A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
D. S AINT -B LANCAT
Action d’une masse intramercurielle sur la longitude de la Lune
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 9 (1907), p. 1-103
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1907_2_9__1_0>
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ANNALES
DE LA
FACULTÉ DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE.
ACTION D’UNE MASSE INTRAMERCURIELLE
SUR
LA LONGITUDE DE LA LUNE,
PAR
M.
D.SAINT-BLANCAT,
Astronome-Adjoint à l’Observatoire de Toulouse.
AVANT-PROPOS.
La théorie de la Lune est loin de concorder avec
l’observation, qui
a mis enévidence
d’importantes perturbations
nepouvant,
selon toute apparence, se rattacher aux actions des masses connues dusystème
solaire.L’une de ces
inégalités
a, comme onsait,
uneamplitude
d’environ une demi-minute
d’arc,
avec unepériode
évaluée à273
ans.D’autres,
à coefficientsplus faibles,
sont manifestes. En outre, la valeurthéorique
de l’accélération séculaire n’est pas vérifiée par l’ensemble des observations d’ancienneséclipses.
N’y
a-t-il pas lieu de se demandersi, parmi
les causescapables
deproduire
cesécarts entre le calcul et
l’observation,
il ne conviendrait pas de considérer l’action d’une masse voisine du Soleil ?Sans rien
préjuger
de l’existence d’un tel corps,j’ai
cru intéressant de rechercher l’ordre degrandeur
desperturbations
quepourrait
occasionner sur lalongitude
de la Lune uneplanète
intramercurielle convenablementplacée.
Ils’agit d’inégalités
àlongue période,
les seulesqui puissent
être sensibles dans ce cas.J’ai trouvé que, pour une trentaine d’orbites d’un tel astre,
l’inégalité
de273
ansde
période pourrait
être attribuée à une masse auplus égale
à celle de Mercure.Dans le cas de
plusieurs orbites,
la masse nécessaire serait voisine de celle de notresatellite. Pour deux d’entre
elles,
la douzièmepartie
de Mercure suffirait.Enfin,
des masses
beaucoup plus
faibles fourniraient de fortesinégalités
à trèslongue période.
Les résultats
auxquels je
suis parvenu montrent doncquelle
seraitl’importance,
au
point
de vue du mouvement de laLune,
de l’existence de faibles massesintramercurielles,
pour des orbites déterminées.L’explication
des anomalies du mouvement de la Lunepréoccupe
les astro-nonues
depuis
un demi-siècle. Pensant que, dans Fêtâtactuel,
nulle tentative en vue d’une solutionpossible
ne doit êtrenégligée,
il m’a semble que ces nouvelles recherches n’étaient passuperflues
etpouvaient
avoir de l’intérêt.Je tiens à dire que, si ce travail obtient
quelque estime,
la meilleure part en reviendra à monjeune maître,
M.Andoyer.
Je luiexprime
toute ma reconnais-sance pour avoir bien voulu m’aider de ses
précieux
conseils et de ses bienveillants encouragements1 ’ ).
INTRODUCTION.
Considérons la fonction
perturbatrice
du mouvement de la Lune relative à l’action d’uneplanète,
où
L, L’,
L"désignent
leslongitudes
moyennes de laLune,
de la Terre et de laplanète ; i,
trois nombres entierspositifs, négatifs
ouégaux
àzéro;
A et wdes
quantités dépendant
des autres éléments des orbites des trois corps.Soit
la
le mouvement diurne cl’unangle
variable ~~. Lapériode
del’argument G,
.
/
. ~L/ ’exprimée en années, sera p = °
Supposons
le mouvement diurne ~L" de laplanète
tel que, pour unsystème
devaleurs de
i, i’, i",
p soit trèsgrand
et A d’un ordre peu élevé parrapport
aux excentricités et aux inclinaisons. Onconçoit qu’alors
le terme Acos6puisse
donner lieu à une
inégalité
sensible de lalongitude
de la Lune. Il est aisé de voirque ce fait ne pourra se
produire
pour uneplanète
intérieure à Mercure si l’on n’a pas simultanément i et i" différents de zéro.On est ainsi conduit à
envisager l’équation
( 1 ) Je dois remercier aussi le Comité des Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, et en
particulier
son secrétaire, M. Cosserat, du symptahique acc ueilqu’ils
ont faità mon travail en l’acceptant pour leur Revue.
e
désignant
un trèspetit angle,
dequelques
secondes seulement. Si l’onprend
~ =
i3",
on a unepériode
de273
ans. C’est le cas del’inégalité empirique
bienconnue de la
longitude
de la Lune.L’équation précédente
détermine le moyen mouvement ~L" d’uneplanète supposée.
Onpeut
en déduire ledemi-grand
axe et par suite le coefficientA,
enlaissant arbitraires au besoin l’excentricité et l’inclinaison. Il ne reste ensuite
qu’à
étudier par les
procédés
habituels lagrandeur
del’inégalité correspondante,
suivant la masse
assignée
à laplanète.
Nous avons examiné à ce
point
de vue tous les termes de Rjusqu’au
secondordre.
Pour nos calculs
numériques,
nous avons fait le choixparticulier
de lapériode
de
273
ans, dont nous venons deparler.
Nous avonsadopté
en outre, dans tous les cas, une masseagissante égale
très voisine de celle de Mercure.Mais nous montrerons comment on
peut
passer à unepériode
et à une massedifférentes,
enpartant
des résultats obtenus dansl’hypothèse précédente.
Nousdéterminerons par
exemple,
pourchaque
orbitesupposée,
la massecapable
deproduire l’inégalité empirique.
J’indiquerai
l’ordre de ce travail par l’énumération succincte des matièresqui
composent
les sixparagraphes
danslesquels je
l’ai divisé.I.
Développement
de la fonctionperturbatrice
relative à l’action directe. Jeme suis borné aux termes du second
ordre,
ceux d’ordresupérieur
nepouvant
donner lieu
qu’à
desinégalités
très faibles. En outre,je
n’ai conservé danschaque
coefficient que les termes
principaux.
II. Fonction
perturbatrice
relative à l’action indirecte. Enappelant
R’ la fonc- tionperturbatrice
du mouvement de la Lunecorrespondant
auSoleil, j’ai développé
~R’ au mêmedegré d’approximation
que R. En cequi
concerne lesperturbations produites
par laplanète
sur les coordonnées de laTerre, j’ai poussé
le
développement jusqu’au
second ordreégalement.
III.
J’expose
dans ceparagraphe
une méthodeinédite,
due à M.Andoyer,
surle mouvement d’un
système
formé de deuxcouples
de corpséloignés,
, tel que lesystème Soleil-planète
d’une part et Terre-Lune d’autre part. Cette nouvelle méthode m’apermis
d’avoir une vérification de l’ensemble de mes calculs.IV. Recherche des
inégalités numériques
des ordres zéro et un.V.
Etude
desinégalités
du second ordre.VI. Formes diverses des résultats.
I. - FONCTION PERTURBATRICE RELATIVE A L’ACTION DIRECTE.
1.
Soient, parallèlement
à trois axesrectangulaires
de directionsinvariables,
x, y, z et
ç, y,, ~
les coordonnéesgéocentriques
de la Lune et de laplanète perturbatrice, x’, y’, z’
etx", y", z"
les coordonnéeshéliocentriques
de la Terreet de la
planète. Soient,
en outre, r le rayon, vecteur de la Lunerapportée
à laTerre, r’
et r" ceux de la Terre et de laplanète rapportées
au Soleil.Nous
désignons
parf
le coefficientd’attraction,
par m" la masse de laplanète,
et nous posons .
On a
alors,
pour la fonctionperturbatrice
du mouvement de la Lune relative àl’action de la
planète, l’expression
suivanteEn
posant
nous avons
et, par suite,
ri nous suffit de
développer
le crochet du secondmembre jusqu’au quatrième
terme, en
négligeant
les termes en /’B Il vientNous pouvons
supprimer
dans R leterme -.? qui
estindépendant
des coor-données de la Lune. Nous écrirons
en
posant
r2 r3 . , .
R,
est de l’ordre de , etH.~,
de l’ordre de~,* ~
Cette dernièrepartie
de la fonc-tion
perturbatrice
a en facteur laparallaxe
solaire. Les termesqui
lui corres-pondent,
ditstermes parallactiques, peuvent
être considérés comme du second ordre. Parconséquent
nous n’avons pas àdévelopper R2
parrapport
aux inclinaisons et auxexcentricités, puisque
nous nous proposons d’obtenir ledéveloppement
deR jusqu’au
second ordre seulement.Considérons
l’expression
ci-dessus deR,.
Enajoutant
etretranchant 3 r a
etdésignant 203C32 2014 D2
parP,
nous pouvons écrireNous avons à
développer
cettequantité
parrapport
aux inclinaisons et auxexcentricités,
ennégligeant
le troisième ordre.. 2.
Désignons
parH, H’,
H" lesangles
descouples
de rayons vecteurs r’ etr’,
/’~ et r, r et
r~’, respectivement.
Soient v la
longit.ude
vraie de laLune, rapportée
à laTerre, v’
et v" celles de la Terre et de laplanète, rapportées
auSoleil;
s,s’, s"
les latitudescorrespondantes;
À, 1,’,
À" leslongitudes
dansl’orbite,
en prenant pourplan
fondamental des coordonnéesl’écliptique
à une certaine date.,
’ .
Soient,
en outre, E lepôle
de’ cetécliptique, M, M’,
M" lespoints
où lesrayons r,
r’,
r’~ percent lasphère
céleste. Alors letriangle sphérique
EM’M"donne
Or,
endésignant,
pari, i’, i"
les inclinaisons des trois orbites surl’écliptique
etpar
h, h’,
h" leslongitudes
desnoeuds,
on al~ . L~~
Par
suite,
endésignant
sin -, 2 sm - 2 pary’
ety",
onobtient,
toutes réductionsfaites,
Cette formule est
rigoureuse.
En ne conservant que les termes du second ordreet en
remplaçant
lesproduits
de sinus par des sommes decosinus, d’après
lesformules connues, il vient
On aura les
expressions analogues
decos H’,
cos H" en accentuant con vena-blement les lettres dans la formule
précédente.
Retenons seulement pour l’instant que, x, x"
désignant
desquantités
dusecond ordre par rapport aux
inclinaisons,
nous pouvons écrire3. Revenons à D et P. On peut écrire d’abord
puis,
commenous aurons
et,
enfin,
Désignons par d et p
ce que deviennent D et Plorsqu’on
fait x== x~== o~= o~c’est-à-dire
y = y’ = 03B3"=o;
en d’autres termes,quand
onremplace cosH, cosH’,
cosH"
respectivement
parcos(03BB’-03BB"), cos(03BB"-03BB), cos(03BB-03BB’).
En
posant
’
"’ . "’.. "’"’."’ ...
on a
Des relations
qui
définissent c~ on tirePar
conséquent,
pour déduire lesexpressions
de D et P de celles de d et p, il suffit de donner à cosy, cos03C8
+03C6 2,
cos03C8 - 03C6 2
les accroissements aoc’
a".Or on a, pour les accroissements de d et p
correspondants,
Alors
R1 r2
peut s’écrireL’expression
de l’accroissement estPour avoir le
développement
de cetteexpression,
il suffit deremplacer
a,a’, a"
par leurs valeurs
précédemment trouvées,
que l’onpeut
d’ailleurssimplifier
enfaisant
y’ =
o. On a ainsiIl faut aussi substituer à d-5 et d-7 les
développements
bien connus et définispar les formules suivantes
On oblient
alors,
en faisant ~, rfl =~,
et, en
remplaçant
lesproduits
de cosinus par des sommes,J’ai établi cette formule parce
qu’elle
sera utile auparagraphe III,
pourl’appli-
cation de la méthode de 1V1.
Andoyer.
Pour ledéveloppement
que nouspoursui-
vons, il n’était pas nécessaire de passer par cette forme de l’accroissement en
fonction des inclinaisons.
Que
l’on parte, eneffet,
de l’une ou de l’autredes expressions (3)
et(4),
les calculs sontégalement simples,
en tenantcompte
desrelations
Dans
l’expression
définilive dudéveloppement,
on peutremplacer
les rayonsvecteurs r,
r’,
n’~ par lesdemi-grands
axes a,a’, a"
et leslongitudes À, a~, ~~r
par leslongitudes
moyennesL, L’,
L".Nous poserons
S et
à,
sont les valeurs de c~et § quand
onnéglige
les excentricités.Dans les termes où
l’argument
est il oui ~ -~- z L - z h,
il s’introduit au coeffi- cient le facteurSi l’on considère le
développement
l’expression précédente
n’est autre chose que Eneffet,
on aégalité qui
met en évidence la relation à démontrer.Nous avons tenu
compte
de cettesimplification.
On a
finalement,
pour ledéveloppement cherché,
Nous montrerons
plus
loin que les fonctions dequi
entrent dans lescoefficients peuvent être
exprimées
par des séries ordonnées suivant lespuissances
de
~,
de même que et Dans l’articlesuivant,
l’une de ces fonctions a uneimportance plus grande
que dans ledéveloppement précédent,
parcequ’elle intervient,
en outre, par ses dérivées successives parrapport
à~.
C’est l’ex-pression
e(i+1),
2~e(i)+ (~2e(i-1j’
, .qui
est facteur de~~~
dans les termes ci-dessus ayant pour arguments il +6t
et
i~-~-~,-21.~-~-2h.
4. Nous avons encore à
développer
suivant les
puissances
des excentricilés. On aGomme on le
voit,
etg(-i)
sontgénéralement différents;
ils nesont égaux
que pour 1 = o.
Il vient alors
Nous poserons
de même que
Les fermes du second membre de
(6)
sont de la formeoù m
désigne
soit soitg(1)
et M l’an desangles i~
etiy
+~.
Le coefficient m est une fonction de~’.
Proposons-nous
dedévelopper
cette fonction F par la formule deTaylor, jus- qu’au
second ordre. C’est une fonction desquatre variables r, r’, r",
M.Les dérivées du
premier
ordre sonten
désignant
par m’ la dérivée de m parrapport
à~.
Soit de même m" la dérivée
seconde;
nous poserons aussiOn a alors pour les dérivées secondes de F
Soient rp,
r~’~’, l’~’0~’
les accroissements de r,r’, r",
~, celui de M. Il vientalors,
pour le
développement cherché,
Nous allons
appliquer
cette formule aadéveloppement
der2 r’3c(i)
r.2cosi 03C6
etde
r2 r’3g(i) cos(i03C6
-1-03C8) successivement,
en donnant aux accroissements 03C1,o’,
...les valeurs convenables.
5.
Occupons-nons
d’abord de lapremière
de ces deuxexpressions.
On a, e dési- gnantl’excentricité,
ll’anomalie moyenne,et les
quantités analogues p’, p",
..., en accentuant les lettres.On en
déduite jusqu’aux
termes du second ordre,Il vient
alors,
enremplaçant
M par il et en ne conservant que les termesprin-
cipaux
danschaque coefficient
s’il en existe deplusieurs ordres,
6. Passons au
développement de § r2 cos(i03C6
+.
Nous avons les mêmesexpressions
de p,p’, ~’r, Quan t
à pL, c’est l’accroissement dei ~a - î~"~ -~- 2î, -),’- ~".
On a alors
et
Une faut pas
oublier,
pouropérer
les réductions de termessemblables,
queest différent de
Par suite des relations
(5), -~- cû
devientil + 1, .
On n’a conservé dans lecoefficient de
cos(i03B4
+03B41)
que les termesprincipaux.
Ici m, m,, m2 doivent être
remplacés
par~~1~, gt; ~,
dansl’application
de laformule
( 7 ).
Il vient7. Il nous reste à trouver les termes
parallactiques, qui
sont donnés par lapartie
de la fonctionperturbatrice
que nous avonsappelée R2,
formules~y.
On a
En
posant
on peut écrire
Rappelons
que nous avonspose
On
peut
faire iciet)
négligeant
les excentricités et lesinclinaisons,
les termesparallactiques ayant
en facteur
a, considéré
comme’ unequantité
du second ordre.Alors
par sui te
et, en tenant
compte
des relationstrigonométriques
il vient
On trouve
pareillement
td’où
Les excentricités étant
négligées,
on peu tremplacer À, À’, À" par L, L’, L",
ouplutôt
par lesexpressions (5)
de cesangles, déjà
introduites dans l’autrepartie
de la fonction
perturbatrice.
On obtient finalement pour les termes
parallactiques
L’ensemble des termes des
expressions (A), (B), (C), (D)
constitue ledévelop-
pement, jusqu’au
secondordre,
de la fonctionperturbatrice
relative à l’actiondirecte de la
planète
sur la Lune.II. - FONCTION PERTURBATRICE RELATIVE A L’ACTION INDIRECTE.
8. Soit R’ la fonction
perturbatrice
du mouvement de la Luneprovenant
duSoleil. Elle
dépend
des coordonnéeshéliocentriques
de laTerre, x’, y’,
z’. Lesvaleurs de
x’, , z’ qui
entrent dansl’expression
de R’ sont cellesqui
résultentseulement des actions mutuelles du
Soleil,
de la Terre et de la Lune. C’est avecces valeurs
qu’est établie,
dans unepremière approximation,
la théorie de la Lune.Mais,
si l’on considère l’action d’uneplanète
sur lesystème
de ces trois corps, ilpeut
en résulter pourx’, y’, z’
des accroissements très sensibles dans bien des cas et dont il faut tenircompte
pour la théorie de la Lune.On aura donc à
adjoindre
à la fonctionperturbatrice R,
étudiée dans le para-graphe précédent,
laquantité
,C’est ~R’
qui
est la source de l’action indirecte de laplanète
sur la Lune. On dit encore que c’est l’action de laplanète
réfléchie par le SoleilLa fonction
perturbatrice R,
étudiée dans leparagraphe précédent,
contientaussi les coordonnées
x’, y’,
.’.~ Parsuite,
l’action indirecte de laplanète
a pour effet un accroissement deR,
Il semble donc que l’on doive tenir
compte
aussi de cette variation de R.Mais R a en facteur la masse ln" de la
planète;
parsuite,
un terme provenant de ~R sera, par rapport au termecorrespondant
de de l’ordre de m".Et,
dansle cas
spécial
desplanètes
que nousconsidérons,
cette masse est trèsfaible,
carnous ne recherchons que des masses au
plus égales
à celle de Mercure.9. Revenons à R’. Soit F la distance
angulaire
du Soleil et de laLune,
vus dela Terre.
Négligeons
la masse de la Lune devant celle de la Terre et celle de la Terre devant celle du Soleil. Nous avonsalors, d’après
M.Andoyer,
7’héorie de la Lune[
Scientia(Phys.
n°17,
p.Soient v et s la
longitude
vraie et la latitude de la Lunerapportée
à laTerre,
v’ et s’ les coordonnées
analogues
de la Terrerapportée
au Soleil. Celles duSoleil
rapporté
à la Terre étant alors ~ + v’ et- s’,
on acosF
Comme s et s’ peuvent être
prises
pour depetites quantités
dupremier ordre,
nous pouvons
écrire,
ennégligeant
lequatrième ordre,
d’où,
avec la mêmeapproximation,
. Dans cosF et
cos3 F",
onpeut négliger
les termes du second ordre en set s’,
car cosF’ et cos3F seront
multiplies
dans R’ par un facteurqui
est lui-même dusecond ordre. ,
Nous aurons alors
Par suite
La fonction
perturbatrice
du mouvement de la Lune relative à l’action indirectede la
planète
seradonc,
avec ces nouvellesvariables,
Comme la latitude s’ de la Terre à un instant
quelconque
est unequantité
trèspetite,
nous pourrons faire s’ == o, maisaprès
la différentiation seulement.On a
c~ et v’ sont les
longitudes
vraies.Proposons-nous
d’introduire dans lesexpressions précédentes
leslongitudes
dans l’orbite À et)/,
ainsi que nous l’avons fait pour Il.Il faut tenir
comple
parconséquent
de la réduction àl’écliptique.
On aen
désignant
par 6 et e’ les arguments de la latitude.Nous n’avons pas besoin
d’appliquer
cette correction àsin (v- v’), sin 3 ~ v- v’), cos(v2014v’)
etcos3(v- v’),
car elle est du second ordre et les facteurs danslesquels
entrent ces
quantités
sont au moins dupremier
ordre. Il suffitd’appliquer
laréduction à
l’écliptiq
ue àl’argument
2 v - 2 v’ : :2v-2V~~2~~t-~t~~-2y~S1I128-~--2Y~’5117261.
Remarquons
cn ouire que l’on peut fairer’ ==
o.On a alors
Et en
remplaçant s
par sa valeurapprochée
2 ysin6,
Pareillement
10. Il reste à
développer
par rapport aux excentricités lesquantités qui
n’ontpas en facteur y ou
a3 a’4
. Nous allonsappliq uer
la formule(7)
que nous avons aétablie au n° 4.
D’abord,
dans a’ j~ly,
nous avonsSoieut
r-a+aP,
a_7~WL_Lr..~-.~.
Nous avons donné au n° ~ les valeurs
(8)
de ces accroissements et calculé leurs carrés et leursproduits
deux à deux. En lesappliquant
au casactuel,
on aural’expression
cherchée.On a en
désignant
par a’(~R’ ~r’)
la cle a’ que nous avons àdévelopper,
ainsi que nous l’avonsindiqué plus haut,
Puis,
enremplaçant 2 (L - L’)
par03B41
-03B4,
en ne conservant que les termes
principaux
dechaque
argument.11. Il faut
développer
maintenant lapremière partie
de,2014
parrapport
auxexcentricités. Ici
Par
suite, pour les accroissements 03C1, p’,
[JL définis au n°10,
Et
finalement,
avec les valeurs connues des accroissements p,p’,
p,12. Pour calculer la fonction
perturbatrice
relative à l’actionindirecte,
nousavons besoin des
perturbations produites
par laplanète
sur les coordonnées de laTerre, r~’, v’,
s’. Continuons àdésigner
par/’~, v",
s" les coordonnées de laplanète.
Ces six coordonnées sont
rapportées
auSoleil ;
ce sont les coordonnéespolaires
des deux astres.
Les variations
8ç’,
03B4s’ sontdonnées jusqu’aux
termes dupremier
ordre par Tisserand dans son Traité deMécanique céleste,
tome I. Comme J’avait fait LeVerrier,
il les a déduites des variations des éléments. Unpeut
les détermineren
partant
deséquations
différentielles du mouvement, suivant la méthodeindiquée
parLaplace
dans laMécanique
céleste(t. I,
LivreIl, Chap.
Nouspousserons les
développements jusqu’au
secondordre,
commeprécédemment.
Nous
partirons
deséquations
deLagrange.
Désignons
parfm"U
la fonctionperturbatrice correspondant
à l’action de laplanète
m" sur la Terre. Nousprendrons
pourplan
fondamental des coordonnées leplan
del’écliptique
àl’origine
du temps; de telle sorte que la latitude s’ seraune
quantité
de l’ordre de la masseperturbatrice.
Soit H
l’angle
des rayons vecteurs r’ et r". On aAlors
Pour
l’application
deséquations
deLagrange,
nous avons besoin dedr,, d~,, ds’
~ On aIl nous suffit de
développer
U ennégligeant
lequatrième
ordre parrapport
aux inclinaisons et
dU
ennégligeant
le troisième ordre.On a
rigoureusement,
03BB’désignant
lalongitude
de la Terre dans sonorbite,
il
i’
l’inclinaison,
avecsin l’
=y’,
et h’ lalongitude
dunoeud,
Et en
négligeant
les termes du troisième ordre eny’,
Nous
appliquerons
àv’,
au mêmedegré d’approximation,
la réduction à.l’écliptique
v’ -- À’ -
y’2
sin 2(
À’ -h’ ).
On a des relations
analogues
avec les lettres à deux accents.Nous avons
déjà
calculécosH,
au n°2,
en fonction dey’
etY".
Enportant
savaleur (2)
dans U etdU
et tenantcompte
desexpressions
ci-dessus desin s’,
cos
s’,
..., on obtientDésignons
par 0 et 8" les arguments de la latitude etremplaçons
À’ - À" par 03C6.Posons en outre
Pour avoir
il suffit de diminuer A(1) et AC-i) de
’"2.
r~ .Pour avoir le
développement analogue
deou devra de même
diminuer,
dans03A3B(i) cosi03C6
laquantité
de2r’ r"2
.Sous la réserve de ces
corrections,
on auraou, en
remplaçant
lesproduits
de cosinus par des sommes et en ramenant tous lesarguments
à laforme i03C6
+ x, x étantindépendant
de 03C6,De même on trouve
13. Cherchons maintenant le
développement
de,2014.
Pourcela,
supposons queFon
remplace
dans U les variables v’ et s’ en fonction de 03BB’ eL 03B8’. Or v’ et s’ sont donnés par les relationssuivantes,
où i’ doit être considéré comme constant:On voit
que 03B8’
est une fonction de s’seul, que
est de la forme~ désignant
une fonction de s’ seul. DoncIl en résulte
l’expression
cherchée dedU
il resterait l à calculer
2014~
; mais nous verronsplus
loin que lafaçon
dont cettedérivée s’introduit dans les
équations
ne nécessite pas le calculanalogue
à celuique nous venons de faire pour
~U ~03BD’ 2014
et~U ~s’.
14. Nous allons établir ]es
équations
différentielles du mouvement en vue de la détermination desperturbations
S~.Nous
emploierons
leséquations
deLagrange
où qi désigne
l’une des variables définissant laposition
du mobile à l’instant t,q;
la dérivéede qi
par rapport à t etQi
lacomposante
de la force dans le sens de la coordonnée qi.Ici la fonction des forces W a pour
expression
la masse du Soleil étant
prise
pour unité.On a pour la demi-force vive
Dans
l’expression
deW,
U contient le tempsexplicitement,
les coordonnées de m" étant des fonctions connuesde t, qu’il
faut substituer dans ’U.Commençons
parl’équation
différentielle relative à la lati Lude s’qu’on peut
écrireSoient,
poursimplifier l’écriture,
On
peut
alors mettrel’équation
différentielleprécédente
sous la formeU contenant t
explicitement,
on n’a pasl’intégrale
habituelle des forces vives const. ;mais on
peut
écrire une relationanalogue (LAPLACE,
t.l,
LivreII, Chap. Vi)
enremplaçant
Upar f( dU),
où l’ondésigne
par(dU)
la différentielle de U obtenueen faisant varier t seulement dans les coordonnées de m’.
Cette
équation
està
laquelle
nous allonsadjoindre l’équation
deLagrange
relative à la coordonnée r’Voici comment ces deux
équations
vont nouspermettre
de déterminer À et p.Multiplions
la dernière par r’. Il vient ten tenant
compte
de la relationon obtient
l’équation
qui, ajoutée
à(1 2),
donned’où l’on tire
l’équation
différentiellequi définit p
Pour À,
considéronsl’équation (1 3), qu’on peut
écrireet
qui devient,
en introduisant les accroissements p,À,
~,ou, en
ayant égard
à la relationmultipliant
parRemplaçons
dans cetteéquation #
par sa valeur tirée de(i £ ).
Il vient tConsidérons la somme des trois
premiers
termes. On a successivementAlois
l’équation (1 5 )
devien tEn tenant
compte
de la relationon obtient
finalement
pour-,?
>En
supposant y’=
o, on a, avecl’approximation adoptée,
Avec la méme
approximatim,
onpeut
réduirel’équation
en 03C3 à lasuivante,
enfaisant n’ -
a’,
15.
Proposons-nous
d’abordd’intégrer
cetteéquation.
Elle est de la formeoù ce
désigne
unepetite quantité
de l’ordre de la masse de laplanète perturba- trice, Q
une fonction de t.Laplace
a montrél’emploi
que l’on peu.t faire de cetteéquation
pour la déter- mination desperturbations
des divers ordres des mouvements des corps célestes.Il a trouvé pour
l’intégrale complète (cf.
LivreIl, Chap. V)
c et c’
désignent
les deux constantesd’intégration;
si l’on supposequ’à l’origine
du
temps
on ait ~- == 0,~y
= o, on doitprendre
c = c~== o.Dans le cas
qui
nous occupe,Q
estcomposé
de termes de la formeOn a alors pour y le terme
correspondant
Nous avons ici
, . It
Alors,
endéslgnant
-" par w,a
par suite
Cette formule est en défaut pour
i = I ;
ce que l’onpouvait
voir apriori, puisque
dans ce cas m = n’= a. Letemps
sort alors dusigne
sinus.16. Passons à
l’équation
en p et à la formulequi
donneÀ,
en nous proposant d’abord de trouver pour ces deux fonctions de t les termesdépendant
dey’.
Onpeut
fairey’ =
o et ;’ = a’. On a alorsEn faisant r’ == a’ dans
l’équation (14), qui
détermine p, on obtient parl’appli-
cation de la formule de
Laplace
Dans la formule
qui donne 03BB,
onpeut remplacer
i - e’’-’ par 1,,d’, ,
par o.Elle se réd o i t à .
On
obtient,
toutes réductionsfaites,
pour les termes de Àdépendant
deYr~, l’expression
suivante :17. Il nous reste à trouver les termes de p et À
qui dépendent
desexcentricités,
en
négligeant
le troisième ordre.Nous avons à
développer
par la formule deTaylor
la fon ctionPour les accroissements des
variables,
nousadoptons
les mêmes notations que dans le n°4,
où leursexpressions
ont été données.On a
généralement
Fo
et1 Q
étant des fonctionshomogènes
dedegré -
1 de a’ etail,
on a~F ~F,
, . , .. , ,
2014-7 et 201420147 étant
homogènes
dedeere
2014 2, on aégalement
~’ ~ " " "
d’où l’on tire
Portant dans
F,
il vientL’application
de cette formule audéveloppement de 1 2 ~
donne l’ex-pression suivante,
où l’on suppose que dans r’ et ~~" sontremplaces par a’
eta~’,
Remplaçons p’, o",
... par leursexpressions déjà
obtenues an n"4,
et posonson trouve, toutes réductions
faites,
pour ledéveloppement cherché,
I! nous faut aussi le
développement
der’~F ~r’,
queje désignera!
par F’. Onpeut
ramener le calcul de celui de F. Ou aPour l’~= a’ ct
a",
Il suffit
donc,
pour avoir le nouveaudéveloppement,
deremplacer
dans lecédent
on obtient
En vue de
l’intégration
del’équation
en p ,je
poseoù
03C1(i)1, 03C1(i)2, ...
sont des coefficients àdéterminer,
defaçon
à satisfaire àl’équa-
tion différentielle.
On a
Par
suite,
on trouve lesexpressions suivantes,
dont nous avons encorebesoin,
et
18.
Reprenons l’éqnation
différentiellequi
détermine p :Ici U n’est autre chose que la fonction F du numéro
précèdent
et~-r~
estB~.
Nous
calculerons (dU)
et nousprendrons
la dérivée seconde der’03C1; puis
nous
épaterons
les coefficients despuissances
de dans les deux membres del’équation
différentielle. Nous trouverons ainsi les coefficientsp~, p~B
....Je
rappelle
que pour calculer(dU)
ilfaut,
danschaque
argument, considérer tcomme constant dans la
partie qui correspond
à laplanète perturbatrice.
La double différentiation
de 2014
p etl’opération f (dU)
introduisent des facteurs quej’indique
dans la deuxième et la troisième colonne? du Tableausuivante
en _regard
du termecorrespondant :
Nous allons écrire maintenant les
équations
en~~‘’, ~~,i’,
..., que nous avons en vue. Elles résultent del’identification,
dansl’équalion différentielle,
des coeffi-cients,
dans les deuxmemhres,
du cosinus d’un même argument.Pour
simplifier l’écriture, désignons
parf’~‘’, P’;~,
... les coefficients de U ana-logues
à(i)
... et, demême,
.. , ceux deOn a alors pour les
équations
cherchéesPour
simplifier,
non seulementl’écriture,
mais encoreles calculs numériques à
effectuer dans les
applications, j’ai
trouvé commode de poser, en observant dans les notationstoujours
la mêmesymétrie,
J’ai résolu ensuite les
équations précédentes
parrapport
ào~‘’, o~;’, ...,
en intro-duisant les coefficients que
je
viens de définir. Dans~~i’, a3
et~33 désignent
lesexpressions
déduites de 03B13 eL03B23
en yremplaçant i
par - i.Il vient finalement
19. Pour le calcul de
À,
nous poseronsNous
emploierons l’équation
déterminant À àlaquelle
nous sommes parvenusau n° 14 et que
je
transcris ici :Comme pour p, si l’on suppose que l’on
substitue,
aux variables connues ouinconnues,
leursdéveloppements,
l’identification dans les deux membres des coefficients des mêmes sinus donnera leséquations
cherchées ena~~‘’, ~,~‘’,
....Il suffit de conserver le facteur
vi 1 -
e’2 dans~,i‘~.
Les ai et les
~~
ont la mêmesignification
que dans le numéroprécédent.
Demême les P et les
Q.
On obtient alors aisément les
équations suivantes,
avant de substituer aux p,P, Q
leurs valeurs connues :Remplaçant
les p, les P etQ
par leursvaleurs,
il vientDe même que