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Remarque sur un théorème de conservation dans la théorie des métaux

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(1)

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Submitted on 1 Jan 1933

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Remarque sur un théorème de conservation dans la

théorie des métaux

F. Bloch

To cite this version:

(2)

REMARQUE

SUR

UN

THÉORÈME

DE CONSERVATION

DANS

LA

THÉORIE

DES

MÉTAUX

Par F. BLOCH.

Sommaire. - La structure en réseau des métaux nécessité l’invariance de l’énergie totale du système mécanique, composé des électrons de conductibilité et des vibrations

élastiques par rapport à une certaine transformation de variables. Elle permet de démon-trer l’existence d’une intégrale de mouvement, qui pour un certain choix de variables

a déja été trouvée par Peierls; puisque notre démonstration est indépendante du choix de variables, elle fait objection à une critique de Wilson, qui, avec d’autres variables, nie l’existence de l’intégrale de Peierls.

L’étude du mécanisme de l’interaction des électrons de conductibililé et des vibrations

élastiques

du réseau a conduit l’auteur

(i),

il y a

quelques

années,

au

résultat,

que pour une

température

T >>

0

(0

~

température

de

Debye)

la résistance

électrique R, d’après

la théorie

ondulatoire,

doit suivre une loi

tandis que pour T on obtient

le

rapport

des constantes ci et c2 dans

(1)

et

(2)

dépendant uniquement

de la

tempéra-ture 6.

Ce

résultat,

qui,

d’ailleurs,

semble être en très bonne concordance avec

l’expé-rience

(1),

a été obtenu en admettant que, à

chaque instant,

les ondes

élastiques

du réseau sont en

équilibre thermique,

comme dans la théorie bien connue de

Debye

de la chaleur

spécifique

des corps solîdes. Or Peierls

(3),

dans

plusieurs

travaux a étudié d’une manière

assez

complète,

non seulement les influences

qui

établissent

l’équilibre thermique

des

ondes

élastiques

mais aussi leur interaction avec les électrons de conductibilité. Il a

démontré,

au moins pour des unicristaux

parfaits

et des

températures

basses,

que cette

hypothèse

n’est pas

justifiée. D’après

Peierls,

les électrons de conductibilité eux-mêmes

peuvent

jouer

un rôle

important

dans l’établissement de

l’équilibre thermique

des ondes

élastiques.

Donc,

en toute

rigueur,

dans la théorie de la résistance

électrique

il faut

regarder

à la fois les transitions que subit le réseau et celles des électrons.

Ce

qui complique

surtout le

problème,

c’est

qu’il

existe une certaine

intégrale

de

mou-vement du

système

total

(réseau

+

électrons),

si l’on

néglige

une certaine

espèce

de

tran-sitions que Peierls a nommées « processus de retournement »

(Umklapprozesse).

L’action

d’un

champ électrique

extérieur sur les électrons

augmente

de

plus

en

plus

cette

intégrale

tandis que sa valeur ne

peut

être

changée

que par les processus de retournement.

Donc,

il est

évident,

que ceux-ci

jouent

un rôle

important

pour l’établissement d’un état

quasi

stationnaire,

c’est-à-dire pour la

grandeur

du courant

stationnaire,

produit

par le

champ

électrique.

Wilson

(4)

a

pensé pouvoir

éviter cette

complication

en choisissant d’autres variables

(1) F. BLOCH, Z.

Physik,

52 (1928), 555.

(2) Comp. E. GRÜNEISEN,

Leipziger

Vortriige (1930).

(J) R. PEIERLâ, Ann. der Physik, 3 (4929), ~055; 4 (1930), 121; 12 (1932), 154.

(;) A. H. WILSON, Proc.

of

the Roy. Soc, 138 (1932), 594.

(3)

487

qui

décrivent la vibration du

réseau,

que celles de Peierls. Peierls

prend

comme variables

--i- +

les

amplitudes

d’ondes

planes complexes

If

= vecteur

d’onde; r

= vecteur de

,

L

-+-+ ++

positions];

Wilson les

remplace

par celles des

ondes

réelles cos

(f

r)et

sin

( f r).

Ce

choix,

en

effet,

a

l’avantage

que les variables sont

indépendantes ;

chez

Peierls,

au

contraire,

il faut

---toujours

admettre que

l’amplitude

de l’onde ei«’r) soit le

conjugué complexe

de celle

++

de l’onde e-i(f r). Mais le choix de variables

indépendantes

ne

change

que la

foî,me,

sous

laquelle apparaît l’intégrale

de

Peierls;

c’est ce

qui

semble avoir

échappé

à Sa

critique, qui

nie l’existence de

l’intégrale

de Peierls n’est pas

justifiée, puisqu’il

ne

regarde

que le carré absolu des

amplitudes

de

probabilité

tandis que leurs

phases

sont aussi

impor-tantes pour les

propriétés

du

système

total ;

et avec les variables de Wilson c’est dans les

phases

que,se trouve cachée

l’intégrale

de Peierls

(1).

Le but

du~ présent

travail est de démontrer que, en

négligeant

les processus de

retour-nement .de

Peierls,

son

intégrale

subsiste,

quelles

que soient les variables

qu’on

emploie.

La démonstration est très

analogue

à celle de la conservation de la

quantité

de mouvement d’un

système mécanique

sur

lequel

n’agissent

pas de forces extérieures. Tout de

même,

il

faut remarquer, que notre

intégrale

n’est pas celle de la

quantité

de

mouvement;

en

effet,

on admet

toujours qu’en

moyenne le centre de

gravité

du réseau reste en repos, c’est-à-dire on admet l’existence de forces extérieures

qui

fixent le réseau et par

conséquent

détruisent la conservation de la

quantité

de mouvement. La

quantités,

dont,

sous certaines

conditions,

nous allons démontrer la

constance,

n’a pas

d’interprétation

en termes

physiques

connus;

on

pourrait peut-être l’appeler

la « conservation des vecteurs d’onde ».

Pour éviter toute

complication

inutile,

nous n’allons donner la démonstration que ,,

pour le cas d’un réseau linéaire. Son extension à un réseau à trois -dimensions

quelconque

donnerait des formules

plus longues

mais aucune difficulté nouvelle. Dans

l’énergie

élas-tique

du

réseau,

nous voulons

négliger

tous les termes de

puissance plus

élevée que la

deuxième,

contenant les

déplacements

des ions.

Aussi,

nous voulons admettre

qu’on

peut

employer

la méthode du «

champ

self-consistent »

(1),

c’est-à-dire que

chaque

électron de

conductibilité se trouve sous l’action d’un

potentiel V (x), qui

est le même pour tous les électrons et dont la forme ne

dépend

qrre de la

position

des

ions;

il suffira de

considérer,

dans ce

potentiel,

les termes linéaires par

rapport

aux

déplacements

des ions.

"

Soit d la constante du

réseau,

u

(n)

le

déplacement

d’un, ion de sa coordonnée

d’équi-libre n

d,

Xi la

coordonnée,

pi la

quantité

de mouvement de l’électron i. Sous les

restric-tions

faites,

l’énergie

totale du

système,

composé

d’électrons de masse m et des ions de masse rrii, s’écrit sous la forme

Le second terme en

(1)

signifie l’énergie potentielle

du

réseau,

due aux

déplacements

des

ions;

le dernier contient l’interaction entre les électrons et les

déplacements.

L’exis-tence d’un

réseau,

c’est-à dire le fait que,

après chaque

distance

d,

les

propriétés

inté-rieures du

système

se

répètent,

demande

(1) La même remarque a été faite par PEIFRLS

(2. Physik,,

81 (’1933), 69 î) dans une réponse à la critique

de WILSON. Mais puisqu’il ne donne pas la forme explicite de son intégrale en variables indépendantes, la rédaction de cette note ne nous semblait pas superflue.

(4)

Pour notre

but,

ce ne sont que les relations

(4), qui

sont

importantes.

En

introduisant,

comme c’est bien connu, la condition

cyclique,

que les mouvements se

reproduisent identiques après

une

distance Gd,

où G est un iioinbre

entier,

suffisam-nient

grand,

on

peut

choisir au lieu des

déplacements

u de nouvelles

vtiriables -’

(/)

et

1j

(f),

définies par :

Le Hamiltonien

(3)

se

présente

alors sous la forme :

M = j

est la moitié de la masse totale des

ions,

contenus dans un intervalle de

longueur G

d du réseau. Les

fréquences w

( f ) dépendent

des constantes d’élasticité

1

c’est-à-dire pour les

longueurs

d’ondes

élastiques,

grandes

par

rapport

à la constante d du

réseau,

on a

où v est la vitesse du son dans le réseau.

Les fonctions vi et v2 dans

(5) sontddéfinies

par

En

appliquant

(4c),

on obtient immédiatement :

Les relations les

plus

générales

qui

satisfont aux conditions

(7)

s’écrivent

avec

Dans la

mécanique

ondulatoire,

il faut

remplacêr I)j

par

anologue

et d’une manière

par

(5)

489

En tenant

compte

de (8),

on a alors au lieu de

(5)

La

première

somme de

(10)

représente

l’énergie

d’un

système

d’oscillateurs,

caracté-risés par le nombre

f,

dont chacun est

isotrope

et décrit son mouvement dans le

plan

des ~

(j), y (t).

On

peut

encore

simplifier

(10),

en introduisant dans ce

plan

des

coordon-nées

polaires.

,

Mettant

on a

Ce

qui

est

essentiel,

c’est que Il reste

inchangé, d’après

et

(9),

si on fait la trans-formation suivante :

Exprimé

par

les ~

( f)

et ~

( f)

suivant

(t1),

on

peut

aussi

dire,

que H reste invariant

par

rapport

à la transformation .

Cette invariance a pour

conséquence

immédiate,

que

l’opérateur

0, qui exprime

la

transformation

(13)

ou

(13’)

est une

intégrale

du mouvement. En

effet,

on a

Il est facile de trouver la forme de

l’opérateur 0, quand

on choisit les variables Xi;

(6)

Puisque

est la

quantité

de mouvement de l’électron ~i et

le moment

angulaire

de l’oscillateur

isotrope

f,

on

peut

écrire

(15)

sous la forme

A

chaque

état stationnaire du

système, composé

de l’électron i et des oscillateurs

r

non-couplés

doit

correspondre

une valeur propre 0’ de

l’opérateur

(i6).

On l’obtient par

la relation ’

~~

est une fonction propre du

système;

dans notre cas elle

prend

la

formes

où §

(si)

est une fonction de xi

seulement, ~

(/)

une fonction des coordonnées de

l’oscil-lateur

f.

Puisque

est la fonction propre d’un électron dans un

champ périodique,

il est

bien connu

qu’elle

a la forme

avec

et

Donc,

on a :

Puisque

la valeur propre p du moment

angulaire

m (/*) 2013

est un

multiple

entier de 27’:

la valeur propre de m

( f )

est un nombre

entier,

disons Donc la valeur propre de

l’opérateur

0 est donnée par

D’après

(14),

les transitions

produites

par

l’interaction

des électrons et du réseau ne

la font pas

changer.

Donc la

quantité

ne fera que des transitions

Il est facile de voir que les transitions avec

n #0

sont j justement

les processus de retour-nement de Peierls. Si on les

néglige,

en

posant B

1 =

0,

la

quantité

I est une

intégrale

de

mouvement,

ce

qui

est bien la conclusion de Peierls.

°

(7)

491

D’abord,

elle reste à peu

près

inchangée

pour le cas d’un réseau de Bravais à trois

dimen-sions

quelconque ;

il faut remarquer seulement

qu’on

a alors

répétition

du réseau en trois

directions dans

l’espace.

Par

conséquent,

au lieu de la seule

quantité (17)

on trouve

trois

expressions analogues,

c’est-à-dire que

l’intégrale

de Peierls sera un vecteur.

Aussi,

on

peut

avoir des

puissances

plus

élevées par

rapport

aux

déplacements

des ions dans

l’énergie

élastique

du réseau et dans son

énergie

d’interaction avec les

électrons,

sans rencontrer de

nouvelles difficultés.

Enfin,

il n’est pas nécessaire d’admettre la validité de la méthode du

champ

self-consistent. On

peut

considérer

rigoureusement l’énergie potentielle

des électrons

,

+ +

°

qui

se compose du

potentiel

V

(r;)

des ions

(ri

= vecteur de

position

de l’électron

i)

et de

leur interaction de Mais

alors,

il faut remarquer

qu’elle

ne reste

plus inchangée,

que si tous les étectrons sont

déplacés parallèlement.

Tandis que, avec la méthode du

champ

self-consistent,

nous avons trouvé une

intégrale

de Peierls pour

chaque

électron,

dans le cas

général

seule la des termes

(17)

par

rapport

à l’index i

peut

former une constante du

mouvement.

Dans la théorie ordinaire de la

conductibilité,

qui

est basée sur la méthode du

champ

self-consistent,

il

n’y

a pas moyen, nous

semble-t-il,

d’échapper

aux

complications

de

Peierls,

au

moins,

quand

on ne discute que des unicrislaux

parfaits.

On doit alors se demander

pourquoi

on obtient une si bonne concordance avec

l’expérience,

en admet-tant que les vibrations soient en

équilibre thermique.

Sans y insister

trop,

nous voulons

indiquer

une

explication possible

de ce fait assez

paradoxal :

-.

Sans

doute,

aucun des cristaux

métalliques

dont on mesure la conductibilité n’est

parfait.

Il y aura

toujours

des

interruptions

de la structure idéale

qui

peuvent

être suffi-samment

grandes

et nombreuses pour détruire

l’intégrale

de Peierls. On

penserait

d’abord que de telles

interruptions

devraient aussi se manifester par une résistance résiduelle considérable du

métal ;

mais cette

objection

n’est pas

justifiée.

Il est fort

possible

et même

probable

que des

interruptions qui

détruisent

complètement l’intégrale

de Peierls par réflexion et diffusion des ondes

élastiques,

ne touchent presque pas le mouvement des électrons. Par

exemple,

s’il

manquait

dans le réseau

quelquefois

des

plans

de

réseau,

ces endroits donneraient une réflexion totale des ondes

élastiques,

tandis que pour les électrons

le contact

électrique

serait encore presque

parfait.

Cette différence de

comportement

entre

les ondes

élastiques

et les électrons est due à la

petite

masse des derniers.

Donc,

même si par les défauts du

cristal,

on

peut

éviter les difficultés de

Peierls,

on

peut

avoir une

résis-tance

électrique

résiduelle très

petite.

La rédaction de cette note a été

suggérée

par des discussions intéressantes avec

M. L.

Brillouin,

dont

je

le remereie vivement.

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