14m* année Premier mensuel illustré rribourgeols Le numéro 60 cfs mars 1959
FRIBOURG ILLUSTRÉ
Prendre le tournant p Dans révolution puissante et tumul¬
tueuse de la vie moderne, Fribourg se situait en marge, un peu comme un frêle esquif accroché au rivage.
Aujourd'hui, soudain, les signes se multiplient qui indiquent que nous ; partons pour le large. Cela s'est ma¬
nifesté tout d'abord, et de nouveau, ! au secteur de l'électricité. Les amé¬
nagements de la Sarine au-dessus de [ Montbovon et en aval de Fribourg ■ vont permettre de produire plusieurs j.
centaines de millions de kWh, dou- ' blant ainsi notre capacité actuelle. ! Autre signe : le pétrole ! Après des péripéties interminables, on semble s'acheminer maintenant à une solu¬
tion définitive. Et s'il y a « trouvaille ; d'hydrocarbures », nous en obtien- | drons de quoi perfectionner nos éco- | les à tous les degrés, construire les 1
routes, moderniser l'agriculture, mon- ; ter une industrie, être social sans ! mesquinerie.
C'est dans cette perspective que s'ins- ■ crit la récente décision du Grand ] Conseil autorisant la construction ! d'un Institut de physique moderne et , de physiologie à l'Université. Coût [>' devisé : 6 millions de francs, dont 2 ! à la charge du canton. On s'installe i ainsi dans lé courant de la science ' révolutionnaire. Sans être en état • d'en prévoir les développements. Ce ' qui n'est possible à personne. Mais nous sommes dans le mouvement.
C'est essentiel. Le canton prend le tournant... sur le plan matériel. Au spirituel de veiller et d'imprégner toujours les intelligences et les i cœurs ! fr.
#ranöe
Mme Sylvie-Anne Wicky, élève de la classe d'art dramatique du Conservatoire de Fribourg, tient le rôle d'Angela dans « INQUISITION » de Diego FabbrI, donné à l'Aula de l'Université. Photo J. Mülhausrr
Dans ce numéro : Les défunts — Le théâtre du Conservatoire et celui de la Nulthonia — Deux peintres : Meuwly et Schmidt — L'aménagement sylvo-pastoral en montagne — Constructions routières — L'Hô¬
tel de Ville de Vuippens et la Grande Salle de Léchelles — «L'Aima » — Le Pape Martin V à Fribourg
— Football-Club Fribourg, l'équipe fanion au complet — Compétitions de ski.
FRIBOURG-ILLUSTRÊ, prix de l'abonnement annuel Dour la Suisse : Fr. 6.80
2
M. Edouard Widmer
M. Widmer, ancien caissier de la Bras¬
serie du Cardinal, passa ses années de retraite à se dévouer pour les Coopéra¬
tives de Fribourg. Artilleur dans l'âme, il était membre d'honneur-fondateur de la Section Sarine, puis vétéran fédéral et cantonal. D'un dynamisme invincible, il mit sur pied la défense aérienne, fut capitaine des sapeurs-pompiers et pilier de la Société de Tir St-Sébastien.
M. Fritz Diesler
A Morat est décédé, à l'âge de 65 ans, M. Fritz Diesler-Bertschy, propriétaire de l'Hôtel de la Couronne. Hôtelier affa¬
ble et compétent, il avait su s'attirer une clientèle qui aimait à se rendre dans sa maison si confortable et agréable. A Fribourg, il avait laissé le meilleur sou¬
venir comme directeur de l'ancien restaurant du Continental.
M. Arthur Losey
M. Arthur Losey, très attaché à sa terre natale, la cultiva avec ardeur à la Vou- naise. Excellent citoyen, il fut inspec¬
teur du bétail et présida le syndicat d'élevage. Il était membre d'honneur de la Société des Artilleurs de la Broyé.
Il avait à cœur de faire régner la bonne entente partout, aussi était-il aimé et apprécié de tous.
M. Charles von der Weid
Une figure originale de notre vieux Fri¬
bourg a disparu. M. von der Weid est décédé âgé de 70 ans. Il avait été durant de nombreuses années collabora¬
teur de l'Imprimerie Galley & Cie, èr laquelle il rendit de précieux services.
Il avait de nombreux amis qui appré¬
ciaient ses traits d'esprit et son heureux caractère.
M. l'Abbé Joseph Terrapon Mlle Hedwige Comte M. Charly Gay M. Gustave Deillon
Né en 1889, M. l'Abbé Terrapon avait débuté dans le ministère comme vicaire â La Chaux-de-Fonds, en 1916. Il fut curé de Sorens, puis de Ceraiat ; enfin chapelain de Chavannes-les-Forts, depuis 1954. Il accomplit un long et fructueux ministère, dans lequel il mit toute son âme sacerdotale, un dynamisme, un don constant de sol.
Mlle Comte était une des sœurs du Dr Comte. Elle s'est endormie â 93 ans dans toute la plénitude de son intelli¬
gence. Elle enseigna durant de longues années dans nos écoles primaires et fut secrétaire particulière de Georges Py¬
thon. Elle voua une partie de sa vie à l'activité missionnaire ; son nom restera lié â 1'œyvre de St-Pierre Claver, dont elle était la principale rédactrice.
L'opinion publique s'est indignée contre les inculpés de ce tragique accident «aux Ponts de Vaulruz» qui abandonnèrent leur victime écrasée au bord de la route.
Cette mort brutale a jeté la consterna¬
tion à Vuisternens-devant-Romont où Charly — l'aîné de 10 enfants — avait passé ses examens professionnels pour seconder son père aux travaux de la Forge et de l'atelier mécanique.
Une silhouette des plus sympathiques manque à Romont depuis le décès de M. G. Deillon. C'était le boucher qui avait toujours un bon mot à dire et savait cacher ses propres souffrances.
Il avait été membre fondateur du Syn¬
dicat d'élevage de Villariaz. Fils de feu Florentin Deillon, tanneur â Masson- nens, il était le neveu du Père Apolli¬
naire, capucin.
M. Fritz Baumann M. Joseph Lauper M. Stanislas Ropraz M. Casimir Horner
Homme d'une parfaite correction, d'un courage et d'une volonté â toute épreu¬
ve, M. Baumann jouissait d'une retraite bien méritée. Cofondateur, avec son benu-frère M. Wittwer. des Etablisse¬
ments des Charmettes S. A., il s'y dé¬
voua durant des décennies. Pionnier do la motorisation, il fut chauffeur mili¬
taire en 1914. C'est lui qui organisa et conduisit les premières excursions de sociétés.
A l'âge de 44 ans, M. Lauper, vaincu par une maladie qui ne pardonne pas.
fut ravi à sa jeune famille. Charmant camarade, touiours affable, toujours sou¬
riant. il était typogrnpho de son métier.
Il fit son apprentissage h la CAFAG.
fut de la mobilisation de 1940, entra h l'Industrielle puis au Cartonnage Vuille.
Il fut toujours estimé de ses patrons.
Commerçant très avisé et sympathique.
M. Ropraz a été enlevé subitement &
l'affection des siens à l'âge de 55 ans.
Son caractère ouvert et plein d'esprit lui avait valu de nombreux amis. Ap¬
pointé d'infanterie à la IV/16. il fut parmi les fondateurs de l'Amicale des
< diables verts » en 1945. Il laisse le sou¬
venir d'un homme bon et généreux.
Cet homme de bien a été enterré 5 ans, jour pour jour, après son maître. Figure très connue, il fut durant 25 ans le chauffeur fidèle de feu le Conseiller d'Etat Joseph Piller. Il était le modèle des serviteurs d'autrefois, ponctuel, minutieux, d'un dévouement à toute épreuve.
M. Albert Grivet
A Semsales s'est éteint, après une lon¬
gue vie de dévouement à son village, M. Albert Grivet, ancien juge de paix.
Sans cesse sur la brèche, il fut greffier, puis juge de paix, officier d'état civil, membre du Conseil communal, secré¬
taire du Cercle conservateur et du Con¬
seil de paroisse. Il chanta au lutrin durant 50 ans et eut la joie de la mé¬
daille «Bene Merenti».
M. Jean-Michel Horner
La population de Broc a appris avec tris¬
tesse le décès subit dû à une mauvaise grippe de M. Jean Michel Horner, âgé de 20 ans, employé dévoué à la Fidu¬
ciaire Jetzer de Fribourg. Bien que tra¬
vaillant en ville, U était resté très at¬
taché au groupe paroissial des jeunes et À son cher village. Il était un lecteur assidu de notre Illustré.
M. Ernest Galley
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Ancien syndic d'Ecuvillens, M. Ernest Galley a bien servi son pays. Fortement attaché à sa campagne, il s'occupa d'elle comme un père. D avait la passion des chevaux. Les villageois le respectaient pour son exemple, ses conseils toujours judicieux. D présida la Société de laite¬
rie durant 40 ans. Il fut président de la Caisse de Crédit mutuel, assesseur de la justice de paix, et, dans l'armée, ser- gent-major.
M. Emile Buntschu
M. Emile Buntschu, maître sellier-tapis, sier, est décédé â 75 ans. D avait fondé en notre ville l'Union f ri bourgeoise des selliers-tapissiers. Très affecté par „la mort de son fils, en octobre dernier, il n'a guère survécu â celui qui était de¬
venu un artisan qualifié et qui avait déjà repris l'atelier. U y a bien un petit, fils, mais hélas, trop jeune encore pour assumer la succession.
Le groupe théâtral du Conservatoire joue INQUISITION de Diego Fabbri
l
il
M. André Galley, dans le rôle de
l'Abbé.
Encore une œuvre modefne, forte et noire, qui trahit la volonté brutale de vivre. Oeuvre grave et pathétique, humaine jusqu'à l'abjec¬
tion et toute spiritualiste dans l'humble et ardente recherche de Dieu. Les amours basculent dans la haine. Mais la confrontation même des égoïsmes débouche sur l'espérance et la délivrance.
Les personnages : Angela, femme passion¬
née d'absolu qui s'est trompée de route. Don Sergio, qui à trop mettre l'accent sur l'humain glisse hors de sa condition de prêtre. L'Abbé, personnage qui semble sorti tout droit d'un roman de ^Bernanos, humble, profond. Renato, arraché~a sa vocation religieuse et victime d'un jeu trop dur pour lui.
Ce drame de la liberté et de la révolte vient d'être monté par MM. G. A. Gremaud, professeurs d'art dramatique au Conservatoire et présenté au public de Fribourg à l'Aula de l'Université.
Quelques photographies prises au cours d'une répétition.
Dom Sergio, M.
Bernard Gremaud.
Après « Babar », le Théâtre de l'Enfance pré¬
pare « Capucine » de Madeleine Barbulée, avec le concours de l'Ecole de danse Georges-
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Le Pont-Muré (gouache).
L'EXPOSITION JULES SCHMID
Avec l'exposition qu'il vient de faire à Fribourg, le peintre Jules Schmid, de l'Institut fribourgeois, a signé un bulletin de victoire. Non seulement parce que ses œuvres ont trouvé la faveur du public et des acheteurs, mais peu:ce qu'elles ont révélé à beaucoup un art authentique, se «manifestant nettement par l'équilibre de la composi¬
tion, la solidité de la construction et la richesse du colori. Il y a, dans les œuvres de cet artiste, autant de sensibilité dans l'interprétation que de vigueur dans la conception. Il peint à gros traits parfois rudes, mais il leur donne des tons nuancés à l'infini, ce qui fait un langage à la fois simple et dense, souvent pétri de poésie.
Le choix des œuvres présentées était réellement bon et l'on voudrait citer beaucoup.
Disons au moins les mérites du Lac de Pérolles, de La Petite route, du Pont-Muré, du Toit rouge, et surtout de cette exquise Dame en bleu, qui donnent la mesure de l'artiste.
Il en est de même pour la plupart des gouaches où, sous les ciels joyeux du Court- Chemin et de la Porte de Morat, ou dans les verts lumineux de Belfaux ou multiples du Sous-bois, par exemple, on trouve tout l'essentiel et rien d'inutile. Les dessins, les gra¬
vures et un fort beau vitrail de la Nativité sont aussi d'un maître qui sait tirer de la discipline des moyens une harmonie réelle et bienfaisante de l'expression.
Eric E. Thilo.
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La Dame en. bleu (huile).
Fribourg (dessin). Saint Nicolas de flue (aquarelle). Estavayer-le-Lac '(dessin).
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Voilà bien le sens des voyages qui sont comme le couronnement du standard de vie moderne. Tout en se délassant, l'on cherche dans des milieux différents, de nouveaux stimulants, un regain de dyna¬
misme. L'on veut voir de nouveaux pays, s'initier aux particularités de leurs habitants, se rafraîchir à la fois le cœur et l'esprit pour arriver à constater finalement que c'est chez soi que l'on est le mieux. Il faut que, tant à l'aller qu'au retour, le voyage soit un rayonnement, afin que l'on puisse en savourer les bienfaits toute une année durant. La possibilité de raccourcir la période des brouil¬
lards et des frimas en s'en allant, vers le sud, à la découverte d'un printemps précoce ou de prolonger un automne qui, sous un autre ciel, cr:'.serve plus longtemps sa chaleur, ne constitue pas, d'ailleurs, le moindre attrait des voyages.
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Fribourg
Le 28 février, la Maison NORDMANN & Cie a réuni au Restaurant 20 jubilaires des deux Maisons, ayant de 20 a 40 ans d'activité furent de la Grenette le personnel- des Magasins AUX TROIS TOURS et A fêtés comme ils le méritaient.
LA VILLE DE PARIS, soit environ 200 personnes. La soirée s'est terminée par des productions imaginées par le per¬
il y eut un repas succulent puis, au cours de la partie officielle, sonnel. Ce fut en tous points une manifestation fort réussie.
9
La Nuithonia a joué
Maître après Dieu Pour rien au monde, nous ne voudrions manquer de saluer le retour, chaque année au temps de carnaval, de la soirée théâtrale du Collège St-Michel ou de la Nuithonia.
L'an dernier, le Collège jouait « Cyclones ».
Cette fois, c'est le tour de la Nuithonia. Elle vient de donner avec un sens scénique sur¬
prenant « Maître après Dieu » de Jean de Hartog. Drame de l'émigration juive en 1938.
Affrontement d'hommes qui veulent vivre et d'obstacles infranchissables qu'une société égoïste, qui essaye de se sauver par la lâcheté) sème sur leur route. Voie liquide, puisque le drame éclate en plein océan. Finalement, le commandant sabordera son bateau, seul moyen d'assurer aux émigrés l'accès de la terre promise.
Les Nuithoniens ont joué. Ils ont été bons acteurs, émouvant. Des talents et une troupe
parfaitement homogène ! Les photos ci-contre, anonymes, car il faudrait citer tous les ac¬
teurs, en témoignent. Une tradition charmante infiniment précieuse, que M. le professeur A. Menoud, metteur en scène, et son précieux collaborateur M. V. Carrard, maintiennent à un niveau remarquable d'élévation et de beauté.
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tique.
4. La chambre à manger discrète, élé¬
gante, intime.
5. Un coin de la cuisine qui se présente nette comme un laboratoire.
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Une magnifique auberge au bord de la grand'route. Elle est solide, vaste, de lignes simples et harmonieuses. Elle vous sai¬
sit et vous force à saluer sa beauté. Mais voilà que déjà vous êtes entré, curieux, sympathique. L'aménagement intérieur est franchement moderne, mais avec modération. On se laisse aller à la joie tant la réussite est parfaite. Il faut féliciter tous les artisans qui ont mis la main à cette réalisation : l'autorité communale de Vuippens, propriétaire de l'établissement, l'architecte M. Albert Thalmann, de Fribourg, les maîtres d'état qui auront la fierté durable d'avoir collaboré à cette œuvre, et les industriels et installateurs de tant de spécialités qui ont fait là vraiment du bel ouvrage.
Nous voici dans la grande salle à boire, où M. et Mme Simon Bochud vous accueillent si aimablement. C'est spa¬
cieux, reposant. Nous admirons le comptoir. De l'autre côté, la cuisine comporte toutes les. installations imaginables qui
permettront d'allier la tradition culinaire fribourgeoise au service rapide et impeccable de l'hôtel moderne. La salle à manger, pas très grande, est avenante, agréable, discrète. On traverse un couloir et voici la grande salle, de 250 places. C'est le centre, indispensable de la vie des nombreuses sociétés locales si actives dans nos campagnes. La culture paysanne, à la fois spiri¬
tuelle par tout ce qui lui vient de lumineux et de fondamental de l'Eglise, et naturelle, gaie et exubérante dans ses manifestations spontanées et son folklore, y trouvera son épanouissement. Au premier étage, plusieurs cham¬
bres confortables attendent les touristes. Le relais gastronomique formé par l'auberge se double ainsi d'un chaînon ajouté à l'équipement hôtelier de la Gruyère.
D'ailleurs, l'adaptation au courant moderne va jusqu'à mettre un grand garage à la disposition des clients qui voudront séjourner dans le pays. De toutes façons, une vaste place de stationnement vous invite à l'arrêt. Cela aussi est un élément déterminant de succès, que nous souhaitons plein et entier à tous ceux qui ont mis tout d'abord leur cœur, puis leurs intérêts dans cette belle réalisation.
Photos J. MUlhauser
\2 13 1. Pâturages améliorés avec davantage de beau
bétail.
2. Le technicien prélève un échantillon du sol pour déterminer l'amélioration à apporter.
3. C'est immédiatement, sur place, que le technicien détermine la nature du terrain, notamment son degré d'acidité et sa contenance en éléments nutritifs.
4. Un témoin de l'ancienne sylve puissante qui cou¬
vrait les pâturages.
5. Pente abrupte, la bonne terre est lavée et entraî¬
née. Bientôt toute la surface sera couverte de vigoureux épicéas.
6. La 'partie de gauche, anciennement en pâturages de mauvaise qualité, a été entièrement reboisée.
La partie de droite verra au contraire intensifier sa production herbagère et la qualité de ses pâtu¬
res.
7. Nouveau chemin, artère vitale qui monte jusqu'au chalet. Il conditionne toutes les améliorations, y
compris la vie des armaillis.
Photos J. Mülhauser.
L'aménagement sylvo-pastoral
Forêts et pâtura^ mélangés dans le flysch singino) région typique pour • l'aménagera sylvo-pastoral.
8.000 ha de forêts nouvelles et
10.000 pièces de bétail de plus en montagne
La mode est à l'industrialisation. Pour changer, parlons une fois de la montagne, de ses forêts et pâturages et des possibilités de moder¬
nisation... là haut ! 8.000 ha de forêts nouvelles s'ajoutant aux 33.000 ha existant dans le canton et 10.000 pièces de bétail de plus (40.000 au lieu de 30.000 actuellement) participant à la grande « Poya » printa- nière, tel est le but chiffré de l'aménagement sylvo-pastoral dans le canton de Fribourg. Comment cela est-il possible ?
Eh bien ! simplement en tirant le parti optimum de nos ressources naturelles en montagne. Une analyse globale, mais sérieuse, permet d'évaluer à 30 % l'augmentation de productivité que pourraient äubir nos alpages, tout en convertissant en forêt les terrains dégradés, à pentes fortes, ou les innombrables clairières à litière difficilement récupérable. Seulement il faut procéder systématiquement, selon un plan d'ensemble, non seulement par pâturages isolés, mais par zones naturelles, nettement circonscrites, chacune faisant l'objet d'un examen pour soi et d'un projet mettant en branle trois services principaux de l'Etat : les forêts, le génie agricole, les stations agricoles.
L'aménagement sylvo-pastoral signifie coordination des mesures visant à l'augmentation de la productivité" et du rendement économi¬
que des pâturages et des forêts de la zone alpestre. Il comporte une délimitation des modes d'exploitation du sol. La zone de reboisement s'étendra, en emprise sur le pâturage, lorsqu'il s'agit de protéger le sol de l'érosion et de la dégradation, de régulariser un torrent, de pro¬
téger les établissements humains (ainsi qu'on le fait actuellement au-dessus de Bellegarde) contre les avalanches et les chutes de pier¬
res, ou encore d'exploiter de façon plus rationnelle les places humides non convertissables en bon herbage.
Le pâturage lui, gagnera partout où la nature du terrain donne un bon fourrage, où le drainage de places à proximité des chalets aug¬
mente les rendements, où l'épandage des engrais naturels et l'apport des engrais artificiels payent malgré la brièveté de la saison. Il gagnera par l'essertage et l'épierrage, les diverses améliorations super¬
posant leurs effets. Bien sûr, il faudra maintenir ou perfectionner des rideaux abris, aménager les «chambres » où se plaît le bétail, et améliorer le logement du bétail et celui des hommes.
Un tel programme aura pour effet de restreindre les surfaces des pâturages tout en. augmentant leur productivité et leur charge utile.
Et d'augmenter la superficie forestière. C'est la manière d'assurer la prospérité de notre alpiculture. On assiste à un véritable renversement des valeurs. Pendant des siècles, des millénaires, l'homme — brûlant et essertant — a étendu son habitat et cherché sa nourriture aux dépens de la grande sylve. Partout la forêt a reculé et, parfois sur d'immenses étendues, elle a disparu. Depuis une vingtaine d'années, aussi bien dans notre pays que cfons toute l'Europe, la tendance s'est renversée. On replante, même en plaine, on reboise un peu partout.
Les produits de la forêt, toujours plus demandés par l'industrie chi¬
mique, accusent, malgré certaines oscillations, une remontée constante des prix. Et peu à peu, le bois prime contre l'herbage. D'où la néces¬
sité de déterminer les terrains qui conviennent le mieux à l'un ou à l'autre, et « d'aménager ».
Terrain dégradé, »* drainages à ciel ouvert. Fermé au parcours du bétail, bientôt la forêt compacte le recouvrira.
Evidemment, nnPorte quelle action en montagne est liée à la création de dévestitures.
Celles-ci détermiilt aussi bien .l'extension forestière que l'intensification de l'exploitation pastorale. Et celaioûte. Beaucoup. Ces transformations qui vont jusqu'à modifier profondé¬
ment et durablenflt. pour des siècles, la structure des terroirs, ne sauraient produire des effets bien sensibB en faveur de la génération qui les entreprend. Elles intéressent les géné¬
rations futures. Assi en raison de l'ampleur des travaux et de la lenteur des résultats, la Confédération et1 canton ont-ils prévu un encouragement financier, qui peut s'élever à des pourcents très éVés, suivant la nature de l'amélioration.
Les services sfialisés de l'Etat vont collaborer avec les particuliers pour analyser les terres et délimite les zones, déterminer les essences les mieux adaptées, indiquer les engrais convenables et éd°miques, dresser les plans des chemins et des drainages, reboiser selon la technique mise a» Point chez nous : en plantant des feuillus qui seront remplacés progressi¬
vement par le sa|> rouge ou l'épicéa de montagne...
Et voici les coiWuences sociales de tout cela : on fixe à la montagne, tout d'abord par les occasions de trav» fournies par toutes ces améliorations, puis par l'exploitation intensifiée des alpages et de1 forêt, une population plus aisée et plus nombreuse. Dans la région de reboisement de rj »Ubach, massif de près de 2.000 ha appartenant à l'Etat, la population vivant de la moiWne a triplé depuis 1Q0 ans.
Ainsi : plus de^^ts, plus de bétail, plus de familles gagnant pleinement leur vie à la montagne, tel es<le but de l'aménagement sylvo-pastoral.
6
Succès complet de cette épreu¬
ve qui vit la participation de plus de 80 concurrents de nos cantons environnants, et une lutte très serrée dans les dif¬
férentes catégories. Bref, une organisation digne de la répu¬
tation du Ski-Club Fribourg.
Au départ : J.-F. Besson, vain¬
queur du combiné juniors sous le contrOle attentif de MM.
Häsler et Odler.
Photos R. Schweizer.
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Marathon des Alpettes
Michel Haymoz, d'Hauteville, ayant décroché Golay, fonce
vers le but.
15
Le champion suisse Michel Rey en plein effort.
Fritz Kocher, de ZUrlch-Alt- stetten, (champion suisse de grand fond 50 km.) parti der¬
nier, se lance de son côté à la poursuite du trio Rey - Golay - Haymoz, parti respectivement 1 et 2 minutes avant IuL
Le vainqueur du « 1er mara¬
thon des Alpettes » le cham¬
pion suisse de fond Michel Rey des Cernets, immédiatement
après l'arrivée.
Cette première épreuve de grand tond réunissait l'élite des spécia¬
listes suisses et plus spécialement 6 représentants de notre équipe nationale.
Le succès de cette épreuve fut incontestable par la lutte acharnée pour les places d'honneur. En conclusion une épreuve que nous serions heureux de revoir l'an prochain et qui est tout à l'honneur du S. C.
de Vaulruz- Photos R. Schweizer
Le cheval, ce vieil ami de l'homme
Chaque pré-printemps ramène le « Concours central d'étalons ». A la place d'hon¬
neur, au centre de la ville. C'est l'occasion attendue avec un brin d'émotion de revoir les vieilles gloires : tel Raton, âgé de 20 ans, toujours en service, qui triompha aux grandes compétitions nationales de Berthoud, après la guerre. Et Quervain, au maxi¬
mum de sa forme, si racé et si raceur, qui atteint au pointage impressionnant de 90.
Et voici que son propriétaire, M. Rudolf Herren, de Givisiez, présente en outre un jeune étalon, né en février 1957, merveilleusement découplé, qui symbolise la sûreté de jugement de ceux qui conduisent l'élevage du cheval dans ce canton, qui est une affaire à la fois très personnelle et collective. Il n'en faut pas moins pour maintenir le goût du bel élevage essentiellement orienté à la productivité face à la montée des
tracteurs. « Les quatre ». De gauche à droite, MM. Rytz,
Repond, président du jury, Dr Baumann, direc¬
teur du Haras d'Avenches, Wermeille, éleveur Hps Franches Montagnes.
Elégant, par Héroïque, mère Radieuse,
élève étalon de deux ans. Quervain, type harmonieux, aux aplombs et aux allures presque parfaits, qui atteint
. le résultat rarissime de 90 points.
Avec « Robespierre », c'est la Singine qui s'affirme.
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Des routes adaptée« au trafic moderne, qui s'enfle à un rythme étourdissant, s'imposent à la Suisse de façon urgente et impérieuse.
Dans le canton de Fribourg également, qui construit d'ailleurs à la cadence annuelle de 5 millions de fr., à la charge du canton.
Les communes elles-mêmes déploient une intense activité dans ce domaine. Et à côté de tout cela, il y a encore les constructions spéciales en forêt et en montagne, ainsi que les remaniements parcellaires, qui forment un programme annexe comportant un gros volume de dépenses.
Une telle ampleur de tâches, qui se chiffre par milliards pour la Suisse, et par centaines de millions pour le seul canton de Fribourg, nous effrayerait si le développement de la circulation automobile n'ap¬
portait avec soi sa recette, sous forme de droits sur la benzine et de taxes sur les véhicules.
Elle nous effrayerait aussi si nous devions dépen¬
dre en tout et pour tout de voisins ou de l'étranger pour effectuer sur notre sol des travaux qui prennent de plus en plus le caractère d'oeuvres d'art du génie civil. Or c'est avec une réelle satisfaction, disons-le, c'est avec fierté que nous voyons grandir plusieurs entreprises de constructions générales dans le can¬
ton. Nous aurons l'occasion de parler des unes et des autres. Le fait de travaux assez difficiles, qui ont nécessité des moyens particulièrement puissants, nous amènent à parler aujourd'hui de Routes Modernes S. A. et de la Stuag. Le double chantier de la route de Grolley (Stuag) — Léchelie's (Routes Modernes) a démontré l'efficacité de machines nouvelles dans
pr*--
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les gros travaux de terrassement. Il a aussi prouvé la bienfaisance des travaux d'hiver qui ont permis d'avancer vigoureusement tout en occupant une main- d'œuvre qui aurait été vouée au chômage.
L'une et l'autre entreprises ne se bornent pas aux constructions de Voûtes, mais disposent d'une grande expérience dans tous les domaines de la construction, de ponts, d'immeubles, etc.
Les problèmes délicats que posent les revêtements bitumineux sont devenus affaires de laboratoire, puis d'application minutieuse et systématique dans le terrain. A chaque cas particulier, correspond une solution propre, toujours calculée en fonction de la nature des matériaux, des conditions météos et de
■l'usure prévue, avec le souci de l'économie la plus stricte.
La construction de routes en béton comporte sa propre technique. Là également l'expérience est reine.
Et le parc de machines, complété au fur et- à mesure des innovations éprouvées, peripet l'exécution rapide et solide.
Car tout jugement sur ce que vaut une route est lié à la durée. Une durée double réduit en fait le prix de moitié. Le prix ne saurait se séparer des notions de qualité et de durée.
C'est un avantage précieux pour les corporations de droit public de ce canton de trouver, comme à domicile, des entreprises sérieuses et puissantes à qui confier les grands travaux d'infrastructure et de superstructure dont l'importance ne cesse de croître.
La route bétonnée, solution Idéale dans certains cas.
Le « SCRAPEDOZER MENCK » en activité dans la tranchée (ci-dessus), et à l'attaque (à gauche). Trac¬
teur sur chenille avec benne d'une capacité de 6,5 m3, combiné avec bulldozer qui sert au nivellement.
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Grande salle et grands travaux
Une commune parmi tant d'autres, à structure exclusive¬
ment paysanne, sauf les ouvriers et ouvrières qui chaque matin quittent le village pour y revenir le soir.
Une commune qui, comme quelques-unes dans le canton, fournit ces années-ci un effort que l'on peut taxer de gigan¬
tesque et qui apparaît bien tel à la simple énumération des travaux entrepris.
Cela a commencé par l'église qui a été agrandie et remar¬
quablement rénovée, plaçant ainsi sous le signe de Dieu tout ce qui allait être entrepris par la suite.
Cela a continué par l'aménagement délicat et parfaitement réussi de la grand'rue du village.
Puis ce fut en 1957-58 la route cantonale de Léchelles-Mon- tagny-la-Ville, et durant cet hiver l'importante correction Léchelles-Grolley avec suppression de deux passages à niveau des CFF. On sait que les communes participent pour 30 % aux constructions de routes cantonales.
En même temps, Léchelles construisait une Grande Salle annexée à son auberge communale.
Enfin, en accord avec Chandon seconde commune de In paroisse, elle vient de décider la reconstruction de ensemble scolaire.
Tout cela met à contribution lourdement les ressources r - la commune et des particuliers. Mais événement caractérisi- que, qui explique en partie la possibilité d'un tel effort, la caisse Raiffeisen de la paroisse commémore ce dimanche 15 mars le jubilé de sa fondation ; 25 ans de services et de saine émulation.
1. L'Hôtel de la Gare et sa grande salle.
2. Exposition sud-ouest, architecture fonctionnelle.
3. La grande salle : Espace, lumière, commodité.
4. Le café. Une fois de plus une auberge rénovée porte la marque de M. Louis Clément, architecte.
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Le sceau de Martin V sur la bulle confé¬
rant à Fribourg le droit de frapper monnaie.
Hiératique S.S. Martin V.
«L'endroit» du sceau pontifical, portant effigie de St-Pierre et St-Paul comme
aujourd'hui.
23 Récit au coin du feu Le Pape Martin V à Fribourg
Fribourg était devenue une ville industrielle renommée, toute frémissante de sa puissance militaire réorganisée, lorsque l'Empereur Sigismond s'y arrêta le 2 juillet 1414. Il venait d'Italie et se rendait à Constance.
Et voici qu'en 1418, au début de juin, c'est au tour du Pape Martin V, faisant la route inverse, de Constance en. Italie, de séjourner à Fribourg. Entre ces deux dates se situe l'événe¬
ment capital du Concile de Constance qui mit fin à l'infiniment triste schisme d'Occident qui avait vu s'affronter un pape légitime, Grégoire XII, résidant à Rome, et deux anti-papes : Benoît XIII, à Avignon, et Jean XXIII, à Pise.
Jean XXIII seul s'était rendu à Constance. Et le Concile avait prononcé sa déposition. Il l'accepta et c'est ainsi que devint libre le nom qui sera repris par le pape actuel glorieusement régnant. Grégoire XII abdiqua spontanément. Enfin Benoît XIII fut déclaré déchu de tous ses droits. Dès lors l'élection d'un nouveau pape devenait possible.
Le 7 novembre 1417 s'ouvrit le conclave. En présence de l'Empereur Sigismond, 23 cardinaux et 30 délégués des principales nations chrétiennes jurèrent d'élire un homme vertueux, pieux, capable de travailler à la réforme de l'Eglise. Puis ils se claustrèrent chacun dans l'une des 53 cellules installées dans la Maison des Marchands, ne se retrouvant, toutes portes fermées, que pour voter. Après quatre jours, le 11 novembre, leur choix était fait. Ils avaient élu un Colonna, de Rome, qui prit le nom de Martin en l'honneur du saint du jour.
Ce n'est que cinq mois plus tard que Martin V quitta Constance. Il se mit en route, fin mai 1418, à travers les pays suisses. Le 3 juin, il arrivait à Fribourg. C'était un vendredi. A la porte de la ville, les autorités constituées attendaient : Conseil des Deux-Cents, Conseils des Soixante, Petit Conseil ; le clergé : Augustins, Cordeliers, Chevaliers de Malte, l'Abbé d'Hauterive, le Curé et les chapelains de Saint-Nicolas et de Notre-Dame. Les quatre bannerets ; magistrats civils et militaires du Bourg, de l'Auge, de la Neuveville et des Places portaient le dais magnifique sous lequel vint se placer le Souverain Pontife.
En ville l'animation est intense. On a nettoyé les rues, remis en état les pavés. Les maisons ont été visitées et les cheminées inspectées afin de prévenir tout incendie. Les façades sont ornées de mais de foyard comme aujourd'hui pour la Fête Dieu. Les milices des paroisses rurales bien entraînées montent la garde aux portes et dans les rues. Depuis la veille au .soir, un grand seigneur, Amédée VIII, duc de Savoie, est dans nos murs avec sa suite étincellante. Il est venu inviter le Souverain Pontife à passer par ses terres.
Et c'est ainsi que tout étant prêt et paré, le Pape, monté sur un cheval blanc, franchit la porte de Berne et entre en ville. Les «boîtes», canons rudimentaires, tonnent. Les cloches son¬
nent à toute volée. Le cortège grandiose se glisse entre les rues étroites. En tête du groupe du Souverain Pontife chevauche son propre neveu, Prosper Colonna, précédé des trompettes d'argent qui aujourd'hui encore annoncent l'arrivée du pape dans les cérémonies de St-Pierre. Les grands dignitaires, également à cheval, le suivent : huit cardinaux, sept évêques, le Patriarche latin de Constantinople, l'Ambassadeur impérial, le Bourgmestre de Constance, des princes, des religieux, les délégués de Zurich, Bâle, Schwyz et Berne, le Seigneur de Rarogne, des députés et officiers de toutes les nations. Le pape bénit.
La foule, partagée entre l'émerveillement et la piété, acclame et prie.
Le cortège monte jusqu'aux Cordeliers, lieu d'hébergement principal. Toutefois, le Souverain Pontife n'y logera pas, mais descendra dans une auberge fort réputée et de haute mine, qui existe encore aujourd'hui, le Chasseur, au bas de la rue de Lausanne.
Durant les trois jours qu'il passera dans nos murs, Martin V va confirmer à Fribourg les anciens droits et privilèges obtenus des papes, des empereurs et des princes. Il allège les consé¬
quences de l'Interdit, ce redoutable moyen de discipline du Moyen-Age. Il favorise la construction de St-Nicolas. Enfin il accorde le droit de battre monnaie, signe et attribut essentiel de la sou¬
veraineté.
Trois incidents ternirent quelque peu ce glorieux séjour. Les domestiques pontificaux préten¬
dirent à la propriété du dais qui avait abrité le pape et il fallut les indemniser pour leur faire lâcher prise. Le vin d'honneur offert par Fribourg fut de l'authentique «Grandfey». Le Saint Père en but et eut de tels maux d'entrailles qu'il crut en mourir ; déjà l'on parlait d'empoisonnement.
Enfin Martin V qui était lié d'amitié avec le Seigneur de ltarogne reprocha vivement aux Fri- bourgeois d'avoir facilité aux Bernois une récente expédition contre ses fidèles amis valaisans.
Mais déjà sonnait l'heure du départ. Sa Sainteté quitta Fribourg le lundi 6 juin. Par Romont et Lausanne, il atteignit Genève, où il demeura trois mois. Et ce n'est que deux ans plus tard qu'il arriva à Rome, cité dévastée par la longue absence des papes et visitée par les loups jusqu'en son centre. Il la releva de ses ruines. Mais il ne put que retarder la grande cassure de la Réfor¬
me qui devait intervenir un siècle plus tard. Cependant qu'aujourd'hui, d'une façon mystérieuse, le pape Jean XXIII, par le choix même de son nom, semble reprendre les choses au point où elles étaient lorsque dans l'unité fraîchement retrouvée, après le grand schisme d'Occident, tous les espoirs de redressement semblaient permis.
RAYMOND MEUWLY
CHEZ LUI
Le peintre Raymond Meuwly, de l'Institut fribourgeois, vient d'être distingué pour la quatrième fois par un jury fédéral : après la Bourse de peinture de la Fondation Kiefer-Halbliitzel en 1954, la Bourse fédérale des arts graphiques en 1956 et la Bourse fédérale de peinture en 1958, le jury de cette dernière institu¬
tion lui a décerné, cette année un prix de peinture.
Avec son admission à diverses expositions nationales, cette brillante suite de succès consacre un artiste fribourgeois qui, depuis longtemps, fait grand honneur au canton de Fribourg, en même temps qu'au pays singinois, dont il est origi¬
naire. Fribourg ne manque pas, en effet d'artistes de valeur, auxquels le public local et régional accorde son admiration. Mais il faut que nos artistes occupent ainsi la place qui leur revient dans la vie nationale. Raymond Meuwly participe à cette conquête nécessaire et c'est ce dont il faut lui être reconnaissant.
Ancien élève du Technicum de Fribourg, • d'Alexandre Cingria et de l'Acadé¬
mie Lhote, à Paris, Meuwly a beaucoup voyagé, en France, en Hollande, en Espagne et en Italie. Après quoi il a acquis et restauré lui-même le château"®»
Misery, ancien domaine de Petermann de Faucigny, l'un des vainqueurs de Morat. C'est dans cette vieille demeure, ressuscitée par sa volonté et ses soins, que notre photographe l'a surpris, en famille, peignant, tirant un de ces mono¬
types dont il a le secret ou cherchant des formes nouvejles sous le regard fidèle de ses chiens favoris.
E. Th.
Photos H. Millhauser, Fribourg
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