99.2000 Distribution et analyse de Fourier TD n°2 : Espaces de Hilbert
Corrigé
Exercices 1,2,6 , 8 et 5 : bien maîtriser Exercices 3,4 et 7 : comprendre
Exercice 1 : Montrer que la famille
1,cosx,sinx,cos2x,sin2x,...cosnx,sinnx,....
est orthogonale pour le produit scalaire usuel de L2([0,2]). Puis calculer les normes de ces fonctions.Corrigé : Pour tous entiers n et m non nuls on a : 0
) sin(
)
cos( 2
0 2
0
nx dx nx dxet :
02 2
0 sin(( ) ) sin(( ) )
2 ) 1 sin(
)
cos(nx mx dx m n x m n x dx
d’où si m et n sont distincts :
0 )
) cos((
) ( ) 1 ) cos((
) (
1 2 ) 1
sin(
) cos(
2
0 2
0
x n n m
x m m n n
dx m mx nx
et si n=m
cos(2 )
04 ) 1
sin(
)
cos( 20
2
0
nx nx dx n nx de même on obtient :
0 2 cos( nx ) cos( mx ) dx 0 si si n n m m
et
0 2 sin( nx ) sin( mx ) dx 0 si si n n m m
Comme le produit scalaire réel de L2([0,2]) est défini par (f g)
02 f(x)g(x)dx Et la norme associée par ( ) 02 ( )2 1/2
f f
f x dxf , d’après les calculs précédents on a
pour tous entiers n et m non nuls :
cos(nx)1
0,
sin(nx)1
0
cos(nx)sin(mx)
0pour n et m distincts,
cos(nx)cos(mx)
0pour n et m distincts,
sin(nx)sin(mx)
0pour n et m distincts. La famille est don orthogonale ; de plus on a obtenu :
sin( ) )
cos(nx nx et bien sûr on a : 1 2
Exercice 2 : Soit E l’espace des fonctions de classe C1 de [0,1] dans R. Pour toutes fonctions f et g de E on pose : ( , ) 1 '( ) '( ) (0) (0)
0 f t g t dt f g
g
f
.
a) Montrer que
définit un produit scalaire sur E.b) Déterminer des polynômes P0,P1,P2,P3 de degré respectif 0,1,2 et 3, formant une famille orthonormée de E.
c) Cette famille est-elle orthonormée pour le produit scalaire usuel de L2([0,1]) ? Corrigé :
a) C’est le cas réel :
- est définie sur ExE : les fonctions C1 sur [0,1] sont de dérivées intégrables sur [0,1].
- est linéaire à droite : cela découle de la linéarité de l’intégrale, de l’opérateur de dérivation et de la somme de deux fonctions multipliées par des scalaires.
- La symétrie est évidente
- La positivité aussi : l’intégrale d’une fonction positive est positive.
- est définie :
'( )
(0) 0
'( )
0 (0) 00 ) ,
( 1
0 2 2
1 0
2
f t dt f
f t dt et ff
f
0 ) 0 ( ] 1 , 0 [ 0 ) (
'
f t sur et f car f’ est continue) f(t)0 sur [0, 1].
b) On pose Po=1 alors P0 1. Dans un premier temps, on cherche P1 sous la forme : )
( )
( 0
1 x x P x
P tel que :
P1P0
0 ; soit :
1x
11 0 ; dans un deuxième temps on normalisera P1 en divisant par sa norme. On obtient : P1(x) x.On cherche P2 sous la forme : P1(x) x2 P1(x)P0(x)tel que :
P2 P0
0et
P2 P1
0; soit :
1x
11 0 ; on obtient 1et 0 soit P2(x)x2 x ; alors P2 2 1/6 Finalement, on pose P2(x) 6
x2 x
.Etc….
Exercice 3 : On munit l’espace C0([1,1])du produit scalaire usuel de L2([1,1]). En considérant la suite de fonctions définies par :
x n si
x n si n nx
n x si x f
n1 1 1
1 1 1 1 1 ) (
montrer que C0([1,1]) n’est pas un espace de Hilbert.
Corrigé : Il s’agit de prouver que C0([1,1]) n’est pas complet1 pour la norme définie par le produit scalaire de L2([1,1]) :
1
1
) 2
(t dt f
f ; pour cela nous allons utiliser la suite proposée et démontrer qu’elle est bien de Cauchy2 pour la norme considérée mais qu’elle ne converge pas dans C0([1,1])pour cette norme.
Soient n et p deux entiers positifs ; posons Inp fn fp 1 fn t fp t 2dt
1 2
,
( ) ( )On découpe cette intégrale en 5, comme le suggère la définition de f_n et f_(n+p) ( voir le graphe de f_2 et f_5 :
1 Un espace métrique est complet si toute suite de Cauchy est convergente.
2 Une suite (f_n) est de Cauchy si fn fn p p N
n
0
lim
-1 -0.5 0.5 1
-1 -0.5 0.5 1
On a :
dt t f t f
dt t f t f dt
t f t f dt
t f t f dt
t f t f I
n n p
n p
n n p
p n
p
n n p
p n
n n p
n
p n
p n
1 2 / 1
/ 2 1
) /(
1 ) 2
/(
1 ) /(
1 ) 2
/(
1 / 1 / 2
1 , 1
) ( ) (
) ) ( ) ( )
( ) ( )
( ) ( )
( ) (
et en tenant compte des définitions on obtient :
dt dt
nt dt
pt dt
nt dt
I n
n p n p
n p n p
n n n
p
n
1 / 1 / 2
1 ) /(
1 ) 2
/(
1 ) /(
1 ) 2
/(
1 / 1 /
1
, 1 0 1 1 ) 0
Or :
0
) /(
1 2 2
/ 1
) /(
1 ) 2
/(
1 / 1
1 1
1 n n p
n p n p
n
n x dx
dt n nt dt
nt (à l’aide de changements de
variables triviaux).
D’où : 2 3 2 2
3
, 3 ( )
2 )
( 3 1 2
3 2
p n n
p p
n p p
n n Inp n
; on a bien
lim
, 0
np
n
I
Donc la suite (f_n) est bien de cauchy.
Nous allons maintenant montrer qu’elle ne converge pas dans C0([1,1]).
Raisonnons par l’absurde et supposons qu’elle converge vers une fonction f de C0([1,1])pour la norme de L2(-1,1) ; alors lim 0
fn f
n soit lim 1 2 0
1
fn f
n .
Or : 1 1/ 2 1 12 1 2 3
/ 1 / 2
1 1 1 2
1 f f f n f nt f I I I
n n
n
En utilisant le théorème de Lebesgue de la convergence dominée (voir chapitre intégration), on a :
1 2
1 [ 1, 1/ ] / 2
1
1 1 1 1
1
f f
I n n et 1[1,1/n] f 12 f 12L1[1,1], donc
0 2
1 1
1
limI
f n ; de même on a : 1 2
0 1
3
limI
f n ; pour I2, on obtient
lim 2 0
I
n
en remarquant que 1 2
1 [ 1/ ,1/ ] / 2
1 /
1 1
2 f nt f nt
I n n n
n
et
1
[ 1,1]1[1/n,1/n] f nt2 f 2L1 et que lim1[1/ ,1/ ] 2 0
n n f nt
n
Après tous ces calculs il vient que : lim 0 1 1 12 0
0 0 2
1 1 2
1
fn f f f
n ;
d’où f(t)=-1 sur [-1,0 [ et f(t)=1 sur [0,1 [, mais alors f ne peut pas être continue sur [-1,1], ce qui est absurde.
Exercice 4 : Soient a0et R. On désigne par B(0,a)la boule centrée à l’origine et de rayon
a
, relative à la norme 2 deR
n. Pour tout vecteurx
deR
n, on notera r x 2. On pose :
sinon 0
), 0(
1 si
)( x B a
x r
f
Déterminer les valeurs
pour que f L1(Rn), f L2(Rn), f Lp(Rn), p1. Calculer alors f p.On rappelle le coordonnées polaires dans Rn ( voir chapitre intégration, changement de variables) :
1
2 1 1
2 3
1 3
2 1
2
2 1
1
sin
sin cos ...
sin cos
....
cos
sin cos
...
...
cos
cos cos
...
...
cos
r x
r x
r x
r x
r x
n n
n n
n n
alors
2 2
3 1 2
1cos cos ..cos
) , ( det
n n
n
rn
r J
et on a :
B
a n n ndrd d
nd
r dx r
x
f
02 0
2 2
2 2
2 1
2 1
1 2
..
cos ..
cos ...
)
(
en posant
2 2 2
2
2 1
2 1
2
.. cos ..
cos ...
2
n n nn
drd d
A
on a :
B n a n drA r dx x
f 0 1
) 1
( ; f est donc intégrable sur
R
n si et seulement si n11 soit si n
.En raisonnant de la même façon on montre que f L2(Rn) si et seulement si n/2 et )
( n
p R L
f si et seulement si n/p. Dans ce cas on a :
n p
A a r dr
A dx x f f
p n n a
n n p
B
p p
p
0 1 ) 1 (
Exercice 5 : Soit p1. On pose
) ( )
1 ( )
(x x p 1/ [0,1] x
f p
et g(x) p1/pe1x]1,[(x) a) Les fonctions f et g appartiennent-elles à Lp(R) ?
b) L’identité du parallélogramme est-elle vérifiée pour la norme Lp(R) ? c) Quelle conclusion peut-on tirer ?
Corrigé : a) On a : f
f(x) dx(p1)
01xpdxR
p p
p et
g(x) dx pe
1e dxg p px
R
p p
p
c) On a :
1) 1 ( ) 1 1 ( )
( 2/ 2/ 2/
2
R p p pp
p f x dx p p
f et
( )
2/
2/ 2/ 12
p p p p
p R
p
p p
pe e dx
x g g
D’autre part on a :
[ ,1]
]1,0 [ )1 ) (
)(
( /1 1
/1
sur e p
sur p x x g
f p x
p
et
[ ,1]
]1,0 [ )1 ) (
)(
( /1 1
/1
sur e p
sur p
x x g
f p x
p
D’où :
R p
p
p p px
p pp f g x dx x p dx pe dx
g
f 2/ 2/
] 1 , 0 [ ]
1 , 0 [ / 2 2
2 )
1 ( )
)(
(
et
R p
p
p p px
p pp f g x dx x p dx pe dx
g
f 2/ 2/
] 1 , 0 [ ]
1 , 0 [ / 2 2
2 )
1 ( )
)(
(
L’identité du parallélogramme est vérifiée SSi :
2 2
2
2p f g p 2 f p g p
g
f soit SSI
2
12/p 2
2 soit SSI p=2.d) Comme dans tout espace préhilbertien l’identité du parallélogramme est vérifiée, seul l’espace L2 en est un. C’est à dire que les normes p pour p différent de 2 ne sont pas issues d’un produit scalaire.
Exercice 6 : On considère la fonction définie sur [0,] par f(x) x2.
a) Déterminer la série de Fourier trigonométrique de f , lorsqu’on la prolonge de façon
-périodique.
b) On prolonge maintenant f à [,]par parité. Déterminer la série de Fourier trigonométrique de f , lorsqu’on la prolonge de façon 2
-périodique.c) Dans chacun des cas a) et b), représenter le spectre de f. Que remarque-t-on ?
d) La compression JPEG utilise la transformée en cosinus. ( On code le signal considéré par ses fréquences).
Pouvez- vous expliquez ce choix ? ( exploitez la réponse de la question c ).
Au a), les coefficients c_n sont en 1/n et au b) en 1/n^2.
Dans le deuxième, on a donc besoin de moins de coefficients pour avoir une assez bonne approximation du signal.
e) Préciser les différents types de convergence des séries obtenues en a) et b).
Exercice 7 : Dans L2([1,1])on définit les polynômes de Legendre par :
Rectifier le coefficient P (x) n21 n!12 dxd n
x2 1
n
n0n n n
a) Montrer que la famille
Pn nN est orthonormée.Faire n intégrations par partie.
b) Calculer la projection orthogonale de la fonction f :xx3 sur le sous-espace engendré par
P0,P1,P2
La projection de f est : f*(x)=3x/5 ( Résoudre le système associé à f-f* orthogonal à P0, à P1 et àP2.
Exercice 8 : Calculer
1 0
2 2 )
,
( 2
dx b ax x Inf
R b a
ax+b représente la projection orthogonale de x^2 sur vect<1,x>.
comme précédemment on résout le système associé et on trouve : a=1 et b=-1/6.