A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. A NDOYER
Sur quelques inégalités de la longitude de la Lune (deuxième mémoire)
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 7, no2 (1893), p. E1-E19
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E.I SUR
QUELQUES
INÉGALITÉS DE LA LONGITUDE DE LA LUNE
(DEUXIÈME MÉMOIRE),
PAR M. H.
ANDOYER,
Chargé d’un Cours complémentaire de Mécanique céleste
et Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Paris.
Dans ce
Travail je
continue les recherches sur la théorie de la Lune commencées dans un Mémoireprécédent (Faculté
deToulouse,
t. Jecalcule avec la même
approximation
queDelaunay
les coefficients desinégalités
de lalongitude
de laLune, qui
nedépendent
que de lapremière puissance
de l’excentricité de l’orbite de la Terre.Ces coefficients sont en désaccord avec ceux de
Delaunay
àpartir
duhuitième ordre
inclusivement, toujours,
etquelquefois
même àpartir
duseptième
ordre.Comme
précédemment, j’ai employé,
pour obtenir des résultats tout à faitcertains,
deux méthodes absolumentdistinctes,
queje
vais exposer brièvement : ce sont les mêmes que celles que l’on trouve dans mon pre- mierMémoire,
mais étendues au cas où l’on suppose que l’orbite du Soleilautour de la Terre est non
plus
une circonférence décrite d’un mouvementuniforme,
mais unecourbe plane
connue, parcourue suivant une loi déter- minée.Le
problème
à résoudre s’énoncetoujours
de la mêmefaçon,
à cette mo-dification
près
queje
viens designaler;
toutes les autreshypothèses
sontconservées. Je conserverai aussi les mêmes
notations,
observant seulementque le rayon vecteur r’ du Soleil sera non
plus a’,
maisa’ ( i
+p’),
et quesa
longitude v’, comptée
dans leplan
du mouvement, sera nonplus N’,
mais N’ +
À’ ;
par suiteaussi, l’angle
Hreprésentera ç - ç’
et non v - N’.La fonction des forces
devient,
avec leshypothèses faites,
Les
équations
du mouvement sont, parsuite,
Différentiant la
seconde,
il vientEntre ces trois
équations, j ’élimine
r,~ ~B
en considérant~-
commeune
constante; j’obtiens
Prenant les dérivées
logarithmiques
etremarquant
quer se trouve
complètement éliminé,
et l’on obtientl’équation suivante, qui
ne contient
plus
que lalongitude
v et sesdérivées,
À’ et
p’
sont des sériestrigonométriques procédant
lapremière
suivant lessinus,
la deuxième suivant les cosinus des sommes desmultiples
de certainsarguments
connus, de sortequ’on peut
écrirela
symétrie
des sériestrigonométriques étant, je
le dis une fois pour toutes,toujours
conservée.Faisant alors N = n~ + vo, v = N +
À,
K = N -N’,
etappelant
G unargument
convenablement déterminé de la formegt
+~, a
sera une sérietrigonométrique, procédant
suivant les sinus des sommes desmultiples
desarguments K, G, Vp’;
de sorte queje poserai,
endésignant
d’unefaçon gé-
nérale par
Vp
ces nouveauxarguments,
Le coefficient du
temps
dansVp
ouVp-
seradésigné
parnkp
ou defaçon
que lerapport "-
= mfigure
seul à laplace
de n et n’ dans leséqua-
tions.
’
Si, maintenant,
l’ondéveloppe
le second membre del’équation précé-
dente en série
trigonométrique procédant
suivant les sinus desarguments
~~jp,
et que l’onégale
à zéro le coefficient desin V p
étant unargument
quelconque),
on obtientl’équation générale
écriteci-dessous,
propre à dé- terminer parapproximations
successives chacun des coefficients’~p,
Cette
équation
se lit facilement si l’on sereporte
auxexplications
don-nées dans le
premier
Mémoire : les sommationsindiquées
devront être étendues à tous les termesprovenant
des différentespermutations
pos- sibles desarguments
... ...qui
vérifient les conditionsmarquées
en vedette. On. remarquera toutefois queje
n’ai pasdéveloppé
les
produits
dont les facteurscomprennent
un nombre infini de termes;outre l’abréviation
qui
enrésulte,
on a de cettefaçon l’avantage
de mettreen évidence la loi de formation de ces facteurs
qui proviennent,
comme onle voit tout de
suite,
dudéveloppement
de certainespuissances négatives
de
(i
+p’),
et dudéveloppement
des sinus et cosinus de certainsmultiples
des
angles
X etXBSi, maintenant,
on sereporte
aux résultats obtenus dans mon Mémoire : : lesformules générales
de laMécanique
céleste(Faculté
de Tou-louse,
tomeIV),
on voitd’abord,
enadoptant
les notationsqui
y sont em-ployées,
et en se souvenant deshypothèses faites,
que l’on doit faire~’ = N3 -3- ~, a’ = a3, ~’ _ ~3, F~ _ ~3 ; et,
comme on suppose l’orbite du Soleil autour de la Terre située tout entière dans leplan
des xy, on lais-sera de côté dans a’ et
p’
tous les termesqui dépendent
des constantes Y],correspondant
aux inclinaisons. Si l’onconvient,
en outre, de ne gar-der dans X’ et
p’
que lesparties
d’ordre zéro parrapport
aux masses deshuit
systèmes planétaires,
on voit que cesquantités pourront
s’écriresous la forme
les
Gi
étant lesarguments
définis dans le Mémoirecité,
de la forme~ ~ ~
et les coefficients~’ p1 (1)
, p2 c2a ,...~P’ p1 «~
, p2 c2, ,... étant les coefficients cor-respondants
de~3
et pg réduits à leursparties
d’ordre zéro parrapport
aux masses et
indépendantes
desQuant
auxquantités
gie, elles sont dupremier
ordre parrapport
aux masses, et on lesnégligera
par suite(quand
ellesfigurent
en dehors desarguments)
devant lesquantités
d’ordrezéro par
rapport
à ces masses; dansle
cas où l’on devra les conserver, on les réduira à leursparties
dupremier
ordre etindépendantes
des quej’appellerai
.Désignant toujours
par ~" E2, ... les constantescorrespondant
auxexcentricités,
on aurad’ailleurs
q~~’~, q(2),
... étant des entierspairs positifs
ou nuls.Les nouveaux coefficients ne
dépendent plus
que des seules masses dessystèmes planétaires,
et sont d’ordre zéro parrapport
à ces masses,qui,
dans la
plupart
des cas, parsuite, n’y figureront
pas.On voit encore que, sans craindre aucune
ambiguïté,
on pourra se dis- penser d’écrire les indices nulsparmi
ceuxqui affectent’ les
divers coeffi- cientsque je
viens dedéfinir,
en convenant toutefois deremplacer
par zéroun ensemble d’indices
correspondants
tous nuls. C’est ainsi que, sij’ap- pelle
Ei le coefficient desin ( N3 - Gi )
dansÀ3 (’), je pourrai
écrire03BB’1i =
~i,et, par
suite,
- l, on en déduit facilementT - i.
Par suite des
simplifications introduites,
dont il serait facile ultérieure-ment de
s’affranchir,
maisqui correspondent
aux conditions danslesquelles
on a l’habitude de traiter le mouvement de la
Lune,
on aura, pourX,
laforme suivante :
.
et, en outre, on pourra écrire
de même
q,
q~’ ~, q(2),
... étant des entierspairs positifs
ounuls,
et les nouveaux coef-ficients ne
dépendant plus
que de m et des coefficients03BB’(q(1)1,...)p(1)1,..., 03C1’(q(1)1,...)p(1)1,...,
g’(q(1)1, ...)i
définis en dernier lieu. On pourra d’ailleurspartout
sedispenser
d’écrire les indices
pei)
ouqui
seraientnuls ;
mais on conservera tou-(1 ) Dans le Mémoire cité, Ei désigne le coefficient de cos (N3- Gi) dans la convention faite ici rapproche les notations de celles qu’on a l’habitude d’employer.
jours
les indicesfi,
p, q même nuls.C’est ainsi
quel’on a
_ ~, et, parsuite, ~ô~~
== r.Dans le
présent travail, je
calcule lesparties
des coefficientsÀ p qui
sontdu
premier degré
parrapport
auxquantités
~i, c’est-à-dire les coefficients~ΰô,±1~ : l’approximation
queje
me propose d’obtenir étant celle de De-launay,
il suffira de faire h, = o, 2,y,
6. On voit que dans le calcul on pourranégliger gi partout,
et que les coefficients cherchés sontindépen-
dants de l’indice i et ne renferment que et non les masses des
systèmes planétaires, puisque ~~i °’
= I et~;00FF °’ ~-= 2014 ~.
Ces coefficients seront, par
suite, développés
en séries ordonnées suivant lespuissances
de m ; l’ordre de03BB(0)h,0,±1i
parrapport
à m sera manifestementfi,
sauf dans le cas de h = o, où cet ordre sera un.Les formules du
premier Mémoire, qui donnent go
et~h ±1
pour les mêmes valeurs deh,
vonts’appliquer
auprésent
calcul avec les modifications sui-vantes : g° sera
remplacé
par ne,~h~±,
par etpartout
où iln’y
aurapas de facteur de la forme on mettra le facteur
(précédemment,
en
effet,
l’unitéremplaçait 03BB(0)0,1);
on pourrasupprimer
les termes asseznombreux d’un ordre
supérieur
à celuiqu’on
doit obtenir etqui
sera indi-qué plus bas;
enfin les seconds membres dechaque
formule devront êtrecomplétés
par de nouveaux termes que seulsje
vais écrire en mêmetemps
que les
premiers
termes. Toutes lesexplications
donnéesprécédemment s’appliquent
d’ailleurs sans modification aux formules actuelles que voici :a~,~,, ~ jusqu’au
neuvième ordre :~‘~~ a>, , jusqu’au
neuvième ordre :neuvième ordre :
a;°ô,,~ jusqu’au septième
ordre :septième
ordre :Il serait facile d’écrire les formules
qui permettent
de calculer03BB(0)6,0,±1 i jus- qu’au
neuvièmeordre ;
c’est en effet le résultat de lapremière approxima-
tion. Comme
je
ne ferai pas usage de cesformules, j’écris
seulement lestermes
complémentaires
nécessaires pour obtenir le sixième ordre.~~~’o,,i jusqu’au
sixième ordre :)‘ °;,,_,; jusqu’au
sixième ordre :On trouvera
plus
loin lesvaleurs
desinconnues, qui
sontidentiques
aveccelles fournies par la seconde méthode que
j’ai employée
etque je
vaisexposer maintenant.
. Cette méthode est unc extension immédiate de celle que
j’ai exposée d’après
M. Hill dans monpremier
Mémoire.Je
prends
leséquations
du mouvement sous la formeÉliminant f entre
ces deuxéquations, j’obtiens
la suivante :à
laquelle je joins
Remplaçant
R par savaleur,
ceséquations
s’écriveniSi alors on fait
les
V p
étant les mêmesarguments
queprécédemment
et a une constanteà
déterminer,
ceséquations
deviennent d’abordPuis, développant
lespremiers
membres en sériestrigonométriques,
etégalant ~
zéro le coefficient desin V p
dans lapremière équation
et celuide
cosVp
dans laseconde,
étant unargument quelconque (o exclu),
onobtient les deux
équations
fondamentalessuivantes,
que l’oncomprendra
comme
,celle qui donne ~~, :
:On remarquera que, pour obtenir ces deux
équations fondamentales,
l’artifice
employé
dans lepremier
Mémoire a été inutile : il a suffid’appli-
quer la définition de
Ces
équations peuvent
être transformées et utilisées de bien desfaçons.
Dans la
première ligne
de chacuned’elles, je
mets en évidence les termesqui proviennent
de la combinaisonV’’’ ï, § et je
résous par rapport à
yp et xp mis ainsi en
évidence; j’obtiens
Mais on
peut
encoreemployer
les formulessuivantes, qui
serapprochent davantage
de cellesqu’on
trouve dans lepremier
Mémoireet qu’on
obtientd’une
façon
tout à faitsemblable,
Enfin
Àp
sera calculé par une formule donnée dans lepremier
Mémoire.La forme des coefficients xp et y~, et de la
quantité
g, sera tout à fait pa- reille à celle donnée pour lesÀp et g précédemment :
laconstante ~
ne fera queremplacer
la constante E. Il meparaît
donc inutile de récrire cesformes,
et
je
vais donner tout de suite les formulesqui permettent
le calcul des coefficients quej’ai
en vue, c’est-à-direy‘°’ + .
pour h =0 2 ~ E~.
Les formules du
premier
Mémoires’appliqueront
encore avec les modifi- cations suivantes : g seraremplacé
par m,x(0)h,±1, y(0)h,±1
parx(0)h,0,±1i, y(0)h,0,±1i,
et,
partout où
iln’y
aura pas de facteur de la forme ouy(0)h,±1,
on met-tra le facteur
(précédemment,
eneffet,
l’unitéremplaçait y~’,);
onpourra
supprimer
les termes d’un ordresupérieur
à celuiqu’on
doit ob-tenir et
qui
seraindiqué plus bas; enfin,
les seconds membres dechaque
formule devront être
complétés
par de nouveaux termes que seulsje
vaisécrire en même
temps
que lespremiers
membres.On obtient ainsi :
neuvième ordre :
jusqu’au
sixièmeordre (on
écrirait immédiatement la formulequi permet
d’allerjusqu’au
dixièmeordre) :
w‘.,"ô,±,; jusqu’an
neuvième ordre :y(0)4,0,±1l, x(0)4,0,±1 i jusqu’au septième
ordre :y~’;,,±,i, xs;~~±,i jusqu’au
sixième ordre(la première approximation
per- mettrait d’allerjusqu’au
neuvièmeordre) :
Enfin,
pour calculer(A
étantpositif,
nul ounégatif),
on aura laformule suivante :
où Fou a d’abord
Les calculs effectués par l’une ou l’autre des deux
méthodes,
et conduitsde
façon
à obtenir la mêmeapproximation
queDelaunay, fournissent
les résultats suivants :E.I9
Les nombres
marqués
d’unastérisque
sont ceuxqui
diffèrent des coef- ficientscorrespondants
donnés parDelaunay
dans sa Théorie de la Lunc.Je ferai remarquer, en
terminant, qu’il
est facile de voir la cause de l’er-reur commise par
Delaunay
sur le terme en ms du coefficient7~6°ô,,i :
)e pre- mier terme du coefficientcorrespondant ( 3 r C~ )
de la page376 (Ménloires
de l’A d’ . des
Sciences, XXIX ) ,
mais -821 64 X 8.
Lefacteur §
a étéomis,
et il est facile de s’en convaincre en observant que ceterme
provient
de l’action de la sixièmeopération
sur le terme(239)
de lalongitude (p. 356);
réduit à lapartie utile,
ce terme estor, par suite de la dixième
opération (t. XXVIII,
p.329),
onremplace
donc on obtient le terme
il est dès lors évident que le
facteur 8
a été oublié dans la formule donnéepar