• Aucun résultat trouvé

Une adaptation centrée sur l'attente et la douleur d'une femme : Marguerite Duras

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Une adaptation centrée sur l'attente et la douleur d'une femme : Marguerite Duras"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

Lycée Pierre Larousse de Toucy (89) - Critique du film La Douleur

Une adaptation centrée sur l'attente et la douleur d'une femme : Marguerite Duras

La Douleur est un film français réalisé par Emmanuel Finkiel. Il est présenté au Festival du film francophone d'Angoulême en 2017 puis il est sorti en salle l'année suivante. D'une durée de 127 minutes, ce film dramatique traite de la France sous l'Occupation allemande et plus particulièrement de l'arrestation de Robert Antelme, une figure majeure de la Résistance. Lui et sa femme, Marguerite Duras, font partie d'un groupe de Résistants nommé Morland.

Lors de l'arrestation de son mari, Marguerite Duras angoisse un peu plus chaque jour. Cependant, elle n'est pas seule, Dyonis Mascolo la soutient moralement. L'attente pour notre résistante se transmet par la peur et le désarroi mais le retour se traduira par une longue agonie.

En effet, Emmanuel Finkiel, scénariste ainsi que réalisateur de cette adaptation du récit autobiographique de Marguerite Duras, a, à mon avis, très bien réussi son aadptation. La douleur de Marguerite Duras est représentée de telle manière que nous nous sentons au centre de cette guerre et de ce groupe de Résistants. Par ailleurs, ces résistants sont en permanence en danger, nous avons peur pour eux. L'attente pour notre protagoniste est rude et très longue. Nous le voyons avec le téléphone qui est significatif de cette attente. Le téléphone représente l'espoir de retrouver Robert Antelme. Mais, au fond, quelle est la véritable espérance de Marguerite Duras ? Retrouver son mari ou rester avec son amant, Dyonis Mascolo ? Cette question a fait partie de ma réflexion tout au long du film. Au début, sa douleur nous marque. Nous ressentons une part de compassion à son égard parce que, du jour au lendemain, elle se retrouve seule. Les vagues entre l'espoir et la dépression nous effraient et nous laissent sans voix. Elle essaie de le retrouver par tous les moyens possibles mais tombe dans la dépression. Nous souhaitons aider cette femme.

Cependant, Marguerite Duras est-elle vraiment en souffrance en l’absence de son mari ? A partir d'un moment, notre compassion devient pitié. Marguerite passe la plupart de son temps à se lamenter. Elle essaie de paraître forte mais elle ne peut s'empêcher de crier sa douleur pour atteindre chaque personne passant dans sa vie. Tout le film traite de sa douleur en général, la douleur de chaque femme se retrouvant seule. Mais est-ce que l'on pense une seule minute aux hommes arrêtés, torturés, déportés puis morts pour la plupart ? Leurs sentiments sont bien plus forts que celui de la solitude. Ils ne peuvent s'exprimer, avoir la joie de vivre et être en bonne santé. Certains auraient préféré mourir que survivre. Pourquoi ? Car comme nous le fait comprendre le livre La Douleur, Robert ne pouvait ni manger, ni boire et encore moins se lever. Pour lui, parler était une épreuve terrible. Marguerite Duras a-t-elle pensé un seul instant à ce que son mari a dû subir ? Ses proches n'étaient là que pour aider Duras, elle ne pensait qu'à sa personne... Il est dommage de faire

« traîner » le film sur ce seul sentiment. J'aurais aimé prendre connaissance du retour de Robert

Antelme, de façon concrète.

Néanmoins, d'un point de vue cinématographique, ce film reste d'une très grande qualité. C'est une adaptation qui a choisi de se concentrer sur la douleur et la solitude d'une femme. Marguerite raconte elle-même son histoire et c'est ce qui nous emporte dans le film. Son attente nous paraît être une éternité mais le retour de Robert se passe en un fragment de secondes. Les décors sombres ont bien été choisis, ils démontrent parfaitement le manque de liberté de la ville de Paris et de ses habitants. Pourquoi par la suite ne pas envisager une adaptation du roman de Robert Antelme, L'espèce Humaine ?

Aurore Veron - Classe de 1ère L

Références

Documents relatifs

Avec ce numéro, je félicite la nouvelle équipe aux commandes de la SFETD, et notamment son nouveau président, Frédéric Aubrun, qui signe l ’ article de mise au point.. Au c œ ur

 Chez l’animal, la douleur est très difficile à saisir, l’expression de douleur varie selon les espèces..  Changement

De nombreux éléments lors de lʹinterrogatoire de lʹenfant et de ses parents ou de lʹaccompagnant  avant  un soin  peuvent déjà  nous  renseigner  sur 

11 Lire à ce sujet Johan FAERBER, « L'archive pour rien ou la démocratie du sens dans l'écriture de l'archive », Les Archives de Marguerite Duras, Sylvie LOIGNON (dir.),

De nouveau, ce sont les femmes actives professionnellement qui expriment le manque de support et de compréhension de la part des collègues de travail comme un frein à

Stein reste néanmoins aliénée dans une position d’objet, sans pouvoir assumer son propre désir, parce qu’elle demeure ancrée dans une relation de dépendance avec la figure

La Douleur , autant le film que le livre, retrace le quotidien de Marguerite Duras, résistante communiste engagée, sous le regard et les chantages incessants de l’Inspecteur

La mer est le deuxième repère géographique qui joue un rôle important dans nos œuvres. De fait, Le Marin est un récit qui se déroule en grande partie sur la mer puisque les