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Objets, parures, société, politique...: l'exemple de l'Âge du Fer

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(1)

Article

Reference

Objets, parures, société, politique...: l'exemple de l'Âge du Fer

KAENEL, Gilbert

Abstract

L'auteur présente, dans une perspective historique, les différents angles sous lesquels les objets de la période de La Tène ont été perçus et étudiés. L'exemple le plus démonstratif est celui de la nécropole de Münsingen-Rain (canton de Berne) où, depuis bientôt un siècle, les chercheurs s'acharnent à faire parler les mêmes objets à travers le filtre de visées chronologiques, sociales, technologiques, économiques, démographiques, voire politiques.

KAENEL, Gilbert. Objets, parures, société, politique..: l'exemple de l'Âge du Fer. Bulletin du Centre genevois d'anthropologie , 1994, vol. 4, p. 23-41

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:101336

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1 / 1

(2)

Bulletin du Centre Genevois d'Anthropologie, 4, 1993-94, 23-41

<Objets inanimés, avez-vous donc une âme Qui s'attache à notre âme et

laforce

d'aimer?>

Milly

ou la Terre natale, Lamartine

I82'l

RESUME

L'auteur

présente, dans une perspective historique'

les différents angles

sous

lesquels les objets de la

période de La Tène ont été perçus et étudiés.

L'exemple le plus démonstratif est celui de la nécropole

de

Mûnsingen-Rain

(canton de Berne)

où,

depuis bientôt

un

siècle,

les

chercheurs s'acharnent à

faire parler

les mêmes

objets

à

travers le filtre de visées chronolo-

giques, sociales, technologiques, économiques, démo- graphiques, voire

politiquesl. '

SUMMARY

The autor surveys,

from

a

historical

standpoint, the various angles under

wich

objects of the La Tène period

have

been approached and

studied. The most telling

instance

is the necropolis of Mùnsingen-Rain, in

the

canton of Bern, where

scientists have

for nearly

one hundred years been desperately

trying

to make the same

objects

speak

by

a recourse

to chronological,

social, technological, economic, demographic,

or

even

politi-

cal perspectives.

ZUSAMMENFASSUNG

Der Autor

erlâutert

die

verschiedenen

Blickwinkel,

unter denen

im Verlaufe

der Forschungsgeschichte die

OBJETS, PARURES, SOClÉnÉt,POLITIQUE...

UEXEMPLE DE UÂCN DU FER

GILBERT KAENEL

PAR

Fundgegenstânde der Latènezeit gedeutet worden sind.

Eindrùcklichstes Beispiel ist die Nekropole von

Mùnsingen-Rain

im Kanton Bern. Ihre

Funde werden seit bald einem Jahrhundert

mit

wechselnden chronolo- gischen, soziologischen, technologischen,

wirtschaftli- chen, demographischen und sogar historischen

Fragestellungen immer wieder untersucht und stets aufs Neue zum Sprechen gebracht.

1. Ii objet

de

la contribution

Nous

avons

choisi d'analyser plusieurs

manières

d'aborder et d'interpréter le(s)

message(s) contenu(s) dans

certains objets

archéologiques,

objets

d'études,

sujets d'interprétations diverses, infinies

en

théorie

mais furtenrertl r'estrcitttes datts

la

pratique quotidienne

du

chercheur, car dépendant largement des développe- ments spécifiques de sa discipline.

Il

nous

a

semblé intéressant, dans

le

cadre de ces

réflexions

sur

I'objet,

de présenter un exposé dans une

perspective historique, qui permette,

à

partir d'un

exemple précis, d'apprécier les décalages ou les chan-

gements d'optique intervenus en un peu plus d'un siècle. Nous nous limiterons

au Second âge

du

Fer, époque de

La

Tène (environ 450-15 av. J.-C.), en pre- nant comme référence

le

cimetière de Miinsingen-Rain (canton de Berne),

fouillé

entre 1904

et

1906,

qui

pré- sente, au travers

de quelque deux

cents tombes, une

L'exposé présenté à Genève le 20 mars 1992 portait un titre légèrement différent : <<Tessons, parures, société, politique...".

Nous avons remplacé <<tessons>> par <objets>, compte tenu de I'extrait publié ici.

(3)

G. KAENEL

Revne A 1870 -1871.

1.3. 5, Nèc.opole de Marzâbotto.- 2,4.6, Cirùetières de la MaÙre

le

champ des recherches

: les parures, à la

base des interprétations les plus fécondes, sont des parures

fémi-

nines.

La

question

qui

se pose est celle de

la

signification,

au

sens

large, de cette <quincaillerie>,

des moyens

qu'ont les

archéologues

de <faire parler>

ces objets, sous différents angles

d'investigation,

et des

limites

de

leur

<jeu>

interyrétatif

autour des objets eux-mêmes et du contexte de leur découverte.

2.I.

Les débuts de l'archéologie celtique au 19e siècle

Le

préhistorien raisonne essentiellement

par

analo-

gie. Si,

au

milieu du

19e siècle,

les premiers

archéo- logues (ou <Antiquaires> à l'époque) connaissaient par

le biais

des auteurs de

l'Antiquité,

grecs

ou latins,

le

nom d'un bon nombre des peuples celtiques

de

l'Europe préromaine, ils n'avaient pas les

moyens

d'identifier leur culture matérielle faute d'échelles

chronologiques2. C'est l'organisation de grands congrès internationaux, dans les années 60/70

du

siècle passé,

qui

permettra aux fondateurs de

la

Préhistoire

d'établir

une séquence

chronologique, non

seulement

relative,

mais absolue d'entrée par

le

recours à des dates histo- riques tirées du bassin méditerranéen

ou

de

I'Italie

du

Nord,

et grâce à

la

comparaison

et la

mise en relation des matériels archéologiques de régions différentes. Le 5e <Congrès d'anthropologie et d'archéologie préhisto- rique> se

tint

à Bologne

en

1871 (le précédent avait eu

lieu

à Neuchâtel

en

1866 et

s'intitulait

<Congrès inter-

national paléoethnologique>) ; c'est au cours d'une

excursion dans

la cité

étrusque de Marzabotto, que les

participants,

à

la suite du

célèbre savant

français

De

Mortillet (avec le Neuchâtelois Desor et le Danois

Hildebrand,

qui

proposera

le nom

de <La Tène>> pour

qualifier un faciès archéologique par opposition

à

<Hallstatt>,

d'une

durée encore

imprécise) identifient

des <Gaulois> à Marzabotto : I'analogie entre les

mobi-

liers de Champagne et de Marzabotto est établie,le rac-

cord

avec

les

sources

antiques, alors

omniprésentes, proposé

(fig.

1)3.

Les objets,

des épées, des

fibules,

deviennent dès lors, avant

d'avoir

été décrits,

voire

étu- diés en

détail,

porteurs

d'une signification

ethnique et chronologique précise : ce sont les armes et les parures portées

par

des

Gaulois ayant participé aux

célèbres migrations

du

début du

4e

siècle av. J.-C.

qui ont fait

2.

Nous avons déjà abordé ces questions récemment, à I'occasion d'un Cours public de la Société suisse de préhistoire et d'archéologie (Kaenel 1990-1) et dans un numéro spécial d'<Archéologie suisse>> consacré aux Celtes et aux Helvètes (Kaenel 1991).

3.

De Mortillet 1870-1871. Voir en outre les articles mentionnés à la note 2.

PI. XXI I.

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Fig.

1. L'analogie entre les objets de

la

Marne et ceux de Marzabotto est reconnue et interprétée: leurs porteurs sont des <Gaulois> (D'après De Mortillet 1870-1871).

séquence d'une phase avancée de La Tène

A

à La Tène C2 (environ 420-180 av. J.-C.).

2. Les objets de l'étude

Dans le cas particulier, le domaine funéraire,

l'archéologue

travaille

essentiellement sur

du

matériel métallique, des parures et des armes, ces dernières étant

plus

rares

(rappelons la

quasi-absence de céramique dans les pratiques funéraires de

La

Tène ancienne et moyenne sur

le

Plateau suisse).

Un

autre facteur

limite

(4)

\--

L

OBJETS, PARURES, SOCIÉTÉ, POLITIQUE... 25

Fig.2.L'expansion

celtique et les migrations du début du 4e siècle av. J.-C., plus

d'un

siècle après leur identification archéologique sur la base des objets (fig. 1) (D'après Nash 1985, fig. 3.2').

trembler Rome. C'est le début de l'archéologie celtique

(fig.2)4.

2.2. Un

siècle de classement et d'études d'objets

Après

cette reconnaissance au

plus

haut

niveau

de

l'explication

historique, on

va

se préoccuper de classer

(plus

que de

décrire)

les objets, en différentes catégo-

ries

placées sur

les

axes de

la

chronologie absolue et, surtout, de la chronologie relative.

Pendant des décennies, ces classifications

ont

pour base quasi exclusive

la

description des caractéristiques intrinsèques des

objets, à

coups d'analyses visuelles,

morphologiques et stylistiques

en

premier lieu, voire

technologiques, souvent

intuitives

et peu ou pas du tout formalisées.

La

<<guerre>> des chronologies et des terminologies

(fin

du

I9e

siècle-début

du20e

siècle)

Une

phase

d'élaboration

de

la

chronologie relative de

la période

de

La

Tène

intervient très

rapidement,

dont les bases (encore valables un siècle plus tard) sont rapidement jetées

; la périodisation et Ia

terminologie donnent

lieu

à d'incessantes retouches

et

à des affine- ments de détail.

Dans cette étape de la recherche, on néglige le

contexte, I'ensemble clos, du moins on ne

l'invoque

pas

explicitement (tout comme Montelius classant à la

manière

d'un

paléontologue les antiquités nordiques de

l'âge du

Bronze

et du

Fer,

un

classement

qui,

compte tenu de la masse d'objets, reste valide dans ses grandes lignes !).

Les

objets sont donc jugés porteurs

d'une

informa-

tion chronologique et on

se penche en

particulier

sur

4.

C'est la prise de conscience du rôle de l'objet archéologique comme témoin de I'Histoire (avec un grand H) ; d'autre part cette question des migrations caltiques reste toujours présente à I'esprit des chercheurs préoccupés de fournir des synthèses : voir les travaux mentionnés ci-dessous, ou les cartes de Nash 1985 par exemple (fig.2).

(5)

26 G. KAENEL

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Fig. 3.

<Fibules-objets> (extraites du

mobilier

des tombes) de

Miinsingen-Rain,

toutefois individualisées par la légende (D'après Wiedmer-Stern 1908, Taf. 7).

l'évolution

des

fibules,

des parures annulaires

ou

des épées.

Les critères intrinsèques

retenus ressortissent

bien aux définitions

proposées

par David Viollier

et résumées

dans son ouvrage de

synthèse

en 1916,

à

I'exemple emblématique

des

fibules ; il joue sur

les registres de la technologie sommaire, de la morphologie et de la matière même de

l'objet.

<<La

fibule gauloise

se

distingue

en

particulier

de

celle

du

premier

âge

du Fer par un ressort bilatéral

composé

d'un

même nombre de spires placées de

part

et

d'autre

de

l'arc.

Pendant la première période, ou

La

Tène 1 (Frùh La Tène), /e pied de la

fibule

se relève dans

la

direction de

l'arc dont il

demeure indépendant

; il

se

termine soit par un

bouton,

soit par un

disque, souvent

orné d'un

cabochon

d'émail

rouge ou de corail.

Dans la

fibule

de

la

seconde période, ou

La

Tène

II

(Mittel La

Tène), les formes générales sont

plus allon-

gées, le

pied

vient se

fixer

au sommet de

I'arc à l'aide

d'une

griffe

ou

d'un

anneau.

La

fibule de la troisième période, ou La

Tène

III

(Spât

La

Tène), présente des

formes

encore

plus allon-

gées

;

le pied

fait

corps avec

l'arc :

la

fibule

a été

fon-

due d'une seule pièce.>>

(Viollier

1916,6).

Comme son

illustre

contemporain Jacob Wiedmer- Stern,

le <fouilleur>

de Miinsingen,

Viollier publie

les

objets

par

classes

typologiques,

en

n'accordant

quasi aucun crédit (du moins avoué) au contsxte

(fig.

3).

Remarquons toutefois que Wiedmer-Stern

introdui- sait implicitement

des considérations extrinsèques en

reconnaissant une organisation du cimetière et

un déplacement des inhumations dans le temps, du nord au sud.

Dans ce contexte, il faut signaler la qualité

des

fouilles

du cimetière de

Vevey-En

Crédeiles (quelques années avant Miinsingen, en 1898) et de sa publication, par I'architecte

Albert Naef

(premier archéologue can-

tonal vaudois):

ce dernier

fournit un plan du

site éla- boré,

plus détaillé

que

celui

de Mùnsingen,

et

surtout

fait

grand cas de

la

position des objets sur

le

squelette,

soit du contexte de la découverte (Befund)

avec des relevés de qualité,

tout

en décrivant les objets (Funde) et en les

illustrant

par des dessins techniques excellents (et pas uniquement par des photos)

(fig. a). Naef

était en avance sur son temps, ses préoccupations relatives au mode

d'inhumation ou

au costume

du

défunt refe- ront surface dans les années 60 du 19e siècle.

<Stratigraphie horizontale> et <combinaison

statistique>

Après l'observation de Wiedmer-Stern

à

Miinsingen, non formalisée, les opérations que l'on

(6)

OBJETS, PARURES, SOCIETE, POLITIQUE... 27

J.s-o.^La ctaf

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appelle aujourd'hui <analyse spatio-temporelle>

et

<sériation typo-chronologique>,

vont

se développer dès les années

40

de ce

siècle;

les premiers articles parais- sent en période de guerre. Citons

tout d'abord pour

le

Premier

âge

du Fer

une

tabelle de Hartwig Zirn

en

1942, tentant

pour

la première

fois

de sérier sous cette

forme les fibules du Hallstatt final dans le Bade-

Wurtemberg5,

et un article important d'Emil Vogt

en 1944

à propos d'Arbedo-Ccrinasca au Tessin,

dans

lequel il parle (pour la

première

fois à notre

connais- sance) de

stratigrafie

orizontale6. Ces tentatives pion-

nières de sériation

reÇourent

indistinctement à

des critères de niveaux variables, comme le

rite

funéraire et les caractéristiques morphologiques

ou

chronologiques des objets.

Pour Mûnsingen, on assiste dès

le

début des années

50 (et on continue

à

le faire aujourd'hui)

à

un

grand nombre d'exercices de stratigraphie horizontale, suite à

I'intuition de Wiedmer-Stern, dont les visées

sont exclusivement

d'ordre

chronologique : mentionnons les

travaux

de Ruprecht Giessler

et

Georg

Kraft en

1942 (publiés après la guerre en 1950), de Werner Krâmer en 1952,

d'Ulrich

Schaaff

en

1966, de Frank

Roy

Hodson

en

1968

et

de

Werner Stôckli en

1975,

qui

restituent

une image du

développement de

la nécropole

de

La

Tène

A

à

La

Tène C2. Les propositions de Hodson ou

a

Stôckli sont en général admises et reprises par

les études suivantes, à quelques détails près, en

fonction

des conceptions de tel ou tel auteur

(fig.5

à 13).

On

évoquera dans

le

prolongement de ce

type

de démarche, sans ambition d'exhaustivité, des travaux en général

limités

à une classe,

voire

à un type bien parti- culier d'objets :

Miiller

1989 (les torques à cabochons) ;

Kaenel et

Mùller

1989 (les bracelets en verre)

; Miiller 1990 (les anneaux tubulaires ornés) ; Challet

1992

(l'émail),

etc.

Les premières tentatives de sériation automatique

Parallèlement aux

démarches

traditionnelles

évo- quées ci-dessus, et dans

la

foulée des bouleversements

méthodologiques et épistémologiques

des années 60 issus

du

monde américain

et

anglo-saxon,

Frank

Roy Hodson poursuit une expérience à partir des données de Miinsingen

: il va

confronter les associations de mobi-

5.

Zirn 1942,'f abelle 3.

6.

Vogt 1944, (repris dans la synthèse sur le Premier âge du Fer au Tessin, par Primas 1970, Abb. 31). Vogt avait retenu des critères appartenant à des classes sémantiques aussi différentes que :

tombes à incinération - tombes à inhumation - fibules a navicellcL - fibules a drago - flbules La Tène I

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Fig. 4. La <fibule-objet>>, mais aussi la <tibule-contexte> à Vevey-Eir Crédeiles (D'après Naef 1901 et 1902-1903, fig. 85. Sépulture

N'27).

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OBJETS, PARURES. SOCIÉTÉ. POLITIQUE... 29

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Fig. 6. Mùnsingen-Rain (Berne). Les tombes datables. Cercles : la Tène Ia ; triangles : la Tène Ib ; triangles noirs sur pointe : la Tène Ic ; carrés : la Tène

II

(D'après Krâmer' 1952,Taf . 19, figure elle même reprise de Giessler et Kraft 1942, Abb.4).

Fig. 7. Mùnsingen-Rain (Berne). Les tombes datables (D'après Schaaff 1966 Abb. 5).

(9)

G. KAENEL

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Fig. 8. Mûnsingen-Rain (Berne). Le développement spatial du cimetière au cours de la période de La Tène. Les diverses phases sont définies par des types de fibules (D'après Hodson 1968, fig. 4, à gauche, replis à but didactique par Collis 1984, 38, à droite, cf. fig.9).

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leur

position dans la nécropole et

établir

une matrice combinant types et ensembles clos, à la suite des permutations et de la diagonalisation obte-

nue; elle

sera

publiée

dans

son ouvrage

consacré à

Mûnsingen (Hodson 1968)

(fig.

1a).

En parallèle, il tente d'établir une sériation

des

fibulcs par lc biais d'une procédure automatique

aveugle (Hodson 1970)

(fig.

15).

Compte tenu de la

définition

des types basée sur des critères métriques,

dont ni le choix ni la

hiérarchie ne pouvaient être argumentés7, cet essai n'emportera pas la

conviction

(peut-être

intervenait-il trop tôt

dans

l'his- toire du développement

des

outils informatiques

?),

mais I'on s'y réfère toutefois

abondamment dans les ouvrages méthodologiquess.

3. Le grand tournant des années

<<60>,

ou de la chronologie

à

la société

Au

cours de cette môme décennie,

I'objet

que nous avons

suivi

en

tant

que

témoin

de

la chronologie,

va être abordé

d'un oeil différent: il

va devenir

le

support et prétexte à

l'étude

de différents aspects des structures

Phase U

sociales de la période de La Tène. Bon nombre de cher- cheurs avaient bien ressenti les

limites

d'une intetpréta-

tion chronologique systématique pure et dure,

notamment à Mûnsingen, dont le développement spatial dans sa tendance générale nord-sud présentait quelques écarts :

quid

de

la

distinction des hommes, des femmes et des enfants, de

l'âge

des défunts, de

leur

.<richesse>

ou de leur statut social

manifestés

par les objets

de parure et les armes ?

Werner Krâmer a en quelque sorte ouvert la voie en publiant la petite nécropole de Nebringen (au sud-ouest de Stuttgart)

en

1964. Sa démarche sera suivie et déve- loppée par

Ulrich

Schaaff à propos de la nécropole zuri-

choise d'Andelfingen (déjà publiée plus de 50

ans

auparavant par David Viollier) et en essayant

de 1'appliquer à Miinsingen :

il s'agit

de distinguer

le

sexe

7.

C'est ainsi que les fibules de La Tène A et celles de La Tène 82, à

plus d'un siècle d'écart, se trouvent très proches de par leurs caractéristiques morphologiques et métriques.

8.

Du volume <L'archéologie aujourd'hui>, article de Cleuziou et Demoule 1980, 114, à la synthèse méthodologique de Djindjian 1991,'73, 101, où la sériation de Hodson, Sneath et Doran 1966 est reproduite.

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Fig. 9. Mûnsingen-Rain (Berne). Fibules caractéristiques des diverses phases de développement du cimetière (D'après Collis 1984, 38, cf. fig. 8).

(11)

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Fig. 10. Mi.insingen-Rain (Berne). Les tombes datables (D'après Stôckli 1975, Abb. l7).

Fig. 11. Mûnsingen-Rain (Berne). Répartition des différents types de bracelets en verre de La Tène C (D'après Kaenel et Mûller 1989, fig.8).

(12)

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Fig. 12 Mûnsingen-Rain (Berne). Bracelets tubulaires en bronze. Gros cercles: bracelets lisses ou légèren-rent côtelés; étoiles bracelets à larges côtes (D'après Mtiller 1990, fig. 4).

Fig. 13. Mûnsingen-Rain (Berne). Répartition spatiale des ornements comportant du verre opaque et du corail. Gros points noirs verre opaque rouge ; cercles demi-remplis : verre opaque rouge et corail ; cercles : corail (D'après Challet 1992,fig.5e).

(13)

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Fig. 14. Extrait de la tabelle chronologique de Mùnsingen-Rain (D'après Hodson 1968, pl. 123).

(14)

OBJETS, PARURES, SOCIETE. POLITIQUE.,.

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des inhumés et

leur

âge,

tout

en mettant en valeur des

<objets>

particuliers

et exceptionnels au sein du mobi-

lier

funéraire. Toujours par analogie dans la répartition des critères choisis et

leur

répétition, on

franchit le

pas de

l'interprétation

au plan de la société et

I'on

parle, par exemple,

de

<familles>>

pour les

groupes

ainsi

définis

(fig. l6).

Schaaff a bien montré les

difficultés

rencontrées par ce

type

d'analyse

et

les différences

qui

surgissent, par

exemple à Andelfingen (fig. l7), et surtout pour la

grande nécropole de Mûnsingen

qui

semble obéir à des règles différentes et

tlifficiles

à tléceler

(fig.

18).

Stefanie

Martin-Kilcher

prolonge cette démarche en 1973 (puis en

l98l

à partir de Vevey) en essayant d'une part de restituer

le

costume des défunts, d'autre part de

déduire

certaines constances,

voire

des règles dans le

port des <objets>

considérés

comme éléments de

la parure, de I'armement ou comme des offrandes

(fig.

19).

Ingo Stork en

1972173,

puis

Pavel Sankot

en

1980

multiplient

les tests dans cette optique de restituer une organisation sociale et tentent de

déchiffrer le

code de

signification

des objets, notamment des objets précieux

(fig.20).

Les

mêmes

objets vont être soumis

à des critères quantitatifs par Peter S.

Wells

en 1984,

qui

s'attache de manière mécanique au nombre d'objets par tombe

(fig.

2I),

et par Peter

Hinton, en

1986,

qui

pondère ces cal- culs en introduisant des <unités>> de valeur (très subjec- tives et schématiques,

il

faut le reconnaître), basées sur le temps estimé nécessaire à la réalisation des différents

Fig. 15. Classification automatique de 30 fibules de Mûnsingen-Rain, groupées par valeur de ressemblance; les symboles représentent la datation <<estimée

la

meilleule>, de l'ancien (celcle ouvert) au récent (cercle plein) (D'après Hodson 1970,fi9.2).

éléments

(fie. 22). L'ingéniosité mise

en

jeu par

les archéologues

confrontés aux objets

est apparemment

sans bornes, mais ils n'ont toujours qu'un seul Mùnsingen

à

disposition,

dans

une

zone

d'étude

aux

limites

raisonnables

; la validation

des interprétations proposées devient de plus en plus inaccessible.

4. De la société

à

l'ethnie, et

à

I'individu

Nous avons donc suivi I'objet qui, de

référence

chronologique quasi exclusivcmcnt (cn intégrant

les aspects de sa réalisation technologique

il

est

vrai),

est devenu

l'un

des supports

privilégiés

des tentatives de

restitution

de

I'organisation

de

la

société en groupes,

<familles>, ou

<<statuts>

particuliers

(avec

I'aide

des pratiques funéraires que nous n'abordons pas

ici).

Tout en gardant à 1'esprit

l'idée d'une

hiérarchie latente

dif- ficile

à cerner (réminiscence consciente ou inconsciente des textes des auteurs antiques),

I'archéologue va

se

servir

de

l'<objet>

comme

facteur d'individualisation

de peuples

et de

personnes <<hors norme>>. Certaines parures vont

jouer

Ie

rôle d'une

<carte

d'identité>

per- mettant d'accéder à une

explication

en termes d'<eth- nie>>

et de géographie, et ainsi d'identifier

des

déplacements de personnes: Venceslas

Kruta

essaye, dans

les

années

80, de

<<suivre

à la trace>

certaines femmes

qui

arborent

un port

de parures <réglementé>

au 4e ou au début du 3e siècle av. J.-C.,

différent

d'une

région

à

I'autre (Kruta 1983; 1985;

1987).

Une

piste -a

(15)

36 G. KAENEL

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Fig. 16. Nebringen (Kreis Bôblingen). Répartition des sexes, des <familles>, et des objets exceptionnels (D'après Krâmer 1964, Beilage 2, 3).

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Fig. 17. Andel|ngen (canton de Zurich). Hommes, femmes, enfants et parures particulière (D'après Schaaff 1966, Abb. 1, 2).

comparable a été suivie par Herbert Lorenz

en

1978 ou en 1986. Sans rappeler

ici

l'argumentation de Kruta par exempleg, nous constatons simplement que

l'objet

sert de support à

f

interprétation des mouvements de popu-

lations entre Europe occidentale, Italie du Nord

ou monde danubien.

On revient en fait, armé d'une argumentation patiemment fourbie en plus d'un siècle d'étude d'objets, aux premières intuitions géniales des

De

Mortillet,

Desor

ou Hildebrand en

1871, évoquées en début d'exposé

(voir tie. l-2).

L'objet

(par exemple la

fibule

de tel type, associée à

telles parures annulaires) devient donc un facteur d'identité culturelle,

sociale et ethnique.

Il

permet éga- lement de distinguer

le <différenb

et

l'<autre>

au sein des communautés envisagées.

Des

personnages <<hors norms>>

: c'est avant tout Ludwig Pauli qui

poursuit cette piste

en

1975 à

partir

du Dùrrnberg près de

Hallein

en

Autriche,

en intégrant

Mûnsingen à

ses recherches.

Il construit un

modèle basé sur

I'interprétation d'objets

à

valeur

d'amulettes, dont

il

énumère plusieurs catégories

(fig.

23)10.

Il

pro-

pose

la restitution d'un

scénario ambitieux, historique,

9.

A I'exemple des tombes de Villeseneux et Pogny dans la Marne, à

partir desquelles I'auteur propose de reconnaître <f impact de

l'immigration de groupes danubiens vers ls second quart du 3e siècle av. J.-C.> (Kruta 1983,75).

10. Pauli 1975,116-135. La valeur d'amulene est ainsi attribuée à des objets dont la forme ou I'aspect est particulier, des pendeloques et même des perles en verre ou en ambre, des objets en matière précieuse, rare, ou des curiosités.

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Fig. 19. Miinsingen-Rain (Berne). Les tombes féminines bien dotées en parures (D'après Martin-Kilcher 1973, Abb.2).

social autant qu'économique et politique, affectant

I'ensemble de

l'<Europe>

au tournant

du

5el4e siècle av. J.-C., et culminant avec 1'effondrement de I'ancien monde

hallstattien avec

ses

<principautés> suivi

des

migrations du

déhut de

La

Tène. T,es amtrletfes dans

leur rôle de protection des morts, attribuées à

des

femmes,

des

jeunes-filles et

des

enfants avant tout,

seraient le témoin d'une période troublée, de crise, aug- mentée par une

forte

explosion démographique (mani- festée

par

une

mortalité infantile

exceptionnelle selon

Hinton

1986,

Table 2; fig. 2). Voilà, toujours

sur la base des mêmes

objets,

une

explication qui s'élève

à évaluer

l'équilibre

de I'ensemble du monde occidental.

En parallèle, les chercheurs se penchent sur certains

individus

aux <objets>> particuliers, exotiques pourrait- on

dire.

Certains vont

jusqu'à identifier

des étrangers:

Werner Krâmer l'avait déjà fait

à

propos

de

fibules

<tessinoises> du 3e ou 2e siècle av. J.-C., mises au

jour sur I'oppidum

de

Manching

en

Bavière, ou

dans une

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Fig. 18. Mùnsingen-Rain (Berne). La distribution des enfants, avec un groupement privilégié au nord dans la zone La Tène A, et plus bas dans une zoneLa Tène

Bl,

82 (voire C1), soit quelques générations plus tard (D'après Schaaff 1966, frg.6, voir fig. 7).

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(17)

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Fig.

20. Mûnsingen-Rain (Berne). Les tombes féminines à bagues en or (1), en argent (2) et en électrum (3) combinées à

d'autres critères, quantitatifs, de <richesse> (D'après Stork

19',72/'73, Abb. 3).

Number ol obiects per gravo

Fig.21.

Mùnsingen-Rain (Berne). Distlibution du nombre d'objets dans les différentes tombes de la nécropole (D'après Wells 1984,42).

tombe de Niederwichtrach

dans

le canton

de Berne (Krâmer 1961).

Ludwig

Pauli, également, retient ce mode

d'explica- tion à propos de JeniSùv Ûjezd en Bohême ou

du

Diirnberg (Pauli

1978).

C'est

en

fait Hartmut

Polenz

qui ira le plus loin

dans

cette voie

en

proposant,

en 1982,

d'interpréter

les tombes à monnaies

du

3e

et

du 2e siècle av. J.-C. comme des tombes féminines, trahis- sant

la

présence d'étrangères,

du

Sud

(d'où la

pratique de

I'obole

à Charon est originaire).

Il considère en effet cette coutume comme

un témoignage

tangible

des

pratiques

de

I'exogamie

en

milieu celtique (évoquée par de nombreux textes antiques). A Mtnsingen,

aucune

tombe n'a livré

de

monnaie,

en revanche

on en a trouvé

dans quelques tombes des çnvirons de Berne ou du

littoral

lémanique,

dont une tombe à incinération du début

de

La

Tène

finale (fin du 2e

siècle

av.

J.*C.)

à

St-Sulpice dans le canton de Vaud.

A

Ia suite de Polenz, nous avons inter- prété cette dernière, avec prudence

il

est

vrai

(Kaenel

1990-2,301), comme une femme, peut-ôtre du

Sud,

<mariée> et incinérée en terre vaudoise... L'étude

anthropologique récemment fournie par

Marcello

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(18)

OBJETS, PARURES, SOCIÉTÉ, POLITIQUE... 39

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Fig. 22. Mùnsingen-Rain (Berne). <Unités de valeur> attribuées aux différents types d'objets et de matériaux (D'après Hinton 1986, Table 1).

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Fig.23. Miinsingen-Rain (Berne). Les amulettes, dans les tombes de femmes et d'enfants de La Tène A en majorité (D'après Pauli 1975,Tabelle 2).

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(19)

40

montre en

fait qu'il s'agit d'un

enfant, de sexe bien sûr indéterminé, âgé

d'environ 6

ans.

Voilà qui

relativise nos velléités d'interprétation élevée à

partir

d'<objets>

particuliers !

Nous ne voudrions pourtant pas terminer sur une note négative et rappeler que nous avons persisté dans cette

interprétation

à propos

d'une

tombe à

inhumation

(de femme cette fois-ci!) à monnaie, à peu près contemporaine

de celle de St-Sulpice, et mise

au

jour en 1990

à Lausanne-Vidy (Kaenel et

Moinat 1992,28);

dans l'état de nos connaissances,

il

faut toutefois bien reconnaître que cette proposition tient plus d'un acte de

foi, difficile

voire impossible à valider, que d'une explication déduite à partir d'observations patiemment accumulées, clairement forma- lisées, et dont I'objet est au centre du raisonnement.

5.

Et

à

loavenir

?

S'il

est

clair

que les générations d'archéologues qui

vont

se succéder poursuivront les études du 20e siècle, en améliorant et

affinant

les

objectifs

et les techniques

BIBLIOGRAPHIE

BRUNAUX (J.-L.), ed.

i991.

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der

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la vie

des Celtes de Mùnsingen dans

le

cas particulier,

vont

être abordés

et

analysés, aspects que ne pouvons

tout

simplement pas encore

imaginer... L'objet-forme,

I'objet-style, I'objet-chronologie, 1'objet-société,

I'objet-

peuple,

I'objet-communication vont

encore se diversi-

fier. Mentionnons certaines voies qui s'annoncent

prometteuses

:

I' obj et-m

atériau,

I' obj et-technolo gie,

I'objet-tradition

artisanale, enrichies

par I'archéologie

expérimentale,

ou

encore

I'objet-produit utilitaire

ou

ornemental, I'objet-utilisé, -cassé ou -sacrifié,

à

l'exemple

des ensembles cultuels

du

nord de

la

France

(Brunaux, éd. l99l), qui ont apporté

au

cours

des 2 décennies écoulées un renouveau appréciable à certains aspects de 1' archéologie celtique.

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Références

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