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Stabilité du comportement des marches aléatoires sur un groupe localement compact

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Academic year: 2022

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(1)

www.imstat.org/aihp 2008, Vol. 44, No. 1, 129–142

DOI: 10.1214/07-AIHP102

© Association des Publications de l’Institut Henri Poincaré, 2008

Stabilité du comportement des marches aléatoires sur un groupe localement compact

Driss Gretete

LATP, Centre de Mathématiques et informatiques, université de Provence, Aix-Marseille I, 9, rue Frédéric Joliot-Curie, 13453 Marseille cedex 13, France. E-mail : gretete@cmi.univ-mrs.fr

Reçu le 23 avril 2006 ; révisée le 06 octobre 2006 ; accepté le 22 novembre 2006

Résumé. Dans cet article nous démontrons un théorème de stabilité des probabilités de retour sur un groupe localement compact unimodulaire, séparable et compactement engendré. Nous démontrons que le comportement asymptotique deF(2n)(e)ne dépend pas de la densitéF sous des hypothèses naturelles. A titre d’exemple nous établissons que la probabilité de retour sur une large classe de groupes résolubles se comporte comme exp(−n1/3).

Abstract. The main result of this paper is a theorem about the stability of the return probability of symmetric random walks on a locally compact group which is unimodular, separable and compactly generated. We show that the asymptotic behavior of F(2n)(e)does not depend on the choice of the densityF under natural assumptions. As an example we show that the return probabilities for a large class of solvable groups of exponential volume growth, behaves like exp(−n1/3).

MSC :Primary 60G50 ; secondary 22D25

Mots-clés :Marches aléatoires sur les groupes; Traces; Algèbres de von Neumann; Groupes localement compacts

1. Introduction

SoitGun groupe localement compact, compactement engendré et séparable. Nous démontrons que les probabilités de retour dans un voisinage de l’indentité d’une marche aléatoire définie par une densité symétrique bornée admettant un moment d’ordre 2 et minorée sur un voisinage ouvert de l’identité par une constante strictement positive, ne dépendent essentiellement que de la structure algébrique du groupe. Ce résultat généralise un énoncé de [9] concernant les groupes de type fini. Les outils mis en oeuvre sont la dominance spectrale et les traces dans les algèbres de von Neumann. Nous illustrons le résultat principal en calculant le comportement asymptotique de la probabilité de retour dans certains groupes résolubles unimodulaires. Ces exemples sont à rapprocher de [12–14] répondant à une question de [11]. Ces résultats ont été annoncés dans [7]. Nous donnons ici les preuves complètes.

2. Notations

On considère un groupeGlocalement compact séparable, compactement engendré, unimodulaire. Soitel’élément unité deG, soitK un voisinage compact symétrique dee, qui engendre G. Soitμune mesure de Haar sur G. On définit la longueur d’un élémentgGrelativement àKpar

|g|K=min

n∈N|gKn .

(2)

On remarque que pour toutx, yG,|xy|K≤ |x|K+ |y|K. Ceci permet de définir une distance surGen posant pour toutx, yG,

dK(x, y)=x1y

K. PourxG, on notera

BK(x, r)=

yG|dK(x, y)r .

On définit pour deux fonctionsf etgà valeurs réelles et définies sur une partieI non majorée deR, les relations fg ⇐⇒ ∃a, b >0, ∃r >0,∀tI∩ ]r,+∞[;btI∩ ]r,+∞[etf (t )ag(bt ),

f (t )g(t ) ⇐⇒

f (t )g(t )etg(t )f (t ) .

Dans tout ce travail, on entend par comportement asymptotique d’une fonction ou une suite, la donnée d’un représen- tant de la relation.

Pour toute la suite, pour toute partieU de G, on note 1U la fonction indicatrice deU. Soit ν une mesure de probabilité symétrique sur G. On considèreΩ =GN, muni de la structure borélienne produit, P =δeν⊗N la probabilité produit surΩ, oùδedésigne la mesure de Dirac au pointe.

Xn:ΩGla projection canonique,X0la variable certaine égale àe.

Zn(ω)=n

i=0Xi(ω);ωΩ définit comme dans [9] la marche surGassociée àν. SiAGest un borélien, alors P (ZnA)est la probabilité de rejoindreAau tempsn, en partant deeà l’instant 0.

Notre objectif est d’étudier le comportement asymptotique de P (Z2tB), et d’établir que ce comportement asymptotique ne dépend pas du choix de la densité lorsqueν est une mesure de probabilité à densitéF vérifiant les propriétés suivantes :

(i) F est dansL1(G)L(G).

(ii) Il existe un ouvertUrelativement compact symétrique qui engendreG, voisinage dee, tel queF est minorée sur Upar une constante strictement positive.

(iii) F est symétrique.

Pour deux fonctionsF etH éléments deL2(G), on définit le produit de convolutionFH par (FH )(x)=

G

F xy1

H (y)dμ(y),

ainsi, on définit F2=FF, et pour tout entier naturel p, F(p+1)=FFp. Soit F une fonction mesurable surGà valeurs réelles, intégrable et bornée, on définit les opérateurs de convolution à gauche et à droite parF notés respectivementLF etRF surL2(G)par

LFh=Fh, RFh=hF.

Pour une mesureνsurGpositive bornée, on définit les opérateursLν etRνpar Lνh(x)=

G

h y1x

dν(y) et

Rνh(x)=

G

h xy1

dν(y).

Remarquons que siν est une mesure bornée à densité F relativement à la mesure de Haar μ alors RF =Rν et LF =Lν.

Notation : On noteIl’application identique deL2(G), l’opérateurF=IRF est le laplacien associé àF, plus généralement, pour une mesure de probabilitéν, on définit le laplacien associé àνparν=IRν.

(3)

2.1. Définition de la probabilité de retour

Proposition 1. SoitGun groupe localement compact unimodulaire moyennable,à génération compacte,soitF une densité de probabilité surGsymétrique et bornée,on suppose qu’il existe un voisinage ouvertU dee,symétrique, relativement compact qui engendreGtel que

inf

F (x), xU

>0.

Alors,pour tout voisinageV deerelativement compact,on a: F∗(2t )(e)P (Z2tV ).

Démonstration. Posons pt(x, y)=F∗t

x1y on a

pt(x, y)=

G

p1(x, z1)· · ·p1(zt1, y)dμ(z1)· · ·dμ(zt−1)=pt(y, x) doncFtest symétrique.

F(2t )(g)=

G

Ft(x)Ft(x1g)dμ(x)≤

G

Ft(x)2dμ(x) 1/2

G

Ft(x)2

x1g1/2

=F(2t )(e).

Donc en intégrant on obtient P (Z2tV )=

V

F(2t )(g)dμ(g)≤μ(B)F(2t )(e).

Reste à montrer l’autre domination, pour cela on utilisera le lemme suivant.

Lemme 1. Soit ν une mesure de probabilité surG,à densitéF relativement à la mesure de Haar,symétrique et bornée.Alors

Lν22= lim

n→+∞

F∗(2n)(e)1/2n

et ainsi

n→+∞lim

F(2n+2m)(e) F(2n)(e)

= Lν2m2 .

Démonstration (Comparer avec [17], Lemma 10.1, p. 110). Posonsan=F(2n)(e)etpn(x, y)=Fn(x1y). On a

GFn(x)dμ(x)=1, et donc par application de l’inégalité de Cauchy–Schwarzan=

GFn(x)2dμ(x) >0, et on a

p2n+k(e, e)=

G

p2n(e, g)pk(g, e)dμ(g)≤p2n(e, e)

G

pk(g, e)dμ(g)=p2n(e, e), on en déduit en particulier que 0<ana+1

n ≤1. D’autre part p2n(e, e)=

G

pn+1(e, g)pn1(g, e)dμ(g)

G

pn+1(e, g)2dμ(g) 1/2

G

pn1(g, e)2dμ(g) 1/2

=p2n2(e, e)1/2p2n+2(e, e)1/2

(4)

ainsian2an1an+1, donc(ana+1

n )est croissante et alors admet une limitel, par suite(a1/nn )converge versl.

Montrons maintenant quelLν22. On a,

LνF(n1)(x)=

G

F(n1) g1x

F (g)dμ(g)=Fn(x) d’autre part

Fn2

2=

G

Fn(g)2dμ(g)=F(2n)(e) donc

Lν F(n1) F(n1)2

2

2

= F(2n)(e) F(2n2)(e), par conséquent

Lν22F(2n)(e) F(2n2)(e), ceci montre queLν22l.

Pour montrer queLν22l, on utilise :ν2n(K)F(2n)(e)μ(K)Kest un voisinage compact dee.

En utilisant ([2], théorème 1, p. 174) lim supν2n(K)1/2n= Lν22≤lim

n

F(2n)(e)μ(K)1/2n

=l, ceci montre que ana+1

n converge versLν22par suiteana+m

n =n1

k=0 an+k+1

an+k converge versLν2m2 . Maintenant nous allons achever la preuve de la proposition 1.

Démonstration de la proposition 1. Le groupeGest moyennable, donc en appliquant le lemme 1, on obtient limn

F(2n+2m)(e) F(2n)(e) =1.

On peut donc choisirnassez grand pour que F(2n+2m)(e)

F(2n)(e) ≥ 1 2.

PuisqueV est relativement compact, pour toute constante fixéeC0, on peut choisirmassez grand pour qu’on ait pour toutxV, l’inégalitédU(e, x)m4C1/20, donc pourmetnassez grand on a successivement

r(n, m)=m1/2 2C0

F(2n+2m)(e) F(2n)(e)m1/2

2C0dU(e, x).

Par conséquent, en appliquant ([8], théorème 4.2, p. 683), on a l’existence d’une constanteC0telle que pourxG tel que l’inégalité

F∗(2n+2m)(x)≥1

2F∗(2n+2m)(e), (1)

donc en intégrant l’inégalité (1) surV on obtient la domination souhaitée.

(5)

3. Une propriété des traces

Nous établissons d’abord une propriété de domination inspirée de [3] avec une légère modification.

Proposition 2. SoitAune algèbre de von Neumann,τ une trace normale fidèle semi finie surA.Soientx, ydeux élé- ments deA,autoadjoints positifs,tels quexyetsp(x), sp(y)inclus dans[0,1],g une fonction continue croissante sur[0,1],etr∈ ]0,1[.On supposegpositive sur[r,1].Alors la fonctionh=g1[r,1]vérifieτ (h(x))τ (h(y)).

Démonstration. On va détailler la démonstration en plusieurs étapes.

Etape 1 :gétant croissante et continue sur[0,1], il existe donc une suite croissante(gn)de fonctions en escaliers croissantes, qui converge uniformément versg, en effet, on considère pour tout entier natureln, la fonction en escalier gndéfinie sur[0,1]pargn(x)=g(2kn)six∈ [2kn,k+2n1[, où 0≤k≤2n−1 etgn(1)=g(1).

La suite(gn)est évidement croissante car six∈ [2kn,k2+n1[etx∈ [2nk+1,k+1

2n+1[alors 2kn2nk+1 par suitegn(x)gn+1(x), la croissance desgndécoule immédiatement de celle deg.

Soit maintenant >0. La continuité uniforme degassure

δ >0, ∀u, v∈ [0,1]; |uv| ≤δg(u)g(v).

SoitN un entier tel que pour toutnN,21nδ. Pourx∈ [0,1[, il existe un entierk >0 tel quex∈ [2kn,k2+n1[. On a xk+1

2nδ,

donc

g(x)gn(x).

Etape 2 : Pour tout entiern >0, la fonctionhn=1[r,1]gnpeut s’écrire comme combinaison linéaire à coefficients positifs de fonctions de la forme 1[s,1], oùs >0.

En effet : on écritgn=m1

k=0 λk1[sk,sk+1), où(sk)0kmune subdivision de[0,1]adaptée àgn. Par définition le symbole 1[sk,sk+1)est égal à 1[sk,sk+1[pour toutk∈0, . . . , m−2 et égal à 1[sk,sk+1]pourk=m−1. Quitte à remplacer (sk)0kmpar une subdivision plus fine, on pourra supposer qu’il existej ∈ {1, . . . , m−1}tel quesj=r.

Alorshn=m1

k=0λk1[sk,sk+1)1[r,1]=m1

k=j λk1[sk,sk+1)1[r,1]=m1

k=j λk1[sk,sk+1)alors

hn=

m1 k=j

λk1[sk,sk+1)=

m2 k=j

λk(1[sk,1]−1[1,sk+1])+λm11[sm−1,1]=λj1[r,1]+

m1 k=j+1

kλk1)1[sk,1].

Etape 3 : D’après ([3], p. 170), pour touts >0,τ (1[s,+∞[(x))τ (1[s,+∞[(y)), et puisque le spectre de chacun des opérateurs est inclus dans[0,1], il vient que

τ

1[s,1](x)

τ

1[s,1](y) .

Etape 4 : On a h(x)=sup{hn(x), n∈N}, et de mêmeh(y)=sup{hn(y), n∈N}, en effet pour toutn∈N, 0≤ hn(x)h(x)g, donchnest bornée, d’où par application du théorème spectral,hn(x)converge fortement vers h(x), par conséquent pour tout vecteurξH, limn(hn(x)ξ|ξ )=(h(x)ξ|ξ ).

Soituun opérateur deL2(G)tel que∀n,hn(x)ualors

ξL2(G),

hn(x)ξ|ξ

(uξ|ξ ).

Par passage à la limite on trouve(h(x)ξ|ξ )(uξ|ξ ), donch(x)u. Par suiteh(x)=sup{hn(x), n∈N}.

(6)

Etape finale :hn(x)ethn(y)sont des combinaisons linéaires à coefficients positifs de fonctions de la forme 1[s,1]

s >0, donc d’après le résultat de l’étape 3, on a l’inégalitéτ (hn(x))τ (hn(y)), commeh(x)=supnhn(x), par normalité de la trace on obtient

τ h(x)

=sup

n

τ hn(x)

≤sup

n

τ hn(y)

=τ h(y)

,

d’où l’inégalité.

Théorème 1. SoitAune algèbre de von Neumann,τ une trace normale fidèle semi finie surA+.Soientx ety deux éléments autoadjoints positifs deAde spectres compris dans[0,1] tels qu’il existe une constanteC >0vérifiant IxC(Iy)alors

τ yn

τ xn

+en.

Pour démontrer ce théorème on a besoin du lemme suivant

Lemme 2. Soitcun réel dans]0,1[etr=1−c.Pourt≥1,on a les inégalités (i) ∀λ∈ [0, r],λ2tλect.

(ii) ∀λ∈ [r,1],λ2t≤e1)t−ect +λect. (iii) ∀λ∈ [0,1], e2t(e2λt −1)≤2λtet+λt. Démonstration.

(i) pourλ∈ ]0, r],λ2t=λtetlnλλet (λ1)λect.

(ii) pourλ∈ [r,1],λ2t=λtetlnλλet (λ1)=λ(et (λ1)−ect)+λect≤et (λ1)−ect+λect. (iii) pour toutλ∈ [0,1],

eλ2t−1=+∞

k=1

(λ2t )k k! ≤λ2t

+∞

k=0

(λ2t )k

(k+1)!≤2λte2λt donc

e2t

e2λt−1

≤2λte1)2t par suite pourλ∈ [0,1/2],

e2t

e2λt−1

≤2λte−t d’autre part pourλ∈ [1/2,1],

2λ−2≤lnλ et dans ce cas

e2t

e2λt−1

=e1)2t−e2t≤e1)2t≤etlnλ=λt

d’où l’inégalité.

Démonstration du théorème 1. On prendc=C1en choisissantCassez grand pour quec∈ ]0,1[.

Par le théorème spectral, il existe des résolutions spectrales telles quey=

[0,1]λdEλ etx=

[0,1]λdEλ. Soit t≥1, on a d’après ([6], propositon 2, p. 3), siT est dans l’algèbre de von NeumannA, alors pour tout borélienΩ, l’opérateur 1Ω(T )est aussi dansA, on peut donc écrire

τ y2t

=τ

[0,1]λ2tdEλ

=τ

[0,r[λ2tdEλ

+τ

[r,1]λ2tdEλ

,

(7)

et en utilisant le point (i) du lemme 2, τ

y2t

τ

[0,r[λectdEλ

+τ

[r,1]λ2tdEλ

≤ectτ (y)+τ

[r,1]λ2tdEλ

en utilisant le point (ii) du lemme 2, τ

[r,1]λ2tdEλ

τ

[r,1]

e1)t−ect dEλ

+τ

[r,1]λectdEλ

,

par conséquent τ

y2t

≤2ectτ (y)+τ

[r,1]

e1)t−ect dEλ

.

Soithla fonction définie sur[0,1]parh(λ)=1[r,1](λ)(e1)t−ect),hest positive car pourλr, on aλ−1≥ r−1= −c. L’inégalité ci-dessus s’écrit donc

τ y2t

≤2τ (y)ect+τ h(y)

.

La trace deIcI+cx est infinie, on tronque cet opérateur à l’aide de la fonctionh, puisqueyIcI +cx, alors d’après la proposition 2, on obtient

τ h(y)

τ

h(IcI+cx) . D’autre part

h(IcI+cx)=

[0,1]h(1c+cλ)dEλ

[0,1]

e(c+cλ)t−ect dEλ

et en appliquant le (iii) du lemme ci-dessus, en remplaçanttparct /2 et en supposantt >2/con obtient

λ∈ [0,1], ect

eλct−1

λctect /2+λct /2 donc

τ

h(IcI+cx)

τ

[0,1]

λctect /2+λct /2 dEλ

=ctect /2τ (x)+τ

[0,1]λct /2dEλ

d’où τ

y2t

et+τ x2t

.

4. Invariance des probabilités de retour 4.1. Comparaison des formes de Dirichlet

On considère toujours un groupe localement compact séparable unimodulaire, etν une mesure de probabilité symé- trique, on lui associe le laplacien définit parν=IRν.

La forme de Dirichlet associée au laplacien est la forme quadratique définie surL2(G)par εν(f, f )=(νf|f ).

Proposition 3. Siνest une mesure de probabilité surGà densitéF symétrique bornée,alors: εν(f, f )=1

2

G

G

f (x)f (xy)2F (y)dμ(x)dμ(y).

(8)

Démonstration (comparer avec [15], p. 97). On a εν(f, f )=

G

G

f (x)

f (x)f xy1

F (y)dμ(x)dμ(y) par changement de variable, on obtient

εν(f, f )=

G

G

f (x)

f (x)f (z) F

z1x

dμ(x)dμ(z).

En échangent les rôles des variablesxetzet tenant compte de la symétrie deF, on trouve εν(f, f )=

G

G

f (z)

f (z)f (x) F

z1x

dμ(x)dμ(z) en ajoutant ces dernières égalités on obtient

εν(f, f )=1 2

G

G

f (x)f (z)2F z1x

dμ(x)dμ(z).

En faisant à nouveau le changement de variablex1z=y, on obtient le résultat.

Maintenant nous allons établir un résultat analogue à celui de [9], il s’agit de la comparaison des formes de Dirichlet qui va nous permettre par des raisonnement sur les traces de comparer les comportements des marches aléatoires associées à des mesures différentes vérifiant certaines hypothèses.

Proposition 4. Soit G un groupe localement compact séparable,compactement engendré unimodulaire, ν1 et ν2

des mesures de probabilité à densitésF1, F2,relativement à la mesure de Haar sur G,telles que F1 etF2soient symétriques intégrables et bornées surG.On suppose qu’il existe un ouvertUrelativement compact voisinage dee qui engendreGtel queinfU2F2r >0,et queF1admet un moment d’ordre2relativement àU,c’est à dire que

G|x|2UF1(x)dμ(x)est finie.Alors il existe une constanteC >1telle queεν1ν2.

Démonstration. Dans cette preuve on s’inspire de ([8], p. 682) et de ([15], Proposition VII.3.2).

On a pourfL2(G)pourxG, yU, pour toutzU, f (x)f (xy)f (x)f (xz)+f (xz)f (xy), donc

f (x)f (xy)2≤2f (x)f (xz)2+2f (xz)f (xy)2, et en intégrant on obtient

f (x)f (xy)2≤2μ(U )1

U

f (x)f (xz)2dμ(z)+2μ(U )1

U

f (xz)f (xy)2dμ(z).

En effectuant le changement de variablezyzdans la deuxième intégrale, on obtient f (x)f (xy)2≤2μ(U )1

U

f (x)f (xz)2dμ(z)+2μ(U )1

U2

f (xyz)f (xy)2dμ(z).

Soit maintenantxG,sG. Il existes0, . . . , snU tel ques=s0· · ·sn, où n= |s|U ets0=e, on a pour tout i∈ {1, . . . , n−1}, en utilisant l’inégalité ci-dessus appliquée àxs0· · ·si1au lieu dexetsi au lieu deyon obtient

f (xs0· · ·si1)f (xs0· · ·si)2≤2μ(U )1

U

f (xs0· · ·si1)f (xs0· · ·si1z)2dμ(z) +2μ(U )1

U2

f (xs0· · ·si1si)f (xs0· · ·si1siz)2dμ(z).

(9)

On en déduit

f (xs0· · ·si1)f (xs0· · ·si)2≤ 2μ(U )1 r

U

f (xs0· · ·si1)f (xs0· · ·si1z)2F2(z)dμ(z) +2μ(U )1

r

U2

f (xs0· · ·si)f (xs0· · ·siz)2F2(z)dμ(z), donc en intégrant l’inégalité par rapport àx, on obtient

G

f (xs0· · ·si1)f (xs0· · ·si)2dμ(x)

≤2μ(U )1 r

G

U

f (xs0· · ·si1)f (xs0· · ·si1z)2F2(z)dμ(z)dμ(x) +2μ(U )1

r

U2

G

f (xs0· · ·si)f (xs0· · ·siz)2F2(z)dμ(z)dμ(x)

et en effectuant des changements de variables dans les termes de droite, on obtient par la proposition 3

G

f (xs0· · ·si1)f (xs0· · ·si)2dμ(x)≤8μ(U )1

r εν2(f, f ) par ailleurs

f (x)f (xs)2n2 n

i=1

f (xs0· · ·si1)f (xs0· · ·si)2 donc

G

f (x)f (xs)2dμ(x)≤n28μ(U )1

r εν2(f, f ) d’où

G

f (x)f (xs)2F1(s)dμ(s)dμ(x)≤

G

|s|2UF1(s)dμ(s)8μ(U )1

r εν2(f, f ).

Remarque. Dans les hypothèses de la proposition,l’existence d’un moment d’ordre2pour une densitéF ne dépend pas du choix deU,en effet;siU etU sont deux ouverts relativement compacts voisinages deequi engendrentG alors il existe un entierptel queUUp donc pour toutxG,|x|Up|x|U par conséquent si

G|x|2UF (x)dx est finie alors

G|x|2UF (x)dxest finie,d’où le résultat en échangeant les rôles deUetU.

De cette proposition et du résultat de comparaison des traces on déduit une proprieté d’invariance de la probabilité de retour.

Théorème 2. SoitGun groupe localement compact séparable unimodulaire,compactement engendré,F1, F2deux densités de probabilité symétriques bornées,tels qu’il existe des voisinages ouvertsU1, U2deerelativement compacts, symétriques qui engendrentGsur lesquelsinfUiFi>0 ;i=1,2,on suppose aussi queFiadmet un moment d’ordre2, c’est-à-dire que

G|s|2UiFi(s)dμ(s)est finie,alorsF1∗(2t )(e)F2∗(2t )(e).

Démonstration. SoitAla sous-algèbre hilbertienne formée des éléments bornés deL2(G), remarquons que Cc(G)AL2(G),

(10)

Cc(G)est l’ensemble des fonctions continues surGet à valeurs complexes à support compact. SoitR(A)l’ad- hérence faible de l’ensemble{Rf;fA}. D’après ([5], 13.10.4, p. 272),R(A)est une algèbre de von Neumann semi-finie. On définit une trace surR(A)+,en posant pourSdansR(A)+, τ (S)=(f|f )siS1/2=Rf avecf borné etτ (S)= +∞dans le cas contraire. Donc d’après ([6], théorème 1, p. 85)τ est une trace surR(A)fidèle, semi-finie et normale.

D’après la proposition 4, il existe une constanteC >1 telle queε12, oùεi est la forme de Dirichlet associée àFi, ce qui revient à dire queIRF1C(IRF2), il s’ensuit par application du théorème 1 queτ (R2nF

2)τ (RF2n

1) par conséquentF22n(e)F22n(e), d’où le résultat en échangeant les rôles deF1etF2.

Le résultat du théorème 2 s’interprète grâce à la proposition 1 comme l’indépendance du comportement asympto-

tique de la probabilité de retour par rapport à la densité choisie.

5. Marche aléatoire sur sol(K)

Nous illustrons maintenant le théorème principal par l’exemple suivant. Notre reference principale sur les résultats et notations concernant les corps locaux est [16].

SoitKun p-corps, on définit le groupe sol(K)comme étant le produit semi direct deKparK2, oùKagit sur K2par les automorphismesa

a 0 0a−1

, qui s’écrit alors

sol(K)=

a 0 x 0 a1 y

0 0 1

, aK, x, yK

.

On désigne par modK la fonction modulaire associée aux translations à gauche. On désigne respectivement parR etRla boule unité fermée et la boule unité ouverte associées à modK.

SoitV =V11V1

V1=

πru 0 R 0 π−ru1 R

0 0 1

, r=0,1,−1, u∈R

.

AinsiV est un compact symétrique, voisinage deequi engendre sol(K). On déduit alors que Sol(K)est localement compact, compactement engendré. Pour appliquer le théorème de stabilité on vérifie aisément que Sol(K)est de plus unimodulaire et résoluble donc moyennable.

Soitμ1une mesure de Haar surK. CommeRest un compact deK, on peux choisirμ1telle queμ1(R)=1, de mêmeμ2mesure de Haar surKtelle queμ2(R)=1. Soitμ=μ1μ1μ2la mesure produit surK2×K, et φ:K2×K→sol(K), définie parφ (x, y, a)= a0a0−1xy

0 0 1

. Considérons la mesureμimage deμparφ, définie par μ(A)=μ1(A)).

Il s’agit de montrer queμest une mesure de Haar sur sol(K), on montre qu’elle est invariante par translation à gauche, pour cela il suffit d’utiliser un système de générateurs de la tribu borélienne de sol(K). Puisque les boréliens de la formeS1×S2×Sengendrent la tribu borélienne deK×K×K, par conséquent les boréliens de la forme

A=φ (S1×S2×S)

S1K, S2K, SK,

engendrent la tribu borélienne de sol(K). Soitw=φ (x0, y0, v), montrons alors queμ(wA)=μ(A), oùAest choisi comme ci-dessus, en effet

φ1(wA)=

vx+x0, v1y+y0, va

|(x, y)S1×S2, aS

=S1 ×S2 ×S,

(11)

S1 =vS1+x0, S2 =v1S2+y0, S=vS.

Par ailleursμ1(S1)=μ1(vS1)=modK(v)μ1(S1),μ1(S2)=μ1(v1S2)=modK(v11(S2)etμ2(S)=μ2(vS)= μ2(S), donc

μ

S1 ×S2 ×S

=modK(v)μ1(S1)modK

v1

μ1(S22(S)=μ(S1×S2×S) ce qui entraîneμ(wA)=μ(S1×S2 ×S)=μ(S1×S2×S)=μ(A).

En conclusion nous obtenons une mesure de Haar à gauche sur sol(K).

On considère pour tout entiern >0,

Ωn=

a 0 x 0 a1 y

0 0 1

, aK,modK(a)

qn, qn

, x, yπnR

.

En appliquant des arguments analogues à ceux de [4] on obtiendra le comportement de la marche sur sol(K), nous commençons par calculer dans cette partie le volume de ces boîtes. On aμ(Ωn)=μ1nR)2μ2(B), où

B=

aK,modK(a)

qn, qn et on a

μ1

πnR

=modK

πn

μ1(R)=qn

et d’après le théorème 3.2,Γ =modK(K)= {qm, m∈Z}donc

B= n k=−n

aK|modK(a)=qk

= n k=−n

aK|modK

πka

=1

= n k=−n

πkR

donc

μ2(B)=(2n+1)μ2

R

=2n+1 d’oùμ(Ωn)=(2n+1)q2n.

On définit la marche sur sol(K)par la donnée de la densitéF=μ(V )1 1V.

Pour appliquer le théorème 1, il nous reste à prouver que le groupe est moyennable, pour cela on considère les flèches suivantes

d: sol(K)→K,

a 0 x 0 a1 y

0 0 1

a

et

w:K→Z, a→ −logq

modK(a) on a alors la suite exacte

0→K×K→sol(K)→Z→0

par conséquent d’après le théorème 1.2, sol(K)est moyennable.

Lemme 3. Sis1, . . . , st sont des éléments deV tels que pour tout i∈ {1, . . . , t}, modK(d(s1, . . . , si))∈ [qn, qn] alorss1, . . . , stΩn.

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