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PLAN DE SURVEILLANCE, DE LUTTE ET DE PREVENTION CONTRE LA BVD EN OCCITANIE

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Academic year: 2022

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(1)

PLAN DE SURVEILLANCE, DE LUTTE ET

DE PREVENTION CONTRE LA BVD

EN OCCITANIE

2020-2021

(2)

TABLE DES MATIERES

I. Présentation de la pathologie ... 2

I.1 Etiologie ... 2

I.2 Expression clinique en élevage bovin ... 3

I.3 L’animal Infecté Persistant Immunotolérant (IPI) : réservoir permanent du virus .. 4

I.4 Sources de virus et transmission ... 5

I.5 Analyses utilisées et interprétations ... 5

I.6 Moyens de maîtrise de la BVD ... 6

II. Contexte et Arrêté Ministériel ... 8

II.1 Contexte en région Occitanie ... 8

II.2 L’Arrêté Ministériel du 31 juillet 2019 ... 9

III. 2019-2020 : une période de transition ... 10

III.1 Réalisation d’un état des lieux régional ... 10

III.2 Problématiques locales ... 15

III.3 Communication et concertation entre les différents acteurs ... 16

IV. Modalités de mise en œuvre du plan national à partir de la campagne 2020-2021 ... 18

IV.1 Modalités de surveillance... 18

IV.2 Modalités de lutte en cheptel infecté... 21

IV.3 Modalités de prévention ... 23

IV.4 Accompagnement des éleveurs ... 23

(3)

INTRODUCTION

La Diarrhée Virale Bovine (BVD) est une maladie virale immunodépressive qui influence fortement la santé générale du troupeau. Responsable de problèmes reproducteurs, de pathologies néonatales et de chutes de production, elle est connue pour causer des pertes économiques importantes au sein des élevages infectés. Selon le protocole analytique du plan national d’éradication BVD de novembre 2017 (ANSES-GDS France), le coût pour la ferme française est évalué dans les grandes lignes à plus de 30 millions d’euros par an.

La Fédération Régionale des Groupements de Défense Sanitaire (FRGDS) Occitanie est engagée dans la lutte contre la BVD depuis de nombreuses années en proposant des plans d’assainissement et des aides aux cheptels infectés via la Caisse Régionale Sanitaire en Santé Animale.

Parallèlement, les GDS départementaux sont un relai de proximité, mettent en œuvre les plans de lutte et soutiennent les éleveurs dans toute la région Occitanie. Leur but est de diminuer l’impact clinique dans les cheptels infectés en identifiant les animaux porteurs de virus, en mettant en œuvre des protocoles d’assainissement adaptés et en limitant la diffusion de la maladie vers d’autres cheptels.

Face à cette maladie, de nombreux pays ont déjà entamé une démarche d’éradication.

Si la Norvège, la Suède, la Finlande, la Suisse, le Danemark, et l’Autriche ont finalisé l’éradication de la BVD, l’Allemagne, l’Irlande, le Luxembourg ou encore la Belgique sont en cours d’éradication du virus.

Dans un contexte où les échanges d’animaux entre pays européens sont complexes et nombreux, la gestion des problèmes sanitaires est primordiale pour que le flux de bovins entre les différents pays puisse continuer sereinement. En effet, avec 88 millions de bovins que représentent l’Europe, le total des flux s’élève à près de 4 millions de bovins échangés par an, soit 8 bovins par minute. Et la BVD accompagne les mouvements des animaux. On estime qu’un IPI passe une frontière toutes les deux heures.

Face à ce constat, un programme de lutte national français a été lancé afin de stopper les pertes sanitaires et économiques de la BVD, d’assurer la valorisation commerciale des bovins en France et à l’étranger et de garantir la sérénité des éleveurs dans leur travail.

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I. Présentation de la pathologie

I.1 Etiologie

Diversité génétique du virus BVD

Le virus BVDV est un virus enveloppé de petite taille (environ 50 nm), à ARN. Il appartient au genre Pestivirus et à la famille des Flaviviridae.

La classification actuelle du comité de taxonomie virale reconnait 4 sous-genres ou espèces chez les Pestivirus :

 les virus BVDV de type 1 (BVDV-1) et de type 2 (BVDV-2)

 le virus de la maladie des Frontières ou Border Disease (BDV) qui touche principalement les ovins

 le virus de la Peste Porcine Classique ou Classical Swine Fever (CSFV).

Au sein des virus BVD, il existe de très nombreux génotypes, plus de 400 reconnus et identifiés à ce jour. Au moins 16 sous-groupes ont été identifiés pour le génotype 1 (BVD1a à BVD1p), et quatre pour le génotype 2 (BVD2a à BVD2d). Un troisième génotype (BVDV3), non reconnu officiellement, regrouperait des souches atypiques isolées. Au fur et à mesure des investigations d’autres sous-groupes peuvent être découverts, comme récemment en Suisse. Les deux génotypes présentent une répartition géographique différente. En Amérique du Nord, les espèces de BVD-1 et de BVD-2 sont rencontrées environ à parts égales. En Europe, les BVD- 1 sont très largement majoritaires (plus de 90% des cas). En France, à l’heure actuelle, aucune étude n’a permis d’objectiver la circulation de BVD-2.

Diversité phénotypique du BVDV : notion de biotype

Chaque souche de virus BVD peut exister sous deux biotypes différents :

 Le biotype cytopathogène (CP)

 Le biotype non-cytopathogène (nCP)

Cette distinction est basée sur la destruction ou non des tapis cellulaires en culture. Ce comportement in vitro d’une souche ne reflète cependant en rien son pouvoir pathogène in vivo, la plupart des souches virulentes étant des souches nCP. Les deux biotypes ont des caractéristiques propres permettant de les différencier. Seuls les biotypes nCP entraînent une virémie et sont donc capables d’induire une infection transplacentaire.

La distribution des souches CP dans l’organisme est très réduite ainsi que leurs capacités de transmission entre individus. En résumé, le biotype nCP apparaît comme le biotype le plus

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important, d’un point de vue épidémiologique car il est responsable des transmissions horizontale et verticale du virus.

I.2 Expression clinique en élevage bovin

L’infection d’un troupeau par le virus BVD peut engendrer de lourdes pertes économiques avec des symptômes et/ou syndromes très variés : maladie des muqueuses, diarrhées, problèmes respiratoires en association avec d’autres agents pathogènes, retards de croissance, infertilités, avortements, malformations congénitales, baisse de la production laitière.

La diarrhée virale bovine (BVD) et la maladie des muqueuses (MD) sont deux maladies décrites depuis une cinquantaine d'années. Le virus commun à ces deux maladies est un pestivirus. Ce virus provoque différents tableaux cliniques, mais induit aussi une immunodépression (diminution de la réponse immunitaire) responsable de coinfections.

Le plus généralement, quand un bovin vient d'être infecté par le virus, il développe une forme bénigne de la maladie (diarrhée, petite grippe) et produit des anticorps. Il est alors immunisé.

Mais si une vache ou une génisse en gestation rencontre le virus, il y a différentes conséquences pour le fœtus selon le stade de gestation :

Une infection avec la forme nCP entre le 40ème et le 125ème jour de gestation peut causer une infection persistante du fœtus qui devient immunotolérant pour le virus : il ne produit pas d’anticorps contre le virus que son organisme considère comme une de ses propres cellules.

Une infection avec la forme nCP, entre le 40ème et le 125ème jour de gestation, peut causer une infection persistante du fœtus qui est immunotolérant pour le virus : il ne produit pas d’anticorps contre le virus et son organisme le considère comme une de ses propres cellules.

Cette infection, pendant cette période de gestation, pourra donc donner naissance à un animal Infecté Persistant Immunotolérant ou IPI.

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Conséquences de la contamination d’une vache gestante séronégative

Mort embryonnaire

-Avortements -Naissance

d’IPI

-Avortements -Naissance

d’IPI -Malformations

-Avortements -Malformations

Infection le plus souvent sans

symptôme.

Le veau nait immunisé (sérologie positive)

GESTATION 0-30

jours 30-80

jours 80-125 jours 125-150

jours Plus de 150 J

Figure 1 : Conséquences de la contamination d’une vache gestante séronégative

I.3 L’animal Infecté Persistant Immunotolérant (IPI) : réservoir permanent du virus

La persistance de l’infection par le virus BVD au sein d’un troupeau est assurée par l’animal Infecté Persistant Immunotolérant (IPI). L’animal IPI excrète le virus en continu tout au long de sa vie. Un animal IPI peut conduire à l’infection de 90% des animaux d’un troupeau en 3 mois. Dangereux pour l’équilibre du troupeau, ils doivent être éliminés.

L’animal IPI est produit lorsqu’une vache gestante est infectée par le virus BVD pendant la gestation (voir plus haut). Les veaux IPI naissent apparemment normaux, ou chétifs, et (ou) atteints de malformations congénitales selon le stade de la gestation où ils ont été infectés.

En général, au moins 50% des IPI meurent dans leur première année de vie, mais 10%

des IPI génisses peuvent intégrer le troupeau adulte et peuvent donner ainsi naissance à de nouveaux IPI (une vache IPI donnera automatiquement des veaux IPI).

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C’est, chez ces animaux IPI, que les souches CP émergent de souches nCP par des modifications du génome viral. Elles sont à l’origine de la maladie des muqueuses, forme la plus sévère. La maladie des muqueuses est à l’origine d’une létalité voisine de 100%.

I.4 Sources de virus et transmission

Si les IPI sont des réservoirs permanents du virus, les infectés transitoires (infection horizontale d’un animal à l’autre) peuvent également être une source de virus pendant 10 jours environ. L’excrétion et la contagiosité des infectés transitoires peut être plus longue ; ceci est notamment décrit chez les taureaux qui excrètent sur de longues périodes notamment par voie spermatique. Les animaux infectés transitoires s’immunisent en quelques semaines et développent des anticorps. Ceux-ci sont détectables par analyse sérologique pendant plusieurs années.

Les matières infectantes sont le sang, les fèces, l’urine, le jetage, la salive, les sécrétions utérines, le sperme, le placenta, les embryons.

La voie d’entrée du virus est le plus souvent respiratoire, mais le virus peut être introduit par les muqueuses orale et génitale.

La résistance du virus dans le milieu extérieur est réputée de courte durée (moins de 10 jours dans les matières fécales, quelques minutes sur une pince mouchette).

Il est également important de ne pas « acheter le BVD », en contrôlant systématiquement les achats et en prévoyant une quarantaine pour les animaux achetés (afin de ne pas contaminer le cheptel par un IPI ou par un infecté transitoire).

I.5 Analyses utilisées et interprétations

La maladie peut être recherchée à partir de différents prélèvements :

 Echantillon de sang prélevé lors d’une prise de sang réalisée par le vétérinaire,

 Echantillon de lait, généralement réalisé dans le cadre des contrôles laitiers,

 Echantillon de cartilage prélevé lors de la pose d’une boucle auriculaire (boucle d’identification posée à la naissance ou bouton spécifique).

Deux types d’analyses sont utilisés dans le cadre des mesures mises en place en Occitanie :

 Sérologie : recherche d’anticorps par ELISA, réalisée sur un prélèvement de sang ou de lait. Elle permet de mettre évidence la réaction immunitaire mise en place par un animal (non IPI) suite à une infection par le virus. Elle informe que

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l’animal a rencontré le virus mais ne renseigne pas sur son statut contagieux. Les animaux vaccinés sont également séropositifs.

 Virologie : recherche directe du virus qui permet de mettre en évidence sa présence chez l’animal et donc son statut contagieux. Elle est réalisée selon 2 méthodes dans le cadre du programme d’éradication :

 La recherche d’antigènes (fragments de virus) par ELISA, réalisée sur un prélèvement de sang ou de cartilage,

 La recherche du génome viral (ARN) par PCR réalisée sur un prélèvement de sang, de lait ou de cartilage.

N ET NAIF négative négative

Animal qui a rencontré le virus et qui l a éliminé - Virologie négative

- Sérologie positive

i vient de rencontrer le virus et qui est entrain de l’éliminer

- Virologie positive

ogie en cours de positivation

IPI (Infecté Permanent Immuno-tolérant) contaminé pendant la gestation.

crétion du virus en continue.

- Virologie positive - Sérologie négative

Figure 2 : Interprétation des résultats d’analyse

I.6 Moyens de maîtrise de la BVD

La lutte en cheptel infecté passe par la détection des animaux infectés, IPI et Infectés Transitoires, sources de virus. Un animal dépisté une fois viropositif peut être, soit un IPI, soit un infecté transitoire. Un second contrôle virologique réalisé minimum 4 à 6 semaines après permettra de statuer sur cet animal. En effet, si cet animal est devenu vironégatif, alors il s’agira

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d’un animal infecté transitoire et immunisé. Cet animal ne sera plus virémique et pourra être conservé sur le cheptel. Un animal IPI, contrôlé deux fois viropositif, représente une source de danger importante et permanente. Il convient de l’isoler du cheptel, particulièrement des femelles reproductrices, dans l’attente de son élimination.

Il est également important de noter qu’un animal testé viropositif tôt après sa naissance à une forte probabilité d’être un IPI. La connaissance de la charge d’ARN détectée en PCR ou antigénémie est également un indicateur qui peut orienter sur la probabilité d’avoir détecté un IPI ou un infecté transitoire. Ces deux éléments (âge et charge virale) sont deux éléments d’orientation mais ne permettent pas de statuer de façon certaine.

Parallèlement, à la détection des animaux en cheptel infecté, il est recommandé de mettre en place une vaccination. Celle-ci concernera particulièrement les femelles reproductrices afin de les protéger de la formation d’un animal Infecté Permanent Immunotolérant. Pour cela, trois vaccins ayant démontré une protection fœtale sont actuellement disponibles sur le marché. Il est préférable de vacciner les femelles avant leur mise à la reproduction afin de couvrir toute la période à risque de formation des IPI. Les taureaux sont souvent vaccinés afin de diminuer les risques de baisse de fertilité.

Les animaux vaccinés sont marqués sérologiquement. Ils deviennent séropositifs et l’analyse sérologique est positive pendant un temps long (plusieurs années). Il n’existe actuellement aucun test permettant de différencier un animal séropositif dû à un passage viral ancien ou dû à une vaccination. Dans les deux cas, les animaux seront séropositifs.

Enfin, la protection d’un cheptel passe par la maîtrise des mouvements. La détection des animaux lors des mouvements est une des clés. Une étude, en Aveyron en 2013, avait démontré que 30% des cheptels infectés avaient pour source de contamination l’introduction d’une femelle gestante, 11% les estives/transhumance et 16% les introductions d’un animal porteur de virus. L’autre volet de contamination était dans 43% des cas dû au voisinage.

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II. Contexte et Arrêté Ministériel

II.1 Contexte en région Occitanie

La région Occitanie, issue de la fusion des anciens périmètres Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, s’étend aujourd’hui sur une surface de 73 000 km² répartie en 13 départements aux spécificités environnementales et pratiques d’élevage bien distinctes.

Avec plus de 1 400 000 équivalents bovins, et plus de 18 000 ateliers bovins, la filière bovine en Occitanie est aussi riche que diversifiée. Elle contribue autant à l’économie locale (2ème région agricole française, 12% du cheptel national bovin viande) qu’à sa culture (de par ses pratiques ancestrales qui font l’identité des territoires). Elle participe à l’entretien et à l’aménagement du territoire notamment en zone montagnarde. Entre transhumances, traditions camarguaises et labels qualité, la filière bovine a su s’organiser autour des contraintes pour qu’en découle un système économique authentique et productif. Cependant, un tel système est directement lié à l’état sanitaire des cheptels et une maladie comme la BVD perturbe la productivité, occasionne de nombreuses pertes économiques et fragilise l’activité de l’élevage.

La BVD circule actuellement sur le territoire Occitanie. Des animaux infectés sont identifiés suite à des suspicions cliniques mais aussi suite à des analyses sur des animaux « sans symptôme » testés, par exemple, lors de leurs mouvements.

Depuis près de 10 ans, les GDS d’Occitanie ont mis en place des plans d’assainissement individuels à la demande des éleveurs. Des dépistages sérologiques systématiques sur lait et pendant les prophylaxies ont été programmés ; des plans de dépistage basés sur le volontariat et des analyses avant mouvement ont également été proposés. Plus récemment, plusieurs GDS se sont lancés dans le dépistage systématique à la naissance. À l’échelle de l’exploitation, l’assainissement BVD porte ses fruits à court terme puisqu’il permet, sous contrainte des mesures de dépistage et de biosécurité, d’éradiquer le virus rapidement.

Cependant, sur le long terme, l’hétérogénéité des situations et la non prise en compte du problème par certains éleveurs conduisent généralement à la recontamination des élevages assainis. Sur la base de ce constat et selon les modèles de gestion d’autres maladies, les Groupements de Défense Sanitaire français ont souhaité porter un projet commun d’éradication de la BVD s’appuyant sur des programmes ayant démontré leur efficacité auprès de nos voisins européens.

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II.2 L’Arrêté Ministériel du 31 juillet 2019

Une lutte efficace contre la BVD ne peut s’envisager que si tous les éleveurs combattent le virus en même temps. C’est la raison pour laquelle un programme de lutte obligatoire d’éradication est mis en place. Il s’appuie sur un Arrêté Ministériel publié le 31 juillet 2019 et définit les mesures obligatoires de surveillance et de lutte en France. Dans ce cadre, la maîtrise d’œuvre des mesures de prévention, de surveillance et de lutte est confiée à l’Organisme à Vocation Sanitaire (OVS) donc pour notre région à la FRGDS Occitanie. Le programme d’éradication implique :

 La collecte de données épidémiologiques visant à surveiller les troupeaux de bovinés vis-à-vis de la BVD et identifier les troupeaux infectés ou suspects d’être infectés en vue de les assainir ;

 L’assainissement des troupeaux de bovinés infectés par la réforme des animaux reconnus Infectés Permanent Immunotolérants (IPI) le plus rapidement possible et au plus tard dans un délai de 15 jours après notification des résultats.

L’Arrêté Ministériel rend la recherche des animaux infectés obligatoire pour tous les troupeaux de bovinés. La surveillance des troupeaux peut s’effectuer :

 soit par une recherche directe du virus BVD sur tous les animaux à la naissance dans le troupeau (voir I.5)

 soit par surveillance sérologique :

 au minimum semestrielle sur lait de mélange, à partir des prélèvements réalisés lors de la collecte de lait,

 annuellement sur sérums de mélange, prélevé notamment au moment de la prophylaxie, issu d’un échantillon représentatif de bovins (tous les bovins de 24-48 mois a minima et autres classes d’âge en fonction des cas) non marqués sérologiquement (vaccinés) et présents dans l’élevage depuis au moins trois mois.

Lorsqu’une analyse virologique se révèle positive ou lorsqu’une séroconversion est détectée, le cheptel devient infecté.

Les analyses sont réalisées par des laboratoires agrées. Les résultats sont mis à disposition de l’OVS ainsi que du vétérinaire sanitaire de l’élevage.

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III. 2019-2020 : une période de transition

L’Arrêté Ministériel précise que la campagne 2019/2020 est une première campagne de transition et de déploiement du dispositif. Elle vise à établir un état des lieux de la situation épidémiologique.

III.1 Réalisation d’un état des lieux régional

En Occitanie, l’ensemble des départements ont mis en place des dépistages afin d’évaluer la prévalence. Les dépistages ont été réalisés à partir de tests sérologiques dans 8 862 cheptels et de tests virologiques dans 9 389 cheptels.

09 11 12 30 31 32 34

Modalités de dépistage

PCR sur sang dans cheptel volontaire

Boucles sur cheptels transhu- mants

Boucles TST à la naissance

Boucles TST à la naissance

Séro (1 mél de 4 sur 24-36 m) + 1 mélange de 4 sur 36-48 m)

Séro (1 mél de 4 sur 24-36 m) + 1 mélange de 4 sur 36-48 m)

Sérologie (tous les 24-36m en mél de 10) en cheptel all. et séro sur lait de tank en cheptel laitier

Séro (1 mél de 4 sur 24-36 m) + 1 mélange de 4 sur 36-48 m)

Nb cheptels dans

le département 1 019 367 4 877 258 1 361 1 354 213

Nb cheptels programmés en surveillance

124 343 4 877 1 361 1 354 213

Nb cheptels programmés en surv.

virologique

124 170 4 877 1361 23 9

Nb chp programmés en surv. séro

0 173 0 0 1 354 213

Tableau 1a : Modalité de surveillance 2019/2020 en Occitanie (09, 11, 12, 30, 31, 32 et 34)

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46 48 65 66 81 82

Modalités de dépistage

Boucles TST à la naissance en cheptel volontaire

Boucles sur + ou sans résult séro de la camp.

18/19

Boucles sur + ou sans résult séro de la camp.

18/19 Séro sur

les 24-48m en ch. all.

Séro sur lait de tank en cheptel laitier

Séros et PCR sur les 12-24m en cheptel allaitant Séros sur lait de tank en cheptels laitiers

Séros (1 mél de 4 sur animaux les plus jeunes de la prophyla- xie)

Séro (1 mél de 4 sur 24-36 m) + 1 mélange de 4 sur 36-48 m)

Séro (1 mél de 4 sur 24-36m) + 1 mélange de 4 sur 36-48m) dans tous les chept.

Séro (dans tous les cheptels

Nb cheptels dans le département

1444 1 712 1 813 213 1 652 770

Nb cheptels programmés en surveillance

1303 1 712 1 813 213 1 652 770

Nb cheptels programmés en surv.

virologique

0 1 712 26 19 481 587

Nb chp programmés en surv. séro

1303 1 712 1 813 136 1 388 770

Tableau 1b : Modalité de surveillance 2019/2020 en Occitanie (46, 48, 65, 66, 81 et 82)

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Les dépistages sérologiques sur sang ont été réalisés, dans la grande majorité des cas, sur des petits mélanges de 4 animaux, les plus jeunes, non achetés et issus des classes d’âge des 24-36 mois et/ou 36-48 mois ; ces dépistages sont actuellement les seuls possibles par une programmation via le logiciel de gestion des prophylaxies du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (SIGAL)

Les dépistages virologiques ont généralement été réalisés à partir de prélèvements de cartilage lors de la pose de boucles d’identification à la naissance ou de boucles bouton sur des animaux plus âgés lors des prophylaxies ou lors des introductions.

Ces dépistages, bien que partiels, hétérogènes et parfois volontaires, ont permis de faire une première photographie.

Bilan des contrôles sérologiques

49% des cheptels ont eu un dépistage sérologique lors de la campagne 2019/2020. Deux départements, Aveyron et Haute Garonne, n’ont pas réalisé de photographie sérologique pendant cette campagne car celle-ci avait été effectuée lors d’une précédente campagne. En Aveyron, en 2016/2017, 50% des cheptels laitiers étaient séropositifs et 32% des cheptels allaitants séronégatifs (30% séropositifs + 38% sans analyse possible avec la programmation SIGAL). En Haute Garonne, en 2017/2018, 36% des cheptels laitiers et 22% des cheptels allaitants étaient séropositifs.

Le bilan en Occitanie fait apparaitre des séroprévalences très variées en fonction des départements, de 14 à 82%. Les séroprévalences sont dans l’ensemble élevées puisque 7 départements sur 11 ont une séroprévalence supérieure à 30%. Cette séroprévalence forte est favorisée par nos conduites d’élevages : mouvements importants (achats, estives) et vaccination importante sur certaines zones.

09 11 12 30 31 32 34 46 48 65 66 81 82 Occitanie

Nb cheptels programmés en

surveillance sérologique

0 173 0 0 1401 254 1 303 1 712 1 868 136 1 388 822 9 057

Nb cheptels ayant réalisé une

surveillance sérologique

0 170 0 0 1 401 116 1 303 1 712 1 868 136 1 388 235 8 329

Nb cheptels

séropositifs 67 351 16 218 708 600 112 290 118 2480

% de cheptels

séropositifs 39% * ** 25% 14% 17% 42% 32% 82% 21% 50% 29 %

Tableau 2 : Cheptels en surveillance sérologique 2019/2020 en Occitanie

(15)

Bilan des contrôles virologiques

9 389 cheptels soit 56% des cheptels d’Occitanie ont programmé un dépistage virologique. 211 548 bovins ont été contrôlés à la naissance sur 584 680 naissances soit 36%

des veaux nés. A cela s’ajoutent 63 759 animaux dépistés hors naissances, soit lors des prophylaxies, soit à l’introduction.

Il est difficile d’évaluer le nombre de cheptels qui ont réalisé le dépistage à la naissance.

Il y a eu de fortes disparités, entre cheptels, pour l’envoi des biopsies auriculaires au laboratoire.

Des éleveurs n’ont rien envoyé, d’autres tous leurs prélèvements, ou d’autres encore que les prélèvements issus de leurs femelles de renouvellement. Pour exemple, en Aveyron, après 2 campagnes de bouclage des veaux à la naissance, pour la campagne 2019/2020, 14% des éleveurs n’ont envoyé aucune biopsie et 66% des éleveurs ont analysé de 75 à 100 % de leurs veaux. En allaitant, 77% des mâles et 79% des femelles ont été analysés ; en laitiers, 56% des mâles et 73% des femelles ont été analysés.

Dans l’ensemble, des difficultés de mobilisation des éleveurs apparaissent dans les cheptels qui vaccinent leurs animaux. En effet, les éleveurs protègent leurs animaux en vaccinant et ne souhaitent pas contrôler leurs veaux issus de mères correctement vaccinées.

D’autres éleveurs n’ont pas dépisté par manque d’intérêt ou par démobilisation (ils ont eu des tests négatifs une année puis arrêtent de dépister). D’autres, enfin, ne s’investissent pas car ils ne perçoivent pas de valorisation commerciale du dépistage.

09 11 12 30 31 32 34

Nombre cheptels dans

le département 1 019 367 4 877 258 1 361 1354 213

Nb cheptels programmés en surveillance virologique

124 170 4 877 1 361 23 9

Nombre de naissances

dans le département 35 573 9 940 203 502 2 212 4 972 35 700 3 030 Nb bovins dépistés

virologiquement à la naissance

0 6 594 148 132 32 670 920 239

Nb bovins dépistés virologiquement hors naissance

6 661 4 374 9 115 6 095 1 610 0

Tableau 3a : Cheptels en surveillance virologique en Occitanie (09, 11, 12, 30, 31, 32 et 34)

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46 48 65 66 81 82 Occitanie Nombre cheptels dans

le département 1 444 1 712 1 813 213 1 652 770 17 053

Nb cheptels programmés en surveillance virologique

0 1 712 26 19 481 587 9389

Nombre de naissances

dans le département 4 9698 67 897 41 488 6 595 65 543 22 530 584 680 Nb bovins dépistés

virologiquement à la naissance

1545 0 1 080 284 13 000 7 084 211 548

Nb bovins dépistés virologiquement hors naissance

18 500 13 522 2 019 62 1 586 1 825 65 369

Tableau 3b : Cheptels en surveillance virologique en Occitanie (46, 48, 65, 66, 81, 82 et Région)

Suite aux dépistages de la campagne 2019/2020, 8 768 cheptels ont fait au moins un dépistage (au moins une analyse sérologique ou au moins une boucle posée et analysée) et ont été conclus « supposés indemnes » soit 52 % des cheptels.

366 cheptels ont été conclus infectés soit 2,2% des cheptels. 688 bovins ont été dépistés infectés pour la campagne 2019/2020 sur 277 156 bovins dépistés soit 0,25%.

09 11 12 30 31 32 34

Nombre cheptels dans

le département 1 019 367 4 877 258 1 361 1 354 213

Nombre de naissances

dans le département 35 573 9 940 203 502 2 212 40 972 35 700 3 030 Nb bovins dépistés

virologiquement 6 661 10 968 157 247 38 765 2 530 239

Nombre de cheptels supposés indemnes (=cheptels qui ont fait au moins un dépistage et conclus négatifs)

309 3 801 1 232 100

Nb cheptels

conclus infectés 2 30 142 34 7 1

Nombre de bovins

infectés 3 94 237 105 24 4

Tableau 4a : Les cheptels infectés en Occitanie (09, 11, 12, 30, 31, 32 et 34)

(17)

46 48 65 66 81 82 Occitanie Nombre cheptels dans

le département 1 444 1 712 1 813 213 1 652 770 17 053

Nombre de naissances

dans le département 49 698 67 897 41 488 6 595 65 543 22 530 584 680 Nb bovins dépistés

virologiquement 20 045 13 522 3 099 346 14 586 8 909 276 917 Nombre de cheptels

supposés indemnes (=cheptels qui ont fait au moins un dépistage et conclus négatifs)

143 869 1 092 12 1 210 8768

Nb cheptels

conclus infectés 12 21 7 1 82 27 366

Nombre de bovins

infectés 57 56 29 4 63 12 692

Tableau 4b : Les cheptels infectés en Occitanie (46, 48, 65, 66, 81, 82 et Région)

Ce premier bilan montre clairement qu’il nous faut aujourd’hui communiquer pour embarquer dans le dépistage tous les éleveurs. Il est indispensable d’impliquer et de motiver chacun à dépister. Il s’agira d’expliquer l’intérêt de l’éradication et de s’appuyer sur les partenaires de la filière bovine pour communiquer d’une seule voix.

Par ailleurs, deux éléments aideront à convaincre les éleveurs ; tout d’abord, le marquage des ASDA du statut non IPI, qui sera une reconnaissance de leur travail de dépistage et permettra de visualiser rapidement le statut de chaque animal ; le commerce, d’autre part, qui en demandant ces statuts permettra d’amplifier les recherches et de valoriser ceux qui se mobilisent.

III.2 Problématiques locales

Pratique de la transhumance

La campagne 2019/2020 a permis d’évaluer les problématiques locales qui impactent le choix du dépistage. En effet, dans une région variée comme la nôtre, les conduites d’élevage sont plurielles.

La transhumance concerne plusieurs départements de la chaine Pyrénéenne (09, 11, 31, 65 et 66) et du Massif Central (12, 46 et 48). Les mouvements dans ces départements augmentent la probabilité de circulation virale. La séropositivité dans ces cheptels risque d’être supérieure. Nous le constatons d’ailleurs sur la photographie 2019/2020 puisque l’ensemble de ces départements ont une séroprévalence supérieure à 30%.

(18)

Cheptels vaccinés

Certains GDS (12 et 48 notamment) ont recensé des taux de couverture vaccinale important, supérieur à 20%. Ces cheptels vaccinés ont de fait des analyses sérologiques positives.

Production de veau sous Label

Quatre départements (12, 46, 81 et 82) sont concernés par la production « Veau d’Aveyron et du Ségala » ; ce sont ainsi plus de 1 000 cheptels (labels et hors labels) qui achètent quasiment tout leur renouvellement ce qui impacte la surveillance sérologique. Dans l’Aveyron, c’est une difficulté importante puisque 38% des cheptels allaitants ne sont pas suivables sérologiquement car aucun animal né sur l’exploitation n’est présent (tous sont achetés ou ont eu un mouvement). En conséquence, pour ces cheptels, dans l’état actuel des programmations SIGAL possibles, le dépistage virologique est la seule solution.

Elevage Manades et Camargue

Autre particularité régionale, les manades, présentes dans trois départements (30, 32 et 34). Ce type de troupeaux en semi-liberté constitue une difficulté importante pour le dépistage par boucle à la naissance dans les délais règlementaires.

Aussi, la séroprévalence forte sur notre région et les conduites d’élevage particulières induisent, d’après les modalités de dépistage de l’AM, un choix de dépistage préférentiel virologique à la naissance en Occitanie.

III.3 Communication et concertation entre les différents acteurs

La campagne 2019/2020 a permis de communiquer sur la publication de l’Arrêté Ministériel. Tous les départements ont envoyé des courriers, fait des articles de presse ou des campagnes de sensibilisation par flyer. Le but : informer sur l’intérêt de lutter contre la BVD, mobiliser les éleveurs et leur indiquer les modalités de la surveillance et de l’éradication.

D’autre part, des réunions de concertation ont été organisées au niveau départemental et régional avec les différents acteurs : laboratoires départementaux, GTV Occitanie, DD(CS)PP, négociants. Nous partageons tous la volonté d’éradiquer cette maladie et une dynamique a été créée.

(19)

La collaboration avec les vétérinaires et les laboratoires a permis de bâtir les programmes départementaux. Des réflexions initiées au niveau régional ont conduit à travailler sur 5 axes communs :

 Protocole pour les bovins et cheptels infectés : confirmation des IPI, devenir des IPI, dépistage des animaux, vaccination...

 Enquête épidémiologique en cheptel infecté et suspect.

 Transmission de l’information entre acteurs.

 Support pédagogique pour expliquer l’intérêt du dépistage et les conséquences de la BVD.

 Mesure de l’efficacité du système de dépistage et de l’éradication, à l’aide d’indicateurs.

Parallèlement, des réunions d’échanges entre la FRGDS Occitanie et les représentants de l’aval de la filière et des coopératives (Interbev Occitanie en particulier) ont été organisées.

La BVD est une maladie qui pose également problème chez les négociants et engraisseurs.

Enfin, la campagne 2019/2020 a permis aux GDS de négocier les tarifs, notamment les tarifs des boucles et des analyses, de choisir la technique d’analyse directe à mettre en œuvre (PCR ou antigénémie), de réfléchir à la mise en route concrète du dépistage, et enfin d’envisager des plans de financement.

(20)

IV. Modalités de mise en œuvre du plan national à partir de la campagne 2020-2021

IV.1 Modalités de surveillance

Suite à la photographie et la campagne de transition 2019/2020, l’Occitanie s’accorde sur l’objectif d’assainir les élevages en utilisant la méthode de recherche individuelle par boucle officielle d’identification avec kit TST -Test Sur Tissu- comme support de prélèvement pour analyse. Ce support est le moyen le plus rapide et le plus adapté dans notre région avec une séroprévalence forte, des mouvements nombreux et une vaccination parfois importante. Il permet de déterminer rapidement le statut des bovins dès leurs premiers jours, d’assurer un suivi continu pendant toute la période des vêlages, et donc de sécuriser les éleveurs et la filière.

Toutefois, son coût important peut s’interroger sur son ration coût-efficacité. Des modélisations nationales ont été mises à disposition des départements afin de trouver les modalités de dépistage les plus adaptées à chaque situation.

Pour exemple, une modélisation réalisée sur l’Aveyron en cheptel allaitant avec une durée étudiée de 20 années montre que :

 la solution la plus rentable est le dépistage sérologique immédiat sans vaccination, ni bouclage. Elle permet l’éradication en 16-17 ans

 la solution la plus rapide pour l’éradication passe par la vaccination systématique et le dépistage sur boucle pendant 3 ans, pour passer à la surveillance sérologique ensuite. L’éradication serait obtenue en 3 ans, mais la rentabilité ne serait pas obtenue en 20 ans.

 un compromis entre la rentabilité et la rapidité de l’éradication est la mise en œuvre d’un dépistage auriculaire pendant 3 ans, suivi d’un dépistage sérologique. L’éradication est atteinte en moins 10 ans. Ce modèle est applicable dans la majorité des départements d’Occitanie.

La campagne 2019/2020 a également été une période de montage de plans financiers et de négociations de tarifs.

(21)

Surcoût du dépistage par boucle à la naissance

Un bouclage à la naissance coûte entre 7 et 9 € par bovin (surcoût de la boucle intégrant le kit TST, analyse virologique, enveloppe qui n’intègre pas la surcharge de travail pour l’éleveur et le GDS). Le statut de l’animal est directement connu et les frais de suivi en GDS de chaque cheptel réduit. Pour un cheptel de 60 mères, on peut estimer que le coût est de 420 à 480 € par an si aucun animal ne sort virémique.

Surcoût du dépistage par surveillance sérologique

Une recherche sérologique coûte entre 6 et 12 € par mélange (lait de tank ou mélange de 10 sérums). On peut estimer que le coût pour un cheptel de 60 mères est de 20 à 40 € par an si les résultats sont séronégatifs. Dans ce cas, il faut aussi considérer qu’il y a une surcharge de travail pour le GDS relatif à la programmation des analyses (SIGAL n’étant pas aujourd’hui adapté pour l’échantillonnage) et à la gestion des résultats.

En cas de résultat sérologique positif, il faudra ajouter les coûts d’analyses sérologiques sur sentinelles puis les analyses virologiques sur les animaux présents dans le cheptel et les futurs veaux à naître. A cela s’ajoutent les frais liés à l’enquête épidémiologiques ainsi qu’au de prélèvements des animaux présents dans le cheptel et sans statut (vacation + frais de prélèvements). Dans ces cheptels, le GDS a aussi une surcharge de travail liée à la commande et l’envoi des boucles de prélèvements et au suivi de la mise en œuvre des mesures d’assainissement dans les cheptels positifs.

Dans nos départements avec une forte séroprévalence, le nombre de cheptels qui va passer directement en dépistage par boucle par rapport au nombre de cheptels suivables en sérologie sera élevé.

(22)

Choix du mode de surveillance

Compte tenu de tous ces éléments, pour la campagne 2020/2021, les GDS d’Occitanie ont choisi de dépister la majorité des cheptels par boucles TST à la naissance. Toutefois cinq départements (11, 32, 66, 81 et 82) ont choisi de combiner le dépistage sérologique lors des prophylaxies au dépistage virologique à la naissance compte tenu du surcoût financier que représentait le dépistage par boucle à la naissance. Dans ces départements, les cheptels connus sérologiquement négatifs ou les cheptels à faible effectif seront dépistés en sérologie.

Dépistage choisi pour la campagne 2020/2021 Départements

Boucles TST à la naissance Ariège,

Aveyron, Gard,

Haute Garonne, Hérault, Lot, Lozère, Hautes Pyrénées Boucles TST à la naissance et

Sérologie à la prophylaxie sur : - Prises de sang des 24-48 mois

(élevages allaitants : V) - Lait de tank 2 fois par an

(élevages laitiers : L)

Boucles sur tous les allaitants Boucles sur les laitiers infectés Sérologie sur laitiers négatifs

Aude, Gers

Boucles sur les infectés (L+V)

Sérologie sur connus séronégatifs (L+V)

Tarn et Garonne

Boucles sur les infectés (L+V) Sérologie sur tous (L+V)

Tarn

Boucles sur les cheptels de plus de 5 bovins Sérologie sur les cheptels de moins de 5 bovins

Pyrénées Orientales

Tableau 5 : Etat des lieux du dépistage pour la campagne 2020/2021

Par conséquent, pour Occitanie, l’ensemble des départements respectent les conditions de surveillance de l’Arrêté Ministériel et la grande majorité des élevages seront dépistés virologiquement par boucle TST à la naissance pour 2020/2021.

Pour les futures campagnes de dépistage, l’ensemble des GDS et des acteurs de la filière bovine considèrent qu’il est important de parvenir à une généralisation du mode de dépistage par boucle TST à la naissance sur l’ensemble de la région. Toutefois, il représente un surcoût important et une prise en charge partielle permettrait d’inciter les éleveurs à le mettre en place plus rapidement.

D’autre part, il n’est actuellement pas possible de se projeter dans chaque département.

Les raisons en sont multiples, au niveau local : adhésion des éleveurs au dépistage par boucle (vont-ils tester massivement et donc baisser rapidement la séroprévalence ? Si non et en l’absence de police sanitaire, faut-il modifier les modalités de dépistage ?), difficulté pour se projeter dans le temps et évaluer la baisse de la prévalence et le passage à un dépistage

(23)

uniquement sérologique, diminution de la couverture vaccinale pour dépister par sérologie, difficulté de gestion en cheptel infecté, maintien des aides financières obtenues dans quelques départements, obtention de nouvelles aides au financement pour une généralisation du bouclage, nécessité d’une appellation non-IPI pour les bovins commercialisés (dans l’éventualité où les négociants demandent un statut de chaque bovin commercialisé, le dépistage sérologique ne sera plus adapté).

Les incertitudes sont aussi nationales avec par exemple une modification de l’Arrêté Ministériel qui pourrait imposer un statut connu à chaque animal commercialisé. Elles sont également européennes avec la mise en application de la LSA.

IV.2 Modalités de lutte en cheptel infecté

En cheptel infecté, l’Arrêté Ministériel décrit les protocoles à mettre en œuvre. Suite à plusieurs réunions de travail, l’ensemble des partenaires d’Occitanie (FRGDS Occitanie/GTV Occitanie/laboratoires départementaux) se sont donc concertés pour le mettre en application.

Tout d’abord, l’ensemble des résultats seront mis à disposition des éleveurs, des GDS et des vétérinaires sanitaires. Il est envisagé de mettre à disposition un portail web (WebGDS par exemple) qui permettra, à chaque éleveur, de consulter en temps réel ses résultats d’analyses.

Gestion des suspects

Un cheptel est considéré comme suspect s’il a été en lien épidémiologique avec un troupeau infecté ou un bovin infecté.

Dans ces cheptels, une enquête épidémiologique est rapidement réalisée par le GDS et le vétérinaire sanitaire afin de confirmer ou d’infirmer la contamination.

Gestion des infectés

Si un élevage est dépisté positif en sérologie et que l’historique n’est pas connu, alors ce cheptel passera en dépistage boucle à la naissance.

En cas de de dépistage d’une séroconversion dans le cadre de la surveillance sérologique ou de la découverte d’un animal virémique par dépistage à la naissance, le protocole suivant sera appliqué sur toute la région :

1. Appel téléphonique à l’éleveur par le GDS dès que le cheptel est dépisté infecté

2. Envoi d’un courrier à l’éleveur par le GDS l’informant de son statut infecté et des modalités s’appliquant à l’élevage. Une copie sera envoyée au vétérinaire sanitaire 3. Réalisation rapide par le technicien du GDS et le vétérinaire sanitaire de l’élevage d’une

enquête épidémiologique et élaboration le plan d’assainissement

(24)

4. Recensement des animaux sans statut BVD connu par le GDS. Ces animaux, ainsi que la mère du veau contrôlé positif, seront ensuite analysés virologiquement sous un délai d’un mois. Les prélèvements pourront être réalisés par boucles bouton tracées* ou par prise de sang réalisées par le vétérinaire sanitaire

5. Le bovin infecté pourra être recontrôlé sous un délai de 4 à 6 semaines. En l’absence de recontrôle, il sera statué IPI. Il sera isolé dans l’attente du recontrôle ou de la réforme.

L’élimination du bovin IPI sera effectuée dans un délai maximal de 15 jours par envoi à l’abattoir ou par euthanasie. Le GDS suivra le devenir de ces animaux

* la traçabilité lors de la pose de boucles bouton par l’éleveur sur des bovins déjà identifiés pourra être garantie par différents moyens : boucle bouton avec n° de l’animal, pose par un vétérinaire ou un technicien de GDS, table de correspondance entre les n° des boucles bouton et l’identification officielle,…

En complément, si cela s’avère nécessaire et pertinent, il sera possible de mettre en place un plan de vaccination dans le cheptel infecté. Il sera envisagé et élaboré conjointement par l’éleveur, le vétérinaire sanitaire et le GDS.

Dans tous les cas, si la vaccination est mise en œuvre, le détenteur devra transmettre sous un mois au Maître d’Œuvre une attestation de vaccination (nom du vaccin utilisé, date de réalisation et identification du bovin).

Enquête épidémiologique en cheptel infecté et/ou suspect

Un support d’enquête épidémiologique régional élaboré en collaboration par les GTDS, les GTV et les laboratoires est en cours de validation.

Ce support d’enquête sera commun à tous les départements de l’Occitanie.

L’enquête sera préparée en amont par le GDS qui centralisera les informations disponibles. Elle sera ensuite réalisée conjointement par le GDS et le vétérinaire sanitaire de l’exploitation.

L’enquête compte cinq parties :

 Description de l’élevage

 Circonstances de découverte de l’infection

 Évaluation des risques vis-à-vis de l’environnement extérieur du cheptel

 Évaluation des risques vis-à-vis des rassemblements/mouvements

 Conclusion et recommandations

Les GDS départementaux centraliseront les données épidémiologiques collectées à l’issue de ces enquêtes.

(25)

IV.3 Modalités de prévention

Les GDS d’Occitanie incitent depuis de nombreuses années les éleveurs à tester leurs animaux lors des mouvements. Cette incitation est souvent accompagnée d’une participation financière afin de diminuer le coût. Ce dépistage permet de diminuer les risques d’introduction d’animaux IPI et Infectés Transitoires. En l’absence de contraintes nationales aux mouvements (ces conditions ne figurent pas dans l’AM actuel), les GDS continuent de proposer le dépistage virologique avant mouvement et cela quel que soit le statut de l’animal, connu non-IPI ou inconnu. En effet, comme cela a déjà été souligné, la maladie peut être introduite dans le cheptel par un bovin non-IPI en phase virémique transitoire.

Dans les départements qui n’ont pas mis en place le dépistage par boucle TST à la naissance, les GDS incitent également les éleveurs à réaliser un dépistage rapide des veaux nés de mères introduites gestantes ayant mis bas après l’introduction. Ces veaux représentants un risque souvent peu considéré.

Parallèlement, la vaccination préventive constitue également une protection pour les cheptels qui ont identifié des risques de circulation de la maladie ou de contamination en lien avec les pratiques d’élevage ou le statut des élevages voisins. En Occitanie, la vaccination reste possible. Comme en cheptel infecté, les détenteurs transmettront sous un mois au Maître d’Œuvre une attestation de vaccination. Cette remontée d’information est primordiale car elle permet d’identifier les animaux marqués sérologiquement et qui seront écartés des dépistages sérologiques en cours ou futurs.

IV.4 Accompagnement des éleveurs

Afin d’inciter tous les éleveurs à dépister, la FRGDS d’Occitanie, le GTV Occitanie, les laboratoires départementaux et Interbev ont élaboré un flyer et un poster reprenant les grands points de l'Arrêté Ministériel. Il sera diffusé à tous les éleveurs et mis à disposition des partenaires. Il permettra de sensibiliser, informer et de mobiliser chaque éleveur sur un dépistage et une éradication collective et partagée.

Il est également envisagé d’élaborer un diaporama qui permettra de communiquer lors des différentes réunions avec les éleveurs.

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Au-delà de la sensibilisation et de l’information, les GDS ont élaboré des plans de financement pour diminuer les coûts de dépistage, notamment par le biais de négociations avec les partenaires et les laboratoires ainsi qu’en sollicitant des aides auprès des Conseils Départementaux.

Certains GDS ont également mis en place des dispositifs pour aider les éleveurs à éliminer les bovins IPI en général via les caisses coup-dur locales.

Au niveau régional, la FRGDS a sollicité les metteurs en marché afin d’envisager ensemble les soutiens financiers que l’aval de la filière pourrait accorder pour participer à l’effort d’éradication.

Plusieurs pistes de financement ont également été présentées aux Conseil Régional afin de soutenir les différentes étapes du programme d’éradication et une réflexion est en cours pour soutenir les éleveurs confrontés à un nombre important d’IPI au travers de la Caisse Régionale de Solidarité en Santé Animale (CRSSA).

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Conclusion

L’éradication de la BVD a été entérinée au niveau national avec la parution de l’Arrêté Ministériel du 31 juillet 2019. La situation nationale face à cette pathologie est relativement hétérogène. La région Occitanie est vaste avec des modes d’élevage divers. La BVD est présente sur l’ensemble du territoire avec des prévalences variables. De fait, les choix réalisés au niveau régional pour conduire le dépistage de la maladie sont variables et adaptés aux contraintes locales. Ces choix ont été faits départementalement en collaboration avec les partenaires locaux.

Régionalement, il s’agit de travailler durant les années à venir à une harmonisation du programme et à un soutien des élevages et des zones en difficulté. La collaboration initiée sur ce dossier avec l’ensemble des acteurs est un signe fort et doit inciter l’ensemble des éleveurs à se mobiliser.

La BVD prend une importance croissante dans les échanges commerciaux et il est important d’avancer collectivement sur cette pathologie afin que les élevages de notre région ne soient pas en retard par rapport au reste de la France.

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