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Compte-rendu de Daniel Kevles, Au nom de l'eugénisme, Paris, PUF, 1995, 582 p

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: halshs-01392649

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01392649

Submitted on 9 Nov 2016

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Compte-rendu de Daniel Kevles, Au nom de l’eugénisme, Paris, PUF, 1995, 582 p

Marc Renneville

To cite this version:

Marc Renneville. Compte-rendu de Daniel Kevles, Au nom de l’eugénisme, Paris, PUF, 1995, 582 p.

Bulletin critique du livre français, Edité par les soins de la Direction générale des affaires culturelles puis par l’Association pour la diffusion de la pensée française, 1996. �halshs-01392649�

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Kevles Daniel. J., Au nom de l’eugénisme de Kevles, Paris, PUF, 1995, 582 p.

L’ampleur des sources consultées et le nombre de contacts pris avec les chercheurs ont permis à l’auteur de brosser ici une analyse comparative très fouillée de l’eugénisme anglais et américain. L’ouvrage abonde en informations biographiques sur les principaux acteurs de l’eugénisme anglo-saxon (Galton, Pearson, Davenport, Ellis, Penrose etc.) ainsi que sur ses principales institutions (sociétés savantes, centres de recherches et laboratoires). Il montre que les partisans de l’eugénisme sont irréductibles à un parti politique ou une mouvance intellectuelle précise et il propose une étude convaincante des différents facteurs (état fédéral, immigration, crise économique...) qui ont permis aux eugénistes américains de voir une partie de leur programme mis en application en Amérique du Nord entre 1910 et 1940. Des lois de stérilisation furent appliquées dans plusieurs États (Indiana, Californie, Iowa, Connecticut ...) aux populations marginales d’arriérés mentaux et de délinquants récidivistes et permirent la stérilisation légale d’environ 9 000 personnes de 1907 à 1928. Le chiffre total s’éleva à 20 000 stérilisations au milieu des années 30... On peut regretter qu’il ne soit fait que de très brèves allusions à la situation des pays scandinaves : les programmes étaient-ils différents ? Les colloques eugénistes n’étaient-ils pas l’occasion de créer des liens internationaux ? Centré sur la description des réseaux eugéniques anglo-saxons, l’auteur dresse au fil des pages une fine cartographie des positions, des propositions et des évolutions des acteurs.

Cette option historiographique se traduit dans le récit par l’évocation successive du rôle de Galton, Pearson, Davenport. Il est proposé ensuite de distinguer trois formes d’eugénisme. Le premier, « classique », aurait séduit des chercheurs d’orientation politique conservatrice et le second, « réformateur », serait apparu dans les années 1930 en cherchant à corriger le réductionnisme biologique du premier par une attitude politique plus tolérante envers les classes sociales défavorisées et une méthode plus étayée et plus prudente sur le plan scientifique. Le dernier, enfin, n’apparaitrait qu’à la fin des années soixante, après une période de latence dû aux atrocités nazies. Si le rejet suscité par le régime hitlérien est indiscutable, la séparation nette des deux premières formes d’eugénisme semble plus discutable car les eugénistes « classiques » et « réformateurs » sont pour une part contemporains.

Aussi bien les distinctions entre les deux variantes sont assez floues. Kevles définit par exemple la mouvance classique par son refus du contrôle des naissances (p. 126) et reconnaît deux pages plus loin que de nombreux chercheurs (dont Léonard Darwin) s’y sont ensuite ralliés. Cette difficulté à bien distinguer les différents courants marque autant leur labilité formelle que leur identité de fond. Et c’est bien cette identité qui donne à réfléchir. L’auteur affirmait en février 1995 dans la préface à la seconde édition que « le spectre de l’eugénisme plane sur pratiquement toutes les recherches en génétique humaine ». Son enquête historique constitue à cet égard une source d’informations de première main pour le débat actuel sur la bioéthique.

Compte-rendu Marc Renneville

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