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Épidémiologie moléculaire des virus entériques à transmission hydrique isolés dans les selles et les eaux usées à Abidjan (RCI).

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Academic year: 2022

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(1)

Virologie

Épidémiologie moléculaire des virus entériques à transmission hydrique isolés dans les selles et les eaux usées à Abidjan (RCI).

J. C. Bini, E. Ekaza, A. Kouassi-M’Bengue, K.A. Veh, H.Y. Faye-Kette & M. Dosso

Département de bactériologie virologie, Institut Pasteur de Côte d’Ivoire 01 BP 490, Abidjan 01, République de Côte d’Ivoire. E-mail : jcbini@yahoo.fr

D

ans les pays en voie de développement, les gastro-entéri- tes constituent un problème de santé publique, du fait de la morbidité et de la mortalité élevées. Dans ces pays, du fait des limites techniques, les agents étiologiques le plus souvent incriminés sont les bactéries et les parasites. Par contre, dans les pays développés les virus représentent l’étiologie la plus fréquente avec plus de 80 % des gastro-entérites. En Côte d’Ivoire, à part les Rotavirus et les Poliovirus, très peu de travaux ont été réalisés sur les virus entériques et aucune étude sur les virus hydriques. Excrétés en grandes quantités dans les selles d’individus infectés, ces virus contaminent les eaux de l’environnement. La diversité génomique des virus entériques rend difficile leur détection par culture cellulaire. En effet, nombre d’entre eux ne se multiplient pas sur culture cellu- laire, seule technique permettant de témoigner du caractère infectieux des virus isolés.

Le but de notre étude a été d’identifier une méthode de dia- gnostic moléculaire des virus entériques suivants : Astrovirus, Calicivirus, Enterovirus et virus de l’hépatite A, par la mise en place d’une technique d’extraction des ARN viraux dans les selles et les eaux de l’environnement.

Un total de 409 échantillons de selles provenant de patients ambulatoires de 0 à plus de 35 ans et 54 échantillons d’eaux usées prélevées des caniveaux de certains quartiers précaires du district d’Abidjan ont été collectés.

Sur ces différents échantillons, plusieurs méthodes d’extrac- tion des acides nucléiques (ARN) ont été utilisées. Les ARN extraits ont été amplifiés par RT-PCR en utilisant des amorces spécifiques ciblant chacune une portion spécifique de chaque virus recherché.

Des différentes méthodes d’extraction utilisées, seule la méthode de Boom a permis de détecter des virus entériques dans les selles humaines et les eaux usées.

Le taux de détection des virus dans les selles était de 17,6 % comprenant 4,2 % d’Astrovirus, 2,8 % de Calicivirus, 16,6 % d’Enterovirus et 12,5 % de virus d’hépatite A.

Le taux de détection des virus dans les eaux usées était de 74 % comprenant 2,5 % d’Astrovirus, 17,5 % de virus de l’hépatite A et 32,5 % d’Enterovirus.

Cette étude a permis la détection des virus entériques dans les selles et les eaux usées palliant ainsi à la difficulté liée à la

culture cellulaire. Pour certains virus Astrovirus et virus de l’hépatite A, c’est la première description de leur isolement dans les eaux usées et les selles humaines en Côte d’Ivoire.

Il s’avère donc nécessaire d’inclure l’étude des virus entériques dans la recherche des étiologies virales des gastro-entérites.

Rabies virus has more than one trick up its sleeve to manipulate the host defences

M. Lafon (1), H. Wiendl (2) & T. Hemachudha (3)

(1) Institut Pasteur, Paris, France. E-mail : mlafon@pasteur.fr (2) University of Würzburg, Germany.

(3) Chulalongkorn University hospital and University Hospital Bangkok ,Thailand.

R

abies virus is a pathogen well-adapted to the mammalian nervous system where it infects the neurons. It causes rabies- an acute myelo-encephalitis fatal in most mammalian species, and humans in particular. Rabies virus is transmitted by saliva of an infected animal through bites or scratches, by unfortunate transplantation of organs originated from unsuspected rabid donors and more rarely by aerosols. Rabies virus enters the nervous system via a motor neuron through the neuromuscular junction, or via a sensory nerve through nerve spindles. It then travels from one neuron to the next, along the spinal cord to the brain. Then, rabies virus infection reaches the salivary glands and virus particles are excreted in the saliva. Intriguingly, once the rabies virus has entered the CNS, its progression is interrupted neither by destruction of the infected neuron nor by the immune response, two clas- sical strategies developed by the host to usually battle viral infection. Successful invasion of the nervous system by rabies virus seems to be the result of rabies virus capacity to escape the host mechanisms of defence.We showed that rabies virus neuroinvasiveness results of the selection of multiple factors:

not only neuronotropic rabies virus avoids to induce neuron cell death, but also “protective” T cells that migrate into the infected nervous system are exhausted or killed by apoptosis, as a result of the overexpression by the infected neurons of at least three immunosubversive molecules: Fas-L, HLA-G and B7-H1. We also observed that fast killing virus strains limit local inflammation of the infected nervous tissues. Pre- servation of the integrity of neurons and neuronal network can be understood as a perquisite for the long journey of the virus through the nervous system from the site of entry up to the salivary glands. One would expect that the host ‘s natural capacity to fight such a well adapted virus is greatly limited, explaining why in the absence of post-exposure vaccination, rabies is one of the very few human infections with a near 100% mortality rate. Implications of these findings for new rabies treatment will be discussed.

R ésumés des communications affichées.

(2)

Expression and characterization of recombinant Japanese encephalitis virus NS1 in Drosophila S2 cell.

Y. Li (1), E. Navarro-Sanchez (2), M. Flamand (2), D. Counor (1), T. Toyoda (1), F. Rey (2) & V. Deu- bel (1)

(1) Institut Pasteur de Shanghai, Chine. E-mail : yzli@sibs.ac.cn (2) Institut Pasteur Paris, France.

J

apanese encephalitis virus (JEV) is a member the genus Flavivirus, family Flaviviridae. Flavivirus NS1 glycopro- teins are essential proteins which exhibit a high degree of sequence homology. The NS1 protein is secreted from cells as a soluble hexamer and can induce protective immune res- ponse in mice.

Our studies mainly focus on the secretion mechanism of JEV NS1 and immunogenicity properties. Four questions were asked:

1) What are the biological features of JEV NS1 expressed in S2 cell system?

2) Where are the intracellular locations of NS1 in S2 cell and which mechanisms trigger its secretion pathway.

3) Do JEV NS1 and its sub-fragment expressed in S2 cell induce protective immune response in mice.

4) If so what are the protection mechanisms?

The NS1 and NS1-M4 (C-terminus of NS1) of JEV Nakayama strain were amplified from cDNA and inserted into a pMT vector. These plasmids were transfected in S2 cell. Limit dilu- tion was carried out to subclone NS1 S2 cells to generate stable cell lines expressing NS1. NiNTA and size exclusion FPLC column were used to purify the proteins. S2 cell expres- sion system provided a high amount of purified proteins (1L supernatant yielded 2~5 mg of protein with purity over 90%).

We observed one form of ~300kD of NS1 by size exclusion column, corresponding to the hexameric form of NS1. Diges- tion by Endo H and PNGase F generated a 2~4kD decrease of NS1 molecular weight. Study of NS1 binding to different lectines demonstrated the highly mannose and hybrid glyco- sylation forms of NS1 N-glycans.

Purified proteins were used to vaccinate C3H mice. Mice are being challenged with 50 LD50 of JEV. MAbs against NS1 will be tested for their capacity to protect different strain of mice against lethal JEV challenge. Finally, we also plan to unmask the localization of NS1 and its secretion pathway in insect cells.

These studies will contribute to understand the roles of Fla- vivirus NS1 in viral replication and immunogenecity and to develop a new generation of JEV vaccine.

Acknowledgements: Philippe DESPRES (IP Paris) et Philippe BUCHY (IP Cambodge).

Bactériologie Optimisation du diagnostic de la tuberculose par réduction de nombre d’examens microscopiques de crachats et du seuil de positivité.

M. Bonnet (1), A. Ramsay (2), L. Gagnidze(1), W. Githui (3), P. J. Guerin (1) & F. Varaine (4)

(1) Epicentre, 8 rue Saint Sabin, 75011, Paris, France.

E-mail: Philippe.GUERIN@epicentre.msf.org

(2) Liverpool School of Tropical Medicine, Liverpool, United Kingdom.

(3) Centre for Respiratory Diseases Research, Kenya Medical Research Institute, Nairobi Kenya.

(4) Médecins sans frontières, 8 rue Saint Sabin, 75011, Paris, France

L

’examen microscopique du crachat est le seul test dia- gnostic de la tuberculose (TB) disponible dans les centres de santé périphériques où consultent la majorité des patients suspects de TB. Cette étude se propose d’évaluer l’impact de la réduction du nombre de crachats examinés et du seuil de positivité pour définir un frottis positif sur le taux de détection et la charge de travail au laboratoire.

Il s’agit d’une étude prospective dans une clinique au Kenya.

Nous avons effectué un examen microscopique (Ziehl-Neel- sen) à l’aveugle de 3 crachats de patients suspects de tuber- culose. La méthode standard (A) > 2 frottis positifs sur 3, en utilisant un seuil de 10 bacilles acido-résistants (BAAR)/100 champs microscopiques (CM) a été comparée avec B >2 frottis positifs (>4 BAAR/100 CM) sur 3, 1 étant >10 BAAR/ 100 CM ; C, >2 frottis positifs (>4 BAAR/100 CM) sur 3 ; D, >1 frottis positif (>10 BAAR/100 CM) sur 2 ; et E, >1 frottis positif (>4 BAAR/100 CM) sur 2. La détection d’au moins 1 frottis positif (>4 BAAR/100 CM) sur 3 était l’examen micros- copique de référence.

Sur 644 suspects, les approches alternatives B et E ont détecté entre 114 (17,7 %) et 123 cas (19,1 %) par rapport à 105 cas (16,3 %) pour A (P <0,001). La sensibilité variait entre 82,0 % (105/128) pour A et 96,1 % (123/128) pour E. Les approches basées sur un frottis positif réduisaient de 36 % le nombre de frottis par rapport à l’approche A.

La réduction du nombre d’examens microscopiques et du seuil de positivité a pour intérêt d’optimiser le rendement de la microscopie et de diminuer la charge de travail.

Ulcère de Buruli : les piqûres de punaise d’eau sont-elles protectrices contre l’apparition des lésions cuta- nées à Mycobacterium ulcerans ?

C. Mbondji (1), L. Marsollier (2), A. Chauty(3), S. Eyangoh (1), A. Marot (2) & J. Aubry (4)

(1) Centre Pasteur du Cameroun, Yaoundé, Cameroun.

(2) Groupe d’étude des interactions hôte-pathogène, Faculté de médecine & pharma- cie, Université d’Angers, Angers, France.

(3) Centre de diagnostic et de traitement de l’ulcère de Buruli R&M. Follereau, Pobè, Bénin.

(4) INSERM U 892, Institut de biologie, Université de Nantes, France.

E-mail : jacques.aubry@univ-nantes.fr

L

’ulcère de Buruli est une infection cutanée sévère causée par M. ulcerans. C’est une maladie tropicale méconnue dont l’incidence ne cesse de croître en touchant particulièrement les enfants des régions rurales pauvres des pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Des bouleversements environnementaux (déforestation, retenues d’eau pour l’irrigation, riziculture….) pourraient être mis en cause. La prise en charge chirurgicale est restée longtemps le seul traitement, mais, très récemment, les patients ont pu bénéficier de l’association streptomycine- rifampicine proposée par l’OMS avec l’espoir d’un vaccin pour contrôler la diffusion de M. ulcerans.

Si les voies de transmission de M. ulcerans à l’homme sont encore mal connues, nous avons montré dans un modèle expé- rimental murin que les punaises d’eau (Naucoridae, Belosto- matidae) pouvaient à la fois jouer le rôle de réservoir et de vecteur (1). De plus, nous observons que les souris exposées à des piqûres répétées de naucoris non colonisées deviennent plus résistantes au développement de lésions à M. ulcerans. De même, si elles sont sensibilisées par des homogénats de glandes salivaires de N. cimicoïdes, elles sont plus résistantes à des infections ultérieures, comme l’attestent l’absence de lésions

(3)

cutanées et une charge bactérienne sur le site d’inoculation (2) moins importante que celle des souris témoins. Parallèlement, des anticorps contre plusieurs constituants salivaires se fixant sur le bacille ont été mis en évidence par immuno-empreinte.

De plus, dans le cadre d’études séro-épidémiologiques réali- sées au Bénin et au Cameroun, on constate que les taux d’an- ticorps IgG spécifiques d’antigènes salivaires de N. flavicollis ou de Belostoma sp sont beaucoup plus élevés chez les sujets indemnes de lésions que chez les patients ayant un ulcère de Buruli. À l’instar de la maladie de Lyme et de la leishmaniose cutanée dues à des arthropodes hématophages, une exposition préalable à des antigènes salivaires du vecteur pourrait confé- rer une meilleure résistance à l’agent pathogène.

Avec le soutien financier de la Fondation Raoul-Follereau, de la Coopération française au Cameroun, du Réseau internatio- nal des Instituts Pasteur et de l’INSERM.

Références

1. MARSOLLIER L, ROBERT R, AUBRY J, SAINT ANDRE JP, KOUAKOU H et al. – Aquatic insects as a vector for Mycobacterium ulcerans.

Appl Environ Microbiol, 2002, 68, 4623-4628.

2. MARSOLLIER L, DENIAUX E, BRODIN P, MAROT A, WONDJE CM J et al. – Protection against Mycobacterium ulcerans Lesion Deve- lopment by Exposure to Aquatic Insect Saliva. PloS Med, 2007, 4, 288-296.

Tuberculose multirésistante : suivi bac- tériologique de 83 cas de 2002 à 2007 au Centre national de référence des mycobactéries tuberculeuses et atypi- ques de l’IPCI.

Aka N’Guetta, K. R. N’Guessan, E. Ekaza, I.

Nahoua, N. Aney, A. Baudryard, J-M. Assande &

M. Dosso

Département de bactériologie/virologie, UFR science médicale, Abidjan, Côte d’Ivoire.

E-mail : mireilledosso@yahoo.fr

P

remière maladie opportuniste chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), la tuberculose constitue aujourd’hui une véritable menace du fait de la forte mortalité et la survenue de plus en plus croissante des formes à bacilles multirésistants.

La Côte d’Ivoire, à l’instar de la plupart des pays de l’Afrique au sud du Sahara, est confrontée à cette réalité de co-infec- tion tuberculose-VIH, avec un taux de co-infection TB-VIH estimé à 47 % en 2005.

Pour démarrer la stratégie DOTS, une enquête nationale de la résistance aux antituberculeux a été réalisée en 1996 et a rapporté un taux de MDR de 5,3 %. En attendant la prochaine enquête, un projet de prise en charge des cas de tuberculose chronique a été initié depuis 2002. Cette prise en charge a retenu deux aspects : la chimiothérapie et le suivi biologique.

Deux services de référence ont été identifiés : le service de pneumo-phtisiologie du CHU de Cocody et le Centre natio- nal de référence des mycobactéries tuberculeuses et atypiques de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire.

Cette étude avait pour objectif principal d’assurer une prise en charge biologique des patients en situation de tuberculose chronique en Côte d’Ivoire. Secondairement, elle permettait de définir le profil épidémiologique, médico-social et biologi- que de ces cas, de déterminer la sensibilité des bacilles tuber- culeux aux antituberculeux (de 1e et 2e ligne) et de déterminer le devenir des patients suivis.

Il s’agit d’une étude prospective qui a porté sur quatre-vingt- trois patients suivis pour une tuberculose chronique, un échec du traitement ou une rechute de 2002 à 2007. Les expectora-

tions de ces patients ont fait l’objet d’un examen microscopi- que, d’une mise en culture suivie de l’identification des isolats et d’un mycobiogramme.

Le sex-ratio est de 2,7 et les patients de 21 à 40 ans représen- tent 72,8 % des cas.

Nous avons constaté 85,5 % de patients TPM+, 41,1% de co-infection, 95,5 % de souches multirésistantes et un taux de guérison : 6%; un taux de décès : 15,2 % et un taux de perdu de vue : 39,7%.

La population active est la plus touchée, soit 72,8 % des cas avec une prédominance masculine. La proportion des patients co-infectés dans cette étude est superposable à celle de la population des patients tuberculeux en Côte d’Ivoire qui est d’environ 45 %.

Le taux de guérison de notre cohorte (6 %) est l’un des plus faibles dans le monde puisqu’ailleurs des études ont rapporté des taux de guérison de 51,2 % en Europe en 2006 et 81,0 % en Chine. Le nombre de décès est plus élevé chez les patients co-infectés, soit 9 sur 12 décès.

En conclusion, nous pouvons dire que le faible taux de gué- rison et le nombre important de perdus de vue constituent une inquiétude pour notre pays économiquement faible. La prévention de la résistance demeure l’arme majeure, par l’ap- plication stricte de la DOTS et le suivi des recommandations pour la chimiothérapie.

Mycologie Pasteur molecular bacteriology network: a step to bridge the gap of antimicrobial resistance in developing countries.

J. D. Perrier-Gros-Claude (1), N. El Mdaghri (2), M. Timinouni (1), K. Zerouali (2), K. Rahal (1), B.

Guillard (1), A. Ngandjo (1), N. Guessend (1), T Le (1), V. Cao (1), F. Randrianirina (1), B. Garin (1), MC Ploy (3), P. Courvalin (4)

(1) Pasteur Network Antibio-Resistance Study Group. E-mail : perrier@pasteur.ma (2) CHU Ibn Rochd, Morocco.

(3) Limoges, France.

(4) Pasteur Institute, France..

R

ecently, plasmid-mediated quinolone resistance (PMQR) determinants (qnr and aac(6’)-Ib-cr) have been described.

This could result in efficient horizontal dissemination of qui- nolone resistance in Gram-negative bacteria. Moreover, these genes are generally associated with other resistance determi- nants. Worldwide distribution of PMQR has been reported, but to date no African or South East Asian data on PMQR penetration are available. The aim of the study was to set up a medical bacteriology and molecular biology network able to address the prevalence of PMQR gene among third genera- tion cephalosporin resistant (C3G) Enterobacteriaceae and to identify the corresponding resistance determinants. Nine Pas- teur Institutes (Africa: 6, Asia: 3) were involved. The network was coordinated by the Pasteur Institute of Morocco (IPM) and funding 180 000 euros was provided by Pasteur Institute, Paris. In order to detect the known qnr, aac(6’)-Ib-cr genes and those responsible for C3G resistance, standardized PCR protocols were elaborated and, after validation by IPM, were used. Reference strains for Internal Quality Control and blind strains for External Quality Control (ECQ) were sent to all members.

ECQ results showed that all centers correctly identified qnr and aac(6’)-Ib. For clinical strains, preliminary results are

(4)

available for 3 centers (Ivory Coast, Morocco and Senegal).

qnr and aac(6’)-Ib-cr penetration rates were, respectively, between 20-38% and 70-80%. Characterizations of C3G resistance mechanisms (performed in Morocco and Ivory Coast) demonstrated the linkage of PQMR genes with those for Extended Spectrum Beta-Lactamases (CTX-M, SHV), and plasmid mediated cephalosporinases (ACC, DHA-1).

This study supports the notions of 1) African and Asian dif- fusion of PMQR determinants. 2) the feasibility of imple- mentary a molecular bacteriology network in developing countries, provided that it is supported by reference centers.

However, the public health impact of this study is questiona- ble. At the best, results are representative of the epidemiology at the city level but not at the national level. Pasteur Institutes do not have the means to build national networks. There is a real need to reinforce the involvement of developed coun- tries in cooperation and technology transfer with developing countries.

Paracoccidioïdomycose en Guyane : 3 observations en 6 ans.

L. Darrieux (1), D. Blanchet (2), F. Huber(1), E. Clyti (1), A. Fior (3), V. Veron (2), D. Sainte- Marie (1), B. Carme (2), C. Aznar (2), P. Couppie (1)

(1) Service dermatologie, CH de Cayenne.

(2) Laboratoire de parasitologie et mycologie, EA 3593, Centre hospitalier de Cayenne et Faculté de médecine Antilles Guyane. E-mail : b.carme@wanadoo.fr

(3) Laboratoire d’anatomo-pathologie, CH de Cayenne.

L

a paracoccidioïdomycose est une infection fongique sys- témique surtout décrite au Brésil. Nous décrivons les 3 premiers cas diagnostiqués en Guyane depuis près de 50 ans.

Ils concernent 3 Brésiliens récemment arrivés en Guyane pour travailler sur des sites d’orpaillage en forêt. Le premier concerne un homme de 20 ans qui présentait des lésions cuta- nées, ganglionnaires, et pulmonaires. Le deuxième, âgé de 48 ans, avait des lésions cutanées, buccales, et pulmonaires. Le troisième, âgé de 54 ans, avait des lésions cutanées, buccales, ganglionnaires et pulmonaires. Dans tous les cas l’examen direct et l’anatomo-pathologie des lésions cutanées mettaient en évidence l’aspect classique en roue de timonier de cet agent fongique. La réponse thérapeutique sous cotrimoxazole et itraconazole était bonne. La question est de savoir si ces patients se sont contaminés en Guyane. FLOCH a décrit en 1955 l’unique cas guyanais de cette pathologie sur un patient d’origine créole.

Parasitologie

Identification, par utilisation de leur système reproducteur, de Biomphalaria pfeifferi (Krauss, 1848) et Indoplanorbis exustus (Deshayes, 1834), deux mollus- ques vecteurs de schistosome endémi- ques au Bénin.

M. Ibikounlé (1, 2), H. Moné (2), N. Sakiti (1), J.-P.

Pointier (3), M. Akogbéto (1) & A. Massougbodji (4)

(1) Département de zoologie et génétique, Faculté des sciences et techniques, Univer- sité d’Abomey-Calavi, BP 526 Cotonou, Bénin. E-mail : mibikounle2001@yahoo.fr (2) Laboratoire de parasitologie fonctionnelle et évolutive, UMR 5244 CNRS-Univer- sité de Perpignan, 66860 Perpignan Cedex, France.

(3) Laboratoire écosystèmes aquatiques tropicaux et méditerranéens, EPHE-UMR 5244 CNRS-Université de Perpignan, 66860 Perpignan Cedex, France.

(4) Laboratoire de parasitologie-mycologie, Faculté des sciences de la santé, Univer-

sité d’Abomey-Calavi, BP 526 Cotonou, Bénin.

U

ne bonne stratégie de lutte contre la schistosomose nécessite la bonne connaissance des mollusques d’eau douce vecteurs. Nous reprécisons les critères anatomiques du système reproducteur permettant de discriminer les deux mollusques planorbes : Biomphalaria pfeifferi, le naturel hôte intermédiaire de Schistosoma mansoni en Afrique et Indopla- norbis exustus. B. pfeifferi a un appareil reproducteur avec une prostate constituée de diverticules disposés sur une rangée, la gaine du pénis est étroite et plus courte que le prépuce. Chez I. exustus, le complexe pénial est du type bulinus, avec une gaine de pénis plus longue que le prépuce. La prostate est globuleuse avec de nombreux diverticules.

Circulation des oocystes de Cryptospori- dium spp dans les eaux de consomma- tion humaine à Port-au-Prince, Haïti.

C. P. Raccurt (1), P. Brasseur (2), P. Agnamey (1), E.

Emmanuel (3) & J. W. Pape (4, 5)

(1) Service de parasitologie et mycologie médicales, CHU d’Amiens et Université de Picardie Jules Verne, Amiens, France. E-mail : raccurt.christian@chu-amiens.fr (2) Unité de Recherche 077, Institut de recherche pour le développement, Dakar, Sénégal.

(3) Laboratoire de qualité de l’eau et de l’environnement, Université Quisqueya, Port- au-Prince, Haïti.

(4) Groupe haïtien d’étude du syndrome de Kaposi et des infections opportunistes (GHESKIO), Port-au-Prince, Haïti.

(5) Weill Medical College of Cornell University, New York, États-Unis.

E

n Haïti, la cryptosporidiose est l’une des principales causes de diarrhée chronique chez les sujets immunodéprimés, infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et de diarrhée aiguë chez le jeune enfant. La transmission est souvent due à l’ingestion d’oocystes présents dans l’eau ou contaminant les aliments. Les enfants haïtiens, fréquemment malnutris, et les personnes infectées par le VIH sont donc particulièrement exposés au risque de contamination. Pour évaluer la circulation des oocystes de cryptosporidies dans l’eau de distribution publique et dans les eaux de surface uti- lisées pour la consommation humaine, une étude a été menée de décembre 2000 à juillet 2002 au niveau de 37 sites de l’ag- glomération de Port-au-Prince. Les résultats ont montré que dans 24 sites (65 %), les échantillons d’eau étaient contaminés.

L’eau provenant du circuit de distribution de la ville con- tenait des oocystes de cryptosporidies environ une fois sur deux (54 %) alors que les eaux des réservoirs utilisés par la population en contenaient dans 91 % des cas, et les eaux de surface dans tous les cas (100 %). Dans les eaux contaminées, le nombre d’oocystes variait de 4 à 1 274 dans 100 litres d’eau filtrée. Les eaux contaminées du circuit de distribution de la ville contenaient en moyenne 32 oocystes/100 l, les eaux des réservoirs 140/100 l et les eaux de surface 357/100 l. Le circuit de distribution publique de l’eau à Port-au-Prince est vétuste et souvent endommagé. En outre, l’agglomération de Port-au- Prince, avec plus de 2 millions d’habitants, est confrontée à un problème de forte pollution de l’environnement, notamment d’origine fécale, en relation avec les bas niveaux d’hygiène de la grande majorité de la population, l’accumulation des déchets d’origine humaine et animale, la déficience et le sous- équipement des services publiques de collecte des ordures et d’assainissement du milieu. Ces résultats démontrent qu’une attention toute particulière doit être portée par les responsa- bles de la santé publique d’Haïti pour améliorer la qualité de l’eau de consommation utilisée à Port-au-Prince.

(5)

Présence de Enterocytozoon bieneusi en Haïti.

C. P. Raccurt (1), B. Fouché (1, 2), P. Agnamey (1), J. Menotti (3), M. T. Ethéart (2), T. Chouaki (1), A.

Totet (1), F. Derouin (3) & J. W. Pape (2,4)

(1) Service de parasitologie et mycologie médicales, CHU d’Amiens et Université de Picardie Jules Verne, Amiens, France. E-mail : raccurt.christian@chu-amiens.fr (2) Groupe haïtien d’étude du syndrome de Kaposi et des infections opportunistes (GHESKIO), Port-au-Prince, Haïti.

(3) Laboratoire de parasitologie, Hôpital Saint-Louis, Université de Paris 6, Paris, France.

(4) Weill Medical College of Cornell University, New York, États-Unis.

D

écouvert à Paris en 1985 chez un Haïtien infecté par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), Enterocy- tozoon bieneusi n’a curieusement jamais été rapporté depuis en Haïti. Ce champignon opportuniste a été retrouvé en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique chez des sujets infectés par le VIH et immunodéprimés. Il a été incriminé dans la diarrhée du voyageur immunocompétent au retour d’un séjour tropical. Des enquêtes ont montré sa présence en Afrique sub-saharienne chez des sujets non immunodépimés.

En dehors de 4 cas rapportés en 2004 en Martinique dans le cadre d’une étude rétrospective effectuée au CHU de Fort-de- France concernant 4 684 examens de selles pour 2 407 patients, E. bieneusi n’a pas encore été formellement signalé à notre connaissance dans le reste de la Caraïbe insulaire. En mars, mai et septembre 2007, une étude prospective a été réalisée à Port- au-Prince (Haïti) auprès de 61 adultes infectés par le VIH âgés de 16 à 52 ans présentant des troubles intestinaux en relation avec une coccidiose intestinale et de 13 enfants diarrhéiques, dont 6 étaient VIH-positifs. L’examen des selles préservées dans du dichromate de potassium a comporté la mise en œuvre de techniques de coloration et immunologiques spécifiques pour la mise en évidence des microsporidies. Les isolats de E. bieneusi ont été identifiés par digestion et amplification des produits obtenus par endonucléases Nla III et Fnu 4HI. Le génotypage moléculaire des cryptosporidies a été effectué par une technique de PCR-RFLP. Cinq cas de microsporidiose intestinale ont été décelés. Il s’agissait de 2 adultes VIH-posi- tifs fortement immunodéprimés (CD4 < 45/mm3) infectés l’un par E. bieneusi seul, l’autre par E. bieneusi + Cyclospora cayetantensis et de 1 femme VIH-positive (CD4 = 281/mm3) et 2 enfants VIH-négatifs co-infectés avec 1 ou 2 espèces de cryptosporidies (Cryptosporidium hominis et/ou C. parvum).

Cette étude confirme la présence de E. bieneusi en Haïti, aussi bien chez des sujets infectés par le VIH, fortement immunodé- primés ou non, que chez des enfants non infectés. Comme en Afrique noire, on note la fréquence des co-infections associant microsporidies et coccidies (4 sur 5). Cette concordance est probablement en relation avec les faibles niveaux d’hygiène et les habitudes de vie similaires qui perdurent dans ces deux régions géographiques proches culturellement.

Mise en évidence du rôle immunolo- gique et génétique de l’ILl-10 dans la leishmaniose cutanée humaine induite par Leishmania braziliensis.

V. Jr Rodrigues (3, 5), A. Salhi (1, 2, 5), A. Romano (1, 2), F. Santoro (2), H. Dessein (1, 2), L. R. Cas- tellano (3), M. Sartorio (1, 2), S. Rafati (4), C. Che- villard (1, 2), A. Prata (3), L. Argiro (1, 2), & A.

Dessein (1, 2)

(1) INSERM, U906, Marseille, F-13385, France. E-mail : audrey.romano@univmed.fr

(2) Laboratoire d’immunologie et génétique des maladies parasitaires, Faculté de médecine la Timone, Université Aix-Marseille, Marseille, F-13385, France.

(3) Laboratoire d’immunologie et des maladies infectieuses, Triangulo Mineiro Univer- sité Fédérale, Uberaba, Minas Gerais, B-38025-180, Brésil.

(4) Laboratoire d’immunologie, Institut Pasteur, Téhéran, Iran.

D

ans les populations exposées à Leshmania brazilien- sis, une partie des sujets infectés développe des lésions cutanées (leishmaniose cutanée) qui peuvent persister plu- sieurs mois et même récidiver plusieurs années plus tard sous des formes muco-cutanées (leishmaniose mucocutanée) très invalidantes. Les études effectuées chez la souris ont montré que le contrôle de l’infection est en partie sous le contrôle de nombreuses cytokines. Dans le présent travail, nous avons déterminé si les sujets qui présentent des lésions cutanées ont une production de cytokine différente de celle des sujets qui résistent à l’infection. Notre étude montre que les lésions actives surviennent chez des sujets présentant une réponse polarisée Th2 ou mixte Th1/Th2 associée à une production très élevée d’IL-10. L’IL-10 est clairement associé (p=0,004, OR=6,8, CI=1,9-25) aux lésions et exclut les autres cytokines (IFN-γ, IL-12, TNF, IL-13, IL-4) des modèles de régression.

Deux sources de l’IL-10 ont été identifiées chez ces patients : les monocytes sanguins et les lymphocytes T régulateurs CD4+CD25+ (majoritairement Foxp3+). Pour établir définiti- vement que l’IL-10 favorise la survenue de la lésion causée par L. braziliensis, nous avons conduit une analyse d’association génétique familiale de l’IL10 chez 150 enfants atteints. Cette analyse a révélé qu’un polymorphisme dans le promoteur de l’IL10 qui augmente le taux de transcription du gène est for- tement associé à un risque accru de lésion. Ces observations immunologiques et génétiques démontrent un rôle aggravant de l’IL-10 dans les lésions cutanées chez les sujets infectés par L. braziliensis. Toutefois, notre analyse n’associe pas clai- rement les Tregs productrices d’IL-10 aux lésions. D’autres études seront nécessaires pour évaluer cette question.

Paludisme en Guyane française : fré- quence et pronostic des fortes charges parasitaire.

B. Carme (1), C. Assie (2), M. Demar(1), C. Aznar (1), D. Blanchet (1) & A. Hulin (2)

(1) LHUPM EA 3593, Centre hospitalier de Cayenne et Faculté de médecine Antilles Guyane. E-mail : b.carme@wanadoo.fr

(2) Service de réanimation, CH de Cayenne.

L

a Guyane est une des régions d’Amérique où l’endémie palustre est la plus élevée. Trois espèces sont endémiques : P. falciparum et P. vivax prédominent, avec des proportions assez voisines depuis le début des années 2000 ; P .malariae est plus rarement rencontré. Les moyens disponibles dans ce département français, avec la possibilité de diagnostic et de traitement précoces quel que soit le lieu de villégiature, rendent compte, malgré des caractéristiques épidémiologiques défavorables (régions d’endémie d’accès difficile, déplace- ments continuels et difficilement prévisibles des populations, P. falciparum fortement chimiorésistant…), de la relative rareté des formes graves. Celles-ci se traduisent par des défaillances multiviscérales. Le taux de létalité globale est relativement faible : estimé à ~ 0,1 %.

L’expérience du laboratoire hospitalo-universitaire de para- sitologie-mycologie du Centre hospitalier de Cayenne porte sur une moyenne de 1 500 accès palustres par an pour lesquels la parasitémie périphérique circulante (PPC) est évaluée avec précision sur frottis mince. Plusieurs évaluations sont faites pour chaque cas, en particulier au cours des 48 premières heu- res suivant le diagnostic initial.

(6)

Pour la période 2000-juin 2007, la parasitémie record est de 75 % d’hématies parasitées (dénombrement fait sur tirages papier de clichés du frottis sanguin). Elle a été observée au cours d’un accès sévère selon les critères de l’OMS chez une patiente de 25 ans atteinte de lupus et traitée par fortes doses de corticoïdes. L’évolution fut favorable. Aucun autre cas n’a atteint les 50 %.

Au cours de cette période de 7 ans et demi, 220 patients ont présenté une parasitémie supérieure ou égale à 5 %. Plasmo- dium falciparum était en cause dans tous les cas sauf un. Pour ce dernier, une confirmation de l’infection isolée à P .vivax (6,5 % de parasitémie à formes asexuées) a été faite par PCR multiplex. La proportion de patients admis en réanimation parmi les 219 patients ayant eu 5 % et plus (P. falciparum) a été globalement de 21,9 % (48/219). Ce pourcentage s’élève progressivement selon l’importance de la parasitémie, sans que ce critère ne constitue en lui-même une indication de transfert en soins intensifs. 5-9 % : 18/133 (13,5%), 10-19% : 13/57 soit 22,8 %, 20-29 % : 10/20 soit 50 % et > 30% 7/9 soit 77,8 %.

À noter que, pour ces 7 patients, outre la patiente atteinte de lupus, on comptait 2 adultes jeunes anciennement splénecto- misés. On relève 10 décès sur 29 soit 34,5 % pour les charges supérieures ou égales à 10 % et 2 décès sur 19 (10.5 %) pour les parasitémies inférierues à 10 % (mais ≥ à 5 %) : p =0,05, test de Fisher. Toutefois que des patients intensément para- sités, notamment 2 patients avec 30 %, n’ont pas nécessité d’hospitalisation en soins intensifs.

À noter que l’évaluation des formes parasitaires circulantes fait abstraction des stades évolués présents dans les hématies séquestrées dans les capillaires profonds, tout au moins pour P. falciparum ce qui peut rendre compte de l’absence de corré- lation étroite entre PPC, charge parasitaire réelle à un moment déterminé et retentissement clinique.

Quoi qu’il en soit, le caractère péjoratif des fortes « hyperpa- rasitémies » circulantes est objectivé en Guyane par un plus grand risque de formes sévères (hospitalisation en réanima- tion, accès pernicieux vrais selon les critères OMS, décès).

Accès palustres sévères dû à Plasmo- dium vivax en Guyane. Étude rétrospec- tive 2000-2006.

B. Carme (1), C. Assie (2), V. Veron (1), M. Ledy (1), F. Neumann (1), M. Demar-Pierre (1), D. Blan- chet (1), C. Aznar (1) & A. Hulin (2)

(1) Laboratoire de parasitologie et mycologie, EA 3593, Centre hospitalier de Cayenne et Faculté de médecine Antilles Guyane. E-mail : b.carme@wanadoo.fr

(2) Service de réanimation, CH de Cayenne.

L

a région du Plateau des Guyanes est une des régions d’Amérique où l’endémie palustre est la plus importante.

En Guyane française, la proportion de paludisme à P. vivax est en augmentation. Depuis 5 ans, cette espèce est devenue majoritaire pour les accès palustres diagnostiqués au Centre hospitalier de Cayenne.

Les formes sévères de paludisme à P. vivax ont été longtemps mises en doute du fait de la possibilité d’une association para- sitaire avec un P. falciparum « caché ». Les observations sont désormais plus crédibles du fait de l’amélioration du dépis- tage des associations grâce au diagnostic d’espèce par biolo- gie moléculaire. En Guyane, la possibilité d’une infection à P. vivax d’expression inhabituelle a été récemment illustrée avec 2 infections néonatales sévères. Mais qu’en était-il des accès pernicieux de l’enfant et de l’adulte selon les critères de sévérité classique (OMS) ?

L’étude que nous présentons découle du bilan des infections à P. vivax diagnostiquées par le Laboratoire de parasitologie mycologie du Centre hospitalier de Cayenne (CHC) pour une période de 6 ans (2000-2006). Les données « brutes » retrouvent 9 dossiers correspondant à des patients hospitalisés dans le service des soins intensifs. Une erreur d’identification et/ou une association plasmodiale ont été recherchées par PCR nichée ciblant les 3 espèces endémiques en Guyane (P. falciparum, P. vivax et P. malariae) sur le sang ayant servi au diagnostic de routine.

L’étude des dossiers avec la vérification de la réalité de l’hospitalisation en soins intensifs, la prise en compte des antécédents, la confrontation des données cliniques, biologi- ques et évolutives ainsi que l’analyse des bilans étiologiques n’ont confirmé la réalité que de 2 cas d’accès sévère selon les critères OMS 1990/2000. Parmi ces 2 cas, 1 a été exclu du fait de l’association plasmodiale P. vivax P. falciparum révélée par PCR. Le résultat final fait donc état d’un seul cas d’in- fections sévères à P. vivax isolé. Il concernait un enfant de 8 ans, sans antécédents particuliers, présentant un syndrome infectieux sévère avec une parasitémie à 0,5 % de P .vivax avec état de mal convulsif. L’évolution fut favorable sans séquelle.

Pendant la même 2000-2006 le nombre de patients admis en réanimation a été de 108 pour P. falciparum.

En considérant :

– que le nombre moyen d’accès palustres est de 4 000 par an en Guyane, avec 43 % de P .vivax, 55 % de P. falciparum et 2 % de P. malariae (surveillance de l’endémie palustre en Guyane, 2007) ;

– que tous les cas d’accès palustres avec signes de gravité sont drainés par le service de réanimation du CHC, le seul du territoire ;

la proportion d’accès sévère OMS serait de 1 cas / 4 000 (cas par an) x 0,43 (% vivax) x 7 (années) = 0,008 % soit ~ 1 p.

12000. Pour P. falciparum, l’estimation en appliquant les mêmes règles et en sachant que le nombre de cas vus en réa- nimation a été de 108 et que 50 % d’entre eux répondaient aux critères OMS, est de 108/2/4 000 x 0,55 x 7 = 0,35% soit 42 p. 12000.

Cette étude, tout en objectivant la possibilité d’accès palus- tre sévère à P. vivax selon les critères OMS, confirme son extrême rareté en Guyane (42 fois moins fréquent que pour P. falciparum) et la nécessité d’être critique avant d’établir un lien de cause à effet entre une parasitémie à P. vivax et des manifestations cliniques et biologiques sévères imposant un transfert en réanimation.

Épidémies de toxoplasmose chez le singe écureuil élevé en captivité à Cayenne (Guyane).

B. Carme (1), D. Ajzenberg (2), M. Demar (1), D.

Blanchet (1), S. Simon (1), M. L. Dardé (2) & B. De Thoisy (3)

(1) Laboratoire de parasitologie et mycologie, EA 3593, Centre hospitalier de Cayenne et Faculté de médecine Antilles Guyane. E-mail : b.carme@wanadoo.fr

(2) Laboratoire de parasitologie, CNR toxoplasmose, CHU de Limoges, France.

(3) Laboratoire de primatologie, Institut Pasteur de Guyane.

T

oxoplasma gondïi est particulièrement virulent chez les lémuriens, les marsupiaux australiens et les primates du nouveau Monde. Pour ces derniers, plusieurs épidémies de toxoplasmose sévère, avec une importante mortalité, ont été décrites dans des zoos, mais le parasite n’aurait été identifié qu’une seule fois (souche de type II), suite à une épidémie

(7)

survenue dans un zoo de Londres chez des singes écureuils dans les années 80.

Nous rapportons des données concernant des épidémies de toxoplasmose aiguë d’évolution gravissime chez des singes écureuils (Saïmiri scireus) nés et ayant toujours vécu en cap- tivité (élevage) à l’Institut Pasteur de Guyane à Cayenne avec confirmation parasitologique et caractérisation des souches de Toxoplasma gondii impliquées. Les circonstances d’appa- rition des cas, les données cliniques et l’analyse génétique des parasites permettent de conclure à la survenue de 3 épidémies de toxoplasmose dont 2 se déduisent a posteriori.

Malgré l’absence de prélèvements confirmant l’infection, le premier épisode en 1996 ne fait guère de doute à la lumière des épidémies plus récentes, avec le décès rapide d’une vingtaine de singes dans un tableau infectieux identique à ceux observés en 2001 et 2006.

En 2001, une trentaine d’animaux ont été atteints avec une très forte mortalité. Une même souche de T. gondïi de type II (utilisation de 12 marqueurs microsatellites, dont 6 hautement polymorphes) a été isolée à partir de prélèvements congelés provenant de 3 singes et analysés seulement en 2006 suite au diagnostic porté chez les singes faisant partie de la 3e épidé- mie.

Cette dernière épidémie (2006) s’est déroulée en 2 vagues séparées de 3 semaines. Les 5 singes décédés pour lesquels on a pu disposer de prélèvements (3 de la première vague et 2 de la deuxième) étaient infectés par une même souche (13 marqueurs microsatellites, dont 7 hautement polymorphes), cette fois de type recombinaison I/III. Le diagnostic et la caractérisation génétique des souches ont été faits à partir de l’ADN extrait des prélèvements pathologiques. Il n’y a pas eu d’inoculation à la souris. Tous les animaux reconnus comme malades sont décédés en 2006 : 6 au cours de la première vague et 25 au cours de la seconde. La confirmation diagnostique initiale (2e vague de l’épidémie de 2006) a été obtenue à partir d’étalements de sécrétions broncho-alvéolaires prélevées sur 2 singes décédés : mise en évidence après coloration au MGG de nombreux tachyzoïtes dont l’appartenance à T. gondïi a été confirmée par biologie moléculaire. Les manifestations clini- ques avec un jetage nasal abondant, le court délai d’incubation entre les 2 vagues de 2006 (12 jours), la survenue pour la 2e vague des cas de façon très rapprochée, tous localisés dans les 3 cages où se trouvaient les singes décédés au cours de la première vague, ainsi que l’identification d’une seule et même souche pour les 5 isolats, sont en faveur d’une contamination directe par des tachyzoites d’origine broncho-pulmonaire.

Un mode de contamination plus classique est évoqué pour la première vague et pour les épidémies antérieures sans pouvoir conclure : absorption de kystes par une ou plusieurs proies infectées capturées par les singes ou d’oocystes ayant souillé l’eau de boisson ou l’alimentation distribuée.

Quoi qu’il en soit, ces données confirment la particulière virulence de Toxoplasma gondïi pour les singes du nouveau Monde.

Cinétique des anticorps après une primo-infection toxoplasmique symp- tomatique selon le traitement prescrit.

B. Carme B & M. Theodore

Laboratoire de parasitologie et mycologie, EA 3593, Centre hospitalier de Cayenne et Faculté de médecine Antilles Guyane. E-mail : b.carme@wanadoo.fr

A

u cours de l’investigation d’une épidémie de toxoplas- mose au sein d’une population amérindienne de Guyane, les sérologies pratiquées ont permis d’illustrer le retentisse-

ment des différents médicaments antitoxoplasmiques sur la cinétique des anticorps spécifiques. En effet, pour 6 patients symptomatiques (formes bénignes), traités précocement selon des protocoles différents, 3 ont eu un traitement par Bactrim®, 2 par Rovamycine® et 1 par érythromycine. Des prélèvements sanguins (3 au total) ont pu être obtenus sur une période de 6 mois. Il a été ainsi possible de comparer la cinétique des anti- corps antitoxoplasmiques après une primo-infection survenue dans un contexte similaire, mais traitée de façon différente.

Les 6 patients traités avaient bénéficié d’un dépistage et d’un traitement précoce. Celui-ci avait été prescrit sans retard par le personnel du Centre de santé dans la crainte de la survenue d’une forme sévère, 2 cas de ce type ayant été décrits locale- ment au cours des dernières années. Les posologies, tant pour le Bactrim® que pour la Rovamycine® et l’érythromycine, ont été conformes aux prescriptions habituelles : à savoir sur la base pour un adulte de 4 cp à 400 mg de sulfaméthoxazole et 80 mg de triméthoprime pour le premier, de 3 millions d’unités par jour pour le deuxième et de 2 g par jour pour le troisième. Ce traitement adapté en fonction de l’âge était prévu pour une durée de 3 semaines, mais il n’est pas possible d’affirmer la prescription de la totalité de la dose.

Les 6 patients traités ont bénéficié de 3 prélèvements suc- cessifs :

– P1 : prélèvement précoce, soit avant le début des symptômes (dans un cas) soit peu de temps après : entre 1 et 15 jours ; – P2 : prélèvement entre 20 et 40 jours après le début des symptômes ;

– P3 : prélèvement tardif plus de 2 mois après. Le dépistage et le dosage des IgG et IgM antitoxoplasmiques ont été effectués par immuno-enzymologie (automate Axsym, Laboratoire Abott, antigène trophozoïtes de Toxoplasma gondïi, seuil de dépistage : IgG : 3 unités internationales/ml) au laboratoire de parasitologie du centre hospitalier de Cayenne.

La prescription d’un traitement lytique sur les toxoplasmes (Bactrim®) a perturbé la montée des anticorps de nature IgG comme en témoignent les faibles taux relevés au cours du 2e prélèvement, 3 et 7 semaines après les manifestations cliniques (2 patients seulement pour ce contrôle avec respectivement 37 et 135 ui/ml). Cela n’a pas été le cas avec la Rovamycine® (effet cytostatique uniquement) et l’erythromycine (pas ou peu d’effet) du fait d’une forte augmentation des anticorps IgG (taux de 3100 et 2971 ui/ml) pour des délais compara- bles. Par contre, les contrôles à plus long terme (4-5 mois), 3e sérologie, objectivent des taux élevés chez les 6 patients (tous

≥ à 3000 ui/ml) sans différence selon le traitement.

La notion classique d’une faible montée des anticorps anti- toxoplasmiques en cas de traitement précoce, aux conséquen- ces pratiques importantes pour ce qui est des difficultés de dater la contamination, nous semble devoir être modulée, d’autant plus qu’elle est rarement (jamais ?) confortée par des observations indiscutables. La notion d’inhibition de la montée des anticorps ne devrait concerner, selon nos résultats, que les traitements réellement lytiques sur le parasite et que les anticorps IgG et seulement au cours des 2 premiers mois après la contamination.

Premier cas humain de leishmaniose viscérale à L. infantum diagnostiqué en Guyane.

M. Demar-Pierre (1, 2), L. Epelboin (1), C. Chesnais (1), D. Blanchet (2), K. Hamiche (1), Aznar C2, B.

Carme (2) & F. Djossou (1)

(1) Service des maladies infectieuses et tropicales, CH de Cayenne, Guyane.

(8)

(2) Laboratoire de parasitologie et mycologie, EA 3593, Centre hospitalier de Cayenne et Faculté de médecine Antilles Guyane. E-mail : b.carme@wanadoo.fr.

L

a leishmaniose cutanée est hautement endémique en Guyane française, contrairement à la leishmaniose vis- cérale, jusqu’à présent jamais diagnostiquée localement chez un autochtone. Toutefois Leishmania (Vianna) infantum sévit au Brésil et a été récemment isolée à Cayenne à l’occasion de 2 cas de leishmaniose canine.

Observation. Nous rapportons un cas humain de leishmaniose viscérale dû à L. infantum qui semble être la première observation rapportée en Guyane. Le patient d’origine brésilienne, âgé de 50 ans, était connu infecté par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) depuis un an avec un taux de CD4 à 135/mm3. Il a été hospitalisé qua- tre mois auparavant pour une toxoplasmose cérébrale et présentait une hépatosplénomégalie et une pancytopénie qui avaient été explorées en vain (pas d’étiologie retrouvée). Une seconde hospitalisation a été jus- tifiée pour des contrôles cliniques et radiologiques de sa toxoplasmose cérébrale. Le patient présentait toujours une hépato-splénomégalie et une pancytopénie et au cours de cette hospitalisation, une altération majeure de l’état général avec fièvre hectique, sans autres signes cli- niques est apparue. Le bilan biologique a révélé une cytolyse et une cholestase se majorant progressivement. Le patient présentait des anticorps anti-P. falciparum, anti-T. cruzi et anti-L. infantum. Des formes amastigotes de leishmanie ont été détectées sur les frottis de moelle osseuse et de biopsie hépatique. La recherche d’ADN par la technique de biologie moléculaire de Plasmodium sp et T. cruzi fut négative dans le sang, la moelle osseuse et à partir de produit d’une biopsie hépatique. Seul L. infantum (Vianna) a été identifiée.

Le patient a été traité par des injections intraveineuses d’amphotéri- cine B, avec amélioration progressive clinique et biologique durable.

Cette observation doit inciter le personnel médical exerçant en Guyane française à évoquer la possibilité de survenue de cas de leishmaniose viscérale, qu’il s’agisse d’une pathologie d’importation ou d’une transmission autochtone à partir de cas importés.

Leishmaniose cutanéo-muqueuse à Leishmania guyanensis : 2 observations en Guyane.

P. Couppie (1), S. Fourcade (1), F. Huber(1), D. Blanchet (2), C. Aznar (2), E. Clyti (1), S. Simon (2), D. Sainte-Marie (1) & B. Carme (2)

(1) Service dermatologie, CH de Cayenne.

(2) Laboratoire de parasitologie et mycologie, EA 3593, Centre hospitalier de Cayenne et Faculté de médecine Antilles Guyane. E-mail : b.carme@wanadoo.fr

L

a leishmaniose cutanée localisée de Guyane est princi- palement due à Leishmania guyanensis. Cette espèce se complique exceptionnellement d’une focalisation muqueuse, contrairement à Leishmania braziliensis. Nous rapportons 2 observations de leishmaniose cutanéomuqueuse à L. guya- nensis.

Observation. Le premier patient est âgé de 36 ans. Il consulte pour une leishmaniose évoluant depuis 1 an, localisée initialement aux membres, puis compliquée de lésions nasales depuis 6 mois. L’examen clinique révéle sur les 4 membres une quinzaine de lésions cutanées à type d’ulcération et, au niveau de la tête, une atteinte endonasale avec perforation de la cloison nasale. L’examen direct, l’examen anatomo- pathologique et la culture sur RPMI des biopsies cutanées mettent en évidence des leishmanies. L’identification d’espèce réalisée à partir des lésions narinaires par PCR met en évidence l’espèce L. guyanensis.

La sérologie VIH est positive. Le taux de lymphocytes CD4 est de 260/mm3.

Une deuxième patiente consulte pour plusieurs lésions ulcérées des membres et du tronc. Un frottis des lésions cutanées permet le dia- gnostic de leishmaniose. Après une amélioration transitoire sous trai- tement par pentamidine, les lésions s’aggravent et une obstruction

nasale survient. L’examen ORL met en évidence des ulcérations de la muqueuse nasale. Le frottis met en évidence de nombreuses leish- manies identifiées d’espèce L. guyanensis par technique PCR RFLP.

Ces 2 observations indiquent bien la possibilité de formes cutanéomuqueuses avec l’espèce L. guyanensis. Ceci confirme l’intérêt d’un traitement par voie systémique de la leishma- niose cutanée en Guyane.

Clinique

La varicelle néonatale : à propos de 2 cas.

O. Boudghene-stambouli & A. Dib-Lachachi

Service de dermatologie CHU T Tlemcen, 13000 Tlemcen, Algérie.

E-mail : omar_stambouli@hotmail.com

L

a varicelle est la primo infection par le virus de la varicelle zona (VSV), dont la réactivation aboutit au zona. Elle réalise une éruption bénigne très contagieuse dont l’évolution est, dans la plupart du temps, spontanément favorable en 10 à 15 jours.

Elle survient par petites épidémies, atteint surtout les enfants d’âge scolaire, mais aussi l’adulte.

La contamination de la femme enceinte peut être responsable de varicelle congénitale ou de varicelle néonatale. Nous rap- portons deux cas de varicelle néonatale.

Première observation. Un nouveau-né de sexe masculin âgé de 11 jours nous est amené pour une éruption pustuleuse ayant débuté au troisième jour de vie. L’enfant est né à terme, il présente aussi un ictère néonatal. Sa mère avait présenté une varicelle ayant débuté 4 jours avant l’accouchement. L’éruption à début céphalique est peu marquée et se présente sous forme de pustules entourées d’une aréole inflammatoire, atteignant le visage et les membres, associées à quelques lésions croû- teuses. La température est à 37,8° et l’examen général sans particularité.

En conclusion : il s’agit d’une varicelle discrète, sans atteinte de l’état général n’ayant pas nécessité un traitement particulier.

Deuxième observation. Un nouveau-né de sexe féminin âgé de 7 jours est amené en consultation pédiatrique pour une éruption faite de vésicules et de quelques pustules ombiliquées de petites tailles disséminées sur tout le corps et volontiers profuses. L’in- terrogatoire retrouve la notion de varicelle chez la mère (âgée de 25 ans) remontant à une dizaine de jours avant l’accouchement.

Le nouveau-né est hospitalisé au service de pédiatrie du CHU TLEMCEN où un traitement à base d’acyclovir 20 mg/kg/8 h pendant 10 jours est administré, avec évolution favorable.

La varicelle concerne avant tout les enfants d’âge scolaire, mais également l’adulte. Au service de dermatologie du CHU de TLEMCEN, en 5 ans, 304 cas ont été observés, dont 66 adultes, soit 21 % (43 H, 23F). Dans une autre étude effectuée au même service sur une période allant de 1981-1995, 494 cas ont été notés, avec 128 adultes, soit 26 % (77 H, 55 F) (1).

L’atteinte de la femme enceinte mérite une attention particu- lière. En France, l’immunité pour le VSV chez les femmes en âge de procréer est d’environ 95 % (5), le risque de primo- infection en cours de grossesse varie de 3/1 000 à 7/10 000 (3).

Le risque maternel

C’est la pneumopathie varicelleuse avec risque vital, surtout au troisième trimestre de grossesse, probablement en raison d’un effet mécanique de l’utérus gravide sur la dynamique du poumon qui majore la gravité de la pneumopathie ou de l’immunodepression relative (2).

Le risque fœtal et chez le nouveau-né

Un taux d’avortement spontané et de prématurité de 14,3 % versus 5,6 % lors d’une grossesse normale (4).

(9)

La varicelle congénitale : il faut distinguer varicelle congéni- tale et varicelle néonatale. Le risque de varicelle congénitale, n’existe qu’en cas de primo-infection maternelle durant la première moitié de la grossesse. Le risque d’embryopathies est de 0,5-1 % si l’infection a lieu le premier trimestre et passe à 2 % entre 13-20 semaines d’aménorrhée, représentée par une atteinte cutanée constante, atteinte oculaire, musculo- squelettique et du système nerveux central, nécessitant une surveillance échographique mensuelle.

La contamination fœtale peut rester sans conséquences, mais il existe un risque important de zona dans les premiers mois de la vie de l’enfant.

Lorsqu’une femme développe un zona pendant la grossesse, il n’y a, par contre, pas de risque de varicelle congénitale (2).

Le contact d’une femme enceinte séronégative avec une per- sonne atteinte de zona induit un risque de varicelle très faible, mais non nul (5).

La varicelle périnatale concerne les cas de varicelle survenant dans les trois semaines précédant l’accouchement. Jusqu’à 50 % de nouveau-nés risquent alors d’être infectés, mais 23 % seulement développent les signes cliniques. La gravité de la varicelle néonatale dépend de la date de l’atteinte maternelle, car la transmission des anticorps maternels ne débute que 5-6 jours après l’éruption : si l’accouchement précède celle-ci, le nouveau-né n’est pas protégé et le risque est majeur (5 jours avant et 2 jours après, étendu à 7 jours avant et 7 jours après pour plus de précaution).

En raison du taux de natalité dans notre pays, la promiscuité, le niveau socio-économique et culturel, la varicelle néonatale ne doit pas être méconnue et une vaccination des femmes séronégatives en âge de procréer pourrait être envisagée.

Références

1. BOUDGHEN-STAMBOULI O – Profil épidémiologique des affections dermatologiques. Thèse de D.E.S.M. Université Aboubekr Belk- aied. Tlemcen 1999.

2. DUBERTRET L – Infections virales au cours de la grossesse. Therap Dermatol, 2001.

3. MINODIER PH – Maladies infectieuses transmissibles pendent la grossesse et évitable par une vaccination. 3e Cong Obst Rep. 2006.

4. ROBERT-GNANSIA E – Embryopathie au virus de la varicelle. Ency- clopédie Orphanet. 2003.

5. VAISSE V – Varicelle–zona. EMC. 98-295-A-10.2003.

Dépistage sur frottis sanguin d’une histoplasmose disséminée révélatrice d’un sida en phase terminale.

B. Carme (1), F. Huber (2), C. Aznar (1) &

P. Couppié (2)

(1) LHUPM, EA 3593, Centre hospitalier de Cayenne et Faculté de médecine Antilles Guyane. E-mail : b.carme@wanadoo.frr

(2) Service Dermatologie, EA 3593, CH de Cayenne et Faculté de Médecine Antilles Guyane.

L

’apparition de la pandémie VIH est à l’origine de l’aug- mentation des formes disséminées d’histoplasmose.

Depuis 1987, l’histoplasmose disséminée (HD) fait partie des infections classant pour le sida. Rare en Europe, elle se rencontre plus fréquemment dans les Amériques, l’Asie du Sud-Est, l’Australie et, dans une moindre mesure, l’Afri- que.

En Guyane, elle est avec la tuberculose la première cause de décès des sujets infectés par le VIH. L’HD survient lorsque le déficit immunitaire devient important (CD4 < 200), mais les améliorations diagnostiques (mise en culture systéma- tique des prélèvements, recherche par PCR) ainsi que les recherches orientées sur des prélèvements profonds (moelle osseuse, ponction biopsie hépatique, LBA) permettent de porter un diagnostic d’histoplasmose à un stade relative-

ment précoce. Toutefois, les formes tardives septicémiques peuvent encore être apparemment inaugurales et à l’origine de la découverte du sida lorsqu’elles surviennent dans un contexte social et économique difficile, particulièrement chez les émigrés en situation irrégulière et/ou des sujets sans domicile fixe (SDF) « addictifs ». C’est dans ce contexte que le diagnostic d’HD a été porté au laboratoire de parasitolo- gie-mycologie du Centre hospitalier de Cayenne, chez un patient en phase terminale, sans que l’infection à VIH n’ait été jusqu’alors prise en compte à partir d’un frottis de sang périphérique demandé pour une recherche de paludisme.

Sur les clichés ci-dessous, on distingue la morphologie des levures intracellulaires (macrophage) : forme ovalaire, taille de 3 à 4 µm, masse nucléaire assez volumineuse et unique, cellule entourée d’un halo clair donnant un aspect pseudo- encapsulé, peu homogène. Cet aspect permet de différencier Hcc assez aisément des leishmanies, diagnostic différentiel classique.

Un tel diagnostic tardif n’est pas exceptionnel en Guyane. Le bilan de 200 cas d’HD observés entre 1982 et 2003 montre que le diagnostic a été évoqué ou affirmé à 9 reprises à partir de frottis minces et gouttes épaisses réalisés pour une recherche de paludisme.

Black-Skin Dermatology Online : du projet au site internet, une nécessaire colla- boration entre le Nord et le Sud.

K. Ezzedine

Department of Dermatology, ULB-Erasmus Hospital, Route de Lennik, 808, B-1070, Brussels. Belgique. E-mail : kezzedin@ulb.ac.be

L

e projet Black-Skin Dermatology Online financé par la Politique scientifique fédérale belge a pour objectif principal d’établir une plate-forme Web expérimentale de télédermatologie sur peaux pigmentées, multilingue (fran- çais, néerlandais et anglais), gratuite et ouverte, intégrant les technologies de l’image. L’originalité de ce projet réside dans le fait qu’il n’existe pas, à notre connaissance, de plateforme ou d’atlas de dermatologie spécifiquement dédié aux peaux noires, alors même que l’expression clinique des lésions élé- mentaires des peaux pigmentées reste difficile.

Après une première phase ayant permis de créer et de déve- lopper la plateforme (plus de 600 photos sont actuellement éditées en ligne ainsi qu’une trentaine de cas cliniques), nous poursuivons actuellement la seconde phase du projet. Cette seconde phase a déjà permis de tester la plateforme auprès d’étudiants du second cycle de médecine et a été intégrée dans l’enseignement de dermatologie de l’Université libre de Bruxelles et de l’Université de médecine d’Anvers. Ces phases de tests ont permis les premières recommandations visant à améliorer l’adoption de l’outil.

Nous entamons par ailleurs, dans cette seconde phase, l’éva- luation des professionnels de la santé. Ces derniers devront être interrogés sur leur perception de l’outil et sur les facteurs pouvant contribuer à son adoption dans le cadre d’un usage libre. Cette évaluation a pour but de fournir une seconde série de recommandations pour améliorer notamment l’utilisabi- lité, les fonctionnalités et l’adoption de la plateforme par les médecins et les dermatologues.

Dans le cadre de cette évaluation, un scénario de test a été développé avec la Faculté de psychologie et un questionnaire en ligne devra être complété. Les tests d’utilisabilité avec les étudiants ont permis une première amélioration de l’interface du site ainsi que l’introduction de tests de connaissance adap- tés à leurs besoins spécifiques.

(10)

Avec l’ouverture de la plateforme au public (http://www.

black-skin.org), une première étape du projet s’achève. Cette plateforme a pour ambition d’être le point de départ d’un environnement propice à la collaboration Nord-Sud. Cette collaboration devrait permettre l’enrichissement de la base de données d’images et la création de tests d’utilisabilité au sein des pays du Sud afin de mieux prendre en compte leurs besoins notamment en matière d’enseignement avec la créa- tion de cas pour diagnostics qui pourrait servir de base à un enseignement en ligne. Enfin une collaboration avec d’autres projets de télémédecine est vivement souhaitée afin d’élargir le champ de cette recherche.

Histoplasmose disséminée et VIH en Guyane : analyse de 200 observations.

F. Huber (1), M. Nacher (2), C. Aznar (3, E. Clyti (1), M. Pierre-Demar (4), D. Blanchet (3), A. Ran- drianjohany (5), D. Sainte-Marie (1) B. Carme (3)

& P. Couppié (1)

(1) Service de dermatologie, CH de Cayenne.

(2) COREVIH Guyane, CH de Cayenne.

(3) Laboratoire de parasitologie et mycologie, EA 3593, Centre hospitalier de Cayenne et Faculté de médecine Antilles Guyane. E-mail : b.carme@wanadoo.fr

(4) UMIT, CH de Cayenne.

(5) Service de médecine, CH de Saint-Laurent-du-Maroni.

L

’histoplasmose disséminée à Histoplasma capsulatum var.

capsulatum (HD) du VIH est, avec la tuberculose, l’infec- tion opportuniste la plus fréquente du sida en Guyane. Nous avons réalisé une étude rétrospective portant sur la période 1992-2006. Les critères d’inclusion étaient :

– sérologie VIH+ ;

– la présence d’histoplasmes à l’un au moins des trois examens suivant : examen direct (MGG), anatomo-pathologie (PAS, Gomori-grocott), culture.

Deux cents cas d’HD ont été diagnostiqués sur cette période.

Les aspects cliniques principaux sont :

– atteinte pulmonaire de type syndrome interstitiel ; – atteinte ganglionnaire superficielle et profonde ; – atteinte hépatique.

La culture est l’examen microbiologique le plus sensible dans notre série. Le traitement de première intention dépendait de la sévérité de l’atteinte : itraconazole per os majoritairement, si forme peu sévère, amphotéricine B si forme sévère. L’HD pose un problème de diagnostic différentiel notamment avec la tuberculose.

Biologie

Contribution de la biologie moléculaire à la compréhension de la physiopatho- logie, au diagnostic et au génotypage de la cysticercose humaine et animale.

J.-F. Carod (1), M. Andriantseheno (2), M. Ran- drianarisona (3), R. M. Ramaherisoa (1), J. Razafi- mahefa (2), L. Michelet (3), M. Rakotondrazaka, F.

Gay (4) & C. Bouchier (5)

(1) Institut Pasteur de Madagascar, BP1274, Antananarivo 101, Madagascar.

E-mail : jfcarod@pasteur.mg

(2) Service de neurologie, CHU Befelatanana, Antananarivo, Madagascar.

(3) Unité de radiologie, CH Soavindrina, Antananarivo, Madagascar.

(4) APHP La pitié Salpetrière, Paris, France.

(5) PF1, Génopôle, Institut Pasteur de Paris, France.

L

a cysticercose est une anthropozoonose endémique à Madagascar et négligée, causée par la larve Cysticercus cellulosae de Taenia solium. La séroprévalence de la cysti- cercose active varie entre 7 et 21 %. Sa forme clinique la plus redoutée est la neurocysticercose à l’origine de céphalées et de crises épileptiques essentiellement. Cette maladie est au carre- four de plusieurs disciplines médicales (neurologie, radiologie, biologie) et disciplines scientifiques (médecine humaine et vétérinaire). Dans le but de mieux comprendre et diagnos- tiquer cette maladie, un programme de recherche a été initié en 2005 en collaboration avec le Génopôle de l’IPP dans le but d’étudier la contribution de la biologie moléculaire au diagnostic, à la compréhension de la physiologie et au géno- typage de parasites en circulation à Madagascar. L’étude a été réalisée en plusieurs phases. Un modèle de PCR a été construit à partir d’amorces désignées (eprimer-3) : Taenia 3 et 4 (avec la collaboration du Dr FRANGEUL Lionel – Génôpole-IPP).

Ce modèle a été testé sur des ADN extraits de cysticerques porcins en provenance de plusieurs localisations géogra- phiques, puis sur des échantillons humains (sang, LCR) de patients atteints de neurocysticercose et de patients indemnes.

Les amplicons ont ensuite été séquencés à la plateforme PF1 de l’IPP. L’étude génotypique qui a été réalisée en parallèle a consisté en l’amplification sur l’ADN extrait de ces mêmes échantillons de gènes codant pour la COX1 et CytB mito- chondriale selon la méthode décrite par NAKAO et al., 2002.

La PCR mise au point possède une sensibilité et une spécifi- cité de 100 % quand testée sur les biopsies extraites de porcs ladres et de porcs non ladre ; les résultats sur les sérums des animaux montrent également une sensibilité et spécificité très bonnes. Appliquée aux échantillons humains : la corrélation est imparfaite vis-à-vis du scanner (considérable comme un test de référence) associé à la positivité de tests sérologiques.

Cependant, la présence d’ADN dans le LCR permet d’en- visager plusieurs hypothèses quant à la physiopathologie de la maladie : relargage d’ADN libre ou lié dans l’encéphale avec atteinte de l’espace méningé, passage du parasite à travers la barrière hémato-encéphalique... si la valeur diagnostique de ce modèle de PCR reste à évaluer sur l’homme avec des effectifs supérieurs et une méthodologie plus standardisée ; les résultats chez le porc sont très concluants et permettent que ce test soit appliqué chez le porc aussi bien en ante-mortem sur le sang (et donc contributif sur le plan de la prévention de la maladie) qu’en post-mortem pour la confirmation des cysticerques isolés. Quant à l’étude génotypique, elle a mis en évidence à Madagascar la cocirculation de deux génotypes de T. solium, un d’origine asiatique et l’autre d’origine africo/

américain ; une originalité apparemment unique par rapport aux pays déjà précédemment étudiés (étude phylogénique en cours de réalisation avec la collaboration du Dr Catherine DAUGA - Génopôle-IPP). Une étude plus puissante est en cours en association avec l’équipe britannique de Pr CRAIG

(Université de Salford) afin de mieux distinguer la variabilité génotypique au sein des différents biotopes malgaches afin de mieux comprendre et maitriser la circulation du parasite sur la grande île.

TH1 : voie protectrice dans le neuropa- ludisme de l’enfant.

S. Marquet (1, 2), S. Cabantous (1, 2), B. Poudiou- gou (3), S. Ranque (1, 2), S. Konate (4), S. Cissoko (4), A. A. Oumar (3), A. Barry (4), A. Traore (3), M.

Keita (4), M. B. Cisse (4), O. Doumbo (3) & A. J.

Dessein (1, 2)

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