medicrit, t l'ldet le oh3magef qoi, de leur oOtVpw

Stre xmputes a la medi^crite et a l'liwdaptetion des ^BtSmas soolaire- dans d autres cxrconatances historiques et dans des zones sous-peuplees, des taux eleves de fecondite qui impliquent souvent des families ncmbreuses peuvent trxbuer au developpement economique et foumir ainsi des ressources pouvant %i utxlxsees au financement de lf education e-u d!autres services socxaux l/.

^ Un trait generalement commun a tous ies plans de developpement en Afrique c est le soucx des gouvemements de foumir a leurs ressortissants l'education necessaxre et la grande part des budgets nationaux allouee a I1 education. Ce soucx des gouvernements s'explique premierement par leur desir de procurer aux fins du developpement economique et social une main-d'oeuvre qualxfiee et deu- xxemement p,.r le fait qu'ils considered 1'education comme un bien en soi et en faxt, depuxs quelque temps, comme uii droit de l'homme. Toutefois, malgre ces bonnes xntentions et 1'accroissement considerable, ces demieres annees, de la proportxon scolarisee de la population mondiale, il n'en est pas moins ^rai ^ Plus grande proportion encore, qui le souhaiterait pourtant, n'a pas acces a

1/^ UNESCO, 1974, Population.et_ education - note presentee par l'UMESCO a

la Conference mondisle de la population (traduction libre).

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Pa&e 9

l'ecole* Ainsi: selon ]!UNESCO,alors que lfeducation prinaire universelle est de"ja une realise dans quelques pays, elle nT est dans beaucoup d'autres qu'un objectif declare et lointain \j qui ne se realisera peut-§tre jamais malgre toute la tonne volonte des individus comme des gouvernementE*, Cast i-otamment le cas de nombreux pays africainss du fait que le taux d'accroissement de la population dfa*ge scolaire est plus eleve que le taux de ^c

D'apres les donnees fcurnies par lfcUNESCO^ les taux de scolarisation se sont accrus fceaucoup plus rapidement dans la generation d'apres la seconde guerre mondiale que jamais auparavant dans lfhistoire, De 1950 a I960, le nombre d'eleves

(ci-ol'os) ct d:e-^ii.oi.aij.tc '/uiivF-rsites) a augmente de 102 millions, L'accroissement a ete plus rapide encore e.u cours de la decennie suivante; entre i960 et 1968, le nombre total des ijiscr/.ptions dans'les trois principaux niveaux d'enseignement est passe de 325 millions 5. quelque 4^0 millions (soit une augmentation de 135 millions, ou de plv.s ie 40 p» 100) • Ce taux est 100 fois superieur au taux cor- respon&ant de l'accroissement de la population d!a"ge scolaire et 135 fois supe—

rieur a l'accroissement de la population mondiale au cours de la mSrne periode 2/*

Des renseigncments dont on dispose sur les pays africains, il ressort que les tendances sont les mSmes que celles indiquees ci-dessus» En Tanzanie^ par exemple, le nombre d'inscrits dans le premier niveau a double alors qu'il faisait pltis que quintuplsr en Somalie entre 1965 et 1975- D'autrss pays ont egalement enregistre quelques augmentations spectaculaires encore que moins grandes qu'en Tanzanie et en Somalie. La difference s'explique cependant en partie par le

ralervtissement constate dans les pays qui avaient deja fait auparavant des progres spectaculaires^ C'est au Rwanda que cette tendance est le plus manifests,, Mais mSme dans ce pays.- 1*augmentation* du nombre df inscriptions dans les ecoles a atteint 21 p. 100,, alors qu:elle etait de 32, 33 et 63 Po 100 respectivement au Lesotho, en Tunisie et en Sierra Leone. Le nombre d'inscrits dan<3 le deuxieme niveau a ete encore plus spectaculaire dans tuus ces m§mes pays : de 50 p. 100 au Rvjanda a 300 p« 100 au Lesotho. Pour le troisi^me niveau les augmentations ont ete plus spectaculaixer encore, mais ces augmentations s'expliquent en partie par le tres faible chiffre de base de 1965 3/.

Au niveau du continent, la nombre d*inscriptions a augmente de 68 p. 100 pour lo premier niveau? as 174 p. 100 pour le deuxieme et de I89 p. 100 pour le troisieme entre I965 et 1975* Pour les trois niveaux I1augmentation totale a ete

1/ UNESCO, idem (traduction libre).

2/ UNESCO, iiern (traduction libre).

3/ UEESCO - Aimuaij?e__statistique, 1977«

(11)

de 80 po 100 durant la neme per?.ode La tendance de la demands de la generali sation do l*G&uoa«Jon eet trbs clairesnert ot biievernent inliquoa par I'UI-jUSCO : 1!education, domaine autrefois reserve a quelques-Hins, est actuellement le souci commuii r'.e touc, Sous toutes ses fcmesj l'education scolaire et extra-scolaire au cours des dix dernieres annees est devenue la plus grande industrie du monde, engageant plus de gens et d'argent que toute autre activite humaine l/«

Pourtant malgre tons ces efforts, les gouvernement s se rendent corapte que

le nombre d1 enfant s cpi'ils ne peuvent pas prendre en charge dans les ecoles con tinue d'augmenter su-del?L do leurs preVisionc. S'il est vrai que de nombreux facteurs expliquent 1*augmentation du nombre des eleves il est egaleraent hors de doute que la croicsance c'emographique esplique en partie et est en fait la prin- cipale cause de la situa-^on aotuelle, qui voit lee besoins de ressortissants encore nombreux non satisfaits* C'est un fait que les chefs de gouvernement des Etats africains ec loivent de reconnaStre* II est suffisamraent prouve que ragme avec 1*augmentation phenomenale du nombre d'etablissements scolaires et du nombre de ceux qui en beneficient, le nombre d'analphabetes continue et continuera

dfaugmenter. I/UHESCO dans sa note presentee a la Conference raondiale de la po

pulation de Bucarest indique qu'entre i960 et 1968 la proportion d!enfants d'Sge scolaire frequentant les ecoles primaire ou secondaire n'est passee que de 24

p. 100 a 28 p, 100 en Afrique3 de 36 p. 100 a 45 P* 100 en Asie, de 40 a 51 p. 100

en Amerique latine et de 28 a 38 p. 100 dans les pays arabes. Un autre facteur

troublant c'est qufil ressort de 3tati3tiques plus recentes sur l'effectif sco

laire inscrit que le taux de progression a une tendance generale a baisser, en

dfautres termes que le norabre d'inscrits dans les ecoles continue d'augmenter

mais pas aussi rapidement qu!entre i960 et 1965, la croissance de la population ne s'etant pas ralentie pour autant 2/.

II vaut la peine da signaler que la population d'age scolaire en Afrique est passee de 223 millions en i960 a 152 millions en 1968, soit une augmenta tion de 24 p. 100c A tous ceo. qui n'ont pu entrer a 1'ecole, il faut ajouter tous ceux qui out abandonne en cours de scolarite dont le nombre nfa cesse d augmenter au cours des dernieres annees,

II ressort egalemen-:- du tableau 1 que malgre ^augmentation de l!effectif scolaire inscrit dans deferents pays, le nombre d'eleves effectivement inscrits ne represente qu'une petite proportion du nombre de ceux qui doivent aller a

l/ UNESCOs 1974, Population et education - Note presentee par l'UMSCO

a la Conference mondiale de la population (traduction libre). -;

2/ UMESCO « idem (traduction libre).

(12)

Page 11

l'ecole. Ainsi en Tunisie la proportion d'inscrits representait en I965 42 p. 100

de la population en causes soit la population d'Sge scolaire et seulement 45 p, 100 en 1975. Au Rwanda et au Lesotho, ces proportions sont en fait passees de 24 a 23 p. 100 au Rwanda et de 6l a 47 p* 100 au Lesotho, ceci signifie que le nombre

d'analphabetes augmente^ en partie parce que dans be&ucoup de payss le taux d!accroissement de la population dfage scolaire est tres rapide et en fait plus

rapide que le taux d'accroissement de la population totale comme il ressort jdu

tableau 1. A l'echelon regional,, la situation est encore pire? le pourcentage

de la population scolarisee ne representant que 22 po 100 de la population d'Sge

scolaire en 1965 ec 2Q p. JQO e;i 1975*

A l'exception de la Tunisie, Isaugmentation relative de la population g

scolaire devrait vraisemblablement g-bre superieure a I'augmentation de la popu lation totale dans tous les auires paysu Ainsi en Tanzanie par exemple, alors

qu'on s'attend a une augmentation de 120 po 100 dans le total de la population, lfaugmentation de la population d'age scolaire prevuer sera, ^lle, de 113 p. 100

entre 1975 et Van 2000. Des augmentations analogues, encore que legererrient;

plus faibles sont egalement escoraptees en Sierra Leone, au Rwanda et-au Lesotho,

A 1'echelon continental on s!attend pour la mSrae periode h 109-p. 10p d'atigme'n- tation de la population d'gge scolaire et a 104 Po 100 d1 augmentation de la *

population to tale., Lo ras c.e la, Tunini.e esi mis illiistration parfaite de-1'ejffet de la baisse de la fecondite sur le volume de la population dfage scolaire. i

L^ugmentation de la population totale devrait gtre de lfordre de 70 p. 100 *

alors que celle de la population d'tge scolaire ne devrait §tre que 7d'e 49|p* iOO au cours de la mSme periode. On prevoit en effet crus le taux de fecondite1, qiii est deja en baisse, devrait continuer de baisser au cours de la periode 1975--

2000. Mais m§me dans ce cas, le taux annuel d'accroissement de la population;

d'Sge scolaire devrait sans doute comme dans les autres pays gtre plus eleve ]-

que celux de la population tocale,, '

Les chiffres ci-dessus indiquent dand une certaine mesure les ef^ets de la croissance denographique sur la demande en ma/biere d1education. Le fait est que la population d'Sge scolaire a Satisfaire e:;: generalament determinee par U !

rapport entre tendance fecondite anterieure et mor-fca?ite5 Btant donne que.les

taux de fecondi-be dateure-rt elove- &* cy.e la ;no;;-;jj :Vi', notan:ment dans les-pre^' mieres annees de la vie? a tendance a baisser en Afrique, la population d'Sge i : scolaire doit necessairement augmenter plus rapidement que la population totalfe.

La structure par'iiiculiere de population jeune qui ;resulte de cette tendance "

complique le probleme dee moyens educationnels a fournir si vitaux, a long terme,

pour le developpement socio-economique* Bear.coup de gouvernements savent djepuis

longtemps deja la lourde charge que represente pcu:- ovx ^c 30&. des enseignhnts",

du materiel et equipemen-fc et des e-fcablissements a fournir. Le tableau 2 ci-apres

(13)

Montantailouea lreducationen pourcentagedu Budgettotal national

.XUbttJ. 4IvoireKenyaBurundiBotswanaAfrique Produitnational "brut

ri'cf 1965 1970 1975

4,0 5,9 6,1

3,8 4,5 6,0

5,4

6,7

7,3

4,6 4:1 5,7

2,0 2,6 2,4

4,4 4,8 7,2

4,9 5,4 5,7 Source:Annual-m I1UNESCO,1977,

(14)

E/CN. 14/739

E/GN.14/PSD.1/25

„. ' Page 13

indique les depenses consacrees a I1education dans certains pays et donne une estimation de celles-ci pour 1* ensemble de la region. Si lorsqu'on reflechit aux Bommes tellement importantes consacrees a I1education d'une proportion relati-

vemen-t faible par rapport a tous ceux qui en ont besoin alors qu'il existe

d'autres domaines tout aussi importants - la saute .pas exemple - qui reclament I'attention, alors peut-on vraiment avoir une idee duJ poids de la charge ?

Les fortes augmentations de la population d'Sge scolaire sont non seulement une surcharge'excessive pour les installations et services scolaires raais elles^

sont responsables de la tendance a sacrifier dans une certaine mesure la qualite

de l'enseignement. Ainsi de nombreux pays se sont-ils trouves dans ^obligation

d'accroltre considerablement les rapports eleves-instituteurs et de recourir de

plus en plus au systeme de "deux sessions par a°ur"j ou au systeme de "roulement", que la majorite des parents generalement detestent car a leur avis, les enfants

ne passent pas suffisammeiTfc de temps a l'eoole. Par ailleurs, on peut se con

soler a I1 idee qurun accroiesement rapide de la population, precisement en raison

des probleiaes qu'il pose aux etablissements et services scolaires existants, peut aussi provoqaer les reformes de I1 enseignement si necessaires.

Lo rapport etaTili entre le niveau de I1 education et le taux de fecondite

est egalement d1 importance. Si maigres soient-elles, les donnees dont on dispose indiquent qu'il existe une relativement grande correlation entre un taux d'alpha- betisivtion ou de scolarisation eleve et le ta-ux de fecondite. Tout semble in-

diquer que plus le niveau de scolarisation des femmes est eleve plus le taux de

fecondite est faible, encore qu'il faille un certain nombre d'annees de soola-

rite pour que l<Tu difference soit notable. Cette difference dans le taux de fe condite s'explique notamment par le fait que les filles passent un plus grand nombre de leurs jeunes annees a l'ecole et qu'elles restent done plus longtemps hors du processus de reproduction. En outre, les femmes qui sont allees a l'ecole souhaitent pouvoir continuer de travaaller au dehors, ce qui les pousse

a mieux espacer leurs enfants et m§me a en diminuer le nombre. C'est en partie

pour cette raison que les pays africains, lors de la Conference raoiidiale de la population a Buoarest, ont soutenu la these que le developpement entralnerait de

soi une regression du taux de fecondite sans q"ue les gouvemements aient besoin d'elaborer des po-litiques demographiques et des programmes pour atteindre cet objectif. Toutefois,cfGst 15. un phenomene dont l'Afriquc n'a pas encore pu beaucoup profiter car les femmes restent encore tres peu scolarisees et travaillent encore tres peu a 1'exterieur, ce qui explique qu'elle n!ait pas encore atteint le

■ stade ou le taux de fecondite pourrait sensiblement etre reduit.

(15)

E/CN.14/739 E/CN,14A'SD

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L'enseignement favorise egalement I1 innovation, facilite la mobilite sociale, et reduit done ainsi ies inegalites sotdales. C'est ainsi par exemple que des idees nouvelles dans le domaine de la Bante ont contribue a reduire la mortalite en Afrique. II faut absolument accepter et enseigner les idees nouvelles* C?est ainsi que les enfants auront plus de chance de survivre si la mere est plus de- gagee des traditions, s'emploie a repartir equitablement la nourriture entre tous les membres de la famille et a les traiter de la me'me maniere et si elle prend toutes les precautions necessaires en matiere de sante dans la gestion journaliere de son foyer* Enfin, on ne saurait oublier l!objectif principal de l'education que ec sorr; azT-mK£ies les go-rvcr-mkntT ■ r-ri""*.rv:.rt.":" r '!--"".?os neces—

saires a la population pour le developpeinent socio-econornique et done ameliorer la qualite de la main-d'oeuvre, sa productivite et, en fin de compte, aocelerer le rythme da developpement socio-econornique du pays,,

II ressort des renseigrsmeaits fcfurnis que le desir de doter la population des competences necessaires a un rapide dSveloppement et de faire de I1 education un droit universel de I'homme a echappe a madnts gouvernements africains pour un certain nombre de raisens dout l:une des plus importantes est la dynamique des

populations. Comma nous lsavons dej?. demontre le nombre de jeunss augmente ra—

pidemen-^ ce qui aocroxt rapideraent le taux de la population d'Sge scolaire.

C'est la une caracteristi.que importance de la dynamique dejnographique qui merite dlStre notee et rotenue en Afrique notamment si l!on veut que la population acquiere les competences et lo degre d'alphabetisation necessai.res a la moder nisation de la societe.

II convient de signaler tcutefois quTen x>lus du taux d^accroissement de la population qui a de toute evidence contribue a lTincapac:lte pour les gouvernements d!assurer 1Teducation de leurs ressortissants^ il y a d*autres facteurs institu- tionnels auxquels ils se sont heurtes et continueront pde ss iieuri;er s'ils

n!entreprennent au plus t&t les reformea ludispensableSo A oct egard, il convient de se poser une question importante : I'ifrique doit—!3l;.le necessairement conserver les systemes et modes d^nseignement herites des puissances coloniales, avec tous les inconvenients dejb. mis en evidence ? II est jusqu'a present manifeste que le nombre d*3nfants qui ne peuvent pas Stre scolarise"s5 malgre toute la bonne volonte et les efforts deployed continue d*augmenterj le rapport el^-ss-instituteurs con tinue de crottre notammen-b au niveau primsare*■ a.lors quvil diminue dans le reste du monde, Les fournitures scolaire s se font cheque annee plus rares dans beaucoup de pays, en raison de la penurie de devises etrangeres: necessaires a leur impor- ■ tation et tous les pays on-;: de plus en plus de difficultes a fourrar les locaox

scolaires necessaireso Et pourtant? malgre toutes ces diffioulteSj beaucoup de pays continuent de sTen tenir au systeme d!inhernatj ?io"i;ar?ro:ii vxx dea'ci^-me et troisieme niveaux et a d'autres traditions et pratiques qui ne perraettent de sa- tisfaire qu'un nombre de moins en moins grand d'eTeves chaque annee«

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3/0H.14/739

E/CN.14/PSD.1/25

1-ISuio pour oe qui est de la matiere enseignee, on estime depuis longtemps dans maints pays africains que le type d'enseign-ement dispense a la population ne la dote pas des competences propres a favoriser le developpement socio-econo- raique rapide, necessaire en Afrique pour ameliorer la qualite de la vie. D'une facon generale l'enseignement a ete jusquUci trop theorique et de type academique alors qu'il r-urari fallu que sa formation soit plus technique, de sorte que la population srest trouvee plus preparee a des fonctions bureaucratiques. MSme la structure des s laires et la structure ~ociale ont encourage et perpetue ce type de tendance du developpement de 1* education et dissuade norabre d'eleves de pour-

"suivre des etudes techniques., notarament au niveau intermediaire ou on note un goulet d!etro:agl3Lienta En consequence, les systemes d'enseignement ont toujours produit un grand nombre de jeunes possedant des competences non utilisables, un petit nombre possedant des competences utilxsables avec pour resultat un grand nombre de personnes instruites et sans emploi,

Bien que les failles du systeme en vigueur aient deja ete reconmes, beaucoup de pays n£ont pas encore trouve le courage d'entreprendre les innovations neces-

saires pour renverser la tendance. Ee toute evidence,, il faut reformer les systemes educationnels en Afrique au benefice de la majorite de la population, qui ne peut j.den retirer des systemes en place, Le moment est venu d'adopter des mesures radicales qui nrappelleront pas la fourniture d'installaijions aussi co-ttteuses ,

et d'orientation aussi etrangere que cell;e,s dont nous disposons aujourd'hui.

L'education ne doit pas seulement comprendre les programmes de type strictement scolaire, elle doit aussi fournir des moyens de formation au benefice de tous ceux qui seront appeles a utiliser les instruments les plus complexes du developpe ment l/6 II est tres deplorable, par exemple, que presque tous les pays d'iCrique tirent la plupart de leurs revenus !de I1 agriculture et que cepehdant I'enseigne- ment dispense aux jeunes soit, du genre qui leur fasse hair, les iravaux agricoles

et aimer davanrbage les emplois bureaucratiques qui les font emigrer vers les zones urbaines, II conviendxait de s!attacher davantage am abandons en cours de sco- larite qui ont tendance a au^nenter dans la regionj afin de Ie3 recupe'rer et de les doter des competences necessaires aa developpementj au liead'en faire des semi-feduques sa.:.j competences utilisabl 3 et sans emploi*. II conviendrait d*ert- courager une plus grande utilisation des langues vernaculaires r-fin d^obtenir un plus grand nombre d'alphabetes, ce qui permettrait d*am^liorer le niveau de vie des ■popu].aticns edultes des zones rurales* On pourrait pallier la penurie d'en-

seignants par un plus grand recours aux me"thodes dTau.to-enseignement. Finalement, il faut adopter un systeme d;enseignement qui soit moins tributaire des importa tions et crCer les industries capables de produire localement les fourniturers scolaires de maniere a reduire le cou"t de l'enseignemeni; et a ne plus le faire dependre de la disponibilite de devises etrangeres.

1/ Monrovia, E/CN.14/698/Add.l.

(17)

Page 16

3) Population* main—d' oeuvre et emploi

II ressort claireraent des declarations des gouvernemerrts des pays africains dans leurs plans de developpement que beaucoup d1 entre eux se rendent compte qu'il existe un certain rapport entre la population, et notamment I'accroissement de la population et la main-d'oeuvre offerte# Ce qui manque dans la plupart de ces declarations c'est que ces plans n'offrent pas une analyse approfondie de ces rapports et I1 analyse qu'ils donnent risque done d*§tre parfois imparfaite. II n'est pas tres surprenant que la plupart des gouvernements aient reconnu lf evidence du rapport entre la population en tant que source de main-d'oeuvre et la main- d'oeuvre elle-me*me car aucun nf ignore qae la main-d'oeuvre est un agent puissant et indispensable de toute production,

C'est pourquoi les gouvernements reconnaissent qu'une population croissante fournit une offre croissarrfee de main-d'oeuvre au service de l'economie ou du developpement socio-economique. "Non seulement une population active en augmen tation constitue un facteur d'expansion de la production et de la croissance eco- nomique mais elle presse iVeconomie de creer des emplois et le secteur des ser vices d'entreprendre.des programmes d'ehseignement et de formation pour empScher le gaspillage des ressources en main-d'oeuvre" l/» renforjant l'efficacite et.

1'utilite de la main-d'oeuvre dans le processus de production. II semble que la

pression evoquee ci-dessus soit rossontic dans beaucoup de pays africains, ce qui explique qu*ils aient saisi le rapport entre I'accroissement de la population.e-t la croissance de la main-d'oeuvre. .

La population totale etant la principale, ou plus precisement la seule source

de main-d'oeuvre, il est.manifestt* que tout cc qui touche& la copulation aura une incidence sur lamain-d'oeuvre. Cette incidence peut ctre soit quantitative ouqualitativ grace aux transformations apporfcees par I1 education de la population absolument essentielle a,I1 augmentation de la productivite de la main-d'oeuvre. Du point de vue quantitatif, les principaux facteurs de la croissance demographique sont la fecondite, la mortalite ett dans certains cas egalement la migration. Tout ce qui peut accroltre la population totale accroit aussi en fin de compte l'offre de main-d'oeuvre, et inversement tous les facteurs qui reduisent la population totale reduisent egalement le volume de la main-d'oeuvre sinon immediatement, du moins a long terme. .

l/ Commission economique pour l'Afrique, 1971, L'a.ccroissement de la

population et le developpement economiqqe et social en Afriquey (E/CN.I4/POP/46) (Examen de monographies).

(18)

E/CN.U/739

E/CN.14/PSD.1/25 Page 17

Avec les taux eleves-de fecondite, et la regression de la raortalite a l!ori- gine du rythme d'accroissement rapide de la population, la main-d'oeuvre augmente rapidement aussij en fait dans de nombreux pays oette main-d'oeuvre augmente plus rapidement que les emplois. La composition par age de la population d'un pays donne generalement a la fois une indication du potentiel de main-d'oeuvre et de la charge qu'implique pour la population adulte ou la population active, 1'entre- tien des jeunes et des personnes Sgees. L'un des traits les plus saillants de la population des pays d'Afrique c'est sa jeunesse. Dans la plupart des pays africains le groupe d*Sge 0-14 represente environ 43 P» 100 au moins de la popu lation alors que ce groupe ne represente que 25 p. 100 dans un pays developpe type.

Etant donne cette forte proportion d'enfants la population appartenant au groupe

d'age 15-64 qui devrait normalement constituer la main-d'oeuvre, nfest que d'en-

viron 52 p. 100 contre generalement environ 62 p. 100 dans un pays developpe, C'est une tendance qui se poursuivra en Afrique pendant quelque temps' encore etant donne que le rapport entre les variables susceptibles d'inflechir cette tendance ne changera pas vraisemblablement de maniere sensible dans l'avenir

iinraediat.

Malgre la forte proportion de jeunes e+ le temps necessaireauxmembres de ce groupe^'Sgc j>our rejoindro les »cngs dc la nmin-d' oeuvre (quinze ans generalement en moyenne), les renseignements dont on dispose montrent que la main-d'oeuvre

s'accrott egalement tres rapidement, dans certains cas plus rapidement que la population totale, comme il ressort du tableau 1 qui indique que, dans beaucoup de pays, 1'accroissement de la main-d'oeuvre potentielle ou de la source de main- d'oeuvre, soit la population Sgee de 15 a 64 ans, sera entre 1975 et I1an 2000

relativement superieur ou egal a l'accroissement de la population totale. A l'echelle du continent, la main-d'oeuvre potentielle augmente annuellement de 3,1 p. 100, tandis que la population totale augmente de 3.p* 100. Pendant la mSme periode l'accroissement. total prevu est de 112 p. 100 pour la main-d1 oeuvre potentielle et de 104' P* 100 pour la population totale. C'est encore la Tunisie qui illustre bien les incidences d'une fecondite en regression. Ainsi done tandis que la proportion des jeunes decrott, la population en age de travailler augmente.

La situation sera pire1encore en Afrique du fait que les enfants comme ils ne sont T>as S, 1'ecole, accedeirt au marche du travail plus t8t que leurs homologues des pays developpes.

Par ailleurs les perspectives d'emploi de cette main-d1oeuvre croissante ne sont pas tres brillantes en Afrique, car le developpement economique et social n'a pas ete aussi rapide que l'accroissement de la population,specifiqueraent de

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E/CN.14/PSD.I/25 Page 18

la main-d'oeuvre* On a estime qu'en Egypte par exemple, 17 p- 100 environ de la main-d* oeuvre sera sans emploi en I98O et 18 p0 100 en 1985« Ces chiffres, encore qu!ils doivent baisser ne descendront pas en deca de 12 p. 100 environ en l*an 2000 1/.

Dans plusieurs pays africains, les migrations ont une incidence importante sur 1'offre de la main-d* oeuvre3 Des pays comme la C6te d'lvoire, le Nigeria, et le Ghana (notamment entre i960 et 1970) sont tres fortement tributaires de la

main-d'oeuvre migrante, venue de pays voisins* En revanche, des pays comme le Malawi, le Lesotho, le Botswana et le Swaziland perdent des travailleurs au

profit de la Republique sud-africaine, tandis que les travailleurs tunisiens,

algeriens et marocains eraigrent vers l*Burope0 Aujourd'hui, le ch6mage qu.i affecte lourdement ce dernier groupe de pays peut §tre considere dans un certain sens

comme "benefique pour les pays dforigine de cette main-d'oeuvre, encore que la perte de main-d'ocuvro qualifieo doive aussi 6tre prise.en ligne do

compte. Par ailleurs, il importe de reflechir a ce qui- se passera si le rythme ; . du developpement socio-^conomiqae s'accelere et qu'on ait veritablement "besoin. ., de la main*d'oeuvre emigree, II n'est pas facile de prevoir si le sens des migra tions changera ou non en faveur des pays qui fournissent actuellement leur main—

d1 oeuvre a d'autres pays. -

Certaines decisions d'ordre politique et economique prises recemment par quelques gouvernements de la region-illustrent I1incidence, sur ces pays, de leur politique en matiere de migration. On reconnatt maintenant que l'expulsion en masse des etrangers au Ghana (1969) et en Ouganda (1971) a en fin de compte touche le rythme du developpement economique de ces pays, en les privant d'une main-^.1oeuvre vitale dans certaines industries*' On rapporte qu'au Ghana 1'in- dustrie du cacao a souffert du fait de son extreme dependance sur les travailleurs expulses. Si l!on considere que le Ghana tire plus de 60 p. 100 de ses recettes en devises'etrangSres de lHndustrie de cacao, on con$oit sans peine les inci dences de cette politique sur l'economie du pays. En dehors m§me des effets directs de cette politique sur lfeconomie il risque d'y en avoir d'autres qui ne

sauraient Stre exposes ici. De ra§me en Ouganda l'expulsion des etrangers de ce pays l'a prive d'une main-d'oeuvre qualifiee : cette mesure n'a done pas eu les effets salutaires qu^lle aurait dtt avoir sur 1'economie, Ces deux paysfet no tamment le Ghana, ont donne comme une des raisons de leur decision la necessite de reduire le ch&*mage parmi leurs ressortissants; 1T expulsion des etrangers a toutefois produit d'autres effets qui auraient pu §tre evites.

l/ Mustafa Abd-El-Ghani Wabbe (1979) The Structure of the Labour Force in the Egyptian Economy up to the year 2000, (Structure de la force ouvrifere dans l'economie egyptienne dfici a l'an 2000)-,

(20)

E/CNU4/PSD.1/25

P^e 19

De mSroe que 3ns aj.tre& variables de;3t examinees dan:: ?;. p"esen „ e note; le developpemenl socio-'economxque a aussi certaines incidences sur la main-d'oeuvre dont certaines sont deja manifestes dans beaucoup de pays afr5.eains= La premiere de touteSj c'*est la reduction den taux d'activites specifiquos des tres jeunes principalernent en raison de I1 expansion des moyens dfenseifmement qui retiennent davantage qu'auparavant les rjounes hoi's du marchc du i..^va,il, C'es-t une tendance commune de nombreux pays africains. Pour "beaucoup de pays d*Afrique ou les en- fants oomraencent generalement S. travailler trcs -fcSt dans la v: a les repercussions pourraient gtre enormes si 1-enseignementj notamment ^enseignconent secondaire:

pouvait Stre generalisa^a savoir : plus grand nombre d'etablissements scolaires e'o cLenaaignairts e-fc plus grande possibilite d'en beneficier,

La seconde de ces incidencss c'est Is. piv.s gran-i,v pa^icxp&iion des fenames au developpement socio—economique. Au fur et h. mesure du developpem-^nt de I1 en—

seignement les femmes surer'L davantage tendance a tra-vailldr au dehors et contri- bueront ainsi a accrpltre la main-d'oeuvre offerte^ ce qui pourra §tre un bien ou un mal? selon que l:economie sera capable ou non dfabsorber le nombre croissant de femmes sur le marche du travail. Cette incidence pourrait §tre extr§meraent importante dans les pays Ce l?Afrique du Nord notamment ou lvon sait que l'acti- vite des fenmes a ete pa:: le passe tres rsduite. A cet egard; I1 incidence de cette tendance sur la fecondite risque ds@tre tres grandec Goneralement pour pouvoir tiavailler dans le secteur moderne les femmes auront tendance IL espacer les naissances etf en fait3 a avoir moins d'enfantsj pour beaucoup de raisonSj egalement et notamment celle de donner aux enfants qurelles auront une meilleure education*

La modernisation et le developpement inegal des zones urbaines par rapport aux zones rurales ainsi que 1'exode rural accru qui en resulte influent deja sur la population active des zones rurales qui se trouvent de ce fait privees de leur main—d'oeuvre, Ce phenom^nej dit-on? est l!une des raisons de la reduction de la production alimentaire dans de rembroilx pays en de—f! , pp^.inent

L'exemple egyptien cite plus haut est devenu la regie plutSt que I1exception dans nombre de pays africains pour ce qui concerne les perspectives d'emploi de la main-d'oeuvre croissante. Bt ce malgre 1"" intention de ia plupart des plans de developpement de reaJ.iser I'accroissement rapide de la population, soul rnoyen de fournir le poten-Jiel de main-d!oeuvre necessaire a un rapide developpement socio—economique. En dehors de l:accroissement rapide du potentiel de main—

d'oeuvre qui? de toute evidence, est plus rapide que la creation de possibilites d'emploi, il existe aussi certaines lacunes fondamentales dans la structure des

economies africaines qui sont loin de leur faciliter la creation de possibilites

d'emploi en nombre suffleant.

(21)

La prenibro rts ces cauoes c!est l'incapacite des systemes d'education de

doter la main-d'oeuvre des aptitudes actuellement necessaires a lTindustrie. Et

me-me lorsque ces .aptitudes peuvent gtre acquises, le nombre de ceux qui les acquierent ne sufiit generalement pas a repondre aux besoins de VIndustrie.

D*ou il resulte csci : alors que beaucoup de ceux qui ont beneficie d'une cer- taine education rested sans emploi Parce quails ne poscedent pas les qualifica- tions requises, beaucoup dfetablissements industriels sont loin de disposer du

personnel dont ils ont vitalement besoin. Puis ce sont les structures des emolu

ments et saiaires qui n!encouragent pas beaucoup de jeunes gens a travailler dans certaines industries m§me s'ils possedent les competences requises. La structure des saiaires dans nombre de pays est -telle qu'elle incite les technioiens a aban- donner leur propre profession et a accepter des positions non techniques qui con- iinuent d'gtre beaucoup mieux reraunerees. II faut signaler egalement la tendance a.favonser les entreprises a gros capitaux utilisant des moyens modernes qui font economiBor la main-d^oeuvre, ot risguontde priver d'oraploiun grand nombrode travail- leurs,. plutotq-aedc favoriser les entreprisesqui font appel & unc forte min-d'oeuvre et qui emploieront beaucoup de travailleurs. c'est aussi la meconnaissance des

ressources naturelles et de leurs usages; une dependance excessive al'egard des

matieres premieres importees qui limite egalement les possibilites des gouverne- ments a creer suffisammer+, d'emplois pour la population. Enfin, et c'est tout

aussi important, il y a la tendance au style de vie elitiste adopte dans de

nombreux pays qui rend la population tributaire des produits importes au lieu de consommer les produits locaux. Cette tendance decourage la mise en place d industries locales qui pourraient offrir des possibilites d'emploi a la popu

lation.

4) Population et alimentation

a la simple demande de produits alimentaires il est evident qu'une po pulation en pleine expansion pose davantage de problemes a 1'economie et notamment au secteur agricole,, Les problemes decoulent de la neoessite d'une part d'ac- croltre beaucoup plus rapidement la production aliraentaire afin de repondre a 1 accroissement de la demande de la population, et de foumir d'autre part des emplois a la mam-d'oeuvre croissante. Autre probleme : ce n'est pas seulement de la quantite de produits alimentaires dont il faut tenir compte *ais aussi des aspects nutiitionnels de la demande croissante en produits alimentaires ae la

population egalement croissante, ■

Dans l> etude de la FAO intitulee : Agriculture : horizon 2000, il est dit encore

qu a 1 echelon mondial la. production alimentaire ait augments au rythme de l'ac-

oroissement de la population, dans un certain nombre de pays en developpement,

(22)

:-/c?i.h/739 B/CNoi4/PSD.l/25 '

Page 21 ^

elle est restee en arriere. Dans de nombreux autres pays de ce groupe, la pro duction s'est accrue moins rapidement que la demande interieure u« les importa tions de produits alimentaires ont dH 3tre grandement accrues pour satisfaire la demande. II apparalt clairement aussi qu'une grande partie de la population actuelle, notamment les jeunes enfants des pays en developpements ne sont pas

convenableraent nourris du point de vue des besoins nutritionnels l/. Pour de

nombreux pays en developpement done, outre la necessite de repondre aux impera- tifs de lfaccroissement futur de la population, il y a aussi beaucoup de retard a rattraper en termes de quantite comme de qualite si I1on veut satisfaire aux besoins d'une population croissanteu

II est suffisamment prouve que tous les problemes mentionnes ci-dessus par

la FAO s'appliquerrt dans une tres grande mesure a l'Afriqueo Aujourd'hui, ces

problemes, sous tous les angles, sont pires qu'il y a cinq ans3 lors de cette

declaration de la FAO sur les pays en developpement du monde, Pour ce qui concerne la demande, il est prouve que la production alimentaire en Afrique ne;suit pas le rythme de lfaccroissement de la population* C'est ainsi que sur la base de ten dances recentes alors que le taux annuel d'accroissement de la population passait

de 256 pft 100 pear la periode 1963-1970 & 2,8 p. 100 pour la periods 197O-1977t

I1 augmentation de la production agricole brute tombait dans le -erne temps de 2,7 p. 100 par an a 1,4 p. 100o La FAO estime que le nombre absolu dfindividus sous- alimentes ne cesse'dfaugmenter et qu'eirtre 1974 et 1976 ce chiffre avait atteint

environ 22 pa 100 de la population totale du continent 2/, Les chiffres de la

FAD indiquent'aussi que durant la periode 1963-1975 tandis que la population de

l'Afrique augmentait au taux oaanuel moyen de 2,6 po 100, la production agricole augmentait au taux de 2 pc 100 alors qiie la deraande en produits alimentaxres

augmentait au taux de 2,,6 p. 100. Selon les previsions la tendance future devrait Stre encore pire9 Ainsi donc? tandis qu!on escompte un taux d'accroissement

dfenviron 3 po 100 pour la population, la production agricole augmentera au taux de 2,8 p0 100 dors que la demande en .produits alimentairos augmontera de 3,7 P*

100 par an* Quant a l'Afrique la FAO explique que le probleme est pire encore

"en partie notamment a cause de I1acceleration prevue de lsaccroissement de la population",

II ressort de certaines estimations, par exemple3 que quantitativement parlant, le deficit de la production cerealiere en Afrique ne cessera d'augmenter de 2 mil

lions de tonnes'en 1963 a 6>9 millions en 1975, & 24 millions en l?80 et a 44

1/ FAO Agriculture: Toward 2000 (C 79/24), (horizon 2000) (C 79/24),

juillet 1979 (Traduction libre)0 2/ Idem.

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millions en lfan 2000, ce qui reduira l'autosuffisance de l'Afrigue en matiere de production cerealiere de 95 p. 100 en 1963 & 53- P« 100 en l'an 2000* La

situation n!est guSre meilleure pour ce qai est des besoins de la population en matiere d'autres produits alimentaires et agricoles. Quant aux niveaux nutri- tionnels, la, situation n'est pas meilleure non plus. De l'analyse de statistiques recentes effectuee par la PAO il ressort qu'un grand nombre de gens sont encore

sous-alimentes mSme si leur pays dispose d'une quantite suffisante de nourriture pour satisfaire en moyenne les besoins nationaux* On pourrait signaler que pour ce qui est de la qualite nutritionnelle des aliments, il est absolument neces-

saire d'augmenter en Afrique l'absorption de proteines en raison de la forte proportion de jeunes annoncee par ces tendances demographiqu.es sur l*accroisse—

ment de la population en Afrique. Cependant, il est evident que la baisse du

rapport d'autosuffisance en matiere de production cerealiere indiquee ci-dessus

se retrouve egalement dans la production animale, dont la PAO estime qu'elle tombera de 116 p. 100 en 1963 S, 102 p. 100 en l'an 2000. La PAO estime par ailleurs que le nombre de sous-alimentes devrait passer de 68 millions en 1975 a 81 millions en I99O et a 110 millions en I1 an 2000.

Le resultat de ces tendances en Afrique cfest I1augmentation constante de la dgpendance sur les importations de produits alimentaires en provenance d'autres regions afin de completer l'insuffisance des reserves nationales. On estime

qu'entre 1962 et 1964 les importations de produits alimentaires ont cofite a l'Afrique environ 600 millions de dollars E.-U.. Ce chiffre a triple (1844 mil lions) l/ entre 1972 et 1974 e* il devrait encore augmenter a moins d'un change-

ment radical de la situation de la production alimentaireV Toujours d'apres la FAQt les pauvres - qu'ils soient pays ou communautes - sont de plus en plus impa- tients d!avoir la possibility d'ameliorer leur sort. Des changements centres

sur 1'alimentation devraient en consequence se faire sentir« Selon la PAO, le premier defi c'est de realiser une acceleration sensible de la production alimen- taire et agricole qui permettra a la fois d'obtenir les devises etrangeres ne- cessaires a I1importation des facteurs de production et a I1amelioration des stocks alimentaires. D'ou le probleme de realiser et maintenir un relevement

marque de la productivite des travailleurs agricoles et des terres arables des pays en developpement continuera d'Stre au centre des defis de demain. Le second defi c'est done d'assurer que les pauvres seront a mSme de gagner suffisamment pour pouvoir acheter les produits alimentaires dont ils ont besoin, Gette obli gation exigera que l!on prenne des me sures au niveau politique en general encore qu!on doive et quron puisse en prendre au niveau du secteur agricole 2/.

l/ PAO, Pla^jal_imenta^ 1978.

2/ FAQ, Agriculture: Toward 2000 (0/79/24), juillet 1979 (horizon 2000),

ftradaction libre.5

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E/CIT. 14/739

E/CN.14/PSD«l/25

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Sans doute le facteur crucial n'a pas ete le taux d'accroissement de la population lui-meme, raais plut6t la facon dont les gouvernements ont reagi face a cee taux par I1aide a apporter aux paysans. Les gouvernements devront prendre toute une serie de mesures, en vue notamment de fournir aux paysans I1infra

structure et les stimulants necessaires, si ^augmentation de la demande creee par l'accroissement rapide de la population doit se traduire, pour les paysans, par un accroissement suffisant de la production alimentaire. II est clair que

beaucoup de pays en developpement n'ont pas pu relever ce defi l/. L*analyse

et les conclusions-de la FAO sur I1offre et la demande en produits alimentaires en Afrique rejoighent celles du Colloque de Monrovia qui preconisait des chan- gements radicaux afin de pourvoir aux besoins de la population prevue, en vue d'eviter une instability politique imminente et reclamait en premiere priorite l'autosuffisance en matiere de productinn alimentaire au cours de la prbchaine decennie des Nations Unies en faveur du developpement• Le desir de mettre en oeuvre cette politique est clairement expose dans le projet de declaration d1en gagement des chefs d'Etat et de gouvernement do l'OUA elabore a Monrovia en 1979-

Comme l'indique le Directeur general de la FAO dans sa preface au document intitule : Agriculture : horizon 2000, "le fleau de la famine pourrait §tre

elimine si seulement les pays en devoloppcmont faisaiont des progres

s"ensibles dans le domaine de la production alimentaire et pourtant ceci ne saurait se realiser totalement en cinq ou dix ans; tout ce qu'il faut, c'est un effort soutenu jusqu'a la fin du siecle, II n'y a pas de technologie nouvelle sur laquelle compter, il n'y a pas de racourcis" ^/«

1/ PAO, Agriculture: Toward 2000 (LC 79/24), juillet 1979 (horizon 2000),

traduction libre.

2/ FAO, idem•

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