HAL Id: jpa-00208328
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Submitted on 1 Jan 1975
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Étude de la relaxation magnétique nucléaire dans le trichlorosilane liquide
A. Briguet, J.-C. Duplan, J. Delmau
To cite this version:
A. Briguet, J.-C. Duplan, J. Delmau. Étude de la relaxation magnétique nucléaire dans le trichlorosi- lane liquide. Journal de Physique, 1975, 36 (9), pp.897-904. �10.1051/jphys:01975003609089700�.
�jpa-00208328�
ÉTUDE DE LA RELAXATION MAGNÉTIQUE NUCLÉAIRE
DANS LE TRICHLOROSILANE LIQUIDE
A.
BRIGUET,
J.-C. DUPLAN et J. DELMAU Laboratoire deSpectroscopie
et de LuminescenceUniversité
Claude-Bernard, Lyon I,
43,
boulevard du11-Novembre-1918,
69621 Villeurbanne, France(Reçu
le3 janvier 1975,
révisé le Il avril1975, accepté
le 22 avril1975)
Résumé. 2014 L’étude de la relaxation du chlore 35 et la détermination de la vitesse de relaxation
dipôle-dipôle
intramoléculaire silicium 29-proton permettent de montrerl’anisotropie
de réorienta-tion dans le mouvement de la molécule de trichlorosilane en
phase liquide.
Leprincipal
mécanismede relaxation du silicium 29 dans ce
produit provient
de l’interactionspin-rotation,
ce qui permet, deplus,
de mettre en évidence les effets inertiels dans la diffusion lorsque latempérature
s’élève.Abstract. 2014 The
anisotropic
reorientation of liquid trichlorosilane ispointed
out by nuclearrelaxation studies of chlorine 35 and by measuring the intra-molecular
dipole-dipole
relaxationrate between Silicon 29 and proton. Silicon 29 relaxes essentially by
spin-rotation
and this factpermits one to observe inertial effects as the temperature is increased.
Classification Physics Abstracts
5,450 - 7.610 - 7.620
1. Introduction. - Les interactions
qui
sont à l’ori-gine
de la relaxation nucléaire dans lesliquides dépen-
dent des mouvements
moléculaires,
aussi à l’issue d’une étude de relaxation est-on en mesure depréciser
certaines
caractéristiques
de ces mouvements[1, 2, 3, 4].
Notre étude
porte
sur la molécule de trichlorosilanequi appartient
à lacatégorie
des moléculestoupies symétriques.
Nous nous intéresserons essentiellement à la réorientation de cette moléculequi
peut êtreprécisée grâce
à deuxtemps
de corrélation. L’un d’eux L 1. caractérise la vitesse aveclaquelle
se réoriente l’axe moléculaire autour d’une directionperpendiculaire,
il est donc déterminé à
partir
de l’interactiondipolaire magnétique
entre les noyaux 1H et29Si,
dont l’abon- danceisotopique
naturelle est de4,7 %.
Un deuxième
temps
de corrélationijj
Il caractérise le mouvement de la molécule autour de son axe.Il se déduit du
temps
de corrélation de la direction carbone-chlore que l’on obtient àpartir
de la relaxationdu chlore.
La contribution de la RMN à l’étude de la
dyna- mique
moléculaire ne s’arrête pas là : par le biais de l’interactionspin-rotation
on peut déterminer le temps de corrélation du momentangulaire
LJqui
constitue une mesure des intervalles de
temps
carac- térisant lespas de
réorientation moléculaires. Cette dernière constante àlaquelle
on nepeut
accéderpratiquement
que par RMN est de lapremière importance quand
ils’agit
de tester les différentsmodèles
proposés
pourreprésenter
les mouvementsmoléculaires.
2. Théorie. - 2.1 TEMPS DE CORRÉLATION DE
RÉORIENTATION AUTOUR DES AXES PRINCIPAUX D’UNE MOLÉCULE. - Afin de nous
placer
dans un cadreplus général,
la moléculetoupie symétrique
que nous étudions sera notéeAXY3.
L’axe desymétrie
estdéfini par la direction des noyaux A et X de
spin -1
et Ydésigne
des noyauxquadrupolaires.
Nous pourronsmesurer
séparément
letemps
de corrélation de réorien- tation ii de la direction AX et le temps de réorien- tation des directions XY et que l’on notera ie2,[5].
Pour déterminer ii, il faut
séparer
dans les méca- nismes de relaxation des deux noyaux A et X la contri- butiondipolaire
intramoléculaireRdd [6]
Par ailleurs "C02’
peut
être déterminé en étudiant la relaxation des noyaux Y. En effet ces derniers de nombrequantique
despin S
et de momentquadru- polaire Q
se relaxent essentiellement par interactionavec le
gradient
dechamp électrique
eq orienté selon X-Y. De ce fait leurtemps
de relaxation est relié autemps
de corrélation "C02’ par la relation[6] :
il et ’r02’
permettent
de déterminer les composantesDi
etDI!
du tenseur de diffusion suivant les axesArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01975003609089700
898
principaux
d’inertie de la moléculetoupie symétrique.
Ces composantes sont en effet reliées aux temps de corrélation il et
de
lafaçon
suivante[7, 8, 9] :
0 étant
l’angle
que fait la direction XY avec l’axe moléculairequi
estdirigé
selon AX.La
comparaison
des constantes de diffusionDl
et
DII permet
de caractériser ledegré d’anisotropie
de réorientation de la molécule
[7], [10].
Pour desmolécules
toupies symétriques
on constate engénéral
que la réorientation autour d’une direction perpen- diculaire à l’axe de
symétrie
estplus
lente que la réorientation autour de cet axe(Djj
Il >Dl).
Ce résul-tat semble normal
pour des
moléculesallongées
selonl’axe
(prolate),
par contre il est surprenant pour des moléculesaplaties (oblate) [4].
,Le fait que le mouvement se fasse
préférentiellement
autour de l’axe de
symétrie s’interprète
si on admetque la réorientation autour d’une direction perpen- diculaire est rendue difficile par suite de la tendance des
dipôles
à s’orienterparallèlement
les uns auxautres
[11 ].
Il s’ensuit que la réorientation de l’axea lieu le
plus
souvent par pas de diffusion de faibleamplitude
etqu’elle peut
être assez bienreprésentée
par le modèle de microviscosité
[12].
Par la suite nous vérifierons que des effets d’inertie
se manifestent
lorsque
latempérature s’élève,
et nouspouvons d’ores et
déjà prévoir
que lephénomène
sera
plus
nettement visible au niveau de la diffusionparallèle.
Pour montrerqu’effectivement l’amplitude
moyenne ex". des pas de diffusion augmente, on compare le
temps
de corrélation 1:(J2i de réorientation autour de l’axe i autemps
de corrélation 1: fi d’un rotateur libre à la mêmetempérature
et de moment d’inertieégal
à celui de la molécule autour de cet axe, soitJi [10], [13]
Gillen et
Noggle [11]
ont montré que la valeur durapport xi
=T02i/Tfi pouvait
servir de critère et dis-tinguent
grosso modo trois modes de diffusion : x >5,
réorientationdiffusionnelle, am 5°,
5 > x >
3, région intermédiaire,
5° am10°,
3 > x , effetsd’inertie,10°
am.2.2 TEMPS DE CORRÉLATION DU MOMENT
CINÉTIQUE
MOLÉCULAIRE. -Lorsqu’un
noyau se relaxe sousl’effet de l’interaction de
spin-rotation
il estpossible
d’obtenir des informations
plus complètes
sur ladynamique
du milieuliquide qui
l’entoure : on peutaccéder au
temps
de corrélation 1:J du moment ciné-tique
de la molécule. En effet ettoujours
dans le casd’une molécule
toupie symétrique,
la vitesse de relaxationspin-rotation
du noyau Xdépend
des deuxtemps
de corrélation1: J.l
et1: J
]l au travers de la rela-tion
(14) :
dans
laquelle Cl
etCil
sont les constantes du tenseur despin
rotation sur les axesprincipaux
de momentsd’inertie
Jl
etJII.TJ_L
etTj
n mesurent en moyennel’intervalle de
temps
entre deux chocsqui
modifienteffectivement
[15]
lescomposantes
du moment ciné-tique
de la molécule.Lorsque
la réorientation estdiffusionnelle,
ces intervalles detemps
sontbeaucoup plus petits
que letemps
nécessaire à la réorientation et l’on a[16] :
Cette formule n’est
plus
valablelorsque
latempérature
s’élève
puisque
les effets d’inertie semanifestent,
il convient alors d’avoir recours au modèle de diffusion
généralisée
de Gordon[17, 18] qui
permet d’établir la relationentre
Tj, et L02i i[4].
Ainsi une vérification du modèle de réorientation repose sur les détermi- nationsséparées
des deuxgrandeurs
ij, et 1:02i, cequi
nécessite‘ la connaissance du tenseur de
spin
rotation.3. Etude
expérimentale.
- 3.1 RELAXATION QUA- DRUPOLAIRE DE35Cl.
- Le temps de relaxation des noyaux de chlore 35 a été déterminé en utilisant latechnique
de résonance enlarge
bande. Pour desnoyaux
quadrupolaires
on admet queTl
=T2 [19]
et la valeur du
temps
de relaxationspin-spin
est déter-minée en mesurant l’intervalle
spectral qui sépare
les deux
pics
del’enregistrement
de la dérivée dusignal d’absorption
Cette relation suppose que la raie est lorentzienne.
Les
enregistrements
ont été obtenus par une série de dix accumulations successives et lecalibrage
enfréquence
duspectre
a été réalisé àpartir
designaux protoniques.
Les valeurs obtenues entre 160 K et 295 K montrent que l’évolution dutemps
de relaxation du chlore 35 en fonction de latempérature
est bienreprésentée
par une loi du type Arrhénius(Fig. 1)
La valeur de
125 gs
obtenue pourTl de 35CI
à 22°Cest nettement
plus
élevée que cellequi peut
être obser- vée dans le chloroforme[10].
Elleexplique l’élargis-
sement en haute
résolution,
de la raieprotonique
dul i
IG. 1. - Variations avec l’inverse de la température des temps de relaxation du chlore 35 et du silicium 29 dans SiHCI3. Mêmes
variations pour les constantes de diffusion Dl et
DI, ; Dr
est calculéepar le modèle de microviscosité.
trichlorosilane
comparée
à celle du chloroforme : cetélargissement
est dû aux contributions scalaires35CI-’H
et37CI-1H
dans la relaxationspin-spin
duproton [20].
3.2 RELAXATION DU PROTON ET DU SILICIUM 29. - Les études en haute résolution des résonances
proto- niques (1 H-28Si)
et(1 H-29Si)
ont été réalisées sur unspectromètre
Varian HA 100adapté
aux méthodessélectives d’irradiation par
impulsions
d’audiofré- quence[21].
L’échantillonliquide
de trichlorosilane[Fluka
Purum 99%]
a étédésoxygéné
par la méthode usuelle[22] puis
scellé dans des tubes de 5 mmaprès
.
adjonction
dequelques
gouttes de TMS pour la sta-bilité
en mode HA.L’étude
comparée
de la relaxation duproton
dans les moléculesisotopomères 29Si 1 HCl3
et28Si 1 HCl3
a été conduite de la manière suivante :
Si nous notons W’ la contribution à la relaxation
qui
n’est pasd’origine dipolaire
intramoléculaire entre noyau de silicium 29 etproton,
nous aurons,pour
temps
de relaxation du proton dans les molé- cules28Si1 HCl3 (pic
central duspectre)
et pour temps de relaxation du
silicium
29 dans lesmolécules
29Si 1 HCl3 [23] :
Il est
possible
en étudiant la relaxation des deux raiesprotoniques (IH-29Si)
de déduire les trois quan- titésWH, Ws;
etRdd.
A cet effet nous
appliquons
desimpulsions
sélec-tives à la
fréquence
des deux raies satellites tout en nousménageant
lapossibilité
d’en suivrel’évolution ;
la méthode
employée
est celle des vitesses initiales introduites parFreeman,
Wittekoek et Ernst[24].
L’inversion d’une seule de ces transitions donne la vitesse initiale v, de son retour à
l’équilibre thermique [25] (cf. Appendice),
L’inversion simultanée des deux raies conduit à la
mesure sur les retours de
chaque
raie d’une deuxième vitesse initiale V2[25] (cf. Appendice)
Il est donc
facile,
une foisWH
mesuré sur lepic
centralde calculer
Ws;
etRda.
Cette méthode met à
profit
la sensibilité duproton
pour tirer des informations sur la relaxation d’un
isotope,
ici le silicium29,
dont l’étude directe seraitplus longue, plus
difficile etqui
de surcroît néces- siterait unappareillage spécial.
Pour satisfaire aux critères de sélectivité
[26],
lavaleur du
champ
deradiofréquence appliqué
durantles
impulsions,
doit êtresupérieure
auxlargeurs
deraie
protoniques.
Nous avonspris
des valeurs deyHi égales
à 2 ou 4 Hz. La réalisationd’impulsions
simul-tanées sur les deux raies
protoniques (lH-29Si)
neprésente
pas de difficulté étant donné leur écartspectral important (J29S;_ 1H
= 363Hz) [28].
Lesvitesses initiales de l’évolution de l’aimantation ont été mesurées par la méthode
(n,
t,7r) [24, 25] qui
al’avantage
dereplacer
l’aimantation dans le senspositif après l’impulsion n
de mesure,puisque
lesvaleurs de t utilisées
correspondent généralement
à l’état
négatif
de l’aimantation. Nous avonssoigneu-
sement vérifié la constance du
signal
consécutif à lapremière impulsion n ;
en effet avant de recom-mencer une mesure, il
importe
de s’assurer que l’aiman- tation a bienrepris
sa valeur initiale. Parailleurs,
le fait de trouver au début dechaque séquence (n,
t,n)
un
signal
constant, constitue un bon critère de repro- ductibilité desexpériences. Chaque
mesureporte
sur
cinq
valeurs différentes de t et a été recommencéeau moins quatre fois.
A
partir
des résultats résumés dans le tableauIII,
il estpossible
de calculer la valeur deWs;.
Ladépen-
dance du
temps
de relaxation du silicium 29 vis-à-vis de latempérature indique
laprésence
d’un mécanisme de relaxationspin-rotation [27] (Fig. 1).
Aux
températures
lesplus
élevées le termeRda
devient très
petit
devantWsi
et sa détermination est alorsplus imprécise.
Il en est de même auxplus
bassestempératures,
l’incertitude surWs’i
augmentant aussi dans ce domaine. Eneffet, lorsque
latempérature
diminue le terme
Rdd
devientplus important puisque
900
la réorientation des molécules est
plus
lente et dans lemême
temps,
le termeWs;, qui
mesure essentiellementune contribution de l’interaction de
spin-rotation,
diminue. Arrive un moment où il devient
impossible
de détecter une différence notable entre les valeurs
de vl
et v2. C’est cequi
se passe dans nosexpériences,
au-dessous de 210
K; l’analyse semi-logarithmique
des
enregistrements
continus obtenus par accumu- lations successives de larécupération
des satellites(’H_2lSi) [21],
montrequ’une
seule constante de tempsest observée. A ce moment, non seulement les vitesses initiales vl et V2 sont
pratiquement égales,
mais ellessont encore
égales
à l’inverse de la constante detemps qui
décrit l’évolution de la différence des intensités réduites des deux raiesprotoniques (1 H-29Si) [29]
L’égalité
desexpressions (12), (13)
et(14)
suppose que l’on ait :Ws;
=0,2 Rdd.
Nous avons cherché la confirmation de ces résultats
grâce
auxexpériences
d’effet Overhauser homonu- cléaire.Lorsqu’on
sature une raiesatellite,
la seconde subit une variation d’intensité[30, 31] :
Pour toutes les
expériences
effectuées dans le domaine des faiblestempératures
nous n’avons pas observé d’effet Overhauser homonucléaire. Ce résultat traduit que l’on a :Ws;
=0,095 Rda.
Cette discussion montre bien la difficulté
qu’il
y a àséparer
les contributions de l’interactiondipolaire
intramoléculaire et des interactions d’autre nature
lorsque
l’une d’entre elles devient faible.3.3 VISCOSITÉ DU TRICHLOROSILANE LIQUIDE. - Afin de tirer
dès
informations sur la diffusion trans-lationnelle à
partir
du modèle de microviscosité[12],
nous avons mesuré la viscosité et la masse
volumique
du trichlorosilane dans un intervalle de
températures
allant de 218 K à 303 K. Le
produit
est très sensibleaux traces
d’humidité,
aussi avons-nousopéré
sousatmosphère desséchée,
le viscosimètre étant installé dans une enceinte de pyrex pour la thermostatisation.Ces mesures ont été effectuées par
rapport
à l’étheréthylique [32].
Les différentsparamètres
moléculaires du trichlorosilane sontindiqués
sur le tableau I.Le rayon d’encombrement moléculaire a été déterminé
en
supposant
que leliquide
était unempilement hexagonal
desphères rigides.
Le coefficient de rem-plissage
est alors de 74% [11].. Ces
valeurspourront
être utilisées pour évaluer les constantes de diffusion dont nous aurons besoin par la suite(Tableau II).
4. Résultats et discussion. - Les résultats de ces
études de relaxation
portant
sur le chlore35,
le siliciumTABLEAU 1
Propriétés physiques
de la molécule de trichloro- silane :a) HOOPER,
H. 0. and BRAY, P.J.,
J. Chem.Phys.
33
(1960)
334.b)
MITZLAFF,M., HOLM,
R. andHARTMANN, M.,
Z.
Naturforsch.
22a(1967)
1415.c)
Nos calculs àpartir
de la référenceb).
d)
BROCKWAY, L. 0. andCoop,
I.E.,
Trans.Faraday
Soc. 34(1938)
1429.et le
proton
sontconsignés
dans le tableau III. Nous allons examinerquelles conséquences
onpeut
tirer de l’examen de ces valeurs.4.1 ANISOTROPIE DE RÉORIENTATION DE
SiHC’3’
-La connaissance du temps de relaxation du chlore 35
permet
de déterminer la loi de variation dutemps
de corrélation de réorientation de la direction Si-CIl’to2’]s
=9,8
x10-14 exp(I,6 kcal/(mole
xRT)) . (16)
Le terme d’interaction
dipolaire proton-silicium 29, Rdd,
obtenu pourchaque température
conduit aucalcul de zl dont les valeurs sont
indiquées
dansle tableau III. La relation
(4) permet
d’évaluer leparamètre
r =DIIID_L [5] ;
les calculs conduisent à deux solutions pourDII
mais une seule convient carpositive.
La valeur trouvée pourDu,
l est d’ailleurs trèsimprécise,
l’incertitudepeut
être estimée à 25%.
Néanmoins les résultats sont
significatifs
et montrent queD
Il >Dl
pour toutes lestempératures
étudiées.Bien que la molécule soit
aplatie,
nous constatonsque l’axe moléculaire se réoriente
plus
lentementqu’un
axequi
lui estperpendiculaire,
ils’agit
là d’uneconstatation
qui
adéjà
été faite dans d’autres cas[4].
Pour
expliquer
cette difficulté àdéplacer
l’axe molé- culaire onpeut
se demander s’il nepourrait
pas exister descomplexes
bimoléculaires par suite de liaisonshydrogène [11].
Ledéplacement chimique
dans unsolvant
inerte,
étudié parHuggins
etCarpentier [33],
s’avère
indépendant
de laconcentration ;
on nepeut
donc retenir cette
hypothèse
decomplexation.
On doit donc admettre que les moments
dipolaires,
du fait de leurs interactions
mutuelles,
tendent às’aligner
les uns sur les autres; cephénomène
serépercute
différemment surDII
etDl
rendantDu
supérieur
àDl. Remarquons
au passagequ’en
admet-TABLEAU II
Viscosité et masse
volumique
du trichlorosilane pourdiff’érentes températures.
Les constantes dediffusion
trans-lationnelle
D.
et rotationnelleDr
sont calculées àpartir
du modèle de microviscosité[12].
TABLEAU III
Tableau
récapitulatif
desparamètres
de relaxation observés sur le trichlorosilane.Application
à l’étude de ladynamique
de la molécule enphase liquide.
tant une loi de type Arrhenius pour
Du,
Il etDl
onobtient des
énergies
d’activation sensiblement diffé- rentes. Lafigure
1 montre que la valeur deE al
estenviron 2
kcal/mole
tandis que celle deEa est
voisinede
1,5 kcal/mole.
4.2 DIFFUSION ROTATIONNELLE ET EFFETS D’INERTIE
DANS
SiHC13.
- Nous pouvons comparer les cons- tantes de diffusionDl
etDI!
avec la constanteD, qui
est calculée sur un modèlehydrodynamique
dediffusion
isotrope.
La formule de Stokes modifiée selon le modèle de Gierer et Wirtz[12]
donne :où fr,
facteur de microviscosité est voisin de6.
Lesvaleurs observées pour la viscosité et la masse volu-
mique
permettent le calcul de la constante de diffusion(Tableau II).
On remarque que les valeurs deD,
sont902
intermédiaires entre celles de
Dn
Il etD 1.
et engénéral plus proches
de ces dernières[11] (Fig. 1).
Par ailleurs le test x montre que le mouvement de réorientation autour d’un axe
perpendiculaire
à celui de la molécule est en
général
de type diffusion- nel et on nepénètre
dans la zone intermédiairequ’aux températures
élevées. Par contre les effets d’inertiese manifestent à toute
température
dans la réorien- tation autour d’un axeparallèle.
Les valeurs de xl et/jj
Il sontreportées
sur le tableauIII,
les valeursde 7: f
utilisées ayant été calculées à
partir
des indications du tableau 1.4. 3 INTERACTION DE SPIN-ROTATION DU SILICIUM 29.
- L’étude en fonction de la
température
du para- mètreWs;, qui rappelons-le,
est obtenu enrapprochant
les valeurs du
temps
de relaxation duproton
dans29Si1HC13
et28Si1 HCI3,
montre que le mécanisme derelaxation,
externe ausystème (29Si-1 H), qui
estprédominant
dans la relaxation de2951 prend
deplus
enplus d’importance lorsque
croît latempérature.
Quelle
est sonorigine ?
Les contributions intermoléculaires
dipolaires
peu- vent être estimées par le biais de la constante de self- diffusionD. [34]
où
1;,
facteur demicroviscosité,
estpris égal
à0,5 [12].
On vérifie
grâce
à cette formule que ces interactions sontparfaitement négligeables
au niveau du sili- cium 29. De même sontnégligeables
les contributionsdipolaires
intramoléculaires entre les noyaux de chlore et de silicium 29. Reste l’interactionspin-rotation.
Si l’on se
reporte
aux valeursexpérimentales
deWs’i
nous constatons
qu’au-dessous
de 263 K ceparamètre
reste voisin de 9 x
10-3 S-l (Tableau III),
maisqu’il
augmenterapidement
avec latempérature.
Ces
caractéristiques
nous conduisent à penser que la relaxation externe du silicium 29 a essentiellement pourorigine
une interactionspin-rotation
au-dessusde 263 K.
Il est alors intéressant de rechercher l’ordre de
grandeur
destemps
de corrélation despin-rotation
afin de les comparer aux
temps
de corrélation de réorientation. La déterminationde 7:J.i
et7:JII (cf.
relation
(6))
n’est pas engénéral possible
car ellenécessite au moins la connaissance des constantes de
spin-rotation Cl
etCjj.
Faute de connaître ces ter-mes nous sommes réduits à utiliser un modèle iso-
trope [12], [35].
Cetteapproximation
peutsurprendre puisque
notre étude a mis en évidence des anisotro-pies, cependant
une telleapproximation
est suffisantesi l’on se limite à des
renseignements quantitatifs.
Ainsi écrivons :
Dans cette relation
iJ représente
untemps
de cor- rélation despin-rotation, fictif,
de l’ordre degrandeur
de
’t J.1
et’t J Il.
D’autre part dans un modèleisotrope Ceff
est relié àCl
etCil :
vLa valeur de
Ceff peut
être convenablement esti- mée[35]
àpartir
de la contributionparamagnétique
du
déplacement chimique
absolu du silicium29,
en utilisant la relation
[36] :
La connaissance des
fréquences
exactes des réso-nances simultanées du silicium 29 du
tétraméthyl- silane,
TMS(vsl
= 19 866 059Hz)
et du fluor dufluorobenzène, C6F6 (vF
= 94 080 723Hz) (1),
per-met de calculer indirectement le
déplacement
chi-mique
absolu du silicium 29 deSiHCI3.
En effet cenoyau résonne à -
9,8
ppm parrapport
à29Si
du TMS[37],
et d’autrepart
le fluor deC6F6
résonneà + 162 ppm du fluor de
CFCl3 [28]
dont ledépla-
cement
chimique
absolu est 195 ppm[5].
Toutesdéductions
faites,
on obtient undéplacement chimique
absolu de 235 ppm pour le silicium 29 du trichloro- silane. Si à ce
déplacement
on retranche la contri- bution dudiamagnétisme qui
vaut 878 ppm[38],
il vient
(osjpara
= - 643 ppm. En prenant(Tableau I)
dans la relation(21)
nous aboutissons àCeff N 1,55
kHz. La relation(19)
sert ainsi à cal-culer les valeurs de
i J qui figurent
sur le tableau III.La théorie de la diffusion
généralisée
de Gordon[17, 18] prévoit
que le rapport n défini par la rela- tion(22)
est voisin de 6 et décroît
quand
latempérature
s’élève.En
dépit
de l’incertitude assezgrande qui règne
sur cette
estimation,
les valeurs obtenues montrent que les effets despin-rotation correspondent
bien àl’augmentation
del’amplitude
des sautsangulaires
dans la réorientation de la molécule de trichlorosilane.
5. Conclusion. - Ses
propriétés physiques
font dela molécule de trichlorosilane une molécule de choix pour une étude des mouvements moléculaires en
milieu
liquide.
Grâce à laprésence
de4,7 %
de l’iso-tope 2951
qui
intervient dans la relaxation del’hydro- gène
nous avons pu mener cette étude àbien,
une fois surmontées les difficultésexpérimentales
liées à la faible intensité dessignaux
observés et à la duréeimportante
de certainesexpériences.
Il est intéressant de noter que la relaxation en RMN
nous a
permis,
à elleseule,
de déterminer non seule- ment les constantes de diffusion selon les axesprin-
cipaux
de la molécule maiségalement
letemps
de corrélation du momentcinétique moléculaire,
et c’estl’un de ses
principaux
atouts pour l’étudeexpéri-
mentale de la
dynamique
moléculaire enphase liquide.
Remerciements. - Nous remercions Messieurs
Descouts, Dupanloup, Page
et Perrin duDéparte-
ment de
Physique
de la Matière Condensée de l’Uni- versité deGenève, qui
ont effectué les mesures de temps de relaxation du chlore 35.Appendice.
- CALCUL DES VITESSES INITIALES. -La résolution du
système
différentiel décrivant l’évo- lution au cours du temps des quatre raies d’unsystème
de deux
spins 2 (cas AX), [23, 24, 25], [29], [31],
estaisée si l’on connaît l’état initial des
populations
desniveaux
d’énergie
surlesquels s’opèrent
les transitions.Si l’on observe les deux raies du noyau A - dans notre cas
d’étude,
les satellites1 H(29Si-1 H) -
onpeut
parexemple :
a)
parimpulsion
sélective n[26]
retourner lesatellite situé à
champ
forts +,
b)
par deuximpulsions
sélectives n, chacune étantappliquée
à uneraie,
retourner les satellites s + et .s - . En échelleréduite,
les lois d’évolution s’écrivent[26] :
Cas
b)
avec :
Il est
possible
dereprésenter
le début des courbes de retour àl’équilibre thermique
par une loisimple-
ment
exponentielle
avec une bonneapproximation.
L’évolution initiale de la raie s est
quasi exponentielle pendant
une durée to -comprise
àpartir
du débutde
l’expérience
- si on a la condition[24] :
Cette condition est
supposée vérifiée,
ainsi l’on peutécrire,
en échelle réduite :L’utilisation des relations
(A .1 ), (A. 3)
et(A. 5)
conduit à :
de même
(A. 2), (A. 3)
et(A. 5)
donnentL’approximation
estapplicable
dans le trichloro- silane où les vitesses de relaxation sont très faibles à condition deprendre
aussi to suffisamment faible.Bibliographie
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