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ADOLESCENCE : DE LA CRISE INDIVIDUELLE À LA CRISE DES GÉNÉRATIONS

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ADOLESCENCE : DE LA CRISE INDIVIDUELLE À LA CRISE DES GÉNÉRATIONS

Édith Goldbeter-Merinfeld

De Boeck Supérieur | « Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux »

2008/1 n° 40 | pages 13 à 26 ISSN 1372-8202

ISBN 9782804157906

Article disponible en ligne à l'adresse :

--- https://www.cairn.info/revue-cahiers-critiques-de-therapie-

familiale-2008-1-page-13.htm

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Edith Goldbeter-Merinfeld1

Résumé

L’adolescence est un processus traversé par l’ensemble du système fami- lial. Selon la place et la fonction de chacun dans les générations, ses répercussions seront différentes, mais toujours, elles interagiront entre elles, amplifiant ou calmant ainsi les nouveaux désordres familiaux.

Abstract: Adolescence: from individual crisis to generational crisis Adolescence is a process that concerns the entire family system. Its specifi- cities and consequences will vary along the place and function of each family mem- ber and the way they interacts with each other, amplifying or reducing new family troubles.

Mots-clés

Adolescence – Crise des générations – Processus familial – Rituel.

Key words

Adolescence – Generational crisis – Family process – Ritual.

Adolescence, étape du cycle de vie de la famille L’adolescence est liée à un fait psychologique. Mais elle est avant tout le passage du statut d’enfant au statut d’adulte. Devenir adulte, c’est devenir autonome, indépendant de sa famille d’origine. Cela suppose de s’en séparer, c’est-à-dire de négocier avec elle de nouveaux liens. Notre société occiden- tale s’est centrée de plus en plus sur la famille nucléaire depuis la révolution industrielle au XIXe siècle. C’est à cette époque que les liens du sang ont cédé la place à ceux de l’amour, l’entretien de ces derniers devenant quasi seul res- ponsable du maintien de l’unité familiale. Les familles nucléarisées ont mon- tré un intérêt grandissant pour l’éducation, la transmission du savoir, d’une

1 Docteur en Psychologie, psychothérapeute systémique. Faculté de psychologie, ULB & Institut d’Etudes de la famille et des Systèmes Humains, Bruxelles.

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compétence, d’une capacité d’adaptation, devenant aussi importante que celle des biens matériels. Le poids porté par les liens affectifs qui seuls devraient garantir la solidité familiale, est souvent trop lourd et fragilise dès lors les foyers où vivent les enfants devenus adolescents : leurs parents se séparent, divorcent, renouent d’autres liens, reconstituant des noyaux familiaux multiples avec des parents, des grands-parents et des fratries « d’adoption ».

On n’en continue pas moins à s’appuyer sur le modèle de référence de la famille nucléaire, sur lequel repose la plupart des théories, à l’image de ces adolescents eux-mêmes qui d’une certaine façon refusent aussi le boulever- sement de leur noyau familial initial.

L’adolescence, période durant laquelle se déroule le processus du pas- sage de l’enfance à l’état d’adulte, a tendance à durer de plus en plus long- temps, pour diverses raisons, notamment économiques, sociales, culturelles et bien sûre affectives (obligation scolaire et rallongement des études, crise économique et entrée plus tardive dans le monde du travail, etc. tout cela ral- longeant la période de dépendance économique).

Si le début de l’adolescence coïncide avec le début de la puberté, le moment d’entrée dans l’âge adulte est moins clairement défini. Constatons l’absence d’institutionnalisation de l’adolescence étant donnée l’étendue de ce processus et la difficulté d’en définir les limites alors que dans les sociétés primitives, il y avait des rituels de passage célébrant la transition de l’enfance à l’âge adulte. Certains considèrent finalement que l’adolescence (qui s’étend plus ou moins entre les âges de 11 et 25 ans) est en lui-même un rite de pas- sage prolongé, propre à nos sociétés occidentales, dont les étapes, si elles varient d’une famille à l’autre, présentent macroscopiquement des signes extérieurs communs : obtention des clefs de la maison, heures de sorties éta- lées, accroissement de l’intimité personnelle, accession à la vie sexuelle, obtention du permis de conduire, investissements sentimentaux hors du cer- cle de famille, exercice du droit de vote, ouverture d’un compte en banque, acquisition de ressources financières venant de l’extérieur avec gestion auto- nome de cet argent…

Les rites de passage sont un outil d’adaptation produit par la société, liés au sexe, à l’âge, au changement de rôle (abandon de l’enfance pour le rôle adulte) ; ils facilitent le changement en synchronisant le temps collectif avec l’évolution personnelle qui, au niveau de l’adolescence, mène vers une auto- nomisation affective, sexuelle et socio-économique de plus en plus grande.

Ils constituent une intersection des temps individuels avec les temps systémi- ques (familiaux et sociaux) et marquent ainsi le passage du temps : ils sont en

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somme une douane par où passe le temps, différentiant l’avant de l’après (cf.

Goldbeter, 2005). Une absence de ce type de rites ou une non-reconnaissance de leur nécessité, peut sans doute favoriser un fonctionnement rigide et blo- qué dans les familles, les écoles et autres institutions : il y a en quelque sorte un arrêt du temps du fait du manque de marquage d’une évolution.

L’adolescent est lié par un lien d’appartenance à une famille, son école, son groupe de paires, … et en même temps, tout dans l’adolescence va dans le sens de l’individuation, de la séparation, du « face à », bien plus que du « compris dans », ou du « fusionnant ». L’adolescence est une crise indi- viduelle qui s’accompagne d’une crise familiale. Le terme « crise » désigne un bouleversement qui implique qu’il faut décider du choix de nouvelles approches non expérimentées jusque-là pour y répondre.

L’adolescent vit, comme chacun le sait, des transformations corporel- les (génitalisation de son corps), le développement de son fonctionnement intellectuel (acquisition et maniement plus aisé des abstractions), des change- ments sur le plan social (importance des paires, des modes) avec les tentations et les dérives possibles.

Il a besoin de temps, d’espace et de sécurité pour développer son iden- tité d’adolescent, ainsi que d’un soutien émotionnel et matériel (financier).

L’adolescent s’individue au sein d’une relation intense avec ses parents dont la présence demeure cruciale. Il a à accomplir différentes tâches : développer un sens cohérent d’identité, se mettre à l’aise avec la sexualité, établir des connexions avec ses paires et acquérir les compétences nécessaires pour gérer le monde adulte. Il devient responsable de lui-même, doit gérer les changements rapides de son corps et maîtriser le développement de ses rai- sonnements abstraits.

Micucci (1998) envisage l’adolescence en trois étapes :

• Début de l’adolescence (11-13) : Ajustement aux changements puber- taires, apprentissage de l’utilisation de nouvelles capacités cognitives, recherches d’une place parmi les paires, confrontation aux attentes liées au sexe.

Le jeune veut plus de responsabilité, mais ne revendique pas encore son indépendance.

Dans certains milieux où les adolescents sont peu encadrés ou soute- nus, ils peuvent dès l’âge de 13-14 ans vivre dans la rue la plupart du temps et remplacer le contrôle parental par celui du gang.

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• Milieu de l’adolescence (14-16) : Gestion de la sexualité, prise de décisions morales, développement de nouvelles relations avec les pai- res, équilibre entre autonomie et appui sur l’autre.

Il y a demande d’auto-détermination, volonté de moins dépendre des parents mais plus de soi ou du groupe de paires. Si ces adolescents ne jouissent pas d’une bonne estime d’eux-mêmes ou s’ils ne bénéficient pas d’un groupe de paires confortable, cette lutte pour l’autonomie peut les amener à vivre un profond sentiment de solitude voire de la dépression. En particulier, c’est à ce moment que peut apparaître le premier épisode dépressif chez le jeune dont la famille est génétique- ment vulnérable à la dépression.

Cette période se caractérise souvent par une rébellion contre les parents.

Soulignons que la rébellion est à distinguer de l’autonomie : elle est au contraire une forme de dépendance puisqu’elle nécessite un adversaire auquel s’opposer. Kerr & Bowen (1988) considèrent d’ailleurs que les adolescents rebelles de manière chronique et leurs parents sont trop peu différenciés les uns des autres. Une recherche de Fulgini & Eccles (1993) a montré que les adolescents qui dépendaient le plus de l’approbation de leurs paires provenaient des foyers les plus autoritaires ; par contre, ceux issus de familles où les parents encourageaient des prises de déci- sions indépendantes étaient moins dépendants de leurs paires. Les tenta- tives parentales de limiter l’autonomie de leurs adolescents poussent ces derniers à se rapprocher de leurs paires, ce qui augmente les tentatives de contrôle des parents qui peut déboucher sur un cycle qui s’amplifie.

• Les adolescents plus âgés (17-19) consolident leur identité, font l’ex- périence de l’intimité et quittent la maison.

A cette époque ils sont devant un challenge complexe : en même temps ils conservent et entretiennent leurs relations avec les adultes signi- fiants de leur vie et ils transforment ces relations afin d’y introduire plus d’autonomie personnelle. Il s’agit du processus d’individuation.

La nature de la relation enfants-parents se transforme: d’asymétrique, elle devient de plus en plus symétrique sur le plan du pouvoir interper- sonnel et de l’autorité (Eccles etal., 1993)

Ils se sentent plus sécurisés en eux-mêmes et dans leurs rapports avec le monde, ils contrôlent mieux leurs impulsions et se définissent des objectifs.

Tous ces changements ont évidemment des répercussions sur les autres membres de la famille qui eux-mêmes, en retour, les freinent ou les favorisent par leurs attitudes.

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L’adolescence implique donc une modification de l’organisation du système familial et bouscule chacun de ses membres dans ses habitudes. Le système traverse une période d’instabilité avec des tentatives de recherches de nouveaux équilibres. Comme le pointe Ackerman (1980), de tous les évé- nements naturels qui surviennent au cours du cycle de vie des familles, l’émer- gence de l’adolescence est celui qui permet de tester le mieux la flexibilité de l’organisation familiale (p. 150), confrontant la famille aux oscillations de l’intensité d’implication de l’adolescent dans ses relations intrafamiliales et extrafamiliales.

Ce dernier prend de plus en plus de distance vis-à-vis de sa famille, devenant allergique à la curiosité de ses parents tout en la suscitant (Micucci, 1998, p. 60) ; il apparaît parfois une forme d’évitement de part et d’autre, les parents croyant donner l’espace requis par l’adolescent et voulant éviter les conflits. Cette réaction parentale peut également avoir lieu si les parents se sentent menacés par leur jeune ; s’ils se considèrent comme rejetés en tant que personnes, il arrive qu’ils se dépriment ou adoptent eux-mêmes des attitudes de rejet envers leur enfant.

Les problèmes présentés par les adolescents en difficulté – l’anorexie, la toxicomanie, la chute des résultats scolaires voire l’échec scolaire soudain, les tentatives de suicide, la fugue, la délinquance, la violence – peuvent être compris comme des rétroactions amenant le système familial à « se calmer », à se réorganiser selon un mode déjà expérimenté et donc plus sécurisant car connu, semblable à celui du « système-à-enfant(s) » (et non d’un « système- à-adolescent(s) »). Mais, le prix à payer pour ce maintien du « familier », cette sécurisation, est la souffrance et un arrêt dans un temps « anachroni- que »… Un facteur crucial du développement d’un problème réside dans la manière dont la famille va réagir aux changements d’attitudes caractéristi- ques de ses adolescents (Minuchin, 1974). En effet, ce type de problème peut entraîner, par exemple, les parents à resserrer leur surveillance et encadre- ment au lieu de libéraliser l’éducation en offrant au jeune plus d’espaces de responsabilité et d’autonomie.

Soulignons qu’en dépit de ce mouvement des adolescents vers l’exté- rieur, ils restent particulièrement sensibles à ce qui se passe dans la famille.

Ainsi, différents auteurs relèvent que les conflits familiaux – qui sont plus fré- quents vers cette phase du cycle de vie de la famille, notamment les tensions conjugales – constituent le facteur précipitant majeur dans les dépressions des adolescents (Cole & McPherson, 1993 ; Lewinsohn et al., 1996). Rappelons le taux important de suicides dans ces tranches d’âges où les jeunes sont aussi

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beaucoup plus soumis à une série de facteurs de risques : le dysfonctionne- ment structurel de la famille incluant des conflits de rôles, les explosions de frontières générationnelles et individuelles, les coalitions et les secrets (cf . Micucci, 1998) ; l’adolescent a parfois le sentiment qu’il a déçu ses parents dont le soutien est conditionnel à la réalisation de leurs attentes élevées (Harter, 1990) ; Fishman (1988) décrit les familles des adolescents suicidaires comme

« prématurément désengagée » : les parents évaluent mal l’âge émotionnel de leurs jeunes et ont réduit le soutien nécessaire à leurs adolescents. Dans ces cas de tentatives de suicide adolescentaires, Micucci (1998) préconise d’ouvrir le dialogue après avoir assurer la sécurité (surveillance réduisant les risques de suicide), et de permettre aux parents de redonner du soutien. Cela nécessite de tenter de comprendre ce qui a fait que le dialogue a été rompu et que donc le mal-être de l’adolescent n’a pu être explicité (peur de décevoir ou de nuire…), la non-confiance de l’adolescence comme de ses parents dans les compétences de ces derniers.

A ce tableau s’ajoute une série de facteurs issus des mutations sociales et culturelles de notre environnement. Une étude longitudinale menée sur 10 ans (Carnegie Council on Adolescent Development, 1995) aux États- Unis, indique que le niveau des risques encourus par les adolescents est bien plus élevé depuis quelques années : près de la moitié des adolescents améri- cains présentent un risque haut à modéré d’alcoolisme ou de toxicomanie, d’activité sexuelle non protégée, de délinquance, de troubles alimentaires, de victimisation par la violence et de dépression (Pipher, 1994).

En ce qui concerne leurs familles, Berman & Napier (2000) soulignent que l’adolescence ayant lieu durant le milieu de la vie de la famille (Midlife Family), période où les âges des parents varient en moyenne de 40 à 65 ans, ces derniers sont alors confrontés au vieillissement, au passage du temps, et reconsidèrent souvent leur vie et leur futur. Ils se réévaluent en tant que parents et font aussi le point sur leur mariage : des vécus jusque-là moyenne- ment insatisfaisants au niveau du couple, deviennent intolérables. De nouvelles relations affectives se tissent, des projets personnels jamais réalisés jusque-là paraissent devoir se concrétiser maintenant, avant que des obstacles liés à l’âge ne se manifestent.

Par ailleurs, Haley (1980) relève que les règles transgénérationnelles des différents systèmes familiaux d’origine sont réactualisées du fait des mouvements d’autonomisation des enfants. Les difficultés des adolescents entrent en résonance avec l’entrée dans la dernière phase de vie des grands- parents. Les parents se retrouvent donc face à une double séparation : celle de leurs enfants (nid vide) et le deuil (proche ou présent) de leurs parents.

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Parents et adolescents

Confrontés à tous ces remaniements, les parents ressentent parfois les besoins d’attention et d’échanges émotionnels de leurs adolescents, comme trop pesants. Ils éprouvent alors du soulagement devant l’apparente émanci- pation (fort fragile) et la pseudo-autonomie affichées par ceux-ci. Alors qu’on a beaucoup traité de la difficulté des adultes à vivre la préparation de la phase du nid vide – et j’y reviendrai car elle continue à peser sur un certain nombre de familles – l’on constate de plus en plus le cas de figure inverse mais tout aussi problématique : celui où les parents sont pressés de voir leur enfant comme un être indépendant, bien avant qu’il n’y soit prêt. Pipher (1994) a relevé que la majorité des parents requérant une aide pour leurs adolescents étaient surmenés, travaillant de manière excessive, surimpliqués dans de nombreuses activités et se débattant dans des problèmes financiers ; souvent, ils manquent eux-mêmes de soutiens émotionnels. Dès lors, les adolescents perturbés ressentent un manque d’attention et une forme d’abandon de la part de leurs parents ; ils peuvent solliciter la mise en place de limites ou d’atten- tion par des acting-out alors qu’en face d’eux :

• soit ces parents ont du mal à mettre des limites car eux-mêmes ont souffert d’un excès d’autorité de la part de leurs propres parents, et sont devenus allergiques à tout cadre ;

• soit ils ont, chacun d’eux, désinvesti autant la famille que leur couple, s’impliquant plus dans leur activité professionnelle ou des loisirs exté- rieurs, voire dans des relations extraconjugales.

La crise touche tous les membres de la famille car l’adolescent trans- gresse les limites ultimes de la famille, mettant en question ses valeurs et ses croyances : il ne travaille plus à l’école ou fait l’école buissonnière, rentre bien plus tard que prévu, vole à la maison ou à l’extérieur, est grossier, sale, agressif ou violent, se drogue, etc. Il va d’autant plus loin que les limites sont laxistes, « pour voir jusqu’où c’est trop loin », afin de trouver des bornes enfin définies et claires, afin qu’enfin ces parents se manifestent en tant que personnes impliquées, mesurant la gravité de la situation. Tout se passe comme si, malgré l’affection entre générations, il manque une substance aux interlocuteurs adultes, qui leur donne une forme d’assurance pour affirmer leurs valeurs et les limites qu’ils ont élaborées sur la base des premières. Dans de telles situations, il apparaît nécessaire d’instaurer des rôles et des limites claires afin que les espaces individuels de chaque membre de la famille (parents comme adolescents) soient bien définis.

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Couple des parents et adolescence

Lors de la prise d’autonomie croissante de l’adolescent, le couple peut voir sa relation s’améliorer ou se dissoudre.

La famille qui entre dans l’étape adolescente de son cycle de vie, devrait pouvoir convertir une organisation plutôt centripète (centrée sur les enfants) en une organisation centrifuge (cf. Combrick-Graham, 1985) : les adolescents privilégient leurs activités extérieures avec les paires, le couple parental est amené à amplifier sa vie social tout en étant plus directement con- fronté à son propre fonctionnement ; plus isolés dans leur face-à-face, certains parents vivent très difficilement ce huis-clos, surtout s’il laisse apparaître un vide ou des incompatibilités jusque-là masquées par les tâches parentales.

Le taux de divorce est en augmentation à ce stade qui apparaît en géné- ral une douzaine d’années après la création du couple. Pour les adolescents, ceci constitue un stress majeur, renforcé par l’indisponibilité des parents pris eux-même dans les tensions émotionnelles inhérentes à une séparation ou à un engagement avec un nouveau partenaire. On a observé par exemple que les enfants ayant présenté de l’ADHD (déficits de l’attention et hyperactivité) sont particulièrement vulnérables à ce type de stress familiaux durant l’ado- lescence (Everett & Everett, 1999).

Au cours d’un divorce ou après celui-ci, les parents peuvent présenter ce que Isaacs, Montalvo & Abelson (1986) ont désigné comme la dynamique d’abdication (the abdication dynamic) manifestée par le fait qu’ils sont telle- ment démoralisés par le divorce qu’ils ne savent plus exercer leur rôle de parents et deviennent essentiellement absents et inopérants sur ce plan dans la vie de leurs enfants.

Par ailleurs, voyant leurs enfants qui grandissent, les parents sont con- frontés à leur propre adolescence ; parfois, ils réalisent ne pas l’avoir vécue.

Ils « décident » de la vivre à ce moment-là, la « volant » à leur enfant qui se parentifie, remplaçant le partenaire qui a déserté le foyer, et ne pouvant dès lors s’autonomiser sans se sentir coupable d’abandonner à son tour un parent déjà laissé pour compte par son conjoint... ; ces adolescents se retrouvent cho- qués et démunis.

Lorsqu’ils ressentent que leurs parents sont en train de se séparer émo- tionnellement, les adolescents peuvent chercher de manière plus ou moins inconsciente à les réunir à nouveau, par exemple à l’aide d’acting-out si dra- matiques que les parents sont forcés de chercher appui l’un chez l’autre. Les pères qui prennent de plus en plus de distance avec la famille et dont les

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enfants se préoccupent d’un départ éventuel, peuvent être sollicités par leurs adolescents sous forme du besoin urgent d’être soutenus pour affronter le monde extérieur. Les mères de ce type de garçons adolescents renforcent sans le vouloir cette crise en devenant de plus en plus inefficaces dans l’abord de leur fils rebelle.

Le temps bousculé ou arrêté des familles adolescentes

La transformation de l’enfant en adolescent se passe donc au sein du système familial en bouleversant certaines des fondations de la famille lesquel- les l’influencent en même temps. Autrement dit, qui parle de crise d’adoles- cence, parle aussi de crise familiale, le terme « crise » impliquant le sentiment de ne plus pouvoir répondre à une perturbation en recourant aux moyens et repères habituels, et le sentiment d’être incapable d’en trouver d’autres : il y a en même temps nécessité et impossibilité de décider comment réagir.

La crise familiale se manifeste donc d’autant plus qu’une modification en profondeur du fonctionnement familial et que le repositionnement des membres de la famille n’ont pu se négocier. Le risque existe aussi que des stratégies d’évitement de la crise apparaissent, dans lesquelles peuvent s’ins- crire les symptômes divers présentés par les adolescents ; ils permettent à la famille d’arrêter le temps en la maintenant dans un fonctionnement fondé sur l’inquiétude et la surprotection : le système familial se présente alors comme fixé à une étape plus « jeune » (l’enfance) que celle à laquelle son stade de développement pourrait correspondre. Les parents s’inquiètent de voir leur jeune-fille ne plus manger, au lieu d’être confrontés à ses revendications de plus de liberté hors de la maison.

Haley (1980) et Madanes (1981) observent tous deux que bien sou- vent, les symptômes qui apparaissent chez l’adolescent réunifient les parents en les amenant à communiquer au travers et à propos de l’adolescent « patient désigné », lequel de son côté, ne se désengage pas de la famille. Il arrive que la famille ainsi restabilisée sur une base triangulaire, se maintienne dans cet état de manière prolongée, indépendamment des âges biologiques : le temps s’arrête, il arrive que l’on voit ainsi des parents âgés accompagnés de leurs

« enfants » de 40 ans, présentant encore des symptômes datant du début de l’adolescence, les premiers traînant toujours leur "petit" chez le « psy » .

Haley (1980) relève aussi que le recours à l’institution psychiatrique peut contribuer à la stabilisation de la situation, comme solution de la crise,

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avec un allègement temporaire de la souffrance : le jeune ne devient certaine- ment pas indépendant et autonome sur le plan économique, il reste dans un état d’handicapé. Souvent, on constate que si l’état du jeune patient s’amé- liore, les conflits et l’instabilité familiale réapparaissent, bientôt suivis d’une rechute de l’adolescent (cf. cycle de la drogue).

Selon Madanès (1981), on observe bien souvent dans les familles d’adolescents en crise, deux hiérarchies simultanées qui sont contradictoires : le jeune est incompétent, déficient, dépendant sur le plan matériel de ses parents qui, en position haute, prennent soin de lui. En même temps, les parents sont dominés par sa faiblesse, par ses menaces ou par ses comportements dangereux.

Si le temps passe, ces hiérarchies se stabilisent et les systèmes d’inte- ractions deviennent chroniques. Le comportement déviant ou dévié persiste comme une fonction indispensable à l’équilibre du système, indépendam- ment de ce qui l’a fait apparaître. On passe alors à une hiérarchie inversée où le jeune se trouve en position haute la plupart du temps (violence, délin- quance, toxicomanie... et parfois psychose). Les parents essayent de restaurer leur position hiérarchique antérieure en faisant appel à des agents du contrôle social (police, hôpitaux psychiatriques). Lorsque le jeune est institutionnalisé, il est encore plus démuni ; il a donc encore plus de pouvoir sur ses parents, et le système ne change donc pas de fonctionnement en profondeur.

Dans les troubles de l’adolescence, on constate souvent que tout se passe comme si, dans la logique du système familial, l’adolescent ne peut se permettre de quitter sa famille. Les symptômes sont alors des éléments de communication qui perturbent l’identité de l’adolescent et retardent ou blo- quent l’évolution de la famille vers un stade ultérieur de son cycle de vie. Pour Ackerman (1962), les troubles de l’adolescent sont des signaux de détresse qui reflètent le chaos de la famille, de la société et de la culture.

Vignette clinique

Plutôt que de présenter ici un cas dont le patient désigné aurait un âge relevant classiquement de l’adolescence, je voudrais abordé une situation où le temps s’est arrêté autour de l’adolescence alors que le calendrier a continué à se dérouler.

Eric a 35 ans, il est alcoolique depuis la fin de ses études secondaires et consomme également de la cocaïne ; il vient me consulter avec ses parents, sur le conseil d’un psychiatre qui l’a suivi longtemps pour son alcoolisme.

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S’il avait une baguette magique et était ainsi débarrassé de ses difficultés, il passerait son permis de conduire, et serait « plein de projets », comme de se marier et de chercher un travail plus intéressant que le petit emploi qu’il a pour l’instant. Lors des séances ultérieures, son frère cadet, François, âgé de 28 ans, se joindra au travail familial.

Des trois fils de cette famille, celui du milieu s’est tué, il y a 12 ans, à l’âge de 21 ans, en voulant s’échapper du service de psychiatrie où il avait été hospitalisé pour une décompensation psychotique sur fond de toxicomanie.

François, le benjamin, travaille régulièrement en province où il sé- journe pendant la semaine, mais consomme également du cannabis, de l’hé- roïne épisodiquement et de l’alcool, sans se qualifier de dépendant. Les deux garçons vivent ensemble le week-end. Aucun n’a jamais eu de relation senti- mentale et ils ne fréquentent qu’épisodiquement des compagnons de beuverie.

Les parents ont toujours été et sont encore fort impliqués dans leurs activités professionnelles liées à un niveau d’études beaucoup plus élevé que celui de leurs enfants. Ils ne semblent pas prendre la mesure de la gravité de la situation, mais s’impliquent dans ses aspects concrets. Suite à l’installa- tion toute récente de François dans un nouvel appartement où cette fois, il vivrait seul, Eric a surconsommé de l’alcool et de la drogue, ne s’est plus pré- senté à son travail (dont il sera d’ailleurs très vite renvoyé, son patron perdant patience devant son absentéisme récurant) et a été hospitalisé pour une cure. A la dernière séance de cette prise en charge encore en cours, en l’absence d’Eric encore hospitalisé, François dira: « on est toujours puceaux… On n’a pas exploré le monde. Notre frère décédé s’est arrêté de grandir à 17 ans. »

On constate donc un temps arrêté dans un contexte où le travail de deuil du fils puîné est lui-même bloqué du fait de sentiments mélangés de cul- pabilité et de reproches vis-à-vis de l’hôpital qui n’a pas veillé suffisamment sur lui. Cependant, il semble que déjà avant sa mort, l’autonomisation et l’individuation n’étaient pas choses aisées dans la famille : la décompensa- tion de ce fils qui lui même consommait des produits, l’espèce de divorce affectif des parents marqué par une surimplication de leur part dans leurs acti- vités professionnelles, et leur propre passé :

La mère est l’aînée d’une fratrie de 4 enfants qui, tous, ont eu des dif- ficultés à partir de la maison: les deux cadets sont d’ailleurs restés céliba- taires et n’ont jamais quitté leurs propres parents. Chez le père, les départs de la famille d’origine ont pris la forme de fuites pour échapper à un milieu vécu comme oppressif.

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Nous voyons aussi dans cet exemple que la manière de vivre la période de l’adolescence, ou de s’y bloquer est aussi liée aux modes d’autonomisation des générations antérieures.

Fragilisation du système adolescent et ressources Soulignons que le symptôme de l’adolescent en crise est parfois une métaphore ou une parodie d’un thème tabou, secret ou conflictuel, enterré au plus profond de la famille (par exemple : la violence délinquante de l’adoles- cent dont les parents vivent une relation conjugale manifestement violente ou

« agressive-gelée », fugues du jeune alors qu’un parent prépare son départ ou a une double vie, toxicomanie dans un milieu où les dépendances de tous ordre sont pesantes, tentatives de suicide dans une famille où les conflits sont tus mais où le silence et la tension sont lourds).

La famille est en même temps fragilisée par différents facteurs fré- quents à cette étape du cycle de vie : problème d’un adolescent ou d’un jeune adulte, problèmes conjugaux, maladie ou mort d’un grand-parent ou d’un parent, perte d’emploi et baisse du niveau économique (pouvant être aussi lié à un divorce), etc.

Les parents font aussi face aux défis difficiles de devoir relâcher les règles et d’accorder aux adolescents un contrôle approprié sur leur vie tout en établissant des limites raisonnables pour un jeune dont le jugement est encore fragile et dont l’expérience de la vie et de ses complexités est insuffisante. Il n’est pas facile de soutenir un adolescent qui confie peu ses difficultés et qui peut sembler bien plus indépendant qu’il ne l’est en réalité.

Ajoutons que les seules références servant de modèles ou au contraire de contre-modèles, voire de repoussoires, sont les vécus des parents en ce qui concerne leur propre adolescence et la famille qu’ils avaient à cette époque- là. Cela ne constitue pas toujours pour eux des repères solides.

Un des éléments clés pour les familles en phase adolescente, est le pro- cessus qui permet de maintenir un lien émotionnel face à la maturation rapide et aux changements de l’adolescent. Gilbert (1997) a observé que les teena- gers qui se sentent proches de leurs parents présentent moins de comporte- ments à risques ; des attentes importantes sur le plan des études ont également un effet positif. Un facteur crucial est constitué par le degré d’implication des parents, l’attention qu’ils portent à leurs adolescents, ce qui donne à ces der- niers le sentiment d’être soutenus émotionnellement. Cela implique aussi l’existence dans la famille de règles n’interdisant pas les conflits, des res-

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sources permettant de les gérer et non pas de les vivre comme totalement destructeurs et à proscrire. Si des parents se sentent anéantis et complètement déstabilisés par leurs adolescents rebelles, il existe le risque que cette rébel- lion s’intensifie jusqu’à des extrêmes (violence, etc.) ou qu’elle s’autocen- sure totalement quand la culpabilité domine tous les membres de la famille : les parents se considèrent inadéquats, incompétents, et le jeune se vit comme

« méchant » ou ingrat. Un tel processus inhibe une autonomisation réelle ; en effet, ou le jeune part violemment, en claquant la porte, et il part mal car un lien conflictuel demeure de manière intense même s’il est peu apparent… ou bien il arrête de grandir.

Dans toute famille, l’adolescence nécessite un remaniement en profon- deur de la structure organisationnelle et des rôles assumés par chacun. En ce sens, il s’agit d’une crise évolutive sans doute indispensable pour parvenir à une plus grande autonomie à l’âge adulte. L’absence de ce type de crise, par- fois considérée à tort comme salutaire et signe de bonne entente, pourrait ne déboucher que sur un mode de fonctionnement où les jeunes restent plus dépendants de leur entourage cocoonant, comme dans le cas de Tanguy au début du film ; peut-être un jour, se trouveront-ils à leur tour démunis devant leurs propres enfants devenant adolescent…

Il n’en est pas moins vrai que cette phase du développement du cycle de vie de la famille est souvent difficile à vivre pour chacun des membres, compte tenu de l’intensité des enjeux émotionnels qu’elle représente pour tous.

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