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Examen des politiques et des programmes de population en Afrique

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11111

NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

DiBtr* LIMITEE b ) 0 ^ ' u

E/CN.14/POP/129

8 novembre 1974 PRANCAIS

Original: ANGLAIS

!<=?

COMMISSION ECONOMIQUE POUR

Groupe d'experts sur les politiques nationales et lee programmes en mati§re de population en Afrique

Addis-Abeba (Ethiopie), 11-15 noverabre 1974

EXAMEN DES POLITIQUES ET DES PROGRAMMES DE POPULATION' EN AFRIQUE

I'- Introduction. _.■■■'. :

1* . Un groupe d'experts de la Commission de \e. population de- I1Organisation des Nations Unies a defini une politique dsmographique comrae "un ensemble de mesures et de programmes qui dbivent permettre d'atteindre des objectifs col—- leotifs, sociaux, demographiques, politiques et autres, en influant eur des param6.tres. de"mographiques critiques, comme 1'importance numerique et l^corois-r-

sement de la population, sa repartition geographique (nationale et ihternaticM

nale) etLses caracteristi^ues demographiques11. ■

2* Lo groupe dfexperts a par la suite affirme que "l'obj&ctif ties politiques dqmographdqu^s est, en fin de compte, d'ameliorer le bien-Stre general de la population" et qu'une politique demographique "doit fair© pe-rtie integrantede la politique ^lobale de developpement et avoir des liens explicites avec des . objectifs tels que ^amelioration de I'enseignement, le pleiri emploi et la rationaXisation du comportement procroateur", -■.'.'■

3. Aux fins du present document la politique domographique est definie corarae designant simplement lfattitude officielle du gouvernement ?. lfegard des ten dances- demographiques ou de la-situation d^mographiqiie existant dans un,paysB Con9ue da.ns ce sens, une. politique d&nograpliique peut interesser un aspect assez limite.de la situation ou avoir une portoe gen^rale, qui einbrasse la population dans son ensemble, sa. composition,, sa repartition' et son accroissement ainei que les composantes du mouvement de la population, a savoir ;la fScondite la mortalite et les migrations,: II convient de signaler que cette; poli-tique ou attitude

officielle peut ne pas avoir ete declaroe. Parfois: u» Etat peut prendre certaines mesures qui influent sur la dynamique des populations dfune maniSre ou d.?une autref sans qu*il y ait de declaration officielle a ce sujet* On peut aussi

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indiquer que'-l Expression "politique demographique" ne doit pas §tre considered comme synonyme.de limitation des naissances ou de planif ication "de la famille.

Une politique demographique, quelle soit ou non declaree. peut e*tre nataliste, malthusienne; ou neutre ou indifferente.

4* II ne fait pas de doute que la definition retenue pour le present document est au fond la me"me que celle qui a ete donnee par le groupe d'experts; a cet egard on peut faire remarquer que m§me si une politique ne permet pas toujours d'atteindre les buts poursuivis, rien nlempe*che pour autant qu'elle soit offi- ciellement adoptee.

5« L'elaboration d'attitudes officielles sur les coraposantes du mouvement de la population dans le cadre de la politique generale de developpement est un pheno- mSne relativement recent en Afrique. Cet etat de choses est surtout du au fait que la planification du developpement est elle me"me d'origine recente et qu'elle n'a commence a se generaliser qu'apres lfaccession des pays a 1'independance politique. Jffime lorsque la planification du developpement avail; demarre, les gouvernements etaient nombreux a ne pas estimer que le facteur population posait un probleme du point de vue du developpement general, Cette opinion s'explique par le fait que pendant lon^temps, nombre de gouvernements africains consider- raient que le chiffre de leur population etait peu eleve, le "probl£me demogra phique" etant envisage dans la seule perspective de la pression de la population sur la superficie totale, c'est-a-dire mesure a l'aide de la densite globale qui,

mgme a 1'heure actuelle, continue a e"tre tres faible dans bien des pays d'Afrique.

6. L'apparition de plans d'ensemble tenant compte des liens existant entre les differents; secteurs de l'^oonomie, cC egalement donne .lieu a des declarations sur les tendances damographique et s*ur leurs consequences pour la poursuite des

objectifs de developpement.> Si ces passages consacres a la population ont parfois

ete trfes complets &t trSs detailleSj abordant la dynamique des populations dans tous ses aspects, comme cela fut lW cas1 ciu Ghana et au Kenya, la plupart d'entre eux tendaient t n'en traiter que certains aspects, tels que 1'accroissement de

la population urbaine et parfois i»ac'croissement de la population totale. L'exa-

men des plans de developpement revile aussi que les plans plus recents contien- nent des indications plus detainees' sur les tendances demographiques et leur rapport avec le developpement econbmique et social que les plans plus anciens.

Ce phenomSne est particuliSrement manifesto dans des pays tels que I'Egypte, le Ghana, le Kenya, le Liberia, Madagascar, Maurice, la Republique-Unie de Tanzanie, la Tunisie, et bien d'autres encore,

7. Cette tendance est aussi confirmee par des declarations sur les questions

domographiques qui ont ete faites recemment par des presidents africains comme

MobutuSese Seko (ZaSre), Nyerere (Republique-Unie de Tanzanie) et Tolbert '

(Liberia). Dans ces declarations, les dirigeants africains se sont tous efforces

d'etablir un rapport entre l'idee de la "procreation consciente" et l!aptitute

a determiner I1importance numerique d'une famille, d'une part, et le dsvelop-

pement economique et 1'amelioration de la qualite de vie, dfautre part.

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8. Dans le present document on essaiera. de faire un bilan de quelques-uns de ces programmes et de ces politiques en Afrique, et d1analyser 1!application des politiques declarees et surtout des programmes ayant pour objet de donner effet a ces .politiques,

POLITIQUES RELATIVES A L'lMPORT&NCE NUMERIQUE DE IA POPUIATION

9» Les indices disponibles indiquent que dans de nombreux pays de UAfrique et surtout de l'Afrique tropicale, le gouvernement estime que le nombre d'habi- tants n!est pas assez eleve et manifeste done souvent le souhait de voir le chiffre de la population augmenter. Une attitude de ce genre est en generale

justifiee par les raisons suivantes: a) necessite de disposer d'une population

active plus nombreuse pour mettre en valeur des _'essources potentielles;

b) necessite d'elargir le marche interieur; c) niveau peu eleve de la densite

globale dans de nombreux pa.ys africains, comparativement aux apys,r de superficie egale, du monde developpe. Une autre idee qui. pour §tre virtuellement contenue dans les declarations des dirigeants africains sur les questions tiemographiques, n'est que rarement ouvertement exprimee, est la suivante: l'importance numerique de la population est en rapport direct avec le prestige dont jouit un pays, ou en d'autres termes, le prestige d'un pays et le respect que lui temoignent

d»autres pays, sont dfautant plus grands que le nombre d'habitants de ce pays

est eleve et vicce—versa,

10. Les passages suivants sur 1'importance numerique de la population qui sont

extraits de quelques plans africains de developpement, sont assez revelateurs de

l'attitude des gouvernements a cet egard. Dans le premier plan quinquennal de la Somalie (1963-I967) on relive: "On ne connatt pas le tevux d'accroissement de la

population. Le taux de natalite est probablement eleve, mais il est peu probable

que le taux de mortalxte soit tr§s bas en raison de l'insuffisance des services

sanitaires, d!ou il decoule que le taux d'accroissement naturel ne^peut Stre

eleve. Toutefols, le. taux de mortalito diminuera a la suite de 1'amelioration des services de sante prevue dans le plan, ce qui entralnera une augmentation du taux dJaccroissement de la population. Mais la Republique somalie n'est pas surpeuploe. Le nombre d'habitants etant relativement modeste sur un territoire assez etendu, les ressources naturelles etant appeloes, d'autre part, t gtre exploitees progressivement dr>ns le cadre du developpement economique, le pays ne risque pas d'avoir des problSmes demographiques dans un avenir immediat."

11. De m§me, il est declare dans le deuxidme plan quinquennal de l'Ethiopie (1963-I967): "Selon les estimations, au cours des cinq prochaines annees,

l!accroissement total de la population atteindra pre"s de 2 millions d'habitants et en 1974 le pays comptera 9 millions d'habitants de plus quTen 1954. Un accrois- sement si rapide est encourageant, du point de vue aussi bien de la population/

active disponible que de l»elargissement du marche interieur, d'autant plus que

I'Sthiopie est un pays dont la population est clairsemee".

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12. M&me au Ghana. pays qui posse"de maintenant 1'une des politique de*mogra- phiques les plus cbmpl&tes et le mieux definies de l'Afrique au sud du Sahara, on relive 1'affirmation suivante dans le plan pour les annees 1963r*97O:

L'accroissement demographique presence autant de possiuilitos que de problSraes.

S'il y a davantage de "bouches a nourrir, il y aura aussi a terme davantage de mains pour le travail* Un courant soutenu d'investlssements productifs suffisam- ment importants est necessaire pour renliser ces possibilites,, "Malgre les

reserves contenues dans ce passage, il n'y a pas de doute qufil preconise, aussj.

indirectemetit un taux eleye d'accroissement demographique- afin^ d^ugmenter 1!importance numerique de la population active disponible.

13* Lorsque l'on examine les consequences que les raisons avance"es ci-dessus pour justifier le desir d^ugmenter le nombre d'habitants peuvent avoir pour

le developpement a^ricole, on constate que les effets peuvent varier du tout au tant selon les conditions particulie'res a chacun des pays oonsideres. En ce qui .

concerne par exemple la densite. de la population, l'dlement le plus important pour le developpement est la densite par rapport a la superficie des terres arables* A cet egard; la situation telle qurelle se presente dans nombre de pays africains differe sensiblement de celle qui est determinee par la densite globale de la population. Par exemple, le Botswana dont la densite globale de la population est de 1'habitant r,u kilometre carre, accuse une densite de 339 habitants par kilom&tre carre de terre arable. En Ouganda par contre, ou l!on

comptait en 1969 33 habitants par kilometre carre, la densite par kilometre

carre de terre arable etait de 199 habitants* En ce qui concerne done 1?, densite globale, qui est la mesure la plus souvent connue et le plus souvent citee, la pression demographique etait moins forte au Botswana qufen Ouganda, mais la situation etait tout It fait differente quo.nd on 1' envisageait du point de vue de la densite par rapport a la superficie des terres arables, indice moins

connu, alors m§me qu!il revSte un plus grn.nd importance pour les pays agricoles, La situation apparatt sous un jour encore moins favorable, lorsque I1on sait que dans nombre de pays, les terres "arables" doivent faire l!obje,t dUnvestis- sements importants pour devenir reellement productifs. Dans bien des cas, il s'est revele que ces investissements consacres aux enf.rais, a l'irrigation, a 1'amelioration des semences, aux routes de desserte, constituent pour la plupart des pays afrioains une charge au~dessus de leurs moyens^

14- La situation du Botswana a fort bien ete exposee dans le plan de develop

pement national du pays pour 1970-1975 qui indique que "bien que le Botswana

soit par sa superficie un grand pays, il n'accuse aucun sous-peuplement marque .

au regard des ressources dont il dispose"P La situation.est analogue dans

d'ciutres pays tels que le Burundi, 1'Egypte. le Kenya, Maurice et le Rwanda,

voire me"me dans certaines parties de pays dont la situation generale en mn-tiSre

de densite par rapport a la superficie des terres arables est meilleure que celle

du Botswana» Compte tenu de ce qui precSde- il faut limiter autant que possible

le recours aux mesures globales de densite de la population pour determiner les

problgmes que la population peut poser aux pays d'Afrique* On peut faire valoir

qufau Botswana, la situation a evolue depuis le moment ou cette declaration

a ete faite, par suite de la decouverte de casements d1importance industrielle

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de minerai de fer et de diamants, dont 1'exploitation procurera les ressources financieres necessaires pour le developpement.. Jusqu'a un certain point cette affirmation est peut-gtre vraie, mais il faut aussi rappeler qu!il a fallu faire appel aux capitaux et au personnel etrangers pour exploiter ces gisements et que cette pratique, qui est aussi repandue dans d'autres pays de la regioni empSche cependant les pays de retirer tous les avantages possibles de Sexploi tation de leurs ressources.,

15o II sTy ajoute d'autres problemes qui freinent eux-aussi le developpement agrioule a-ccelere, surtout dans des conditions qui sont caracterisees par une population nombreuse et par un taux eleve d'acoroissement damographique. Au premier rang de ces problSmes connexes sont le regime foncier perime, la forte proportion des analphabStes, les fa9ons de culture primitives, 1'absence de routes de desserte, l'insuffisance des moyens de commercialisation des produits agricoles et surtout des denrees alimentaires, Da mediocrite de l'enseignement, qui incite les personnes. instruites, peu nombreuses, a quitter les.regions rurales, et l'insuffisance des services de santen

16, Tout autant d'erreurs peuvent Stre detectees dans I1idee selon laquelle certains pays d'Afrique doivent accrottre le nombre d'habitants pour disposer d'une main—d'oeuvre plus nombreuse afin de mettre en valeur des ressources.

potentielles* Cette opinion est souvent faussee par 1'existence dans de nombreux pays d'Afrique de taux de chOmatbe et de sous-emploi eleves, Mais mSme lorsque I1on dispose d*une main-d'oeuvre numeriquement suffisante, elle manque souvent de la formation necessaire, a supposer que le capital requis existe* II est bien entendu vrai que cet etat de choses est dH a d'autres probl£mes connexes et a.ux mesures adoptees pour les resoudre- mais 11.est tout aussi vrai que lFaccroissement du chiffre de la population ne provoquera pas automatiquement dans les pays africains une accelem.tion du rythme de developpementF a moins que lea conditions necessaires pour rendre la.population plus productive aient elles aussi ete reuniesr

17* S'eigissant de la population active, la formation constitue un facteuy important auquel il faut accorder une plus grande attention., II est indubitable que l*absence de formation et de qualification chez la main-d'oeuvre est un obstacle majeur qui entrave le developpement rapide de lfAfriquec S'il est peut-

€tre vrais que quelques pays pourraient se developper plus vite si leur popula tion active etait plus nombreuse. il n'en fcsu.t pas moins constater que les autres facteurs requis, c'est-a-dire les competences et le capital, ne sont pas toujours disponiblese Ainsi, de nombreux pays accusent un chOmare et un sous-emploi massifs, mais ils manquent egalement de personnel qualified Au cas ou certains pays avaient reellement besoin d'une main-d'oeuvre plus nombreusef la solution consisterait

peut-Stre a tirer meilleur parti de la main-droeuvre feminine dans le secteur

moderne0 Mais la aussi il se pose le problSme des qualifications suffisantes,

M§me dans le secteur agricole ou les pays africains font souvent appel a une

raain-d!oeuvre feminine nombreuse, des apports de competences et d'ou±ils appro-

pries permettraient sans aucun doute d'augmenter considerablement la productivite.

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18. Les, renseignements disponibles. du moins a present1', ne paraissent pas

confirmer: I'opinion selon laquelle la main-d'oeuvre serait numeriqtsement „, insuffisahte dans un pays africain. quel qu'il soit; faute de progrSs techni ques et d'autres reformes necessaires. pour le developpornent, accelere, rien ne justifie done a l!heure actuelle le desir d'accroltre la population active dans l'intere*t du developpement de l'Afrique.

19. rie*me dans un pays comme le Ghana, dont 1'industrie extractive et l'indus- trie du cacao etaient a un moment donne largement tributaires de travailleiirs migrants, cet etat de chosee etait, de toute evidence, du au fait que les ressortissants du pays ne voulaient pa.s occuper ces emplois et non pas a une penurie de main-d!oeuvre« A lrheure actuelle, la situation si Men entendu.

connu une certaine evolution*

20. Pour remedier a 1'etat actuel des chosesf il faut done modifier I'ensei-

Cnement de manie"re a doter la. population active (masculine et feminine) des

connaissances pratiques necessaires pour la rendre plus productive. Pour degager des moyens supplementaires, le cas echeant a partir des ressources dej?, dispo- nibles pour lfeffort de developpement, il faut aussi assurer une planifioation

judicieuse* La solution ne scurait resider dans un accroissement vertigineux des effootife de main-d»oeuvreo

21« En ce qui concerne la question de l:eTcpansion des marches pour les pro- duits africains, la situation est telle que quelques-uiis seulement des pays pourraient peut-Stre assurer 1'ecoulement de leurs produits fens les limites de

leur territoires, & supposer que la dimension du marche soit uniquement fonctioa du chiffre de la population- LlSme si les pays avaient les moyens et les ressour ces pour creer par exemple une Industrie siderurgique, la plupart d'entre eux seraient actuellement trop petits pour qu'une Industrie' de ce genre puisse y fonctionner dans des conditions de rentabilite suffisante. Pendant lon^temps encore, et quel que soit le taux d'accroissement demographique, ces industries resteront essentiellement tributaires de debouches exterieurs, ce qui souligne une fois de plus la necessite de developper la cooperation economique entre les pays africainso L'existence d'organitmes tels que lVUnion douaniSre. et dconomi- que de I'Afrique. centrale, 1'Organisation commune africnine: malgache et

mauricienne, la Communaute de l'Afrique orientale, et les efforts deployes. pour creer une communaute economique de l'Afrique de l'Ouest et d'autres groupements encore en Afrique, indiquent que cette necessite a ete reoonnue* Depuis long-

temps, on envisage en Afrique de l.'Ouest de creer une industrie siderurfilque

fondee sur les importants g'isements d.e minerals'de fer du Liberia, II est aussi

question de mettre en valeur, en commun, les vastes gisements de pierre calcaire

au Togo et de les utiliser dans une cimenterie qui couvrirait les besoins de la

plupart des pays de cette region, Cette action commune ouvrira sans aucun doute

une voie plus rationnelle a 1'exploitation des ressourOes abondantes de l'Afrique,

rendra possible la libre circulation de la main-dToeuvre excedentaire la ou il

en existe, et fournira des debouches suffisammejit vastes pour lamise en valeur

rationnelle de la plupart des ressources minerr.les de la regioru

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22. II convient de signaler que le pouvoir d:achat d'une population determine dans une trSs large mesure le marche d'un produit quelconque. Ce ppint n'est pas pris en consideration comme il faut par ceux qui tendent a etablir uii rap port uniquement entre 1•importance numerique de la population et la dimension . du marche d'un produit, et il est grand temps d'attacher a ce facteur l'impor-

tance qui lui est due.

III. POLITIQUES RELATIVES A LA REPARTITION DE LA POPULATION ET A L'URBANISATION

23. Le- population de nombreux;pays afrioains e; t fork inegalement repartie, trait qui a ete cause de vivos preoccupations pour les gbuvernements, Tre"s souvent, ces pays sont caracterises & la fois par 1'existence d'une multipli- cite de petits hameaux qui sont trop exigvs pour Stre dotes dans des conditions economiquement acceptables des equipemenJ. r.ecessaires, et par quelques grandes villes gui se revelent deja trop larges et ^rop difficiles h pourvoir en services collectifso Selon les renseignements disponibles, en i960 environ 16 p. 100 de la population ghaneenne, 19 p, 100 de la population liberienne et 43 P- 100 de

la population sierra-lsonienne vivaient dans des hameaux d'une dizaine de person-

nes ou moins. Dans ces conditions, il devicnt difficile de fournir 3. la popula

tion des services d'int5r§t social tels que 1'enseignement: la sante, le loge- ment, etc, m§me si les ressources requises sont disponibleso Des situations de ce genre sont souvent encore aggravees par la migration des populations rurales vers les quelques villes qui sont elles mGmes assez mal pourvues en services.

24. L'amelioration de la vie a la cr.mpagne comme moyen de lutter contre

l'exode rural excessif a fait 1'objet de differentes declaration de dirigeants

africains et de pro jets detailles dans les plans de developpement/mais les

resultats enregistres dans la pratique sont en general assex peu satisfaisants, et ceci pour differentes raisonsr dont la plus importance est I'insuffisance des ressources affectees aux programmes envisages^ Ce point fera 1'objet d'un examen plus approfondi au titre des programmes de population, Dsjis bien des cas cependant, on a insiste sur le Rlogan retour J^ ^a^terre sans fournir 1'appui determine qui est indispensable pour assurer le succes de ce slogan..

IV, POLITIQUES RELATIVES A LA MIGRATION INTERNATIONALE

25. Les migrations internationales franchissant les frontieres nationales etaient considerees pendant long-!:emp~ comtne un phenomSne irreversible dans de nombreuses parties de l:Afrique? tout d'a.bord parce qu:il etait quasiment impos sible de maitriser ces mouvements et c!.euxiememen"i;r paroe que les anciennes administrations coloniales enccurageaient et facilitaient les mouvements migra- toires dans les regions qui relevaient d'elles,, MSme dans les cas ou deux

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puissances coloniales differentes avaient la main haute eur deux pays limitro- phes, les courants migratoires franchissant la frontiSre etaient difficiles a limiter, parce que les fronti&res etaient le plus souvent artificielles et separaient les membres d!une m§me tribuet voire parfois cl'une meme families

Dans ces conditions, les migrations a travers la, frontie"re etaien'!; frequentes,"

jusqu!apr§s l'accession a l'independance, et surtout en Afrique de? 1'Ouest et en Afrique de l!Hst. Les migrants se deplacaient le plus souvent en quSte. d!un emploi, pour des raisons d'affaires et pour des raisons dfordre familial.et etablissaient souvent leur residence permanente dans les pays voisins* C'est ainsi que les elements non ghaneens en sont venus a constituer en i960 12 p.100 de la population totale du Ghana, les non-ressortissants 5 p, 100 de la popula tion ougandaise en I969 et les Strangers 10 p. 100 de la population liberienne en 1963, etc* Sauf dans quelques pays, la plupart de ces elements Strangers ou de ces non-ressortissants etaient des Africans, surtout quand il s'agissait de courants migratoires dfun pays vers ur. p?.ys limitrophe,,

26, Ces courants se sont poursuivis mSme aprSs l'independance, la plupart des gouvernements acceptant le statu quo et convenant mSme dans la plupart des cas que les etrangers etaient nacessaires paroe qufils occupaient une pla.ee predo- minante dans certcines categories d'emplois et que des mesures extrSmes

auraient perturb© l'activite de certaines branches economiques qui revetaient une trSs grande importance pour l!economi3 des pays en question. Au Ghana par exemple;, 20 p. 100 de la population active consistaient en Strangers venant surtout du Togo et de la Kaute-Volta (industrie du cacao), ou de la seule Haute-Volta (mines et industrie des services). De mSme, au Liberia et en

Sierra Leone, la plupart des pScheurs etaient Ghaneens.

27r II y a peu de temps, de nombreux gouvernements africains ont cependant change dro,ttitude a I'e^&rd de l'emploi de non-ressortissant dans certains secteurs d'activite economique et, partant, de la libre circulation des person- nes franchisse,nt les frontiferes* Ce changement a eto provoque par des raisons economiques, et parfois politiques. Ainsi ont ete adoptees des mesures visant a interdire a des non-ressortisseints I'cctivite dans certaines entreprises Economiques et a mieux concentrer le pouvoir economique entre les mains des ressortissants. Des mesures de ce cenre ont ete adoptees au Ghana- rtu Nigeria, au ZaSre, en Ougande. surtout a l'encontre des Asiatiques) et au Kenya7 Parfois, comme au Ghana en 1969, ces mesures etaient imposees par 1'expansion du ch8ma£>e.

Dans quelques cas, 1'adoption de ces mesures a abouti I 1'expulsion forcee d'un grand nombre de non-ressortissants. Des incidents de ce genre se sont produits, ces dernieTes annees, au Ghana, au ZaSre et en Ous?,nda (Asiatiques),

28, II n»est peut-gtre pas sans intergt d'examiner les effets a Ion- terme de

ces mesures et d'envisager aussi d»autres methodes d'aborder les problemes

fondamentaux que ces mesures visent a resoudre, compte tenu, Men entendu. de

la souveramete des gouvernements. II sera peut-gtre aussi bon d'eae\mir>er'les

effets qu'une cooperation economique plus etroite pourrait avoir sur ces mesures

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Par le passe, certains pays avaient essaye do limiter les migrations interna- tionales, en n'autorisant que l!entree de personnes possedant le*s competences

recherchees dans le pays d'accueil. Faute de moyens de surveiller les frontiSres

existantes et de proceder a des verifications statistiques et autres dans le cas de personnes traversant clandestinement la frontiere sous le pretexte de rendre visite a des parents, ou de personnes qui la franchissaient a un poste de frontiSre officiel, ces mesures n!ont pas donne de resultats tres satisfai- sants. Est-il possible d'ameliorer la situation suffisamment pour qu'il devien- ne plus facile a" 1'avenir d'aborder ce probl§me dans cette optique ?*

29. Les migrations d'ouvriers venant du Botswana, du Malawi, du Lesotho et du Souaziland qui travaillent dans les mines d'Afrique du Sud constituent des mouvements internationaux d!un autre genre qui existent depuis de longues annees et qui pourraient se poursuivre pendent une certaine periode de temps encore. Selon les estimations ces ouvriers se repartissaxent comme suit on 1972: Botswana - 2000$, Malawi - 131 000; Lesotho - 123 000; Souaziland - 10 000; Mozambique - 122 000. Ces deplacements pourraient-ils §tre suspendus dans un proche avenir et dans quelles conditions ? Et si le gouvernement sud- afrxcain decidait pour une raison ou une autre de mettre fin a ces mouvements, quelles en seraient les consequences pour les pays interesses ? Pour quelles raison le gouvernement sud-africain pourrait-il mettre fin a cette immigra-tion ? En fait il a ete annonce recemment que le gouvernement malawien se propose de mettre un terme a ces migrations de ces citoyens vers 1'Afrique du Sud, par suite des troubles qui viennent de s!y produire, Quels pourraient e*tre les effets probables de cette decision sur la situation du travail en Malawi et en Afrique du Sud ?,

30. La secheresse dont quelques pays de la region sont les victimes- a elle aussi provoque des immigrations dans certaines parties du continent et surtout en

Afrique de l^uest. L'un des courants migratoires observes est oelui de la population nornade qui se dirige du Niger vers le Nigeria septentrional. Si l!pn apportait une solution aux probl§mes fondamentp.ux qui sont a 1'origine de la sopheresse, en assurant par exemple 1'approvisionnement continu en eau des populations .touchees, on arre*terait par la mSme ces mouvements de popula tion en Afrique, De m§me, l'eradication de certains parasites, comme le thrips en Afrique de 1'Quest et la mouche tse-tse, pourrait rendre habitable certaines regions,

31« Les mouvements de refu^ies franchissant les fronti&res nationales constitue un autre problSme qui preoccupe quelques gouvernements. Selon le troisiSme plan

quinquennal de ddveloppement de ll0uganda (1971/72 - 1975/76), le gouvernement

ougandais donne refuge a environ 175 000 personnes venant des pays voisins;

ainsi, le gouvernement, a,gissant avec le concours du Haut Commissariat des Nations Unies pour les refugies, a dft prendre des dispositions temporaires pour les installer jusqu'a ce que "la situation politique et sociale dans les pays dfou proviennent les refugies se soit suffisamment calmee et que lron puisse alors s*attendre que les refugies retournent dans leur pays

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Des problSmes analogues se presentent aussi dans la Republicfue-ynie de Tanzanie et en Zambie, pays qui, par suite de la situation politique existant dans ■ certains' territoires voisins,ont dfl venir en aide a un certain nombre de refugies* II se pose la question de savoir si ces personnes vont jamais

retourner dans leur pays d'origine, me"me apr^s que la situation yaura change et, au cas ou elles ne voiidraient pas rentrer, quels problSmes en decouleraient pour les pays d'accueil* II ressort de la declaration rece*nte d!un groupe de refugies angolais se tr'ouvantau Botswana et indiquant qu'il voudraient rester au Botswana quels que soient les changements qui puissent avoir lieu en Angola, que des refugies installes dans d'autres pays pourraient agir de la m§me facon, ce qui oblige les pays d^accueil et le Haut Commissariat a~ sH'hterroger sur - la marche a suivre pour faire face a une situation de ce genre.

32-. Jusqufa present, Immigration d'Afrique vers des pays en dehors de la region pouvait Stre co'nsid^ree comme negligeable, sauf-en ce qui concerne les mouvements migratoires de personnes en que*te d'un emploi qui se dirigeaient

d!un pays d*Afrique du Nord (surtout Tunisie, Maroc et Algerie) vers I'Europe

et en premier lieu la France* Selon les chiffres disponibles on peut estimer qu!en 1973 environ 700,000 ressortissants de ces trois pays travaillaient en Prance, ou ils occupaient surtout des emplois non qualifies. Dans ce cas aussi on peut poser les m@mes'questions que celles qui ont ete soulevees au sujet de la migration de travailleurs vers l'Afrique du Sud.

33* Compte tenu des migrations de personnes en qu§te d'emploi de certains ' pays d'Afrique australe vers 1'Afrique du Sud et de plusieurs pays d'Afrique du Nord verc lrEurope et surtout la Prance, ou ils travaillent parfois dans des conditions avilissantes, et eu egard au taux eleve de chSmage dans les pays d!origine de ces migrations, on peut s'interroger sur le bien-fonde de l*affir- mation selon laquelle 1^accroissement de la population des pays africains est necessaire pour fournir la main-d'oeuvre pouvant gtre employee dans la.mise en va,leur des ressources potentielles de la region, II conviendra peut-§tre de rechercher urie reponse & certaines des questions soulevees dans cette section et examiner par ailleurs les repercussions que ces reponses peuvent avoir pour 1 I1elaboration de politiques demographiques dans les pays de la region.

V. POLITIQUES RELATIVES A L'ACCROISSEIENT DEMOGRAPHIQUE

34o Selon les indices disponibles, la plupart des pays d'Afrique sont a present satisfaits de leur taux d'accroissement domographique ou souhaitent qufil aug- mente. La raison principale en est que le nombre total dfhe,bita.nts de ces pays

est juge insuffisanto Le plus souvent, l'importance numerique de la population

est uniquement evaluee a lfaide de la densite globale par kilometre carre de ' superficie totale^ Cette attitude en matie're d'accroissement demographique

s'explique aussi par, I1existence, dans des pays tels que le Gabon, la Republique centra/fricaine et la Republique-Unie du Cameroun, de phenomSnes. d!infertilite

et de fertilite inferieure a la normcile, qui tendent a abaisser le niveau de

fecondite par rapport a celui des a,utres pr.ys de la region. Ces pays visent

(11)

E/CN.14/P0P/129

Pa^e 11

done a relever le niveau de fecondite et, partant. le taux d'accroissement de la population-, Dans des pays tels que le Gabon, on a entreprirs des |tudes pour rechercher la cause de l!infertilite et pour y remedier, si cela est possible« Certains des pays ont done adopte une attitude nataliste. Le Gabon par exemple est le seul pays -de la region ou la possession de moyens anticon- ceptionnels est a present punie par la loin La Kepublique-Unie du Cameroun est un autre pays ayant adopte une attitude nataliste; selon les declarations offi.cielles la population qui est actuellement de 6 millions d'habitants environ, devra atteindre 10 millions hommes, avant que des mesur'es ne soient prises pour ralentir le taux d'aocroissement demographivque,

35-» A ce jour, sept pays seulement ont adoptee officiellement une politique visant a abaisser le niveau de fecondite et six de ces pays ont lance des programmes na-tionaux de planification familiale ?our aider a" obtenir la reduction souhaitee de la fecondite et comme moyen d'amejLiorer le niveau' de vie de la population. II sfagit des pays suivants; Botswana, Egyptef Ghana, Kenya, Maurice, Maroc et Tunisie,

36. Dans quelques pays des declarations "officielles faisant partie du plan de developpement national revSlfen* une certaine preoccupation au sujet du taux d'accroissement demogr^phique, et de ses repercussions pour les efforts de developpement national preoccupation qui est. particulie"rement manifeste dans les plans concernant les moyens d'enselgnement et les services de sante destines a la population et les questions d'emploi. En depit de cette preoc cupation, ces gouvernement.s nfont pas adopte de politique demographique propre- ment dite ni declare qu'il y a lieu de raduire la dimension des families ou le "taux d'accroissement demography que.

37» D'autres pays se desinteressent des .politiques dsSmo^raphiques en tant que telles, leur plan de developpement ne contenant aucune disposition ou reference a ce sujet, Ces dernie"res annees, des dirigeants africains tels que le President Nyerere de Tanzanie, le President Tolbert du Liberia et le President Mobutu Sese Seko du Za2re, se sont prononces en fe-veur de la dimension souhaitable de la famille et de la procreation consciente. Paites dans des pays qui ne possSdent pas encore de programme officiel de planification familiale, ces declarations peuvent @tre revelatrices de Involution de l*attitude officielle en matiere de population^

38. II nTest peut-gtre pas sans inter§t drexaminer l'assise des attitudes

actuelles a l'egard de 1'accroissement demographique dans la region, et ce faisant il faut s'interesser au.niveau, actuellement oleve, du taux de morta- lite et surtout du taux de mortalite infantile dans de nombreux pays qx& aspi-

rent a relever le taux d'eccroissement demographique, bien que ce taux y soit,

malgre le niveau eleve de la mortalite, souvent superieur a 2 p« 100. Par suite de 1'amelioration des Equipement sanitaires, le, mortalite qui flechit dSs

maintenant dans ces pays, regressera encore davantage et il ne faut done pas

oublier les consequences qui en decouleront pour l!accroissement demographique.

(12)

E/CNa4/POP/l29 '

Page 12

VII. POLITIQUE RELATIVES A IA MORTALITE

39» Dans leurs plans de developpement et dans leurs declarations officielles, tous les gouverneraents-se montrent'trSs preoccupes par la persistance en

Afrique de tame de mortalite relativement Sieves; Lee plans Dirt touspour objeotif special la reductioii.de la mortalite chez les nourissons et les enfants.en basr. £ge, et prevoient le plus souvent des mesures de lutte contre la malnutritionf lee maladies contagieuses et le paludisme chez les enfants.

40* De toute evidence, aucun gouvernement tie s'engagera dans une voie autre que celle de la. reduction du taux de mortality, encore eleve*, et du rele"ve- ment de I'espe'rance de vie. Par ailleurs, tant que le niveau eleve de la mortalite chez les nourissons et les enfants n'aura pas ete abaisse dans certaines regions rurales de lfAfrique au sud &x Sahara, les gouvernements eprouveront des difficultes a convaincre beaucoup de personnes de l'interSt de la planific^-tion de la famille. Les parents voudront e^voir 1'assurance, que s'ils suivent la recommandation d'avoir moins dfenfants, ceux-ci survivront dans leur majorite.

41- Le Plan dfaction mondial de la population, tel qu!il a ete adopte a la Conference mondiale de la population, sonligne qu!il faut d^doubler d'efforts pour reduire les niveaux de mortalite et augmenter l!esperance de vie. En fait, les objeotifs recommand^s constituent pour les gouvernements un defi, en ce- qui concern© 1finfrastructure sanitaire necessaire pour les atteindre* Or, il s!s.git d':un defi qu!il faudrait relever, Des ev^nements r^cents ont demontre qu'il faut s'employer plus activement dans bien des regions a prevenir I1appari tion periodique de famines dues a la secheresse et a require au minimum leurs effets sur la population. Les efforts de*ployes dans ce sens contribueront aussi a reduire la mortalite. Cette tendance se poursuivra bien entendu, ^juais a des degres divers selon les pays, en fonotion du niveau actuel de la mortalite et des moyens .mis en oeuvre pour le reduire, -

VI. LEB PROGRAMMES DE POPUIATION - REALISATION, PROBLEICES ET INSUPPISANCES a) Programmes officiels de planification de Iv, famille

42. A ce jour, sept pays de la region afrit^ine ont adopts officiellement une

politique visant a reduire le to-ux d!s,ccroissement de"mographique. II s'agit des

pays suivants : Botswana, Egypte, Ghana, Kenya, Maroc, Maurice et Tunisie,

Tous ces pays ont aussi cree des programmes nationaux de planification de la

famille pour contribuer a la poursuite de cet objectif, C!est en Tunisie qufa

ete lance en I964, le premier programme suivi de prSs par 1'Egypte (1965),

Tfeiurice (1965), le Iferoc (1965), le Kenya. (1966), le Ghana (I969) et finalement

le Botswana (1971). En outre le Nigeria t. une "politique demographique qualita

tive" qui vise & inserer les divers programmes benevoles de planification

familiale en un programme global de sante publique et de protection sociale

pour le pays. Par ailleurs cette politique se propose d'aider la population

(13)

Page 13

3. avoir "acce"s aux moyens et services ^information qui lui permettront de choisir librement le nombre des enf-ants et d'assurer I'espacement des nais- sances". On ignore cependant si cette politique est applique, et dans l'affir-.

matiye, par.quels moyens. Cependant, les serviced prives de pla-nification familiale continuent de fonotionners-u Nigeria, . ■•"!. ■■•="'

43« Sur les sept programmes nationaux de planificatidn familiale existant

en Afrique, quatre (a savoir oevx qui exipterit en Egypte, au Maroc, a Maurice et en Tunisie), comportent des objectifs concrete pour la reduction de la

fecondite. Le programme egyptien par etxemple vise a reduire le taux brut de

natalite de 1 pt 1000 par an-, pendant une periode de disc ans (les annees 70)}

a Maurice, il s'agit de faire tomber le taux brut de natalite de. 30 p- 1000 ' ' \

& 20 PtlOOO en 1975. quant au Maroc, le taux brut de natalite doit y passer de 50 p^ 1000 en -1968 a. 45 p, 1Q00 en 1972 et a 35 p. 1000 en 1985, alors que le programme tunisien a pour objet de reduire le taux brut de n~talit£ d©"43 p,';;

1000 en 1968 a 34'p.' 1000 en.1975. Le programme...ghah'een contient des '^bjectifs ':' annuelB pour le nombre tie'personnes acceptant la planification. familiale. Au Botswana et-au Kenya par con-t;re, ,les programmes ont pour o.bjeprfcif general _ "

d'am^liorer l'etat de sante de.la population et dq reduire,,le'taux de nataliter sans que des cniffres conorets ne soient indiques. ■ ,; '

44« II convient peut-Stre de s'interroger sur l'opportuhite de fixer des objectifs concrets dans les programmes, Un objectif offre aux services charges d'appliquer le programme un meilleur moyen d!evaluer leurs efforts-, a condition bien entendu que 1'objectif soft fonde sur les doniiee.s sures et qu'il ne procSde pas d»un simple voeu. A cet egard, de nombreux pays d'Afrique ne sont pas en mesure d»arrgter des objectifs dece genre, parce qu'ils iie connaissent pas les

faits. Souvent les taux demographiques'sont calcules I partir d'estima-tions qui, dans certains cas, sont etablies a partir de repartitions' par age pen dignes de confiance. Parmi les pajrs mentionnes^ Haurie^ et la Tunisie sont seuls a disposer de registres complets des naissancesi alors que l'E^ypte a un;syst&me presque complet. La.-mani§re dont l-'objectif marocai^ a ete formule, indique clairement quUl persistait dans le pays certains doutes sur le-taux brut de natalite" en 1968. Un moyen de lever, cet obstacle consisterait peut-Stre ?> fixer un objectif

pour le nombre d'acceptations 5. obtenir au cours d'une certaine p^riode de temps- Mais mSme dans cette hypothese, il faut se demander si l'objectif pour la popula- tion visee est defini selon les moyens du programme, en fonction de l'aptitude a offri-r des services, ou represente un simple souhait. Dens cet ordre d'idees, il faut rappeler qu'en Afrique l'extension des services de planification familiale depend dans, une large mesure, a supposer que la motivation existe, du develop^

pement des-services de sante. Selon les renseignements clisponibles le taux

d»expansion est trSs. lent, Mais m^rne en; 1 ^b^^ed'objectifs concrets, 1'evalua- tion des efforts deploys res^e possible^t«t- Ifes. serviced appHquant He programme peuvent de-fterminer si leur action co'ntribue "au flechissement des taux de natality

et dans quelle mesure.

(14)

E/CNo14/P0P/l29

Page 14

45. D!une maniere generals -on estime dans les pays d'Afrique que les

programmes ou services de planification familiale, la qu ils existent, doivent faire p&rtie des fonctions normales .des services de saute (surtout des services

d'hygi&ne maternelle et infantile) et tous les1 programmes nationaux dans lei region sont conforraes a cette nonne. Sn fait, dans la plupart des pays de la regionj il s'agit la du seul raoyen d'appliquer avec succes un programme^ ,„

1! opinion, publique.. <§tant tres divisee but .1' opportunity de ces programmes.':....

46* La prestation de services -de planificatidn familiale se .heurte en Afrique

a l!ins\iffisance generale de I1 infrastructure et fie personnel dans^ les pays de

la i-^gionn Bien que lfon fasse appel au?c services de medecins, l'application . de la plupart des programmes repose essentieliement sur le concours du personnel para-medical, et surtout des sages-femmes et infirmi§reB.B II er est particuliSre' ment ainsi au Ghana* Les medecins jouent un r81e important dans les programmes egyptien et ma.rocai.no En ce qui concerne 1 * infrastructure, le nombre^ d'hopitaux . et dispensaires participant au programme; etait de 3030 en Egypte, de 250 au ■ . ,

Kenyaj de 313 en Tunisie, de 231 au Ghana, de 94 ^ Ha,urice et de 168 au Maroc en 1972 (voir tableau ci-dessous). En outre le Kenya et la .Tunisie on fait ■

appel a des services mobiles pour assurer ces-services dans, les zones rurales.

Tableau le Personnel et equipemehts specifiquemeht affec1;:es aux services de planification familiale dans les pays afficains possedant un : programme national" ■

Pays

Ghana - ■, Kenya Tunisie Egypte -, Maurice Maroc

Source :

Categories Medecins

■■: : 60

75 *

3800 : ' . 8 ■■ ■

: ;589

Sages-.

fenimes

61

■; '' —

^-40 5800 '

47

de personnel : Infir- . .miSres

34 ■■■ ■ 30 : 60

7859

14

Consei.1 de; .la*pQpula~tion? Reporis

Bivwrs

, ■

■ 64

. ■: : -

■■ 50

;-: 1800

■^394 -.

*•

Hopitaux et

dispensaires

- " 131

250;: ■■

313 -■

3030- '■--.■ -94-- ■■

' 168 :

Unites mobiles

- •*

14

_ .

oh ^opulavtion/pamily, Planning,

No. 2, septembre

(15)

E/CNU4/POP/129

Page 15

47« Les programmes offreirt toute la gamme des method.es usuelriLes de contracep tion, don't la pillule et les DIU sont les plus couramnent employes* Le tableau 2 revSle les tendances en ce qui concerne la preference donnee aux differentes methodes proposees dans les pays consideres,. La Tunisie est le seul pays ou la sterilisation et l'avortement servent de complement aux methodes usuelles de regulation de la feconditec La Tunisie est aussi le seul pays africain ou l'avortement pour des raisons sociales et economiques soit uutorise.

Tableau 2« Nombre d^acceptation de services de planification familiale (en

milliers.de personnes) par methode et par anne*e dtaoceptation

dans les pays africains ayant un programme de planification familiale

Pays et annee

Ghana

1969

1970

1971

1969 a 1971

Eenga 1968

1967 1969

1970 1971 ■

1967 a. 1971

Maurice

1967

1968 1969 1970

1971

1964 & 1971

Maroc 1968

1967 1969

1970

19711966 a 1971

Ensemble des methodes

2.6 22.7

8.3

■ 33»6

u

26O4 9.5

30.9 41

u

ll»55

8«69*1 * 9*8 10,0 59-7

10«3

5o5

■ 20o2 23-8

27.5

92.8

T^TTT

2B0 - 2n8 4.6 9.4

11

15^5

3-7

.

18.1 10

59

o<?

"0.7

1-5 0o2 0.3 3.9

5.1

8*5

ruo 9.8

47-5 7.T

Gontraceptifs

■ oraux

0.3 8,62.7 11.6

0

4-9

8.8 10,3 27

51

6,1 4^8

8=9 7*9 39o"6

7a

0 0 9,2 140 17.9 41.4

Sterili-

■ - tion' * '

0 'L 0 0 0

" 0 0 .

'■0

0 0 0

0'

0 0 0.0 0«0 ono

0 0 0 0 0 0

Autres methodes

0.3 ? 2O8 9.4

12.5

u

0.9 2.1 .- 2.5

4

6.0

6.3

5.7

6.4

3.9 34.0

0.4 I08

'1.8

1.0 3*3

7.7

(16)

S/CN.14/P0P/129

Page 16

Tableau 2 (suite)

Pays et

annee

Tunisie 1968

1967 1969

1970

1964 a 1971 1971

Source : Voir

Ensemble des methodes

12O8 ■ 20.4

16-3

25-2

u u

tableau 1.

, -9.7

. 9«3

9.6 8.7

12.4 75.7

Contraceptifs

oraux

0«6 ; , 4-8

7.9 10.0 11.8

35-7

Sterili sation

0.71*6

2.5 2.5

2.3 11.1

, Autres metnodes

: 1.6 3.2 4.5 5-0 5.4 "

u

48. Le prix des services de contraception que doivent payer les personnes acceptant la contraception varie considerablement d»un pays de la region a un autre* En exemple. en 1971f l'insertion d(un appareil intra-uterin se faisait gratuitement en Egypte et en Tunisie. alors qu'elle coutait 0,98 dollar au Ghana et 0«90 dollar & Maurice. D»autre part la pillule etait delivree gratuitement en Tunisie alors qurelle coHtait 0o12 dollar par cycle en Egypte, 0,20 dollar au Ghana et entre 0f10 et 0,47 dollar a Maurice. On trouvera au tableau 3 le prix que les differentes me"thodes sont payes dans divers pays. Contrairement a la

prati<iue suivie en Asie, aucun programme africain ne propose des mesures speciales

d?encouragement aux personnes acceptant la planification familiale.

Tableau 3: Prix paye par les personnes acceptant la planification familiale

par service (1970-1971)

-■ ■ - II II. —_

Pays

Egypte Ghana Maurice - Tunisie

Source: Voir

DID-

Gratuit

0.98

0.9 Gratuit tableau 1.

Type de service

Contraceptifs oraux par cycle

0.12 0.20

oao—0.47

Gratuit

■?

et prix (en dolla

Sterilisation

Gratuit

Gratuit

rs)

Condoms

0.10

(17)

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Paue 17

49. II paralt y avoir une difference considerable entre le tarif que les programmes natioilaux appliquent pour les divers accessoircs anticonccptionnels et les prix de ces me*mes services sur le marche litre. Par exemple, au Ghana le prix de la "pillule" pour un cycle mensuel est de de ix fois et demie a trois fois superieur a celui qui est applique par le programme. Quant au tube de comprimes effervescents la difference entre le prix de marche et le tarif applique au titre du programme est de 4 a 1, et elle se situe pour la

pochette de 3 preservatifs entre 3 & 1 et 5 a 1# Cela veut dire que les services assures au titre de oe programme font I16bjet d'une subvention substantielle,^

que les produits proposes sur le marche sont vendus avec des benefices excessifs, ou que les droits a 1'importation qui les frappent sont trop Sieves, A^oet egard, il serait bon que l'Etat pacenne toutes mesures utiles pour que la difference entre le tarif applique au titre du programme officiel et le prix du marche

(au moins pour les nioyens l.es plus simples et lee plus courants comme les -

poudres ou comprimes effervescents et les preservatifs) ne soit pas trop grande, sinon la population des zones rurales qui n'a acces qu'aux preservatifs et' & des

accessoires similaires continuera a §tre desavantagee•

50. Le montant annuel des credits consacres aux programmes ;de planification familiale, qui sont inscrits dans le budget de l!Etat, varie de pays a pays.

Dans tous les pays, une proportion importante des depenses relatives au

programme est prise en charge par. des organismes internationaux, gouvernementaux et non gouvernementaux. Selon les estimations, l'assistance Internationale aux

programmes de. planification familiale en Afrique s'est elevee a 16,7 millions

de dollars en 1971 et a 11 millions de dollars en 1972. Les'renseignements

disponibles indiquent que les organisations internationales sont tres nombreuses a apporter leur appui aux programmes de planification familiale en Afrique, Les plus importantes en sont le Funds des Nations Unies pour les activates en

mature de population, la Banque Internationale pour la reconstruction et le

developpement, l'Agency for International Development (Etat-Unis d'Amerique),

1'Agenoe suedoise de developpement international, lfAge nee danoise de de.velop- pement international, la Pondation Ford, la Fondation Rockefeller, le Conseil de la population, la Federation internationale pour le planning familial,

World Neighbours. Church World Service, the Unitarian International Assistance, le Fonds Pathfinder et Oxfam.

51. En 1973, les depenses annuelles de planification familiale par habitant se sont elevees en Tunisie a 5,2 cents des Etats Unis en ce qui concerne les ressources d!origine publique et,|. 30 cents pour l'ensemble des ressources; dans d'autres pays les chiffres correspondants ont ete: Ilaroc (1972) 2.2 cents pour,

les fonds d'origine publique; Ghana (1972) 4 cents et; 7 cehtsj' liaurice (1972)

81 cents et 107 cents pour les fonds publics et 1'ensemble des ressources, respectivement.

52. La plupart des programmes de planification familiale ont pour assise le ministSre de la sante, alors qu!au Ghana, le programme releve du ministe"re de la planification economique. II y a eu des controverses a,u sujet de la question de savoir lequel des deux minist^res aura la responsabilite principale du program me. La decision determinant l'organisme public qui sera, charge du programme

(18)

/CN.14/P0P/129

18

variera d'un peysa l'autre, mais quelque soit le ministere retenu, le succes du programme deperrlra incontestablement de la participation dfun nombre aussi eleve que possible de services publicsr dont, au premie.- chefj les ministeres de la:planification: de la santG; dc I1information, de l{oduoation nationale*

du developpement rural; de 1'organisation des travailleurs, etc

VII. RESULTATS A LrACTF ' DES PROGRAMMES NATIONAUX DE PIANIFICATION PAMILIALE

53« Selon les renseignements disponibles, certains progr&s oht ete aooomplis

dans les differents pays, en ce qui concerne le nombre de persoiines acceptant la planification fp-miliale* Pour l!ensemble- des methodeB,le chiffre des accep tations est passe en Egypte de, 145 000 en 1969 & 1 004 000 en 1^71, au Ghana.

de 2 600 a 33 000, a Maurice de 8 600 a 59 700, au Ilaroc de 21 000..a ^3 000, au Kenya' de 26 000 a 41 000 et en Tunisie de 20 000 a 31 000. Les tableaux 4 et 5 ci-desstrus indiquent la proportion des femmes de 15 a 44 ans a'yarit eu recours au titre des differents programmes aux contraceptifs entre 1969 et 1973,

u_J.8 Pourcenta^e des femmes mariees de 15 a 44 ans employant des

contraceptifs dans certains pays d'Afrique

A n. n e e

Pays -*_— ^—^^

1969 1970 1971 1972 1973

10.0 8.0" 9.0 11.0a 20.7

Ghana _ 2no -

1,0 1.0 "2.2 ' -

Faurice - _ 2C 0 21.2^ -■

haroc' l«0 1.0 ... 3.0 . 4lo"-;" 5,6

^nisie 8n2 10.0 ..12.0 ■ 6.$*. . 6,4.

Source : Banque internationale pour la reconstruction et le developpement.

Staff Report, Population policies and economic development ' ■ aa Estimations etablies a partir des chiffres disponibles,- qui, he comprennent

par toutes les methodes. - , • ; ■. , ;

b* Programme seulement.

(19)

e/cn. 14/POP/129

Page 19

Tableau 5, Proportion des femmes de 15 a 44 ans acceptant les services offerts au -titre des programmes de planification familiale (I968-I972) (pour 1000 femmes)

Source

Pays

Ghana

Maurice ... ,.

Maroc Tunisie

Voir tableau 4

1968

54,2 3*0

,16.7

Ann

1969

1.4 50o0 20*0

6.3

e e

1970

4,2 57.6 • 23»0

7.4-

1971

56.5 11-4

8,1 27.O

1972

15.2 44.6

6.1. .

28.29'

a/ r compris les acceptations de services fournis au titre du programme

■ international- de planification familiale post-partum,

54* En^ce qui concerne la reduction de la fecondite, certains indices revSlent que les ,aux de natalite ont. quelque peu flechi en Tunisie, & Maurice, en Erypte et+au Maroc, Bien qu*il soit evidemment difficile d'attribuer cette redaction enUSrement a ^existence de programmes de planification familiale dans ces pays, il se peut que les programmes y aient contribu^.-sur^out a Maurice et en Tunisie

12 P- : ** ^ P. 100 entre 1963 et I968e On es^ime quen

T, rJl' I ? r.eduotl°n Peuvent §tre attribues au changement de

fecondite matnmoniale alors que la contribution de ce-facteur est plus

w lr>TiCe' Xl faut aussi raPPe^r que la contribution de la contra

tion au flechissement des taux de natalite est la resultante de ^application la fSuT" of-ficiels *\ *e 1- P-tique individuelle de la planificaUon de

des^rograaraeB^de

(20)

E/CM.U/POP/129

Pace 20

d1infrastructure sanitaire ou de servioes de sante^ordinaires, il est difficile de commencer a y offrir dee services de planification familiale, Dans hombre de pays- cette situation risque de persister pendant long^emps encore, cUi fait m mSme qu'elle est des maintenant tre"s critique. Par exemple, dans un pays comme I'Ethiopie, les services de sante ne sont a la portee que de 20 p. 100 de la population, dont la majeure partie vit dans les deux grandes villes du pays.

Cela ne veut pas dire qu'il faille abandonner le principe ae 1'inclusion de la planification familiale dans les fonctions des services de sante ordinaires, Cette: conception finira par s'imposer dans les conditions africaines et gagner la confiance de la population,

56* Le taux eleve d'analphabetisme constitue dans de nombreux pays un autre obstacle a lfexpansion des programmes de planification familiale. Les observa tions faites dans d'autres pays indiquent que 1'instruction ne contribue pas seulement a relever l'Sge au mariage, mais aide aussi l'individu a reconnaStre l'inter&t qu'il y a former une petite familie.

57" La position inferieure que le. femme occupe actuellement dans la societe explique aussi en partie que l'homme et la femme ne comprennent pas que la planification familiale, est necessaire et qu!il y a lieu de la pratiquer. A cet egard aussi, 1'experience demontre que 1'amelioration du niveau de vie et le rel&vement de la condition sociale de la femme, gr&ce a lfinstruction et a I'exercice d!un emploi en dehors du foyer et surtout dans le secteur moderne de l'economie ont provoque une baisse du niveau de fecondite.

58« La persistance dans une grande partie de l*Afrique rurale de taux de raortalito infantile eleves fait egalement obstacle a l!adoption de la planifi- cationh familiale, Dans ces conditions, il est difficile d*amener l'individu a

■ ne pas e-voir trop d'enfants, car- il nfest pas sur que ceux, qu'il a deja, sur- vivront.

59" Le soucides parents d'assurer leur securite sociale dans leur vieillesse est un autre facteur qui rend difficile 1'acceptation de la norme de la petite . famille™ La necessite d1avoir de la ms,in-d!oeuvre pour leur ferme et de disposer d-un soutien economique pour la vieillesse, est une autre raisoh pour laquelle, a la campagne, les pSres souhaitent beaucoup d'enfants. Ce problSme pourrait 6tre resolu si des systSmes de securite sociale existaient dans les regions rurales de l'Afrique, ce qui nfest cependant pas le oas? et l'individu est done oblige d*avoir recours a la securite sociale de type ancien pour s'assurer un moyen d'existence dans sa vieillesse.

60. On parle beaucoup de modernisation, mais les regions rurales du continent

continuent, dans leur plupart, a ne pas §tre touchees par les innovations. Comme par le passej 1'instruction n'est a la portee que de quelques personnes, alors

que les conditions de vie de la masse sont trSs mauvaises. Ainsi on ne peut gue"re '

s'attendre que la. population modifie ses valeurs sociales et cultures tradition- nelles. Ces valeurs cxmtiriuent toutes a jouer en faveur de la formation de grandes families- De toute evidence, tant qu'il ne sera pas possible de transformer le

(21)

E/CIT, 14/P0P/129

Pap;e 21

cadre social dans lequel la population vit, l!idee tie la contraception moderne restera une idee qui ne sere pas fexilement acceptee par le.campagnard africainP La Tunisie est un ^ays de la region qui s:est empluye a soutenir sen programme de planifica-'ion familiale par d'autras mesures le gouv;rnement ayant porte l'S^e nubile a 17 ens pour les filles et au 20 ".ns pour les garconsE aboli la poly^amie, legalise lTavortement pour des raisons sociales, reduit les allocu tions familiales et atroge une vieille loi coloniale interdisant 1'importation de contrac.eptifsn

61« Les programmes de planification familiale ont encore un autre defaut,

celui de ne s'interesser,. faute de personnel. qu'a la regulation de la feo^ndiire,, alors quJun programme bien con9u devrait aider les couples sans enfants a en

avoire ■ .

62, Par ailleurs, I1absence d'un syste"me d1evaluation integre au programme est un autre inconvenient majeur de la quasi-totalite des programmes de p.lani- , . fication familiale en Afrique. II importe de prendre sans tarder des initiatives a ce sujet afin dTaider les pays a analyser la portee de leurs efforts et a definir les ameliorations devant §tre c.pportees au programme. Pour obtenir que les programmes aient lTeffet requis, il faut:

i) Mener des recherches pour determiner les types de contraceptifs qui sont acceptables pour les populations desservies;

ii) Organiser la contribution des populations interessees aux programmes pour

ne pas donner 1'impression que les programmes sont imposes de l'exterieurj

iii) Accelerer la formation du personnel pouvant participer aux programmes et

surtout des travailleurs sociaux;

iv) Ne pas donner 1!impression-que la planification fa,miliale peut se substi- tuer a J.a planification economique rationnellej il faut par contre souli- gner. quo la planification familiale fait partie irtegrante du developpement d'ensembleo Les programmes doivent done §tre raccordes a un nombre aussi eleve que possible dlactivites economiques et sociales, tels que le mouve- ment cooperatif, le syndicalisme, la vulgarisation agricole, etco A cec egard, les resultats obtenus en Afrique de l'Est dans le cadre des program- mes pour une meilleure vie familiale lances par la FAO presenteront une

£rande utilite pour les autres pays;

v) Assurer la coordination entre les differentes organisations qui apportent

une assistance 3. ces programmes afin que tous les avantages possibles puissent §tre retires de cette aide;

vi) Insister sur l'importance de mettre au point des systSmes d'evaluation de";:

le premier stade de ces programmes. A present, il s'agit Is d'un point

faible des programmes auquel il convient d'attacher une plus grande

, attention;

(22)

22

vii) Renforcer les aspects educatifs des programmes;

viii) Redoubler d'efforts pour reduire la mortality infantile gra"ce. en pEirticulier- a I1elimination di la malnutrition et du paludisme qui sont a present* l!un et l'autre- pour beaucoup dans la mortalite infantile dans la region-,

63r En dehors des pays qui se sont dotes d'un programme national officiel de planification familiale3 il y a 17 autres pays oft. des associations benevoles de planification familiale assurent des services de planificfation familiale, souvent avec l:appui materiel du gouvernement* Dans certains cas? tel que par exemple dans la Republique-Unie de Tanzanie, en Sierra Leoner en Ouganda et en Gambie, il s'a^it de programmes assez importants0 Ces programmes sont essentiellement tributaires de l'appui de la Federation internationals:pour le planning familial et de celui dfautres organismes benevoles internationauxn:

Pour les raisons exposees ci-dessus, ces programmes sont eux aussi le plus souvent concentres dans les zones urbaines.

64* Un element nouveau dans la region est la creation de projets pilotes en matiSre d'espacement des naissances qui, beneficiant de l!appui des pouvoirs publics, font partie des services d'hygiSne maternelle et infantile,. Deu;: projets de ce genre existent deja au Mali et au Niger et on prevoit d'en lancer un

troisieme au Za£re» En fait, selon les derniers renseignements regus, au Mali, le projet doit gtre ^tendu a quelques autres parties ,du pays.

Tableau 6. ATTITUDES OtfFICIELLES A L!EGARD DE LA PUUIPIC\TION FATIILIALS EN AFRIQUE

Sous-region Population au milieu Attitude a l'egard

Pays de 1973 (milliers ' de la planification

d'habitants) familiale

Afrique du Nord - . '' " ■ ; '*■ . . ;

Algerie 15535 •/■' ' . II

Egypte 37013 •. Ill

Republique arabe libyenne 2066 . I

Maroc . .-. -i?43V'- '; ' I11

Soudan . ,. x™^ - - II

Tunisie ^^ III

(23)

E/CN614/P0P/l29

Page 23

Tableau 6, (suite)

Sous-region Pays

Afrique de l'Ouest Dahomey

Gambie Ghana Guinee

COte d'lvoire Liberia

Kali

Mauritanie Niger Nigeria Senegal Sierra Leone

Togo

Haute-Volta Guinee Bissau

Burundi

Guinee equatoriale Rwanda

ZaSre

Republique-Unie du Cameroun Republique centrafricaine Gabon

Congo Tchad

AT T*i r(nc* tio i 'TPot

Ethiopie Kenya Madagascar Malawi Maurice Somalie Ouganda

Republique-Unie de Tanzanie Zambie

Populat.-.on au milieu

de 1973 (milliers d1habitants)

29H388 9950 4212 . 4646 1245

5483

4220

1259

71680 42312841 2019 5747

684

3877

293 3110

18763 6195 1634

496 1005

3991

26736 11978 7553

4813 927

3012 9298

14379

4721

Attitude a l'egard de la planification

familiale

II II III I I II II I

■ I II II II II I I

I I I II I I I I I

II III II

III T II II II

(24)

E/gnb14/P0P/129

Page 24

Tableau 6 o (suite)

Sous-region ' Population au milieu Attitude a l'egard

Pays de 1973 (milliers ,■ de la planifioation

d'habitants) - familiale -■ - =

Botswana

Lesotho 1105 tt

Souaziland 451

Godem des attitudes

I : Pays ne s'interessant pas, a present, aux progrpjnmes de planification

familialet prives ou publics;

II: Pays n'ayant pasr a present, de pr-gramme national, il y existe cependant des programmes executes par des associations benevoles beneficiant ou non de l'appui des pouvoirs publics, ou des programmes pilotes d'espacement des naissancesj

III: Pays disposant d»un programme national officiel de planification

familiale

Population Pourcenta&e

Categorie Nombre de pays-3^ . ^otale de la popula-

(onilliers -tion totale

d!habitants) de l'Afrique

l8 53:279 15.6

ll »726 59o9

,559 24.5

341,564 100«0

1/ Etats membres de la CEA seulement-

(25)

Page 25

6$o II y a cependant toute une serie cle pays qui se desinteressent de la

planification famiiialer ou qui y aont opposes, quelle que soi-fc sa formec Leur attituc : s'explique le plus sot/ent par la convic ion que leur nombre "

d!habitants est insvffisante li a dejci eie question du cas particulier de la Republique-Unie du Cameroun et du Gabon* En fait, la piupart de oes pays

appliquent encore des lois coloni?,les frangaises que la France a elle meme abrogees*

66* II convient cependant de rappeler que selon oertains indices, l'infin condite et la fecondite inferieure a la normctle sont plus frequences dans ces pays que dans les autres pays de la region, fait qui explique I1attitude des gouvernements interesses a l'egard de la planifioation famiiiale, Le tableau 6 preeente 1'attitude des eouvernements de la region ? 1'egard do la planifica

tion familiale* ■

c) Autres programmes de population

67. D'autres programmes de population existant dans la region visent essen- tiellement a reduire l'exode rxiral excessif en ameliorant les conditions

d'existence de la population rurale* A cet effet;. de nombreux gouvernements africains ont, par le passe? tente do lancer divers- programmes de colonisation agr5.cole: des cooperatives, des programmes integres de rdeveloppemer.!; agricolo.

et des1projots de developpemonf rural general* Dans leur majorite. ces projets

n'on-fc cependant jamais depasse le stade de la preparation, ils

n'ont pas reellement demarre et mgme parmi ceux qui sont deyenus operationnels.

certains en sont restes au stade -experimental et n'ont yas en, pour une raison ou une autre, 1'effet sooha,ite sur la repartition de la population, L'echec de ces programmes doit Stre -principalement impute aux facteurs suivants: manqre

de ressources pour 1'expansion des promts pilotes, la mise en place de l'infras- xrucure et des autres equipeme.nt necessaires pour assurer l'efficacite des programmes; manque de soutien de la p^rt de la populatimj existence de regimes

fonciers d€faArables; etat general de.sous-developpement des zones rurales ou

ces programmes sont appliques.

til^s, !anmi CeE pr0^ramm\s' 1Iun te* Plus connus est le projet -tan3a:iien des Tel hfh^n+r^ ^ ViBe * enc?ura^er la creation de collectives rurales dont

S c°opet ^ ^ i ?^ e collectives rurales d

„ S c°operent ?™ amena^er .leur village, organiser leur travail et

assurer d'autres services necessaires afin d'ameliorer leur conditions de vie0

'^ ttlZ^ ^PQnibleS'^Ce Programme paraissait eitfioaoe'"et

mais on a aPP^s recemment que la

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