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Etudes sur l’agressivité de Septoria nodorum Berk. : Effets des hôtes (triticale et blé) et des organes attaqués

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Etudes sur l’agressivité de Septoria nodorum Berk. : Effets des hôtes (triticale et blé) et des organes attaqués

M. Skajennikoff, F. Rapilly

To cite this version:

M. Skajennikoff, F. Rapilly. Etudes sur l’agressivité de Septoria nodorum Berk. : Effets des hôtes

(triticale et blé) et des organes attaqués. Agronomie, EDP Sciences, 1983, 3 (2), pp.131-140. �hal-

02723737�

(2)

Etudes sur l’agressivité de Septoria nodorum Berk. :

Effets des hôtes (triticale et blé) et des organes attaqués

Michèle SKAJENNIKOFF Frantz RAPILLY

LN.R.A., Station de Pathologie végétale, Route de Saint-Cyr, F 78000 Versailles

RÉSUMÉ L’agressivité des souches de S. nodorum issues de blé augmente après passage sur triticale. Cette agressivité ..

,

,

se traduit, sur blé et sur triticale, par un accroissement de la réduction du poids de 1 000 grains contaminés et,

Agressivité, sur blé , par une augmentation de la gravité des dégâts du type fonte de semis. Des différences morphologiques

Septoria nodorum , et des modifications de la vitesse de croissance sont mises en évidence entre les souches. L’interaction

Blé

, l significative entre hôtes et souches, pour les paramètres d’agressivité retenus, indiquerait que S. nodorum Triticale.

permet une continuité entre les schémas, pris au sens strict, de résistance verticale et de résistance horizontale. Par rapport à l’agressivité, les triticales exercent une pression de sélection qui permet aux éléments de la population pathogène les plus agressifs sur blé de s’exprimer. Les souches les plus pathogènes

issues de triticale ont des avantages épidémiques par rapport aux souches issues de blé. Enfin, le limbe foliaire exercerait pour l’agressivité une pression de sélection plus forte que l’épi.

SUMMARY Aggressiveness of Septoria nodorum on wheat and triticale. Effects of the host and infected organs Agressiveness, The aggressiveness of various strains of Septoria nodorum has been compared after diversification by Septoria nodorum, successive infection of leaves or ears of triticale or wheat (table 1). The comparison was difficult because of Wheat, interaction between the expression of aggressiveness and climatic conditions during inoculation (wet

Triticale. chamber) (tables 2 and 3). After diversification on triticales, strains were more aggressive in respect of reduction of thousand kernel weight (table 4) or in intensity of seedling symptoms (tables 6, 7, 8 and 9). The

selection pressure was more effective on leaves than on ears (table 12). A significant interaction could be detected between hosts and isolates. The strains from leaves of triticale gave a very short incubation time on wheat cv. « Roazon » and a high speed of lesion extension ; the strains from leaves of wheat gave an opposite

answer (table 10). The high rate of lesion extension by the triticale strains could also be observed on various hosts (table 11). In vitro, the strains showed many differences (table 13).

I. INTRODUCTION

Septoria nodorum Berk. est un parasite nécrotrophe qui

est potentiellement apte à de nombreuses variations. Ainsi, S

HEARER

& Z ADOKS (1972) indiquent que le passage d’une souche isolée de blé sur diverses graminées introduit une

certaine spécialisation vis-à-vis de ces derniers. L’inter- action significative hôtes-isolats indique un effet, sur le champignon, du changement d’hôte, sans que l’on puisse l’assimiler, semble-t-il, à une variation de virulence (Ao &

G RIFFITHS

, 1976 ; G RIFFITHS & Ao, 1980). Toutefois, pour A

LLIN G HAM

& J ACKSON (1981), l’évolution de la fréquence

de colonies de même pouvoir pathogène au sein d’une

population de S. nodorum, en fonction d’une pression de sélection, est comparable à ce que l’on observe pour un

système génique simple. Ces évolutions peuvent se traduire par un accroissement du délai nécessaire à l’incubation

(H ARROWER

, 1977), mais cette observation n’est pas géné-

ralisable. Ainsi, pour M ARTIN & C OOKE (1979), le passage

sur l’orge augmente le pouvoir pathogène des isolats originaires de blé.

L’introduction en France de la culture des triticales nous a

incités à étudier les conséquences phytosanitaires que

pouvait provoquer cette nouvelle plante par rapport au blé.

Cette étude est abordée pour divers parasites, mais nous n’indiquerons ici que les résultats obtenus dans le cas de S. nodorum. Dans ce même travail, nous avons aussi

comparé, pour un même hôte, si l’épi et la feuille exerçaient

sur le parasite la même pression de sélection.

II. MATÉRIEL ET MÉTHODES

A. Matériel

L’origine primaire des souches de S. nodorum correspond

soit à un grain de blé (var. « Etoile de Choisy »), soit à un

grain de triticale (var. « Clercal »). Une pression de sélec-

(3)

tion a été exercée sur ces souches d’une part par le choix des hôtes sur lesquels les inoculations successives ont été réalisées (« Etoile de Choisy » ou « Clercal »), d’autre part, par le choix de l’organe contaminé : le limbe foliaire maintenu en survie et (ou), au champ, l’épi et les grains.

Après chaque contamination, les souches sont reisolées et

maintenues sporulantes sur un milieu gélosé à base de malt ; les cultures sont exposées à 16 °C sous un éclairement comprenant des proches i7V pendant 16/24 h. Le tableau 1 indique les diversifications réalisées et les codes affectés aux

isolats comparés. Ceux-ci ne correspondent pas à des clones issus de monopycniospores mais sont obtenus pour chaque repiquage à partir d’un seul cirrhe. Les isolats diversifiés sur feuilles sont codés avec des chiffres et des lettres, ceux diversifiés sur épis et grains sont codés avec des chiffres (tabl. 1).

Sur les 8 isolats obtenus, 6 font l’objet des principales comparaisons après inoculations, à l’anthèse, d’épis de blé (var. « Etoile de Choisy » et « Roazon ») et de triticale (var.

« Clercal » et lignée LT 176). Les suspensions de pycnidio-

spores sont ajustées à 10 6 spores par mi ; dans certains cas, les épis sont mis en chambre humide pendant les 48 h qui

suivent l’inoculation. Les résultats obtenus sur « Clercal » n’ont pu être utilisés en raison d’une contamination natu-

relle très importante de Fusarium nivale qui a entraîné une

absence complète de germination des grains récoltés sur ce

triticale. Toutefois, nous indiquerons un résultat obtenu sur cette variété lors d’essai antérieur.

B. Appréciation de l’agressivité

Le pouvoir pathogène des souches peut être apprécié

par :

1) L’intensité des symptômes sur épis, mais ceci ne

permet pas une réelle quantification et est trop subjectif ;

cette méthode n’a pas été retenue.

2) La lecture sur limbes foliaires (60 répétitions) mainte-

nus en survie à 19 °C, du délai d’incubation et de la longueur

des lésions, mesurées 7 à 8 j après inoculation. Cette

longueur des lésions permet d’apprécier la vitesse d’exten-

sion des nécroses (P max), paramètre dont nous avons déjà

montré l’importance tant pour la compréhension des épidé-

mies qu’au niveau de la compréhension des phénomènes de

résistance (Rnelr.LY, 1977).

Cette appréciation n’a été faite que sur le blé, var.

« Roazon », pour les 4 souches diversifiées sur feuilles. Pour les 2 souches foliaires maintenues sur blé et sur triticale,

diverses lignées ou variétés de blé ou de triticale ont été

comparées.

3) La réduction du poids de 1 000 grains contaminés par rapport au témoin, pour chaque souche et pour chaque hôte ; plus de 200 épis sont inoculés.

4) La gravité de la fonte de semis obtenue à partir des

grains contaminés. Nous avons pensé que ce critère devait

permettre de mieux caractériser l’agressivité des souches.

(4)

Les fontes de semis sont réalisées en serre froide avec

2 répétitions de 50 grains pour chaque cas. Un lot de

semences traité au manèbe permet de contrôler que les

symptômes observés sont attribuables à S. nodorum. Les

semences étaient contaminées à des taux compris entre 90 et

100 p. 100. Les notations sont faites au stade 3-4 feuilles en

distinguant 4 classes de gravité qui sont :

-

absence de germination ; les contaminations très pré-

coces de grains, obtenues lors de l’inoculation à l’anthèse, peuvent entraîner une baisse du taux de germination,

-

germination réalisée, mais émergence très réduite des

plantules, coléoptile souvent enroulé,

-

émergence normale des plantules et symptômes sur coléoptile ; cette classe correspond à une installation peu

profonde du parasite ou reflète une faible agressivité des souches,

-

plantules saines.

Cette modalité de lecture implique que les comparaisons

portent sur des inoculations réalisées dans les mêmes conditions climatiques. Les analyses statistiques des résul-

tats sont réalisées après transformation des pourcentages en

arc sin. V%7

5) La vitesse de croissance mycélienne in vitro à 16-18 °C.

Les vitesses de croissance indiquées portent sur la partie

linéaire de celle-ci. Pour refléter l’hétérogénéité des sou- ches, le coefficient de variation des mesures (12 pour

chaque souche) faites le 10 e jour a été calculé.

III. RÉSULTATS

Il n’apparaît pas que le substrat nutritif utilisé pour la

sporulation et la croissance mycélienne des isolats exerce

une pression de sélection. Chaque isolat restant identique à

lui-même au cours des repiquages successifs.

A. Effet de la chambre humide sur la contamination des

épis

L’effet de la chambre humide lors de l’inoculation sur

l’expression du pouvoir pathogène des souches est très

important à signaler, car il provoque une réduction des différences entre les isolats, qui se traduit par une baisse

accrue du poids de 1000 grains contaminés par les souches apparemment les moins pathogènès (tabl. 2) et, au niveau

de la fonte de semis (tabl. 3),. par une réduction de la

proportion des plantules saines et une augmentation de

l’effectif des classes correspondant aux dégâts les plus

graves. Cette dépendance vis-à-vis de l’humidité relative pour l’expression du pouvoir pathogène nous a obligés à

n’effectuer de comparaisons entre les souches que pour des inoculations identiques sur le plan technique.

B. Comparaisons des souches et poids des grains

Dans cette comparaison, nous n’avons pas utilisé l’hôte

« Clercal ». Les réductions obtenues du poids de

1 000 grains confirment que « Roazon » est intrinsèquement plus sensible qu’« Etoile de Choisy ». Le triticale « LT 176 »

est d’une sensibilité intermédiaire entre les 2 blés.

Le tableau 4 permet la comparaison des souches diversi-

fiées sur feuilles et de 2 souches grains pour des inoculations faites sans chambre humide. La souche 6, issue de grains de

blé et maintenue sur grains de blé (var. « Etoile de

Choisy »), est celle qui provoque la plus faible réduction du poids de 1000 grains. Pour les souches issues d’inoculation

sur feuilles, les distinctions que l’on peut faire sont fonction de l’hôte. Sur un hôte trop sensible Roazon »), les

souches sont comparables entre elles. Sur « Etoile de

Choisy » et « LT 176 », on peut noter que la souche blé

cultivée sur feuille de triticale (B5T) est devenue plus

pathogène que B5B maintenue sur feuille de blé. Par

(5)

contre, le classement T5B et T5T varie avec l’hôte ; il faut

d’ailleurs signaler que l’interaction souches foliaires-hôtes

est significative (F calc. : 9,55) ; cette interaction existe aussi entre les 2 blés.

Le tableau 5 permet la comparaison des 4 souches diversi- fiées sur grains pour des inoculations faites avec chambre humide. Les différences entre les souches 6 et 42, signalées précédemment, sont supprimées par l’effet favorable de la chambre humide. La souche 38, d’origine blé, passée 2 fois

sur épis de triticale Clercal »), est celle qui provoque la

plus grande réduction ; elle a donc évolué par rapport à son origine. aussi, l’interaction souches-hôtes est significa-

tive (F calc.

=

11,06) et cette interaction semble principale-

ment due à la réponse de « Roazon » à la souche 42.

C. Comparaison des souches et fontes de semis

Dans une étude réalisée l’année précédente, nous consta- tions, tant pour le blé (« Etoile de Choisy ») que pour le triticale (« Clercal »), que les taux de fonte de semis étaient

toujours plus élevés avec la souche isolée de triticale

(analogue à 42) qu’avec la souche isolée du blé (analogue à 6). Le tableau 6 donne les résultats obtenus. Nous avons

donc tenté de classer les souches par l’intermédiaire des fontes de semis, enregistrées sur les 2 blés. Cette technique

permet aussi de retrouver la grande sensibilité à S. nodorum de la variété « Roazon » (tabl. 7) ; ceci se traduit par un effectif plus grand de plantules à émergence réduite alors

que pour « Etoile de Choisy », l’effectif est plus élevé dans

(6)

plus élevé dans la classe des faibles symptômes (émergence

normale avec symptômes sur le coléoptile). Il faut souligner

que l’interaction souches-variétés est là aussi significative :

la signification biologique de cette interaction est à recher- cher.

Pour les souches inoculées avec une chambre humide,

aucune distinction n’est possible au niveau de la fonte de

semis, confirmant ainsi l’effet du milieu sur l’expression du pouvoir pathogène. Le tableau 8 donne, pour « Roazon », les résultats obtenus avec les souches inoculées sans cham- bre humide. La faible agressivité de la souche 6 est confir-

mée. Pour les souches foliaires, la souche B5B est inférieure

aux autres. On retrouve là aussi la confirmation de l’évolu- tion vers une plus grande agressivité de la souche B5T. Une tendance se dégage qui permet de considérer que T5B et T5T sont les plus pathogènes ; ceci est confirmé par la

proportion de plantules saines obtenues après un traitement

de semences. On obtient 36 p. 100 de plantes saines pour T5T, 59 p. 100 pour T5B et 63 p. 100 pour B5B. La souche T5T serait donc installée dans les semences plus

abondamment et plus profondément que les autres. Pour

« Etoile de Choisy » et du fait de sa sensibilité plus faible

que celle de « Roazon », seuls les résultats obtenus pour la classe des dégâts légers sont exploitables (tabl. 9). Ils

confirment que T5B et T5T sont les souches les plus agressives, ce qui, pour la T5T, correspond à la réduction

enregistrée du poids de 1000 grains. Par contre, la non- concordance dans le classement pour la souche T5B entre

les symptômes sur plantules (tabl. 9) et la réduction du

poids du grain (tabl. 4) pose le problème du critère à retenir pour apprécier l’agressivité de S. nodorum.

D. Comparaisons des souches foliaires par rapport à la L.P.I. et P. max

Sur feuilles en survie de la variété de blé « Roazon » et des 2 triticales, les souches foliaires peuvent se distinguer.

Le tableau 10 montre que la souche B5B a la plus longue

durée d’incubation (L.P.I.). La souche B5T est devenue,

pour ce paramètre, identique aux isolats originaires de

triticale. Les 5 passages sur feuilles eri survie de triticale ont donc exercé une pression de sélection sur la souche blé

d’origine. Il faut souligner que le passage sur feuilles en

survie de blé (souche T5B) n’a pas, par contre, induit d’évolution. Cette observation est confirmée par la taille atteinte par les lésions sur « Roazon », reflet du paramètre

P. max (tabl. 10) ; de fait, B5T est intermédiaire entre B5B et les souches d’origine triticale. La souche T5B n’a pas subi d’évolution. Des résultats préliminaires obtenus sur feuille

de « Etoile de Choisy » confirment ces observations.

R

APILLY & A URIAU (1982) indiquent qu’une sélection faite pour accroître la durée d’incubation se traduit aussi par une

réduction de P. max. Il est à signaler, pour ces souches

d’agressivités différentes, qu’à une courte durée d’incuba-

tion est associée une rapide extension des lésions (P. max)

et inversement. Cette analogie entre souches et comporte-

ments de lignées est à souligner.

Le tableau 11 rassemble les résultats obtenus avec les souches B5B et T5T sur divers hôtes. On confirme que, pour tous les hôtes, la souche T5T est plus agressive que la souche B5B. Dans le cas de l’extension des lésions, il n’y a

pas d’interaction entre les hôtes et les souches.

(7)
(8)

E. Comparaisons des souches en fonction de l’organe

contaminé

Les changements d’hôtes ont été réalisés sur feuilles maintenues en survie ou sur épis + grains ; la comparaison

des souches 6 et B5B d’une part, 42 et TST d’autre part, permet de juger de l’effet de différenciation exercé par

l’organe (tabl. 12). Inoculées aux 2 variétés de blé, les

souches triticale et maintenues sur triticale (T5T et 42) se

révèlent les plus pathogènes tant au niveau de la réduction du poids de 1 000 grains que de la gravité de la fonte de

semis. Plus surprenant est le fait que, sur les 2 blés, les

souches foliaires (B5B et T5T) apparaissent plus agressives

que celles diversifiées (6 et 42) sur épis et grains. Il

semblerait que le passage sur le limbe foliaire provoque une

pression de sélection adaptatrice à l’attaque de l’épi.

Rappelons que sur le plan de l’épidémiologie de la septo- riose, le passage préalable du champignon par les limbes foliaires est une nécessité. En raison des techniques d’inocu-

lations différentes, il n’est pas possible de faire ces compa- raisons pour T5B, 7 et B5T, 38.

F. Comparaisons in vitro des souches

A partir des semences contaminées des divers hôtes, les

souches sont reisolées. Ces isolements montrent de très

grandes variations morphologiques tant de forme que de couleur ou de sporulation. Pour refléter ces variations, nous indiquons dans le tableau 13 la pente de la droite de

régression linéaire de la croissance mycélienne, mesurée in

vitro à 17 °C, en fonction du temps et la valeur du coefficient de variation des mesures effectuées au 1(le jour de crois-

sance. Ce coefficient de variation donne une idée de

l’homogénéité ou de l’hétérogénéité des répétitions d’un

même isolement. Les coefficients de corrélation calculés pour la croissance mycélienne, mesurée entre le 5 e et le

21

e jour, sont tous hautement significatifs.

Suivant l’hôte sur lequel le reisolement est pratiqué, une

même souche n’a pas, pour la vitesse de croissance, un comportement constant sauf B5B. Les souches dont

l’origine primaire est le triticale croissent moins vite que celles issues au départ de blé. Le rapprochement des

tableaux 12, 6 et 8 montre qu’il ne semble pas exister de relations nettes entre croissance in vitro et pouvoir patho- gène des souches. L’étude des coefficients de variations montre que les souches maintenues sur blé (B5B et 6) sont

les plus homogènes. Pour les souches foliaires, il apparaît

que le passage sur triticale augmente leur hétérogénéité. Par

ordre de valeur du coefficient de variation, on peut classer les souches B5B < B5T < T5B < T5T ; ce classement est

identique à celui que l’on peut réaliser en prenant en compte P. max. Ce classement correspond aussi à ceux que l’on peut réaliser en relevant soit l’intensité de sporulation,

soit la pigmentation de plus en plus vert foncé des cultures.

Enfin, en dehors même de l’origine primaire des souches, l’hôte à partir duquel le reisolement est effectué conduit à

une diversification morphologique. Ainsi, entre « Clercal »

(9)

et « Etoile de Choisy », le coefficient moyen de variation passe de 15, 33 p. 100 à 4,9 p. 100. Pour les 2 blés, c’est

« Roazon » qui accroît l’hétérogénéité et, pour les triticales, c’est principalement la variété « Clercal ». Cette observa- tion peut se faire pour les souches foliaires et pour les souches grains.

IV. DISCUSSION ET CONCLUSIONS

Si, dans le cas de S. tritici, des gènes de résistance ont été identifiés (dans la variété de blé « Beszostaya 1 par exem-

ple) et s’il semble possible de reconnaître sur le plan de la

virulence des races différentes dont certaines sont aptes à

contourner les gènes de résistance de « Beszostaya » ou de

« Kavkaz » (EYAL, 1982), il n’en est pas de même pour S.

nodorum.

Aucun système génique relativement simple n’a pu être mis en évidence dans la résistance du blé à S. nodorum : celle-ci relève de systèmes polygéniques. De plus, il y a

toujours compatibilité entre ce parasite et ses hôtes poten- tiels, ces derniers ne se distinguant entre eux que par rapport à une quantité de maladie. Il n’est pas possible

d’assimiler les variations signalées ci-dessus à des change-

ments de virulence au sens de VAN DER P LANK (1963) ou de

RO BIN SO

N (1969). Par contre, ces différences entre souches dans l’expression du pouvoir pathogène sont assimilables à des variations d’agressivité si on accorde à ce terme le sens épidémiologique de quantité de maladies (N EL SO N , 1978).

Le milieu est un facteur important pour l’expression de cette agressivité ; la comparaison des résultats des infections des

épis à l’air libre et en chambre humide le montre nettement.

Toutefois, les interactions significatives, sur le plan statis- tique, déjà signalées par SHEARER & ZADOKS (1972) entre

les hôtes (poids de 1 000 grains, fonte de semis) et les

diverses souches indiquent que pour ce parasite, il n’y a pas de frontière nette entre virulence et agressivité, mais une

continuité entre ces 2 notions. PARLEVUET & ZADOKS

(1977) formulent une conclusion semblable pour Puccinia hordei. Les systèmes polygéniques qui contrôlent la résis-

tance horizontale ne sont pas neutres ; ils exercent une

pression sur la structure des populations pathogènes don-

nant, semble-t-il, l’avantage aux individus les plus aptes à les surmonter. Cette pression peut être le fait d’une partie

seulement des gènes impliqués dans la résistance générale ;

elle peut aussi être le fait de structures morphologiques

différentes ainsi que l’indique le comportement après passa- ges sur feuilles ou sur épis.

Il est établi que, à la suite de passages de S. nodorum sur triticale, ce que l’on recueille est différent de ce qui a été

inoculé. De cette étude, il ressort que les triticales exercent une pression plus grande que les blés. La souche blé maintenue sur triticale (B5T) est plus proche des souches triticales que la souche triticale maintenue sur blé (T5B) ne

l’est des souches blés. Mais il apparaît que, suivant l’organe attaqué, la pression exercée est plus ou moins forte. Ainsi,

pour un même hôte, le limbe foliaire, même en survie, a plus d’effet que l’épi : cette différence correspond peut-être

à la morphologie propre à chaque organe. Les passages par les feuilles permettraient au parasite de « s’adapter » à

l’hôte et d’être plus agressif vis-à-vis de l’épi du même hôte.

Il faut souligner que dans les champs, le passage du parasite

par les limbes foliaires est une obligation. Nous devons

rapprocher cette constatation d’une remarque que nous

(10)

avons faite (R APILLY & A URIAU 1982): la réduction du

poids de 1 000 grains provoquée par la septoriose est mieux expliquée si on prend en compte la réponse foliaire des variétés.

Pour juger et mesurer l’agressivité des souches, il nous apparaît que la réduction du poids de 1000 grains est

difficilement utilisable en raison des interférences, d’une part, avec les conditions climatiques lors de l’inoculation,

d’autre part, avec les stades physiologiques des plantes-

hôtes. L’expression de la fonte de semis dépend elle aussi des conditions lors de la contamination. De plus, cette technique est lourde et ne permet qu’un nombre très réduit d’études par an. Par contre, la prise en compte de la durée d’incubation (L.P.I.) et de l’extension des lésions (P. max.)

semble possible. Ainsi, la souche T5T la plus pathogène a la plus courte L.P.I. et une valeur élevée de P. max. ; la situation est inverse pour B5B. Pour ces paramètres, le comportement des souches présente une similitude étroite

avec les possibilités de résistance (R APILLY & A URIAU 1982,

sous presse) et, aussi, pour les souches, ces 2 paramètres

sont inversement corrélés. Enfin, nous n’avons pas constaté d’interactions significatives pour l’extension des symptômes

entre les hôtes et les souches.

Les observations signalées ci-dessus sont à rapprocher de

celles que nous avions faites sur les 8 isolements issus de monoascospore d’un même asque (RAPILLY et Q l., 1973).

Nous avions obtenu 4 cultures au pigment vert très marqué qui sporulaient abondamment et 4 cultures peu pigmentées, blanc-jaune, à faible sporulation et à croissance mycélienne supérieure aux précédentes. De plus, ces isolements présen-

taient des agressivités différentes tant en réduction du poids

de 1000 grains qu’en vitesse d’apparition des symptômes.

La conséquence épidémiologique de cette étude est qu’une

intervention aveugle sur les composantes de la résistance

générale peut entraîner un changement de l’agressivité de la population pathogène et, de ce fait même, avoir des effets limités dans le temps.

Les souches utilisées ici sont issues de monocirrhe, donc de monopycnide. Les travaux de S HAW (1953), de D ODD (1967) ont montré que les pycnidiospores étaient multinu-

cléées, mais avec un seul noyau par article dérivant du noyau de la cellule basale du sporophore. Mais, on ne dispose pas de données sur l’identité nucléaire ou non des spores d’une même pycnide. On sait seulement que S.

nodorum est hétérothallique et qu’au niveau des tissus contaminés, de nombreuses anastomoses mycéliennes peu-

vent se réaliser. Où et comment s’exerce la pression de

sélection ? Celle-ci pourrait s’ex:.rcer peut-être au départ si

le contenu d’une pycnide est hétérogène ! Une étude comparative des souches issues de monopycnidiospore et de

monocirrhe devrait apporter des éléments de réponse à ces interrogations. Il faut souligner que la pression exercée par le triticale semble irréversible comme tendraient à

l’indiquer les comportements des souches triticales puis blé (T5B et 7) très proches des souches triticales (T5T et 42).

Enfin, l’hétérogénéité morphologique que provoque le passage sur triticale mérite réflexion, quoique aucun lien n’a

pu être établi entre vitesse de croissance, aspect des colonies et pouvoir pathogène, confirmant ainsi les données de A

LLIN G H A

M & J ACK SO N (1981). Le triticale tend à permet-

tre la révélation de diverses potentialités morphologiques présentes dans les isolements. Toutefois, ces variations morphologiques ne sont pas constantes ; KR UPIN S KY (1982) indique n’observer aucune différence morphologique entre

des souches de S. nodorum isolées de blé et de divers

Agropyrum.

Par rapport aux triticales et pour la lignée et la variété étudiées, il est manifeste que les triticales ne peuvent permettre de réaliser une coupure phytosanitaire efficace

vis-à-vis de S. nodorum. Au contraire même, la diversifica- tion qu’ils introduisent semble se traduire par un accroisse-

ment de l’agressivité du parasite. Ainsi, pour « Roazon », la réduction du poids de 1 000 grains provoquée par la souche T5T est supérieure de 33 p. 100 à celle obtenue avec la souche BSB ; pour la souche 42, elle est supérieure de

73 p. 100 à celle qu’entraîne la souche 6. Cette augmenta- tion de l’agressivité concorde avec les observations de H

ARROWER (1977), mais est en opposition avec celles de

Ao & G RIFFITH S (1976). Les souches passées sur triticales

ont un triple avantage épidémique par rapport aux souches maintenues sur blé : l’apparition des lésions est plus rapide

et leur nombre est, semble-t-il, plus important, la vitesse

d’extension des nécroses est plus élevée ; sur ces nécroses se développent les pycnides ; la sporulation de ces souches est

très abondante. Il serait intéressant de savoir si, en champ,

ces avantages épidémiques confèrent à ces souches une

facilité d’installation et de développement par rapport aux souches sauvages.

Cet effet triticale ne s’observe pas seulement pour S.

nodorum ; nous l’avons aussi constaté avec Cercosporella herpotrichoïdes Fron, espèce pour laquelle les souches isolées de triticale provoquent sur blé plus de nécroses que les souches blé. Enfin, signalons (F OUCHARD , comm. pers.)

que la race de rouille jaune qui attaque « Clercal » présente plus de gènes de virulence que les races isolées de blé

(variétés « Joss » et « Talent »).

Reçu le 10 mai 1982.

Accepté le 4 octobre 1982.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Allingham E. A., Jackson L. F., 1981. Variation in pathogenicity,

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