C OMPOSITIO M ATHEMATICA
P. D ELORME
Théorème de Paley-Wiener invariant tordu pour le changement de base C / R
Compositio Mathematica, tome 80, n
o2 (1991), p. 197-228
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Théorème de Paley-Wiener invariant tordu
pourle changement de
base
C/R
P. DELORME
Département de Mathématique-Informatique, Faculté des Sciences de Luminy, 163, avenue de Luminy, 13288 Marseille Cedex 9, France
Received 12 June 1990; accepted 31 January 1991
©
0. Introduction
Soit G un groupe de Lie
algébrique
réductif connexe défini etquasi-déployé
sur R,G(C)
le groupe des sespoints complexes
et 03C3 l’action de l’élément non trivial du groupe de Galois deC/R.
Dans cet article on commence par classifier lesreprésentations
irréductiblesG(C)
dequi
sont invariantes par U.Pour une telle
représentation,
on construit unereprésentation
duproduit semi-direct, noté 03C3 G(C),
deG(C)
par l’action du groupe de Galois deC/R.
Ceci revient à se donner un
opérateur
d’entrelacementA(a, rc)
entre n et no u de carré 1. Le Théorème dePaley-Wiener
invariant tordu(Théorème 1)
donne unecaractérisation des fonctions 03C0 ~
tr(03C0(~)A(03C3, 03C0)) lorsque
(p décritl’espace
desfonctions COO à support compact, K-finies à droite et à
gauche (où
K est legroupe des
points
fixes d’une involution de Cartan deG(C)
commutant àU).
On calcule
également
lacaractéristique
d’Euler-Poincaré tordue desreprésen-
tations
tempérées
de 03C3G(C)
tensorisées par unereprésentation
de dimension finie.Au dernier
paragraphe
on donne uneapplication
des nos résultats à la formule des traces tordues dans le cas cocompact, en y introduisant essentielle-ment des
pseudocoefficients
de séries Q-discretes. Leur existence est déduite de notre théorème dePaley-Wiener
tordu. Il est bon ici de mentionner que l’on peut construire ceux-ci de manièreplus simple
en utilisant une idée de N.Wallach. Ceci est fait dans une note de J.P. Labesse
([19]
et aussi[20]).
On doitpouvoir
faire encoreplus simple
en utilisant[15]. Signalons
enfin que, dans le cadre deGL(n),
le théorème 1 avait étédéjà
démontré par J. Arthur et L. Clozel(cf. [21]),
de même que le théorème 2 a étéprouvé
par L. Clozel([9],
prop.3.5).
Les
paragraphes
7 et 8 sont à comparer aux résultats de J. Rohlfs et B.Speh ([22], §3, §4).
Je tiens à remercier vivement A.
Bouaziz,
L. Clozel et J.P. Labesse pour de fructueuses discussions durant l’élaboration de ce travail.En
particulier,
A. Bouaziz m’a fourni une démonstration du lemme 2 et m’apermis
d’extraire de ses travaux la formule des caractères tordus dontj’avais
besoin. Il m’a
également permis
decorriger
des erreurs dans l’énoncé et la démonstration du théorème 2 dans une version antérieure de ce travail.Je remercie le referee pour d’utiles remarques.
1. Caractères et caractères tordus. Généralités
1.1. Soit G un groupe de Lie réductif au sens de
[3]
ch.0, §3, K
un sous groupe compact maximal de G et gl’algèbre
de Lie de G. On noteraC~c(G, K) l’algèbre
pour la convolution des fonctions C°° à support compact sur G et K-finies à droite et à
gauche.
On noteraA(G, K) l’algèbre
pour la convolution des distributions sur G, à support dans K et K-finies à droite et àgauche.
Si V est un(g, K)-module (cf. [3]
ch.0, §2.6), A(G, K) opère
sur KSupposons
en outreque V
soit admissible(cf.
loc.cit)
et de type fini. Alors onsait
qu’il
existe unereprésentation n
de G dans unespace ,
muni d’unetopologie d’espace
vectoriel localement convexeséparé complet
telque V
soitl’espace
des vecteurs K-finis de cettereprésentation (cf.
parexemple [3]
ch. 4, §2).
Alorsl’opérateur n(lp)
pour lp EC’(G, K)
est défini et laisse stable V.D’où une action de
C~c(G, K).
Montrons que cette action nedépend
pas de lacomplétion
choisie. Cela résulte immédiatement du lemme suivant.LEMME 1. Soit
V
commeci-dessus, P
laprojection
deV
sur unesomme finie
decomposantes
isotypiques
sous K de n(parallèlement
auxautres).
AlorsP
a sonimage
dans V et si g EG, l’endomorphisme
de V dans Vdéfini
par v E V ~Pn(g)v
est
indépendant
de lacomplétion
choisie.DEMONSTRATION. Soit v~K Un vecteur K-fini étant
analytique
etP étant continu, l’application
g ~03C0(g)v
est une fonctionanalytique
sur G à valeursdans un sous-espace de dimension finie de V. Soit
Gi
une composante connexe de G etki~K ~ Gt .
Alors la restriction de g HPn(g)v
àGi
=G’ki (où GO
est la composante neutre deG)
est déterminée par ledéveloppement
deTaylor
àl’origine
del’application
g ~03C0(g)(03C0(ki)v).
Mais celui-ci nedépend
que de la structure de(g, K)
module de K1.2. Si V est un
(g, K)
module admissible de typefini,
on peut alors définir soncaractère
Ov (ou en
si 03C0 dénote lareprésentation
deC~c(G, K)
surV)
comme uneforme linéaire sur
Cc(G, K)
par039803C0(~)
= tr03C0(~).
En effetn«p)
est uneopérateur
derang fini dans V et l’on a alors une notion de trace. Bien sûr ce caractère a les
propriétés
usuelles des caractères par rapport aux suites exactes et nedépend
donc que du semi
simplifié
de K On peut raisoner de même avecA(G, K).
1.3. Soit maintenant une involution de G laissant stable K. On peut alors former le
produit
semi-directde {1, 03C3}
par Gqu’on
note defaçon abrégée
03C3 G.On définit de même UIXK. On a alors une notion de
(g, a
xK)-module.
Un(g, 03C3 K)-module V équivaut
à la donnée d’un(g, K)-module V
et d’unentrelacement de carré
1, A(a),
entre V et va où va est le(g, K)-module
déduit deV par
composition
avec a. Alors onreprésente
u parA(03C3).
Etant donné un(g, a
IXK)-module
dont le(g, K)
modulesous-jacent
est admissible de type fini(on
dira alors que le(g,
03C3K)-module
est admissible de typefini),
on peut définir son caractère tordu039803C3V
ou039803C303C0,
forme linéaire surC’(G, K),
par:En fait la donnée simultanée du caractère tordu de V et du caractère ordinaire de V
regardé
comme(g, K)-module
recouvre la notion de caractère ordinaire du(g, a
xK)-module V
en introduisantl’isomorphisme
défini en
identifiant 03C3 G à {1} x G ~ {03C3}
x G et enrestreignant
les fonctions àces deux sous ensembles. Toutefois il se peut que 03C3 G ne soit pas réductif au sens de
[3]
ch.0, §3
et parconséquent
on doit êtreprudent
parexemple
dansl’application
du théorème du sous-module. Le caractère tordu d’un(g, u
xK)-
module ne
dépend
que de sonsemi-simplifié.
1.4. Les
(g, a
xK)-modules
admissibles irréductibles se divisent en deux classesdisjointes:
(a)
ceux pourlesquels
le(g, K)
modulesous-jacent
V est irréductible. Alors dansce cas celui-ci vérifie V ~ Va.
Réciproquement
si V est un(g, K)-module
irréductible vérifiant V ~
V", d’après
le lemme deSchur,
si A entrelace V etV",
A2 est scalaire. On peut donc choisir A avec A2= Idv.
Notonsqu’il
y a deux choixpossibles
pour un tel Aqui
conduisent à des(g, u
xK)-modules
distincts
(lorsque
l’onreprésente
03C3 parA)
dont les caractères tordus sontopposés
l’un del’autre;
(b)
ceux pourlesquels
le(g, K)
modulesous-jacent
V est réductible. Alors nécessairement V =V, Q Vl
comme(g, K)-module
oùV,
est un(g, K)-
module irréductible tel que
V,
est nonisomorphe
àVt
et a estreprésenté
dans cette
décomposition
par la matrice(0IV1 IV1 0
v,0 et échange Y
etVt.
Alors le caractère tordu d’un tel
(g,
03C3K)-module
est nul. Dans ce cas, à un(g, K)-module
irréductible on associe un seul(g,
Q xK)-module
irréductible(à équivalence près).
REMARQUE
1. On n’a pas démontré que les caractères tordus ou non des(g, 03C3 K) (resp. (g, K))-modules
admissibles de type fini seprolongent
en desdistributions sur G. Dans le cas des caractères ordinaires ceci est bien connu.
Dans le cas où G est le groupe des
points complexes
d’un groupe de Liealgébrique
réductif connexe défini sur R et 03C3 l’action de l’élément non trivial deGal(C, R),
ceci est démontré dans[8]
prop. 4.1 et la distribution obtenue estinvariante par
a-conjugaison,
i.e. par les transformationsx ~ gx03C3(g-1)
pourtout g E G.
2. Classification des classes de
conjugaison
stable d’élémentssemi-simples
d’une
algèbre
de Lie réelle réductivequasi déployée
2.1. Soit G un groupe de Lie
algébrique
réductif Zariski-connexe défini surR, G(C)
le groupe de sespoints complexes
etG(R)
le groupe de sespoints
réels. Onsuppose en outre G
quasi déployé
sur R. L’élément non trivial du groupe de Galois de C sur R définit une involution deG(C)
que l’on notera u. On choisitune involution de Cartan 0 de
G(C) qui
commute à u. Sa restriction àG(R)
estégalement
une involution de Cartan deG(R).
On notera K le groupe despoints
fixes de 0 dans
G(C)
etKR
= K nG(R).
Si L est un groupe de Lie réel on notera 1 son
algèbre
de Lie etU(I) l’algèbre enveloppante
de lacomplexifiée Ic
de 1. Enparticulier g(C) (resp. g(R)) désignera l’algèbre
de Lie deG(C) (resp. G(R)).
On remarque queg(C) possède
unestructure
complexe
et queg(C)
estcanoniquement isomorphe
àg(R)C.
On noteraencore 03C3
(resp. 0)
la différentielle de 6(resp. 0).
Si P est un sous-groupe
parabolique
deG(C)
ouG(R),
on noteraNp
sonradical
unipotent
etLp
= P nO(P).
Ondésignera
parAp
la composante neutre du sous-groupe du centre deLp
formé de ses éléments anti-invariants sous 0 etMp
l’intersection des noyaux deshomomorphismes
deLp
dans R. On a alorsP =
MpApNp
et onappellera
cettedécomposition
ladécomposition
deLang-
lands de P
(qui dépend
en fait de0).
Si E est un espace vectoriel réel
(ou complexe)
on notera E* son dual réel.On souhaite identifier
g(C)
etg(C)*.
Pour cela on se fixe une forme bilinéairesur
g(C), B, Ad(G(C))-invariante,
0-invariante et telle que la formequadratique
||X||2 = -B(X,03B8X)
soit définiepositive.
Alors B est nondégénérée
et permet d’identifierg(C)
àg(C)*.
Cette identification entrelace l’actionadjointe
et l’actioncoadjointe
deG(C).
D’autre part,si 1)
est une sousalgèbre
de Cartan 0-stable deg(C),
B restreinteà
est nondégénérée
et permetd’identifier
et*.
Cette identification entrelace les actions du groupe deWeyl
de lapaire (g(C), ).
Soit
(R)
unesous-algèbre
de Cartan deg(R).
On notera(C)
sacomplexifiée qui
est unesous-algèbre
de Cartan deg(C).
On notera t(resp. a)
la composanteanisotrope
ou compacte(resp. déployée)
de(R).
Par définitiont = {X~(R)|t ~ exp tX
définit un sous-groupe à unparamètre
compact deG(R)}.
Par ailleurs a est unsupplémentaire
de t dansb(R)
surlequel
les racinesde
(R)
dansg(R)
sont réelles etqui
contient les éléments anti-invariants par 0 du centre deg(R) (a dépend
du choix de0).
Defaçon
similaire on définit la composante compactet (resp. déployée a)
de1)(C).
REMARQUE
2. Si1)(C)
est0-stable,
t(resp. t )
estégal
à l’ensemble despoints
fixes de 0 de
(R) (resp. 1)(C)
et a(resp. a)
estégal
à l’ensemble des éléments anti- invariants sous 0 de(R) (resp. (C)).
D’autre part, sig(C)
est semisimple
ladéfinition de la composante
déployée
nedépend
que deG(R) (resp. G(C))
et l’on aalors
t
= t ~ a, à =i t
= a ~ i t. C’est aussi le cas si l’on a choisi 0 antilinéaire sur le centre deg(C),
ce que nous supposerons dans la suite.On notera
W(C)
le groupe deWeyl
de(g(C), 1)(C»
etW(C)o
les éléments deW(C) qui
commutent à a. Les racines de(R)
dansg(R)
nulles sur a sontappelées
racinesimaginaires
et le sous groupe deW(C) engendré
par les réflexions par rapport à celles-ci est notéW(C)im.
On aW(C)im
cW(C)’.
2.2. PROPOSITION 1. Soit
(R)
unesous-algèbre
de Cartan deg(R)
et soit1)(C)
sa
complexifiée.
SoitX~)(C)
telqu’il
existe go EG(C) vérifiant
Adg0(X)=
03C3(X).
Alors:(i)
Il existe un élémentsemi-simple X1
deg(R)
et unesous-algèbre
de Cartande
g(R), 1 (R),
contenantX1
etvérifiant:
(a) X1
estG(C)-conjugué
à X.(b)
Parmi lescouples (X1, 1(R)) vérifiant (a), 1(R)
est telle que la dimension de sa composantedéployée
est maximale. Enparticulier 1(R)
est unesous-algèbre
de Cartan de type Iwasawa dansg(R)X1 (le
centralisateur de
X1
dansg(R).
(ii)
Si lecouple (X1, 1)1(1R» vérifie
les conditions(a)
et(b) ci-dessus, X1
estrégulier
par rapport aux racinesimaginaires
de1) 1 (IR)
etg(R)X
1 estquasi- déployé.
(iii)
SiX 2
est un élément deg(R), conjugué
sousG(C)
àX,
tel queg(R)X2
soitquasi-déployée
et si2(R)
en est une sousalgèbre
de Cartan de type Iwasawa(par exemple
si(X2, 2(R))
est un autrecouple vérifiant
lesconditions
(a), (b) ci-dessus),
alors lecouple (X1, 1(R)
estconjugué
parG(C)
à(X2, 2(R)).
Deplus 1(R)
et2(R)
sontconjugués
sousG(R).
Enparticulier (X 2, 2(R)) vérifie (i).
(iv)
La condition(b)
de(i)
estéquivalente au fait
queX1
estrégulier
par rapportaux racines
imaginaires
de(R).
(v)
Soit(X 1, 1)1(1R»
comme dans(i).
Alors lecouple (X 1, 1)l(C»
estconjugué
sousG(C)
à(X, 1)(C».
2.3.
Commençons
la démonstration de laproposition
1 par un lemme dont ladémonstration nous a été fournie par A. Bouaziz. C’est une version in- finitesimale d’un résultat de
Steinberg [25].
LEMME 2. Soit X E
g(C)
etsemi-simple qui
estconjugué
àu(X)
par un élément deG(C).
Alors il existe g EG(C)
tel que(Adg)(X)
Eg(R).
DEMONSTRATION. Si X’ est
G(C)-conjugué
à X comme dansl’énoncé,
X’est
également conjugué
sousG(C)
à03C3(X’).
Eneffet,
si g,g’ E G(C)
sont tels que Adg(X)
=03C3(X)
et X’ = Adg’(X),
on a immédiatementu(X/)
=Ad(03C3(g’)gg’-1)(X’).
On peut donc supposer
que X
est élément d’unesous-algèbre
de Cartan deg(C), b(C),
tellequ’elle
soit lacomplexifiée
d’unesous-algèbre
de Cartan maximale-ment
déployée
deg(R), b(R).
Alors X et03C3(X) qui
sontconjugués
par un élément deG(C)
etqui
sont dansb(C)
sontconjugués
par un élément du groupe deWeyl W(C)
de(g(C), b(C)).
Soit A’ un ensemble de racinespositives
dusystème
deracines A de
b(C)
dansg(C), correspondant
à unesous-algèbre
de Borel définiesur R
(qui
existe carg(R)
estquasi-déployée
etb(R)
maximalementdéployée).
Soit
Il est clair que D est un ensemble de racines
positives
de A. Il existe doncx~
W(C)
tel quex(D)
= 0394+.Alors, quitte
àconjuguer
X par un élément deG(C) qui implémente
x, on peut supposer que D =0394+,
c’est à dire:Montrons maintenant
qu’il
existe w~W(C)
tel que:En
effet, d’après
lespropriétés
deX,
on voit queAx
={03B1~0394|03B1(X)
=01
est unsous-système
de racines de Aengendré
par les racinessimples
de 0394+qu’il
contient. Notons
W(C)X
le stabilisateur de X dansW(C) (qui
est le sous-groupe deW(C) engendré
par les réflexions Sa’03B1~0394X)
etOn sait
(cf.
e.g.[28], 1.1.1.2.13)
que tout élément w deW(C)
s’écrit defaçon unique
sous la forme d’unproduit
d’un élément deW(C)X
par un élément deW(C).. Alors,
siw~W(C)
vérifiew(X) = u(X),
w-1 = wsWu avec ws EW(C)x
etWu E W(C)u.
On aw-1u(X)=03B1(X).
On peut donc supposer w-1 EW(C)u
etw(X) = 03C3(X).
Montrons que sous ces conditionsQ(w)
= w-1. A cette finintroduisons une action de 03C3 sur A et
W(C).
Si
03B1~0394,
on notera 03B103C3 = (X 0 03C3qui
est élément de A comme on le vérifie aisément. On vérifie aussi que si Sa est lasymétrie
définie par a on a 03C3°s03B1°03C3 = s03B103C3.Alors,
si x EW(C),
on a aussi u 0 x - Q EW(C)
et l’on notera6(x)
cetélément de
W(C).
Alors on vérifie facilement que:et que
6(w)
c-W..
Alors03C3(w)w
c-W(C)x.
On a donc w-1 =y03C3(w)
avec y c-W(C)x
etU(W)E W(C)u.
L’unicité de ladécomposition
de w sous la forme d’unproduit
d’éléments de
W(C)X
etW(C).
montre que w-’ =Q(w),
ce que l’on voulait démontrer.Supposons
maintenantqu’il
existeg~G(C)
tel que:VY E 1)(C), w(Y) = (03C3°Adg°03C3°Adg-1)(Y).
Alors03C3(X)
=w(X) implique
i.e.
Il suffit donc pour achever la démonstration de prouver:
LEMME 3. Avec les notations
ci-dessus,
soit w ~W(C)
tel quea(w)
= w-1. Alorsil existe g E
G(C)
tel queDEMONSTRATION. On définit la
longueur
des éléments deW(C)
relative-ment à 0394+. On raisonne par récurrence sur la
longueur
de w. Si1(w)
=0,
il suffit deprendre
pour g l’élément neutre.Soit maintenant we
W(C)
tel queu(w)
= w -1 etl(w) >
1. Alors il existe uneracine
simple
a telle quel(ws03B1) l(w),
cequi équivaut
à w03B1~-0394+. AlorsAlors,
comme l’action de Jpréserve 0394+,
on aDistinguons
deux cas:Posons y
= s(Xawsa. On a immédiatementu(y) = y-1.
On peutappliquer l’hypothèse
de récurrence à y. Soitg~G(C)
tel que03C3°Adg°03C3°Adg-1 implé-
mente y. Soit
g’c- G(C)
tel queAd g implémente
Sa. Alors AdQ(g’) implemente S(Xa
et un calcul immédiat montre
que 03C3°Ad(g’g)°03C3°Ad(g’g)-1 implémente
w(= sa°Ys"). c. qf. d.
(b)
w-103B103C3 = -03B1. Dans ce cas on pose x = WSa. On a alors1(x)
=l(w) -
1. Onvérifie immédiatement que x-103B103C3 = oc et
Q(x)
= x -1.Appliquons l’hypothèse
derécurrence à x et
soit g
EG(C)
tel que03C3°Adg°03C3°Adg-1 implémente
x.Si
fi
eA,
on noteg(C),’
le sous-espace radiciel deg(C) correspondant.
Soit s lasous-algèbre
de Lie deg(C) engendrée
parg"
etg - ".
C’est unealgèbre isomorphe
à s
(2, C).
Deplus, 5
est laissée stable parAd g 0 u 0
Adg-1
comme le montre uncalcul immédiat. On note ç la restriction de Ad
g°03C3°Adg-1
à s +1)(C).
Il estclair que
qJ2
=Id,
que ç est antilinéaire et que (XlfJ = oc 9 estégal
à a. Sur s ç est laconjugaison
par rapport à une forme réelle de sisomorphe
à sl(2, R)
et(R)
n Sest une
sous-algèbre
de Cartandéployée
de cette forme réelle.Montrons
qu’il existe g’
dans le sous-groupeanalytique S
deG(C) d’algèbre
delie s tel que s03B1 soit
implémenté
par qJ 0Adg°
qJ 0Ad g’ -1. Remarquons
d’abordque si Y~Ker 03B1et
g’ E
S on aAd g’( Y)
= Y Donc, si Y E Ker a,Maintenant,
si A est la matriceon a
D’où l’on déduit par transport de structure
qu’il
existeg’ E S
telque
qJ 0
Adg’°
qJ 0Ad g’-1 implémente Sa
restreinte àb(C)
n s.D’après
ce que l’on avu
plus
haut on aAlors:
et ceci achève la démonstration du lemme 3.
2.4. Le lemme 2 achève la démonstration du
point (i)
de laproposition
1.Montrons
(ii).
Soit(X1, 1)1(1R»
vérifiant(a)
et(b). Supposons qu’il
existe uneracine
imaginaire
non compacte de1(R)
dansg(R)
vérifianta(X1)
= 0. Alors latransformation de
Cayley
définie par a permet de construire unesous-algèbre
deCartan
’1(R)
contenantX1
et dont la composante compacte est de dimension strictement inférieure à cellede 1(R) (cf.
parexemple [26]
th.5.3.1).
Cecicontredit le fait que
(X 1, 4 1 (R»
satisfait(b).
DoncX1
estrégulier
par rapport aux racinesimaginaires
non compactes de1(R).
Supposons
maintenantqu’il
existe une racineimaginaire
telle que03B1(X1)
= 0.Alors
d’après [24]
th.2.2.4(ii),
il existe un élément w du groupe deWeyl imaginaire, W(C)im,
tel que wa soitimaginaire
non compacte, car G estquasi- déployé
sur R. L’inclusion deW(C)i.
dansW(C)’ implique w(1(R))=1((R)
etl’on a
(wX1, 1(R)) qui
vérifie les conditions(a)
et(b)
de(i).
Orw03B1(wX1)
=03B1(X1)
= 0 où wa estimaginaire
non compacte. Une contradictionavec ce que l’on a vu
plus
haut etqui
achève de prouver queX1
estrégulier
par rapport aux racinesimaginaires de 1(R)
dansg(R). Alors 1(R)
n’a pas de racinesimaginaires
dansg(R)X1.
Deplus
la condition(b)
montre que1(R)
estune
sous-algèbre
de Cartan de type Iwasawa deg(R)X1.
Ces deux faits montrent queg(R)X1
estquasi déployée
et(ii)
estprouvé.
Montrons
(iii).
Soit(X2, 2(R))
comme dans(iii).
En utilisant le fait que deuxsous-algèbres
de Cartan deg(C)
sontconjuguées
par un élément deG(C),
et que deux éléments d’unesous-algèbre
de Cartan deg(C) conjugués
par un élément deG(C)
le sont par un élément deG(C) qui
normalise cettesous-algèbre
deCartan,
on conclut aisémentqu’il existe g
EG(C)
tel que(X 1, h 1 )) = (Ad g(X2),
Ad
9(b2(C»).
Notant gi =g(R)Xi, gi(C)
=g(C)Xi
pour i =1, 2,
lacomplexifiée
degi est
égale
àgi(C)
carXi~g(R).
En outreAdg(X2) = X1 implique
Ad
g(g2(C)) = gl(C).
Notonsg’1 = Ad g(g2)
et’1(R)
= Adg(2(R)). g’
estégale-
ment une forme réelle de
gl(C). Notons 03C31 (resp.
u 2’03C3’1)
laconjugaison
degl(C) (resp. g2(C), g1(C))
par rapport à g 1(resp.
g2,g’1).
Clairement 03C31(resp. U2)
est larestriction de a à
gl(C) (resp. g2(C».
Par ailleurs03C3’1
s’obtient par transport de structure, i.e.:soit encore
Alors
03C3103C3’1 = 03C3°Adg°03C3°Adg-1|g1(C). D’où 03C3103C3’1 =Adg03C3g-1|g1(C). Mais g03C3g-1
est dans le stabilisateur dans
G(G)
deX1.
En effetDe
façon
similaire on voit queNotons m =
gag-l.
On a Ad mqui
stabiliseX1.
CommeG(C)
estcomplexe
etconnexe et
X1 semi-simple, m
est élément du sous-groupeanalytique
deG(C) d’algèbre
de Lieg(C)X1 qui
est aussiégal
au stabilisateur dansG(C)
deX1,
que l’on noteraG1(C).
On noteraG1 (resp. G’)
les sous-groupesanalytiques
deG1(C) d’algèbres
de Lie gl(resp. g’).
AlorsG1
etG’
sontquasi déployés.
PourG1
cela résulte de(ii)
et pourGi
cela se déduit del’hypothèse
sur g2 par transport destructure.
L’égalité 03C3103C3’1
= Ad m avecm c- G 1 (C)
montre que g 1 etg’1
ont la mêmeintersection avec le centre de
g1(C).
En passant auquotient
par celui-ci on peut raisonner comme sig1(C)
étaitsemi-simple
ainsi que g1,Qi, G1(C),
ce que nous ferons dans la suite. On a alors une bonne notion de composante compacte et composantedéployée
pour lessous-algèbres
de Cartan(cf.
la remarque 2 duparagraphe 2.1).
1(R) (resp. ’1(R)
étant unesous-algèbre
de Cartan de type Iwasawa de g1(resp. g’)
on construit facilement une involution de Cartanel
de g,(resp. 0’
deg’1)
pourlaquelle 1(R) (resp. ’1(R))
est stable.Notons
t 1 (resp. t’1)
la composante compactede 1(R) (resp. ’1(R))
et a 1(resp. ai)
sa composantedéployée. Alors,
à l’aide de la remarque2, §2.1,
on voitque
t 1
Qi a 1
etti
~ia’1
coincident avec la composante compactede 1)l(C), 1
(relativement
àG1 (C)
ouG(C))
eti t 1
p a 1,fti
pdi
coincident avec sa com-posante
déployée QI.
Notons encore01
et0’
lesprolongements
C-linéaires de01
et
0’
àg1(C).
Alors on aOr
03C3103C3’1 =Ad m,
oùm~G1(C)
vérifieAd m(1(R)) = 1(C).
Alors Ad m nor-malise
1
et l’on aD’où, grâce
auxégalités (*)
ci-dessus:Par C-linéarité de
01, 0’
et Ad m on déduitNotons w l’élément du groupe de
Weyl W1(C)
de lapaire (g1(C), 1(C)),
induitpar Ad m. Par abus de notation on note encore
01
et0’
les restrictions de01
et0i à 1(C).
Commeg1(R)
etg’1(R)
sontquasi-déployés,
il existe des ensembles de racinespositives Y,
et X’ dusystème
de racinesA,
de(g1(C), 1(C))
tels que:Soit W1 E
W1(C)
tel quewl(E’)
= E. Comme03B81
conserve l’ensemble des racines pour toutu~W1(C),
on aU81EW1(C)
oùu03B81 = 03B81°u°03B81.
On va montrer que0?
=w-11 ° 0i o
wi et w =(w-1)03B81w1. Notons 0"
=w-11 ° (}1 0
wl. C’est une invo- lution de1(C) qui
vérifie vérifie( - 0")(Z’)
= ~’. Alors on déduit des définitionset de
(**)
queDe
plus 03B8"103B8’1(~’)
=l’,
d’oùl’égalité:
soit encore:
comme annoncé.
Soit m’ un élément de
G1(C) qui
normalise4,(C)
etqui implémente
l’action de w 1 surbi(C).
On a d’abord Adm’(1)
=1.
Puis(***) implique
que Ad m’envoie le sous-espace propre de1(C)
pour la valeur propre 1(resp. -1) de 0?
sur lesous-espace propre de
01
pour la même valeur propre. En rassemblant ces résultats on a:D’où l’on déduit:
Donc
Adm’(1(R)) = 1(R)
et commem~G1(C)
on aAdm’X1 = X1.
AlorsAd(m’g)(2(R)) = 1(R), Ad(m’g)(X2) = X1.
Ce
qui
prouve que lespaires (X 1, 1(R)), (X2, 2(R))
sontconjuguées
par un élément deG(C).
Pour achever de prouver
(iii),
il suffit d’utiliser le fait que deuxsous-algèbres
de Cartan de
g(R) qui
sontconjuguées
parG(C)
le sont parG(R) ([21],
cor.2.4).
Prouvons
(iv).
Soit(X1, 1(R))
satisfaisant la condition(a)
de(i)
et tel queX1 ~ 1(R)
soitrégulier
par rapport aux racinesimaginaires
de1(R).
Alors1(R)
est une sous
algèbre
de Cartan deg(R)X1
sans racinesimaginaires.
Doncg(R)X1
est
quasi-déployée
et1(R)
est unesous-algèbre
de Cartan de type Iwasawa deg(R)X1.
Alors on en déduitgrâce
à(iii)
que(X 1, b 1 R)
satisfait les conditions(a), (b)
de(i). L’implication
dans l’autre sens résulte de(ii).
Donc(iv)
estprouvé.
Prouvons
(v).
Soit(X1, 1(R))
comme dans(i)
etg E G(C)
tel que(Adg)(X)=X1.
Soitg’~G(C)
tel que(Adg’)(1(C))=(C).
Alors X’=(Ad(g’g))(X)
est dansb(C)
etconjugué
sousG(C)
à X doncconjugué
par unélément g"
deG(C) qui
normalise1)(C),
i.e.Adg"(X’) = X
etAdg"((C))=
(b(C))°
AlorsAd(g"g’)(X1)=X
etAd(g"g’)(1(C))=(C)
et laproposition
estdémontrée.
2.5. COROLLAIRE DE LA PROPOSITION 1. Soit
(R)
unesous-algèbre
deCartan de
g(R)
etX, X’~(R) réguliers
par rapport aux racinesimaginaires.
Alors les conditions suivantes sont
équivalentes.
(i)
X et X’ sontconjugués
par un élément deG(C).
(ii)
X et X’ sontconjugués
par un élément w du groupe deWeyl, W(C),
de(g(C), b(C)) qui
laisse stableb(R),
c’est-à-direqui
commute à laconjugaison
parrapport à
(R).
DEMONSTRATION. Il suffit de prouver que
(i) implique (ii).
Maisd’après
laproposition 1(iii), (X, 1)(IR»
et(X’, 1)(IR»
sontconjugués
par un élément deG(C)
dès que X et X’ le sont et
l’implication
voulue en résulte.3. Classification des
représentations tempérées
irréductibles et a-stables deG(C)
3.1. Nous
rappelons
ici des résultats bien connus sur lesreprésentations tempérées
deG(C) (cf. [16]).
Soit H un sous-groupe de Cartan de
G(C)
et B un sous-groupe de Borel deG(C)
ayant H comme sous-groupe de Levi. Notons N le radicalunipotent
de B.Si x est un caractère unitaire de H, l’induite unitaire de B à
G(C)
de lareprésentation
X OIN
de B = HN est unitaire irréductible ettempérée.
En outresa classe
d’équivalence
nedépend
pas de B mais de x. On la notera 1Cx.Soit H’ un autre sous-groupe de Cartan et
X’
un caractère unitaire de H’. Alors 1Cx estéquivalente
à 1Cx’ si et seulement si(H, X)
et(H’, X’)
sontconjugués
sousG(C).
Toutereprésentation tempérée
irréductible est de la forme 1Cx pour un~~.
On choisit maintenant une
sous-algèbre
de Cartan 0-stable(R)
deg(R).
Soient
1)(C)
sacomplexifiée
etH(C)
le sous-groupe de Cartan deG(C) correspondant.
ClairementH(C)
esta-stable,
donc 6agit
sur le dual unitaire deH(C), H(C).
On note ~ ~X’
cette action. Defaçon analogue,
si 1C est unereprésentation
deG(C)
on notera 1Ca pour 1C 0 u. Si XEH(C)
on a(1Cx)a
~ 03C003C3~.3.2. On se fixe des
représentants
des classes deconjugaison
desous-algèbres
deCartan de
g(R)
sousG(R) (ou G(C) puisque
cela revient au mêmed’après [21],
cor.
2.4)
que l’on choisit0-stables, 1(R),..., s(R).
Pour j~{1,..., sl
on note aj(resp. tj)
la composantedéployée (resp. compacte)
de
j(R).
On note1)j(C)
lacomplexifiée
dej(R),
etâj (resp. Ij)
la composantedéployée (resp. compacte)
de1)j(C)
etHj(C), fj, Âj
les sous-groupesanalytiques
de
G(C) correspondants.
On aIj
=tj
Qiaj
etâj
= aj Qitj (cf. Remarque du §2.1)
et des
décompositions correspondantes
de leurs duaux réels. On aHj(C)
=jj
et
Hj(C)
s’identifie àT
xAj.
CommeAj
est ungrre vectoriel, Aj
s’identifie ài(j)*.
Si /1 ET
et 03BB Eiat
on note(03BC, 03BB)
l’élément deHj(C) correspondent
et 03C003BC,03BB lareprésentation tempérée
deG(C)
associée.PROPOSITION 2.
(i)
Toutereprésentation tempérée
irréductible U-stable deG(C)
estéquivalente
à unereprésentation
7r où 03BC E1j,
03BB Ei*j satisfont:
(a)
ladifférentielle de 03BC
est nulle suriaj
cIj
ets’identifie
donc à un élémentde
i t t,
(b)
cet élément deitt
estrégulier
par rapport aux racinesimaginaires
de4j(R)
dansg(R),
(c)
03BB est nulle suritj,
c’est à dire est un élément deia*j.
(ii) Réciproquement
toutereprésentation
03C003BC,03BB où(03BC, 03BB)
ET
xi*j satisfait (a), (b), (c) est a-stable.
(iii)
Si(/1, 03BB)
ET
x i*j, (/1’, 03BB’)
Efj,
x iai satisfont (a), (b), (c)
et que 1CJL,l ~ 03C003BC’03BB’,on a
nécessairement j
=j’.
Deplus,
il existe un élément du groupe deWeyl
de
1)j(C) qui
commute à l’action de u etqui conjugue (/1, Â)
et(/1’, 03BB’).
Dans la suite on notera
(j)03C3reg
l’ensemble des éléments deT vérifiant (a)
et(b).
DEMONSTRATION.
(i)
Soit 1rtempérée irréductible
u-stable. SoitH(C)
comme en 3.1. Alors on a 03C0 ~ 1Cx pour un
~~H(C)
et 1Cx ~03C003C3~.
Notons if la différentielle de X avecf
E1)(C)*
et X l’élément de1)(C) correspondant
àf
dansl’identification de
1)(C)
et1)(C)*
décriteau §2.1.
Alors X vérifie leshypothèses
dela