HAL Id: tel-00218275
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Submitted on 26 Jan 2008
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fracturés : application au site de Äspö (Suède)
Andre Fourno
To cite this version:
pour l'obtention du grade de
Do teur de l'université de Poitiers
(Fa ulté des s ien es Fondamentales etAppliquées)
(DiplmeNational -Arrêté du 25avril2002)
************** **
E ole do torale : Ingénierie Chimique Biologique et Géologique
Se teur de re her he : Terres solides et enveloppe super iell e
************** **
Présentée par : André FOURNO
Modélisation multi-é helle des transferts
en milieux fra turés :
appli ation au site de Äspö (Suède)
Soutenue le 3 juin 2005 devant la Commission d'Examen
Jury :
M. Quintard Institut Mé anique des Fluides de Toulouse Président et rapporteur
P. A kerer Institut Mé anique des Fluides de Strasbourg Rapporteur
F. Delay Université de Poitiers Dire teur de thèse
C. Grenier Commissariat à l'Energie Atomique Co-dire teur de thèse
B. Noetinger Institut Français du Pétrole
H. Benabderrahmane Agen e Nationnal pour la gestion des Dé hets RAdioa tifs
Invités :
E. Mou he Commissariat à l'Energie Atomique
pour l'obtention du grade de
Do teur de l'université de Poitiers
(Fa ulté des s ien es Fondamentales etAppliquées)
(DiplmeNational -Arrêté du 25avril2002)
************** **
E ole do torale : Ingénierie Chimique Biologique et Géologique
Se teur de re her he : Terres solides et enveloppe super iell e
************** **
Présentée par : André FOURNO
Modélisation multi-é helle des transferts
en milieux fra turés :
appli ation au site de Äspö (Suède)
Soutenue le 3 juin 2005 devant la Commission d'Examen
Jury :
M. Quintard Institut Mé anique des Fluides de Toulouse Président et rapporteur
P. A kerer Institut Mé anique des Fluides de Strasbourg Rapporteur
F. Delay Université de Poitiers Dire teur de thèse
C. Grenier Commissariat à l'Energie Atomique Co-dire teur de thèse
B. Noetinger Institut Français du Pétrole
H. Benabderrahmane Agen e Nationnal pour la gestion des Dé hets RAdioa tifs
Invités :
E. Mou he Commissariat à l'Energie Atomique
Cettethèsen'auraitpasvulejoursansl'Agen eNationalepourlagestiondesDé hets
RAdioa tifs(ANDRA) etleCommissariatàl'EnergieAtomique(CEA) de Sa lay.Aussi,
je tiensà remer ier es organismes pour leurs a ueils,pour lesnan ementsdontj'ai pu
béné ier et pour les nombreuses onféren es auxquelles j'ai eu la han e de parti iper
et surtout pour la onan e qu'ils m'ont témoignée en me onant e sujet de thèse. Je
tiensparti ulièrementàremer ier,lelaboratoiredeModélisationdesTransfertsenMilieux
Solides(MTMS)quim'aa ueillidurant estroisdernièresannéesainsiquelelaboratoire
d'étude desTransferts etde Mé aniquesdes Fluides(LTMF),dontlaproximitéaété très
enri hissante.
En parti ulier, je tiens à remer ier Monsieur Emmanuel Mou he pour m'avoir oné
e sujet de thèse, Monsieur Hakim Benabderrahmane pour ses onseils, son soutien et
sa gentillesse, mon dire teur de thèse Monsieur Frédéri Delay pour avoir a epté de
diriger ette thèse et dont les onseils et le soutien ont grandement fa ilité mon travail
et enn, Messieurs Philippe A kerer et Mi hel Quintard pour avoir a epté d'être les
rapporteurs de ette thèse. Ces remer iements s'adresse nt aussi plus parti ulièrement à
mon odire teur de thèse Monsieur Christophe Grenier dont l'enthousiasme, les onseils
etl'ouvertured'espritont onduitàl'aboutissementde etravailtoutenm'apportantune
visioninattendue du her heur shaolin hez qui s ien es, philosophie et art ohabitent.
A son onta t, je pense avoirtiré un enseignementdont je luiserai toujours redevable.
Cha une des réunionsee tuées ave es derniersa ontribué,de manièreimportante,
àl'avan ement de montravailtout en m'insuant l'énergiené essaire àsapoursuite.Un
grandmer iaussiàMonsieurGillesBernard-Mi helquiaétéimpliquédansmathèselors
des dernières étapes.
Pourm'avoira epté àleur oté, jetiens aussiàremer ier l'ensemble des membres de
laTASKFORCEde Äspö.Aleur onta t,j'aiénormémentapprissur letravailen équipe
ave des ollaborationsinternationales, sur lesdi ultésliées auxétudes expérimentales.
L'é oledo toraleGRNdeParisVIetsesthèsardsméritentaussidesremer iements.Grâ e
à euxj'ai pu m'initier auxgéos ien es et ee tuerdeux stages de terraintrès instru tifs.
Durantlestroismoisd'isolementfor é onsé utifsàlande mon ontrat,jene
remer- ieraijamaisassezMessieursAlainCartalade,AlexandreBleyeretdenouveauChristophe
pourl'intérêtqu'ilstémoignaientàmontravail,leursen ouragements,leurbonnehumeur,
leurs oups de téléphone et visitequi rompaientainsi es durs joursde solitude.
Ces trois années de thèse m'auraient sans doute paru beau oup plus longues sans la
présen e de stagiaireset thèsards qui se sontsu édées dans mon bureau. Aussi, mer i à
Caro, Sophie, Céline et Nina pour leur gentillesse et bonne humeur. Ces remer iements
s'adresse nt aussi auxautres thèsards et postdo s du laboratoire Ni o,Thibault, Karima,
Nathalie, Elise dont le onta t a été très enri hissant et agréable. Un grand mer i à
l'ensemble de mes amis de ly ée, de promo, et sportifsen tout genre ... Leremer iement
nal ira bien entendu à papa, maman et à la soeurette à qui mon travail doit aussi
Dans le adre des travaux de re her he et de développement des laboratoires
souter-rainsdédiésàlaproblématiquedu sto kage desdé hets radioa tifsen milieuxgéologiques
profonds, l'étude des transferts dans les milieux fra turés né essite des outils de
modé-lisation performants. Ces outils permettent d'analyser la phénoménologie du transport
et de la rétention des radionu léides à l'é helle des expérimentations et de ontribuer à
la onstru tion des modèles on eptuels de sûreté du sto kage sur plusieurs entaines de
milliers d'années.
La omplexité géométrique a onduit à la mise au point de deux prin ipauxtypes
d'ap-pro hes pour modéliser l'é oulementetle transport. Une première famille onnue sous le
nom d'appro hes dis rètes limite la résolution des transferts aux réseaux de fra tures.
Dansle adre de es appro hes, diérentsoutils de générationdu maillageontété misau
point (maillage des fra tures déterministes et/ou maillages sto hastiques de fra tures de
diérentesé helles).Unese onde lasse,appartenantàlafamilledesappro hes ontinues,
s'appuie sur la notion de volume élémentaire représentatif (VER) et repose sur des
pro- essus d'homogénéisation pouvant omporter diérents ontinua. L'in onvénient de es
appro hes est que, pour les appro hes dis rètes, la modélisation de la diusion
matri- ielle onduit à des oûts informatiques élevés tandis que, pour les appro hes ontinues,
lagéométriedesfra turesn'estpaspriseen ompte.Ainsi,des appro hes hybridesontété
misesaupoint.Lesappro heshybrides ombinentlareprésentationen diérents ontinua
des fra turesse ondairesave unereprésentationdis rète des prin ipalesfra tures.
Néan-moins, bien qu'étant e a es pour la résolution de l'é oulement, les appro hes hybrides
n'ontpas été étendues à larésolution du transport.
L'appro he Smeared fra tures,objet de e travail,appartientà ettedernière lasse
d'ap-pro hes. Elle onsiste à représente r les ara téristiques du milieu fra turé par un hamp
ontinu hétérogène sur un maillage régulier. Les fra tures prin ipales sont dire tement
prisesen omptegrâ eàl'ae tationde propriétés orrigées auxmailleslesreprésentant;
lesautres maillespouvant fairel'objet de diérents pro essusd'homogénéisationprenant
en ompte les fra tures de moindre importan e ou représentant uniquement le blo sain
aussi appelématri e.
Notre appro he Smeared Fra tures se distingue des autres appro hes Smeared Fra tures,
utilisées par diérents auteurs, par l'obtention d'un ux exa t lors de la résolution de
l'é oulement dans une fra ture unique. La modélisation du transport, non abordée
jus-qu'àprésentpour e typed'appro he, estee tuéede manière ontinuedans lesfra tures
ainsi que dans lesblo s de ro hes saines.
La génération du maillage ainsi que l'implémentation des propriétés asso iées ont été
mises en oeuvre pour le problème de l'é oulement et du transport eulérien dans un
ré-seau de fra tures. La quali ation et la validation de l'appro he Smeared Fra tures ont
été ee tuées par la omparaison des résultats ave des al uls de référen e utilisant un
maillagedédié àlagéométrie du milieu. Letravail aété ee tué dans CAST3M ( ode de
al ul développé au CEA) pour un s héma de résolution des équations en éléments nis
mixtes hybrides. L'appro he a été testée sur diérentes géométries, (2D et 3D), allant
de la géométrie simple d'une fra ture unique au problème plus omplexe appliqué à un
réseau de fra tures et pour diérents jeux de propriétés. Ayant donné de bons résultats
en termesde pré isiondes al uls,fa ilitédegénération dumaillageet e pour destemps
de al ul inférieurs,l'appro he Smeared Fra ture onstitue un nouveloutil intéressant de
modélisationdes transfertsen milieuxfra turésàl'é helled'un blo ,partiellement
homo-généisé, ne possédant qu'un nombre limitéde fra tures.
A partir des diérents tests de validation, les domaines d'appli ation de l'appro he ont
pu être misen éviden e. L'utilisationoptimalede l'appro he orrespond, d'une part, aux
simulationsde l'é oulementetdu transportave unediusionmatri iellene jouantau un
rle, (les transferts sont modélisés uniquement dans les fra tures) et, d'autre part, pour
des simulationspour lesquellesladiusiondans leszonesmatri iellesest importanteetse
traduitparuneforteprofondeur depénétrationde lamatièredanslamatri eetunretard
dans les temps de sortie de la matière (simulation au temps longs). Ce se ond domaine
d'appli ation orrespond aux onditions des études de la faisabilitéd'un site de sto kage
de dé hets nu léaires en profondeur. Cette appro he répond don aux besoins formulés
parl'Agen eNationalepourlagestiondesDé hetsRAdioa tif(ANDRA)et onstitueune
nouvelle alternative de modélisation pour les études phénoménologiques et d'évaluation
de performan e menées dansle laboratoiresouterrain de Äspö.Diérentes appli ationsà
e site granitiquesuédois seront présentées.
La prise en ompte d'une faiblediusion dans lamatri e, aumoyen d'un traitement par
double porosité, ainsi que le traitement des in ertitudes des propriétés physiques du
mi-lieu pourront faire l'objet de perspe tives intéressantes à la suite de e travail. De plus,
la problématique du sto kage géologique profond ne onstitue pas le seul domaine
d'ap-pli ationde ette appro he. D'autres problématiques sontsus ep tibles d'utiliser et outil
1 Introdu tion 9
1.1 Problématiquedu sto kage de dé hets radioa tifs etaspe t multi-é helle. . 10
1.2 Milieu géologiqueétudié . . . 11
1.2.1 Lesmilieuxfra turés : dénition etpro essus de formation . . . 11
1.2.2 Phénomènes physiques . . . 16
1.2.3 Etudepédagogique d'unefra ture1D:inuen ede ladiusion ma-tri ielle. . . 17
1.2.4 Apports et ontraintes liésà l'utilisationd'un maillagerégulier. . . 22
1.3 Lesdiérentes appro hes de modélisation etl'appro he Smeared Fra tures 27 1.3.1 Solutionsanalytiques . . . 28
1.3.2 Modèles dis rets. . . 30
1.3.3 Modèles ontinus . . . 32
1.3.4 Modèles hybrides . . . 33
2 L'appro he Smeared Fra tures : développements théoriques et implé-mentation 37 2.1 Prin ipes de base de l'appro he Smeared Fra tures . . . 39
2.2 Smeared Fra tures pour le2D . . . 40
2.2.1 Maillage asso ié àl'appro he Smeared Fra tures . . . 40
2.2.2 FormulationEFMH etappli ations . . . 41
2.2.3 Appro heSmeared Fra turespourl'é oulement:perméabilité équi-valente . . . 44
2.2.4 Appro he Smeared Fra tures pour le transport eulérien . . . 46
2.2.6 Bilande l'appro he 2D . . . 49
2.2.7 Cohéren e du temps de sortie en onve tion pure . . . 50
2.2.8 Perspe tive : modélisation des hétérogénéités ausein d'unefra ture 54 2.2.9 Implémentation, travailinformatique dans CAST3M . . . 55
2.3 Smeared Fra tures pour le3D . . . 56
2.3.1 Maillage asso ié àl'appro he Smeared Fra tures . . . 56
2.3.2 Propriétés équivalentes : s alairesou tensorielles? . . . 59
2.3.3 FormulationEFMH etappli ations . . . 61
2.3.4 Appro heSmeared Fra turespourl'é oulement:perméabilité équi-valente . . . 70
2.3.5 Appro he Smeared Fra tures pour le transport eulérien . . . 76
2.3.6 Orientationdes tenseurs équivalents . . . 81
2.3.7 Critères de monotonie . . . 81
2.3.8 Bilande l'appro he 3D . . . 83
2.3.9 Cohéren e du temps de sortie en onve tion pure . . . 85
2.3.10 Implémentation, travailinformatique dans CAST3M . . . 85
3 Quali ation et Validation de l'appro he Smeared Fra tures 89 3.1 Stratégie pour la quali ation etla validationde l'appro he. . . 89
3.2 Génération du maillagedédié 2D . . . 90
3.3 Quali ationet validation: appro he 2D . . . 92
3.3.1 Inuen e de l'in linaison :fra ture unique 2D . . . 92
3.3.2 Transport : inuen e des phénomènes modélisés . . . 93
3.3.3 Synthèse sur la validationde l'appro he Smeared Fra ture2D . . . 123
3.4 Quali ationet validation: appro he 3D . . . 124
3.4.1 Fra tureunique 3D . . . 124
3.4.2 E oulement . . . 124
3.4.3 Transport . . . 127
4 Appli ation au site expérimental de Äspö 139
4.1 Présentation du site de Äspö . . . 139
4.2 Tâ he 6 . . . 141
4.3 Etude d'un réseau2D de fra tures . . . 143
4.4 Modélisation3D : Tâ he 6D (test de traçage) . . . 160
4.5 Modélisation3D : Tâ he 6E . . . 165
4.5.1 Sensibilitéaunombre de fra tures . . . 166
4.5.2 Modélisationdu transport . . . 168
5 Con lusions 175
Introdu tion
L'exploitation de l'énergie nu léaire, que e soitdans ses appli ations ivilesou
mili-taires, onduitàs'interrogersurdiérentesproblématiques. Parmi elles- i, ertaines sont
liées àlagestionde l'avaldu y le ommelesproblèmesd'entreposageetde sto kage des
dé hets faiblement oufortementradioa tifs ouà latransmutation de es dé hets.
L'étudedu sto kagegéologiqueprofond desdé hets aété onéeà l'Agen eNationale
pour la gestion des Dé hets RAdioa tifs(ANDRA) ave l'obje tif de fournir tous les
élé-ments permettant de dé ider en 2006 la réation éventuelle d'un entre de sto kage en
formationgéologiqueprofonde(deuxmilieuxsonten oursd'étude:l'argileoulegranite).
Les on epts de sto kage reposent sur un prin ipe de barrières multiples omprenant le
olis de dé hets (le dé het et le matériau qui le stabilise dans un emballage adéquat),
la barrièreouvragée qui est interposée entre le olis de dé hets et la ro he, et la barrière
géologiquequiestlaro heelle-même.Les ara téristiquesdessites(barrièresgéologiques)
sont étudiées, en premier lieu, à partir de la surfa e puis, dans un se ond temps, in situ
en laboratoires de re her he souterrains. Ainsi, l'ANDRA parti ipe a tivement au
pro-gramme de ara térisation géologique, hydrogéologique et hydrogéo himique du granite
et de sa fra turation mené sur des sites expérimentaux étrangers, parmi lesquels le site
granitique de Äspö en Suède ([1℄). L'extrapolation dans le temps et l'espa e de ette
ara térisation est d'abord appro hée par la modélisation d'expérien e s puis par des
si-mulationsdu omportement des milieuxetdes phénomènes sur une période de temps de
sûretédeplusieurs entainesdemilliersd'années.Dans emilieu,lesfra tures onstituent
leszonesprivilégiéesdetransfertsderadio-éléments.La ompréhensionetlamodélisation
des phénomènes physiques et himiques agissant dans e milieu représente nt, don , une
étape lef dans la onstru tion des modèles de al ul de sûreté. Les études menées sur
es sites sont ee tuées pour deux types de onditions d'é oulement. Un premier type
orrespond àdes étudessur lestemps ourts(quelquesmois), 'est-à-direpour des
ondi-tions d'é oulements perturbés (test de traçage, onditions expérimentales). Un se ond
typed'études apour objet de prédirelestransferts de radio-éléments aprèsfermeture du
site de sto kage ( onditions naturelles).Pour es études prédi tives, les é oulements sont
lents ets'ee tue nt sur des temps longs (quelques millénaires). Suivant les onditions de
Ave pourobje tifledéveloppementd'unmodèledesimulationdesphénomènesauxtemps
longs, une appro he Smeared Fra tures a été développée etimplémentée dans le ode de
al ul, CAST3M,du CEA, [BET ANDRA 2002℄.
L'originalitéde etyped'appro heestdesesoustraireaumaillagenonstru turédumilieu
fra turé,étapené essitantdegrosmoyensinformatiques,entravaillantsurunmaillage
ré-gulier.Le hoixde représente r lemilieu fra turéparun maillagerégulierné essited'avoir
hoisi l'é helle de travail et de fournir les propriétés asso iées pour modéliser lemilieu à
ette é helle. La résolution des transferts est ee tuée de manière ontinue par une
ré-solution en éléments nis mixtes hybrides mais né essite, préalablement, de déterminer
des propriétéséquivalentesàasso ierauxfra tures,ande tenir omptede leur
représen-tation géométrique. Notre appro he se distingue des autres appro hes de type Smeared
Fra tures par une détermination de propriétés équivalentes assurant la onservation des
ux pour des problèmes 2D. Pour les problèmes 3D, la onservation des ux est assurée
pour deux dire tions prin ipales, minimisant ainsi l'erreur ommise pour des dire tions
quel onques toujours dé omposablessuivant es deux dire tions prin ipales. L'apport de
notre appro he réside, aussi, dans son extension à la résolution du transport, jusqu'à
présent non abordée par les autresappro hes Smeared Fra tures.
Testée sur diérentes géométries, pour diérentes ongurations d'é oulement et de
transport, ette appro he Smeared Fra tures se révèletrès prometteuse par sa fa ilité de
mise en oeuvre et des gains de temps de al ul obtenus. Elle ouvre des perspe tives de
tests de sensibilité aux nombres de fra tures, aux paramètres physiques. Son extension
aux problèmes de modélisation de l'adsorption, à la prise en ompte de l'hétérogénéité
peut être omplétée par la mise au point, pour le transport, d'une version en volumes
nis (évitant les problèmes de on entrations négatives liés aux EFMH dûs non respe t
du prin ipe du maximum liés), par une utilisation dans le adre de simulation de type
Monte Carlo(an de tenir ompted'in ertitudes géométriques ou physiquesdu milieu).
Néanmoins, ommetouteslesappro hes,unebonneétudedestransfertsenmilieux
na-turelspasse par unebonne onnaissan edes problèmesliésàlamodélisationetaumilieu
naturellui-même.Ainsi,avantd'aborderlamiseaupointde etteappro he,savalidation
etlesdiérentes appli ationsee tuées,laproblématiquedu sto kage de dé hets
radioa -tifs, lesmilieuxfra turés, lesphénomènes physiques ren ontrés et leurs onséquen es sur
la modélisationdes milieux naturelsvont être présentés.
1.1 Problématique du sto kage de dé hets radioa tifs
et aspe t multi-é helle
Les études liées au sto kage de dé hets radioa tifs présentent ertaines spé i ités et
obje tifsdontilfaudra tenir ompte.Il est ainsi possible,parmi eux- i,de distinguer un
double aspe t :
Unsitede sto kage dedé hetsradioa tifss'étend surplusieurs kilomètres.Suivant,
que l'ensemble du site ou une portion de e site est étudié, diérentes é helles de
fra turation vont pouvoir être ara térisées. Ainsi, deux é helles sont
parti ulière-ment étudiées :
⇒
Le hamp pro he qui orrespond à l'é helle d'un blo fra turé in luant quelques fra tures.⇒
Le hamplointainpourlequel leréseauetlesblo smatri ielsinterviennent. L'aspe t multi-é helle de la géométrie modélisée pour es études onstitue, don ,une spé i itéimportantedes études de sto kage de dé hets radioa tifs.
⋆
Aspe t temporel :Performan e Assessment (PA) timeL'aspe t temporel onstitue une se onde spé i itéimportantedes études de
sto- kage de dé hets radioa tifs.Deux é helles de temps sont onsidérées :
⇒
E helle expérimentale (quelques mois àquelques années).Les expérien es ne peuvent pas être ee tuées en onditions naturelles ar
leurdurée seraittrop importante. Ainsi,ellesontee tuées pour des
ondi-tions d'é oulements for és limitant leur durée de quelques mois à quelques
années.
⇒
E helle de sûreté (quelques entaines àquelques millionsd'années).En onditions naturelles d'é oulement, lesé helles de temps sont beau oup
plusimportantesquel'é helleexpérimentale.Laduréedes simulationspeut
aller jusqu'à des millions d'années et onstitue une deuxième é helle de
temps.
Que e soitparl'importan e des dimensionsspatialesoutemporelles,un telproblème
vané essiter des ressour esinformatiques importantes.Aussi, des hypothèses vontdevoir
être formulées, puis justiées, an de rendreabordableune modélisationen ondition de
fermeture de site. Ces hypothèses vont onduire à l'élaboration d'un modèle simplié, le
modèle PA, àpartir duquel seront ee tuées les études prédi tives. Outre les hypothèses
simpli atri essurlesquellesilestbasé,lemodèlePAseraaussi ara tériséparlesdonnées
qu'il faudra lui fournir. C'est dans e ontexte que l'appro he Smeared Fra tures, objet
de e travail,a été mise au point.
1.2 Milieu géologique étudié
1.2.1 Les milieux fra turés : dénition et pro essus de formation
Intéressons nous tout d'abord à e qu'est une fra ture. Les fra tures résultent de
Fig. 1.1 (a) La fra ture et son front de propagation (b) les trois modes fondamentaux
joints (mode I) and faults (mode II ouIII) tirés de [Pollard et Aydin 1988℄.
ou surfa es. D'une manière générale, leterme 'fra ture' désigne tous les types de
dis on-tinuité dansune ro he. Deux grandes lassesde fra tures, dépendant du typede
dépla e-mentdes fa esde lafra ture, peuvent être distinguées [2℄ :
•
(i)fra turesdilatées(joints).Lesdeuxsurfa esdelafra tureontunmouvement op-posél'une del'autre.Ladire tion du mouvementest perpendi ulaireauxsurfa es.Ce type de fra ture est aussi appelé fra ture de mode I [Law etWilshaw1975℄
(mode opening, g. 1.1).
•
(ii)fra turesde isaillement(faults).Lessurfa esde lafra tureontunmouvement parallèlel'une par rapport à l'autre.Sile mouvement est perpendi ulaire aufrontde propagation de la fra ture, la fra ture est dite de mode II, s'il est parallèle de
mode III (mode 2,3 shearing, g. 1.1).
Néanmoins, es fra tures peuvent, aussi, être fermées. Celles- i sont en ore appelées
anti rakset orrespondentàdesfra turesdansdesro hessédimentaires,dontlessurfa es
sont soudées.
Diérents mé anismes peuvent être à l'origine de la formation des fra tures [2℄, et
peuvent être lassés en deux atégories :
•
la variation du poids de ou hes provoquée par des soulèvements ou de l'érosion(lithostatique).•
des pressions dues à un uide.•
des mouvements te toniques.•
des pro essus géologiques ( a tivité vol anique, séismes ...).•
un impa td'objetsextraterrestres.⇒
les mé anismes thermiques.Ces phénomènes peuvent s'étendre sur des temps extrêmements longs, se ombiner,
pourgénérerun milieufra turé omplexe.D'autrepart,lemilieuestae tésurdiérentes
é helles. Parexemple, un mouvementte tonique aura un impa t àgrande é helle,tandis
qu'une variation de la température aura un eet plus lo alisé. La géométrie d'un milieu
fra turé va don dépendre de l'é helle onsidérée. La gure 1.2 illustre parfaitement la
variation de la géométrie du milieu fra turé suivant l'é helle à laquelle il est regardé.
Ainsi, à l'é helle de quelques entimètres, le milieu fra turé se réduit à une fra ture
uniqueau onta tave deux typesde zonesmatri ielles(desmatériauxde remplissageou
gouge et du granite altéré).A l'é helle de quelques mètres, lagéométrie est totalement
diérente et beau oup plus omplexe. Le réseau de fra tures est formé, à ette é helle,
d'unefra turationdefonda ompagnéed'unezonedefra turationplusimportante.Enn
pour une é helle de quelques entaines de mètres, le réseau est omposé de stru tures
fortementperméablesde onne tivitédiérentede elleren ontréeauxé hellesinférieures.
Ainsi, suivant les diérents types de fra tures et leurs mé anismes de formation, des
matériaux de ara téristiques physiques diérentes sont observés à leur voisinage, gure
1.3.
[Winberg etal. 2000℄ proposent une représentation on eptuelle d'une fra ture
(fra tureA)pourlesite de Äspö,gure1.3. A partirde ettereprésentation,on onstate
qu'une fra ture peut être onstituée de diérents henaux onne tés, que son ouverture
est variabledans l'espa e etqu'ellepossède deszones stagnantes. Elleest en onta t ave
diérents matériaux omme la ata lasite, la mylonite ou des matériaux de remplissage.
La ro he peut, quant à elle, être dé omposée en deux zones, la ro he altérée et la
ro he non altérée, gure 1.3. An d'illustrer l'hétérogénéité de es matériaux, il est
intéressant de seréférer aux travaux de [Mazurek etal. 2003℄et [Dershowitz etal.2003℄,
dans le adre des études menées sur le site granitique de Äspö en Suède. Ainsi à Äspö,
les fra tures dilatées ou dia lases sont entourées dire tement par une zone altérée de
ro he, tandis que les fra tures de isaillement sont au onta t de diérents matériaux
omme la mylonite, la ata lasite ou des matériaux de remplissage (fault gouges),
[Mazurek et al.2003℄.Les propriétés de es matériaux diérent, [Dershowitz etal.2003℄,
et le milieu fra turé n'est pas ex lusivement onstitué d'un type de fra tures mais de
ombinaisons dont les plus lassiques sont les fra tures dilatées isaillées (faulted joints)
Fig. 1.2 Série de modèles on eptuels montrant la géométrie de fra tures à diérentes
(a)A l'é hellede5mm:TrueBlo kS ale
(b)Al'é hellede1mm :FeatureA
Fig.1.4Formationdefra turesdilatées isaillées.(a)et( )fra turesdilatéesoriginales,
(b) et (d) fra tures dilatées isaillées d'aprés[Pollard et Aydin 1988℄.
Un milieu fra turé est don un milieu très hétérogène : diérents types de fra tures,
diérents matériaux omposent la matri e. Il possède, de plus, une géométrie omplexe
ave diérentes é helles de fra turation. L'identi ation des propriétés est di ile voire
impossible et des in ertitudes existent que e soit sur la géométrie ou sur les propriétés
physiques des diérents matériaux.Ces in ertitudes sont généralement appréhendées par
des méthodes et des pro essus sto hastiques s'appuyant sur la variabilité des données
d'observation sur site.
1.2.2 Phénomènes physiques
Aux ara téristiques hétérogènes et à la omplexité de la géométrie des milieux
fra turés, s'ajoutent des mé anismes de transferts de inétiques très diérentes, faisant
intervenir diérentes dis ipliness ientiques,[De Marsily1981℄.Ces mé anismespeuvent
être lassés en deux atégories :
⋆
Les phénomènes onve tifs etdispersifs.Ces phénomènes sont aussi les plus rapides. Ils se omposent prin ipalement des
phénomènesde onve tionetde dispersion danslesfra tures ir ulantes( ertaines
fra tures peuvent être olmatées). Le tra eur, sur lequel ils agissent, se propage
rapidementdes fra tures vers l'extérieur.
•
E oulement :saturé,l'é oulementdu uide peut se ramener à un système de deux
équa-tions [De Marsily1981℄ : l'équation de Dar y dont l'arti le [Brown 2002℄
retra el'historique etl'équation de onservation de masse.La ombinaison
de es deux équationsforme une équation de diusion.
( ~q = − ¯¯
K
∗ ~
gradh
(équationde Dar y)div(~q) = s
(équationde onservation de masse)Où
~
q
est la vitesse de Dar y,K
¯¯
letenseur de perméabilité,h
la harge ets
leterme puit-sour e.•
Transport :L'équationdu transport est l'équationde onve tion-dispersion suivante :
ω.R.
∂C
∂t
= div(ω. ¯¯
D
∗
. ~
gradC
− C.~q)
(1.1) ave
C
la on entration(kg.m
−3
)
¯¯
D
∗
le tenseur de dispersion(m
2
.s
−1
)
ω
laporosité(−)
~
q
lavitesse de Dar y(m.s
−1
)
R
le oe ient de retarddû àl'adsorption(−)
.⋆
Les phénomènesde rétention.Aux phénomènesrapides pré édents sontasso iés d'autres plus lents.Ces derniers
tendentàralentirle heminementdelamatière.Parmieux,undesplusinuantest
le phénomène de diusion dans la matri e. Son a tion se traduit par la rétention
d'une partie de la matière, entraînant des temps de sorties beau oup plus longs,
[Neretnieks 1980℄. A e phénomène, s'ajoutent des phénomènes physi o himiques
omme l'adsorption, la pré ipitation, et autres réa tions himiques diverses. Le
problème de transport de olloïdes n'est pas onsidéré.
1.2.3 Etude pédagogique d'une fra ture 1D : inuen e de la
dif-fusion matri ielle
An d'illustrer lesa tionsdu phénomènede diusion, exposons leproblème lassique
du transport dans une fra ture unique (g. 1.5). L'équation générale de transport peut
s'é rire sous deux formes, suivant que le milieu fra turé est onsidéré en globalité ou en
deux ontinua. En onsidérant le milieu dans sa globalité,l'équation de transport s'é rit
lassiquementsous laforme:
ω.R.
∂C
∂t
= div(ω. ¯¯
D
∗
. ~
gradC
− C.~q)
Fra ture Matri e
ω
ω
f r
ω
m
¯¯
D
∗
D
∗
L
0
0
0
D
∗
T
0
0
0
D
T
∗
ω
m
∗ d
~
q
~
q
~0
R
R
a
= 1 +
2
e
K
a
R
d
= 1 +
1−ω
ω
m
m
ρ
s
K
d
Tab. 1.1 Expressiondes paramètresde transport pour lafra ture et lamatri e
Suivant que la zone onsidérée sera la fra ture ou la matri e, les indi es
f r
oum
seront ae tés aux paramètres de l'équation 1.2, omme indiqué dans le tableau 1.1.Les expressions des oe ients de retards sont déterminées ave l'hypothèse que la
on entration massique, représentant la masse d'éléments absorbés par unité de masse
solide, est proportionnelle àla on entrationdu milieu (
F
= K
d
.C
),[De Marsily 1981℄.ave
C
la on entration(kg.m
−3
)
¯¯
D
∗
le tenseur de dispersion(m
2
.s
−1
)
ω
la porosité(−)
e
l'ouverture(m)
~
q
la vitesse de Dar y(m.s
−1
)
d
le oe ientde diusion matri iellede pore(m
2
.s
−1
)
D
∗
L
= d
f r
p
+ α
L
∗
ω
q
f r
le oe ient de diusion longitudinale
(m
2
.s
−1
)
D
T
∗
= d
f r
p
+ α
T
∗
ω
q
f r
le oe ient de diusion transverse(m
2
.s
−1
)
α
le oe ient de dispersivité : Ttransverse L longitudinal(m)
R
le oe ient de retard dû à l'adsorption(−)
K
a
le oe ient d'adsorptionsurfa ique(m)
K
d
le oe ient d'adsorptionmatri ielle(m
3
.kg
−1
)
ρ
s
lamasse volumiquekg.m
−3
.
Si le blo fra turé est modélisé par deux ontinua, (matri e et fra ture),un terme de
ouplage,
S
=
2
e
ω
m
d
∂C
m
∂z
|
z=0
,doitêtre rajoutédansl'équationde transport de lafra ture, [Bear etal.1993℄ oùz est la dire tion orthogonale au plan de fra ture. Les équations detransport deviennent alors :
•
pour lafra ture (suite à l'homogénéisationverti alesur e)Fig.1.5 Illustration du problème de la fra ture unique.
•
pour lamatri eR
d
∂C
m
∂t
= d
∂
2
C
m
∂x
2
(1.4)ave omme ondition à l'interfa e fra ture-matri e
C
m
= C
f
Etude analytique
[Neretnieks 1982℄ propose une solutionanalytique au problème 1.3 et1.4, en réponse
à une inje tion ontinue de on entration
C
0
, en se plaçanten onve tion pure dans une fra ture unique etpour une matri einnie.C
C
0
= erf c(
ω
m
.d.τ
w
eω
f r
pD
a
.
(t − τ
w
.R
a
)
)
(1.5) oùD
a
=
d
R
d
.Apartirde ettesolution,ilestpossiblededéterminerlasolutionenréponseàun réneau
∇h 10
−2
10
−3
10
−4
R
p
1.2 3.4 25.Tab.1.2 Valeur du oe ientde retard:sensibilitéaugradientde harge(
e
= 2.6.10
−2
m)
e(m)
2.6.10
−2
10
−2
5.10
−3
R
p
1.2 1.6 2.3Tab. 1.3 Valeur du oe ient de retard : sensibilité à l'ouverture de fra ture (
∇h =
10
−2
)
Le but de ette étude est de déterminer une expression du temps du maximum de
on entration,
τ
max
, 'estàdireletempsannulantladérivéede lasolution1.6en réponse à un Dira de on entration. Ce temps peut être exprimé en fon tion d'un oe ient deretarddupi ,
R
p
etdutempsdesortie onve tif,τ
w
,aprèsavoiree tuéundéveloppement limité en onsidérantt
0
petit.τ
max
= R
p
.τ
w
(1.7)R
p
= R
a
+
2
3
ω
m
2
.d.R
d
ω
2
f r
.e
2
τ
w
(1.8)Cette étude du maximum de la solution de [Neretnieks1982℄ ne fournit pas
d'informa-tion sur la forme de la ourbe mais permet d'établir une estimation du temps de sortie
du maximum de on entration. Dans le as du problème simple du transport dans une
fra ture unique, de transmissivité
10
−7
m
2
.s
−1
et de porosité
2.1.10
−1
, le oe ient de
retard,
R
p
,peut être al uléen onsidérantdiérentesvitesses d'é oulementetdiérentes ouvertures de fra ture. La matri e onsidérée est de porosité6.10
−3
et de oe ient de
diusion de pore,
d
= 5.10
−11
m
2
.s
−1
. Lestableaux1.2 et 1.3 présententlesvaleurs
obte-nues pour une longueur de par ours de 230 m. Dans les deux as, les eets d'adsorption
sont négligés. L'ouverture importantede la fra ture est due à la prise en ompte de
dif-férentes zones entourant elle- i etqui ont faitl'objetd'un pro essus d'homogénéisation,
expliquantainsi laporosité de fra ture diérente de 1.Lesvaleursutilisées sont elles du
site expérimental de Äspö, dont le gradient de harge, en é oulement naturel, est estimé
à
0.1%
.Lesrésultatsdes tableaux1.2et1.3 indiquentqueletempsde sortieest d'autantplus
grand que l'ouverture de la fra ture ou la vitesse d'é oulement sera faible. La diusion
matri iellejoue,par onséquent,unrled'autantplusimportantlorsquelafra tureest de
faible ouverture ou lorsque l'é oulement est lent. Un phénomène de diusion matri ielle
importantest ara térisé par un temps de sortie beau oup plus important.Ainsi,la
mo-délisationdutransportdansunmilieufra turéné essitelapriseen ompteduphénomène
Fig.1.6Evolutionde la on entrationàlasortiedelafra ture:inuen edeladiusion
matri ielle.
Etude numérique
Après l'étude des solutions analytiques, une analyse des résultats d'une modélisation
numérique du transport d'un tra eur dans une fra ture unique est maintenant ee tuée.
Seuls les phénomènes de onve tion dispersion et de diusion matri ielle sont i i
onsi-dérés. L'étude de la sensibilité des résultats à la variation du oe ient de diusion de
la matri e permet de ara tériser l'a tion plus ou moins importante de la matri e. Plus
le oe ient de diusion de la matri e est élevé, plus le terme sour e,
2
e
ω
m
d
∂C
m
∂z
|
z=0
, de l'équation1.3estimportant.Lamasseprélevée àlafra tureest,par onséquent,d'autantplus importantequele oe ientde diusion matri ielleest important.L'inuen ede la
diusion matri ielle,
d
,sur letransport est illustrée par les ourbesgure 1.6.Les résultats indiquent que la diusion matri ielle inue sur la hauteur du pi des ux
massiques. Plus la diusion matri ielle joue un rle important, moins le maximum de
on entration est élevé. Cette baisse du maximum de on entration s'a ompagne d'une
faiblepentede laqueue de la ourbe. Ladé roissan e de la valeur de lapente s'explique
fa ilementparlafaible inétiquedu phénomènedediusionmatri ielle.Letra eur,ayant
pénétrédanslamatri e,est restituépar elle iave une inétiquetrès faible,parrapport
à sa vitesse de propagation dans la fra ture. Plus la diusion matri ielle est importante,
plus la profondeur de pénétration de matière est importante et plus la restitution de la
matièrepar lamatri e s'ee tue sur des tempslongs. Le maximum de on entration est,
lui aussi, inuen é par ladiusion. Étant donné que de la masse séjourne dans leszones
matri ielles, le maximum de on entration est d'autant plus faible que la diusion
ma-tri ielle est importante. Si la diusion est vraiment très importante, un retard dans les
de la diusion matri ielle,il est possiblede seréférer à[Carrera et al.1998℄.
Dans la problématique du sto kage de dé hets radioa tifs, (é oulements naturels),
la diusion matri ielle joue don un rle essentiel dans les pro essus de rétention. Son
a tion, loind'êtrenégligeable,devra don être prise en ompte.
1.2.4 Apports et ontraintes liés à l'utilisation d'un maillage
ré-gulier.
La modélisationdes transferts en milieux naturels serévèleêtre une tâ he omplexe.
Les ara téristiques géométriques, les diérentes zones, ainsi que les phénomènes
phy-siques ren ontrés dans un milieu fra turé ontribuent à réer un ensemble de di ultés
auxquelles toutes les appro hes de modélisation her hent à pallier. Avant de présenter
es appro hes, hapitre1.3, ilest intéressantde onfronter lesdi ultés ren ontrées ave
des solutions apportées par une appro he s'appuyant sur un maillage régulier ( omme,
par exemple, une appro he de type Smeared Fra tures). Lors d'une modélisation en
milieuxfra turés, trois familles de di ultés peuvent être distinguées:
⋆
Les di ultés liées à la géométrie du milieu.La formation des fra tures, leur géométrie, résultent de phénomènes omplexes
onduisant à des géométries di ilesà modéliser, [2℄. Un milieu fra turé est
om-posédediérentesé hellesde fra turation.A haqueé helle,peuvent orrespondre
diérentesdistributionsdefra tures,[Brown 2002℄.Ladépendan ede lagéométrie
vis à vis de l'é helle onsidérée, les in ertitudes sur la position des fra tures
rajoutent en ore un degré de di ulté. Ainsi, pour ertaines modélisations, il
est né essaire de s'intéresser à des é helles de fra turation inférieures, tout en
travaillant àune é helle supérieure.
La matri e joue, elle aussi, un rle important ( hapitre 1.2.3). De volume très
supérieur aux volumes des fra tures, la matri e onstitue une zone de rétention
potentiellement forte. Il est don essentiel de dénir l'é helle de travail, pour
ensuite pouvoir s'attaquer aux problèmes de la représentation géométrique d'un
milieu fra turé (matri e et fra tures). Une modélisation dédiée, 'est à dire pour
laquelle la géométrie du milieu est prise dire tement en ompte, semble être une
bonne solution. Cependant, la omplexité du milieu et les oûts de al ul trop
importantsrendent ette solutionpeu pratique.
⇒
Apports d'un maillage régulier.Les di ultés liées à la prise en ompte de la géométrie omplexe du réseau
sur le maillage régulier, par un hamp hétérogène de propriétés. Ainsi, les
diérentes zones du milieu ne sont pas diéren iées par leurs géométries mais par
la variationde leurs ara téristiquesphysiques. De ette manière,lemaillaged'un
blo fra turé, partiellement homogénéisé, ne possédant qu'un nombre limité de
fra tures, ne pose plus de di ultés. Cependant, les propriétés ae tées à haque
mailledoivent faire l'objet d'une étude an de les déterminer. En e qui on erne
le hoixde l'é hellede travail,elleest dire tementliéeau hoixdu pasdu maillage
utilisé.
⋆
Les di ultés d'identi ation des propriétés asso iées aux réseaux de fra tures et aux blo s matri iels.L'a ès aux fra tures est souvent di ile et la détermination de leurs propriétés
est ee tuée par deux types de mesures : des mesures dire tes ou des mesures
indire tes. Les mesures dire tes onsistent àanalyser les aeurements de surfa es
du site, les arottes de diérentsforagesan de déterminerle pendage, l'extension
des fra tures,leur ouverture ...Lesmesures indire tes orrespondent auxrésultats
obtenus par la modélisation d'essais de pompages ou d'autres expérien es ([2℄
et exemple de l'expérien e TRUE Blo k S ale réalisée dans le laboratoire
expé-rimental de Äspö [Anderson et al.2002℄). Une démar he de ara térisation du
site de Äspö est présentée par [Mazurek et al.1996℄. Elle s'appuie lassiquement
sur les données géologiques, hydrogéologiques de l'é helle du mètre au dé amètre
pourfournir une première ara térisation desdiérentes stru tures géologiques du
milieu. L'ensemble onstitue un jeu de données d'entrée pour les modélisations.
Ces mesures indire tes se heurtent à un problème lié aux é helles de temps
onsidérées. Les expérien es sont ee tuées pour des é helles de temps assez
ourtes orrespondant àdes vitesses d'é oulement assez élevées dans les fra tures.
Les zones tou hées par es tests restent don lo alisées auvoisinagedes fra tures.
Les informations obtenues par les données expérimentales orrespondent don ,
généralement, aux fra tures et à une zone de faible profondeur les entourant.
Notre domained'appli ation,modélisationdes transferts dans un site de sto kage
après fermeture, orrespond, au ontraire, à des vitesses d'é oulement lentes et
sur des é helles de temps importantes (plusieurs dizaines de milliers d'années).
Lorsqu'une modélisation pour des temps longs (vitesses d'é oulement lentes)
est ee tuée, les zones explorées par le tra eur sont beau oup plus étendues et
les phénomènes, omme la diusion matri ielle, qui jouaient peu de rle pour
les vitesses d'é oulemnt rapides, jouent, dans e as-là, un rle important. La
ara térisation des zones plus éloignées devient, par onséquent, indispensable.
De plus, la géométrie et les ara téristiques du milieu à modéliser sont souvent
a ompagnées d'in ertitudes e dont il faudra tenir ompte. Ainsi une dernière
étape d'analyse de sensibilité est né essaire, an d'évaluer l'ensemble des
ara -téristiques du milieu. An de prendre en ompte es in ertitudes, il est possible
de faire des simulations de type Monte Carlo. Pour ela, les outils mis en oeuvre
problème. La validation des modèles est obtenue par omparaison des résultats
numériquesave lesrésultatsexpérimentaux.
⇒
Fa ilités apportées par l'utilisation d'un maillage régulier.L'attraitdesappro hesutilisantunmaillagerégulier,outrelefaitdene pasàavoir
à mailler le milieu, vient de la fa ilité de mise en oeuvre d'études de sensibilité.
Ces études de sensibilité peuvent porter à la fois sur la géométrie du milieu ou
sur ses propriétés physiques. Un hangement de géométrie est, en eet, fa ile à
prendre en ompte grâ e à la souplesse induite par l'utilisation d'un maillage
régulier.Ainsi,ilest toutàfaitpossibled'envisager dessimulationsde type Monte
Carlo an de prendre en ompte les in ertitudes pouvant exister sur la position
des fra turesou sur les ara téristiquesdu milieu.
⋆
Les di ultés liées à l'hétérogénéité des propriétés du milieu.En milieux naturels la matri e est onstituée de diérents matériaux (suivant
le type de fra ture onsidéré, par exemple) ayant des omportements diérents
et présentant de forts ontrastes entre leurs propriétés. Ces diérentes zones
doivent être modélisées ar elles jouent un rle important dans la rétention de
la matière. Leur représentation pose une série de questions auxquelles le
modé-lisateur devra répondre : un maillage de es diérentes zones est-il né essaire?
Un pro essus d'homogénéisation serait-il possible? Quelle est la répartition de
es zones le long des fra tures? ... A es questions, relevant plus du hoix de la
modélisation, un problème supplémentaire se superpose. Dans un as simplié,
un milieu fra turé peut être onsidéré omme omposé de deux stru tures : les
fra tures et le blo matri iel. Les ara téristiques du milieu ainsi que les vitesses
d'é oulement varient fortement au niveau de l'interfa e matri e fra ture : les
fra tures onstituant les zones d'é oulement, tandis que la matri e onstitue des
zones de sto kage de vitesses d'é oulement faibles. Ces dis ontinuités ajoutent
une di ulté supplémentaire à la modélisation des phénomènes se produisant à
l'interfa ematri e-fra ture.Enparti ulier,pourlevolet transport,ilestimportant
de bien oupler le transport dans les fra tures (relativement rapide) ave le
transport dans les blo s matri iels (relativement lent). Ainsi, dans une appro he
mono domaine, ave un maillage dédié à la géométrie du milieu, il faut veiller à
mailler nement l'interfa e an de rendre ompte des gradients de on entration
[Grenier etal. 1999℄et [Grenieret Mou he 1997℄.
⇒
Fa ilités apportées par l'utilisation d'un maillage régulier.Comme pour toutes les appro hes de modélisation, l'utilisation d'une appro he
en ompte des diérentes zones. Son avantage est que, par sa représentation du
milieu,une étudede sensibilitéàlavariationde lalo alisationde diérentes zones
hétérogénes, par exemple pour un problème inverse, ne né essite pas de remailler
le milieu pour ha une des ongurations étudiées. Une résolution basée sur un
pro essus de type Monte Carloest alors envisageable.
⇒
Contraintes dues à l'utilisation d'un maillage régulier.•
Choix de la dis rétisationspatiale.Un milieu fra turé étant un milieu multi-é helle, le hoix de l'é helle de
travail va être un paramètre important de la modélisation. L'utilisation
d'un maillage régulier nous ontraint à hoisir un pas de dis rétisation
unique pour l'ensemble du domaine. Ce pas de dis rétisation peut, alors,
être assimilé à un volume élémentaire de référen e VER. Le ranement
né essaire autraitementnumériquedes phénomènes aux interfa es matri e
fra ture onstitue, don , la ontrainte prin ipale de l'appro he. Le hoix
d'un pas de dis rétisation uniforme sur l'ensemble du domaine implique
un ranement identique à l'interfa e fra ture matri e et sur l'ensemble
du domaine. Ainsi, pour des ongurations (vitesses d'é oulement rapides
dans les fra tures) où la matri e se révèle peu a tive, un ranement est
né essaire, entraînant des oûts informatiques trop importants.Par ontre,
pour des vitesses lentes, entraînant une inuen e plus importante de la
matri e (diusionmatri ielleimportante),lepas du maillagepeutêtre plus
grossier. Le domained'appli ationre her hé , modélisationde l'é oulement
et du transport après fermeture du site de sto kage de dé hets nu léaires,
orrespond à ettese onde ongurationet permet d'envisager l'utilisation
de e type d'appro he.
•
Choix de la dis rétisationtemporelle.Dans le as d'un milieu fra turé onstitué d'une fra ture et de la matri e,
des ontrastes importants de vitesses d'é oulement dans la matri e,
(é oulementsquasi nuls), etdans la fra ture, (zoned'é oulements rapides),
existent. L'utilisation d'un maillage régulier pour modéliser deux vitesses
d'é oulement diérentes peut poser des problèmes de monotonie ou de
onvergen e. Le respe t de ritèresde monotonie doit don être vérié lors
du hoix de la dis rétisationtemporelle.
Le domaine d'appli ation de es appro hes est imposé par l'importan e de la
dif-fusion matri ielle. Néanmoins, pour les as vraimentdéfavorables (faiblediusion
matri ielle), d'autres solutions peuvent être envisagées omme la résolution du
problème dans lesmaillesde vitesses d'é oulement élevées et une prise en ompte
de la diusion matri ielle par un terme d'é hange évalué grâ e à une solution
Bien que représentant un milieu fortement hétérogène mal déni, il est possible de
pallier à ertaines des di ultés de modélisation des milieux fra turés par l'utilisation
d'un maillage régulier. Cependant, les appro hes s'appuyant sur des maillages réguliers
présentent, aussi, des ontraintes, né essitant de s'interroger sur le hoixde la
dis rétisa-tion et sur les paramètres à ae ter. Néanmoins, en se replaçant dans la problématique
du sto kage de produits radioa tifs pour laquelle les é oulements sont lents et le
phéno-mène de diusion dans la matri e important, les dis rétisations spatiales et temporelle
sont moins ontraignantes. De telles appro hes ne représentent qu'une solution parmi
d'autres. Un grand nombre d'appro hes existe, résolvant ertaines des di ultés et se
heurtant à d'autres. Un rapide tour d'horizon de es diérentes appro hes est proposé
1.3 Les diére ntes appro hes de modélisation et
l'ap-pro he Smeared Fra tures
Comme le hapitre pré édent l'annonçait, une des di ulté de la modélisation des
transferts en milieu fra turé réside dans la dénition de l'é helle de travail. Ainsi,
reprenant[Berkowitz 1994℄, l'appro he de modélisation,suiviedans une appli ationà un
site, dépend :
•
des informations disponibles sur le site,•
des ara téristiquesdominantes de l'é oulement,•
de l'é helle de travail,•
du type de résultatsre her hé s.Iln'existepasd'appro hesuniversellespourletraitementdesproblèmesdetransfertsdans
les milieux fra turés. Une démar he intéressante pour lassier, en première appro he,
les diérents types de modèles est proposée par [Bear et al.1993℄ et [Berkowitz 1994℄,
s'appuyant sur quatre é helles de fra turation diérentes :
•
Le hamp très pro he (quelques métres): prise en ompte des transferts dans une fra ture isolée.•
Le hamp pro he (quelques entaines de métres) : blo fra turé in luant quelques fra tures identiées de façon déterministe ou statistique (via des densités defra -turation etd'orientation).
•
Le hamp lointain (quelques kilométres) : le réseau et les blo s matri iels inter-viennent et on tient ompte des diérentes inétiques par une appro he doubleporosité; (transfertdans deux milieux ontinuséquivalentsà haque sous-systè me
ave des termes de ouplage entre lesdeux).
•
Le hamp très lointain (é helle régionale) : Les transferts sont modélisés dans un milieu ontinu équivalent qui rend ompte de la présen e des fra tures ainsique des blo s matri iels.Typiquement, l'é helle d'observation est plus importante
que l'é helle de fra turation, onduisant à la dénition de grandeurs ontinues
équivalentes.
Avant de nous intéresser à es appro hes, un inventaire des solutionsanalytiques
1.3.1 Solutions analytiques
Ces solutionsanalytiquessonttoutesobtenues àpartird'uneformulationduproblème
sur deux ontinua.C'est-à-dire quel'équationde transport de lafra tureest ouplée, par
l'intermédiaire d'un terme sour e, à l'équation de transport dans la matri e, équations
1.3 et 1.4. Toutes les solutions proposées partent de l'hypothèse d'une diusion
matri- ielle1Dorthogonale.Cessolutionssontrappeléesi i ar ertainesserontutiliséesensuite.
⋆
Diusion dans un milieu poreux (diusion matri ielle).Pour unmilieu poreux homogène,de oe ient de diusion
d
,en onta t pendant un temps,τ
,ave des espè es stables,lasolution de l'équationde diusion 1D, en réponse à une inje tion ontinue de on entrationC
0
en z = 0 et dans un milieu inni, est donnée par [Neretnieks 1980℄.C
m
C
0
= erf c
z
2
√
dτ
(1.9)
Une appli ation lassique faite par [Neretnieks 1980℄, est la détermination de la
pénétrationdanslamatri e.Lanotation
η
0.01
est utiliséepour indiquerqu'ils'agit de lapénétration pourC
m
C
0
= 0.01
etson expression est :
η
0.01
= 4
√
dτ
.⋆
Solution au problème de onve tion dans la fra ture et diusion dans la matri e ave dé roissan eradioa tive.[Neretnieks 1980℄ généralise la solution de [Carslaw etJaeger 1959℄ en y ajoutant
une dé roissan e radioa tive(de vitesse de dégradation,
λ
),pourune inje tion de tra euràl'entréed'unefra tureautempsτ
0
de laformeC
0
.e
−λτ
pendantuntemps
∆τ
. Seules la onve tion dans la fra ture et la diusion dans la matri e, ave la dé roissan e radioa tive, sont modélisées. Lasolution obtenue est :C
m
C
0
= exp(−λτ).(erfc
G
pτ − (τ
w
+ τ
0
)
− erfc
G
pτ − (τ
w
+ τ
0
+ ∆τ )
)
(1.10)G
=
D
m
+
q.e.z
2x
2e.
√
d
τ
w
(1.11)ave
τ
w
le temps de sortie en onsidérant uniquement la onve tion dans la fra ture. L'évolution de la on entration dans lafra ture est obtenue pourz
= 0
.⋆
Prise en ompte de la dispersion dans les fra tures et des phénomènesd'adsorp-tion.
[Tang etal.1981℄ puis [Maloszewski etZuber1985℄ étendent ette solution à
un problème de onve tion, dispersion dans la fra ture, ave de la diusion
1D dans la matri e. L'adsorption ainsi que la dé roissan e radioa tive sont
aussi prises en ompte. Une solution analogue à elle de Tang est obtenue par
[Sudi ky etFrind 1982℄pourun systèmede deux fra turesparallèles.Unesolution
Un modèle, prenant en ompte lesphénomènes de onve tion, dispersion,
adsorp-tion dans la fra ture etde diusion, adsorption dans la matri e peut s'é rire sous
laforme[Maloszewskiet Zuber1990℄(en reprenantlesnotations deMalozewski):
•
pour la fra ture:R
af
∂C
f
∂t
= D
∂
2
C
f
∂x
2
− ~v
∂C
f
∂x
+
n
p
D
p
b
∂C
p
∂y
|
y=b
(1.12) oùR
af
est le oe ient de retard dû à l'adsorption instantanée dans la fra ture,D
le oe ient de dispersion dans les fra tures,v
la vitesse de Dar y,C
f
la on entration dans la fra ture,b
sa demi-ouverture etn
p
,D
p
,C
p
, respe tivement la porosité, le oe ient de diusion de pore et la on entrationdans la matri e.•
pour la matri e (diusion 1D):n
p
∂C
p
∂t
= n
p
D
p
∂
2
C
p
∂y
2
− (1 − n
p
)ρ(Φ
1
− Φ
2
)
(1.13) aveρ
la densité de la matri e,Φ
1
= k
3
∂C
p
∂t
etΦ
2
= k
1
n
p
C
p
(1−n
p
)ρ
− k
2
q
2
letransfert de masse, entre les phases solide et liquide dans la matri e, dû
à une adsorption linéaire isotherme en équilibre instantané et le transfert
de masse entre les phases solide et liquide dans la matri e, dû à une
réa tion inétique d'ordre 1.
k
1
,k
2
,k
3
sont les oe ients de distribution, respe tivement,d'avan éeet de retour de la réa tionnon instantanéeet delaréa tioninstantanée.
Pour les onditions aux limites suivantes :
C
f
(x, 0) = 0 C
f
(0, t) =
M
Q
δ(t) C
f
(∞, t) = 0
(1.14)C
p
(y, x, 0) = 0 C
p
(b, x, t) = C
f
(x, t) C
p
(∞, x, t) = 0
(1.15)q
1
(x, 0) = 0
q
2
(x, 0) = 0
(1.16)ave
M
lamassedu tra eurinje té,Q
ledébitd'inje tionetδ(t)
lafon tionDira ; lasolutionauxéquations1.12et1.13 estfourniepar[Maloszewski etZuber 1990℄:Si
Φ
2
= 0
ette solutions'é rit plus simplement:C
f
(t) =
aM
2ΠQ
q
P
e
t
′
0
.(
Z
t
0
e
−
Pe
4ut
′
0
(t
′
0
−u)
2
−k
′
1
(t−u)−
a2u2
t−u
.
du
pu(t − u)
3
)
(1.20)Trois oe ientsapparaissentdanslaformulationde ettesolution,
a
= n
p
√
D
p
R
ap
2bR
af
,P
e
=
vx
D
ett
′
0
=
xR
af
v
= R
af
t
0
avek
′
1
=
R
k
ap
1
,R
ap
=
(1−n
p
)ρk
3
n
p
. Ainsi, pour untra eur non sorbant (
R
ap
= R
af
= 1
), es trois oe ients,a
,P
e
ett
′
0
ontrlent le transport. Lorsquea
roît, suivantque ladiusion de pore,d
, augmenteouque l'ouverture,2b
, de la fra ture diminue, la diusion dans la matri e est favorisée. Dans e as là, le maximum de on entration est plus faible et un dé alage dansles temps de sortie peut être observé.
Cessolutionsanalytiquesserventàmieux omprendre ertainsphénomènesren ontrés
danslesmilieuxfra turéstoutenpermettantde validerlesdiérentsmodèlesdéveloppés.
Une bonne vision de es modèles utilisés pour la simulation des transferts en milieux
fra turés est proposée par [Ezzedine 1994℄. Ces modèles peuvent être lassés en trois
grandes familles: les modèles dis rets, lesmodèles ontinus etles modèles hybrides.
1.3.2 Modèles dis rets
Les modèles dis rets onsistent à travailler sur la géométrie réelle du milieu fra turé.
Dans e as là,onparlera de représentations dis rètes. Ils sont généralement appliqués à
l'é helledes hamps tréspro hes, pro hes etlointains.Diérentes optionsontété hoisies
pour obtenirleréseaudis retde fra tures.Ainsi,ilestpossiblede distinguerdeuxé oles:
⋆
les modèles àfra tures dis rètes ou modèles DFN.LesmodèlesDFN onsistentàgénérerdesréseauxdefra turesàpartird'objets
géo-métriques simples s'appuyant sur une distribution statistique des ara téristiques
géométriques (ouverture, position, orientation) et des ara téristiques du réseau
(transmissivité des fra tures, densité de fra turation). Diérentes géométries ont
été utilisées pour générer les réseaux de fra ture. [Ezzedine 1994℄ ite quelques
modèles s'appuyant sur lagénération de disques([Bae her 1983℄et[Barton 1978℄)
ou sur une génération de surfa es planes ([Dershowitz 1985℄). Plus ré emment,
[Koudina etal. 1998℄ dé rivent la génération d'un réseau dis ret de fra tures à
partir de polygones sur lesquels l'é oulement est résolu. Les gros oûts
informa-tiques né essaires à es appro hes ont in ité les diérents auteurs à optimiser
leurs outils par l'exploitation d'idées diérentes. Ainsi, [Delay et Bodin 2001℄ et
[Bodin et al.2003℄ ont, par exemple, proposé une autre appro he de résolution.
Parune appro he lagrangienne,larésolutiondel'é oulementetdu transport
en s'intéressantauxtempsde transitionentredeuxpointsxesd'unréseaudeliens
symbolisantunréseaudefra tures2D.De ettemanière,larésolutionestbienplus
rapide.
⇒
L'avantagede esappro hesestde onserverunereprésentationexpli itede lagéométrie dumilieu,pour diérentes é helles.Lesfra tures,parfaitementara térisées, sont fa ilement prises en ompte. Ces odes sont rapides et
optimisés mais né essitent de gros moyens informatiques. De plus, le
trans-port est souvent simulé uniquementdans leréseau de fra tures,ladiusion
dans la matri e étant prise en ompte par des solutions analytiques, ave
l'hypothèse d'une diusionhomogène 1D innie.
⇒
Les in onvénients de es appro hes résident dans leur maniabilité omme, par exemple,pour des études de sensibilitéàlagéométrie des fra tures. Eneet, à haque modi ation de la géométrie du milieu, un remaillage est
né essaire onduisantàde forts oûtsinformatiques. L'hypothèsed'une
dif-fusion1D inniedans lamatri epeut aussi serévéler non justiée. Dans le
as d'é oulements pour lesquels la diusion matri ielle joue un rle
impor-tant, il est tout à fait envisageable que le tra eur ir ule d'une fra ture à
uneautrepar l'intermédiairedelamatri e.Ce heminementest omplexeà
modéliserave lesappro hes DFNpourdes oûts informatiquesabordables.
⋆
les modèles à henaux oumodèles CN.Les modèles à henaux dé oulent dire tement des modèles DFN. Une fra ture
est, pour e type de modèles, représenté e par diérents liens, ou henaux,
in-ter onne tés. L'idée de henaliser une fra ture provient de e que l'é oulement
dans des fra tures suit des hemins préférentiels. Ceux- i forment ainsi des
liens plus ou moins onne tés . Ces henaux peuvent être générés dire tement
à partir des points d'interse tion des objets géométriques des modèles DFN,
[Ca as etal. 1990a℄, [Ca as et al.1990b℄ et [Dverstorp et al.1992℄. Le modèle de
[Moreno et Neretnieks1993℄, quant à lui, s'appuie sur un réseau de henaux de
géométrie régulièreet ubique.
⇒
L'utilisation de henaux réduit énormément les di ultés et les temps de al uls. Cependant, la prise en ompte de la diusion dans la matri e estuniquement déterminée àpartir de solutionsanalytiques. L'utilisationd'un
modèle à henaux semble être justiée dans le as d'é oulements rapides
pour lesquels les é oulements dans lesfra tures sont henalisés.
⇒
Pourdesé oulementsde inétiquesfaibles,(é oulementsnaturels, onditions d'é oulement pour des al ulsde sûreté), letra eur s'é oule beau oup pluslentement. Il est, par onséquent, sus ep tible d'explorer une surfa e
beau- oup plus importante de la fra ture. Dans la fra ture, les zones les moins
ondu tri es, restéesina essibleslorsdes é oulementsrapides,peuvent, au
ontraire, jouer un rle important en fournissant au tra eur des zones
im-portantes de diusion.Dans es onditions,l'hypothèsede henalisationest