G. RENAND INRA
jouy
Station
de Génétique quantitative
etappliquée
78350
Jouy-en-Josas
Variabilité génétique
de la croissance musculaire
et conséquences
sur les qualités
de la viande chez les bovins.
L’amélioration génétique des aptitudes bouchères nécessite la définition des
objectifs de sélection et la connaissance de la variabilité génétique exploitable
entre et intra-race pour appliquer les méthodes qui assurent un progrès
maximal. En ce qui concerne plus spécifiquement les qualités de la viande,
leur place dans les objectifs de sélection sera définie et leur variabilité
génétique sera présentée en relation avec les autres aptitudes bouchères.
Les
aptitudes
bouchèrescorrespondent
à l’ensembledes
caractéristiques
des bovinsqui
interviennent dans la transformation par l’animal deproduits végétaux
en viande consommable par l’homme. Or ce processus s’inscrit dans une filièrequi
fait intervenir de nombreuxparticipants ayant
chacun unobjectif spécifique
que ce soitl’éleveur-naisseur, l’engraisseur, l’abatteur,
le trans-formateur,
le boucher ou le consommateur.Parmi toutes les
caractéristiques
del’animal,
lepoten-
tiel de croissance musculairereprésente
celle dont l’influence sur l’efficacité de la filière est laplus impor-
tante à trois niveaux. D’abord au niveau de l’éleveur-
naisseur,
du fait de ses relations avec la vitesse de crois-sance des veaux
jusqu’au
sevrage et lepoids
des vachesde réforme.
Ensuite,
au niveau del’engraisseur qui,
dansun
système intensif,
doit valoriser les aliments avec la meilleure efficacité alimentairepossible.
Enfin au niveaude l’abatteur et du boucher
qui
recherchent des animauxavec les meilleurs rendements en viande
possibles.
Lepotentiel
de croissance musculaire est donc retenu commeprincipal objectif
de sélection pour améliorer lesaptitudes
bouchères.Par contre, au niveau du transformateur ou du con-
sommateur, l’incidence d’une telle sélection sur les qua- lités de la viande est très mal connue.
Jusqu’à présent
ces
qualités
de la viande n’ont pu êtreintégrées
dans lesobjectifs
de sélection faute de méthodes de mesuresimples
et faute d’une évaluation de leurimpact économique.
1 / La variabilité génétique
de la croissance musculaire
La croissance musculaire
s’apprécie
à travers la vitesse de croissance et lacomposition corporelle qui
est mesu- rable àl’abattage
par dissection de tout oupartie
de lacarcasse. Dans la
littérature,
il existe de nombreuses esti- mations des différences entre races, ainsi que des para- mètresgénétiques
intra-race pour cescaractéristiques.
1. / Variation
entre racesEntre races, il
apparait
de trèsimportantes
différen-ces de croissance musculaire
(tableau 1)
avec, à un extrême, des races à viandespécialisées
ou des racesou
lignées
culardes(Charolaise,
Blonded’Aquitaine,
Blanc Bleu
Belge,
Piémontaise et INRA95)
et, àl’autre,
des races comme laJersiaise
oul’Angus
dont la crois-sance musculaire est inférieure de 20 % à celle des
précédentes.
Résumé
Parmi les
aptitudes bouchères,
la vitesse de croissance musculairereprésente
leprincipal objectif
de sélection pour améliorer l’efficacité de laproduction
de viande bovine au niveau del’éleveur,
del’engraisseur
et du boucher. A cettefin,
il estpossible
d’utiliser les racesà viande
spécialisées qui possèdent
simultanément une forte vitesse de croissance et une teneur en muscle élevée. Vul’importante
variabilitégénétique
intra-race(coefficients
d’héritabilité
élevés)
il estégalement possible
d’améliorer la croissance musculaire parsélection,
si toutefois lacomposition corporelle
des animauxpeut
être estimée correctement.Les
qualités
de la viande fontpartie
desobjectifs
d’amélioration des seuls transformateur et consommateur et ne sont pasprises
enconsidération, jusqu’à présent,
dans lesprogrammes d’amélioration
génétique
desaptitudes
bouchères. Les études decomparaison
de races ou les estimations d’héritabilité intra-race montrentqu’il
existe une variabilitégénétique
nonnégligeable
desqualités
de laviande,
bien que nettementplus
faible que celle de la croissance musculaire. Parmi les différents critères dequalité,
ceux liés à la tendretéexpriment
laplus grande
variabilitégénétique.
Les relations
génétiques
entre lesqualités
de la viande et la croissance musculaire estimées entre races ou intra-race nepermettent
pas de conclure sur unepossible
modification de la tendreté lors d’une sélection sur la croissance musculaire.En
production
de viande bovine, la croissance musculaire représente
un
objectif de
sélection primordial.
Le
potentiel de progrès
estélevé du
fait des grandes
différences de croissance musculaire selon les
races etles animaux.
Cette croissance musculaire est fortement liée à la vitesse de croissance en vif et donc au
poids
adulte. Maisil faut
également
noter que des races deplus petite
taillepeuvent
avoir une croissance musculaireidentique,
voiresupérieure,
à des races degrande
taillegrâce
à une com-position corporelle
nettementplus
favorable. Ceci est lecas de la race Limousine vis-à-vis de la race Simmental par
exemple.
1.
2 / Héritabilités
Intra-race, il existe
également
uneimportante
varia- bilitégénétique
desaptitudes
bouchèresdépendant
dela croissance musculaire : la vitesse de croissance pen- dant
l’engraissement
et lacomposition corporelle
àl’abattage.
Cette variabilités’apprécie
à travers l’hérita- bilité de ces caractères(tableau 2).
Avec des coefficients d’héritabilité voisins de 0,50 ilapparaît
donc facile théo-riquement
de modifier par sélection le niveau de crois-sance musculaire d’une
population.
La réalisation d’une telle amélioration se heurte auxproblèmes techniques
d’estimation de la
composition corporelle.
A l’heureactuelle,
seull’abattage
et une dissectionpartielle
en per- mettent une estimation suffisammentprécise.
On nepeut
donc sélectionner les taureauxqu’après
un con-trôle sur descendance ce
qui allonge
l’intervalle degéné-
ration et surtout limite le nombre de taureaux à évaluer et donc réduit l’intensité de sélection.
Une
phase
de sélection surperformances
individuel- les des taureaux est absolument nécessaire pour assu-rer un minimum de
progrès génétique.
Faute d’estima-teurs
précis
de lacomposition corporelle,
seule la vitessede croissance
peut
être sélectionnée. Or, la vitesse de croissance est la résultante de deuxcaractéristiques
desanimaux : leur
capacité d’ingestion
et leur efficacité ali- mentaire. Sachant d’abord quel’énergie ingérée
en susdes besoins d’entretien et de croissance
protéique (dont
la moitié se réalise au niveau des
muscles)
est stockéedans les
dépôts adipeux
et ensuite que le coûténergéti-
que de la croissance
adipeuse
est nettementplus
élevéque celui de la croissance
musculaire,
leshypothèses
suivantes
peuvent
être avancées. Si l’amélioration de cette vitesse de croissance est essentiellement liée à uneamélioration de l’efficacité alimentaire il est
probable
que les animaux sélectionnés auront un meilleurpotentiel
de croissance musculaire. Par contre si l’amélioration de la vitesse de croissance est surtout le fait d’une aug- mentation de la
capacité d’ingestion
il n’est pas sûr que lepotentiel
de croissance musculaire soit amélioré carles
dépôts adipeux
des animaux serontplus importants
et
plus précoces.
Ceshypothèses
sontconfirmées,
entre autres, par lesquelques paramètres génétiques qui
ontété obtenus simultanément sur la vitesse de croissance, les
quantités
d’aliment consommées, l’efficacité alimen- taire et lacomposition
des carcasses(tableau 3).
Pourcette raison, les taureaux de races à viande destinés à l’insémination artificielle en France sont sélectionnés sur
leurs
performances
individuelles de croissance et d’effi- cacité alimentaire contrôlées en station(Ménissier
et al1986).
2 / La variabilité génétique
des qualités de la viande
et les relations
avec la croissance musculaire
Il n’existe dans la littérature que très peu d’estimations de la variabilité
génétique
entre races ou intra-race pour lesqualités
de la viande.2.
1
1 / Variation
entre racesIl est
possible
de citer troisexpériences
de croisementterminal effectuées avec diverses races
paternelles
uti-lisées soit sur des femelles allaitantes
Hereford-Angus
au Nebraska
(Gregory et al 1982),
soit sur des femel-les de races laitières au Danemark
(Liboriussen
et al1982)
ou en France(Bonaiti
1980, Ménissier et al1982).
Les résultats de cesexpériences
sontsynthéti-
sés par les
figures
1 à 3. Pourchaque étude,
uneanalyse
en composantes
principales
a été réalisée sur les critè-res de
qualité
de la viande et deuxfigures
sontprésen-
tées. Sur la
première
sontreportées
les corrélations entre les diversescaractéristiques
dequalité
et les deux pre- mièrescomposantes principales.
Sur cette mêmefigure
sont
reportées
les corrélations entre, d’unepart,
cescomposantes principales
et, d’autrepart,
la croissance musculaire(muscle/jour
devie)
et la teneur en gras de la carcasse. Sur la seconde sontreportées
laposition
des différentes races
paternelles
relativement à ces com-posantes principales.
De l’ensemble de ces
études,
il ressort que pour lesqualités
de laviande,
le différences entre races ne sontgénéralement
passignificatives compte
tenu de la forte variabilité individuelle observée. Les seules différencesqui
soient réellementsignificatives
concernent la moin- dre tendreté de la viande des animaux issus de taureaux zébuscomparativement
aux autrestypes génétiques
dans
l’expérience
du Nebraska et des animaux issus detaureaux Frisons dans
l’expérience
danoise.L’intérêt de ces études n’est pas tant de montrer
qu’il
existe relativement peu de différences
significatives
entreraces mais
plutôt
depermettre
de mieuxappréhender
les relations inter-raciales entre les divers critères de qua- lité de la viande et entre ceux-ci et la croissance musculaire.
Au Nebraska
(figure 1)
lesqualités organoleptiques
de la viande
(tendreté, jutosité, flaveur)
ont étéjugées
par un
jury
dedégustation.
Une mesurephysique
dela dureté
(force
decisaillement)
a été réalisée et une esti-mation
subjective
del’importance
desdépôts adipeux
intramusculaire a été faite à travers la note de
persillé.
Par
contre, les qualités
de la viande
sontmoins variables’
et
difficiles à prendre
en
compte
commecritères de sélection.
Il
apparaît qu’une part importante
de la variabilité entre races estexpliquée
par lapremière composante princi- pale (75 %) qui
oppose les trois critères dedégustation
à la force de cisaillement. La seconde
composante n’explique
que 12 % de la variabilité et discrimine lesraces sur leur note de
persillé.
Cette dernière est toute-fois assez fortement corrélée
(+ 0,7)
avec lapremière composante.
C’est-à-dire que les races dont la viande est tendre etjugée
satisfaisante sont des racesqui
pos- sèdentégalement
une note depersillé
relativement élevée.Parmi les critères de
qualité
de la viande la note depersillé
est très étroitement liée avec la teneur en gras de la carcasse et donc fortementopposée
avec la crois-sance musculaire. De ce
fait,
ilapparaît
une relationentre races
légèrement
défavorable(- 0,2)
entre la crois-sance musculaire et la
première composante principale
des
qualités
de la viande du fait que les races lesplus
grasses ont des viandes mieux
appréciées
que les racesmaigres.
Au Danemark
(figure 2),
desqualités organoleptiques
furent
également jugées
par unjury
dedégustation (acceptabilité
ettendreté)
et la dureté mesurée par une force de cisaillement. Enplus,
undosage
de la teneuren
lipides
intramusculaires a étéfait,
de mêmequ’une
mesure de réflectance sur le muscle
long
dorsal. La pre- mièrecomposante (44 %) explique
l’essentiel des diffé-rences raciales de tendreté et
d’acceptabilité
de laviande,
et elle est semblable à la
première composante
mise en évidence dansl’expérience précédente.
La deuxièmecomposante (22 %) explique
essentiellement les diffé-rences de teneurs en
lipides
intramusculairesindépen-
damment du
premier
critère dequalité.
Sur cet axe, ilapparaît
que les races dont la viande contient leplus
de
lipides
ont tendance à avoir des viandesplus
som-bres. En
fait,
ce critère de couleur estplutôt indépen-
dant des autres variables de
qualité
de la viande etexpli-
que à lui seul la troisième
composante principale.
Alors que la teneur en
lipides
intramusculaires estindépendante
de lapremière composante,
la teneur en gras de la carcasse,qui
lui est étroitementliée, présente
une
légère opposition
avec cettepremière composante,
contrairement à cequi
a été observé dansl’expérience précédente.
De cefait,
la liaison entre croissance mus-culaire et
qualités
de la viande(tendreté, acceptabilité)
est
plutôt
favorable entre les races étudiées(+ 0,4).
En France
(figure 3),
lesqualités
de la viande ont été étudiées à travers des mesuresphysico-chimiques
sansfaire
l’objet
dedégustation.
Les mesures sont la forcede
cisaillement,
lepH,
laréflectance,
laperte
en eau,et les teneurs en
collagène,
enlipides
intramusculaireset en fer
héminique. L’analyse
encomposantes princi- pales
montre que la variabilité entre les races étudiées reflète tout d’abord une variabilitéconjointe
de la teneuren gras intramusculaire et de la dureté
(40 %).
La secondecomposante (21 %)
faitplutôt
intervenir la variabilitéqui
existe pour lepH
et lepouvoir
de réten-tion d’eau. Il faut noter tout d’abord que les différences
raciales de teneur en
collagène
et de force de cisaille-ment sont fortement liées et donc que l’une
quelcon-
que de ces deux mesures
peut
être utilisée pourappré-
cier la dureté de la viande.
Mais,
surtout, ilapparaît
que les races donnant la viande laplus
riche enlipides
sontégalement
les races dont la viande est laplus
dure. Etcomme la teneur en
lipides
intramusculaires est forte-ment liée à l’état
d’engraissement
des carcasses, il appa- raît une relation nettement favorable entre croissance musculaire et tendreté(+ 0,7)
encoreplus marquée
que dansl’expérience
danoise. Les races à forte croissance musculaireapparaissent également
commeayant
des viandesplus
claires(Blonde d’Aquitaine, Charolaise)
avecune moindre
capacité
de rétention de l’eau(Piémontaise).
De ces
comparaisons
desqualités
de la viande entreraces il
apparaît
dans tous les cas que leprincipal
fac-teur de discrimination est la tendreté et que les
appré-
ciations des
jurys
dedégustation dépendent
fortementde celle-ci. Par contre, il existe de nettes différences entre ces trois
expériences
sur la relationqu’il peut
existerentre cette tendreté et la teneur en
lipides
de la viande : relationpositive
auNébraska,
nulle au Danemark et net- tementnégative
en France. Or, comme les racesqui déposent
leplus
delipides
intra-musculaires sontéga-
lemnet celles dont les
dépôt adipeux
de la carcasse sontles
plus importants (r
= +0,9)
et dont la croissance musculaire est laplus
faible(r
= -0,8),
on observe des différences entreexpériences
sur la relationqui
appa- raît entre tendreté et croissance musculaire. AuNébraska,
où les mesures ont été effectuées sur des mâlescastrés,
la relation estlégèrement
défavorable. EnEurope,
sur destaurillons,
cette relation estfavorable,
surtout en France. Ces différences doivent trouver leurs
origines
dans le choix des races, des critères dequali-
tés de la viande et des conditions
d’engraissement
etd’abattage.
2.
2 / Héritabilités
U est
possible
de trouverquelques
estimations desparamètres génétiques
maisbeaucoup
moins nombreu-ses que pour les
performances d’engraissement
oud’abattage.
Il faut doncinterpréter
avecprudence
les esti-mations moyennes
rapportées
dans le tableau 4. Il appa- raît que pour les mesuresphysiques qui
ont été leplus
souvent réalisées
(force
decisaillement, réflectance, pH,
perte
eneau),
les coefficients d’héritabilité sont inférieursaux coefficients estimés pour les
aptitudes
bouchèresliées à la croissance musculaire. Ces coefficients se
situent entre 0,20 et 0,30 en moyenne. Ils
indiquent
tou-tefois l’existence d’une variabilité
génétique
additive nonnégligeable qui peut
êtreexploitée
par sélection si telest
l’objectif.
Pour les autres critères dequalité
de laviande le faible nombre d’estimées de l’héritabilité ne
permet
pas de conclure sur lespossibilités
depratiquer
une sélection
efficace,
mais onpeut
noter que les coef- ficients d’héritabilité nedépassent
pas 0,30 engénéral.
2.
3 / Corrélations génétiques
L’existence d’une variabilité
génétique
certaine maiségalement
l’absence d’une sélection directe sur ces carac-tères conduisent à s’intéresser aux corrélations
généti-
ques
qui
détermineront l’évolution desqualités
de laviande lors d’une sélection sur les
aptitudes
bouchères(croissance musculaire).
but d’abord une étude
française
a montréqu’il
n’existepratiquement
aucune relationgénétique
entre les troiscritères suivants : force de
cisaillement, pH
etperte
eneau
(tableau 5).
Une étude danoise a confirméequ’intra-
race il
existe,
comme entre races, une étroite relationgénétique
entre les différentesqualités organoleptiques jugées
par unjury
dedégustation (acceptabilité, tendreté, flaveur, jutosité)
et entre ces dernières et la duretéappré-
ciée par une force de cisaillement
(figure 4).
Ces carac-téristiques
sont liées à une moindrecapacité
de réten-tion de l’eau mais sont
indépendantes
de la teneur enlipides
intramusculaires. Dans cetteétude,
ilapparaît
aussi une
opposition génétique
entre la couleur de laviande et la teneur en
lipides
intramusculaires.Il
n’estpas possible
actuellement
de chiffrer l’incidence
de la sélection
surla tendreté, principale
composante des
qualités de la viande.
Enfin,
pourappréhender
lesconséquences
sur les qua- lités de la viande d’une sélection sur la croissance mus-culaire,
il existe très peu de donnéesbibliographiques.
Les
quelques
coefficients de corrélationsgénétiques publiés jusqu’à présent
sontrapportés
dans le tableau 6.Il semblerait
qu’une
sélection visant à améliorer la crois-sance musculaire ait pour
conséquence
une couleurplus
claire de la
viande,
uneaugmentation
dupH
et surtoutune réduction de la teneur en
lipides
intramusculaires.Par contre, pour ce
qui
concerne la tendreté il n’est paspossible
de tirer des conclusionspuisque
deux étudesindiquent
une détériorationpossible
de celle-ci lors d’une sélection pour une forte croissance musculaire alorsqu’un
troisièmeindiquerait plutôt
une trèslégère
amélioration.
Conclusion
Il existe une variabilité
génétique importante
de lacroissance musculaire chez les bovins. Il est donc pos- sible de l’améliorer en
exploitant
les différences entreraces ou en sélectionnant les
reproducteurs
intra-race.Par contre, la variabilité
génétique
desqualités
de laviande est moins
marquée
aussi bien entre racesqu’intra-race.
Elle estplus particulièrement appréciable
pour les critères relatifs à la dureté
qui
constitue laprin- cipale composante génétique
desqualités
de la viande.Linformation actuellement
disponible
sur les relationsgénétiques
intra-race comme sur les relations entre races montrequ’une
amélioration de la croissance musculaireva de
pair
avec une réduction de la teneur enlipides
du
muscle,
un éclaircissement de la couleur de la viande et une tendance vers une moins bonne rétention de l’eau.Par contre, il ne nous est pas
possible
deprédire
l’évo- lution de laprincipale composante
desqualités
de laviande : la
tendreté,
du fait de l’incohérence des diver-ses relations estimées aussi bien entre races
qu’intra-
race. Des études
génétiques
sont encore nécessaires pourcomprendre
l’influence sur cette relation de la variabi- lité de la teneur enlipides
intramusculairesmais,
cer- tainementaussi,
celle dudegré
de maturité des animaux.Cet article
reprend
les résultatsprésentés
lors de la réunion de la Commission des Recherches Bovines de l’INRA les 2 et 3juin 1987
7 sur le thème &dquo;Croissance musculaire etqualités
des viandes&dquo;. .Références bibliographiques
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B.
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content inBlack-Pied dairy
cowswith body condition
score
method.
Body
condition score of 49 adultdairy
cows of the Black-Piedtype, lactating
ordry,
has been evaluated in 0-5scale, by
1 or 2assessors, after observation or observation and
handling.
Afterslaughtering,
thebody composition
of the cows was measured or estimated.Change
of 1 unit in condition score wasaccompanied by
variations of 3,9points
% in thepercentage
oflipids
in theliveweight,
of 35kg
in theliveweight,
of 28kg
in thebody lipids.
Scores of the 2 assessors werestrongly
correlated(r
≥0.96).
Scores after observation and scores after observation and
handling
were alsohighly
correlated(r
=0.97).
REMOND B., ROBELIN
J.,
CHILLIARD Y., 1988. Estimation de la teneur enlipides
des vaches laitières Pie-Noires par la méthode de n otration de l’étatd’engraissement.
INRA Prod. Anim., 1(2),
111-114.G. RENAND.
Genetic variability of muscle growth and consequences
on meatquality of cattle.
Among
beeftraits,
musclegrowth capacity
is the main selectionobjective
to increase beefproduction efficiency
for thebreeder,
the fattener and the butcher. For that purpose,
specialized
beef breeds can be used for theirhigh growth
rate and lean content.Owing
to the
large
within breedgenetic variability (high heritability coefficients),
musclegrowth
can also beimproved by
selection aslong
as
body composition
iscorrectly
estimated.Only
beef retailer and consumer are interested inimprovement
of meatquality.
Therefore this latter is notincluded,
up to now, ingenetic
beefimprovement
programs. Breedcomparisons
or within breedheritability
estimatesenlight
on asignificant genetic variability
of meat
quality,
butclearly
lower than for musclegrowth. Among
the differentquality traits,
those related with tenderness show thehigher genetic variability.
Between breeds or within breed estimates of
genetic relationships
between meatquality
and musclegrowth
are not clearenough
to
expect
anychange
in tenderness whenselecting
forhigh
musclegrowth.
RENAND G., 1988. Variabilité
génétique
de la croissance musculaire etconséquences
sur lesqualités
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Anim.,
1(2),
115-121.L. LACASSAGNE.
Rapeseed meal
as asubstitute for soybean meal
inpoultry diets.
When low
glucosinolate rapeseed
meal is introduced into broiler starter(0-3 weeks)
diets at 5-20 %levels, growth
rate is reducedin three out of four trials. This response is increased when
pelleting
diets. Broilers of more than 3 weeks of age, appear to toleratedietary
levels ofrapeseed
meal up to 20 % but theirperformances
areheterogenous.
Growing pullets (0-18 weeks)
appear to be able tosupport
up to 10 % ofrapeseed
meal in diets. However, even at theselevels,
it has been
reported slight
decreases insubsequent
eggweight
andslight
increases inmortality.
Rapeseed
meals from new varieties can be used forfeeding laying
hens without adverse effects onlaying
rate or eggweight (up
to 8 or 9 %
incorporation). Unfortunately,
for brown egglaying hens,
theproblem
of eggtainting
inducedby sinapine
limits to amuch lower
percentage
theincorporation
ofrapeseed
meal into feeds.LACASSAGNE L., 1988. Alimentation des volailles : substituts au tourteau de
soja.
2. Le tourteau de colza. INRA Prod.Anim.,
1(2),
123-128.B.
LECLERCQ,
H.de
CARVILLE.Finishers for muscovy duckling : effect of crude protein
content ongrowth per-
formance and
carcassquality.
Effects of
dietary protein
have been studiedduring
thefinishing period (56
to 84days
ofage)
in male muscovyducklings.
Satisfac-tory growth performances
were observed withdietary protein
concentration about 145g/kg
feed. Protein content up to 170g/kg
tended to enhance
lightly growth
rate with anefficiency
of 0.55 gweight gain (56-84 days)
per gprotein ingested. Dietary protein
exhibited no effect on
fattening
and onyields
of edibleparts (breast, tights).
LECLERCQ
B., DE CARVILLE H., 1988. Aliments de finition du canard de Barbarie : effets de leurs teneurs enprotéines
brutes surles
performances
et laqualité
de carcasse. INRA Prod.Anim.,
1(2),
129-131.M. BONNEAU. Meat
production from
entiremale pigs : performances,
meatquality and possible solutions
tothe boar taint problem.
Early
castration of malepigs
induce dramaticchanges
in the metabolism of the animals.Lipid deposition
andadipose
tissuegrowth
are enhanced whereas
protein deposition
and musclegrowth
are reduced. Entire malepigs
exhibitmarkedly improved
feedefficiency
and carcass
composition.
Meat from entire males differsslightly
for chemicalcomposition
ascompared
to castrates. The more in- saturated fat in boars may be aproblem
for someprocessed products.
However, boar taint is the mostimportant
drawback of entiremale meat. Boar taint is
mainly
due to the presence of skatole andandrostenone, exhibiting
fecal andurinary
odourrespectively.
The
respective
contribution of eachcompound
to boar taint is stillpoorly
understood.Tainted meat may be used for
processing.
There is noentirely satisfactory
method forsorting
tainted meats on theslaughter
lines.A
preliminary screening
ispossible, using
the measurementof Cowper’s gland development.
In someparticular
cases, such a screen-ing might
enable an extension of boar meatproduction.
At thepresent
time there is no way ofproducing
boars that could be certifiedas taint-free. Genetic and
immunology
offerpromissing
ways ofgetting
rid of the boar taintproblem :
further research is needed for anadaptation
of these methods from thelaboratory
scale to the world ofproduction.
BONNEAU M., 1988. Intérêt et limites de la
production
de viandes de porc male entier. INRAProd. Anim.,
1(2),
133-140.J.Y.
DOURMAD.Voluntary feed intake in the lactating
sow :factors of variation.
Voluntary
feed intake in thelactating
sow is often too low tosatify
thehight
nutritionnalneeds,
thishaving
adverse effects on thefollowing reproductive performances.
Review of the litterature shows thatdaily
feedconsumption during
lactation is affectedby
dif-ferent factors
including :
lactationstage, parity number, genotype,
size of thelitter,
energy andprotein
content of thediet, temperature
of thefarrowing
house and pregnancyfeeding
level. Whenpossible
the effects of these different factors have beenquantified.
Someanimals look
particulary
sensitive to low feed intakeproblems,
forexample gilts farrowing
in summer andhaving
received a liberalfeeding during previous
pregnancy.DOURMAD
J.Y.,
1988.Ingestion spontanée
d’aliment chez la truie en lactation : de nombreux facteurs de variation. INRA Prod.Anim.,
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