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Un problème d'existence de mesure invariante

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(1)

A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B

A. B RUNEL

N. D ANG -N GOC

J.-P. T HOUVENOT

Un problème d’existence de mesure invariante

Annales de l’I. H. P., section B, tome 10, n

o

2 (1974), p. 211-227

<http://www.numdam.org/item?id=AIHPB_1974__10_2_211_0>

© Gauthier-Villars, 1974, tous droits réservés.

L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section B » (http://www.elsevier.com/locate/anihpb) implique l’accord avec les condi- tions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute uti- lisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte- nir la présente mention de copyright.

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(2)

Un problème d’existence de

mesure

invariante

A. BRUNEL, N. DANG-NGOC et J.-P. THOUVENOT - - (*)~ "

Université Paris VI. Laboratoire de Probabilités, Tour 56. 9, quai Saint-Bernard, Paris 5e (France)

Ann. Inst. Henri Poincaré, Vol. X, 2, 1974, p. 21 -227.

Section B : Calcul des Probabilités et Statistique.

SUMMARY. - We say that the action of a group G on a measure space

(X, d, m)

where m is 6 finite is

relatively

invariant if g. ~c =

where X

is a real character of G.

We are concerned here with the

following question :

Is it true that

given

any

relatively

invariant action of G on

(X, d, m)

there exists

a

6-finite measure J1

equivalent

to m and invariant

by

the action of G ?

We prove here that if G = Z or G = R the answer to the

question

is yes.

Extending

an

example of Hajian

Ito and Kakutani which proves that the

answer to the

question

is no if G =

7~2,

we

give examples

which prove that the answer is still no for G = H x Z on H with a non trivial real character on H.

Moreover,

other results of

independent

interest on induced transfor-

mations associated with a group of

transformations (instead

of with one

transformation)

are obtained

generalizing

that of

Hajian-Ito-Kakutani.

1. On donne un espace

mesuré, a-fini, (E, 6, ~c)

et un groupe G = Zm x

[~, opérant

sur

E,

tel que

soit une

application

mesurable

lorsque

G x E est muni de la tribu pro- duit

PÀG Q ~~ désignant

la tribu Borélienne de G.

(*)

Équipe

de Recherche 1 « Processus stochastiques et applications » dépendant de

la section 1 « Mathématique, Informatique » associée au C. N. R. S.

Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B - Vol.

211

(3)

212 A. BRUNEL, N. DANG-NGOC ET J.-P. THOUVENOT

On suppose aussi donné un caractère

positif /

de

G : ~ :

G -

vérifiant la condition :

x n’étant pas trivial.

A propos de cette

situation,

J. Dixmier a

posé

la

question

suivante :

les conditions

précédentes

entraînent-elles l’existence d’une mesure

a-finie, équivalente à

sur

l’espace (E, E)

et

qui

soit invariante par G?

Nous commençons par montrer que si m + n =

1,

la

réponse

est oui.

Puis nous donnerons dans le cas

général

une condition nécessaire et suffi-

sante d’existence d’une telle mesure invariante. Une autre

partie

de ce

travail est consacrée à la construction des

contre-exemples,

en

particulier

dans le cas n +

m >_

2.

Cependant

la

réponse

est encore affirmative si l’on

ajoute

des

hypothèses supplémentaires

sur

(E, @)

et sur l’action de G.

Ce dernier résultat était

déjà

connu

[5]

et

[10]

et a été

généralisé

par

Dang-Ngoc

au cas

est seulement

quasi-invariante,

G étant abélien

quelconque

ou groupe de Lie

nilpotent

connexe

[3].

2. SOLUTION DU

PROBLÈME

DANS LE CAS G = (~

Il sera commode de noter le transformé de x e

E par

t E R. Le

caractère ~

est de la forme : = ct où c > 1.

Soit g

une

application

~-mesurable de E dans l’intervalle

]0,1].

On

peut

Posons :trouver un tel élément g tel que

fgdJl

= 1.

F est > 0 et ~-mesurable. Montrons

qu’elle

est finie p-pp. Pour cela cal- culons On a :

_ -

Mais

Donc

Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B

(4)

213

UN PROBLÈME D’EXISTENCE DE MESURE INVARIANTE

On a

ensuite,

pour tout ,s e R

et par

conséquent,

en

posant f ~

=

(F)2

La mesure v

= f v ~c

a bien les

propriétés voulues.

Il est clair que le cas où G = Z se traite comme le

précédent

avec des

modifications évidentes.

3. PASSONS MAINTENANT AU CAS

GÉNÉRAL :

Commençons

par une remarque

qui

nous conduira à une condition nécessaire. La formule

(2)

montre que l’ensemble A

= {

1 ~

/

ca

},

où a est un nombre

positif donné,

est ~-mesurable et est un ensemble

errant relativement à la transformation T = Cela

signifiant

que les

ensembles {TnA ; n ~ Z}

sont

disjoints

deux à deux. De

plus

si l’on pose

et

on a H. BeA en

désignant

par H . B

l’ensemble ~ hb ~ h

E

H,

b E

B ~

en

reprenant

la notation

(g, x)

- gx introduite au début de l’article. En outre

x(H)

est un

voisinage

de 1 sur

f~4.

Cela nous conduit à poser les définitions suivantes :

DÉFINITION 1. - Un ensemble A sera dit

large

pour x s’il existe une

partie

H de G et un >

0,

tels que

( 1 )

H contienne

l’image réciproque

par x d’un

voisinage

de 1 dans

(2)

H . B c A.

DÉFINITION 2. - Un

élément g

E G sera dit

dissipatif

pour x si tout ensemble de

é,

non

-négligeable

et invariant par

G,

contient une

partie large

et errante pour g.

Ceci étant

posé,

on a les

équivalences

suivantes : THÉORÈME. - Les énoncé,s suivants sont

équivalents

(i) g

E G

/(g) 7~

1 ==> g est

dissipatif

pour x.

Vol. n° 2 - 1974.

(5)

214 A. BRUNEL, N. DANG-NGOC ET J.-P. THOUVENOT

(ii)

ll existe un g E G

qui

soit

dissipatif

pour f.

(iii)

Il existe une mesure

a-finie

v, invariante et

équivalente

à ,u.

Démonstration. -

(i)

~

(ii)

est évident

puisque

x n’est pas trivial.

(ii)

~

(iii).

Soit go

dissipatif

pour x et A un ensemble

large

et errant pour go. On a donc

La définition 1 montre l’existence de B > 0 et d’un a, 0 a

1,

tels que

en

posant

c =

y(go)

et l’on

peut

supposer

x(go(

> 1.

Montrons ensuite que la fonction :

où G’ = Zm x

Q~,

est bornée.

1 En effet si p - 1 est la

partie

entière

de -,

on a

a

g

1 étant

choisi dans G’ de sorte que soit très voisin de c". Les rela- tions

(3)

et

(5)

montrent que la fonction définie par

(4)

est

majorée

par p + 1.

De là on en déduit que la fonction

est ~-mesurable et que 0

h _

p + 1 sur l’ensemble G’-invariant

B engendré

par B.

Posons alors

Les conditions satisfaites par h montrent que

1 )

F est 6-mesurable

Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B

(6)

UN PROBLÈME D’EXISTENCE DE MESURE INVARIANTE 215

1 )

est

évident ; 2)

résulte du fait que la

fonction,

à valeur 0 ou 1

~c._

_

x étant

donné,

est nulle hors d’un compact

dépendant

de x.

3)

Soit g E G’. Ecrivons

x(g)

sous la forme

cp,

a E R. On a

est donc une mesure G’-invariante et

équivalente

à Jl sur

B. Puisque

G’ est dense dans G un argument

classique

de continuité montre que est G-invariante et

équivalente à

sur l’ensemble

B

G-invariant

engendré

par B. Si le

complémentaire

de

B

n’est pas

négligeable,

la défi-

nition

2)

montre que l’on

peut

déterminer une mesure G-invariante

gère

à

Fjn

et

portée

par

B‘.

Un argument

d’extrémalité

au sens de la

théorie

de la mesure montre alors

qu’il

existe une mesure

a-finie, équivalente à

et G-invariante.

(iii)

=>

(i). Supposons

l’existence d’une telle mesure invariante. Il y a

donc une fonction ~-mesurable

F,

0 F + oo telle que

Soit

go é G avec X(go)

= c > 1

(sinon

on

prendrait g~ 1 ).

Soit

pour un a E R choisi de telle sorte que

J1(B)

> 0. Soit

de telle sorte que soit un

voisinage

de 1. Alors

et A est

large

et

dissipatif

pour go.

Il

Vol. X, n° 2 - 1974.

(7)

216 A. BRUNEL, N. DANG-NGOC ET J.-P. THOUVENOT

4.

SYSTÈMES DYNAMIQUES ASSOCIÉS

AUX

CARACTÈRES RÉELS

D’UN GROUPE

DÉNOMBRABLE

I. Notations.

Dans un article récent

(cf. [7]),

A.

Hajian,

Y.

Ito,

et S. Kakutani ont démontré le résultat suivant : à tout caractère réel y du groupe G = Z

(i.

e. y est un

morphisme

de G dans le groupe

multiplicatif R + )

on

peut

associer un espace de

Lebesgue (M, é0, m)

avec m-finie

infinie, diffuse,

une

représentation

n de G x Z dans le groupe Aut

(M, ~, m)

des auto-

morphismes

de

(M, ~, m)

tels que :

(i)

L’action de

7c({ 0}

x

Z)

est

ergodique

et

préserve

la mesure m.

(ii)

Pour tout g E

G,

on a

n((g, 0))m

=

y(g)m.

Le but de ce travail est d’étendre ce résultat à un groupe G dénom- brable

quelconque,

la démonstration

s’appuie

sur la méthode de

Hajian,

Ito et Kakutani et sur les résultats de

Krieger (cf. [8]).

Nous remarquons que si y est non trivial

(i.

e.

y ~ 1 )

le

système dyna- mique ergodique (M, n(G

x

Z))

est de

type

III i. e. n’admettant

aucune mesure invariante a-finie

équivalente

à m

(cf. [4] ; [7]).

Notations. Soient

T,

T’ E Aut

(M, é3, m),

on définit la mesure Tm par

On vérifie alors

II. Construction

d’automorphismes

associée à un

système

discret.

Nous allons

généraliser

une construction de

Hajian,

Ito et Kakutani

qui

nous sera utile dans la suite : soit

(M, é3,

m ;

0)

un

système dynamique séparable

discret

(cf. [4]

déf.

III.2)

soit Y un G-atome donc le

G-support

soit

égal

à M

(cf. [4]

Th. III.

1),

alors pour m-presque tout xe

M, OrbG

x

rencontre Y exactement en un

point (cf. [4] Prop. VII-2)

en enlevant ensemble

négligeable

nous supposons que c’est le cas pour tout x E M.

Soit T E Aut

(M, ~, m)

tel que

Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B

(8)

217 UN PROBLÈME D’EXISTENCE DE MESURE INVARIANTE

ce

qui équivaut

à dire

(cf. [8], [4])

que pour m-presque tout x e M on ait

L’ensemble des T E Aut

(M, é0, m) possédant

les

propriétés équiva-

lentes

(1)

et

(2)

est le groupe

%([G])

des normalisateurs de

[G]

dans

Aut

(M, é0, m),

il est clair que

%([G])

contient

[G]

et tout

automorphisme

commutant avec les éléments de G.

Sur le G-atome Y on considère

l’espace

mesurable induit cano-

nique (Y, my).

DÉFINITION 1. - Soit T E

%([G]),

on définit un

automorphisme T

de

(Y, my)

par :

L’automorphisme T

est

appelé l’automorphisme

G-induit de T sur

Y ;

il est clair que si

T,

T’ E

~1~’([G]),

alors

L’application ~ :

T -~

T

est donc un

morphisme

du groupe

%([G])

dans le groupe

(Aut Y, my),

le noyau Ker

( ~ )

est l’ensemble des T E

~([G])

tel que Tx E

Orbe

x pour m-presque tout x de M i. e.

n= oo

Soit M

= à Mn

la

partition canonique

de

l’espace

M telle que le sys-

n= 1

tème induit

(M, G)Mn

soit de

type In (cf. [4] Prop. VII-1 ), chaque Mn

est G-invariant et pour m-presque tout x E

Mn

card

(Orb~ x)

= n

(cf. [4]

Th.

1 ).

Soit

Yn

=

Mn n Y.

Il est clair que si T E

N([G])

alors

TMn

=

Mn,

et

TYn

=

Yn,

Vn =

1,2,

..., oo.

Considérons le groupe

produit

03A0

Aut

(Yn, mYn) qu’on

identifie

n= i

à un sous-groupe de Aut

(Y, my) ; d’après

ce

qui précède,

si T E

~V’(G)

alors

et

réciproquement

soit

(9)

218 A. BRUNEL, N. DANG-NGOC ET J.-P. THOUVENOT

en utilisant le théorème de la structure d’un

système

de

type In (cf. [4],

Th.

VII-1 ),

on peut trouver un

automorphisme

T E

~([G])

tel que

T

= U.

En

résumé,

nous avons démontré :

THÉORÈME 1.

- L’application - qui

à un

automorphisme

T E

7~ ([G])

associe

l’automorphisme

G-induit

T

sur Y est un

morphisme

de groupe

et a

avec

Yn

=

Mn

n Y où

Mn désigne

la

partie

de

type In

de M. En

particulier,

le

morphisme -

est

surjectif

si et seulement si le

système (M, 36, m; G)

est

homogène

i. e. de

type !~

avec un n

e { 0, 1,

..., oo

}.

Nous allons

généraliser

un résultat de

Hajian,

Ito et Kakutani

(cf. [7],

Th.

1 ).

Si H et G sont deux sous-groupes de Aut

(M, ~, m)

on notera H V G

le sous-groupe

engendré algébriquement

par H et G.

THÉORÈME 2. 2014 Soit H un sous-groupe de

~([G]), H = { T/T

Le

système (Y,

my ;

[A])

est le

système

induit

(M, 36,

m ; G V

H)y

du

système (M, ~,

m, G V

H)

sur Y

(cf. [4]-IV) ;

il en résulte que le sys- tème

(Y, 36y, fi)

est semi-fini

(resp. purement infini, discret, continu)

si et seulement si le

système (M, ~, m ;

H V

G)

est semi-fini

(resp.

pure-

ment

infini, discret, continu) (cf. [4],

Th.

IV-4),

la

03C3-algèbre

des ensembles mesurables sur Y invariants par

H

est exactement la trace de la

03C3-algèbre

des éléments 36 invariants par G V H.

Démon.st ration. - Nous démontrons seulement que

or par construction de

H

on a

.

OrbH y

= Y n

OrbH ~ G y

pour m-presque tout

y E Y.

Il en résulte que

Donc

(Y,

my;

H)

est bien le

système

induit sur Y du sys- tème

(M, é3, m ;

G V

H) ;

le reste du théorème résulte des

propriétés géné-

rales des

systèmes

induits

(cf. [4])

q. e. d.

Il

III. Construction

d’exemples.

Nous allons maintenant construire les

systèmes

annoncés dans l’intro-

duction,

nous utiliserons les notations de

[7]

et

[8].

Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B

(10)

UN PROBLÈME D’EXISTENCE DE MESURE INVARIANTE 219

1 )

Soit A un sous-groupe dénombrable de R +,

d’après

un résultat de

Krieger (cf. [8],

Corol.

4-2)

il existe un espace de

Lebesgue

et un

TEAut

tels que

a) T

contient my

(cf. [8],

p.

84)

i. e.

-

opère ergodiquement.

- Pour tout S E

[T]

il existe une suite E

R +

et une

partition

Yn

de Y telles que :

b)

Le

groupe A

est

égal

au sous-groupe

my) engendré

par les

bn(S),

S E

[T],

dans R + .

c)

On a

avec les

Ya

formant une

partition

de Y et >

0,

V(5 E 0.

Toujours d’après Krieger (cf. [8],

Lemma

5 . 1 ),

soit -

Alors pour niy-presque

tout y

E Y on a

On

peut

alors définir

l’automorphisme

V E

[T] :

(7) Vy

=

T"~‘’~y

pour presque

tout y

E Y.

On a le résultat suivant

Comme le

groupe {S ~ [T]/Smy = opère ergodiquement,

il en est

de même pour V.

2)

On munit A de sa

a-algèbre

discrète et de la mesure a-finie infi-

nie mo définie par

pour tout 5 E A Soit

(M, ~, m) = (Y, my)

x

(0~ ~e~ ma).

Chaque

élément ~ de A

opère

dans A par :

2 - 1974.

(11)

220 A. BRUNEL, N. DANG-NGOC ET J.-P. THOUVENOT

Il en résulte une action

canonique

de c5 dans

(M, ~, m)

Il est clair que n est une

représentation fidèle

de 0394 dans Aut

(M, é3, m)

etona:

3)

On définit la transformation T sur

(M, ~, m)

par :

d’après (5) l’application

T est bien

définie,

mesurable non

singulière

et il

en est de même pour

T-

1 défini par :

Il est clair que =

7r(5)T,

Vb e A.

Montrons que Tm = m : comme M est union

disjointe

des Y x

{5},

5

e A,

il suffit de montrer que si E e alors

m(T(E

x

{~ }))=~(E

x

{5 }),

soit

,.. -~ "

D’après (5)

on a

Or pour

tout y

E

E~-

Donc

Donc

d’où

Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B

(12)

UN PROBLÈME D’EXISTENCE DE MESURE INVARIANTE 221

4)

La

propriété 1 )-c), 3)

et

l’ergodicité

de

T

montrent que pour tout

x e M et tout 5 il existe un n 0 tel que T"x E Y

X {5 } .

5)

La

transformation

induite de T sur Y

{ 1 } :

pour

simplifier

les

notations,

on identifie Y à Y x

{ 1 } ;

soit

y E Y x {

1

}, d’après

la for-

mule

( 11 )

définissant

T,

dire que

Tpy ~

Y

x { 1 }

revient à dire que

en

effet,

on a :

or

d’après

la formule

(0).

On obtient donc

en utilisant la formule

(0)

pour T’ =

T~ ~

on obtient par récurrence :

d’où le résultat annoncé.

Donc

d’après

les formules

(6), (7)

et

(8),

V est la

transformation

induite

de T sur Y : V =

Ty

et V

opère ergodiquement.

La transformation induite de T sur Y

x ~ ~ ~

est donnée par

opère

donc

ergod iquement

sur Y

{ 03B4 },

pour tout 03B4 ~ 0394.

6)

Il résulte de

4)

et de

5)

que T est

ergodique.

Nous avons démontré.

le résultat suivant :

LEMME 1. - A tout sous-groupe dénombrable 0394 de

R +

on

peut

associer

un espace de

Lebesgue (M, ~, m),

m a-finie infinie diffuse et une

représen-

tation fidèle n de A x Z dans Aut

(M, ~, m)

tels que :

(i)

L’action de

n(( 1 }

x

Z)

est

ergodique

et

préserve

la mesure m.

(ii)

Pour tout (5 on a = ~m.

THÉORÈME 3. - Soit G un groupe

dénombrable ;

à tout caractère réel y de

G,

on

peut

associer un espace de

Lebesgue (M, ~, m)

avec m a-finie

Vol. 2 - 1974.

(13)

222 A. BRUNEL, N. DANG-NGOC ET J.-P. THOUVENOT

infinie diffuse et une

représentation

n de G x Z dans Aut

(M, m)

pos- sédant les

propriétés

suivantes :

(i)

L’action de

7r({

x

Z)

est

ergodique

et

préserve

la mesure m,

eG étant l’élément neutre de G.

(ii)

Pour

tout g

E

G,

on a =

y(g)m.

Il en résulte que si y n’est pas

trivial,

le groupe

n(G

x

Z)

n’admet pas de mesure a-finie invariante

équivalente

à m.

Démonstration. - Soit ~ =

y(G) ;

considérons

l’espace (M, m)

et la

représentation yc

de A x Z donnés par le lemme

1,

on

prend

alors n =

y q. e. d .

Il

IV. Généralisation de la construction.

Dans la construction

précédente, l’automorphisme

T commute avec

les

n(g), g

E

G,

et T conserve la mesure m, nous allons construire des exem-

ples

où T commute avec les

n(g), g

E G et T n’admet aucune mesure inva- riante

équivalente

à m.

1 )

Soient

On, n

=

0, 1,2...

une suite de sous-groupes dénombrables de

R + A~ 7~ { 1 }

b’n

e N,

A le groupe

(dénombrable) engendré

par les

E N. On dit que la

suite {

est

indépendante

si la relation

sauf pour un nombre fini de n

implique ~

=

1,

Pour tout sous ensemble J de

N,

on considère le groupe

Aj engendré

par les

On, n E

J. Il est clair que si les

Jk, k E N,

forment une

partition

de N

alors la

suite { ~Jk

est

indépendante.

On identifie à

An"

Considérons la construction de

Krieger

associée à A dans

II I-1 ),

nous utilisons encore les notations de

111-1).

Soit J ci

N,

tout (5e A admet une

décomposition canonique unique :

On note la composante de b dans

~J .

Comme dans

I I I-1 )-c)

on définit

Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B

(14)

UN PROBLÈME D’EXISTENCE DE MESURE INVARIANTE 223

Il est clair que si J ci K c - N alors

comme

n(y)

00 pour mY-presque

partout

y E Y, on a :

On

peut

alors définir

Il est clair que si J ci K e N alors

2)

Nous nous intéressons

particulièrement

à

Do :

on définit comme

dans

III-2) l’espace (M, ~, m) _

x est

la tribu des

parties

de

Ao

et la mesure discrète définie par

On définit de même la

représentation ~

de

Ao

dans Aut

(M, ~, m)

vérifiant

3)

Pour tout J c N on définit

Tj

E Aut

(M, é3, m)

par

D’après ( 17) Tj

J est bien

définie,

mesurable non

singulière

et il en est

de même pour

TJ

1 définie par

Il est clair que

4)

Nous nous intéressons aux sous-ensembles J c

N + = N B ~ 0 } ;

un raisonnement

analogue

à

III-3), 4), 5), 6)

montre que

est

eigo-

dique

et laisse la mesure m invariante.

5) D’après (27), 4) et la définition des TJ, si J ~ N - {0}

alors

Tj

contient

la mesure m au sens de

Krieger

et

(15)

224 A. BRUNEL, N. DANG-NGOC ET J.-P. THOUVENOT

6)

Soit

maintenant

y un caractère réel non trivial d’un groupe dénom- brable G soit

Ao

=

y(G)

on trouve par récurrence une suite

indépen-

dante de sous-groupes

dénombrables

non triviaux de

R + (par exemple

on choisit

Ai

1 dans on note encore n la

représentation 03C0 03B3

de G. Soit

#(N + )

l’ensemble des

parties

de

N +.

On peut énoncer :

THÉORÈME 4. - Soit G un groupe

dénombrable ;

à tout caractère réel

non trivial y de

G,

on

peut

associer un espace de

Lebesgue (M, ~, m)

avec m a-finie infinie

diffuse,

une

d’automorphismes

de

(M, B, m),

une

famille {0394J }J~P(N+)

de sous-groupes

dénombrables

de

R +

tels que :

(viii)

Si

J; , i E I

est une

partition

de

N +,

alors la famille est

une famille

indépendante

de sous-groupes de R + .

5.

CONSTRUCTION

DE FLOTS

SPÉCIAUX

On se donne un

système dynamique (M, 86, m ; Zn)

où m est une mesure

a-finie relativement invariante

qui

n’admet pas de mesure invariante

équivalente (ce qui peut

être fait

d’après

le théorème

3).

Soient

Sl,

...,

Sn

les

générateurs

de l’action de Z". On a alors par définition que

Soit K =

[0, 1J".

On munit K de sa tribu borélienne

B~

et de la mesure

d (s1

...

sn) désigne

la mesure de

Lebesgue

sur le cube K.

Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B

(16)

UN PROBLÈME D’EXISTENCE DE MESURE INVARIANTE 225

On considère le flot

(Q, d,

v ;

R")

défini comme suit :

et où l’action de R" est donnée par

l’application

L’action est mesurable et on a le

LEMME 1. - La mesure v est relativement invariante i. e.

Démonstration.

LEMME 2. - Si le

système (Q, si,

v ;

R")

admet une mesure a-finie v’

équivalente

à v et invariante par l’action de

Rn ;

alors il existe une mesure m’

sur

M, équivalente

à m et invariante par l’action de Zn sur M.

Démonstration. Soit

l’identité ...,

sn)dv’ =

dv’ entraîne alors que pour tout ...,

sn)

E R"

il existe c Q tel que

v’(Q -

= 0 et tel que

l’égalité

soit satisfaite pour tout

(x, ui

Vol. X, n° 2 - 1974.

(17)

226 A. BRUNEL, N. DANG-NGOC ET J.-P. THOUVENOT

En

appliquant

le théorème de Fubini à

(Q

x

R",

v’

(x) dsi

1 ...

dsn)

on a

qu’il

existe un ensemble Q’ c Q tel que

v’(Q - Q’)

= 0 et tel que pour tout

(x,ï~,...,MjeQ’

il existe un ensemble de

complé-

mentaire

négligeable (pour

la mesure de

Lebesgue)

tel que

(3)

soit vrai

pour tout

(x, u)

E Q’ et pour tout

(sl ,

...,

sn)

E

Le théorème de Fubini

appliqué

à Q’ montre l’existence d’un ensem-

ble M’ c M tel que

m(M - M’)

= 0 et tel que pour tout x E

M’,

on ait

Soit

(x, u 1,

x e M’,

alors

si

Donc pour tout x E

M’, g(x,

ui 1 ...

un)

est constante pour presque tout

(u

1 ... est donc

égale

presque sûrement

égale

à une fonc-

tion g’ qui

ne

dépend

que de la variable x.

L’égalité (3) appliquée

à

g’

entraîne que la mesure dm’ =

g’dm

est invariante par l’action de Zn.

THÉORÈME 5. - Soit G un groupe localement

compact séparable

admet-

tant R ou Z comme facteur direct. Soit x un caractère réel sur G trivial

sur ce facteur. Alors il existe un

système dynamique (M, 88,

m ;

G)

tel que

qui

n’admet pas de mesure invariante

équivalente

à m.

Démonstration. Soit G = H x R

(resp.

H x

Z).

Comme G est

sépa-

rable

x(G)

est soit

R;

tout

entier,

soit un sous-groupe dénombrable de

R; .

Alors on

peut appliquer

les résultats du théorème 3 et du lemme 2

(éven-

tuellement en construisant le flot

spécial

sur certaines directions

seulement).

Remarque.

- Dans tous les

exemples

construits

jusqu’à présent,

le

caractère associé à la mesure relativement invariante était non

injectif.

En fait on a le

LEMME 3. - Il existe un

système dynamique (M, 34, m ; Z3)

avec m rela-

tivement invariante : gme

VgeG

n’admettant aucune mesure

équivalente

invariante avec un

caractère / injectif.

Annales de l’Institut Henri Poincaré - Section B

(18)

227 UN PROBLÈME D’EXISTENCE DE MESURE INVARIANTE

Démonstration. Prenons un

exemple

du théorème 0 dans le cas de

Z2

en

changeant

éventuellement les

générateurs

on peut supposer que

En utilisant la construction du lemme 2

appliquée

au second

facteur,

on obtient une action de Z x R sur

(Q, d, v)

avec une mesure v relati-

vement

invariante,

et sans mesure

équivalente

invariante et avec un carac-

tère ~

vérifiant

On

prend t

1

et t2

rationnellement

indépendants

dans R tels que les trois nombres y,

tl)

et

t2)

soient rationnellement

indépendants (pour

la

multiplication)

dans

R;.

Le groupe

engendré

par

(1,0), ( l, tl)

et

( l, t2)

est dense dans Z x R et

est

isomorphe

à

Z3

et la restriction de x à ce groupe est

injectif.

Le

système

ainsi obtenu

possède

les

propriétés requises.

BIBLIOGRAPHIE

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t. 5, 1966, p. 330-333.

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Transformations. Advances in Math., t. 9, 1972, p. 52-65.

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[10] L. PUKANSZKY, Action of algebraic groups of automorphisms on the dual of a class of type I groups. Ann. Sci. École Normale Supérieure, t. 5, 1972, p. 379-396.

(Manuscrit reçu le 21 mars 1974)

Vol. X, n° 2 - 1974.

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