Frédérique ROLET
Co-Secrétaire Générale du SNES Emmanuel MERCIER
Secrétaire National Monsieur Xavier DARCOS
Ministre de l’Education Nationale 110 rue de Grenelle
75007 Paris
Paris le 11 Décembre 2007 Nos réf :
EM/DD/2007-2008
Monsieur le Ministre,
A ce jour, le nombre de postes aux concours du second degré n’est toujours pas connu. Nous regrettons vivement que l’initiative prise l’année dernière de le publier accompagné de la ventilation par discipline, dès la mi-septembre n’ait pas été reconduite. Votre prédécesseur avait justifié cette annonce précoce par le besoin, pour les étudiants, d’avoir « une meilleure visibilité des débouchés dans l’Education Nationale ». Une annonce tardive ne peut qu’aggraver l’anxiété des étudiants préparant ces concours très sélectifs. Pour les collègues, préparant les concours internes, la situation est critique : ils n’auront peut être pas communication du nombre de postes offerts avant le début des épreuves. Les sacrifices financiers auxquels ils ont consentis, pour suivre une formation, seront peut être vains cette année.
Une note publiée par la DEPP en novembre dernier, dresse un bilan des effectifs d’étudiants et de stagiaires inscrits en IUFM entre 1991 et 2006. Il y est démontré que, dans les IUFM, « la baisse des effectifs – amorcée en 2003 – s’accentue à la rentrée 2006 » et qu’« elle affecte depuis 2005 les deux années de formation en IUFM : le nombre d’étudiants préparant un concours d’enseignement diminue à nouveau ». Cette année, de nombreux d’IUFM perdent un nombre significatif, jusqu’à 20%, d’étudiants inscrits en première année ; c’est la génération d’étudiants dont la scolarité dans l’enseignement supérieur a débuté avec les premières baisses du nombre de poste aux concours d’enseignement : les métiers de l’enseignement et de l’éducation leur apparaissent déjà comme des voies sans issue.
C’est pourquoi, nous attirons votre attention sur les conséquences désastreuses pour le système éducatif qu’aurait une nouvelle saignée. Après les annonces du rapporteur spécial Yves Censi fixant la limite à 8 000 postes offerts, nous sommes particulièrement inquiets pour la session 2008. Un nombre de recrutements ne couvrant pas les besoins en enseignants, estimés à 17300 par la DEPP, signerait la fin de toute ambition en terme de démocratisation de l’enseignement, de lutte contre l’échec scolaire et finirait de tarir un vivier déjà mis à mal. De plus, nous nous étonnons que l’enseignement privé connaisse déjà le nombre de postes aux concours le concernant, et de le voir proportionnellement moins touché que l’enseignement public par la baisse des recrutements.
Nous exigeons de voir publier au plus vite le nombre de postes proposés aux concours du second degré, et réaffirmons notre volonté que ce dernier ne signe pas la fin de l’engagement de l’Etat dans l’enseignement public au profit de l’enseignement privé. Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Ministre, nos salutations distinguées.
Frédérique ROLET Emmanuel MERCIER