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Une démarche d’analyse éthique

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Texte intégral

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© Bernard Keating Ph.D. 2007 www.ethiques.net

Une démarche d’analyse éthique

Une analyse systématique pour une décision réfléchie

© Bernard Keating Ph.D. 2007 www.ethiques.net

Une démarche d’analyse éthique

1. Définition du problème

2. Élaboration d’hypothèses de solution 3. Choix d’une hypothèse

4. Examen des objections possibles

5. Prévoir et analyser, les difficultés d’implantation

Définir un problème

• Procéder à une première formulationdu problème éthique

• Quelle est votre réponse ou solution spontanée?

• Rassembler les faits pertinents

• Identifier les contraintes légales:

– Code criminel –Code civil –Codede déontologie

• Identifier les composantesmorales du problème

• Formuler le dilemme moral, le problème éthique – Résumer le problème en une phrase

• En général, ce sera une interrogation…

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Une première formulation du problème

• Le questionnement éthique prend souvent son origine dans une rrééaction action éémotivemotive de désapprobation, d’indignation.

• Noter votre premier jugementpremier jugement permettra de vérifier s’il a résisté à la démarche systématique et de s’interroger sur les motifs qui expliquent la modification du jugement spontané.

• Il faut passer de ll’é’émotion moralemotion morale à la rrééflexion moraleflexion morale – L’émotion morale peut être un bon guide ou nous induire en erreur.

• Dans certains cas, il est facile de cerner le (s) problème (s), dans d’autres, c’est au cours de la discussion et de l’examen que la définition du problème se précisera.

– La première définition doit donc demeurer rréévisablevisable – Il arrive, qu’en chemin, on doive définir un problème de nouvelle

façon.

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La déontologie: expression de l’éthique de la profession

• La déontologie codifie l’éthique de la profession. Il est donc naturel que l’analyse d’un problème, à la lumière du code de déontologie, fournisse des pistes pour l’analyse proprement éthique.

• Les recoupements seront donc normaux.

Morale ou éthique

• Les termes «éthique» et «morale» sont ici employés comme des synonymes.

• Les diverses théories font des usages différents de ces termes.

• Un des usages possibles est de réserver le terme «éthique»

pour désigner les différentes conceptions de la «vie bonne» et le terme «morale» pour désigner le domaine de la justice, celui où on recherche les normes d’une vie commune.

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Un problème éthique peut être comme un iceberg:

La partie qui émerge n’est pas la plus importante.

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Art. 14 et 15

Dilemme et problème moral

Un dilemme: «Obligation de choisir entre deux partis

contradictoires possibles et présentant tous deux des inconvénients: Il accepte sciemment son dilemme :

être vertueux et illogique, ou logique et criminel (Camus)» (Larousse).

– Deux éléments: heurt frontal de deux valeurs.

Un problème: «Tout ce qui est difficile à résoudre ou

à expliquer» (Larousse)

– Ensemble d’éléments: un problème moral peut exiger de considérer de tenir compte de multiples valeurs. Il peut s’agir de tenter de démêler un écheveau de questions morales.

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Problème moral?

En quoi

s’agit-il d’un problème moral ou éthique?

• Convient-il de thématiser cette situation comme un problème d’éthique?

– N’aurait-il pas mieux valu la thématiser comme un problème d’ordre disciplinaire, juridique, relationnel ou de bonne pratique professionnelle?

– Quels sont les enjeux du choix de l’instance éthique?

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Participer à la décision

• L’inapte doit participer à la décision dans la mesure de sa capacité.

• Le principe du consentement libre et éclairé aux soins souffre peu d’exceptions:

– Urgence – Inaptitude

Faits pertinents

• Diagnostic? Pronostic?

• Quelles sont les données pharmacologiques?

– CPS?

– Littérature récente?

• Qui sont les acteurs?

–Quidoit normalement participer à la décision?

– Qui peut légitimement/légalement décider

• Quelles sont les circonstances?

• Quels sont les motifsinvoqués pour expliquer les actions?

• Quelles sont les raisonsjustifiant le jugement moral des acteurs?

• Sur quelle échelle de temps se déroule l’action?

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L’échelle du temps

• Le patient a-t-il eu le temps nécessaire pour intégrer les informations nécessaires à la compréhension des effets (bons et mauvais) du traitement?

• La nature du problème impose-t-elle une décision rapide?

• Est-il opportun de se donner du temps et de contacter plus tard un des acteurs?

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Légitimement/légalement

• Les exigences du droit et de l’éthique peuvent se heurter de front!

– Secret professionnel dû au mineur de 14 ans et plus.

• On peut estimer légitime l’aide au suicide mais celui- ci n’en demeure pas moins interdit par le Code criminel.

• On peut croire que l’avortement est un meurtre mais il est légal au Canada.

Motifs et raisons

• Les acteurs véhiculent-ils des croyances fausses?

– «les antibiotiques affaiblissent le système immunitaire…».

– «les médecines naturelles sont sans danger puisqu’elles sont naturelles…».

– «la morphine fait mourir…».

• Les acteurs ont-ils des conceptions morales qui dérogent des standards communément admis?

– «cesser de ventiler artificiellement, c’est de l’euthanasie».

– «transfuser, c’est violer la loi divine».

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Élaborer des hypothèses pour une solution conforme à l’éthique

• Identifier les principes éthiques correspondantà chacune de hypothèses.

• Découvrir ce qui est postulé dans chacune des hypothèses:

– Une conception de la personne, du monde, de la vie…

– Un type de morale: conception catholique, utilitariste, nouvel- âgiste…

• Déterminer les problèmes qui émergent de l’adoption de chacune des hypothèses.

– Fait-on naître de nouveaux problèmes?

• Éthiques, médicaux, sociaux, psychologiques?

• Quel obstacle rend difficile ou impossible l’implantation de l’hypothèse la meilleure du point de vue éthique?

– Ceux-ci justifient-ils de renoncer à agir de façon éthique?

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Principes correspondants

• Deux critères de correspondance:

– Pertinence

• Il s’agit d’invoquer les principes les plus pertinents dans la situation clinique. Il est inutile de citer des principes qui n’ont affaire que de loin avec la situation.

– Spécificité

• Il est toujours possible d’invoquer la dignité humaine si une question éthique se pose. Sous quel aspect précis est-elle mise en cause?

• C’est le rôle des principes spécifiquesd’indiquer dans quelles circonstances on bafoue la dignité humaine.

La pierre angulaire de l’éthique:

la dignité humaine

La dignité humaine

Origine?

Non-malveillance Autonomie Justice Bienfaisance Droit à un consentement libre et

éclairé Droit à l’information

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Fondement de la dignité humaine?

• La création à l’image et à la ressemblance de Dieu

• L’âme spirituelle

• La raison: parce que l’homme est un «animal raisonnable»

• La moralité: seul l’Homme est capable de moralité

• L’anthropocentrisme: l’illusion de la supériorité de l’humain

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Choisir une hypothèse

• Votre choix final correspond il a votre choix intuitif?

–Pourquoi?

• L’analyse éthique a fait voir les choses autrement?

• Vous avez pris en compte des éléments factuels ignorés au début?

• Les conséquences de l’action idéale vont à l’encontre de vos intérêts?

• Expliciter les fondements de ce choix:

–Pourquoi avoir choisi CETTE hypothèse?

(Se rappeler, à cette étape, le cours de la discussion de l’équipe. Qu’est-ce qui a fait trancher en faveur de l’hypothèse choisie? Quelles ont été les questions difficiles à trancher? Quel argument a fait pencher la balance?)

• Défendre son choix maintenant qu’on est au clair avec les raisons de celui-ci.

Prévoir les objections Dernière validation de la position adoptée

• Résultant d’une erreur de description:

– On a négligé de vérifier et c’était une nouvelle indication!

• Résultant d’une erreur de raisonnement éthique ou déontologique:

– On n’a pas saisi correctement la principale dimension éthique ou déontologique du problème.

– Un principe évoqué l’est à mauvais escient.

– On fait une interprétation erronée d’un principe.

• Résultant d’un conflit de valeurs:

– L’objecteur peut donner priorité à un principe différent.

• Cette étape pourrait conduire à une révision de la

solution envisagée.

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Prévoir et analyser, les difficultés d’implantation

• La réponse à laquelle vous êtes arrivés est-elle implantable dans le contexte réel de la pratique?

• Pourquoi?

– Facteurs tenant à l’organisation?

– Facteurs personnels?

• Peut-elle être complétée par une «stratégie

d’implantation»?

– Acteurs à associer?

– Démarche à élaborer?

• Quelle est l’importance du problème éthique laissé en souffrance?

– Est-ce acceptable, dans le contexte, de «laisser porter»?

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