• Aucun résultat trouvé

Traité de la peine de mort

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Traité de la peine de mort"

Copied!
76
0
0

Texte intégral

(1)
(2)

Fbolo Ve'1lM;

Fi,..,~ freno" erlihQIl,

$=""C:

(3)

L

(4)

r .

l

TRAITE

D E

LA PEINE

DE MOR T.

(5)

Jr,/ufuum Pœn3SrXjKlI<!jmuJ am"ltf.

\'11'" L"""

Li'_.""

'''''.1".

TRADUIT DE L'ITALIEN

~~.

PEINE

MORT,

De,M. PAOLO VERGANI,sur la seconde Edition qui parut il Milan en 1780, & sUIvi d'un DUCOU1U surlaJustice Criminelle.

DUit à ]lfQNsrHG'f,"CflK LE MAR.~UTS

fl E JIfIKO!ŒJ:;NY. Garde ,U,S~"f/l;x;dtl'r.u,,,.

P,1[ M. COUSIN, Avocat du Roi au BaiUiai'"

de Clux. & SIège d'ArquC'S; de l'Acadéll'.Il:

des Belles- Lettres &: Ans de Villeft:r.nchc.

êc des Arc3des de Rome.

A PARIS,

Chet GU ILLOT, Li!>rai~.rue deb.Ra~.

A ROUEN

Chef' LABBEY, Libraire, pt' du Coll~c.

A D J E P P E,

Del'Imprimuie de.J.-B.-JosfPII DUIlUC

lmpnmeur du ROI.

M. DCC. LXX'XII"

AFProb~tiOJl Go P'hil~ge du' Roi.

LA

DE

1

TRAITE

D E

<

(6)

A MONSEIGNEUR

LE MARQUJ[S

DE MIROMÉNY..

(;ARDE DES S.CEAUX DEFRl\.:.~CE....

..

e5J{ONSEJ[G~EUR'

Q r. <; .

-s

v" f) uv,a;}'...-

0;'

f'

OIU

~ifeutf..,.- uwe U1.atL·~te..." aUdJ;

(7)

É P I T R E

1

c:J

meete,...

heureux.!)

o~ je...- ·you'C1.oz."x-

1l0U3

'donueo rufJfr:~uement~

1u,f'lue YWlVe ';lu "dipouc_

'f/ŒUx..::>

adF'-

to;tK0

tou:1.- au UIOUten.û DÈDIe AT 0 IRE. Vif

Ja;,e..- 'l'oae..- ft';Je..-; Je..-

Y/ .

J~nt/tefdaMt'- rouv t' /luma-

,,;tf.J 1ue fa Peine de Mon,

ue

rOUVOZ°l-

patoîtie...--

foU:L-

:J ~ aub.e.s aU<1p;ce.s.J 1ue ceu.~

-;lu Chef de la Magifrramre

l

Ce..- ,,'cd0 ro;,,0.J

MONSEIGNEUR,

ccffe &

ma.:.a..- ~ reutftr.naJtL- uru

&1'0;""

.J

je..- .:rat;"fa;" :.

('el1.p;e-- exh.;me 9Ue.,.,.. j~ a,,-

-;lel'ut".J foltf}-teml'I<-.

(8)

Je fuis,

MONSEIGNEUR;

Votre très· humble

& tr~s.

ohéiJTanr Serviteur

J

CO USIN.

L'OUVRAGE IT ALlEN

do~[ je

donne aujourd'hui la Traduction, est d'une imporra;nce que per- sonne nc doit être

tellté

de contester. Il est essentiel à la tranquillité d'un Etat, que chacun de ses membres soit persuadé non - seulement de l'utilité mais aussi de la nécessité ,

des Supplices; ce qui ne peut avoir lieu, que lorsque

rOliS

les ordres de ciroyens se-trouveront à po née de

recon~oî[Te

la fausseté.

de ces principt:5 d'humanité mal,:"

entendue, qui anr porté quelques.

hommes ce1èbrcs à publier que

rc~

Peines Jevoiem être abrogées,

QU

extrêmement adoucies.

rai donc pensé que c'écolt.

!l.cudre service il mon pays,

qu~

a.v

PIT R F:.

<efrec0

J

VII/

É

l'wfo~

{efluet'.t

(9)

PRÉ FA CE.

d'y procurer de la publicité, à

une Dissertation dom l'Aureue expose avec tam de nencré, &

développe sÎ bien tes conséquen- ces infaillibles & dangereuses d'une opinion si erronée.

On a demandé souvcm

1

pour- quoi la Société ne peut se passer de Loix Criminelles? Un simple coup-d'œil sur le but des Loix Civiles> répond à cette question.

Celles-ci n'ont pour objet que de mainrenir parmi les hommes) la paix & la tranquillité, gui sont Ja source & Je gage du bonheur. En statuant sur les possessiorn ou lesdroirs respectifi.

de tous, elles s'opposent formel- lement à ce qui ne pourrait convenir qu'à leurs dcsirs déré- gl6s

J

à leurs caprices

J

à leurs fantaisies, & conriennent les

par~

riculiers, en même-temps qu'elles leur assurent Ja conservation de leurs jou.issances légicirnes.

PRÉ' FA C E. xi

T 'il demeura dans s:\

aot qu . 1'1

. l' 'té originaire, lomme

snnp

ICI

b .

ne dût connaître d'autre

eS~JI1 ~

d'autre desir, que ceux

d~

SUbS}tCI

&

dese reproduire, & 1

e~tr7m.c.

facilité avec laquelle il lUi ecolt 'ossible de satisfaire l'un &

f.autre nc lui imposam pas, comme'le fom aujourd'hui une foule dc besoins

&

de desirs fac- tices la nécessité de nuire à au- [ru

i :

la justice

&

les vc-:(us qu'elle enfante, dùrent habucr sur la terre.

Mais cet état heureux ne fut pas de longue durée! La multi- plication de l'espèce occasionnant cclle des besoins & cl·cs clesirs, bientôt l'imérh personnel fit entendre sa voix

j

l'injusdce parut -'

&

avec elle tous

l~s

maux.

qu'elle traîne à sa sUite.. Le trouble -' l'inquiétude, les di_

visions prirent la place de la- paix de l'ame, du calme cl

" v1

(10)

,

XI)

PRE FA C E.

sens. D'un côté la force &

J'audace, de l'autre l'artifice

&

la ruse se parragèrenr l'empire du cœur humam;

&

le désordre devenu universel

J

se trouva porté à un rel exccs

J

qu'on se vit contraint enfin, de chercher un rer.nède aux maux qu'avolt

prodUIt une l'Ïcence qui ne con-

naissait plus de bornes.

On prêta donc l'oreille aux rcrnomrances que faisoicnr queJ...

ques. personnes, dont les discours

& ~es acrion~

étaient une preuve

qu elles

aVOIenr

su se préserver de la corruption générale: on essaya de se conformer .à leurs avis. En suivanc la réforme qu'ils- proposaient, on remarqua Je changement avamageux qui s'introduisait insen!iiblemenr dans la Société; & le fruit qu'on retira de

CCt

essai

J

ayant ouvert Ics yeux aux hommes,

aveuglf~s

}usqu'alors sur leur..

véritabJe~

PRÉ FA C E.

XU)

intérêts , les conseils de ces .

Saaes devinrent des

maX101CS

de

b

conduite, puis des Règles,

dont il fut strictement défendu.

de s'écarrer.

Ainsi s'établirent les premières

Loix

J &

leur milité devoü en

I?aranrir l'exécution: mais, grace

a ccne fatale

incoonance

ana>--

chée à la nature de l'homme, ce tee heureuse innovation ne subsista pas long-temps, sans se trouver imuffisanrc

!

Trop amoureux de sa liberté,

&

n'ap.m pas coujours en lui ce

dont il aurait besoin

J

pour

co~ce\'o.ir

combien ce que les

LOIX

lUi donner.,! est préterable

à ce qu'elles semblent lui ôter'

~olniné par son inrérêt p3rcicu:

~ler

)par

J.:amour~proprc,touiOU[$

mcompatible avec l'amour d'au-

t~ui J

Phomme passe

J

pour ainsi dire, tous les. momcns de sa vie

il é.tudier les. moyens d'éluder.,

(11)

xiv PRE FAC E.

d'enfreindre, sans péril, le dispositions des Loix: dédaignan un lien qui le gêne, un joug qui lui pese

J

& coment d'y voir asservis ceux qui l'entourent, il ne s'occupe que du soin de s'en délivrer Jui-même. Delà le mépris des Loix & leur infraction; deI tous les crimes

J &

conséquem- ment la nécessité des

Loi~

Criminel/es, dom le bue est en même-temps de prévenir

&

de reparer les désordres que n .mangue jamais de faire nJÎrf }lefprit de révolte, & dont la sagesse consiste à disposer les punitions de telle sorre, qu'elles soienc capables de forcer les individus à aimer leur devoir

, '

ou a se comporter du moins comme s'ils l'aimaient.

Cene indispensable nécessité des Loix de cerrc espèce n'étant que trop réelle, on concoit Ile quelle importance il efr d'en

PRÉ FA C E.

X~

inspirer le respc:t aux peuplc~,.

& combien on dOit de

reconnOlS~

sance ace petît nombre d'hommes bien intentionnés, qui s'attachent à décruire des erreurs dange-"

reuses, des. préjugés qui ne sont que uop répandus.: sur-coll.t :\

rendre sensibles les Illconvémens d'une t?lérance irrétl.échie, qu.i, loin d'ccatter les Crimes; lOIn de les rendre plus odieux

&

plus rares, n'est car.able, au contraire, que de les mu ripiier,

&

d'ache- miner plus

sûrem~nt

les hommes vers le rnalheu r, en relâchant (ous tes liens de la Spciéré, donc un pareil sysrêmc, s'il étoit reçu, ne pe,uerait qu'opérer la des- truction torale.

L'accueil favorable qu'a reçu.-

en Italie, la Dissertation de

MT Paolo Vagani, précédem-

ment Docreur enDroir à Milan,

me fuit espérer qu'cn France, on

ne Ja recevra pas avec moins de-

(12)

r

xvj PRÉ FA C E.

plaisir. Mon desir ,en la publiant

J

a été d'être utile

j &

tour cc que je regrette, est de n'avoir pu mettre aL: jour plus

tÔt

un ouv rage excellent, que le hazard seul a fair venir à ma connaissance.

Un volume du Joumal Ency-

".Mo~d'A.-

clopidique

JI; ,

m'ayant offen le

'trll 1778. titre.

d

e cet[C

D'

lSsutallofl ,

. J -, '

e-

~.Le ~ ~u

crivis aussitôt" à Paris pour me

Il\eme moIS.

"'Lettredula procurer: mais, apprenant ""

l'Mill

. que es 1 L'b'

1

caires n en aVOlent pa'i. , '

encore

fC\U

d'exemplaires, je crus devoir m'adresser directe....

JU:

Le 30

rnent.àI'AUlcuf;ceque je fis", en lUi communiquam Pintenrion où j'étais de donner une Tra.- dunion de son 1'raiti.

If-

Du 18 Sa réponse

1t

m'apprit qu'il

A o û t . ,

à

5

occupait y faire des augmen- tarions

&

corrections pour une

c~~~~~)~

secon.de. édition·. Elle n'avoit;

In~,S=finieeffectivement

pas. tardé cl êtr,e

en lJnVlerd 'é t

1780. eSlf e,

parce que, vu les é

og~s

<lyec lesquels, dans l'origine, dif-

PRÉ FA C E.

XVI'

fërens papiers périodiques, d'ha-

lie

&

d'ailleurs, avoienr parlé de

cet Ouvrage,à peine la prernicre édirion éroÎt-elie sortie de des-

sous la Presse \qu'elle f"utépuisée. ,. Vorn

L • L " . .

l'A~'e,'i 'c-

a meme errre nllllStrUlS!t

m.mdellm"

de ce qui avoir donné Ecu 3.

prime~lta-

l'A uteur d ' e craner ce sUJet. ,

litn.

uVous aurez lu

n

m'écrivoic-

jl (,) "le

TRAU É

des Delits

'J & des Peines, du M.41rquis

"BECCARIA j

vous aurez donc

(r)Ellaavr&lmoilTuTTATo dei Ddin;

e del!e Pene. dei r:OltTo Sig.' !.ta,chu;

BECCAR 1A.e per conseguelTftt l'articolo dovtJ:

co"!ba,tu'" l.z Penl di l\(ufle. La mi4

!,u.urttltor.r e dirctta pr/flClpalmttltt ad ImpuC'l.zrc rUtst • artitolo. gj,:u1ze (com' Ella sà) fIl.,mun nItro li~ro '1Uts'o ra,adosso li troVQ plU Jorleme.Nt lostemllo

~.Jm'

.i'

~i.ornlle di Bu~li';n pt1reuh.i t1lt,i fic1per"O~lCrhaf/f/o rauaua/a ftl\'Ort1 olmelfU

~amu'- Jarlca. ~Se'l,,,sta sarJ duaPP'O"'1t1l al br,cll .fptrùi , ~"e f/Of/ preg/af/o a!r1le pro~UflOfU. rhe 'luclle, cl.!, 1z0f/fiO l' d'

r:OVII~; hà a"lita il COf/lef/ta 41m~~:a

l;

vtdula approvata daIt· intm.l, ~cppubhca.

(13)

l<viij PRÉ' F.A

C

E.

2J

vu Particle ov il combat 1 )) Peine de Afort. Ma Disser

"ration a principalement pou

"?UC d'attaquer ce!: article; c

"11 n'y a pas de livre, COmm

" vous le savez, où l'on sourienll

"plus forcement ce paradoxe.

n Outre le Journal de Bouilloll ')

p.'us~eurs

autres Feuilles pé

"rlOdlques om parlé favorable

"ment de mon Traité; & s'j

"n'obtient pas le &uffrage de

de: Gillreco~JUhi. il suffrapio d~' qua!

lIllIctlmUl:( 10 vaZutaJ in simili maurie.

Alcuru m~si 1011.0 tm arnica m'insinu

il.'

lndiri\{arru un e.umplare al crlt~

SlC.To'AuMSERT,io J'ho Jauo tilt: lono S~IHO mo1tissim(J COflUnto, CIa:ch(; daUa

Tupo/,raJ duqUtl/o granFiloloJoIl

t

de!?rtl1/G-

darmt. ho scoputo , ch.' Egl; tlittocM ...si, .stalailpiù granpmuginutJdû Sig.' Mareil.

llECCARIA; ciua aUa Pen,} di Morte no COTlVùrze colmuùsima,. Heco come si

e

mu'

'spruso intorno a qursto punta.

"Quo'gue je pEose que, &c. " <j;agmtlli tFtI~e Lmre de M.' VSRGANI du li

AOUl 1778

1.

J

PRÉ' F.A CE. xi,.

"beaux Esprits

J

qui nc. font ca~

n

que de ces productlOoS

~,tl~

"présenrenr des nouveautés; J

~l

"eu la satisfacrion de le vou'

"applaudi par tous les J uris-

n

consultes: leur suffrage

J

en

"pareille matiere, est le seul ) dont; je

f.1SSC

cas.

n

Un ami m

1

engagca, il ya

"quclqLtes mois

J

à en adresser

"un exemplaire au fameux

"M/

D'ALEMDERT;

ce que je

J)

fis

J &

j'en ai été on ne peut plus

content, vu que, par la réponse

n

qu'a daigné me faire cc célèbre

J)

Philosophe, j'ai découvert

"que, quoiqu'il aie été le plus

"grand panégyrifle du Marquis

n BECCARIAj

cependant, il n'est

" pas d'accord avec lui sur l'article

"de la Peine de Mort. Voici

" comment ,

à

cet

égard

J

il s'est

n exprimé vis-;à-vis

de moi.

",Q.uoique je pense que les

,~Le~lslateurs ont Souvent abusé

(14)

xx PRÉ FA CE.

"de la Peine de More

,j~

ne

"vouJrois cependant pas assurer',

"avec l'Auteur Philosophe du

"Traité des Délits

&

des

"Peines, que jamais on ne doive

"employer

et

m"yen de répri-

"mer le crime" .

Je n'en dirai pas davantage sur la Dissertation du Docteur P. V. Je laisserai mes Lecteurs remarquer. eux-mêmes le soin avec leqllcl a éré composé son puit Traité, pour me servir de

ses

termes (1); celui qu'il

(1) Qurslt mutationi td aggtunlt saronn~

ptr nlrro in piccio/ numtro • •• _ - _ t inr"~to

s'Ella vn/tsst (moulanJrd uornlJ(t il mie picciolo Tnruw • co/le SUt rifkuioni;

io mt n • 4pprofitttrti. t . C. (dans ladite Lenre du ] 8 AOlÎ! 1778.) - &. dans une aurre. du 8 I1ëcembre, mêrne année ••..

POllO. du Vou.d IIi. "'. si vuoldrgnart di trad,,", la m'a Operciu •

t

mtg/w alptWlTe

la. suonda tdi{ioTU . • (.c:.

!V.. n.

L'ex, mpJaire de cette se:onde édlllon, qlli me fut adressé en Janvier 178q_

De me parvint qu',J,u mois de Juin suivant...

l' RÉF ACE. ni

prend de rechercher toU[~s le~

objections qu'on pourrOIt htt

faire

j

la solidité de ses réponses;

'Son attention à rendre pal pables.

les inconséquences de la Philo- sophie moderne; la sagesse des moyens qu'il propose; l'incelli.- gence, enfin, avec laqucl"lc Il expose les droits de la Sociiti

~

&

plaide Iaeause des SouvrŒA

INS':

objets qu'il traite avec toute la clarté possible,

&

de la manière la plus satisfaisante.

Quant à ma Traduètion , je

!l'ai pas craine de la rendre aussi.

littérale que me Pa permis la dif.- férence (lu génie des deux La'nloo gues, parce que, sans oublier le -précepte du Critique Latin,

NiCverbum verbo('uTahis f(ddut ftdus IIl!cTprtJ: • • • • • • • • • • • • • • ~

.

H .

(ai cru que, sur-tOUt dans une

-m~t'ère

si sérieuse, je ne pouvois

~lUvre

l'Auteur de trop

prcs~

(15)

xxij PRÉ FA C E.

ApTes le

TRAITÉ

sur la .peine de Mort

~

vicllt une assez longue

LE:I'T RE

d'un habile

JuriscOllsuüe e'tranger }

qui jette beaucoup de jour sur l'objet de ce Traité. Elle Gonrienr en ourre, une particularité qui, loin -de .. diminuer le mérite du Docteur P. V., doit au comraire lui faife honneur.

Une observation de PAureur 1ie cette Lettre, "nous annonce que celui du

T'bArTi."

de la Peine de Mort devoir faire précédemment, beaucoup de 'Cas du

TRAItÉ

des Délits

é)

des

-Peines

(1). Peur-être qu'alors, le Docteur P. V. était cfiècri- vemffiC bien éloigné de regarder

(, ) Cequ'i me fait vans estimer davantage, c'est qu'6rant attadlé au~yslémede ce prétendu ,PacuSoci,:~ ~ 11c.~use duquel je me souYleN que vous n ellez pas peu embarram~. &c. .••

Voyez. Lwu d'II" Ju.risconsulte I.!r4/l11"

ri l'Auuur, page176.

PRÉ FA C E. xxiii

ter Ouvrage comme contraire au respect dû aux Loix,

&

comme destructif de la tranquillité des Soci.érés; peut-être même pen- soir-il alors, sans en t:rre moins un citoyen honnête

&

bien in- tentionné, qu'il importait aux '-Gouvernemens d'accorder aux Philosophes, une cerraine liberté de. penser

&

d'écrire, par la.

r~Json

sans

~o~re,

que (si ce que dIt un EcnvaJI1 est vrai) les découvertes qu'il aUra faîtes, ne pOl1rront être qU\H1les

&

profi- -rables,

&

quesi, au contraire il p~lblie des erreurs, clics ne de-

VIendront jamaic; dJ.oo-ereuses

. 0 '

pUisque,

se

rroUvQ11(

réfurées dans la ~u.ite: Je choc des différentes

opinIOns

.cond ui ra cenainement à

la connaissance de la vériré. Mais nous voyons ::l.ujoul-d'hui qu'une lecture plus série'use d

. li '1'raUe., en q~estlon

lui ayant fait apper....

CCVOlr

les

maux 0;"'·...,

de

c()n~

é

..

(16)

PRÉ FA CE.

:<)<iv PRÉ FA C E.

quences en

cons.équ~nces,

noU'S conduiraient insensIblement .les fàusses suppositions des Phdo- sophes modernes, &. que I.à

réflexion lui ayant faIt sentir de quel préjudice il serait de

s'e~

rappor-ter à eux, sur ce q?l iméresse la police &. la

~al)t

intérieure des Etats

j

bien dIffé- rent de ceux qu

1

il critique si justement da~s le s~co~d Ch~- ,. Yoyn pitre de sa D,ssertatlDll ,& lOIn

J'''.6~ndo;'jr,

d'abonder comme eux dans son

~ité p. 14·

"propre sens, e 1 D oc eur

t

P V . .

J

en homme de bien, qui cherche ingénument & de bonne foi la vérité, eut le courage) après l'avoir trouvée, de

cha~ger

d'opinion

j &

que, sans se

~alsser

nullement effrayer du

brUit

que faisait le

TRAITÉ

des Délits, ni de la rapidité av~c. laquelle sc succédoient les édmons de ce Livre, il n'hésita plus alors .:\

«rire contre

U11

sysrême

qUIJ

m~mc

xxv même sans avoir le mérire super...

ficiel de la nouveauré

J

pourrait cependant , par la man iere

tour-~-filir

séduisante dont il est présenré, & sur-tout dans'

un

siècle amoureux de change- mens, devenir bientôt d'un effee cres-dangereux (c).

Pour évirer au lecteur d'être obligé de recourir fréquemment

au

TRAITÉ

des Délits

J

rai

eu soin de rapponer ici tous les passages de cer Ouvrage, que le Docteur P. V. m'a paru avoir eu plus particulièrement en vue.

(1) Ir éroit également importJnt que le.

TIf,Alri .lu Diliuse trouvât solidement &

prompt.ement réfuté: aussi desirois- je <J.ue celui th laPEIlH! D~ MOilI' ne urdJt pome àparoîtreenFunee. Mai;. ~toutes les Cluses qui m'ont co!1lrarîé • seSOllt joinls encore les longs délais qu'",en{raÎn~ l'envie de lier.av~c

l'Auteur. une correspondance suivie. qUI.

outresonutilt[~ pour moi. lemil à portéede profiter de mon Editinn. pour fJire •~'il le logeoirà?ropos1de nouvellesadditions ~$00

Ouvuge.

b

(17)

"",vi PRE FA , C E.

Ils one été copiés fid;dement, sur la sixième Edition donnée

a Harlem, en 1766

J

& qui se

trouve chez Aia/illi, Libraire,

a Paris.

De son côté, l'Imprimeur, en composant les Noces,

il

eu l'anemion de n'y couper ou diviser aucun mot.

En outre) il s'est occupé avec le plus grand soin, de

P~rlho­

graphe &

de ta

PonctuaClon

de Plralien: aussi l'une

&

l'autre som - elles ici beaucoup plus exactes , que dans l'Original même (1).

(1) Le COIJrt Errata qU'OTlt fourni ces Notes, qui seulr! contiennent plus de 400 lignes. & que je donne uniquement pOUf Il s:risL:ctioo des Amateurs de la LQnc:u Italiume,set"a. rOllr le lecteur 1 une preuve

d~ce ('lue je viens de dm'.

r.e~flUtes que contient cet Err.Jta 1 sonC

1"'1 .i l'et;t nombre. & si peu imporrantes,

.",'à

m'lInsd'être bien slrict& bien rlr,ourcux, {-':~ doit cxçuter celui. qui lu a faitet. U

PRÉ FA C E. xxvij Le volume esc terminé par

un DISCOURS

sur la Justice

travailloit.& pour lapremihe fois, sur une LangueqU'li ne conooÎtpat:on luipardonnera do::!c,

1.0 D'avoir terminé trois lignet pu des cOll$onnes apostrophéet: llvoir; la Jigne J',

~lapage9.pnle mottlall'; !.l lig...la page40. pJr le mot r.~llJ; & li lig.4.àla pAge~,pir le mot /lll'. ( les fdUtet de cetlC etP~ce eC~lp~nt q~elquefoit aUl(Imprimeurs ItOl!lens~J en ClterOIS.1I1émedmsJes OltVrages qlll traBem de!.l Po.,:rruf1.ll(JTI & de 1.

Dj~uiot: de-! mots.) ,

'2.0 Dene roint avoir mit de virgule après len;-0t CIt~IlJir.o ~ (Iig. 6. p. 93) & d'en ::wolr sabsllUie lIn~ au P?in~ - V'rg.ule après Pu/Mw}(même ligne) :unSI qU'dpnt S~ÜIJ.

(hg. 2.p. 107.)

3.° O'J\'oir écrit ure fQ:s dimOfUfrato peur J!mostrato ( lig. '1, p. :'4) & d',IVoi;

remplacé 1'4finJI du 0;01fOTma/ll ... pu un a (IJg. 8, p. 8+)

4·° D'avoir oublie de placer one vij-gnle a~rh les moIS t'ià ( ltg. 6, p. 1t:l) &

SIClJr(nf1. (I-g. 1 ,P,·I'l').)

.1.0 Et enfin. d'a\-oir écritlbi!. ponrIbid.

(h~. 'H, p. 13'i.)

!'"

l'~gaTd des aurres Notes, il suffira de prevemr le lecteur ;qu'JO tiüld'itH~!lf(!IUrllm

e nu (idem (p. '1'1, lig. lB) îi doit lire;

Iflt(malUr..m) ·rue &c.

b ij

(18)

DES M Li TI ÈRE S.

E

Page xxxiij Pages Dt la Nlcessid ~ de la.

Fin ~ &- de la J11uurt des Peints tn glnlral.

État dt la Quution sur la Pline dt Mort. 1

Eclaircissement dt fltat dt la fjuestion. Examen du sentiment dt fjuel'lues Philosophes

&-

Politi- 9ues~ ,IUr forigine

&-

le fon,dtment de

r

AUlOriit

Souyutrine. )

Elficacitl de la Peint de

Mort. 16

Insuffisance de l'Esclavage ptrpitutl ~ rtlatiY(fntnt

b iij

-«... ~:::::===~~~jf

TABL

III.

IV.

I

NTRODUCTJON.

CHAP.

L

XXVII)

PRÉ FACE.

Criminelle

J

que je prononçai, il n'y a pas long-temps, aux Assises Mercuriales du Siège auquel j'ai Phonneur d'apparte- nir. Il me parut avoir été en- tendu avec quelque plaisir ;

& ,

comme il a d'ailleurs un

rappon marqué avec la Dissu- tation du Docteur P. V., je me suis cru permis de le joindre à

ma Traduction.

Je le donne ici rel qu'il fut

composé J'abord,

&

sans autres

changemens

J

que de légères cor-

rections dans le Style. Pour peu

que l'on veuille avoir égard aux

morifs qui

Ont

guidé ma plume,

personne ne se formalisera sans

doute dece morceau, dans lequel

je n'ai fait qu'user du droit qu'a

rHomme Public, de crici'luer

en général des abus rrop com-

mllns , trop visibles, & auxquels

on me paraît cependant ne pas

faire assez d':Jtrcnrioll.

(19)

8)

X);xj Pages

Si la Pûnt de Mort ripu- glle aux Principes de

(Evangile. 8,

Qatls sont lu stn/imm~

du Public sur la Pâne

dt Mort. 91

lnconvlnims de la trop {Jrnnde ExÎensiofl de la Peim de Mort. 96 Opin.ion âun Ecrivain modtrne. sur la cas dans ltsqutls on doit infliger la Pline d~ Mort. 98 Sentimtnt d'un autu. Eai- vain modtrne, sur le m(mt sujet. J03

Impossibilité dt fixtr un.

pltzn glnlrooldts cas dans /a'i utls ft dtrnitr Sup- pliu doitayoir lieu. 1°9 Des 'Loix 'lui dlummt la Ptint dt Mort (on/ft le

Vol. 112.

b

iv X V 1 r.

XVr.

xv.

XIV.

x III.

Xlr.

DES MATIÈRES.

CUAP.

X

J.

Pages

Dt/X Dilits 'nonnes.

&

Nlussù! de la Pline à

./tloT,..

31

Dt la LOI PORCI.",". fjui trtmptoit lu Citoyens Romains de la Plint de

1I1urt.

n

De

r

Abolition de la Peint de Mort dons la Russie

.sousle RJgm de

rImpé-

ratrice ELISABETH. 67 De fJu"fJua outra Nations fui ont aboli la Ptine d.

Mort. 71

Prlundue Contradiaion de ,la Pline de Mort.. 78 SI /.1 Religion diminue Fimprusion de la Peint

de Mort. SI

Si 14 vue da Suppliets peut endurât la mœurs d'une Notion.

&

la rmdre cruelle.

T A B L E

VII.

V.

ur

ClIAP.

VI.

V 1II.

IX.

x.

(20)

.~~ ~ ...W INTRODUCTION.

L'ADMIRATION excessive,avec

laquelle, dans les siècles passés, on regardoic les anciens. en attachant servilement les hommes aux: connois- sances &

aux

institutions reçues.

énerva la faculté de penser; arr~ta les progrès- de. la vériré & .des sciences.

Revenu dé cerce prévention, norrel siècle a détruit enfin l'empire cyran":

nique que lui avoir déféré l'.avellglemen~

de nos pères.

Au lieu de

se

restreindre

à

répéter,

à

expliquertouS les écritsd'Arùto!e, on a consulté la nature& la raison: livres dans lesqu.els ilavoit

puisé

lui-même ;,

&

la

découverte de plusieurs vérités

miles, a été

la

récompense

Je ce

courage philosophique.

Mais les hommçs n'évitant ordinai-:

rcment une extrémité1 que pOUl" rom~

6er' dans une autre, on ne suivit pas.

long-temp,s la vraie manière d'étudier.

la gloire que s'acquirent les aureursde cette découverre·, faisant dédaigner le peu d'honneur qu'il y a

à

embellir

cc que

d'autres ont inventé; un

am01.1r

b v

'l'

e'tran~

16

1

sur la Justice Crimi-

xxxij

CHAP.

XVIII.

XX.

.xXI.

TABLE,&c.

Page-s

S'il utpermis d'augmenttr la rigueur de la Peine de

Mort. 12.4

X rx.

Si le mIme Dé/il, pour le-- 9utl un homme est con- damné à la morl, peut IfTe puni d'une· Peine moins grave, dans la pfrsonne d'Un autre. 12.8 De l'Exécution de-$ Sen-

tences.

137

Moyens de rendre les Sup_

plices plus rares, sans nuire à la Sûrué Pu-

ôli9U~ 14t

CONCLUSZON.

LETTRE d'un Jurisconsulte gu~ à rAmeur.

DZSCOURS

nelle.

(21)

xxxiv INTRoDucTro N.

excessif de la nouveauté! s'empan. de

tous les gens de lettres. Les beaux es-

prits.' les

~sprits

médiocres, p1cins d'une

h1~dlesse

Insoutenable,

se laissèrents~~

dmre par le dcsir d'innover. 1.a vérité éran~

un pays d.éjà occlIpé en grande

parne,& ce qlll resee à en découvrir

exigean~

c1cs eflorts pénibles,

dont

ils ne

Sont ra1lle capables> ils se réduisirent

pOl1~ secol:cler

lapassion qui les domine:

a faIre naltre des dûmes & des diffi-

ctll~és

s,ur

~outes

les opinions, sur' routes lesll1smutionsgénéralement reClles

,

~in.si"

la

li~erté

deplzilusop/zer .est dcgeneree en !teenee;& 1si l'on a évité le défaut qll:avoicllr nos pères, d'adop- eC,r '. s.ansdistinct,ion ,rout

usage,

tOllte declslOn

des

anciens; on cn est venu.

par un excès opposé,

à

mépriser tout

ce

qu'ils avoient été

le

mieux fondés

à

dire &

à

pratiquer.

~elà

ceue foule de déc1am;rions pl~lllesde paradoxes & de sophismes

<jUI rendent

à

anéantir la Re1i""ion 1

"b 1 1 b ,

a e can el' es fondemens sacr6s du

~rône 1 à just!fier l'empire des pas~

51005 sur la r;lIson 1 &c.... Nous en sommes. inondés chaque jour1 &: nos I).eveux Impartiaux, en

y

réfléchissant urant des éloges ampoulés que

110~

INTRODUCTION. },:XXV"

J.vons donnés

à

notre siècle; comme, cn pensanr

à

tant d'institutions barhares &

inhumaines des Grecs, nous rions des éloges qu'ils faisaient du savoir &

de

la poliresse.

Un de ces paradoxes1 dicté par

le

goût si répandu de nos jours1 est sans doute l'opinion récemment inrroduire) que l'on ne doit point infliger laPeine.

de Mort. Comment 1 en effet, avoir pli s'imaginer1 sanS une envie déme- 'lourée d'innover 1 de cômbattre une peine adoptée par les Légill1aeur,s de tous les,siècle? & de tOllS les peuples?

Est -il vralsemblable que Minos,.

Solon, Licurglle, Numa & tant d'autres célèbres ]nstitl1teurs des na- tions1 qui ont examine si

à

fond

la

nature humaine. n'aient pas reconnu que c'est l'extension de

la

Peine, &

nOn l'intensité, qui fait le plus grand:

effe[ sur les esprits?

Si ces hommes renommés ont éré si aveugles sur cet article; comment supposer que les Philosophes. qui

Ontsi bien écril' sur le Gouvernement

& les Loix, n'clissent pas rcle\'é une erreur si pernicie.use • si funeste~

Comment supposer qlle lesTITUS.) les TRAJAN

Iles

ANIONINJ

Cel,

b

vj

(22)

xxxv; 1

NT R 0 DUC T

r

0 N.

Princes humains, bien faisans 1 si in- génieux

à

soulager &

à

rendn: heu- reux. les hommes qui leur obéissaient, aient laissé subsister une cruauté inutile ?,

Enfin, pourquoi jamais les peuples ne se sont-ils, plaint" d'une institution gui les menace & les attaque dans ce (]u'ils ont de pins cher, tandis qu'ils ont tant de fois réclamé contre des- Loix qui :maquoient une pa

nie

de lenrs propriétés & de leur liberté?

M'opposera-t-on (Jue les hommes ont adopté les erreurs les plus dange- reuses1

les

plus préjudiciables-?

Je répondrai que, parmi celles-là • il n'en est aucune qui ait règné dans tous les temps1 dans tous les lieux~

d:OlI

je conclus qu'on

a-

tort d'insisrer lm: ce consentement momentané pour mépriser celui que) depuis

l'an~

ti9-uité b plus reculée. on a donné genéralement à l'insütlltion dônt nous parlons:

Ce que je dis des erreurs en générat se vérifie par rapport

à

celle qu'o~

nous oppose comme une des plus éren- dues; le veux dire l'usage horrible de sacrifier des victimes humaines.

Si~ll1siellrs nations onE-arlopté

'e.ue:

INTRODUCTION'.

xxxvi!

pratique st1per~titieu~~ ~,atroce) on ne peut nier quelle n ait ete:n norreu,r cnez plusieurs autres. Jamais lels Ch"..

nois les Pusans~ Sectateurs de Z oro:Utre

~

& connus plus communé- ment sous te nom de Parsis;,jamais

les:

Indiens ne se· rendirent coupables de pareities abominations: les. peuples:

même chez qui elles avaient le plus de vogueJ les aholin:nt

à

mesure qu'ils sortirent de la barbarie & qu'ils se policèrent; la Peine de Mort

~

au COII-

t-raire1

a

toujours subsisté.

Les anciens Sages ne partent de CtS

extravagans& barbaressacrifices, qu'en frissonnant d'horreur; ils les reprennent hautement'1 de même que les autres eltets de la superstition populaire;

mais aucun d'eux n'éleva la voix contre la Peine de Mort; aucun même n'en a parlé, que pour l'approuver. Les plus grands hommes de l'antiquité. les l'tus versésqu'elle eût eus dans l'étude de la Légis!:ltion & dans la Politique1 Pla- ton, Aristote ~ Ciee'ron J Sln((jlte"

Tacitr" PlutanjueJ ont toUS reconnu

la justice, la nécessité des Suppllees~

& l'ont répété ·en mille endroits de

leurs ouvrages.

DaU$1e siède

dernier)

&.

au

comi

(23)

xxxviij INTRODUCTION'.

rnencemem du nôtre, plusieurs docte personnages se sont livrés

à

cette étud a,tec autant de SUCclS que d'applica-

tion J & tous, parfuirement d'accord

a\ec les anciens, approuvent l'instit~4

tion dom il s'agir. Parmi eux se VOit l'Auteur même de l'Esprit du Loix, le célèbre ftfonusquitu , l'idole des Politiques modunts. l'homme qu'ils honorent du titre de Ltgislauur du na/ions.

Cet Ecrivain. qui vou droit ,

à f::t.

vérité, que la Pline de Jt.!Clrt ne s'€- tendît pu

à

certains délite;, pour les·

quels elle cst ordo~n~e.dans bi~n des endroits, ne donna Jam:us dans 1excès oùcombelle ses plus grandsadmirarcurs) qui voudroient la voir rayée du Code Crimind. Il les d~sapprouve méme haurement, puisqu'au Chap.

XXI

du Livre VI, faisant la distincüon enlrc la elimena.& lafoihlesse quiIend, dit·il, Je Prince méprisable, & le mctt pOU[' surcroît de malheur t dans lïmpuis- sance même de punir; il place d:ms ce rang, l'EmpereurIsaac ".Ange (I ) ,

( 1 l ISAAC, dit l'Ange, l:mpereur de Gons!antlllople, de la famille des Comnènes.

a on",i~Ult du nUml su,,~dil .au Tyu.n

INTRODUCTTON. xxxiX"

qui jura que, pendant son Règne, il ne feroit mourir personne, quelque cou·

pable qu'il filr.

Ce consentement unanime, donné depuis la plus haute a~ti.qui(é jusqu'au- jourd'hui. par les ~c~lslate~n: & les Philosophes; l'amome du Legislateur suprême. de l'Aureur même de route sagesse, fournissent un argu,:,enr d'une si anode force, que le deslr extrême deose singulariser, le re[lchaot excessif pour la nou\'eauté, peU\'cnt seuls le mépriscr.

En effet. ccue Jurisprudence nou4 ,'elle nOlis est venue du plus fameux in\'cnte<Jr de paradoxes que nOtre siècle 2it vu naître. le même Ecrivain, qui

An:J,:m,c r qui étoit de la m~mefamille, &:

dont les cru'autés inouics avoienr porté le peuple

~ le MjXl'ier; :\ le pendre m::'me entre deulC colonnes, oSt, <Ii'rèl !:Ji aVOl[ crev~ les yeux, on I~ déchIra pu mOrceaux.

IifUUf,:ignîr , au commencement de.son~~gne,

de vouloir ré?arer les mJ.u~ qu'av<JIC

rJl'

50n

barbare Prédéœsseur ; m:us Il netoUda pasl se dtmcnûr, & ~ ["lire conspirer cout le ~ol1de contr;: lui. Il ~voi= ~téélu enl'an, llls.; diXans aprh on luicreva les yeux,& on le jettadans une b~sse--fosse. 11 ne convenoit guère ~ /&4"

de faire un par<:il vœu!

Voy~l'Historien Grec Ni'et<l$ldüCltoniaUl.

ou le '·oicuUIl.

(24)

:d

INTRODUCTION,

n'a' pas rougi.de sOlttenir sérieusement

quet<les hommes seraient plus heureux,

»si, absolument indépendans de toutes

»relations réciproques. ils vivoient

»dispersés dans les forêes.,

à

Ia.-manière

»des bêtesI l ; le même Ecrivain, qui

a fait

l'éloge de l'ignorance,

qui

a pré- tendu

que

le les Etats & les n:ltions

»seraient plus f1.orissans, si l'on en ban·

»nissait les Lettres», est aussi c~ui qui ,le premier, a révélé

à

l'Europe que l'on ne doit meure

à

mort aucun cou·

pable, si ce n'est lorsqu'on ne peur le conserver sans dangerj& cette décou- verre est consignée dans \lO livre (1) où, depuis le commencement jusqu'à

la fin,

il

s.e

fait un mérite de heurrel' les idées les plus généralement reçues sur Je Gouvernement & les Loix.

Cerre opinion, malgré son évidente fausseté. a cependant eu beaucoup d'a.pprobart:urs: leur nombre s'aug- mente de jOllr en joUl- ,& il eM

à

crain- dre qu'enfin elle ne. prévale sur 1e systême ancien.

Si certe pernicieuse réforme n'a pas encore eu lieu) 1l0US ell sommes re-

(I)ContIalSocw,Liv.:a,Chap. ~.

INTRODtJCTION.

:xfj

devables , princip3.lement, au mépris avec lequel

la

Magist:awre

a

regardé cette singulière Junsprud~nce. Les représentations, les conseils de ces hOfTlmes re~pectables,

à

qui une longue habitude de (rai ter avec des coupables, a donné L1ne connaissance ~ratiqt1e

&

assurée du cœur, du caracrere& de

la

facon de penser de ces malheureux, on't eu plus de poids suc .l'esprit des Souverains, que les insinuations de ces Philosophes, taxés. avec justice. de raisonner sur les hommes, tels qu'ils voudroient qu'ils fussent1

&:

non tels qu'ils sont effectil'ement.

Mais ces Magistrats nécessairement doivent mourir, & il peut très-aisé- ment se faire que leurs successeurs soient favorables à cette nouvelle opinion; puisqu'on la soutient dans différentes écoles.

. «Les préjuges des Magistrats"

observe l'Aureur de l'Esprit des Loir /

~ ont toujours commencé par etre les

Ilpréjugés de la nation l ) . 01'1 qui .ne voit pas qu'alors il serait fort àcr:lIo- dre que cette humaniré mal-entendue, ne parvînt

à

faite illusion

à

la bonté du cœur des Souverains; conséquemment, que ce funeste changement n'eût lieu..

(25)

Morre; e menlTe /lJl:misertl s;uuimd neileufrim.

tulJosce • fUi'.etl4-'1~o.il w/;>o [aldle, P"J$d il GiuJiu con msenÇJblle fredd:::z:u, e fors' ."che con segreta compia.œnzadell",propri",AUforid •

gUJUU:i eomol/i, ei piu"ÎtklfaVild ..~

....h(tl;rd'/.l1OeJl;)qUC'SteLtrfinonsono, che i preu<tÎ de1J~foru ..!Le medita.e, e crudeli f01T1liJliuJ. della Giu"tiz.ia non 5OT'O. che un

Lill~:llaggioJi cOfl}'en{io=. per ilT'.mo1arci con m.a~o.resicurez!",1C(i~e.Vitlimt desti~!c:in SqrifitlO, ..II'Idol0 lnSUJab'ledeiDlspOtÎJmo •t

L'Asqçsinio, che ci viene preàw1.lO come

I/.'/. t:,.,i~ile m;s[c.~ro, 10 vegJiamo pure sen1..l ripugnlnu, e seau furole ttdo;:r,lto ....•

Prev..fglws.-noei t/11l' t:em."io. Ci parev(l. la mOrte "ioènl.2 una scer.aurrihile , t.c.

Dei DEI.ITTI, e delle PEr-;E. §. ",S.

a Cane J1~. e 130.

Rap:lIOchons de ee pas<:age, tes réflexions qu'il pla!' auxconfradicreu'Sde b Peifl~de.)(ort de pré.er allX VoLu/"! & lO,U"< A~;ahin1, qui n'auroientd'autre per~p~ctive, pourle~ éloi~ncr crime,q~e la Potelle: ,?u laR.ou:,p~rml de nouveaux eraltsde leur c.:lfltlemc élo ue.ce on y tro:.l~era d·av.lnc~, laconfirrnatiO:1

de

ceq'ue je disôlllleurs,de j'ldée que lesPOlitique,,- de cette

INTRODUCTION. xliij

bouchede tOliSles hommes; que Il les

» Loixquiprononcent cette Peine:'; que

" les formalitésérudiees, quis'observent

>l dans leur exécution, neSOnt que le

J) manreau delatyrannie. lin langage de

" convention. & un glaive propre A n nous immolerplussûrement, comme

» des victimes destinées en s:l.crificeà

D l'ins:l.fiableidoledu Despotisme".

'!)~~CT Tf)N.

t .a~

à

rdou~er Un

1 esr inconre<;tahle 'n ",',ccréJitanl hez.

xUj h-

Quanti pareil dt'so que cene Opl un peuple. 1"('

à

un autre nor Ill:'I<: jlt'r'lICICUX j

une diminution 'l,iHr, mê'ilc

à

j'3-

n~antis.q~mf'nt rnr~~

J',

rccpr~-tpour le SOllver.3.in. les lo:'{& \cc .'la~i.trats.

Comment. en citer, suppoccr c respect chez des personnes qui <'(roien.t' pcrsu:ldées que la .ftint dt Afor! est une pure cruauté? Sans Joute elles n

m~1nqlleroiellt pas de dire ce qu'un Ecrivain (1) met si injusn:melii: dans la

( 1) Quand ec qu'il SUI'l"lO<C serait vrai soi, du moins ne le scroi--d pu, de L1 ma:li~r

doot il le préSI:'!w:. ·Assel d'autres a:JTont pu remarquer. comme moi1que cc n'est pl' ici le seul endroit où, recherchant avec affècurioa h:5 grands mots, le brilbnt& l'cmph4S':; san resp.eç[ po:.!r b véri:l!. saM l!.s:ard. ~ san'

ménagemen~pour ,"uoi que ce 50'-.cee Ecrivairl.

hardi ~'aba.ndonnc inCQnsidl!ré~r: • louee la.

vivacité de Sl bouillaneeima~i.I;on

On distinj!:ue ;,is~mentdu :PhiIrH') h! 'lui

r.

ropose sl!r1e:J~<'mentd'éd;ir.-:r & d'lM~n\lircs ectcurs, un SOphiJ!t qui ne veut qu'éblouir, lUtlUendre, &:sec1'li'C:

Ecoutons-le dlclamtr!

Cr..e debbon pef/Jart r/i Uomif/i, flel vtt/ert i Javj I>[QlJiJlr<l.ti, e i Cra"i SacerJol; delf"

GiUJli{id,ch~con indilferemelfJn(lujJ1je/l[1If1flO Jjr(l.$cinare cQn IClllO apparato, lUI Reo 1Jf!~

(26)

:xCiv INTRODUCTION,

Alors, s'ils n'alloient· pas jusqu'à .:I.rracher les condamnes aux Minisrres de la

J

usrice,

du

moins regarderoient- ils avec horreur, & les Souverains qui laisseraient subsister ces Loixt & les Magistrats qui les feraient exécuter;

ce qui pourrait eneraÎner les plus fu- nestes conséquences.

Talle que l'opinion est en contra", diction avec les Loix ,leur observation est incertaine& précaire. Pour qu'elles soiene observées constammentl il est nécessaire que les hommes s'y Con- formene comme à des maximes.

à.

des principes; c'est-à-dire) qu'ils le

espèce se sont faite de l'bal de nature, & des J'aISOllficmcns inconséquens auxquels cene idée doit donner lieu.

Quali sono'luene Lcggi, ch' io dehho ri .•pet/are.

che lasciana un rosi grande inurvallo tra Me,

~ il Rkco ..~--- Chi lJà fntte queste Lcggi ..~

Uamini ricchi , e potentÎ , che non si umo ma; degnaJÎ visiuqe le squallid~ capanne dt!

povem; che non lJaJlna "la; divislJ un a",muffita par<e Jralle inm>ccmi gridad~:;liajJùmali J!gliuoli, e lelagrimed~lla_mlJgile.Romp,amoquesll legami, fataliallamaggior paru,edutili 4d alcunipochi, cd indolenti Tiranni; attachiamo l' ÎngÎustiû:t netla SUli slJrgeme. Rilomuo /l~/·mio Stato d'indipcnd~n2(\nannale; viv,o libcro 1 e Je/i(c P" lIual,he lfmpo, f. , . , '

nid,a C~rtel:06.

INTRODucrruN. xl"

reconnaissent jusres. avantJgeuses J

& que, dans le fond de leur cœur) ils les aiment.

Tels sont

les

importans motifs qui rn'engaghent, ilYa deux ans,

à

publier cetteDissertation.dans b,quelle je

dé-

fends l'usage des Supplices, contre les éloquenrcs déclamations & les spécieux paralogismes qu'on emploie pOUl' l'at- taquer. Or, ayant llPpris qu'on voulait la réimprimer, je l'ai soumiSe

à

un nouvel examen; j'ai appuyé,. par de nouvelles raisons, par de nouvelles aurorités d'Ecrivains célèbres1 tout ce que

j'y

avais avancéj enlin,

j'y

ai fait plusi(,lIrs addirions intéressanres.

Si c'émit l'amour de l'humanité qui

e\~twaimentinspiré tant d'approbareurs de cer·te Jmifpnldence qui voudrait :;.bolir les Supplices;

je

pourrais

me

flalter qu':lU moyen du nouveau jour

SO\1S lequel j'ai dché. dans cerre

seconde édition, d'en présenrçr la fausseté, ils parviendroient

à

se dé-- tromper. Ils se convnincroient decette vérité; qu'on ne peut faire grace du dernier supplice

à

certains scélératsJ sans 'eXposl;r la vie des innocens: les hommes de bien avouetoient qu'ils se Sont laissé

séduire

par

une

hUlnanité

(27)

,

(1) HUME, Es~"u de Jl!r;r~~. Tom.S.

S~tt.1.

INTRODUCTION. xlvij

«Le plus gr..:.nl ,...,intllf qui puÎ:,se

JIarnvfr d;n'.lesd..!>puresl idit un Phi...

Josophe ceIèbre ~I) " n'c,<,t pas d';woir

») pUllr aJvcrs3ilc,~ des h6mmes obsei-

»)nés1&cntt'rés dt:leurSt11timentimais

Ilde se trouver vis-i-vis de gens qui.

JI nullement persuldés des opinions

Ilqu'ils soutiennenr. ne s'engagent dans

Il une discus"ion , que pour le plaisir de

n contredire; que par affècration, ou

"d:ms le dessein de faire montre d'un

nesprit supérit:ur au reste des hommes:

»or leur f:içon de penser n'étane point

)1fondée sur la raison, en vain se

"fhneroit- on de les ramener à des

Il principes plus vrai" & plus jusres, ) en employant contr'eux une logique

»qui

ne S'lit poinr sc faire entendre

)1plr la passion >l •

011

peur ranger d.:lns

cerre

classel'

Ccux

dont nous parlons. En effet, combien d'excellelltes réfutations n'a·

Yons·nous pas vu dc l'Irreligion, dll

~lll1tùialismr., de l'Ind/puldanet na·

turtllr., &c. ; & cependant, combien de gells demeurent obstinément dans

(:) L'Uo""" {ibtro, 0 .ia Ra,iOlnm:il.IO .//11S.

Lil1,-ul "~!U'a!c,Ilf;}life (ldJ'VOIU'.

P.:!t. ;". CUiJ. 1.

:dvj

INTRODUCTION.

mal-entendue; & le même principe qui leur avait fait adoptet l'etreur.

les en ferait revenir.

Mais,

à

l'amour de l'numanité1 se joint sans domt' ce goût si dominant aujourd'hui d'embrasser 1:1 nouvelle doctrine, en méprisant l'ancienne.

Je

doute mème que ce nc Salt

l'u nique motif qui la fasse adopter:

car, nous avons assez de grand hommes qui pensent que cette huma- nité , dont actuellement on fait si for parade, ne SI: trouve que dans

1

écrits 1 & non dans le cœur.

(e Ces eccessives tendresses pour

1

JIgenre humain II comme l'a dit un a'eotr'eux (1) "sont plus l'e[rl'( de

IIla vanité 1 qu'ull élan du cœur: il

JIY

a moills

de sincériré.

qur:

J'im-

»posture Il.

Cc goflt ;>our les nouveautés, qui entraîne rallt de gens dans les erreurs les plus extraV.:lglnteS, les plus per- nicieuses1 f.:lir am.si que l'on ypt"rsisteJ quelque chose que 1'0[1 fasse pour le$

combartre.

(28)

'1Iviij

INTRODUCTION,

ces grossières & ridicules erreurs?

Je ne me flaue donc pas d'être plus heureux que ne rom été tant d'hommes de mérite1 qui, comme moi1 se Sont occupés

à

venger la vérité des coups que ne ces3e de lui porrer l'esprit de iingubrité1 si domÎnam dans ce siècle.

Je prévois que mes nouveaux efforts, pour dévoiler la fausseté de cette mo- derne Jurisprudence, ne réussiront pas

à

détromper

ses

partisans j

mais

cela n'est point capable de m'Înquié·

ter 1 car enfin. ce n'est pas pour eux

que

rai écrit..

J'Ji eu pour obJet, dans ce travail.

de fortifier. contre les dehors at- tray:l.ns de ceue erreur, les hommes de bon sens qui d'ailleurs Sont

déjà

prévenus contr'cl1ej d'empêcher qu'elle ne séduise l'innocente Jeunesse, qui n'a point encore d'opinion décidée 1

&

je

ne désespère pas d'obtenir ce double succès.

DE

DE LA PEiNE

][j):j[~

:IV(e 0 JEt 'Je.

CHAPITRE PREMIER.

D~ la Niassitl. de la Fin, & d~/(J /JIaure duPrin~sM glniral. ÉttU de /a Que'Srion sur la PeifUdt: Mort,

Iili

. .'~". sentlmensA VARIÉTE& d'Inclinations;nfinie de - - chel les hommes, rend les Loix indispc:ais.1blcs. L1

malice) co.mmuneail plus grand !10m!'lre. constitue 1:1. nécessité ,les Peines;

&,

quand meme tous absen'eroient ce qll~ esc justet on ne

A

Références

Documents relatifs

Vouloir la peine de mort tient plus de la vengeance « œil pour œil, dent pour dent », que d'une justice respectueuse de nos

C'est seulement pour la peine de mort qu'on invente l'idée que la peur de la mort retient l'homme dans ses passions extrêmes.. Ce n'est

En 2018, la pendaison, la mort par balles et la décapitation ont été les méthodes utilisées « légalement » pour la pratique de la peine de mort dans les Pays à majorité

Demander aux enfants de prendre un crayon de couleur et de souligner tous les « je » et tout ce qui se rapporte à « je » Texte sur une grande affiche pour le faire avec eux1. Sur

La renommée avait déjà promené ton nom de bouche en bouche, et la gloire t’attendait avec de frais lauriers ; mais tu n’as pu arriver jusqu’à elle, et, peut-être, Dieu

États ou territoires où la peine de mort est en vigueur mais où aucune exécution n’a eu lieu depuis dix ans, et n’ayant pas voté contre la dernière résolution des Nations

Ne profitez pas de ce besoin de voir et d’être ému, qui agit chez tous les hommes, pour les assembler et leur apprendre qu’il est des cas où l’on peut commettre un homicide

6 Éliminer la peine de mort dans la législation nationale et ratifier l’OP2 1 1 7 Abolir la peine de mort pour tous les crimes et ratifier l’OP2 1 1. 8 Ratifier l’OP2