A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
G. K OENIGS
La géométrie réglée et ses applications
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1
resérie, tome 7, n
o4 (1893), p. 1-55
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1893_1_7_4_1_0>
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I
ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE.
LA
GÉOMÉTRIE RÉGLÉE
ET SES APPLICATIONS,
PAR
M. G.KOENIGS,
Professeur suppléant au de France.
CHAPITRE V.
COORDONNÉES
DE KLEIN. -GÉOMÉTRIE ANALLAGMATIQUE.
Coordonnées
tétraédriques.
- Fonmecaractéristique
de w (x);réciproque.
-- Forme rluKlein. -
Système
de six complexes linéaires en involution deux à deux8 - Conju-ration remarquable qu’ils forment. - Propriétés des quinze congruences Notation
particulière pour leurs directrices. - Les
demi-quadriques Qj;. -
Les dixquadriques
fondamentales. - Les tétraèdres fondamentaux.- Relations remarquables entre les qua-
driques et les tétraèdres. -
Digression
sur une configuration offerte par trois complexeslinéaires en involution deux à deux.-
Groupement
des sommets et des faces des tétraèdre‘.- Propriétés des permutations de six lettres. - Les tétraèdres
desmiques. -
Distribu-tion sur une conique des six pôles d’un même plan. -
Configuration
des seize points etdes seize plans. - Transformations qui font revenir sur elle-même la forme fondamen- tale. -
Quelques
généralités sur les espaces à n dimensions. - Représentation d’unequadrique
sur un plan. - La projectionstéréographique. - Correspondance
entre laGéométrie projective sur une quadrique et la Géométrie
anallagmatique
dans un plan. -La Géométrie de
l’espace
réglé estidentique
à la Géométrieanallagmatique
d’un espace à quatre dimensions.74. Nous avons défini au UO 3 un
système particulier
de coordonnées J’ik de laligne droite,
dont la notion se trouve liée à celle d’un certain tétraèdre de coor-données. -
Nous avons
indiqué
ensuite comment onpouvait
substituer à ces coordonnées de nouvelles coordonnées au moyen des formules de transformationdans lesquelles
le déterminant de la transformation n’est pas nul. Leséduations
représentent
chacune uncomplexe linéaire,
et ces sixcomplexes
ne font pasdemment
partie
d’un mêmesystème
àcinq termes.
Les variables vérifient la relation .
et, si on leur substitue les variables xi, le
premier
membre de cetteéquation
devient une forme
quadratique
en Xi’ x2, ..., X6,La forme de la fonction
w (x)
caractérise les coordonnées. Il y a deux typesparticulièrement importants
etqui
ont,d’ailleurs,
entre eux les liens lesplus
étroits. 8
Le premier
est le suivantet le
second, qui
a été considéré par M. Klein enpremier lieu,
etqui
est la basedes recherches de ce
géomètre,
consiste dans la somme de carrésNous allons étudier successivement ces deux
types.
Nous observerons d’abord que les coordonnées i"ik réalisent le
premier,
et nousallons montrer que,
réciproquement,
si les coordonnées réduisent laforme
03C9(x)
au type
(somme
de troisrectangles),
les xp sont des coordonnées rih par rapport ~r un certain tétraèdre.En
effet,
si nous cherchons la formeadjointe
S~(a),
nous trouveronsw (a).
C’est un de ces cas où la formeadjointe reproduit
la formeprimitive.
Pour lecomplexe
xp = o, tous les coefficients ai sontnuls, sauf ap,
et,par
suite,
Q(a)
= o; ; lescomplexes
coordonnés sont donc tousspéciaux.
8Montrons maintenant que les directrices de ces
complexes
sont les arêtes d’un tétraèdre.La condition d’involution de deux
complexes A,
B s’écrit icielle est vérifiée pour
chaque couple
.rp==o, x6= o decomplexes coordonnés,
sauf pour les trois
couples
d’indices i et4,
2 et5,
3 et 6.Prenons,
parexemple,
lescomplexes
d’indices 1, 2,i), puisqu’ils
sontspéciaux
et en involution deux àdeux,
et Lqu’ils
ne font paspartie
d’un mêmesystème
à deux termes, il en résulte que leurs directrices forment un trièdre ou untriangle :
parexemple,
un trièdre de sommet 0.Les directrices des
complexes
2,3, /{
forment de même un trièdre ou untriangle ;
mais si elles formaient un
trièdre,
la directricede 4
devrait passer aupoint
derencontre 0 des directrices de 2 et de
3;
la directricede 4 couperait
donc en 0celle du
complexe
i, cequi
ne se peut, attendu que 1et 4
ne sont pas en invo- lution. Donc les directrices de 2,3, 4
forment untriangle,
et la directricede 4
coupe celle de 2 en un
point O2,
celle de 3 en unpoint 03.
Si l’on
prend
ensuite la directrice de5,
elle forme avec celles de 3 et4
un trièdre ou untriangle.
Si elle formait untriangle,
elle serait dans leplan 002 03
et
couperait
la directrice de 2, cequi
ne sepeut,
attendu que 2 et 5 ne sont pasen involution. Donc les directrices de
5, 3, !t
forment untrièdre,
et, parsuite,
la directrice de 5 passe en
03;
de même la directrice de 6 passe en02.
Il ne reste
plus qu’à
prouver que les directrices de5, 6,
1 se coupent en unmême
point
c’est-à-dire forment un trièdre.Or,
eneffet,
ces trois directricesse coupent deux à
deux;
elles forment donc un trièdre ou untriangle,
On nepeut admettre
qu’elles
forment untriangle,
car la directrice de i, étant alors dans leplan
des directrices de 5 et de6, couperait
la directrice de4; et
cela ne se peut,puisque
i et 4 ne sont pas en involution. C’est donc un trièdre que forment les droites directrices descomplexes
1,6,
5.Il est ainsi établi que les directrices des
complexes
coordonnés forment untétraèdre,
danslequel
lescouples
d’arêtesopposées
sont les directrices des (’olll-plexes
1et £,
2 et5,
3 et 6.On serait arrivé évidemment au même résultat si l’on était
parti
del’hypothèse
que les directrices de 1, 2, 3 forment un
triangle
et non un trièdre. On aurait tobtenu une
configuration dualistique
aupoint
de vue des notations de celle quenous avons trouvée.
Ceci
posé,
affectons de l’indice 1 lepoint 0,,
de l’indice 2 lepoint O2,
de l’in-dice 3 le
point 03
et de l’indice4
lepoint 0; puis
considérons les coordonnéesl’ik définies au n° 4 et
prises
parrapport
à ce tétraèdre.La directrice du
complexe
Or
l’équation
est la condition de rencontre d’une droite avec la droite
ik ; donc,
avec le sys-tème des rik,
l’équation
ducomplexe
et, comme les rik sont des fonctions linéaires de xp, on devra avoir
où les x, x’ sont des constantes. Si l’on forme
cette forme ne devant différer que par un facteur de
on voit que
mais,
et c’est là lepoint essentiel,
les formules(1)
montrent bienqu’aux
fac-teurs a
près,
les xp sont des coordonnées rikprises
par’rapport
à un certain tétraèdre.La
présence
des facteurs x est sansimportance, puisque,
euégard
aux rela-tions
(2),
on peut les faire rentrer dans les x sanschanger
la formeEn somme, effectuer une transformation
qui
ramène de la forme ci-dessus à cette même forme revient àchanger
le tétraèdre de référence.Le lecteur prouvera
aisément,
commeapplication
des formulesqui
définissent les au n°4,
queréciproquement
toutchangement
de titres ou de coordon- nées se traduit par une transformation linéaire des coordonnées rik.73. Les autres coordonnées dont nous allons
parler
sont dues à Klein. 8Supposons qu’on
ait unsystème
de coordonnées del’espèce précédente,
c’est-à-dire
tétraédriques,
etdésignons
dès lors cescoordonnées,
comme au n°4,
par lesymbole
rik. Nous auronsou encore
La forme
fondamentale,
si l’on aégard
à laréalité,
est doncdécomposable
en six
carrés,
dont troispositifs
et troisnégatifs.
Effectuons la transformation réelle
et il
viendra,
pour la formefondamentale,
Mais des raisons de
symétrie, qui
seprésentent
aussi dans la théorie des coor-données
penta
ouhexasphériques,
font désirer de ramener(4)
à une somme decarrés
(1).
Ce but ne peut être atteint évidemment que par une transformationimaginaire.
Par
exemple,
aux.équations (3)
on peut substituer les suivantes :et, au lieu de
(4),
nous auronsformule
symétrique,
maiscompliquée d’imaginaires.
Cependant,
dansl’hypothèse
où nous nous sommesplacé,
les sixcomplexes
coordonnés sont
réels,
attendu que X2, x3 sontréels,
et que~,~-~
i est enfacteur dans X4, x5, x~.
Mais cette circonstance n’aura pas lieu nécessairement si nous effectuons toute autre transformation linéaire ramenant la forme fondamentale à une somme de six carrés. 8
76. Une forme
quadratique,
somme de carrés(mettons
sixcarrés),
étantdonnée
on
appelle
substitutionorthogonale
~ou te transformation linéairequi
conserveà la forme son type, en sorte
qu’en
vertu deséquations
de transformationon doit avoir
En
conséquence,
en effectuant sur les variables xi, définies avecprécision
par les formules(5),
une substitutionorthogonale quelconque,
on aura letype gé-
néral des coordonnées
qui
attribuent à la fonction w la forme d’une somme de carres.Les coordonnées ainsi définies sont celles de M.
Klein ;
mais il est aisé de(’) Consulter à cet égard les travaux de NI. Darboux : Sur une classe remarquable de courbes
et de surfaces ; Sur les groupes de points, de cercles, et les Leçons sur la théorie des surfaces. ,
constater que ces coordonnées ne sont pas essentiellement, distinctes des coor-
données,
en apparence moinsgénérales,
que définissent les formules(5).
8Ayons,
eneffet,
des coordonnées ~~~ ramenant w à la formeet effectuons la transformation linéaire
remploi
des variahles z ainsi définies ramènera la forme autype tétraédrique
en sorte que les ,~~ sont les coordonnées rik relativement à un certain
tétraèdre,
tandis que les y,
d’après
les formules(7 ),
sont cellesqui
s’en déduiraientpré-
cisément par
application
des formules(5).
Il y a
cependant
unedifférence,
car ici le tétraèdreauquel
se rapportent lescoordonnées zi
peutfort
bien êtreimaginaire.
Onconçoit
que cette distinction n’ait rien de bien essentiel.Par cette remarque, le passage d’un
système
de coordonnées de M. Klein à un autresystème analogue
peut se ramener au passage d’unsystème
de coordonnéestétraédriques
à un autresystème tétraédrique, précédé
et suivi de la transforma- tion définie par lesformules (5).
77. Le
système
de coordonnées de M. Kleinprésente
uneconfiguration
remar-quable
dont nous allons exposer lesprincipales propriétés.
Il y
figure
sixcomplexes
coordonnésC,, C2,
...,Ce, représentés
par leséquations respectives
Aucun de ces
complexes
n’estspécial,
car la formeadjointe
de est icielle n’est nulle pour aucun des
complexes Ci.
La condition d’involution des deux
complexes
On reconnaît ainsi que les
complexes Ci, pris
deux àdeux,
sont en invotu-tion ou
orthogonaux.
De là le nom desextuplement orthogonal
que l’on donnequelquefois
à cesystème
de coordonnées. M. Klein a donné à Fensembie des sixcomplexes Ci
le nom desystème fondamental.
Supposons
que,réciproquement
lescomplexes
coordonnés x.~, ..., x~soient en involution deux à deux.
La forme
adjointe
de la forme fondamentale s’écrivantl’involution des
complexes
exige
que o; tous lesrectangles
doivent manquer dans et aucuncomplexe
coordonné ne peut êtrespécial,
car, si u étaitspécial,
on auraitet
03A9(a)
serait. réductible à moins de six carrés. E,n faisant rentrer dans les a des facteurs constauts, on peut donc écrireet alors on a
le
système
de coordonnées est celui de M. lilein. 8Ceci nous permet de compter le nombre de
paramètres
contenus dans un sys-tème fondamental.
Donnons-nous arbitrairement
C,,
nous introduisons ainsicinq paramètres,
car un
complexe
linéairedépend
decinq paramètres.
Nousprendrons C.,
eninvolution avec
C,,
maisquelconque
d’ailleurs : nous introduisons ainsi quatrenouveaux
paramètres. C3
devra être en involution avecC,
etC2,
mais il con-tient encore trois
paramètres
nouveaux.C,
apportera seulement deuxparamètres,
car il est
assujetti
à être en involution avecC,, C2, C~; Ca
contient enfin un seulparamètre,
car il doit être en involution avecCI, (â3, C,. Quant
àCe,
il estpleinement
défini par la condition d’être en involution avecC2, C.;, C,, C:;.
8 Nous avons ainsi construit unsystème fondamentale
et, envérité,
leplus gé-
néral. Nous avons dîi introduire dans notre construction .
paramètres.
Tel est le nombre deparamètres
que contient lesystème
fonda-mental.
On observera que,
après
avoirpris C,, C~,
... ,Cp réels,
nous pouvonsprendre
ensuite
Cp+,,
...,Co
avec des coefficientsimaginaires quelconques,
en sorteque, dans un
système fondamental,
le nombre descomplexes imaginaires
estToutefois,
il estimpossible qu’il n’y en
aitqu’un
seuld’imaginaire,
car
si C~, C2,
...,C5
sontréels,
lecomplexe Ce
est forcémentréel;
mais ilpeut y en avoir
deux, trois,
quatre,cinq
ou même sixd’imaginaires.
Un tel
système exige évidemment,
pour êtreobtenu,
une transformation ima-ginaire.
878.
Prenons p
descomplexes Ci,
savoirC,, C2,
...,Cp
et formons lesystème à p
termesil est clair que, = o, ..., o étant
(G -p~ complexes
en involution avecG~, C2,
... ,Cp,
lesystème complémentaire
dusystème précédent
seraDe là de nombreuses
conséquences,
comme on va le voir.Soit
Cij
la congruence commune auxcomplexes Ci
etCj ;
elle n’est passingu- lière,
car son invariant estégal
à l’unité. Jedésigne
pardij
et0394ji
sesdirectrices, qui
sonttoujours
distinctes. J’observe que lesystème
à deux termes formé descomplexes qui
contiennentla congruence Ci~
a pouréquation
son invariant est
égal
à 1 +À2 ;
donc lescomplexes spéciaux
dusystème .
aurontpour
équations
Les coordonnées des directrices de la congruence
Cij
seront toutesnulles, sauf xi
etqui
serontproportionnelles
à +,/-
i et à i.VOICI COMMENT JE FIXE LES NOTATIONS : 1
Je
désigne
pardij
la directrice dont les coordonnées sontil-
i , x~ _-_. i , ,les autres coordonnées étant
nulles ;
dès lorsdji
aura pour coordonnées x~ _~Î~-
I ,~, les autres coordonnées étant nulles.
On va voir combien est
importante
cette fixation des notations aupoint
devue de la
correspondance
à établir entre lespropriétés
de laconfiguration
dessix
complexes
fondamentaux et celles despermutations
de six lettres.Il y a
quinze
combinaisons de six indices deux àdeux;
il y a doncquinze
con-gruences
Cij
et, parsuite,
trente droitesOn observera que : : toute droite
~i~ appartient
à toutcomplexe Ck qui
n’aavec elle aucun indice commun. Il y a
quatre
de cescomplexes Ck, Ci, C"l, C,t;
ils ont en commun deux
droites, Di~
etPrenons deux congruences
Cij, Ckl n’ayant
aucun indice commun. Leursdirectrices
forment
unquadrilatère gauche.
Eneffet,
parexemple,
ap-partient, d’après
cequi précède,
auxcomplexes Ck
etCl:
donc~i~ appartient
àla congruence
Ckl
et coupe, enconséquence,
dhi et ~lk.Supposons,
aucontraire,
queCij
etCik
aient un indice communi;
dans cecas, les directrices ne sauraient se couper; en
effet, soient l,
m, n les trois indices autres quei, j, k;
lescomplexes Cl, Cm, Cn
contiennent les directrices deCij,
donc ces directricesappartiennent
à lademi-quadrique Qlmn
com-mune à ces trois
complexes.
Les
complexes Ci,
associés partrois,
donnent lieu àvingt demi-quadriques.
Ces
demi-quadriques
vont parcouples
dedemi-quadriques complémentaires.
Ilest
clair,
eneffet,
que les deuxdemi-quadriques
sans indice commun, sont
complémentaires;
elles sontportées
par une même qua-drique
queje représente
par lesymbole
Il y a donc dix de ces
quadriques.
M. Klein leur a donné le nom dequadriques fondamentales.
Deux
demi-quadriques
ayant un indice communn’ont en commun aucune
droite,
car si une droite communeexistait,
elle seraitcommune aux
cinq complexes Ci, Ch, CI, Cm, C,i.
Lescomplémentaires
de cesdeux
demi-quadriques
sontet elles ont aussi un
indice y
commun.Considérons,
aucontraire,
deuxdemi-quadriques
ayant deux indices com-muns
ces
demi-quadriques
ont en commun les droites directrices deLeurs
complémentaires
serontet ces
complémentaires
ont en communDonc les deux
quadriques
fondamentalesse
coupent
suivant lequadrilatère gauche,
formé par les droitesO~i,
dnm.
Si une congruence
Cij
n’a aucun indice commun avec unedemi-quadrique Qlmn,
elle en a deux communs avec lademi-quadrique complémentaire Qijk
etses directrices sont
portées
par cettedemi-quadrique;
elles sont donc tracées surla
quadrique
Ainsi,
pourqu’une
congruence ait ses directrices sur unequadrique fon- damentale,
ilfaut
et ilsuffit qu’elle
ait deux ou zéro indices communs avecl’une ou l’autre des
demi-quadriques qui
constituent laquadrique fonda-
mentale
proposée.
Mais il peut arriver que la congruence
C~~
ait un indice commun avec chacune de cesdemi-quadriques
on peut prouver que, dans ce cas, les droites
0394ji
sontconjuguées
par port à laquadrique fondamentale proposée
En
effet, Oki,
~lk forment unquadrilatère gauche
sur cette qua-drique ; Dkl
coupe et ~nm en deuxpoints 0, 0’,
et dlk coupe ces deux mêmes droites en0,, O’1.
La droite0394ij
coupe les quatredroites 0394kl, 0394lk, 0394mn,
donc, puisque 0394ij
n’est pas tracée sur laquadrique,
il faut que lespoints
où elleperce cette surface soient deux des quatre
points 0, 0’, 0~, 0~ ;
ils ne peuventêtre que
0, O,
ou0’, 0~.
De même pouràji.
Donc les droites~~i
sontpré-
cisément celles
qui joignent
0 et0,,
0’ et0~, :
ce sont donc lesdiagonales
duquadrilatère gauche.
Enconséquence,
elles sont bienconjuguées
par rapport à laquadrique proposée.
Mais notre raisonnement nous prouve
quelque
chose deplus.
Les droites sont les arêtes d’un tétraèdre.
Ainsi :
Les directrices de trois congruences
Ckl, Cmn
sans indices communsforment
un tétraèdre.Je
désigne
parkl, mn)
ce tétraèdre.On peut donner de ce fait une autre démonstration.
Je
rappelle
que lecomplexe spécial
dont est la directrice a pouréquation
Posons,
enconséquence,
d’unefaçon générale,
On aura
Les formules de transformation
attribuent donc à la formule
quadratique
w(x)
la formetétraédrique
et, par
suite,
conformément au n°74,
les axes des sixcomplexes spéciaux
c’est-à-dire les directrices des congruences
Ckl,
forment un tétraèdre. 8 79.Disposons
les directrices de ces congruences suivant le Tableauci-après :
il est clair que toutes les droites de ce Tableau se coupent, sauf celles
qui
sontsur une même
verticale,
etqui
constituentprécisément
lescouples
d’arêtes op-posées
du tétraèdre T(ij, kl, mn).
On peut, en groupant par trois les droites du Tableau
précédent,
sans enprendre jamais
deux sur uneverticale, procéder
deplusieurs
manières. On peut lesprendre
toutes trois sur lapremière ligne,
ou deux sur lapremière
et une surla
seconde,
ou une sur lapremière
et deux sur laseconde,
ou bien enfin toutesles trois sur la seconde. Nous obtiendrons ainsi huit groupes différents de trois droites se
coupant
deux à deux etformant,
enconséquence,
soittrièdre,
soittriangle.
Nous réalisons de la sorte les quatre trièdres et les quatre
triangles
de face denotre tétraèdre
T(ij, kl, mn).
’
Supposons,
pour fixer lesidées,
que les droitesplacées
dans lapremière ligne
forment un trièdre de sommet
0;
les trois autresdroites,
celles de la secondeligne
formeront évidemment un
triangle qui
constitue la faceopposée
aupoint
de con-cours des trois
premières
arêtes. 8Si maintenant nous
remplaçons
dans lesymbole
une des
droites,
parexemple par
la droite de la secondeligne qui
estplacée au-dessous,
nous obtenons trois droitesqui
forment une des facesqui
aboutissent aupoint
0.On voit donc
qu’on
obtiendra les quatre faces du tétraèdre en prenant unnombre
impair (i ou 3)
de droites dans la secondeligne
et un nombrepair (2
ouzéro)
dans lapremière.
On aura, au
contraire,
lesquatre
trièdres du tétraèdre enprenant
un nombreimpair (i
ou3)
de droites dans lapremière ligne
et un nombrepair (2
ouzéro)
dans la seconde.
Donc,
si les droitesforment un
trièdre,
il en est de même destriples
de droitestandis que les
triples
de droitesforment des
triangles.
8On peut résumer ces faits dans un énoncé très
laconique :
Soit le
triple
de droitesCes droites forment trièdre ou
triangle;
si l’onpermute
dans l’une de cesdroites les deux
indices,
on a encore trois droitesqui
se coupent deux à deux et forment encore trièdre outriangle,
seulementl’espèce
de laconfiguration
estchangée,
c’est-à-dire que si lepremier triple formait triangle,
le nouveauforme trièdre,
etréciproquement.
Nous
appellerons fondamentaux
les tétraèdres T(ij, kl,
Il y aquinze
de ces tétraèdres. Chacun est, en
effet,
caractérisé par une distribution en troiscouples
des indices J, 2,
...,’6.
L’ordre de cescouples importe
peu, ainsi que l’ordre des indices dans uncouple.
8Observons que l’indice i
figure
dans l’un de cescouples.
Soiti = i, alors j
peut être 2,
3, 4,
5 ou6,
cequi
nous fournitdéjà cinq
classes de groupeme,nts.L’indice associé à l’indice i étant
choisi,
il reste à distribuer les quatre autres in-dices en deux
couples ;
le nombre desdispositions possibles
estégal
à la moitié dunombre des combinaisons de
quatre objets
deux àdeux,
c’est-à-direà -~ 4z3
= 3.Chaque
classecomprend
donc 3dispositions;
il y a 5classes,
il y a donc 3 X 5 == i5 tétraèdres.Considérons une directrice
~i~
de la congruenceCij;
cette directrice estcoupée
par les directrices des congruences
Nous associons par deux ces congruences, parce que les directrices de
Ckl
etCm,l,
parexemple,
coupent~i~
aux deux mêmespoints.
Surchaque
droite0~~
nous avons donc trois
couples
de sommets de tétraèdres fondamentaux. Ces troiscouples, pris
deux à sont en relationharmonique.
Par
exemple,
lés deuxpoints
oùkl, Olk
coupentDi~
forment uneproportion harmonique
avec ceux oùal~
estcoupée
par~km
et Eneffet,
les deux pre- mierspoints
sont deux sommets du tétraèdre Tkl, mn),
et les deux autressont ceux où l’arête
qui
lesporte,
perce laquadrique
Donc, puisque
le tétraèdre Tkl, mn)
estconjugué
par rapport à cetteconique,
lapropriété harmonique
a bien lieu.80. Nous avons vu que le tétraèdre
mn)
a deux de sescouples
d’a-rêtes
opposées
sur laquadrique
tandis que les arêtes
opposées 0394ji
sontconjuguées
par rapport à cette qua-drique.
On a forme cette
quadrique
au moyen du groupement des indices en troiscouples
... ~en prenant pour
Qikl
un indice dans un de cescouples (l’indice i),
deux dans unautre
(k
etl)
et zéro dans le dernier(m
etn);
est formé de même en pre-nant un indice dans un des deux
couples,
deux dans un second et zéro dans le troisième. 8Il y a
visiblement
sixquadriques
fondamentalesqui
contiennent ainsi chacune deuxcouples
d’arêtesopposées
de T(ij, kl, mn)
eneffet;
contiennent tousles
couples
d’arêtesopposées,
sauf les deuxquadriques
item,
sauf0394kl, 0394lk,
les deuxquadriques
item,
sauf les deuxquadriques
Restent
quatre
autresquadriques
fondamentalesqui
ne contiennent aucunearête du tétraèdre
proposé :
ce sont lesquadriques
que l’on obtient enprenant
pour chacune desdemi-quadriques composantes
un des trois indices(et
un seule-ment)
dans chacun descouples
On trouve ainsi les
quadriques
fondamentalesCes
quatre quadriques
admettent le tétraèdre T(ij, kl, mn)
comme tétraèdreconjugué
commun.Nous avons vu en effet
qu’une quadrique
fondamentale étantdonnée,
parexemple,
toute congruence
qui
a un indice commun avec ses deuxdemi-quadriques
com-posantes Qikm,
parexemple Cij,
a ses deux directricesconjuguées
par rap-port
à laquadrique.
Donc,
euégard précisément
au mode de formation de nosquatre quadriques,
on voit que les directrices de
Ckl, Cmn
forment autant decouples
de droitesconjuguées
communes à cesquatre quadriques;
ces droites formant le tétraèdre Tkl, mn),
on voit bien que ce tétraèdre estconjugué
à la fois par rapport àces
quatre quadriques.
On
peut
rattacher cettepropriété
à une autrequi
concerne troiscomplexes
li-néaires en involution.
Soient trois
complexes
linéairesCi, Cj, Ck
en involution deux àdeux;
0 unpoint
del’espace;
sesplans polaires
dans les troiscomplexes;
xik les intersections de ces
plans.
Sur la droite est le
point Ok, pôle
de dans lecomplexe Cj
et sur est lepoint 0 j, pôle de 03C0i
dans lecomplexe Ck.
Puisque
0 etOk
sontpôles
d’un mêmeplan
dansCi
etC j respectivement,
il en résulte que
Ok
et 0(eu égard
àl’involution)
sontpôles
d’un mêmeplan
dans ces deux
complexes Ci
etCj respectivement (fig 3).
Comme TT/ est le
plan polaire
de 0 dansCi,
on voit que est leplan polaire
de
Ok
dansCi.
AinsiOk
estpôle de 03C0i
dansCj
et de dansCi.
De même lepoint Oy
est lepôle de 03C0k
dansCi
et de dansCk.
On verra de même
qu’il
existe sur 03B1jk unpoint Oi, qui
est à la fois lepôle de 03C0k
dans
Cj
et de dansCk.
Enfin leplan 7?
despoints Oi, U~, Ok
est lepôle
deces
points
dans chacun descomplexes Ci, Ci, Ck respectivement.
En
effet,
prouvons parexemple
queOi
est lepôle
duplan ~
dans lecomplexe
Ci.
Il suffit de prouver queOi Ok
etOiOj
sont deux droites de cecomplexe.
Or,
eneffet, OiOk
est issue dupoint Ok
dans leplan polaire
deOk
dansCl,
et
OiO j
est issue deOy
dans leplan polaire
deOy
dansCi.
Nous avons ainsi formé un tétraèdre tel que
chaque plan
de faces admet commepôles
dans les troiscomplexes précisément
les trois sommetsqu’il
contient.La loi de
répartition
despôles
et desplans polaires
donne lieu au schéma sui-vant :
Prenons un
plan
dans la colonne degauche
et un sommet dans laligne
duhaut;
par
exemple 03C0i
et0 j,
à l’intersection de laligne
03C0i et de la colonne0 j
se trouveCk;
c’est lecomplexe
parrapport auquel 03C0i
et0 j
sontconjugués.
8Si
j’avais pris 03C0i
etOi, je
serais tombé sur une casevide;
c’estqu’en
effetOi
est le sommet
opposé
à et, parsuite,
cepoint
et ceplan
nepeuvent
être con-jugués
dans aucuncomplexe.
Soient
d~i
les directrices de la congruenceC~~
commune auxcomplexes Ci
,_
et
C~.
Ces droites coupentOOk
etOiO j,
car ces dernières droitesappartiennent
à la fois aux
complexes Ci
etC~.
Mais il y aplus : puisque Oi
et0 j
sont lespôles
d’un même
plan n
dans lescomplexes Ci
etCj respectivement,
on voit que le seg-ment est divisé
harmoniquement
par les droites3;j,
en vertu des pro-priétés déjà
démontrées descomplexes
en involution.Or
envisageons
lademi-quadrique
commune aux
complexes Ci, Cj, Ck ;
lademi-quadrique complémentaire
contientévidemment
àij, dji;
donc lespoints
où la droiteOiOj
coupedji
sontaussi
ceux où elle coupe la
quadrique qui
porte lademi-quadrique
Enconséquence, Oi
et0 j
sontconjugués
par rapport à cettequadrique.
Le même raisonnements’applique
aux autres arêtes du tétraèdre. On voit donc que :Le tétraèdr°e
OOiOjOk
estconjugué
par rapport à laquadrique qui porte
la
demi-quadrique Qijk
.Prenons,
parexemple,
le tétraèdreet une des
quatre quadriques
fondamentalesdéjà
considéréesLe tétraèdre
T (ij, /r/, mn)
est tel que lesplans
de ses faces ont pourpôles,
par rapport aux
complexes Ci, Ck,
les trois sommets situés dans chacun deces
plans.
Admettons,
eneffet,
que torment untriangle ; appelons
~c leplan
de cetriangle,
toute droite issue dupoint (0394ij, 0394kl)(intersection
de etkl)
et tracée dans leplan
coupe et elleappartient
donc àCmn
et,par
suite,
àCm. Ainsi,
lepoint
est lepôle
de 03C0 dansCm;
; de même lepoint
est lepôle
de Te dansCk,
et enfin(Omn, dkl)
est lepôle
de Tdans
Ci.
Le tétraèdreT(ij, kl, mn)
est donc bien dans le cas du tétraèdreOOiOjOk
de tout àl’heure,
il est doncconjugué
par rapport à laquadrique qui
porte
Qikm
etQ jln
~Nous
compléterons
cequi
concerne l’ensemble de cesquatre quadriques, qui
admettent comme
conjugué
le tétraèdreT(ij, kl, mn)
enprouvant
à leurégard
une
propriété
intéressante.Chacune de ces
quadriques
est à elle-même sa proprepolaire réciproque
par rappont à une
quelconque
des trois autres.On observe d’abord que ces
quatre quadriques
secoupent
deux à deux suivant quatre droites. Prenons-en deuxquelconques
elles se
coupent
suivant les directrices deCim
et deCjn, qui
forment un tétraèdreavec âkl et ~lk.
Donc dkl et
~lk
coupent ces deuxquadriques
aux mêmespoints.
Prenons alorsune des quatre autres arêtes du tétraèdre
kl, mn),
parexemple âij,
lesdeux segments que ces deux
quadriques
déterminent surâij
sont ceuxqu’y
dé-terminent les directrices des congruences
Ckm
etd’après
la remarquequi
termine le n°
79,
ces deuxcouples
depoints
sont en relationharmonique.
Voilà donc deux
quadriques Q, Q’ qui
ont un tétraèdreconjugué
communT (ij, kl, mn), qui
se coupent suivant quatre droites formant unquadrilatère gauche
dont~lk
sont lesdiagonales
etqui, enfin,
déterminent sur lesquatre
autres arêtes du tétraèdre
envisagé,
descouples
de segments en relation harmo-nique.
Rapportée
au tétraèdreconjugué
commun,l’équation de Q
seraet si X = o, Y=== o sont les
équations
deOkl,
celles deOlk
serontLes
propriétés harmoniques
démontrées prouvent alors queQ’
aura uneéqua-
tion de la forme