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IV. Modalités de mise en œuvre du plan national à partir de la campagne 2020-2021

IV.1 Modalités de surveillance

Suite à la photographie et la campagne de transition 2019/2020, l’Occitanie s’accorde sur l’objectif d’assainir les élevages en utilisant la méthode de recherche individuelle par boucle officielle d’identification avec kit TST -Test Sur Tissu- comme support de prélèvement pour analyse. Ce support est le moyen le plus rapide et le plus adapté dans notre région avec une séroprévalence forte, des mouvements nombreux et une vaccination parfois importante. Il permet de déterminer rapidement le statut des bovins dès leurs premiers jours, d’assurer un suivi continu pendant toute la période des vêlages, et donc de sécuriser les éleveurs et la filière.

Toutefois, son coût important peut s’interroger sur son ration coût-efficacité. Des modélisations nationales ont été mises à disposition des départements afin de trouver les modalités de dépistage les plus adaptées à chaque situation.

Pour exemple, une modélisation réalisée sur l’Aveyron en cheptel allaitant avec une durée étudiée de 20 années montre que :

 la solution la plus rentable est le dépistage sérologique immédiat sans vaccination, ni bouclage. Elle permet l’éradication en 16-17 ans

 la solution la plus rapide pour l’éradication passe par la vaccination systématique et le dépistage sur boucle pendant 3 ans, pour passer à la surveillance sérologique ensuite. L’éradication serait obtenue en 3 ans, mais la rentabilité ne serait pas obtenue en 20 ans.

 un compromis entre la rentabilité et la rapidité de l’éradication est la mise en œuvre d’un dépistage auriculaire pendant 3 ans, suivi d’un dépistage sérologique. L’éradication est atteinte en moins 10 ans. Ce modèle est applicable dans la majorité des départements d’Occitanie.

La campagne 2019/2020 a également été une période de montage de plans financiers et de négociations de tarifs.

Surcoût du dépistage par boucle à la naissance

Un bouclage à la naissance coûte entre 7 et 9 € par bovin (surcoût de la boucle intégrant le kit TST, analyse virologique, enveloppe qui n’intègre pas la surcharge de travail pour l’éleveur et le GDS). Le statut de l’animal est directement connu et les frais de suivi en GDS de chaque cheptel réduit. Pour un cheptel de 60 mères, on peut estimer que le coût est de 420 à 480 € par an si aucun animal ne sort virémique.

Surcoût du dépistage par surveillance sérologique

Une recherche sérologique coûte entre 6 et 12 € par mélange (lait de tank ou mélange de 10 sérums). On peut estimer que le coût pour un cheptel de 60 mères est de 20 à 40 € par an si les résultats sont séronégatifs. Dans ce cas, il faut aussi considérer qu’il y a une surcharge de travail pour le GDS relatif à la programmation des analyses (SIGAL n’étant pas aujourd’hui adapté pour l’échantillonnage) et à la gestion des résultats.

En cas de résultat sérologique positif, il faudra ajouter les coûts d’analyses sérologiques sur sentinelles puis les analyses virologiques sur les animaux présents dans le cheptel et les futurs veaux à naître. A cela s’ajoutent les frais liés à l’enquête épidémiologiques ainsi qu’au de prélèvements des animaux présents dans le cheptel et sans statut (vacation + frais de prélèvements). Dans ces cheptels, le GDS a aussi une surcharge de travail liée à la commande et l’envoi des boucles de prélèvements et au suivi de la mise en œuvre des mesures d’assainissement dans les cheptels positifs.

Dans nos départements avec une forte séroprévalence, le nombre de cheptels qui va passer directement en dépistage par boucle par rapport au nombre de cheptels suivables en sérologie sera élevé.

Choix du mode de surveillance

Compte tenu de tous ces éléments, pour la campagne 2020/2021, les GDS d’Occitanie ont choisi de dépister la majorité des cheptels par boucles TST à la naissance. Toutefois cinq départements (11, 32, 66, 81 et 82) ont choisi de combiner le dépistage sérologique lors des prophylaxies au dépistage virologique à la naissance compte tenu du surcoût financier que représentait le dépistage par boucle à la naissance. Dans ces départements, les cheptels connus sérologiquement négatifs ou les cheptels à faible effectif seront dépistés en sérologie.

Dépistage choisi pour la campagne 2020/2021 Départements

Boucles TST à la naissance Ariège, Boucles TST à la naissance et

Sérologie à la prophylaxie sur : - Prises de sang des 24-48 mois

(élevages allaitants : V) - Lait de tank 2 fois par an

(élevages laitiers : L)

Boucles sur tous les allaitants Boucles sur les laitiers infectés Sérologie sur laitiers négatifs

Aude, Gers

Boucles sur les infectés (L+V)

Sérologie sur connus séronégatifs (L+V)

Tarn et Garonne

Boucles sur les infectés (L+V) Sérologie sur tous (L+V)

Tarn

Boucles sur les cheptels de plus de 5 bovins Sérologie sur les cheptels de moins de 5 bovins

Pyrénées Orientales

Tableau 5 : Etat des lieux du dépistage pour la campagne 2020/2021

Par conséquent, pour Occitanie, l’ensemble des départements respectent les conditions de surveillance de l’Arrêté Ministériel et la grande majorité des élevages seront dépistés virologiquement par boucle TST à la naissance pour 2020/2021.

Pour les futures campagnes de dépistage, l’ensemble des GDS et des acteurs de la filière bovine considèrent qu’il est important de parvenir à une généralisation du mode de dépistage par boucle TST à la naissance sur l’ensemble de la région. Toutefois, il représente un surcoût important et une prise en charge partielle permettrait d’inciter les éleveurs à le mettre en place plus rapidement.

D’autre part, il n’est actuellement pas possible de se projeter dans chaque département.

Les raisons en sont multiples, au niveau local : adhésion des éleveurs au dépistage par boucle (vont-ils tester massivement et donc baisser rapidement la séroprévalence ? Si non et en l’absence de police sanitaire, faut-il modifier les modalités de dépistage ?), difficulté pour se projeter dans le temps et évaluer la baisse de la prévalence et le passage à un dépistage

uniquement sérologique, diminution de la couverture vaccinale pour dépister par sérologie, difficulté de gestion en cheptel infecté, maintien des aides financières obtenues dans quelques départements, obtention de nouvelles aides au financement pour une généralisation du bouclage, nécessité d’une appellation non-IPI pour les bovins commercialisés (dans l’éventualité où les négociants demandent un statut de chaque bovin commercialisé, le dépistage sérologique ne sera plus adapté).

Les incertitudes sont aussi nationales avec par exemple une modification de l’Arrêté Ministériel qui pourrait imposer un statut connu à chaque animal commercialisé. Elles sont également européennes avec la mise en application de la LSA.

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