SUR LE DOSAGE BIOLOGIQUE DE
LAVITAMINE
AAU
MOYEN
DUPOUSSIN
I. - RECHERCHESPRELIMINAIRES
P. DUBOULOZ H. MARTINET
Laboratoire de
Physique
de la Faculté de Médecine et de Pharmacie, MarseillePLAN DU
MÉMOIRE
I. - Position du problème. Avantages possibles du dosage biologique des facteurs A chez le poussin.
II. - Problèmes préliminaires : Influence du sexe.
Variations de la
période
de mise en carence.Dosage curatif et
dosage préventif.
III. - Les effets d’une carence partielle chez le poussin :
Dispositif expérimental.
Expérience
I.Expérience
II.IV. - Essais de dosage :
Technique
dedosage.
Expérience
III.Expérience
IV.Expérience
V.Discussion des résultats. Programme
d’expériences
futures.V. - Conclusions.
1. - POSITION DU
PROBLÈME.
AVANTAGES POSSIBLES DU DOSAGEBIOLOGIQUE
DES FACTEURS A CHEZ LE POUSSINI,e
dosage biologique
de la vitamine A est universellementpratiqué
sur le rat albinos. Tel
qu’il
a été étudié et codifié par Miss CowaRD et Mme RANDOIN, il donne des résultats
satisfaisants,
et reste la méthode de référence. Il nepeut
êtrequestion
de nier sa valeurscientifique.
Cependant
cedosage présente
des inconvénients d’ordrepratique
bien connus et redoutés de tous ceux
qui
en ontquelque
habitude. Onpeut
les résumer ainsi.Il faut des animaux à la fois nombreux et aussi
identiques
quepossible.
I,e Codex recommande de
prendre
au moins io animaux par lot. Si l’on veut faire 4 lotstémoins,
deux lots paressai,
on voit que troisdosages exigeront
100 animaux. Ceux-ci doivent avoir unpoids
voisin de 35 g, en faitcompris
entre 35 et 45 g. Ils doivent être de même sexe, sinon il con-vient de doubler le nombre des témoins. Pour
disposer,
à une date donnée, >d’une
pareille quantité
dejeunes
rats, il faut soitposséder
soi-même unélevage
trèsrégulièrement
suivi deplusieurs
centaines dereproducteurs,
soit avoir recours à une maison
spécialisée, qui
nepeut
souvent lesfournir,
au moins sans un
long
délai.Dans l’une ou l’autre
hypothèse
le seul fait de nécessiter une sem-blable
quantité
d’animaux contribue à rendre ledosage
très onéreux.Il est de
plus
trèslong. L’établissement
de la carence nécessite unlaps
detemps
variable suivant l’alimentation des mères et lepoids
ini-tial des rats,
qui
varie de 4 à 8 semaines. Onpeut l’abréger
en veillant àrestreindre la teneur du
régime
maternel en facteurs A. Mais la santé desjeunes
animaux s’en ressent ; les croissances deviennentplus irrégulières
et les morts
plus fréquentes.
Une fois la carence
établie,
il faut 3 à 4 semaines pour effectuer ledosage proprement
dit. La durée totale des essais est donc de l’ordre de2 à 3 mois. Comme il faut un délai d’environ un mois pour obtenir les animaux
nécessaires,
onpeut
dire que le résultat d’undosage
nepeut
être donné que 3 à 4 mois
après réception
de l’échantillon.D’autre
part,
les besoins en vitamine dujeune
rat sont relativement faibles : les témoinsreçoivent
parexemple
de 2 à 6UI/jour.
Si l’on admet que l’animal consomme en moyenne 12 gd’aliment,
on voitqu’une
teneurde l’ordre de o,i5
UI/g
donne une croissancefaible,
maisrégulière.
Ils’ensuit que les
produits
constituant lerégime
doivent être entièrementdépourvus
de facteurs A. Enparticulier
la source deprotéine générale-
ment
utilisée,
lacaséine,
doit subir unepréparation spéciale,
trèslongue
au
laboratoire,
très coûteuse dans l’industrie.L’ensemble de ces raisons rend le
dosage biologique
fait sur le rattrès
long
et très onéreux.A la demande de l’Institut Professionnel de Contrôle et de Recherches
scientifiques
des Industries de l’Alimentationanimale,
nous avons cherché si lepoussin
ne seprêterait
pas audosage biologique.
A
priori,
il devaitposséder
deuxavantages
au moins :Il est
possible
de se procurer aisément et enquantités quelconques
des
poussins
d’unjour
dans un établissementspécialisé.
La croissance du
poussin
étantbeaucoup plus rapide
que celle du rat, onpouvait espérer
que ledosage
seraitplus
court.Il est tout à fait essentiel de remarquer que le but de ce travail n’est
en aucune
façon
d’étudier l’avitaminose A dupoulet, déjà
bien connue.On trouvera sur cette
question,
les documents nécessaires dans une revuerécente de HoG!N
(i)
et en cequi
concerne les donnéesplus anciennes,
dans le travaild’E!.vEJEnM
et NEt( 2 ). Rappelons
que lessymptômes
essentiels sont : l’arrêt de la
croissance ;
des altérationsépithéliales
por- tant surtout sur lerein,
et amenant une rétentiond’urates ;
des troublesnerveux se manifestant essentiellement par une
perte d’équilibre ;
lafaible
importance
dessignes
oculaires. Les besoinsjournaliers indiqués
par les auteurs varient très
largement ( 2 ,6
à ioUI/g
denourriture)
selonle critère choisi et
probablement
aussi selon la race.Nous n’avons nullement l’intention
d’approfondir
ces différentsproblèmes.
Celui que nous nous proposons, est tout autre :peut-on
uti- liser lepoussin
pourpratiquer
undosage biologique
de vitamineA, qui
soit
rapide,
relativement peucoûteux,
et suffisammentprécis ?
Ceci exclut le recours à des races d’animaux
exceptionnelles ;
à toutrégime particulier
chez lespondeuses ; bref,
en cequi
concerne les animauxnous nous astreindrons à utiliser des
poussins
que l’onpuisse
se procurer aisément.Ce programme
implique
aussil’emploi
d’une nourritureéconomique,
ainsi que le souci de diminuer dans toute la mesure du
possible l’emploi
d’une main-d’oeuvre
trop
hautementqualifiée.
Nous nousinterdirons,
par
exemple,
les examenshistologiques.
Enfin nous limiterons à environ six semaines la durée totale du
dosage.
II. -
PROBLÈMES PRËU M INAFRES
Trois
problèmes
devaient être résolus avant tout essaisystématique : a)
L’influence du sexe.b)
Larégularité
de lapériode
de mise en carence.c)
I,e mode dedosage :
curatif oupréventif.
a)
Influence du sexe. - Remettant àplus
tard son étudedétaillée,
nous avons décidé de l’éliminer en utilisant exclusivement des mâles. Il était nécessaire de s’adresser à des
poussins
sexés.1/Ecole
d’Aviculture de laBergerie
Nationale a bien voulu nous fournir despoussins
Rhodes-Sussex
mâles, comportant
p. 100 de femelles.C’est avec ces animaux
qu’ont
été faits tous les essais dont nous par- lerons dans cetexposé.
b)
Régularité de la période de mise en carence. - Pourjuger
del’homogénéité
desanimaux,
nous avons laissé à unrégime
de carencetotal
(dont
nous donneronsplus
loin lacomposition)
26poussins
prove- nant d’un même envoi. La mort s’estproduite
en moyenne à25 ,6 jours,
selon le
polygone
defréquence ci-joint (fig. i).
Il faut bien reconnaître quel’homogénéité
est loin d’êtreexcellente,
la durée de viepouvant,
dans les casextrêmes,
aller dusimple
au double. L’écart moyen est de5,0
jours ( 1).
D’autre
part,
deux lots de même race et de mêmeélevage
mais noncontemporains,
ne sont passuperposables.
Un lot de 10animaux,
dansun envoi
ultérieur,
a eu une durée de vie moyenne de2 8, 3 jours,
les mortss’échelonnant entre le 27eet le
3 6 e jour.
c)
Mode de dosage. - En matière dedosage biologique,
on doit àpriori préférer
la méthode curative à la méthodepréventive.
Dans lepremier
cas, eneffet,
la carence étantconstituée,
tous les animaux sont dans un état enprincipe voisin,
leur réserve étantépuisée.
Selon laseconde,
au
contraire,
onajoute
laquantité
donnée dans lerégime
à laquantité
inconnue
apportée
parl’animal,
cequi
nepeut
que vicierl’expérience.
Chez le rat, c’est
toujours
la méthode curative que nous utilisons.Il est malheureusement
impossible
del’employer
chez lepoussin.
Sur l’animal
vivant,
lesymptôme
de carence leplus précoce
est unechute de
poids, généralement
sans ralentissementpréalable
de la crois-sance, et la mort survient en moyenne 4
jours après,
entre 2 et 6jours
engénéral.
Laxérophtalmie
est absolumentexceptionnelle.
Nous avonscherché si cette mort brutale
(contrastant
avec la relativementlongue période
de survie du ratcarencé)
nepouvait
pas être attribuée à descomplications infectieuses,
et nous avons administré à un lot depoussins
( 1
) Il pouvait paraître plus simple et plus précis de mesurer la réserve hépatique des poussins.
C’est ce que nous avons pratiqué, mais sans résultats très probants. En effet cette réserve est faible, le fond spectral est important, et une évaluation précise difficile. D’autre part, il faut pratiquer
les
dosagesdans les 24ou 48 heures au plus après la réception : ils ne peuvent se faire qu’en
nombre
très faible.Enfin ce qui nous intéresse n’est pas tant la valeur absolue de cette réserve que sa vitesse de disparition.
Disons seulement que six dosages que nous avons pratiqués ont donné les valeurs approximatives
suivantes chez des poussins reçus en juin 1 9 5450, 50, 6o, 60, 80et HOUI. I.
un
régime
de carence contenant 5 mg depénicilline
parkg.
Comme onpouvait s’y attendre,
la croissance a étéplus rapide
et la carenceplus précoce,
mais la survie n’a pas été accrue defaçon significative.
On
peut
conclure que seule la méthode curative estpossible
chezle
poussin.
I
II. - LES BESOINS EX 1&dquo;IT-%QIIXE DU POUSSIV ET LES EFFETS Il’UVE CARENCE PARTIELLE
a)
Dispositif expérimental. - Les animaux étaientparqués
dans uneou deux cages de 100 X 100 cm, divisées chacune en
quatre comparti-
ments de 100 X 25 cm. Un nombre convenable de
lampes
àinfra-rouge
de 500 watts
placées
à 5o cm donnait à deuxcompartiments contigus
lachaleur rayonnante nécessaire. La
température
de lapièce
était main-tenue en permanence
supérieure
à 18°.Chaque compartiment
recevait10 à 12
poussins.
b)
I,erégime
était ainsi constitué :Le chlorure de sodium contient i p. i ooo d’iodure de
potassium.
Une
quantité
convenable de vitamineD 3
estmélangée
à lalevure,
detelle sorte que la teneur finale du
régime
soit de 5UI/g.
Lors de notre
premier essai,
il nous a semblé quel’emplumage
étaitralenti. La caséine étant relativement pauvre en acides aminés
soufrés,
nous avons à
partir
de cette dateajouté
aurégime
5 g de méthionine parkg.
On remarquera l’absence de
lipides
dans lerégime.
Il ne semble pas que les animaux en aient souffert.Expérience I. - 4 lots sont constitués :
Deux
lots,
l’un de 12 l’autre de 13animaux,
sont laissés en carencetotale. Ce sont ceux
qui
nous ont donné les chiffres utilisés dans les pagesprécédentes.
Un lot de z3 animaux
reçoit
tous les troisjours
30 UI de vitamine A sous forme d’un concentré d’huile depoisson
dilué dans l’huile d’ara-chide,
et introduit à lapipette
dans le bec. Les animauxl’acceptent
trèsbien
(lot
à 10UI/jour).
Un lot de r3 animaux
reçoit
tous les troisjours
60 UI sous la mêmeforme. A
partir
du 22ejour,
6 animauxreçoivent
150 UI tous les troisjours,
les autres restant au mêmerégime (séries
20UI/j
et 50UI/j).
Les
animaux, marqués
de taches decolorants,
sontpesés
individuelle- ment.Il nous
paraît
inutile de donner les courbesreprésentatives
de cetteexpérience préliminaire.
Nous en résumerons seulement lesenseigne-
ments en donnant le nombre de morts et le
poids
moyen des animaux vi- vants danschaque
lot.L’expérience
a duré 43jours.
Ces derniers animaux ont une croissance très
rapide.
50UI/j
cons-titue certainement une dose
trop
forte pourpermettre
undosage.
Elleest
probablement
voisine de la dose seuil de croissance normale.Expérience II. - 5o animaux sont
partagés
en 5 lots de 10.I,ot i : carence totale.
I,ot 2 : carence
totale,
avecpénicilline.
I,ot 3 : 10
UI/jour.
Lot 4 : 2o
UI/j OU r.
Lot 5 : 40
UI/jour.
Nous n’avons pas à revenir sur les effets de la
pénicilline.
I,es courbes de croissance des lots 3, 4 et 5 sedistinguent
defaçon
extrêmement nette.Mais la courbe 10 UI est
plus
élevée que lors del’expérience précédente ;
les carences et les morts du lot sont d’ailleurs aussi
plus
tardives : fortprobablement,
cespoussins apportaient
une réservevitaminique plus
forte que ceux du lot
précédent.
Afin de donner une idée de la
dispersion
des résultats nous donne-rons les
poids
des animaux des différentes séries en find’expérience.
10 UI : 247 28i 453
467
226 375256
373. 1 mort auq. 2 e jour.
Poids moyen des survivants :
33 8
gÉcart
moyenquadratique : 8 9
g.20 UI :
508 469
450308
457 441 350436 367
450. Poids moyen : 424 gEcart
moyenquadratique : 5 8
g.40 UI :
396
537 507 390458 538
310 453 505 495.Poids moyen : 459 g
Écart
moyenquadratique :
70 g.L’expérience
a duré 45jours.
IV. - ESSAIS DE DOSAGE
Technique de dosage. - Les
expériences précédentes comportaient
deux conclusions :
W Les
poussins répondent
par des courbespondérales
bien distinctes à des doses croissantes de vitamine A convenablement choisies. Le délai de six semaines est suffisant pourpermettre
de lesdistinguer
nettement.2
0 Les doses témoins ne
peuvent
être fixées exactement, semblant varier avec les lots. Elles se situent entre 5 et 40 UI.Nous étions en mesure d’aborder les essais de
dosage.
Mais unedifficulté
technique
seprésentait.
Il est facile d’administrer à un
poussin
une dose connue de vitamineA en solution dans une
petite quantité
d’huile.L’absorption
esttotale,
et la dose administrée
parfaitement
connue.Par contre,
lorsqu’il s’agit
de tester unaliment,
on désire connaître la teneur par g de cet aliment. Or il estimpossible
de faire avaler aupoussin quelques
grammes d’alimentpulvérulent.
La chose estpossible, quoique toujours aléatoire,
chez le rat, élevé en cages individuelles. Elleest tout à fait irréalisable chez des animaux élevés nécessairement en cage
commune.
Voici comment nous avons résolu ce
problème.
Les animaux des lots d’essai
reçoivent
lerégime
de carenceauquel
est
mélangé
l’aliment à tester, de telle sorte que leproduit
final ait uneteneur
théorique
connue(de
l’ordre de iUI/g).
Les témoins
reçoivent,
en solutionhuileuse,
une dose de vitamineproportionnelle
à laquantité
d’alimentingérée.
Onprocède
ainsi : soitpar
exemple
la série devant recevoir iUI/g.
Onprépare
500g d’aliment de carence aveclesquels
on commence àgarnir
lamangeoire, préalable-
ment
vidée,
du lot de 10poussins.
En mêmetemps,
on donne àchaque
animal 50 UI en une seule fois. On continue à
garnir
lamangeoire
avecla même
provision
de 500 g.Lorsqu’elle
estépuisée,
on enprépare
unequantité
nouvelle et on administre de nouveau 50 UI àchaque
animal.Il est évident
qu’en
moyenne,chaque
animal aura consommé 50 g d’ali- ment. Tout se passera donc comme s’il avait été alimenté avec unrégime
contenant i
UI/g.
En cas de mort, on enlève de lamangeoire 1/10
de laquantité
restante s’il y avait 10animaux ; i/ 9
s’il y en avait 9, etc.Cette méthode est
critiquable
à deuxégards :
10 Elle suppose que lepoussin
mange toute la nourriture de samangeoire,
sans aucungaspillage.
On obtient des résultats satisfaisants avec une forme convenable des auges et des
grilles.
2° Elle introduit une différence entre témoins etessais,
lespremiers
recevant tous la mêmequantité
devitamine ;
lesseconds au
prorata
de cequ’ils mangent
seulement.I,’expérience
seulepouvait permettre
de décider si la méthode était valable.Notons
qu’à partir
de cedosage
nous avons cessé depratiquer
lespesées
individuellesqui,
de toutesfaçons,
nécessitent unpersonnel
beau-coup
trop
considérable pour unetechnique
que nous voulons rendre aussisimple
quepossible.
Le lot estpesé
enbloc,
les mortsayant
été ôtés.Expérience III. - Six séries de 10 animaux sont constituées :
quatre
témoins et deux essais.Les
quatres
séries témoinsreçoivent
desquantités
de vitamineséqui-
valentes à des
régimes
contenant o,25 ; o,jo ; I et 2UI/g.
Les essais
portent
sur un aliment industriel que nous savions avoir1
une teneur voisine de ioo
UI/g,
ouprobablement
un peu inférieure. Une sérieE l reçoit
leproduit
dilué à i p. 100 dans l’aliment de carence ; l’autreE 2
a une dosetriple.
La
figure
2 montre, si l’on s’en tient au résultatbrut,
que lemélange
ayant
une teneurthéorique
de i UI a donné le mêmepoids
final que le0 ,
25
UI ;
et que lemélange
à 3 p. 100,ayant
une teneurthéorique
de3
UI a une activité voisine de 1,5. Les résultats ne sont pas cohérents.
L’analyse
des courbes révèle facilement une extrêmehétérogénéité
des lots :
jusqu’au
22ejour,
c’est le lot témoin à o,25UIqui
a eu la crois-sance
maximum ;
presquejusqu’au bout,
cette croissance a étésupérieure
à celle du lot témoin à 0,50. Inversement le lot à i p. ioo est manifeste- ment
désavantagé
audépart.
Expérience IV. - Pour rendre les lots
plus homogènes
nous lesavons
formés,
non dès l’arrivée despoussins,
mais au bout de r5jours
derégime
de carence. L’examen des courbes individuelles de croissance montre en effet que lepoids
à 15jours
est alors en meilleure corrélationavec le
poids
à sixsemaines,
à dose de vitamineégale.
Deplus, pendant
cette
période,
s’éliminent les animaux malformés outrop
chétifs.C’est selon ce
principe qu’a
été conduitel’expérience
IV.Quatre
lots de io animaux recevaient 0,25 ; 0,50 ; i et 2UI/g.
Unlot recevait un
régime
contenant 2 p. ioo d’unproduit commercial,
lemélange
devant avoir une teneur voisine de iUI/g.
La
figure
3 montre que les courbes sontbeaucoup plus
satisfaisantes.Très bien
groupées jusqu’au 24 e jour,
ellesdivergent
ensuiterégulière-
ment, sans chevauchement. On voit que la teneur réelle du
mélange
estprobablement
voisine de 0,7UI/g.
Expérience V. - Elle diffère de la
précédente
parplusieurs points :
1
0 Nous avons attendu le
I g e jour
pour constituer les lots.2
° Nous avons donné le même
produit
commercial à deux concen-trations i et 3 p 100. 3
° Nous avons substitué à la caséine
employée jusqu’ici,
unmélange
de tourteaux
comportant :
Le
régime
devient ainsi constitué :I,es teneurs en méthionine et en vitamine
D,
restentidentiques.
I,’examen
des courbes amène aux conclusions suivantes :I,e
mélange
de tourteaux donne des résultats satisfaisants. I,’allure des courbes est normale. Lerégime paraît n’apporter
aucun facteur Aen
quantité significative,
et être par ailleurs bienéquilibré.
Par contre les résultats des deux
dosages
ne concordent pas.Il est évident
qu’une perturbation,
dont nousignorons
lanature,
est intervenue entre le
40 e
et le42 e jour,
toutes les courbesmarquant
unfléchissement,
et une mort seproduisant
dans le lot i p. 100.Si nous considérons les résultats au
4 o e jour,
nous sommes conduitsà attribuer à l’aliment à i p. ioo une teneur de l’ordre de i,5UI. Mais alors la courbe de l’aliment à 3 p. 100 devrait être
beaucoup plus
élevée.L’une des deux mesures est entachée d’erreur.
Si l’on considère l’ensemble des
courbes,
on voitquelle
en estl’origine.
La courbe du lot à i p. 100est, au
départ plus
haute que toutes les autres ; celle du lot à 3 p. 100 restelongtemps
confondue avec celle du lot à1
UI/g.
Autrementdit,
les courbes se croisent. Cecisignifie
que les lotsau
départ
n’étaient pashomogènes.
L’incertitude ainsi causéeest impor-
tante. Selon que l’on considère comme valable la courbe du lot à 3 p. 100 ou celle du lot à i p. 100, l’évaluation varie presque du
simple
au double.Il y a donc là un vice
essentiel,
dont il est nécessaire de déterminerl’origine
avant de tenter de l’éliminer.A
priori,
onpeut
chercher dans deux directions :a)
il estpossible qu’une proportion plus
ou moinsgrande
de femellesse soit trouvée dans les différents
lots ;
b)
il estpossible qu’il s’agisse
seulement de variationsindividuelles,
non décelables au
I g e jour,
et apparuesplus
tardivement.Nous nous proposons dans une nouvelle série d’essais d’étudier ces
deux
hypothèses.
En ce
qui
concerne l’influence du sexe, nous étudierons les croissances de deux lots de sexedifférent,
en fonction del’apport vitaminique.
L’influence des variations individuelles ne
peut
évidemment être totalement éliminée. Nous avions fait unprogrès
certain en formant noslots non à l’arrivée des
poussins,
mais le yejour.
Une étudesystéma- tique
d’un lot de 10poussins
à 20UI/j (exp. II)
nous a montrédepuis
que l’on
pouvait espérer
mieux.Nous avons étudié la corrélation entre le
poids
à 42jours,
et lepoids
à 3, 15, 20, 24, 29, 31,
34 et
45jours.
La courbeci-jointe (fig. 5 ) exprime
nos résultats. Elle donne l’écart
quadratique
moyen, à 42jours,
d’un lotd’animaux
supposés
depoids identiques,
formé aujour indiqué
sur laligne
des abscisses.Cette courbe est très instructive. Elle montre que l’écart moyen diminue linéairement
jusqu’aux
environs du 25ejour,
pour devenir ensuite sensiblement constant. Cetteépoque critique
coïncide avec l’em-plumage, qui
libère évidemment chez l’animal des virtualités nouvelles.Ceci nous dicte la
ligne
de conduite lameilleure ;
il convient de donner à tous lesanimaux, jusqu’aux
environs du 25ejour,
une dose de vitamine entretenant un état desubcarence,
certainement insuffisante pour per- mettre la création d’uneréserve,
mais assezgrande, cependant,
pour que la croissance sepoursuive,
etqu’il n’y
ait pas ou peu de morts : 20UI/j
par
exemple.
A ce moment seront formés leslots, auxquels
on adminis-trera soit les doses
témoins,
soit les aliments à tester. Nous aurons obtenu ainsi le maximumd’homogénéité,et
la limite deprécision possible
avec cesanimaux.
L’expérience
seule dira si cettetechnique
donne des résultats satisfaisants.V. - CONCLUSIONS
Nous avons recherché si le
poussin
seprêtait
audosage biologique
de la vitamine A. Les recherches
préliminaires permettent
les conclusions suivantes :a)
La méthodepréventive
est seuleutilisable,
la mort survenant enmoyenne
quatre jours après
le début de la chute depoids.
Lapénicilline n’augmente
pas ce délai.b)
La dated’apparition
de la carence chez des animaux d’un mêmeélevage présente
de fortes variations.c)
La courbe de croissance varie defaçon
nette en fonction d’unapport vitaminique
convenable.d)
Unetechnique préliminaire
est décritequi permet
ledosage
desfacteurs A dans un aliment. Les résultats actuels ne sont pas très satis-
faisants,
à cause del’hétérogénéité
des animaux. Onpeut espérer
par unetechnique
nouvelle de sérieuses améliorations.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES (i)
HoG!x(A. G ’ ).
- Nutrition abst., 10,(ig5o),
751.( 2
) !r,v!AJ!M (C. A.)
et NEU(V. F.).
-J.
Biot. Chem., 97,( 1932 ),
71.Nous avons des remerciements nombreux à adresser : M. LAURANS et M
me CHARLETont bien voulu nous donner la
composition
desrégimes
de ca-rence. Les
Établissements
RABATAU à Marseille ontgracieusement préparé
pour nous le
mélange
de tourteaux. Enfin et surtout, le Comitéscientifique
del’Institut Professionnel des Aliments du bétail, et son Président, M. le PrI,!- ROY
, ont