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Compte-rendu de Gwenhaël Ponnau, La folie dans la littérature fantastique, Coll. « écriture », PUF, 1997

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: halshs-01393007

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01393007

Submitted on 5 Nov 2016

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Compte-rendu de Gwenhaël Ponnau, La folie dans la littérature fantastique, Coll. “ écriture ”, PUF, 1997

Marc Renneville

To cite this version:

Marc Renneville. Compte-rendu de Gwenhaël Ponnau, La folie dans la littérature fantastique, Coll. “ écriture ”, PUF, 1997. Bulletin critique du livre français, Edité par les soins de la Direction générale des affaires culturelles puis par l’Association pour la diffusion de la pensée française, 1997. �halshs- 01393007�

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Compte-rendu Gwenhaël Ponnau, La folie dans la littérature fantastique, Coll. « écriture », PUF, 1997, 355 p., 132 F.

À quoi bon décrypter des œuvres de fictions destinées avant tout à nous évader du morne quotidien ? Les réponses sont dans la réédition de cet ouvrage, qui offre une interprétation originale sur les origines de l’imaginaire fantastique. Il faut pour cela effectuer un retour sur le contexte scientifique et littéraire du début du XIXe siècle. Les célèbres contes d’Hoffmann, qui marquent la naissance du genre, sont contemporain d’une psychiatrie naissante qui effectue une critique radicale des croyances et de la dimension merveilleuse des contes traditionnels. En interprétant toute la démonologie et les manifestations surnaturelles comme des symptômes de maladies mentales, les aliénistes auraient provoqué un déplacement des spéculations romanesques vers l’état psychique du sujet. Prenant la suite des romans gothiques, la littérature fantastique du XIXe siècle serait ainsi étroitement liée au développement des études sur le psychisme, du magnétisme animal à la psychanalyse, en passant par la phrénologie, l’hypnose et la psychophysiologie. Miroir déformé de l’activité scientifique, elle exprime dans les œuvres de Villiers de l’Isle-Adam, Jean Lorrain, Maupassant Sheridan Le Fanu, Stevenson, Poe etc ; la foi, les espoirs et les craintes d’une époque. Important vecteur de popularisation des thèmes de recherches des sciences psychologiques, cette littérature confère parfois une dimension quasiment mythique à de véritables savants, comme Charcot par exemple. Elle invente à l’inverse des personnages (Dr.

Frankenstein, Dr. Jekyll, Dr. Moreau) qui permettent d’initier une réflexion éthique à laquelle la communauté scientifique est alors insensible. L’argument se base sur de nombreux indices, sur la réalité des relations entre aliénistes et romanciers et sur l’analyse de nombreuses œuvres, qui sont autant d’invitations à nous replonger dans ces textes. L’un des aspects les plus intéressants de l’ouvrage pour l’histoire des sciences humaines est de montrer à plusieurs reprises combien les scientifiques de l’époque utilisent eux-mêmes certaines descriptions de personnages comme de véritables documents. Documents sur l’état mental de l’auteur bien sûr, que l’on ne juge jamais très loin de la folie, mais documents aussi pour l’histoire naturelle des sauvages, des criminels ou des aliénés. Ce qui nous apparaît désormais comme une incroyable confusion de registre est alors pratiqué d’une manière assez courante, et l’on vit même des savants se piquer de faire la critique littéraire. Les gardiens du temple freudien contesteront peut-être le rapport entre la lente maturation littéraire de la notion d’

« inconscient » défendue par l’auteur (qui n’est pas seul) et sa formulation scientifique mais

Les fréquents retours aux œuvres permettent de suivre le propos en oubliant la mise en page

beaucoup trop dense de l’ouvrage. On regrette toutefois que la discussion se limite au XIXe

siècle car l’auteur ne justifie pas sa périodisation. Les rapports entre la psychiatrie et le roman

fantastique aurait-il subitement cessé après les ghost stories d’Henry James ?

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