États Généraux de
L’Éducation Prioritaire
Historique de l’Éducation Prioritaire
Sept 1981 : François Mitterrand décide de la création de l’Éducation Prioritaire fondée sur une logique de
« discrimination
positive » : donner plus à ceux qui ont le moins et corriger les
inégalités sociales Pourtant, elle se
heurte dès le départ à deux écueils : des moyens insuffisants et leur détournement partiel du fait de l’absence de critères nationaux.
Plan de relance de l’Éducation Prioritaire de 2014
ECLAIR ➜ REP +C’est le fonctionnement dans lequel nous sommes encore actuellement.
Les mesures :
La carte des ZEP est révisée et de nouveaux réseaux sont créés (REP et REP +) : chacun est composé d’un collège et des écoles de son secteur.
4 paramètres de difficultés sociale et scolaire des établissements sont pris en compte pour la labellisation : - le taux d’élèves défavorisé.es
- le taux de boursier.es
- le taux de retard à l’entrée en 6e
- le taux des élèves résidant dans ou à moins de 300 mètres d’un quartier prioritaire de la Politique de la Ville (QPV) Pourtant, le constat en 2014 est que la France est le pays où le milieu social influe le plus sur le niveau scolaire.
Un système à améliorer :
- Un nombre de réseaux constant avec un découpage en REP et REP+
- Des dotations annoncées comme progressives - Pas de nombre maximum d’élèves par classe
- Des inégalités scolaires contenues mais non réduites
Des inégalités entre les écoles :
- Une entrée par les collèges et des écoles « orphelines » - Des moyens et des indemnités différents entre REP et REP+
- Les allègements de service et des formations accrues ne concernent que les REP+
MAIS quelques atouts précieux comme des critères et un cadre définis nationalement et une gestion Education Nationale.
Une réforme en trompe-l’œil
Le projet ministériel : CLA et cités éducatives
Perspective de dé-labellisation des REP et naissance des CLA
CLA = « Une aide à l’analyse des difficultés et des réponses à apporter » Durée de 3 ans
Critères flous :
- critères sociaux : PSC, boursiers, familles en QPV (comme actuellement) + critère éloignement pour prendre en compte ruralité
- critères locaux : laissés à la liberté des recteurs.
Contrat d’objectifs passé entre le recteur et les établissements (un collège, une école ou même une classe au sein de ces établissements)
Allocation progressive de moyens (là une prime d’attractivité, ici des heures sup, là un poste de RASED, ici un poste UPE2A…) mais moyens pris ailleurs (car pas de budget supplémentaire)
Peuvent être concernés : écoles en EP actuellement mais aussi en rural, privé et lycées Comité de suivi académique
Des questions : quelles clauses de renouvellement de contrat ? De sortie ? Avec quels moyens ? Pas d’objectifs de performance : vraiment ?
1) CLA : contrats locaux d’accompagnement
Calendrier de mise en œuvre des CLA
2) Cités éducatives
Actuellement , 80 cités éducatives. Projet de 40 supplémentaires (avec budget spécifique)
Une cité éducative, c’est :
- en Quartier Politique de la Ville
- dans un quartier à dysfonctionnement urbain, où les enjeux de mixité sont forts
- pilotée par le collège, qui travaille avec la Préfecture et la collectivité (pilotage et donc gestion des moyens par le trinôme principal.ede collège – délégué.e du préfet – chef.fe de service de la collectivité)
- renforce la place des associations, parents, du périscolaire, des collectivités… au détriment de l’éducation nationale ?
- une « gouvernance » pourrait s’imposer aux conseils d’écoles et conseils d’administrations des collèges ? - travailler avec les partenaire, oui ! Mais sur quel temps ?
- Avec les CLA, perte notion de réseau (et donc de cohérence parcours scolaire) fondée sur des critères économiques, sociaux et scolaires transparents et concertés, au profit d’un principe de contractualisation locale et territoriale non contrôlable (modèle libéral d’établissements autonomes)
- Abandon labellisation et tout ce qui va avec : seuils, primes... Perte de la stabilité des équipes.
- Renoncement au cadre national : recteur aux manettes qui définit une carte de l’EP fluctuante selon des critères de son choix ; risque de dérive clientéliste : projets basés sur des intérêts territoriaux (possibilité de pression des élus), pas sur une réflexion pédagogique ; inégalités territoriales
- Mise en concurrence des territoires, des établissements, des écoles : redistribution des moyens y compris dans les territoires ruraux (visée électoraliste/promesse de campagne) mais à moyens constants
- Contrat d’objectifs : objectifs pédagogiques, donc pilotage par évaluations nationales à craindre - Abandon d’une politique de l’éducation prioritaire nationale et ambitieuse au profit de la
contractualisation.
Conséquences (CLA et cités éducatives)
Conséquences (suite)
Où sont les élèves dans tout cela ?
- On part des moyens qui restent constants et on discute la façon de les répartir au lieu de partir des besoins.
- Risque de saupoudrage.
- Moyens octroyés sur la base de projets et non plus sur la base des difficultés des élèves accueilli.es.
Risques pour l’ensemble du système éducatif
- Alors que tout cela est annoncé à moyens constants, le privé pourra bénéficier d’une partie. Perte de moyens pour l’Ecole publique
- L’éducation prioritaire est le lieu des expérimentations. Ici, la contractualisation de l’éducation fait un pas en avant, le renoncement au cadre national aussi. Cela pourrait s’étendre à la gestion des personnels, des
carrières, la mobilité...
La FSU, organise des réunions ou états généraux de l’Éducation Prioritaire dans les départements pour :
- donner la parole à l’ensemble des acteurs de terrain
- faire des propositions pour réduire les inégalités scolaires et favoriser la réussite de tous.
28 janvier : états-généraux FSU de l’éducation prioritaire au niveau national
A l’inverse du projet ministériel, la FSU demande :
•
Maximum 20 élèves / classe (15 en PS-TPS, 12 en SEGPA)• Maintien d’une politique nationale, refus de la contractualisation
• Label unique, pas labellisation exclusivement par le collège
• Développement du travail en équipe, réduction du temps devant élèves
• Refus qu’une part de la prime EP soit fonction des résultats
• Dénonciation des Cités Educatives et de leur territorialisation
• Généralisation du « Plus de maitres-ses que de classes »
• Garantie de la liberté pédagogique