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Dépression, anxiété, troubles cognitifs et fatigue chez les adultes atteints d’un gliome de haut grade

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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doi:10.1684/nrp.2019.0523

Rev Neuropsychol

2019 ; 11 (4) : 307-14

Dépression, anxiété, troubles cognitifs

et fatigue chez les adultes atteints d’un gliome de haut grade

Depression, anxiety, cognitive impairment and fatigue in adults with high-grade glioma

Monica Ribeiro1,2, Damien Ricard2,3,4

1Sorbonne université,

Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Groupe hospitalier

Pitié-Salpêtrière-Charles-Foix, Service de neuro-oncologie, 47, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France

2Université Paris-Descartes, UMR 8257 CNRS,

Service de santé des armées, Cognition and Action Group, 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France

<crmonica@gmail.com>

3Hôpital d’instruction des armées Percy, Service de neurologie,

Service de santé des armées, 1, rue du Lieutenant-Raoul-Batany, 92190 Clamart, France

4École du Val-de-Grâce, Service de santé des armées, 74, boulevard de Port-Royal, 75005 Paris, France

Pour citer cet article : Ribeiro M, Ricard D. Dépression, anxiété, troubles cognitifs et fatigue chez les adultes atteints d’un gliome de haut grade.Rev Neuropsychol 2019 ; 11 (4) : 307-14 doi:10.1684/nrp.2019.0523

Résumé La dépression, l’anxiété, les troubles cognitifs et la fatigue sont fréquents et souvent associés chez les personnes atteintes de gliomes. Multifactoriels et complexes, ces symptômes impactent sévèrement la qualité de vie des patients et de leur entourage. Leur diagnostic et prise en charge constituent des difficultés majeures, car ces symptômes sont parfois masqués par le déficit neurologique et s’influencent mutuellement. Ils requièrent une prise en charge pluridisciplinaire prenant en compte le mode de vie des personnes, leur avancée dans les grandes phases de la mala- die et les traitements associés à chaque phase. La reconnaissance et la prise en charge de ces symptômes sont essentielles dans le suivi de ces patients, afin de contribuer autant que possible à leur bien-être et à la qualité de leur survie.

Mots clés : tumeur cérébrale·dépression·anxiété·fatigue·troubles cognitifs

Abstract Depression, anxiety, cognitive impairments, and fatigue are frequent and often occur simultaneously in patients with gliomas. These complex and multifactorial subjective symptoms have a real impact on patients’ and relatives’ quality of life. Diagnosis and treatment of these symptoms are challenging because they are often masked by neurological deficits and influence each other. They require multidisciplinary interventions adapted to patients’ context, the time- point in their disease evolution and their treatments. Managing these symptoms is essential as part of the disease follow-up, to contribute towards patients’ well-being and the quality of their survival as longtime as possible.

Key words: high-grade glioma·depression·anxiety·fatigue·cognitive impairment

Introduction

Les gliomes sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes chez l’adulte. Elles représentent environ 70 % des tumeurs primitives malignes du cerveau, avec une incidence annuelle de six cas sur 100 000. Les gliomes de

Correspondance : M. Ribeiro

haut grade, gliomes anaplasiques avec un profil moléculaire défavorable et des glioblastomes, classés respectivement grade III et IV selon les critères de laWorld Health Organi- zation(WHO), sont les formes les plus rencontrées (60 % des gliomes). Ils se caractérisent par une croissance rapide et par une dégradation neurologique souvent rapidement progressive, avec des déficits moteurs et cognitifs [1]. La survie moyenne pour les patients atteints de glioblastomes (gliomes de grade IV) est de 14,5 mois et le taux de survie à cinq ans est d’environ 5 % [2].

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Les troubles neurologiques, cognitifs, les altérations de l’humeur et la fatigue sont fréquents chez les personnes atteintes d’une tumeur cérébrale. Souvent co-occurrents, ces symptômes sont décrits dans la littérature comme des clusters de symptômes [3]. Ils sont multifactoriels, s’influencent mutuellement et altèrent drastiquement le fonctionnement de la personne dès les premières phases de suivi [4]. Ainsi, la fatigue chronique induite par la tumeur et/ou les traitements et la dépression majorent le dysfonc- tionnement cognitif. En présence de troubles cognitifs, les tâches de la vie quotidienne deviennent plus coûteuses et majorent la fatigue, génèrent une frustration et une détresse psychologique [5]. Un suivi actif et régulier de ces symp- tômes est nécessaire dans la prise en charge des personnes atteintes de tumeurs cérébrales afin d’améliorer leur qualité de vie ainsi que celle de leur entourage [6].

L’histoire de la maladie de ces patients se déroule en phases thérapeutiques assez bien définies et reproductibles d’un patient à l’autre. La découverte d’une lésion cérébrale est suivie d’une chirurgie ou d’une biopsie qui permet- tra de la diagnostiquer. Se suivent l’annonce diagnostique et la proposition d’un traitement de première intention (radiothérapie avec chimiothérapie concomitante puis adju- vante [7]) s’étalant sur une période de sept mois. Une surveillance clinico-radiologique est ensuite proposée au patient, avec ou sans traitement, jusqu’à la récidive et la prescription d’un traitement de deuxième ligne (chimio- thérapies et d’autres traitements oncologiques) et d’autres lignes de traitement selon le désir du patient et les récidives.

Les états d’anxiété, de dépression, d’asthénie et de troubles cognitifs des patients sont très marqués par ces phases [8]. Il est souhaitable de ne considérer que les études qui précisent à quelle étape du suivi se situent les patients. Malheureuse- ment, les études comportementales chez ces patients sont menées la plupart du temps sans distinction des types de gliomes et encore moins de l’avancée des patients dans la maladie.

Cet article a pour but de présenter quelques don- nées générales sur l’anxiété, la dépression, l’asthénie et les troubles cognitifs chez les patients adultes atteints de gliomes de haut grade, en fonction des différentes phases de la maladie.

La dépression

Les données issues de la recherche suggèrent que la majorité de patients diagnostiqués avec un gliome en cours de traitement peuvent faire face à la maladie, malgré les moments de tristesse intervenant dans un processus normal d’ajustement. Néanmoins, environ 20 % vont développer une dépression nécessitant un traitement et un suivi adapté à un moment de leur évolution [9]. En comparaison à des personnes vivant avec d’autres types de cancer ou d’autres grades de gliomes, les personnes atteintes d’un gliome de haut grade rapportent plus d’impact de la maladie sur leur fonctionnement, avec plus d’affects négatifs [10] et

semblent donc plus vulnérables à la dépression. Le pro- nostic sombre, le déficit neurologique ainsi que l’évolution rapide de la maladie sont associés à une détresse émotion- nelle importante pour les patients et pour leur entourage [5, 11]. Il est très important de dépister et de surveiller la symptomatologie dépressive et anxieuse dès le début du suivi, afin de prévenir l’installation d’un trouble majeur [5, 12].

Incidence de la dépression

La plupart des études sur les gliomes rendent compte de taux de symptomatologie dépressive estimés par le biais d’autoquestionnaires et les données sur l’incidence de la dépression cliniquement diagnostiquée sont rares [13]. Une revue de la littérature portant sur les données de groupes hétérogènes de personnes atteintes de tumeurs cérébrales fait mention d’un taux de 28 % de dépression clinique- ment diagnostiquée, selon les critères du DSM-IV [14].

Une recherche menée dans le cadre duGlioma Outcomes Project auprès d’une très large cohorte de patients avec des gliomes de haut grade a comparé ces différences et montre une incidence de 15 % lorsque la dépression est diagnostiquée selon les critères du DSM-IV, et de 93 % de symptomatologie dépressive rapportée par les patients sur un autoquestionnaire [15]. Cet écart est observé notam- ment en période postopératoire mais il reste important à six mois de suivi (22 % d’incidence reporté par les clini- ciens, 90,6 % reporté par les patients). D’autres études plus récentes montrent des données diverses, avec un taux de 5 % de dépression cliniquement diagnostiquée (critères du DSM-IV) [16] et des taux de 47 % [17], 35 % [18] et 27 % [19] de symptomatologie dépressive mesurés avec laBeck Depression Inventory(BDI) chez des patients atteints de gliomes de haut grade en début de suivi. Très peu d’études explorent spécifiquement les troubles de l’humeur chez les personnes vivant depuis plus de deux ans avec un gliome de haut grade. L’incidence rapportée est d’environ 30 % de dépression et d’anxiété [20].

En pratique, le diagnostic de troubles de l’humeur chez le patient atteint d’une tumeur cérébrale est une question complexe. Dans l’exemple de la dépression, les manifesta- tions somatiques associées au gliome la caractérisant (e.g.

une altération de l’appétit, des troubles du sommeil, un ralentissement psychomoteur, une perte d’intérêt aux acti- vités de la vie courante. . .) sont souvent communes aux symptômes neurologiques et comportementaux associés à la tumeur ou aux traitements anticancéreux. En outre, il est nécessaire de distinguer une dépression majeure de la douleur morale survenant dans un processus normal d’ajustement à la maladie, chez un patient récemment diag- nostiqué avec un gliome. Ces différents facteurs peuvent conduire à une estimation erronée, voire à une sous- estimation de la dépression dans cette population [9]. Les manifestations somatiques associées au gliome sont en effet à explorer au moment de l’entretien clinique, car elles semblent contribuer à la survenue de la dépression et sont

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plus fréquentes chez les patients atteints d’un gliome et déprimés comparés aux non-déprimés [21].

Les taux de symptomatologie dépressive rapportée dans les études et leur variabilité montrent l’importance de suivre régulièrement les altérations de l’humeur chez les patients atteints d’un gliome. Une revue récente recommande leur dépistage systématique, de préférence à une distance d’un mois après le diagnostic de la tumeur, pour plus de pré- cision [9]. Plusieurs échelles ont montré leur pertinence dans le dépistage de troubles de l’humeur chez les per- sonnes atteintes d’un cancer comme laHospital Anxiety and Depression Scale(HADS), lePatient Health Questionnaire (PHQ-9) ou l’échelle du Centre d’études épidémiologiques- dépression (CES-D) [22, 23]. Elles permettent d’alerter et d’orienter les patients ayant besoin d’un entretien clinique à visée diagnostique et éventuellement d’une prise en charge adaptée.

Facteurs de risque associés à la dépression

Les personnes atteintes d’un gliome de haut grade sont plus à risque de développer une dépression en comparai- son à d’autres types de tumeurs intracrâniennes et d’autres types de cancers [24]. Avoir des antécédents de troubles psychiatriques semble un facteur de risque significatif. Le handicap fonctionnel, les troubles cognitifs, la présence de comorbidités et le niveau socioculturel (avec un risque plus élevé chez les personnes n’ayant pas effectué des études supérieures) constituent également des facteurs potentiels de risque [6, 24].

Répercussion de la dépression sur l’évolution tumorale

La dépression est associée à un déclin fonctionnel plus important, à plusieurs phases du suivi chez les patients atteints d’un gliome de haut grade [18, 25]. Ces patients sont plus sujets à des complications liées à la tumeur et/ou aux traitements [24]. Par ailleurs, la dépression semble avoir un impact sur le temps global de survie chez les personnes atteintes de gliomes. Mainio et al. montrent une relation entre la survie globale et la symptomatologie dépressive évaluée par la BDI en phase préopératoire, donc indépen- damment du grade de la tumeur et de la connaissance de la malignité de la lésion [17]. Cette relation a été retrou- vée entre une dépression diagnostiquée par un clinicien en période préopératoire et un pronostic de survie moins favorable chez les patients atteints de gliomes de haut grade [16, 19]. Les hypothèses sous-tendant les relations entre la dépression et la survie sont à la fois comporte- mentales et organiques. Des liens ont été établis entre la détresse psychologique et une suractivation des réponses inflammatoires et immunitaires, confirmés par l’observation d’une incidence plus élevée de syndromes dépressifs chez les personnes atteintes de pathologies neurologiques auto- immunes et d’autres troubles neurologiques associés à une augmentation de l’inflammation. Cette réponse inflamma- toire aurait pour conséquence une perturbation de l’axe

hypothalamo-pituitaire adrénal, compromettant le système immunitaire et la réponse antitumorale [26]. D’un point de vue comportemental, les états dépressifs seraient associés à une moins bonne adhérence aux traitements anticancéreux et à une moindre participation aux interventions de soutien thérapeutiques, compromettant le pronostic [16].

Des corrélations entre la localisation tumorale et les troubles psychiatriques ne sont pas systématiquement retrouvées ; néanmoins, il semblerait que la dépression soit plus fréquente chez les personnes atteintes de tumeurs fron- tales en comparaison à d’autres zones cérébrales [27].

Physiopathologie de la dépression dans les gliomes

La croissance tumorale met en œuvre plusieurs évé- nements moléculaires anormaux altérant l’expression des gènes et la production d’un certain nombre de neurotrans- metteurs impliqués dans la régulation de l’humeur. Les cellules tumorales altèrent l’environnement vasculaire et immunitaire, perturbent la neurotransmission et les conne- xions entre les zones cérébrales par leur effet de masse [28].

Dans certains cas, les premiers symptômes peuvent se tra- duire par des troubles psychiatriques sévères [29]. En ce qui concerne les traitements, la prise de corticoïdes préco- nisée dans la réduction de l’œdème cérébral a été associée à l’humeur dépressive, notamment lors de l’administration à plus de six mois de suivi [24].

L’anxiété

Souvent en comorbidité avec la dépression, l’anxiété est rarement étudiée de manière isolée dans les cancers en général mais se retrouve parmi les variables psycholo- giques ou symptômes impliqués dans la qualité de vie de la personne. Les données existantes sur les personnes atteintes d’un gliome portent sur la symptomatologie anxieuse éva- luée par le biais d’échelles comme la HADS, et varient entre 30 et 40 % dans des cohortes mixtes et chez patients atteints de gliomes de haut grade [30, 31]. Ces patients sont particulièrement vulnérables à l’anxiété durant la période de traitement de première intention, comme la chirurgie et les séances de radiothérapie [32, 33]. Un dépistage systé- matique suivi d’un entretien à visée diagnostique en cas de symptomatologie anxieuse sont recommandés afin de proposer un suivi précoce et personnalisé. Une réponse anxieuse normale contribue et motive la personne à adhé- rer aux traitements anticancéreux, parfois lourds en effets secondaires. Cependant, les troubles anxieux non traités auraient un effet inverse, pouvant impacter la décision thé- rapeutique et susciter des comportements d’évitement ainsi que des ruptures de traitement [34].

Facteurs de risque associés à l’anxiété

Les facteurs de risque de l’anxiété n’ont pas encore été étudiés chez les patients porteurs de gliomes. Dans la mala- die cancéreuse, Traegeret al. ont décrit un ensemble de

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facteurs sous-tendant l’apparition et le maintien de l’anxiété dans un cycle où interagissent des facteurs situationnels, psychiatriques et organiques. Des antécédents de troubles anxieux seraient le premier facteur de risque d’une réac- tivation des troubles face à des déclencheurs potentiels, comme les traitements et leurs effets secondaires ainsi que l’incertitude face à l’évolution de la maladie. D’autres fac- teurs comme une stratégie decopingévitant, une tendance à l’isolement social ainsi que le niveau de morbidité (douleur, fatigue, insomnie, dépression) contribueraient à l’apparition et à la chronicisation des troubles anxieux [34]. Ces facteurs sont probablement à prendre en compte chez les patients atteints de gliomes.

Prise en charge des troubles dépressifs et anxieux

Peu d’essais cliniques non médicamenteux randomisés ont été menés pour établir la prise en charge de la dépres- sion et des troubles anxieux chez les adultes atteints de gliomes et ceux existant ne permettent pas de formaliser cette prise en charge. Divers types d’interventions psycho- sociales, individuelles ou en groupe peuvent être adaptés aux besoins et préférences de la personne, ont montré un effet positif [35] et font partie des recommandations de l’European Association for Neuro-Oncology (EANO) pour la prise en charge palliative de ces patients [12].

Des séances d’éducation thérapeutique en début de prise en charge peuvent aider à réduire l’anxiété et à amé- liorer son auto-efficacité dans la gestion de ses traitements.

Une prise en charge axée sur des éléments cognitivo- comportementaux favoriserait l’apprentissage de stratégies adaptées pour faire face à la maladie et aurait montré son efficacité dans des études randomisées et contrôlées. En cas de troubles anxieux sévères, des psychothérapies spé- cifiques conc¸ues pour le traitement de l’anxiété dans les populations générales sont recommandées [34].

Les études sur l’efficacité des antidépresseurs montrent des résultats peu solides, du fait de leurs méthodologies très variables notamment pour la mesure de la dépres- sion. En outre, aucune étude randomisée montrant les effets d’une prise en charge médicamenteuse pour la dépression et l’anxiété n’a été publiée à ce jour [12].

Troubles cognitifs chez les personnes atteintes d’un gliome de haut grade

Les troubles cognitifs sont fréquents chez les personnes atteintes d’une tumeur cérébrale. Des difficultés attention- nelles, mnésiques et exécutives peuvent survenir à toutes les phases de la maladie [20, 36] avec un retentissement impor- tant sur leur autonomie et leur capacité de décision [37].

Ces difficultés représentent un facteur majeur de perte de qualité de vie [20]. Les données sur la fréquence et les types de troubles cognitifs caractérisant les gliomes de haut grade de fac¸on spécifique sont rares. La plupart des études est menée auprès de faibles effectifs, les groupes sont fréquem- ment hétérogènes en termes de phase de suivi, de type et de grade de tumeur [36, 38]. Néanmoins, les résultats issus de

la comparaison entre groupes suggèrent une fréquence de troubles plus importante chez les personnes atteintes d’un gliome de haut grade par rapport aux bas grade, pour la majorité des fonctions cognitives [36, 38, 39].

Physiopathologie des troubles cognitifs

Les troubles cognitifs peuvent être induits par la tumeur en elle-même, par la chirurgie et par les traitements anti- cancéreux. La croissance tumorale endommage les tissus localement, induit le déplacement de structures cérébrales par son effet de masse, engendre une hypertension intra- crânienne et de l’œdème. Ces altérations perturbent les connexions entre la zone touchée par la tumeur et d’autres structures impliquées dans un réseau cognitif donné [40].

La chirurgie constitue le traitement de première inten- tion. En supprimant l’effet de masse, l’exérèse tumorale peut atténuer les troubles cognitifs mais aussi entraîner des séquelles, par l’ablation de tissus sains périlésionnels.

Ces séquelles sont souvent transitoires pour les capacités attentionnelles, le langage et les capacités d’apprentissage.

Cependant, les troubles des fonctions exécutives peuvent subsister à six mois de la chirurgie, selon une méta-analyse récente [41]. Le développement de la chirurgie éveillée avec stimulation peropératoire a permis de mieux circonscrire la zone d’exérèse, afin de minimiser les séquelles cognitives post-opératoires [42].

Après la chirurgie, des séances de radiothérapie avec chimiothérapie concomitante puis adjuvante constituent le traitement standard des gliomes de haut grade [7]. Les techniques actuelles de radiothérapie visent à épargner le maximum les zones non touchées par la tumeur, néanmoins l’irradiation induit une toxicité pouvant endommager de fac¸on irréversible le cortex et la substance blanche sous- corticale, parfois au-delà de la proximité immédiate de la tumeur initiale [43]. Cette toxicité provoquerait la mort de cellules cérébrales saines, le plus souvent gliales. Elle serait également à l’origine d’une cascade d’événements inflammatoires associée à des dommages microvasculaires de la substance blanche, à des perturbations de la neu- rogenèse au sein de structures comme le gyrus denté de l’hippocampe, et à des effets négatifs sur la plasticité synap- tique. Ces différents mécanismes seraient responsables des séquelles cognitives à court, moyen et long termes obser- vées chez les patients après le traitement par radiothérapie [43].

La chimiothérapie passe la barrière hémato- encéphalique et atteint les cellules tumorales mais éga- lement les tissus sains, les exposant à son effet cytotoxique.

Certaines cellules comme les cellules souche neuronales issues des couches granulaires de l’hippocampe en seraient plus vulnérables. Cet effet serait amplifié par l’irradiation cérébrale, majorant la toxicité radio-induite et les séquelles cognitives associées [44].

Les traitements antiépileptiques et les corticoïdes, fré- quemment prescrits dans le traitement des symptômes associés à la tumeur, semblent accroître les difficultés

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cognitives. Les crises d’épilepsie peuvent survenir en consé- quence d’altérations physiologiques engendrées par la lésion sur le tissu sain adjacent. Les antiépileptiques, notam- ment des molécules anciennes comme l’acide valproïque et la carbamazépine, semblent altérer les fonctions atten- tionnelles et la vitesse cognitive. Les médicaments prescrits actuellement comme le lévétiracétam seraient moins neu- rotoxiques et moins délétères pour les fonctions cognitives.

Les traitements corticoïdes sont associés à des altérations du comportement, de l’humeur et à un déficit de la mémoire verbale, réversibles dans la plupart des cas avec l’arrêt du traitement. De plus, le déficit cognitif serait majoré par les interactions pharmacologiques entre ces traitements et la chimiothérapie [44].

Relations entre les troubles cognitifs et l’évolution tumorale

La relation entre le degré du déficit cognitif et le pro- nostic de survie chez les personnes atteintes d’un gliome est bien établie. Les troubles cognitifs font partie des symptômes initiaux et semblent constituer des signes de progression tumorale avant même les signes radiologiques [45]. Dans plusieurs études, l’atteinte cognitive apparaît comme un facteur prédictif indépendant de la survie chez les personnes atteintes d’un glioblastome, et ce avant le trai- tement par radio-chimiothérapie [46, 47]. Cette association semble plus significative pour les fonctions attentionnelles et exécutives, qui sollicitent un large réseau neuronal impli- quant des zones frontales, pariétales et temporales [46].

Selon Kleinet al., le déficit cognitif pourrait être un indi- catif de l’étendue de l’atteinte tumorale, compte tenu du caractère infiltrant des glioblastomes [47].

Prise en charge des troubles cognitifs

Des essais cliniques randomisés et contrôlés ont été menés pour tester la prise en charge pharmacologique des troubles cognitifs chez des patients porteurs de tumeurs cérébrales primaires et des métastases cérébrales. Le doné- zépil, un inhibiteur réversible de l’acétylcholinestérase utilisé dans la prise en charge des déficits cognitifs dans les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, la sclérose en plaques et dans les traumatismes crâniens, et le méthylphé- nidate, un stimulant du système nerveux central indiqué dans le traitement de troubles déficits de l’attention et de l’hyperactivité, ont été testés auprès de ces populations.

Ils n’ont pas montré de bénéfice ni en termes de préven- tion du déclin cognitif [48], ni en termes d’amélioration des déficits induits par la radiothérapie six mois après le traitement [49].

Peu de données issues d’études randomisées ont mon- tré l’efficacité de la remédiation cognitive chez les patients porteurs d’un gliome de haut grade. Néanmoins, les résul- tats sur des populations atteintes de grades hétérogènes semblent encourageants, avec des retours positifs de la part de patients et de leur entourage sur une amélioration de l’autonomie en vie quotidienne [12, 50].

La fatigue liée au cancer et aux tumeurs cérébrales

Le National Comprehensive Cancer Network (NCCN) définit la fatigue chronique induite par les cancers en géné- ral comme un sentiment d’épuisement cognitif, physique et émotionnel non soulagé par le repos, non proportionnel aux activités quotidiennes de la personne et source de détresse, altérant sévèrement son fonctionnement en vie quotidienne [51]. Cette définition met en évidence le caractère multi- factoriel de la fatigue induite par le cancer. Cette fatigue peut précéder le diagnostic et survenir à toutes les étapes de la prise en charge. Elle est de plus souvent induite par les traitements anticancéreux comme la radiothérapie et la chimiothérapie [52].

La fatigue crée un cercle vicieux par l’altération de la capacité physique et l’évitement de l’effort, ce qui conduit à l’affaiblissement des muscles et majore le sentiment d’épuisement. L’impact fonctionnel est considérable, avec une perte d’intérêt pour les activités et les interactions sociales, une humeur dépressive et des déficits cognitifs.

Elle est source de détresse émotionnelle, figure parmi les symptômes les plus invalidants et ayant le plus d’impact sur la qualité de vie à long terme des personnes vivant avec une tumeur cérébrale [53].

La fatigue requiert une intervention multidisciplinaire et individualisée, adaptée à la personne et à la phase de la maladie. En cas de plainte, l’utilisation d’échelles permet d’obtenir des précisions sur la nature de la fatigue chez le patient. Par exemple, l’Inventaire multi- dimensionnel de la fatigue (MFI-20) [54] comporte cinq sous-échelles : fatigue générale, fatigue mentale, réduction de la motivation, fatigue physique et réduction des activi- tés, permettant une évaluation de plusieurs aspects de la fatigue. Cet outil est souvent employé dans le cadre de la recherche [55] et dans la pratique clinique. L’échelle Functional Assessment of Chronic Illness Therapy-Fatigue (FACIT) fait partie d’un ensemble d’outils mis au point afin d’évaluer la qualité de vie de personnes atteintes de maladies chroniques et permet d’obtenir un score glo- bal de fatigue, à analyser seul ou en comparaison aux autres mesures de qualité de vie proposées par le système FACIT [56].

Incidence de la fatigue

L’incidence de la fatigue est estimée de 40 à 70 % dans les cancers en général [57] et est l’un des symp- tômes les plus fréquents chez les personnes atteintes d’un gliome [52]. Une étude sur la fatigue dans un groupe de patients porteurs d’un glioblastome montre un taux d’incidence de 48 % avant le début des traitements [58]. Le traitement par radiothérapie s’accompagne généralement d’une majoration de la fatigue pouvant persister bien au- delà de la fin des séances, et d’une incidence d’environ 80 % [59].

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Facteurs de risque associés à la fatigue

Il existe une grande variabilité interindividuelle dans l’expérience de la fatigue. Bower [60] attribue cette variabi- lité à un substrat génétique sous-tendant une augmentation de l’activité de cytokines pro-inflammatoires et à un affai- blissement de l’organisme. Cela constituerait un facteur de risque général associé à la fatigue dans le cancer, avant et après un traitement par radiothérapie. Des variables psychologiques et comportementales ont été également étudiées. La présence d’une fatigue avant tout traitement anticancéreux, les troubles du sommeil, la dépression, le manque d’activité physique ainsi que les croyances sur la fatigue et les stratégies personnelles pour y faire face semblent être des facteurs de risque significatifs [60]. Arm- strong et al. explorent les facteurs de risque associés à la fatigue dans un groupe de patients porteurs de tumeurs de grades hétérogènes, avec une majorité des gliomes de haut grade traités par radiothérapie. Ils identifient l’état fonc- tionnel mesuré par l’échelle de Karnofsky, le sexe féminin, le statut clinique – en traitement actif (par opposition à la surveillance) et notamment la dépression comme des fac- teurs de risque significatifs de survenue de fatigue [57]. Par ailleurs, l’étude menée par Valko et al. montre, en effet, que la dépression et l’anxiété constituent des facteurs de risque indépendants de survenue de fatigue chez les patients atteints d’un gliome de haut grade, avant le début des thé- rapies anticancéreuses [58].

Prise en charge de la fatigue liée au cancer

Certaines interventions thérapeutiques semblent effi- caces dans la gestion de la fatigue chez les personnes atteintes de cancers. Des études randomisées et contrôlées ont montré un bénéfice des interventions psychosociales axées sur les connaissances et sur la gestion de l’activité quotidienne, du sommeil et de la fatigue. Des approches cognitivocomportementales pour aider les personnes à adapter leurs comportements et à acquérir des stratégies pour mieux gérer la fatigue semblent également efficaces [60]. En ce qui concerne l’activité physique, très peu d’études randomisées ont testé son efficacité sur la fatigue chez ces patients. Une étude observationnelle récente rap- porte des retours positifs de la part de patients atteints de gliomes de haut grade, avec une amélioration de la fatigue et de la qualité de vie malgré un certain nombre

de difficultés relatives au choix du type, de la fréquence et de l’intensité de l’activité adaptée pour cette population [61]. Des études randomisées ont été menées afin de tes- ter l’efficacité de psychostimulants pour atténuer la fatigue chez les patients porteurs de gliomes et de méningiomes, sans montrer d’amélioration significative [60].

Conclusion

La dépression et l’anxiété, les troubles cognitifs et la fatigue associés aux tumeurs cérébrales de haut grade constituent un groupe de symptômes central qui entraîne un retentissement considérable sur la qualité de vie des patients. Leur prise en compte est essentielle dans leur suivi clinique. L’hétérogénéité des données disponibles dans la littérature, en termes d’incidence et de résultats obtenus à la suite de diverses interventions cliniques visant à les soulager, montre que le vécu subjectif de ces symptômes est très variable. Leur influence mutuelle requiert de les envisager comme un groupe de symptômes avec une prise en charge holistique. L’hétérogénéité constitue peut-être la conclusion centrale de cette synthèse de la littérature et prendre conscience de cette hétérogénéité est proba- blement une piste très importante. Ces symptômes sont en effet difficiles à mesurer et à comprendre à l’échelle d’un groupe, ils sont à appréhender et à prendre en charge de manière personnalisée, adaptée au contexte de la per- sonne et à sa trajectoire dans la maladie. Cette prise en charge doit inclure l’entourage en tant que membre actif.

La compréhension de ces symptômes et de leur reten- tissement peut favoriser un regain de confiance sur leur pouvoir d’accompagner et d’aider, souvent malmenés par l’évolution de la maladie. Face au pronostic associé aux gliomes de haut grade, reconnaître ces symptômes et pro- poser un accompagnement adéquat sont des éléments centraux dans leur suivi clinique, avec l’objectif majeur de maintenir la qualité de la survie le plus longtemps possible chez les personnes atteintes.

Liens d’intérêt

les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt en rapport avec cet article.

Références

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