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Étude sur les dimensions du cristallin · BabordNum

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(1)

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

ANNÉE 1894 1895 N»71.

ETUDE

SUR LES

DIMENSIONS DD CRISTALLIN

THESE

POUR LE DOCTORAT EN MEDECI E ^ c§.

Présentée et soutenue publiquement le 24 Mai 1895

yàv

U

Jean - M arie D TJ CLOS

Né le 27Juillet 1871, à Martres-Tolosane (He-Ge)

MM. BADAL professeur, Président

_ . , , , > ) BERGON1É professeur, i Examinateurs dela These.. ( MESNARD agrégé

Ju«es SIGALAS agrégé

Le Candidat répondra àtoutes lesquestions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'enseignement médical

BORDEAUX

IMPRIMERIE DU MIDI, P. CASSIGNOL

91, RUE PORTE-DIJEAUX, 91

1895

(2)

Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux

M. PITRES Doyen.

PROFESSEURS

M. MIGÉ

AZAM Professeurs honoraires

Cliniqueinterne.

Clinique externe Pathologie interne

Pathologieetthérapeutiquegénérales.

Thérapeutique

Médecineopératoire Clinique d'accouchements Anatomiepathologique

Anatomie

Anatomie généraleet Histologie Physiologie.

Hygiène.

Médecinelégale

Messieurs

PICOT.

PITRES.

DEMONS.

LANELONGUE.

DUPUY.

YERGELY.

ARNOZAN.

MASSE.

MOUSSOUS.

COYNE.

BOUCHARD.

VIAUJLT.

JOLYET.

LAYET.

MORACHE.

BERGONIE.

BLAREZ.

GUILLAUD.

FIGUIER, de NABIAS FERRE.

BADAL.

PIÉCHAUD.

BOURSIER.

MOUSSOUS.

DUBREUILH.

MESNARD.

CASSAET.

AUCHE.

POUSSON.

DENUCE.

YILLAR.

Accouchements ) RIVIERE.

) CHAMBRELENT.

SECTION DES SCIENCES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES

Anatomie et Physiologie

| PRINCEIEAU.

Histoire naturelle N.

SECTION DES SCIENCES PHYSIQUES

Physique SIGALAS.

ChimieetToxicologie DENIGES.

Pharmacie BARTHE.

COURS COMPLÉMENTAIRES

Physique.

Chimie

Histoire naturelle Pharmacie Matière médicale Médecineexpérimentale Clinique ophtalmologique

Cliniquedes maladies chirurgicales des enfants

Cliniquegynécologique

AGREGES EN EXERCICE SECTION DE MEDECINE

Pathologie interne etMédecine légale.

SECTION DE CHIRURGIE ET ACCOUCHEMENTS

Pathologieexterne

Clinique int. des enf. MM. MOUSSOUS Clinique des maladies

syphilitiqueset cutanées DUBREUILH Cliniq. desmaladies des voies urin. POUSSON

Mai. dularynx, desoreilles et dunez MOURK

Maladies mentales.

Pathologieexterne.

Accouchements.. . .

Chimie Zoologie

MM. REGIS.

DENUCE RIVIÈRE DENIGËS BEILLE Le Secrétaire delaFaculté : LEMAIRE.

Par délibération du 5 août 1879, la l'acuité a arrêté que les opinions émisés dans les Thèses qui lui sont présentées, doivent être considérées comme propres a leurs

auteurs etqu'elle n'entendleur donner ni approbation ni improbation.

(3)

A mon Président de Thèse

MONSIEUR LE DOCTEUR

BADAL

PROFESSEUR DE CLINIQUE OPHTALMOLOGIQUE A LA FACULTÉ DE MÉDECINI

DE BORDEAUX

CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR

(4)
(5)

INTRODUCTION

Suivant les conseils de notre maître, M. le Professeur Badal, nous avons entrepris de rechercher quelles variations,

dans ses dimensions et sa forme peut présenter le cristallin

tant à l'état normal qu'à l'état pathologique.

Nous avons, dans ce but, procédé à de nombreuses extrac¬

tions de cristallins de cadavres et assisté, pendant l'année 1894, à la plupart des opérations de cataractes

de la Clinique

de l'Hôpital Saint-André.

C'est donc une œuvre patiente de

statistique

que nous

publions, et les conclusions de notre modeste

travail

seront

nécessairement brèves.

Avant d'entrer en matière, nousoffrons à M. le

Professeur

Badal, l'expression de notre

vive gratitude

pour

la bien¬

veillance qu'il nous a témoignée pendant notre stage

dans

son service et pour l'honneur

qu'il

nous

fait

en acceptant

la présidence de cette

thèse.

(6)
(7)

ÉTUDE

SUR LES

DIMENSIONS DU CRISTALLIN

CHAPITRE PREMIER

Le Cristallin. Ses diverses formes dans les espèces animales.

Le cristallin est ce corps transparent, solide, en forme de

lentille biconvexe, et situé entre l'iris etle corps vitré.

Il est en rapport par sa face postérieure avec la membrane hyaloïde etle corps vitré, creusé d'une

dépression

pour

le

recevoir. Par sa face antérieure, le cristallin esten rapport

avec la pupille et l'iris. Sur les limites

de

cette face,

il

est

recouvert par la zone de Zinn. Au

niveau de

sa

circonférence,

on voit lazone de Zinn et la membrane hyaloïde se séparer

pourpasser, la première en avant et

la seconde

en

arrière,

(8)

en formant un canal prismatique et triangulaire qui entoure

la circonférence cristalline; c'est le canal godronné de Petit.

(Fort.)

Autour de la circonférence du cristallin on trouve encore,

en dehors de la zone de Zinn, la couronne ciliaire, et plus en

dehors, le muscle ciliaire.

Envisagé rapidement au point de vue de sa structure, le

cristallin estformé parla lentille proprement dite et par sa

capsule. Les éléments fondamentaux de la substance propre du cristallin sont les fibres c.ristalliniennes; les unes, à noyaux, forment les couches périphériques de la lentille; les

autres, dentelées, composent la portion centrale, dure et résistante, le noyaudu cristallin.

La capsule du cristallin, ou cristalloïde, est mince, amor¬

phe, transparente et homogène; de plus, elle jouit d'une

élasticité dont on peut facilement se rendre compte : dès qu'on y pratique une déchirure, on voit eneffet les lambeaux

s'écarter et s'enrouler en spirale sur eux-mêmes. Cette élas¬

ticité était nécessaire pour que la capsule pût se prêter aux

changement de forme du cristallin, d'où résulte l'accommo¬

dation de l'œil aux distances.

La portion de la capsule qui recouvre la face antérieure de

la lentille s'appelle cristalloïde antérieure; la postérieure est

connue sous le nom de cristalloïde postérieure.

Après cette description succincte, qui rappelle des notions

courtes, mais suffisantes pour notre étude, nous jetterons un coup d'œil sur les diverses formes du cristallin dans les espè¬

ces animales.

La forme de la lentille varie suivant les types et surtout suivant les conditions dans lesquelles se trouvent placés les

divers animaux. Chez les poissons, le cristallin est à peu près sphérique: il conserve sensiblementle même aspect dans les

(9)

yeux de batraciens, les ophidiens et les mammifères aquati¬

ques, ainsi que dans les espèces nocturnes. Au contraire,

chez les mammifères ordinaires et la plupart des oiseaux, sa

convexité est bien moindre. Chez les bimanes, les quadru¬

manes, le diamètre antéro-postérieur atteint à peine la moi¬

tié du diamètre vertical. Il en est à peu près de même chez les solipèdes, les ruminants, la plupart des quadrupèdes;

enfin nous savons et nous verrons que chez l'homme, le rap¬

port des deux axes estdans les mêmes proportions que chez

les bimanes; mais cependant chez le foetus humain, il en est tout autrement etle cristallin estsphérique.

D. 2

(10)

CHAPITRE II

Axe et diamètre cristalliniens.

Comme toute lentille, le cristallin présente un axe et un diamètre. Le diamètre estdésigné sous des appellations mul¬

tiples prêtant à la confusion avec celles que l'on applique

aussi parfois à l'axe. C'est ainsi que le diamètre du cristallin

a été appelé : diamètre transversal» diamètre vertical, grand

diamètre; tandis que l'axe qui mesure l'épaisseur de la len¬

tille a reçu les noms de diamètre antéro-postérieur, diamètre sagittal, etc., etc.

Nous utiliserons simplement les expressions, axe et dia¬

mètre.

Si maintenant nous résumons les avis des anatomistesjet

desophtalmologistes, à l'égard des dimensions du cristallin,

nousvoyons que :

1° En cequi concerne le diamètre:

a) D'aprèsles tables de Petit et les recherches de Sappey,

ce diamètre, mesuré avec les branches d'un compas sur 11 cristallins, a varié de 9 à 10 millimètres.

b) PourTillaux et Beaunis, le diamètre du cristallin leur paraît également variable entre 9 et 10

millimètres.

(11)

11

c) J.-A. Fort considère que le cristallin ne présente que

8 à9 millimètres de diamètre.

cl) Lamé l'estime à 10 millimètresen moyenne; tandis que Huschke l'évalue chez le nègre à 5 lignes 1/2, c'est-à-dire à

peu près 13 millimètres!

ë) Enfin, M. le professeur Lad al pense que d'une

façon

générale, on peut dire que «

le

diamètre

du cristallin, quelles

que soient les dimensions

du globe,

est

inférieur d'environ

2 millimètres au diamètre transversal de la cornée. »

En ce qui concerne l'axe, les opinions

des

auteurs sont

moins divergentes; pour la majorité, sa longueur paraît

varier entre 4 et 5 millimètres.

a) « L'épaisseur du cristallin sur l'axe, dit

Badal, varie,

suivant les sujets et suivant l'état de

l'accommodation, de

3raml/2à5 millimètres;

elle

est

la

même

chez l'enfant

que

chez l'adulte. »

h) De Wecker, Landolt,

Schwalbe

se rangent à

la

mesure

moyenne de 4 millimètres.

c) Helmholtz, dont lesmensurations semblent très

précises,

atrouvé que l'axe du

cristallin varie de 4mm

2 à

4mm 314.

cl) Beaunis note que l'axe

du cristallin

a

4 millimètres

sur

le cadavre, et est un peu moindre sur le vivant.

e) Polaillon dit que (( l'épaisseur

du cristallin

est

de

4 millimètres à 5mm 1/4; mais dans quelques cas exception¬

nels, elle peut acquérir une

longueur de 6 millimètres

à

6mm 3/4, ainsi que Petit,

Huschke

et

Krause

en

ont cité des

exemples. »

La différence indiquée par Beaunis, entre

les dimensions

de l'axe de la lentille sur le cadavre et le vivant, est aussi

admise par Polaillon qui en

voit la raison dans

ce

qu'il

se gonfle sans doute par osmose aux

dépens des humeurs de

l'œil.

(12)

12

Cette épaisseur est d'ailleurs indépendante de l'âge.

Donc sur le cadavre, le cristallin estplus bombé qu'à l'état vivant; il reproduit ainsi la disposition qu'il présente dans la

vision rapprochée.

Il n'y a pas là de contradiction avec la théorie de l'accom¬

modation, comme il pourrait le sembler au premier abord,

toute action musculaire ayantdisparu sur le cadavre. En effet,

si l'on sereporte au mode de suspension du cristallin, on voit que l'œil ayant perdu sa tension, le corps vitré ne maintient plus les procès ciliaires et lazone de Zinn ; celle-ci acquiert de ce fait son maximum de relâchement, ce qui permet au cristallin élastique de prendre la forme sphérique

ou subsphérique.

L'axe du cristallin du cadavre devrait donc d'après ces considérations être augmenté de longueur. Mais à l'accrois¬

sement que permet la zone de Zinn relâchée, nous trouvons

une compensation qui est la suivante :

Le corps du cristallin, dans l'opération de la cataractepost

mortem, s'échappe très aisémentdesacapsule dèsque celle-ci

est ouverte. Mais il s'en trouve séparé chez le cadavre par

une mince couche de liquide jadis décrite sous le nom d'hu¬

meur de Morgagni. Des observations précises de MM. Sap-

pey et Polailion ont montré que cette humeur est due à

l'altération même des éléments cristalliniens ; en même temps que les parois des cellules se détruisent on voit se

former de grosses gouttes claires et limpides qui ne tardent

pas à se multiplier, et formentpar leur agglomération l'hu¬

meur de Morgagni.

Ce liquide n'existejamais chez le vivant et résulte donc

simplement de la décomposition des couches superficielles

dela lentille.

Si,d'une part,le cristallin du cadavre estaugmenté d'épais-

(13)

13

seur par le relâchement cle son ligament suspenseur; si,

d'autre part, une fois extrait cle la capsule, cet axe est dimi¬

nué par l'écoulement de l'humeur de Morgagni, on peut

considérer que le cristallin du cadavre offrira pâr la mensu¬

ration, à quelques dixièmes de millimètre près, sans doute,

les dimensions que normalement il possède sur le vivant.

Nous devons cependant spécifier que Beaunis et Polaillon

n'ont pas indiqué dans leur assertion, s'ils avaient compris,

clans l'évaluation de l'axe sur le cadavre, le cristallin et sa

capsule.

En résumé :

10 millimètres cle diamètre.

4 millimètres d'axe.

Telles sont les mesures généralement adoptées.

Ces dimensions sont celles du cristallin cle l'homme arrivé à son complet développement; nous devons voir s'il en est

de même chez l'embryon, le fœtus et l'enfant; si le cristallin embryonnaire et fœtal se développent suivant leurs dimen¬

sions uniformément.

L'embryologie vient ici à notre aide, et nous nous borne¬

rons pour ces recherches, à reproduire le passage qui suit, emprunté à M. Vialleton :

« Au point va seformer le cristallin, l'ectoderme s'épais¬

sit, ses cellules deviennent plus hautes, et les noyaux se

disposent suivant des lignes de stratification superposées.

Bientôt cette région s'infléchit un peu en formantunefossette

« fossette cristallinienne » qui devient cle plus en plus pro¬

fonde et se transforme par la soudure de ses bords en une vésicule, la vésicule cristallinienne.

» Les parois cle cette vésicule sont d'épaisseur

inégale;

l'antérieure estplus mince, la postérieure est beaucoup plus

(14)

épaisse. La cavité comprise entre ces deux parois tend à se

réduire de plus en plus par le développement exubérant de

la paroi postérieure etprend sur les coupes la forme d'un

croissant à concavitétournée en arrière.

)) (Jette cavité finit par disparaître et le cristallin forme alors une sphère pleine dans laquelle on peut distinguer

deux parties : une partie antérieure tournée vers l'ectoderme de la tête, constituée par une lame de cellules peu élevées,

une partie postérieure formée par des cellules allongées pre¬

nant l'aspect de fibres plus ou moins longues, mais gardant toujours une disposition épithéliale et se continuant par des

transitions insensibles avec l'épithélium de la partie anté¬

rieure. Ces deux parties sont séparées l'une de l'autre par

une ligne très nette. La couche des cellules antérieures devient de plus en plus mince ; elle consiste chez l'adulte en cellules aplaties, disposées sur un seul rang, et formant ce

qu'on appelle l'épithélium antérieur du cristallin. Celui-ci

est enveloppé par une membrane anhiste, la cristalloïde,

que l'on peutconsidérer comme une sécrétion cuticulaire des cellules du cristallin. y>

De ces données embryologiques, une seule chose nous

intéresse plus particulièrement: nous y observons, en effet,

que le cristallin, à son premier stade de formation, est sphé- rique; l'axe égale le diamètre.

Le cristallin embryonnaire se distingue donc du cristallin adulte par sa forme sphérique. Pour aboutirà laforme lenti¬

culaire, il faut bien que l'une des dimensions ait une prédo¬

minance de développement dans une période quelconque de l'existence.

Il résulte des recherches de divers anatomistes (Sappey, Jœger, etc.), que si le diamètre du plan équatorial augmente dans la vie post-embryonnaire , l'axe avant la naissance atteint son maximum de développement.

(15)

15 -

L'arrêt de croissance dans le sens de l'axe coïncidant avec

l'accroissement dans le sens équatorial, l'aplatissement du

cristallin doit par conséquent provenir d'une superposition

de couches dans la zone équatoriale. Le cristallin de l'em¬

bryon correspond alors au noyau de l'adulte, l'accroissement

a été appositionnel (Schwalbe, Henle, 0. Becker).

Kôlliker pense que le cristallin s'accroît par juxtaposition

avec augmentation du nombre des fibres.

Harting a trouvé par la mensuration et le calcul que le

cristallin du nouveau-né ne renferme pas plus de fibres que celui d'un fœtus de quatre mois (1.450 à 1.475 dans la circon¬

férence du cristallin), mais que ces fibres ont le double de largeur et d'épaisseur.

Le cristallin de l'adulte, au contraire, montre une augmen¬

tation considérable du nombre de fibres dans la circonférence de la lentille (2.058) et cela sans accroissement d'épaisseur.

Par conséquent « l'accroissement du cristallin humain

serait, pendant la vie embryonnaire, interstitiel; et, après la

naissance, appositionnel ».

L'axe du cristallin présente donc une longueur indépen¬

dante de l'âge; il est déjà chez le fœtus desept mois de 4 1/2

à 5 millimètres.

Il n'en est pas de même pour le diamètre. Le cristallin ne s'accroît que par élongation de ce dernier, dont les variations

ont été évaluées par Sappey de la façon suivante : à) A la naissance, 7 millimètres;

b) A 10 ou 12 ans, 8 millimètres;

c) A '17 ou 18 ans, 9 à 10 millimètres. Il atteint à cet âge

sa longueur définitive.

De tout ce qui précède nous déduisons les

résultantes qui

suivent, et qui représentent l'opinion

générale des

auteurs :

1° Le cristallin mesure une épaisseur d'axe, à peu près

invariable après la naissance, soit environ 4mm 1/2;

(16)

16

Le diamètre du cristallinvarie suivant l'âge du sujet ;

Ce diamètre oscillerait entre des valeurs assez différen¬

tes, de 8 millimètres (Fort) à 13 millimètres (Huschke); et, d'après ce dernier, varierait aussi suivant les races.

Il estaisé de voir qu'une longue statistique peut seule don¬

ner des résultatsprécis, susceptibles peut-être de donner des indications pour le choix d'un procédé dans l'opération de la caîaracte, à la condition toutefois de faire porter également

les recherches surles cristallinscataractés. C'est précisément

cette statistique qui constitue le fond de notre travail.

Nous envisagerons les dimensions du cristallin dans leurs variations physiologiques et pathologiques. Physiologi¬

ques, dans l'acte de l'accommodation; pathologiques, dans

les anomalies de formes (colobome, lenticone, astigmatisme),

la presbytie et les multiplesvariétés de cataractes; laissant systématiquement de côté l'étude des déformations cristalli- niennes consécutives à la luxation traumatique de la lentille,

au glaucome, à la phtisie du globe, ou aux tumeurs intra- oculaires, d'ailleurs excessivement rares celles-ci. Dans ces

affections, en effet, le cristallin estsoustrait d'une façon quel¬

conque à l'action zonulaire, et prend une forme sphérique plus marquée que celle qu'on lui trouve à l'état normal; ce

n'est là, d'ailleurs, que l'extension du phénomène qui se pro¬

duit dans l'accommodation.

(17)

CHAPITRE III

Variations physiologiques des dimensions du cristallin

dans l'accommodation.

La théorie de l'accommodation est basée sur l'élasticité et la tendance naturelle àla sphéricité que possède le cristallin.

La lentille, dans sa capsule, est aplatie par la traction qu'exerce le ligament ciliaire; les fibres du muscle ciliaire

en se contractant avancent leur partie mobile qui donne

insertionauligamentsuspenseur, versleurportion fixe insérée

sur le bord de la cornée. La zone de Zinn se porte donc en avant, se raccourcit et se tasse, diminuant par son relâche¬

ment la traction qu'elle exerce sur le cristallin. Ce dernier prend alors la forme naturelle qui lui est assignée par l'élas¬

ticité de ses fibres; il devient plus convexe et, parsuite, plus

le muscle ciliaire se contracte, plus le cristallin s'arrondit, se

rapproche de la forme sphérique.

Le relâchement du muscle ciliaire amène un résultat inverse.

Au moyen de son ophthalmomètre, Helmholtz aremarqué

que pendant l'accommodation la plus énergique, le raccour¬

cissement du rayon de courbure de la face antérieure du cris¬

tallin était, en moyenne, de 3 millimètres à 3ram 1/2; et sa

D. 3

(18)

18

projection en avant, c'est-à-dire son augmentation d'épais¬

seur, l'allongement de son axe, de 0mm 36 à0mm44. Ilva sans dire que le diamètre du cristallin diminue proportionnelle¬

ment au fur et àmesure quele cristallin se bombe ; mais les

variations du diamètre doivent être encore plus petites que celles de l'axe.

Nous n'insistons pas davantage sur ces faits, l'instrumen¬

tation et la science nous faisant défaut pour d'aussi délicates

mensurations.

(19)

CHAPITEE IV

Variations pathologiques des dimensions du cristallin.

Presbytie.

Chez le presbyte, le point

le plus rapproché de la vision

distincte s'éloigne de plus en plus avec l'âge.

Cet éloignement du punctum

proximum tient d'abord à

un changement dans la

constitution intime de la lentille et de

sa capsule; Donders dit que ces

changements de la capsule ont

une certaine importance dans la

formation des images

ré¬

fléchies.

Les recherches anatomiques montrent qu'à un

certain

âge

le cristallin est un peu aplati; cet

aplatissement augmente la

distance focale de la lentille. En même temps que cet

apla¬

tissement, on constate une

augmentation de densité des

couches périphériques,

qui

se

différencient moins du

noyau.

Or (Young, Listing,

Senff),

une

lentille de même forme

que le

cristallin

et

de densité uniforme, égale à celle du

noyau de la

lentille,

a une

distance focale supérieure à celle

d'une autre lentille dont la densité irait en

décroissant du

centre à la périphérie.

Choses qui expliquent chez le

pres¬

byte la

diminution de

son

acuité visuelle (l'aberration de

(20)

I

20

sphéricité cîes lentilles convergentes étant moins corrigée après l'égalisation de réfringencedes parties corticales et des parties centrales).

De plus, les parties corticales du cristallin devenant ainsi

plus denses, plus dures, sont moins élastiques, moins aptes

à changer de courbure. La même contraction du muscle ciliaire ne suffira plus à produire, par le relâchement de

lazone deZinn, le même effet que chez l'adulte; le cristallin,

au lieu de se bomber ou de s'aplatir à la suite des phéno¬

mènes musculaires ciliaires, demeure toujours plusou moins aplati, de par sa sclérose. Et on observera conséquemment

chez le presbyte la diminution de l'amplitude d'accommo¬

dation, qui caractérise la sénilité de la lentille.

Donc, la presbytie relève anatomiquement de la sclérose cristallinienne, physiquement de la diminution de l'axe du cristallin, dette réduction de la longueur axile de la lentille

n'a pas, au point de vue pratique, assez d'importance pour

nous attacher plus longtemps à son étude. Il suffisait de la mentionner.

Astigmatisme, Colobome, Lenticone.

Ces trois affections constituent, à proprement parler, les

anomalies de forme du cristallin.

Elles sont : l'astigmatisme, congénital ou acquis; le colo¬

bome et le lenticonus, essentiellement congénitales.

L'astigmatisme est caractérisé parl'inégale réfringence des

méridiens de la lentille; il s'accompagne, sans aucun doute,

soit d'une différence dans la courbure, soit d'une variation dans la densité de la substance cristallinienne. Souvent, cet

(21)

21

astigmatisme vient compenser un astigmatisme inverse,

celui de la cornée, pour rétablir l'intégrité de la vision. Sou¬

vent, aussi, il existe à part et gêne alors le bon fonctionne¬

ment de l'œil.

Les déformations lenticulaires qu'il occasionne ou dont il

est le résultat, doivent intéresser l'épaisseur, l'axe du cris¬

tallin; mais leur mensuration présente des difficultés que seuls d'éminents physiologistes peuvent aborder; nous nous bornonsà les signaler.

Le coloboma du cristallin est une variété assez rare.

Grunung en a publié une statistiqueportantsur dix-neuf cas.

Cependant cette anomalie congénitale n'est bien connue que depuis Heyl (1876), qui cite trois cas intéressants :

a) Le premier, relatif à un homme de cinquante-un ans, et qui présentait un coloboma irien incomplet en bas, et un coloboma énorme de la choroïde. Le bord du cristallin appa¬

raissait selon une ligne droite horizontale.

b) Le deuxième, s'accompagnant d'un coloboma total de l'iris; la périphérie du cristallin étaitdécoupée selon un bord

sinueux, mais à direction générale horizontale.

c) Dans le troisième cas enfin, il existait encore un colo¬

boma de l'iris, et le cristallin présentait aussi un bord

sinueux.

En 1880, M. Chambrelentpubliait l'observation d'un colo¬

boma des membranes de l'œil et du cristallin, prise à la clinique du professeurBadal, et

coïncidant

avec unecataracte

noire. On constatait une encoche de 1 millimètre, de telle

sorte que le diamètre du

cristallin, qui fut enlevé dans

sa

capsule, mesurait 8 millimètres, et

7 millimètres seulement

au niveau du coloboma.

Le cristallin peut donc présenter une

portion

desoncontour horizontale; il semble qu'un segment de la lentille manque,

(22)

22

ou ait été enlevé (fait signalé par Wagner). La section peut

être faite selon un bord sinueux (Bowmann); quelquefois

même il présente uneconvexité supérieure (Baclal) ; quelque¬

fois le contour a une forme triangulaire (Bowmann), il peut

même revêtir l'aspect du revers d'une selle (Polaillon).

Le degré de la défectuosité est également sujet àvariations, depuis la simple échancrure jusqu'à une perte de substance égale au maximum au quart environ de la lentille.

Il est des cas cependant la lentille manque en totalité;

mais il s'agit alors de l'aphakie congénitale, déjà signalée

dans la microphtalmie par Seiler et Von Ammon.

Le lenticonus estune déformation d'une rareté exception¬

nelle, consistant dans une saillie conique centrale et trans¬

parente de la face antérieure du cristallin, allongeant par suite, etd'une quantité très sensible, l'axe de la lentille. Le

lenticone n'a été signalé que deux fois, par Webster et

Placido. L'absence de toute opacité élimine l'idée d'une

cataracte pyramidale; elle rappelle volontiers le kératocone.

Dans un cas, la vision fut longtemps normale, et l'anomalie

reconnue seulement à lapuberté (Placido).

En somme, dans ces anomalies purement congénitales, il

y a pour le coloboma diminution du diamètre dans l'un des

méridiens, et augmentation de l'axe dans le lenticonus.

Il nous reste maintenantà étudier les dimensions du cris¬

tallin dans la cataracte etsur le cadavre; c'est d'ailleurs le

fond môme du sujet que nous avons entrepris.

Nous avons vu quelles divergences relativement considé¬

rables existaient entre les mesuresadoptées. Ces divergences

tiennent-elles aux procédés de mensuration employés? ou bien à ce que les uns ont mesuré le cristallin hors de sa

capsule, comme après l'opération de la cataracte, tandis que d'autres ont pu mesurer le cristallin dans sa cristalloïde?

(23)

Mais la minceur de cette capsule est telle qu'on l'a comparée

à une toile d'araignée (Badal).

Cette dernière cause d'erreur ou de confusion peut être

certainement considérée comme nulle, si l'on prend soin d'ajouter aux dimensions du

cristallin

mesuré

hors de

sa capsule deux dixièmes de millimètre

qui

représentent,

et

au delà, la double épaisseur de la cristalloïde.

(24)

CHAPITRE V

Instruments de mesure : Esthésiomètre de Weber, palmer (modifié).

Nous avons utilisé pour les mensurations tout d'abord l'esthésiomètre de Weber; cet instrument nous donnait directement par l'écartement de ses branches la mesure du cristallin placé entre elles. Mais il présentait le réel inconvé¬

nient de nécessiter pour le glissement de la branche mobile,

un effort du doigt quisouvent dépassait son but. En outre, la graduation étant par millimètres, l'approximation possible

n'était guère que de un demi-millimètre.

Pour obtenir à la fois plus de facilité à la manoeuvre, et

plus de précision dans la mesure, nous avons imaginé une combinaison de deux instruments, l'esthésiomètre et le

palmer; ce nouvel instrument est capable de donner une approximation de 1/50e millimètre.

Le palmer-esthésiomètre a sur le palmer simple, dont se servent les lamineurs, l'avantage de mesurer les longueurs

et non plusseulement les épaisseurs. Il estformé d'une pièce

deux fois recourbée à angle droit; à l'une des extrémités est

pratiqué un écrou dont l'axe est parallèle à la branche

(25)

moyenne du cadre. Une

vis micrométrique pénètre dans

l'écrou; son extrémité plane déplace avec

elle

une

pointe

qui se meut suivant

l'axe de la vis

sans

participer

au mouve¬

ment de rotation, et qui glisseàfrottement

doux, guidée

par

deux petites tiges

perpendiculaires

à-sa

direction.

La branche additionnelle, analogue de la branche

mobile

de l'esthésiomètre, se meut donc toujours

perpendiculaire¬

ment àla tige moyenne du

palmer, et parallèlement à

une

branche fixe opposée, contre

laquelle elle peut venir

au

contact.

D. 4

(26)

26 -

En tournant la vis, on produit l'écartement de ces deux branches; leur intervalle est évidemment mesuré par la quantité dont la vis s'est déplacée. Cette quantité est déter¬

minée par le nombre de tours ou de fractions de tours dont

on a tourné la vis. On lit le nombre de tours directement sur un tubefixe entourantlavis, etqui estgradué en millimètres;

un tube mobile quifait tourner la vis donne les fractions de millimètres.

La graduation de ce tube marque les vingtièmes de milli¬

mètres; mais l'intervalle correspondant au 1/209 millimètre

mesure en réalité sur l'échelle 2 millimètres, de telle façon

que cet intervalle peut être lui-même apprécié dans ses fractions par l'œil avec assez d'exactitude, pour permettre

uneapproximation de plus d'un cinquantième de millimètre.

Lafigure ci-contre fait comprendre mieux que toute des¬

cription le maniement de l'appareil etla lecture des mesures

effectuées.

(27)

CHAPITRE VI

Les dimensions du cristallin sur le

cadavre.

Les mesures que nous avons

effectuées ont porté les unes

sur des individus morts depuis

vingt-quatre heures seule¬

ment, lesautres sur les

cadavres des salles de dissection,

misgracieusement à notre

disposition par M. le professeur

agrégé Princeteau; nous sommes

heureux de lui adresser ici

nos plus sincères

remerciements.

Comme nous n'avons saisi entre ces

deux catégories de

mensurations aucune différence

sensible,

nous ne

distingue¬

rons pas entreellespour

le calcul de la moyenne.

Toutefois, il est à remarquerque

le cristallin

a

été extrait

avec sa capsule; ce

fait doit être noté, car les divers traités

d'anatomie n'indiquent pas

si dans l'appréciation des mesures

de la lentille on a tenucompte de

la cristalloïde.

Nous indiquons dans notre

statistique le sexe et l'âge

approximatif

des cadavres; il nous a paru intéressant de

noter aussi le côté, car le

cristallin enlevé dans les mêmes

conditions n'offre pas

toujours exactement les mêmes

dimensions pour l'œil

droit

et pour

l'œil gauche.

(28)

28

SEXE AGE

Approximatif COTÉ DIAMÈTRE AXE

Homme 40 OD 8mm2 3ram5

Homme 50 OD 8 5 4

Femme 50 OH 7 2 3 5

id 50 OG 7 3 5

Homme 35 OD 8 75 3

id 35 OG 8 3

Femme 45 OG 9 4

Femme 35 OD 8 5 3

id 35 OG 8 5 3

Homme 50 OD 8 55 3 1

id 50 OG 8 8 3 3

Homme 40 OG 8 65 05 QO<M

id 40 OD 7 75 3 20

Homme 40 OG 7 4 1

id 40 OD 7 32 3 68

Homme 30 OG 7 39 3 05

id 30 OD 7 17 2 87

Femme 50 0(5 7 65 3 70

id 50 OD 7 35 3 40

Femme (50 OG 8 30 4 05

id 60 OD 7 7 4 3

Homme 30 OD 7 25 M 00

id 30 OG 7 39 2 62

Femme 40 OD 8 4 5

(29)

29

SEXE

AGE

Approximatif COTÉ DIAMÈTRE AXE

Femme 40 OG 7mm5 3mm75

Homme 35 OD 7 5 3 5

id 35 OG 7 25 2 25

Homme 50 OD 8 25 2 5

Homme 50 OD 8 5 3

id 50 OG 7 2 3 5

Femme 40 OD 7 5 3

id 40 OG 7 3

Femme 35 OD 7 5 2 75

Femme 30 OD 8 3 5

Homme 60 OG 7 25 3 5

Femme 50 OG 8 3 75

Homme 20 OD 8 5 3

id 20 OG 8 3

Homme 50 OD 8 5 3

id 50 OG 8 25 3 5

Femme 30 OG 7 2 75

id 30 OD 7 5 3

Homme 40 OD 8 3

id 40 OG 8 25 3

Homme 50 OD 8 3 5

Homme 50 OD 8 3

id 50 OG 8 3 5

| Femme

45 OG 8 3

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