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Les voies de la médecine européenne

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Academic year: 2022

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Les voies

de la médecine européenne

Danielle Lemann

Recherche de traces et perspectives d’avenir

votre organisation de patients

784

Brochure n°

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Brochure n° 784 Titre original :

Wege der europäischen Medizin — Spurensuche und Zukunftsgestaltung Traduction française :

Béatrice Vianin

© 2019 anthrosana

Association pour une médecine élargie par l’anthroposophie Case postale 128

CH-4144 Arlesheim Tél. + 41 61 701 15 14 Fax + 41 61 701 15 03 info@anthrosana.ch www.anthrosana.ch Diffusion en France :

APMA Association de Patients de la Médecine Anthroposophique 13 rue Gassendi

F-75014 Paris

Tél. + 33 (0)1 40 47 03 53 contact@apma.fr www.apma.fr

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Les voies de la médecine européenne

Recherche de traces et perspectives d’avenir Danielle Lemann

Version adaptée d’une conférence donnée à Bâle en 2013

Remarques préliminaires 3

La médecine des Mystères 5

Ephèse – Le temple d’Artémis 6

Hippocrate : le savoir médical est mis par écrit 9 Les quatre éléments et les quatre humeurs corporelles 10

La philosophie est mise par écrit 13

Lieux de guérison antiques 15

Asclépiéion de Cos 15

Asclépiéion de Pergame 16

Les écoles de philosophie d’Athènes 18

Détour par le monde arabe 20

Fermeture de l’école platonicienne d’Athènes 20

Conséquences du Concile de Constantinople 20

Académie de Gondishapur : l’influence arabe

sur la médecine européenne 21

« Al-Andalus », l’Espagne mauresque 24

Lord Francis Bacon of Verulam et le code binaire 25 Du principe du cinq, la pentade, au code binaire 26 La médecine des Mystères en Europe 28

Les alchimistes 28

Hildegarde de Bingen et la médecine monastique 30

Paracelse, un alchimiste « à découvert » 31

Michel Schüppach, le « médecin des montagnes » 34 Aux confins de la médecine moderne : Hahnemann et l’homéopathie 36

La médecine moderne 38

Nouvelles impulsions venant « d’en haut » 39

Ita Wegman et la création d’une nouvelle médecine des Mystères 42

La naissance des soins palliatifs 43

Perspectives d’avenir 45

Notes 46 Précisions concernant les illustrations 48

Crédits photographiques 48

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Remarques préliminaires

Mon intérêt et mon engagement pour l’anthroposophie de Rudolf Steiner et pour ses impulsions pour le renouvellement de la médecine ont imprégné mes trente ans de pratique de médecin de famille. Pendant de nombreuses années, j’ai étudié la médecine de l’un de mes prédécesseurs dans l’Em- mental, Michel Schüppach, et l’histoire de la médecine du 18e siècle. J’ai rassemblé mes expériences personnelles, approfondi mes connaissances et questions sur l’évolution de la médecine européenne lors d’un séminaire sur l’islam chez Ibrahim Abouleish à Sekem (Egypte) en 2005, d’un voyage en Turquie en 2011 et de vacances en Grèce en 2013. J’en ai fait ensuite une synthèse pour une conférence que j’ai donnée au « Scala » à Bâle et c’est à la demande d’une auditrice que je dois l’impulsion d’en avoir mis le texte par écrit.

Comme médecin d’orientation anthroposophique, j’ai travaillé pendant des années sur le « Cours aux jeunes Médecins ».1 Rudolf Steiner y décrit de manière impressionnante la problématique qu’a fait naître le fait que la médecine européenne ait pris un détour par le monde arabe – la Perse, l’Arabie, l’Espagne mauresque-musulmane du Moyen-âge – et l’islam pour venir jusqu’à nous.2

Etant médecin de famille, je ne suis pas particulièrement formée pour démontrer des interrelations historiques. Dans ma conférence, j’ai tenté de dévider un certain fil rouge qui soit intelligible plutôt que de rechercher une complétude. Ce résumé personnel se veut plus être une impulsion à conti- nuer de se préoccuper des questions fondamentales de notre médecine actuelle et future. Aujourd’hui, la situation du monde qui connaît une nou- velle rencontre de l’Europe avec le monde arabe et l’islam incite à ce débat.

Nous vivons actuellement un moment passionnant de l’histoire de la médecine. Nous nous sommes habitués à des progrès incroyables que l’on ne pouvait s’imaginer il y a encore peu de temps. Nous pouvons guérir les maladies infectieuses les plus graves, désobstruer des vaisseaux coro- naires bouchés et même remplacer des organes essentiels comme le rein, le cœur, le poumon et le foie. Et pourtant, nous éprouvons tous un certain malaise face à cette évolution. Nous ressentons une unilatéralité dans ce fait que la médecine puise tous ses progrès uniquement de la matière, voire de l’« infra-matière », de ce qui est en dessous de la matière, de ce qui vient d’« en bas ».

Par ma contribution, je voudrais montrer que la médecine originelle, vieille de plusieurs millénaires qui était liée à ce qui est « en haut », au

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monde divin, au spirituel est peu à peu « restée en rade » et que la méde- cine moderne avec ses appareils high-tech est marquée par une perte de spiritualité toujours plus grande. C’est pour cette raison qu’il faut créer une nouvelle médecine qui, par l’intermédiaire de la science moderne renoue avec les trésors de l’humanité, les anciennes cultures, avec le spirituel.

Je commencerai par la médecine divine de l’ancienne Egypte, pour ensuite plonger dans la médecine des Mystères de la Grèce, puis suivre les détours par le monde arabe et perse avant de revenir en Europe. Je tenterai aussi de retrouver en Europe des exemples de courants thérapeu- tiques qui n’ont pas fait ce détour par le monde arabe : les courants particuliers de l’alchimie, l’engagement thérapeutique de personnalités comme Hildegarde de Bingen et Paracelse et, à cause de mon lien per- sonnel avec l’Emmental, de Michel Schüppach. Pour terminer, je parlerai de la médecine intégrative moderne, qui élargit les sciences naturelles matérialistes et leur unilatéralité par les connaissances de la science de l’esprit.

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La médecine des Mystères

A l’origine, dans toutes les cultures, tout ce qui guérissait était un don des dieux. La médecine occidentale remonte à la sagesse incarnée dans la divinité de l’époque proto-égyptienne Hermès Trismégiste : le « trois fois grand » Mercure divin, le plus grand des philosophes, le plus grand des prêtres, le plus grand des rois.3

En Egypte, Hermès Trismégiste se nommait Toth ; il fut l’inaugurateur de la culture égyptienne et sa vénération compte parmi les plus anciens cultes divins de l’Egypte ancienne. En Grèce, il se nommait Hermès mais n’était pas, au premier abord, le dieu de la guérison. Apollon était le médecin des dieux et son fils Esculape celui des êtres humains. Jusqu’à l’avènement de l’impulsion du Christ, Hermès occupa la fonction de mes- sager des dieux, protecteur des bergers, des marchands et des voleurs et d’accompagnateur des âmes sur le chemin et hors du royaume des morts.

Ce n’est qu’après l’apparition du Christ, qu’il devint, avec l’archange Raphael, le divin guérisseur des êtres humains.4

Il est dit que l’enseignement d’Hermès Trismégiste fut gravé sur la

« Tabula Smaragdina », la Table d’émeraude, qui décrivait la correspon- dance entre le macrocosme et le microcosme qu’est l’être humain :

« Tout est esprit,

Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas,

le miracle éternel de l’Un. »

Cette sentence, la plus connue des formules hermétiques, décrit l’unité des antagonismes, que le monde cosmique, spirituel est lié avec le monde terrestre, matériel. Aussi les lois du monde stellaire peuvent-elles imprégner la sombre matière. C’est sur cette base que s’est fondée aussi bien l’archi- tecture monumentale de l’Egypte que l’alchimie. Kemet ou Kemi, la terre noire, faisait référence au limon fertile que déposait chaque année la crue du Nil et par extension désignait le pays d’Egypte.

La Table d’émeraude est donc aussi la clé pour la correspondance entre l’alchimie et l’astrologie ainsi que pour la réalisation du « grand œuvre », celle de la « pierre philosophale » qui, selon la tradition alchimique, était décrite dans les 13 paragraphes de la Tabula Smaragdina. Les lois en ont été transmises par les représentants du courant thérapeutique occulte,

« hermétiquement » fermé (hermétisme) qui ont eu une influence à travers les Mystères égyptiens et grecs rayonnant vers la Perse et l’Arabie, mais aussi directement jusqu’en Europe.

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Dans les anciens Mystères, l’expérience de ne faire qu’un avec le macro- cosme consistait en un vécu immédiat et comblait de connaissances thérapeutiques les initiés, les prêtres, les prêtres-médecins. Dans le temple, le prêtre-médecin plongeait celui qui cherchait la guérison dans un état de sommeil proche de celui de la mort pendant lequel les dieux révélaient en images les remèdes et la guérison au dormeur. Dans les temps anciens, les êtres humains pouvaient percevoir bien plus facilement qu’aujourd’hui la richesse des mondes spirituels par la clairvoyance. Rudolf Steiner décrit ainsi la guérison dans le temple : « Et comme le monde spirituel est un élément thérapeutique et envoie des forces guérissantes jusque dans le monde physique, la possibilité d’induire des guérisons était ainsi donnée. » 5

Ephèse – le temple d’Artémis

L’Artémision, le temple d’Artémis d’Ephèse était un important centre de Mystères – un édifice de marbre blanc, colossal et magnifique. Durant l’Antiquité, Ephèse était un port sur la Méditerranée. A la suite de mouve- ments tectoniques, la ville antique se trouve maintenant plusieurs kilo- mètres à l’intérieur des terres, près de Selçuk, à environ 70 kilomètres au sud d’Izmir (Turquie). En 2011, j’ai visité les ruines de l’antique cité d’Ephèse qui ont été exhumées entre 1863 et 1869. Le théâtre, des bains luxueux et une bibliothèque témoignent de la prospérité dans laquelle la cité a vécu durant un millénaire. Par une large rue principale de marbre descendant en pente, le parcours du site archéologique conduit de la

Deux statues du musée de Selçuk provenant d’Ephèse : Artémis « la belle » et Artémis « la grande ».

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porte d’Héraclès, en passant par le Prytanée (hôtel de ville) et devant la bibliothèque romaine de Celse avec son impressionnante façade jusqu’au grand théâtre dont les gradins offraient une place à 25 000 spectateurs.

Le sanctuaire d’Artémis était consacré à la déesse Artémis, déesse de la Lune, de la fécondité, des sages-femmes et protectrice des femmes et des enfants. Artémis compte parmi les douze grandes divinités de l’Olympe ; elle est donc l’une des principales divinités de la mythologie grecque. Elle est la fille de Zeus, père des dieux et la sœur jumelle du dieu solaire Apollon.

Notes personnelles : Le fait qu’il est presque impossible aujourd’hui de trouver les sites célèbres du monde antique, comme le temple d’Artémis, autrefois magnifique, semble être de mise. En route avec un véhicule de location, nous avons mis beaucoup de temps pour trouver la petite route qui, loin de la foule des touristes, nous conduisit au lieu sacré du temple d’Artémis. Maintenant nous étions complètement seuls sur ce terrain marécageux où broutaient des chèvres. Une seule colonne de 14 mètres que l’on avait redressée semblait perdue parmi des pierres taillées qui traînaient partout alentour. Était-ce vraiment ici que s’élevait le sanctuaire ? Nous avons essayé humblement de nous représenter ce grand et magni- fique édifice de marbre blanc. Où se dressait la célèbre statue d’Artémis dont on peut admirer aujourd’hui trois copies tardives au musée de Selçuk ? Comment célébraient les prêtresses qui, à la vue de cette statue pleine de vie, faisaient l’expérience du Verbe cosmique, du Logos ? 6

Héraclite, appelé le « philosophe obscur », était natif d’Ephèse (vers 520 – 460 av. J.C.). Sa philosophie du Logos ne nous est parvenue qu’en fragments complexes et difficilement compréhensibles. Sa sentence « Panta rhei » (tout coule, tout flue) dans le sens que tout est constamment en devenir, en perpétuel changement est célèbre.

Les Mystères d’Ephèse étaient consacrés au Verbe cosmique, au Lo- gos. Quand l’élève entrait dans le temple, il était accueilli par ces paroles, telles une exhortation : « O homme, parle et tu révèles à travers toi le devenir des mondes. » Quand il sortait, retentissaient ces mots : « Le devenir des mondes se révèle à travers toi, ô Homme, quand tu parles. » 7 Ce n’est donc pas un hasard si, plus tard, l’évangéliste Jean, lui aussi, vécut dans ce champ de forces du Logos. Son évangile commence ainsi (chap. 1, 1 – 5, prologue) : « A l’origine était le Verbe (en grec Logos). Et le Verbe était auprès de Dieu. Et le Verbe était Dieu. Il était à l’origine auprès de Dieu. Tout par lui a été fait et sans lui rien n’a été fait de ce qui existe. En lui était la vie et la

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vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point reçue. »

Marie, la mère de Jésus, vécut également à Ephèse avec l’évangéliste Jean durant les dernières années de sa vie.

La tradition relate que le jour de la naissance d’Alexandre le Grand en 356 av. J.C., Hérostrate mit le feu au premier Artémision qui fut complè- tement détruit. Alexandre le Grand (356 – 323 av. J.C.) le fit reconstruire.

Extérieurement, l’édifice était aussi beau que le premier – il comptait comme le plus grand temple du monde antique et parmi les sept merveilles du monde – mais il ne devint plus un centre de Mystères. Détruit ensuite par les Goths en 262 apr. J.C., il servit de carrière avant tout pour la construction des églises chrétiennes alentour.

L’incendie d’Ephèse constitua une terrible coupure, une « secousse » dans l’histoire du monde. La destruction du temple d’Artémis signa la fin de l’existence des Mystères8 et de la médecine des Mystères. L’art de guérir devait maintenant trouver une autre forme. On peut s’imaginer comment, à travers les volutes de fumée, les savoirs du temple retournaient dans le monde spirituel, pour qu’un jour, peut-être, ils puissent être rame- nés sur terre par les êtres humains, créant ainsi une nouvelle médecine des Mystères. Rudolf Steiner s’exprima ainsi à ce sujet : « En fait, l’incendie d’Ephèse marqua le début de cette époque où, dans leur forme ancienne, les Mystères disparurent peu à peu. Les édifices qui étaient les lieux de rencontre entre les dieux et les hommes perdirent toujours plus de leur importance. » 9

Dans le premier cours aux médecins, Rudolf Steiner a également utilisé le terme de « secousse » en parlant des conséquences des recherches de Virchow10 (voir page 38).

A la différence de ce qui se passa en Grèce, les résonances des ex- périences des Mystères d’Hybernie, c’est-à-dire d’Irlande perdurèrent jusqu’aux premiers siècles chrétiens. Rudolf Steiner le décrit ainsi : « Dans l’autre partie du monde, en Asie eut lieu le Mystère du Golgotha ; à Jérusa- lem se déroulait ce qui est raconté historiquement, tradition nellement dans les Evangiles. Mais sans qu’une nouvelle par une bouche humaine n’y soit parvenue, […] dans les Mystères d’Hybernie, on sut par clairvoyance que s’accomplissait la tragédie du Mystère du Golgotha, que le Mystère du Golgotha se déroulait réellement en Palestine » 11 – la crucifixion du Christ.

C’est pour cette raison qu’un christianisme spirituel, perçu par la clair- voyance et non transmis par la tradition, vivait en Hybernie et c’est ce christianisme que les moines irlandais, entre autres Colomban et Gall,

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apportèrent dès le 6e siècle sur le continent européen.12 L’impulsion du Christ est la « secousse » la plus importante advenue dans l’histoire de l’humanité.

Hippocrate : le savoir médical est mis par écrit

Du 5e au 3e siècle av. J.C. débuta une nouvelle ère : les Mystères et la médecine des Mystères disparurent dans leur forme ancienne cependant que l’indépendance de l’être humain s’éveillait. « Connais-toi toi-même », la sentence qui surmontait l’entrée du temple de Delphes est significative pour cette période.

C’est à cette époque que commencèrent les Asclépiades. Il y eut sept médecins grecs qui portaient le nom d’Hippocrate et se considéraient comme les successeurs d’Asclépios, le dieu grec de la médecine.

Asclépios dans la mythologie grecque

Asclépios est le fils d’Apollon et de Coronis, une mortelle. Coronis fut tuée parce que, alors qu’étant déjà enceinte des œuvres d’Apollon, elle prit un mortel comme amant. Elle était en train de brûler sur un bûcher, quand Hermès s’approcha et sortit l’enfant du ventre de sa mère. Il l’apporta au centaure Chiron qui connaissait la médecine. Chiron adopta l’enfant et lui enseigna la médecine qu’il avait lui-même apprise d’Apollon. C’est ainsi qu’Asclépios (l’Esculape romain) devint un maître dans la pratique de la médecine. Les Grecs le vénéraient comme leur dieu de la médecine et son bâton autour duquel s’enroulait un serpent devint le symbole de l’art de guérir (caducée). Dans le culte d’Asclépios, le traitement consis- tait dans le sommeil thérapeutique qui avait lieu dans les temples.

Hippocrate II de Cos (460 – 370 av. J.C.) et ses disciples furent les premiers à mettre par écrit les anciennes connaissances de la médecine. Dans les 60 traités du « Corpus hippocratique » sont consignées de nombreuses instructions médicales sur l’examen des patients, l’anamnèse ainsi que la thérapie, beaucoup d’histoires de cas, de descriptions d’interventions chirurgicales et d’obstétrique. Hippocrate enseignait qu’il fallait apprendre de la nature et traiter les maladies avec des plantes médicinales, de l’eau, de l’air pur et une alimentation adéquate. Dans ces écrits, on trouve pour la première fois la description des humeurs corporelles ( humor en latin signifie liquide) comme concept pathologique. Hippocrate est donc consi- déré comme le père de la théorie des quatre humeurs qui constitua le fondement de la pathologie humorale jusqu’à la fin du 18e siècle.

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On peut considérer les écrits d’Hippocrate comme un « dernier reste filtré de conceptions médicales très anciennes » 13 – de connaissances que l’on n’acquérait pas par l’étude de l’anatomie et des expériences extérieures mais qui provenaient d’une perception clairvoyante atavique. Durant l’époque précédant Hippocrate, les êtres humains avaient encore un lien très fort avec la Terre et les esprits de la nature, percevaient la nature et ses forces de guérison par la clairvoyance. Ce savoir a été cultivé durant des millénaires dans les centres de Mystères à l’Est comme à l’Ouest et, jusqu’au 5e siècle av. J.C., il n’avait pas été nécessaire de le mettre par écrit.

La médecine hippocratique constitue, dans ce sens, la fin de l’ancienne médecine des Mystères. Aujourd’hui, de notre point de vue, on considère Hippocrate comme le fondateur de la médecine moderne. Comme nous venons de le voir, cela n’est pas tout à fait exact. La médecine est aussi vieille que l’humanité. Cependant, avec sa théorie des quatre humeurs, Hippocrate a entrepris la première tentative d’apporter un système rationnel à la médecine. Nombre de ses écrits et de ses règles sont encore actuels à notre époque. Aujourd’hui, parmi les médecins suisses, on attribue de nouveau une grande valeur surtout au fondement éthique du « serment d’Hippocrate », face aux tendances utilitaristes et orientées à la rentabilité de la médecine actuelle.14

Les quatre éléments et les quatre humeurs corporelles

C’est Empédocle d’Agrigente (vers 495 – 435 av. J.C.) qui, le premier, décrivit les quatre éléments Terre, Eau, Air et Feu. Toutefois ils n’ont rien à voir avec les états physiques que sont le solide, le liquide et le gazeux.

Pour Empédocle, ces quatre substances primordiales étaient des forces spirituelles divines, voire des divinités qui pouvaient se manifester sous la forme d’esprits élémentaires : gnomes ou esprits de la terre, ondines ou esprits de l’eau, sylphes ou esprits de l’air, salamandres ou esprits du feu.

Dans ce sens, l’eau, l’air et le feu sont à comprendre comme des forces : l’eau avec sa surface calme, lisse comme un miroir qui coule et que l’on peut mettre en mouvement ; l’air qui met tout en mouvement ; le feu qui réchauffe et enthousiasme ; l’élément terre qui assombrit, pèse en l’être humain. L’eau, l’air et le feu peuvent se transformer l’un en l’autre, la terre est immuable.

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