HAL Id: hal-00895989
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Submitted on 1 Jan 1992
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Complémentation énergétique de rations à base de foin
pour les vaches laitières (1)
Agnès Hauwuy, J. Paradis, J.B. Coulon
To cite this version:
Agnès HAUWUY,
J. PARADIS, J.B. COULONGIS-SUACI Alpes
du Nord,1 rue du Chateau, 73000
Chambéry
!, INRA Laboratoire
Adaptation
des Herbivores aux MilieuxTheix, 63122 St Genès
Champanelle
Complémentation
énergétique
de
rations à
base
de
foin
pour
les vaches
laitières
(1)
Comparativement
auxautres
fourrages,
il existe
assezpeu
d’études
récentes
surl’alimentation des vaches laitières
avecdes
rations
à
base de
foin,
et
celles
qui
sont
disponibles
concernent
essentiellement des foins de
prairies
monospécifiques
(Vinet
et
al 1980,
Bertilsson
et
Burstedt
1983,
Steacy et
al 1983,
Dulphy
1987,
Kaiser
et
Combs
1989).
Ce
fourrage
fait
pourtant
partie
de la ration des vaches laitières dans de nombreuses
régions
et
représente
parfois l’unique fourrage
distribué dans les
zonesde
montagne
(Franche-Comté,
Alpes
du
Nord),
où
la
transformation
du
lait
en
certains
fromages
(Comté,
Beaufort,
Reblochon)
interdit l’utilisation
d’ensilage
d’herbe. Dans
cesrégions,
des
travaux
importants
ont
récemment été
entrepris
pour
mieux
évaluer
la
diversité
et
les
caractéristiques
des
prairies
de fauche
(Fleury
et
al
1988)
et
pour
préciser
la valeur nutritive
et
l’ingestibilité
des foins
qui
ensont
issus.
L’objectif
de cette étude a été de comparer lesperformances
de vaches laitières utilisantces foins dans des conditions de
complémenta-tion
plus
ou moins favorables. Elle a étéréali-sée dans une
exploitation
desAlpes
du Norddont les
principales caractéristiques
sontpré-cisées au tableau 1. Ceci a
permis
dedisposer
d’animaux (de race Abondance) et de foins
représentatifs
de cetterégion.
1
/ Conditions
expérimentales
l.i / Animaux
etalimentation
Chaque
hiver,
toutes les vaches vêlant endébut de saison (7 décembre en
moyenne)
ontété
utilisées,
de manière àdisposer
d’au moins16 semaines de lactation
hivernale,
soit autotal 50 vaches en 2 ans
(respectivement
22 et28). Les vaches ont été conduites en
stabula-tion entravée non
paillée
et traites enplace
2fois par
jour.
Au cours de l’hiver (début novembre à
mi-mai),
tous les animaux ont reçu une rationcomposée
de foin (distribué à volonté en 2repas par
jour,
avant la traite) et deregain
(2à 6
kg/j
selon laqualité
dufoin,
offerts en unrepas, avant la distribution du foin du soir). En fin de
gestation
et durant lapremière
semaine delactation,
toutes les vaches ont étéalimentées de la même manière. Elles ont reçu
respectivement
1,
2 et 3kg/j
d’alimentconcen-(1) Etude réalisée dans le cadre du programme de
Recherche-Développement des Alpes du Nord (SUACI, 1 rue du Chateau, 73000 Chambéryl. 1.
Résumé
__________________________ Quarante-huit vaches laitières de race Abondance ont été utilisées au cours d’un essai conduit 2 années consécutives. Au cours de l’hiver tous les animaux recevaient à volonté une ration à base de foin de prairie permanente des Alpes du Nord.Chaque
année, au cours des 16premières
semaines de lactation hivernale, 2 lots ontété constitués : les vaches du lot Haut étaient complémentées selon les
recommandations, tandis que celles du lot Bas recevaient 2 kg/j de concentré de moins. La composition de l’aliment concentré était ajustée de manière à ce que les
apports azotés soient identiques dans les 2 lots. Les vaches du lot Bas n’ont produit
que 0,5 kg/j de lait de moins que celles du lot Haut, en raison d’un mobilisation de leurs réserves corporelles supérieure, mais leur taux protéique a été
significativement
plus faible (-1 g/kg).
La valeur d’encombrement des foins utilisés a été faible (comprise entre 1 et 1,05 UEL/kg MS), inférieure à celle attendue pour cetré (céréales
aplaties
(50 %orge-50
% maïs) et1
kg/j
de tourteau desoja)
au cours des 3der-nières semaines
précédant
la dateprésumée
de
vêlage.
Enpremière
semaine delactation,
la
quantité
de concentré offerte a étéaugmen-tée de
0,25
kg
parjour.
A la fin de la
première
semaine delactation,
les vaches ont étéréparties
en 2 lots sur labase de leur rang de
lactation,
de leur date devêlage,
de leur niveau deproduction
initiale(production
moyenne des4ème,
5ème et 6èmejours
de la lactation en cours(PI)),
et de leurpoids
vif (mesuré au cours de la 1ère semainede lactation). Le
premier
lot (lot H) a étécom-plémenté
suivant les recommandations INRA(Faverdin et al
1987),
en retenant unepersis-tance mensuelle de
production
au delà de la 6ème semaine de lactation de 94 % pour lesprimipares
et de 89 % pour lesmultipares.
Lesvaches du second lot (lot B) ont reçu, pour un
même
potentiel
deproduction,
2kg/j
deconcentré en moins que celles du lot H. Les
quantités
d’aliment concentré ont étéprédéter-minées individuellement pour tout l’hiver en
fonction de la
production
maximale attenduedes animaux (PM). La
première
année,
celle-cia été estimée à
partir
de laproduction
initiale(PI),
d’après
leséquations
proposées
parFaverdin et al (1987). Les résultats de la pre-mière année
d’expérience
ayant mis en éviden-ce des accroissements deproduction
(PM - PI)bien inférieurs à ceux
attendus,
la secondeannée l’estimation de la
production
maximalea été réalisée en
ajoutant,
pour tous lesani-maux, 4
kg
de lait à laproduction
initiale. Laproportion
de tourteau desoja
dans l’alimentconcentré a été
ajustée
danschaque
lot demanière à ce que les
apports
azotés soientidentiques
dans les 2 lots et couvrent les besoins immédiatementaprès
levêlage.
Elle aété en moyenne de
respectivement
25 et 50 %dans les lots H et B. De manière à réaliser des
apports
nutritifs voisins au cours de lalacta-tion,
etcompte
tenu des différents types defoin
utilisés,
lesapports
de tourteau desoja
etla part de
regain
dans la ration ont étéajustés
en fonction de la valeur nutritive des foins
dis-tribués. En
pratique,
ces modifications ont étépeu nombreuses et de faible
amplitude
(2kg/j
de
regain pendant
2mois,
et-0,5
kg/j
de tour-teau desoja pendant
10jours).
Uncomplément
minéral (12 P-12 Ca) a été distribué à tous lesanimaux à raison de 100 à 300
g/j
selon leurs besoins. Les aliments concentrés ont été distri-bués en 2 repas parjour,
après
chaque
distri-bution de foin. Les animauxdisposaient
enpermanence d’eau et de
pierre
à sel.La mise à l’herbe a eu lieu
respectivement
les 13 et 20 mai au cours des 2
années,
après
3jours
de distribution d’herbe àl’auge.
Aupâtu-rage (en
alpage),
tous les animaux ont étéconduits de la même
façon,
sansapport
d’ali-ment
complémentaire.
Les inséminations ont été réalisées sur
cha-leurs naturelles.
1.
2
/
Mesures
Les
quantités
d’aliments offertes ont étépesées
individuellement pourchaque
type
d’aliment 3jours
consécutifs parquinzaine.
Les refus de foin ont étéprélevés
une fois parjour
avant la distribution du foin du matin. Pourchaque
lot defoin,
ainsi que sur leregain
et les refus une
analyse
de lacomposition
chi-mique
et une estimation de ladigestibilité
dela matière
organique
(méthodeenzymatique)
ont été réalisées. On en a déduit leur valeur
nutritive (tableau 2). ).
Les
quantités
de laitproduites
ont étépesées
individuellement,
matin etsoir,
3jours
par semaine. Les taux
butyreux
etprotéique
etla teneur en urée du lait ont été déterminés
moyen de 2 traites consécutives. Le
pH
dulait,
sa teneur en calcium et son
aptitude
à lacoa-gulation
(temps
et indice decoagulation)
ontété mesurés individuellement 4 fois dans
l’hi-ver et une fois en début de
période
depâturage
(la 2ème année
seulement),
sur un échantillonde la traite du matin.
Les vaches ont été
pesées
une fois au coursde la
première
semaine de lactationpuis
toutes les 2
semaines,
en débutd’après-midi.
Leur état
d’engraissement
(noté de 0 à5,
parobservation
visuelle,
d’après
lagrille proposée
par Bazin (1985) a été
apprécié
la semainepré-cédant le
vêlage puis
toutes les 4 semaines. Les bilansénergétiques
et azotés ont étécalculés par différence entre les
apports
(corri-gés
de la valeur nutritive des refusqui
tientcompte
du taux d’humidité et de laproportion
detiges
et de brisures) et les besoins desani-maux, estimés à
partir
de leurproduction
lai-tière et de leur
poids
vif (Faverdin et al 1987).Les
apports
énergétiques
ont étécorrigés
pour tenircompte
des interactionsdigestives
etmétaboliques
(Vermorel et al 1987). ).1.
3
/
Analyse
des
résultats
L’analyse
des résultats a été effectuée àl’échelle de l’hiver (16
premières
semaines delactation). Les données ont été traitées par
analyse
de variance en introduisant les fac-teurslot,
année, rang de lactation(primipare
ou
multipare)
et laproduction
initiale commecovariable. Les interactions
lot
*
année,
lot
*
rang
de lactation et lot*PIn’ayant jamais
été
significatives,
elles n’ont pas étéintro-duites dans les
analyses
définitives.2
/
Résultats
Au cours des 2 années
expérimentales,
lesmammites ont
représenté
leprincipal
trouble sanitaire observé (8 cas). Deux d’entreelles,
survenues dès la
première
semaine delacta-tion,
ont conduit à l’élimination des animauxpour le traitement des données de la 1ère
année. L’effectif final a donc été de 48 vaches.
2.i
/ Effet de l’année
La
production
laitière des animaux a étésignificativement supérieure
au cours du 2èmehiver (+
1,3
kg/j,
soit + 8%,
P <0,01).
Cet écartsemble dû d’une
part
à un meilleurpotentiel
de
production
la seconde année(production
initialesupérieure
de0,7
kg/j),
lié enpartie
àune
proportion
deprimipares
moinsimportan-te (29 % contre 40
%),
d’autrepart
à unemeilleure extériorisation de ce
potentiel :
l’augmentation
deproduction
en début delac-tation a en effet été
supérieure
la secondeannée (+
3,8
kg/j
entre PI et PM contre +2,3
kg/j,
P <0,01).
Cette différencepeut
s’expli-quer par un état
corporel
auvêlage légèrement
meilleur la seconde année (+
0,2
point),
maissurtout par une
ingestion
defourrages
biensupérieure
en début de lactation(respective-ment
10,6
et12,1
kg MS/j
au cours des 8pre-mières
semaines,
soit + 14%),
bien que lavaleur nutritive des foins distribués à cette
période
ait été voisine les 2 années(respective-ment
0,65
et0,66
UFL/kg
MS). En l’absence d’interactionannée
*
traitement,
les résultatsseront
présentés
pour l’ensemble des 2 années.2.
2
/
Quantités ingérées
Les
quantités
defourrages
ingérées
ont16 ème semaine de lactation dans le lot B que dans le lot H (+
3,5
kg MS/j
contre +2,5)
(figu-re 1). En moyenne sur cette
période
l’écart aété de +
0,5
kg MS/j
(12,4
kg
MS/J contre11,9
pour le lot H). Il a été
plus important
en find’hiver
qu’en
début (+0,8
contre +0,1
kg
MS/j)(tableau
3). L’écartd’apport
de concentréayant
été constant au cours de l’hiver(1,6
kg
MS/j),
le taux de substitution est doncpassé
de0,1
en début de lactation à0,4
au cours dessemaines 9 à 16.
Au cours de
l’hiver,
le concentré areprésen-té
respectivement
29 et 21 % de la rationtota-le dans tota-les lots H et B. Les
quantités
de refusont été similaires pour les 2 lots
(1,3
kg MS/j)
etrégulières
au cours des 16 semainesexpéri-mentales.
Entre la 9ème et la 16ème semaine de
lacta-tion,
lesquantités
totalesingérées
ont été derespectivement
17,0
et16,1
kg
MS/j
dans les lots H et B (soitrespectivement
2,75
et2,65
kg/100 kg poids
vif). Elles ontaugmenté
avecle
poids
vif et laproduction
laitière.Lorsque
l’on tientcompte
de ces 2variables,
lesquanti-tés
ingérées
n’ont pas été différentes entre lesprimipares
et lesmultipares
et ont varié de1,4
kg
MS/100kg
poids
vif et de0,336
kg MS/kg
de lait. Le passage d’un lot de foin à l’autre a
entraîné des modifications sensibles des
per-formances des animaux
qui
seront détaillées2.
3
/ Production
etcomposition
du lait
Dans les 2
lots,
lepic
deproduction
laitièrea été observé en moyenne dès la 4ème semaine
de lactation
(figure
2) etl’augmentation
entrela
production
initiale et laproduction
maxima-le (PM-PI) a été voisine dans les 2 lots (+
2,9
kg
delait/j)
mais inférieure auxprévisions qui
ont servi pour établir le rationnement des
ani-maux (cf. Conditions
expérimentales).
Ainsil’écart entre la
production
maximale observéeet la
production
maximaleprévue
àpartir
deséquations
de Faverdin et al (1987) a été de-
3,6
kg/j
pour lesprimipares
et de -2,5
kg/j
pour les
multipares.
Cet écart n’a pasdépendu
de la
production
initiale.Sur l’ensemble de la
période expérimentale,
l’écart deproduction
laitière entre les lots H etB a été faible
(0,5
kg/j,
soit 52kg
au total). Il aété très faible au cours des 8
premières
semaines de
lactation, puis
s’est accru pouratteindre
1,2
kg/j
en 16ème semaine delacta-tion,
en raison d’unepersistance
de laproduc-tion laitière
supérieure
dans le lot H(0,985
contre
0,977,
P<0,01)(tableau
3). Enconsé-quence, l’efficacité du concentré a été
relative-ment faible sur l’ensemble de la
période
(+0,3
kg
de lait parkg
de concentrésupplémentaire)
et a
augmenté
avec l’avancement de lalacta-tion : +
0,1
et +0,5
respectivement
pour la1ère et 2ème
période.
Au cours de la 2èmepériode expérimentale,
les animaux du lot H ontdisposé
de1,4
UFL/j
deplus
que ceux dulot B. Le rendement
marginal
a donc été de0,7
kg
delait/j
par UFLsupplémentaire.
Cerende-ment a été moins élevé chez les
primipares
quechez les
multipares
(0,6
contre0,9
kg/L1FL) ;
chez ces
dernières,
il aaugmenté
avec leniveau de
production
des animaux(respective-ment
0,7
et 1kg/UFL
pour lesmultipares
ayant
uneproduction
initiale inférieure à 18kg/j
et cellesayant
uneproduction
initialesupérieure
à 18kg/j).
En moyenne, le niveau d’alimentation
éner-gétique
n’a pas eu d’effetsignificatif
sur letaux
butyreux, quelle
que soit lapériode
consi-dérée (tableau 3). Par contre, le tauxprotéique
a été
significativement plus
faible pour les vaches du lot B que pour celles du lot H (-1,0
g/kg,
P <0,05).
L’écart s’est accru avecl’avan-cement de la
lactation,
atteignant
1,5
g/kg
en16ème semaine de lactation
(figure
2).Compte
tenu de ces
évolutions,
laproduction
dematières grasses a été voisine dans les 2
lots,
et la
production
de matièresprotéiques plus
élevée dans le lot H (+ 30
g/j
comparativement
au lot
B,
P <0,05).
Le taux de cellules du lait aété
régulièrement
faible (inférieur à 200 000/ml) et similaire entre les 2 lots. Enmoyenne au cours de l’hiver le taux de calcium
du lait est resté relativement stable et voisin dans les 2 lots
(respectivement
1,18
et 1,17mg/1
dans les lots H et B). LepH
du lait et sontemps
decoagulation
ont été semblables dans les 2lots ;
ils ontaugmenté régulièrement
au cours de l’hiver(respectivement
+0,05
et + 10min entre les mois de
janvier
etd’avril),
vrai-semblablement sous l’effet de l’avancement de
la lactation.
La mise à l’herbe a entraîné une
améliora-tion de la
production
laitière,
plus importante
dans le lot B que dans le lot H (de +
0,9
kg/j ,
entre les 2 dernières semaines hivernales et
les 3
premières
semaines depâturage) (figure
3).
L’augmentation
du tauxprotéique
a étéimportante
dans les 2lots,
maissupérieure
dans le lot B (+2,2
g/kg
contre +1,6 pour
le lotH).
Après
8 semaines depâturage,
les tauxprotéiques
des 2 lots étaient voisins etlarge-ment
supérieurs
à ceux observés en fin d’hiver.Le taux
butyreux
aaugmenté
très fortement àla mise à l’herbe
(respectivement
+ 5,3 et +3,6
g/kg
dans les lots H etB),
mais de manièretemporaire,
surtout dans le lotB,
où 8 semainesaprès
la mise à l’herbe le tauxbuty-reux a été voisin de celui observé en fin de
période
hivernale(figure
3). D’autrepart,
lamise à l’herbe s’est
accompagnée
d’uneaug-mentation très forte de la teneur en urée du
lait (+ 355
mg/1
entre les 2 dernières semaines hivernales et lapremière
semaine dege),
mais de courte durée. LepH
du lait et sateneur en calcium ont
augmenté
fortement,
demanière
identique
dans les 2 lots(respective-ment + 0,04 et + 0,10
g/1)
alors que le temps decoagulation
et la teneur enphosphore
ontdiminué
(respectivement -
7 min et -0,21
g/1).
2.
4
/ Poids
vif
etétat
corporel
Au cours de la
période hivernale,
lesvaria-tions de
poids
vif ont été faibles(figure
4). Lesanimaux du lot B ont
cependant perdu plus
depoids
que ceux du lot H. La différence atteint15
kg
(P <0,05)
lorsque
l’oncorrige
lespoids
vif pour tenir
compte
del’augmentation
ducontenu
digestif
en début de lactation(Chilliard et al 1987) (tableau 3).
Parallèlement,
lespertes
d’étatcorporel
ontduré
plus longtemps
et ont étésupérieures
dans le lot B (-
0,7
point
entre les semaines 1 et 16 contre -0,3
point
pour le lotH,
P <0,01)
(tableau 3).
2.
5
/ Bilans
énergétiques
etazotés
Les bilans
énergétiques
ont étéexcéden-taires dès la 4ème semaine de lactation pour
les vaches du lot H et dès la 8ème pour celles
du lot B
(figure
4). A l’échelle del’hiver,
ils ontété
significativement
(P <0,01)
plus
élevéspour le lot H (+
1,2
UFL/j
contre +0,2 pour
lelot B). Les bilans azotés ont été
largement
positifs quels
que soient le lot et lapériode
considérés. Ces excès d’azote se sont
accompa-gnés
de concentrations élevées d’urée dans lelait,
enparticulier
dans le lot B (381mg/1
3
/
Discussion
La
réponse
des animaux à une modificationdes
apports
énergétiques
a été conforme à cellegénéralement observée,
compte
tenu du niveau de couverture desbesoins,
élevés même dans le lotB,
du fait de la surestimation dupoten-tiel des animaux et de la sous-estimation de
l’ingestibilité
desfourrages.
Cette situationexplique
que lespertes
depoids
vif et d’étatcorporel
ont étélimitées,
malgré
un bon étatcorporel
auvêlage.
En milieu de lactation(semaine 9 à
16),
lesréponses
en lait ont ététout à fait
comparables
auxprévisions
obte-nues àpartir
deséquations proposées
parCoulon et Rémond (1991)
(0,7
kg
lait/UFLcontre
0,5).
Laréponse
du tauxprotéique
a parcontre été sensiblement
supérieure
à cesprévi-sions (1
g/kg/UFL
contre0,6).
Cetteréponse
importante
du tauxprotéique
à unapport
énergétique supplémentaire,
mêmelorsque
lacouverture des besoins semble
déjà largement
réalisée,
estparticulièrement
intéressantedans des situations comme celles des
Alpes
duNord,
où la transformationfromagère
est la valorisationprincipale
du lait. Cetteréponse
aété confirmée lors de la mise à l’herbe
qui
s’estaccompagnée,
même dans le lotH,
d’uneaug-mentation sensible et durable du taux
pro-téique,
comme cela est couramment observé en zoneherbagère
dedemi-montagne
(Coulon etal
1986,
Coulon et al 1988). Ces résultatsmon-trent que dans les conditions de cette étude
(stade de lactation avancé à la mise à
l’herbe,
alpage
de faible altitude (1200m)),
la mise àl’herbe
s’accompagne
d’une améliorationsen-sible des
performances,
contrairement à cequi
a pu être observé dans d’autres situations demontagne
plus
extrêmes(alpage
à 2000 m,niveau de
production
élevé à la mise à l’herbe :Zemp
et al 1989). ).Les
quantités
totalesingérées
par lesvaches de race Abondance sont élevées. Les
valeurs observées sont en effet
supérieures
àla
plupart
de celles obtenues dans descondi-tions similaires (rations
majoritairement
àbase d’herbe
conservée,
distribuée à volonté àdes animaux d’un niveau de
production
modé-ré) par différents auteurs (Oldenbroek et al
1980,
Krohn et al1983,
Gruber et al1991,
Pricaz 1991). Si l’on fait
l’hypothèse
que cesvaches ont une
capacité
d’ingestion
voisine decelle des vaches Holstein et Montbéliardes
qui
ont servi à élaborer le
système
des unitésd’en-combrement,
cesingestions importantes
conduisent à attribuer une
ingestibilité
trèsélevée aux
fourrages
utilisés (chez lesmulti-pares, on obtient ainsi des valeurs
d’encombre-ment
comprises
entre 1 et1,05
pour les foins utilisés enpleine lactation),
biensupérieure
àcelles retenues pour ces types de foin
(INRA,
1988). Ces valeurs sont certainement en
partie
dues à la distribution très libérale du foin
(refus
systématiquement supérieurs
ouégaux
à 10 %)
qui
a pu permettre aux animaux deréaliser un tri
important
conduisant enparti-culier à la non-consommation des
tiges
deDicotylédones, qui pénalisent généralement
l’ingestion
de cesfourrages.
Ces résultatsseront
développés
par ailleurs(Hauwuy
et al1993). ).
Si les animaux de race Abondance
sem-blent,
dans leurréponse
à une sous-alimenta-tionénergétique,
secomporter
de manièreidentique
à ceux d’autres races laitièresfran-çaises
(Pricaz 1991), cette étude acependant
mis en évidence certaines
particularités :
d’une
part
l’accroissement de laproduction
lai-tière observé en début de lactation a été
faible,
inférieur aux
prévisions
obtenues àpartir
deséquations proposées
par Faverdin et al(1987) ;
d’autrepart
lacapacité d’ingestion
desprimi-pares a été
élevée ; exprimée
enUEL,
elle aété
égale
à 94% de celle desmultipares lorsque
l’on tient compte du
poids
vif et de laproduc-tion laitière. Cette
valeur,
obtenue sur unfaible nombre
d’animaux,
estlégèrement
supé-rieure à celle
proposée
par Faverdin et al(1987),
élaborée il est vrai àpartir
de donnéesconcernant
principalement
desprimipares
vêlant à 2 ans, ce
qui
n’est pas le cas dans cetessai.
Les résultats de cette étude
témoignent
de la faisabilité d’un tel essai enferme ;
ilsmon-trent que,
moyennant
unepression
de mesuresuffisante,
il estpossible
d’obtenir dans cesconditions une
précision acceptable
desdon-nées : les écart types résiduels obtenus ont été voisins de ceux observés en domaine
expéri-mental pour des essais du même
type.
Celapermet par ailleurs d’étudier ou de mettre en
évidence des facteurs de variations du milieu
spécifiques,
difficilementappréhendables
ailleurs. C’est le cas de la nature des foinsuti-lisés dans ces zones de
montagne
etdu
type
d’animal,
dont lesparticularités
doivent tcependant
fairel’objet
de confirmation àplus
grande
échelle avant d’êtrepris
en comptedans la conduite
pratique
destroupeaux.
Remerciements
Nous tenons à remercier Monsieur et Madame B. Folliet et
Monsieur et Madame M. Girard-Derpraulet, qui ont mis
leur exploitation à notre disposition et ont supporté
patiemment les contraintes de l’expérimentation.
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Les valeurs d’encombrement des
foins
ont étécomprises
entre 1 et1, 05 UEL/kg
MS. Ces valeurs sontinférieures
à celles habituellementretenues pour ces
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J. Anim. Breed. Genet., 106, 278-288.Summary
Effect of energy supply
onperformances
of dairy
cowsfed
withhay-based
ration.A total of 48
dairy
cows (Abondance breed) wereused in a
2-year experiment.
Theexperiment
wasdesigned
to examine the effect of concentratelevels
during
the winterperiod
in addition tohay
from native mountain
grassland
(NorthenAlpes)
offered ad libitum. Treatment H received
concen-trate at a
high
level and treatment L at a low level(2
kg/j
less than treatment H). Thecomposition
of the concentate wasadjusted
to allow the samenitrogen supply
for the 2 treatments.During
win-ter (weeks 1-16 of
lactation)
milkproduction
oftreatments H and L were similar (17.2
kg/j
vs. 16.7kg/j).
Protein content washigher
(+ 1g/kg,
P <0.01) in treatment H.
Body
reserves losses werehigher
in treatment B. The fill value ofhay
waslow (between 1 and 1.05
UEL/kg MS).
HAUWUY
Agnbs,
PARADISJ.,
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