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Etudes sur l’agressivité de Septoria nodorum Berk. : Effets des hôtes (triticale et blé) et des organes attaqués
M. Skajennikoff, F. Rapilly
To cite this version:
M. Skajennikoff, F. Rapilly. Etudes sur l’agressivité de Septoria nodorum Berk. : Effets des hôtes
(triticale et blé) et des organes attaqués. Agronomie, EDP Sciences, 1983, 3 (2), pp.131-140. �hal-
02723737�
Etudes sur l’agressivité de Septoria nodorum Berk. :
Effets des hôtes (triticale et blé) et des organes attaqués
Michèle SKAJENNIKOFF Frantz RAPILLY
LN.R.A., Station de Pathologie végétale, Route de Saint-Cyr, F 78000 Versailles
RÉSUMÉ L’agressivité des souches de S. nodorum issues de blé augmente après passage sur triticale. Cette agressivité ..
,
,se traduit, sur blé et sur triticale, par un accroissement de la réduction du poids de 1 000 grains contaminés et,
Agressivité, sur blé , par une augmentation de la gravité des dégâts du type fonte de semis. Des différences morphologiques
Septoria nodorum , et des modifications de la vitesse de croissance sont mises en évidence entre les souches. L’interaction
Blé
, l significative entre hôtes et souches, pour les paramètres d’agressivité retenus, indiquerait que S. nodorum Triticale.
permet une continuité entre les schémas, pris au sens strict, de résistance verticale et de résistance horizontale. Par rapport à l’agressivité, les triticales exercent une pression de sélection qui permet aux éléments de la population pathogène les plus agressifs sur blé de s’exprimer. Les souches les plus pathogènes
issues de triticale ont des avantages épidémiques par rapport aux souches issues de blé. Enfin, le limbe foliaire exercerait pour l’agressivité une pression de sélection plus forte que l’épi.
SUMMARY Aggressiveness of Septoria nodorum on wheat and triticale. Effects of the host and infected organs Agressiveness, The aggressiveness of various strains of Septoria nodorum has been compared after diversification by Septoria nodorum, successive infection of leaves or ears of triticale or wheat (table 1). The comparison was difficult because of Wheat, interaction between the expression of aggressiveness and climatic conditions during inoculation (wet
Triticale. chamber) (tables 2 and 3). After diversification on triticales, strains were more aggressive in respect of reduction of thousand kernel weight (table 4) or in intensity of seedling symptoms (tables 6, 7, 8 and 9). The
selection pressure was more effective on leaves than on ears (table 12). A significant interaction could be detected between hosts and isolates. The strains from leaves of triticale gave a very short incubation time on wheat cv. « Roazon » and a high speed of lesion extension ; the strains from leaves of wheat gave an opposite
answer (table 10). The high rate of lesion extension by the triticale strains could also be observed on various hosts (table 11). In vitro, the strains showed many differences (table 13).
I. INTRODUCTION
Septoria nodorum Berk. est un parasite nécrotrophe qui
est potentiellement apte à de nombreuses variations. Ainsi, S
HEARER
& Z ADOKS (1972) indiquent que le passage d’une souche isolée de blé sur diverses graminées introduit une
certaine spécialisation vis-à-vis de ces derniers. L’inter- action significative hôtes-isolats indique un effet, sur le champignon, du changement d’hôte, sans que l’on puisse l’assimiler, semble-t-il, à une variation de virulence (Ao &
G RIFFITHS
, 1976 ; G RIFFITHS & Ao, 1980). Toutefois, pour A
LLIN G HAM
& J ACKSON (1981), l’évolution de la fréquence
de colonies de même pouvoir pathogène au sein d’une
population de S. nodorum, en fonction d’une pression de sélection, est comparable à ce que l’on observe pour un
système génique simple. Ces évolutions peuvent se traduire par un accroissement du délai nécessaire à l’incubation
(H ARROWER
, 1977), mais cette observation n’est pas géné-
ralisable. Ainsi, pour M ARTIN & C OOKE (1979), le passage
sur l’orge augmente le pouvoir pathogène des isolats originaires de blé.
L’introduction en France de la culture des triticales nous a
incités à étudier les conséquences phytosanitaires que
pouvait provoquer cette nouvelle plante par rapport au blé.
Cette étude est abordée pour divers parasites, mais nous n’indiquerons ici que les résultats obtenus dans le cas de S. nodorum. Dans ce même travail, nous avons aussi
comparé, pour un même hôte, si l’épi et la feuille exerçaient
sur le parasite la même pression de sélection.
II. MATÉRIEL ET MÉTHODES
A. Matériel
L’origine primaire des souches de S. nodorum correspond
soit à un grain de blé (var. « Etoile de Choisy »), soit à un
grain de triticale (var. « Clercal »). Une pression de sélec-
tion a été exercée sur ces souches d’une part par le choix des hôtes sur lesquels les inoculations successives ont été réalisées (« Etoile de Choisy » ou « Clercal »), d’autre part, par le choix de l’organe contaminé : le limbe foliaire maintenu en survie et (ou), au champ, l’épi et les grains.
Après chaque contamination, les souches sont reisolées et
maintenues sporulantes sur un milieu gélosé à base de malt ; les cultures sont exposées à 16 °C sous un éclairement comprenant des proches i7V pendant 16/24 h. Le tableau 1 indique les diversifications réalisées et les codes affectés aux
isolats comparés. Ceux-ci ne correspondent pas à des clones issus de monopycniospores mais sont obtenus pour chaque repiquage à partir d’un seul cirrhe. Les isolats diversifiés sur feuilles sont codés avec des chiffres et des lettres, ceux diversifiés sur épis et grains sont codés avec des chiffres (tabl. 1).
Sur les 8 isolats obtenus, 6 font l’objet des principales comparaisons après inoculations, à l’anthèse, d’épis de blé (var. « Etoile de Choisy » et « Roazon ») et de triticale (var.
« Clercal » et lignée LT 176). Les suspensions de pycnidio-
spores sont ajustées à 10 6 spores par mi ; dans certains cas, les épis sont mis en chambre humide pendant les 48 h qui
suivent l’inoculation. Les résultats obtenus sur « Clercal » n’ont pu être utilisés en raison d’une contamination natu-
relle très importante de Fusarium nivale qui a entraîné une
absence complète de germination des grains récoltés sur ce
triticale. Toutefois, nous indiquerons un résultat obtenu sur cette variété lors d’essai antérieur.
B. Appréciation de l’agressivité
Le pouvoir pathogène des souches peut être apprécié
par :
1) L’intensité des symptômes sur épis, mais ceci ne
permet pas une réelle quantification et est trop subjectif ;
cette méthode n’a pas été retenue.
2) La lecture sur limbes foliaires (60 répétitions) mainte-
nus en survie à 19 °C, du délai d’incubation et de la longueur
des lésions, mesurées 7 à 8 j après inoculation. Cette
longueur des lésions permet d’apprécier la vitesse d’exten-
sion des nécroses (P max), paramètre dont nous avons déjà
montré l’importance tant pour la compréhension des épidé-
mies qu’au niveau de la compréhension des phénomènes de
résistance (Rnelr.LY, 1977).
Cette appréciation n’a été faite que sur le blé, var.
« Roazon », pour les 4 souches diversifiées sur feuilles. Pour les 2 souches foliaires maintenues sur blé et sur triticale,
diverses lignées ou variétés de blé ou de triticale ont été
comparées.
3) La réduction du poids de 1 000 grains contaminés par rapport au témoin, pour chaque souche et pour chaque hôte ; plus de 200 épis sont inoculés.
4) La gravité de la fonte de semis obtenue à partir des
grains contaminés. Nous avons pensé que ce critère devait
permettre de mieux caractériser l’agressivité des souches.
Les fontes de semis sont réalisées en serre froide avec
2 répétitions de 50 grains pour chaque cas. Un lot de
semences traité au manèbe permet de contrôler que les
symptômes observés sont attribuables à S. nodorum. Les
semences étaient contaminées à des taux compris entre 90 et
100 p. 100. Les notations sont faites au stade 3-4 feuilles en
distinguant 4 classes de gravité qui sont :
-
absence de germination ; les contaminations très pré-
coces de grains, obtenues lors de l’inoculation à l’anthèse, peuvent entraîner une baisse du taux de germination,
-
germination réalisée, mais émergence très réduite des
plantules, coléoptile souvent enroulé,
-
émergence normale des plantules et symptômes sur coléoptile ; cette classe correspond à une installation peu
profonde du parasite ou reflète une faible agressivité des souches,
-