La Vois
-
de J'Nrménie
RE&ÛuE 33 -MeflsueLLc—:
Paraissant
.
le 1" et REDACTIONle 15 dechaque
ET ADMINISTRATIONmois30, Rue Jacob, Paris Vine
<>.
Téléphone
: Gobelins40.99 ... ».Le Numéro : 0 fr. 50
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:France,
Un an 12 fr. -Etranger,
Un an 15 fr.&
ALBERT THOMAS,
ancien Minis-ue,B
té,.AN -
le
Général. BAILLOUD, Inspecteur
-
général
desTroupes Françaises
ene
teet en Palestine,
Mgr-
BAUDRILLART,
fut Recteurde
l'Ins-Cathaleœ
de:
->Française
àl'Etranger. Propagande
MM. Pierre BERN JS,
Publiciste,
Cor-___
réspondant d1Journal de-.."-)
BONET-MAURY, Professeur
hono-tairedel'Université de-
Paris.
erre
deBOUCHAUD,
homme de lettres.Emile
BOUTROUX,
del'Académie
hFrançaise
Paul
BOYER,
Directeur de l'Ecole.
des
Langues
Orientales vivantes.Gorges
CLEMENCEAU,
Présidentdu
Conseil
desMinistres,
Sénateur.DENYS. COCHIN, de
l'Académie_
Françaiseancien Ministre,Dépuré.
Baron
Ludovicde CONTENSON.
Henri
COULON,
Avocat à la Cour-
d'Appel.
:DIEHL,
del'Institut,
Profes-seur àl'Université de Paris,
Paul DOUMER,
ancienPrésidentdela Chambre des
Députés,
Sénateur.Emile
DOUMERGUE, Doyer
deli--- Faculté libre de
Théologie
protes:tanteà Montauban.
Eugène
d'EIGHTPHAL,
de l'Institut, irecteur de l'École des- SciencesPolitiques.
-Etienne
BLANDIN,
Sénateur, AnmoleFRANCE,
deFrançaise:
ancien
Ministre,
Président "de- mission des Affaires Extérieures,
laCom-
Le péril
ture, par M. Rxt Prtox.ludiscoursde M. E. C: Lirilé du Con-
Jg_rû
desEtats-Unis,
TONS,CONFÈRENCES.-Conte-
rences
de M. A. Tohoranianà Aixet àBordeaux.
URS ETJOURNAUX.-
L'agonie
—.-îa l'Arménie (Article
de M. "CharlesSOMMAIRE
:Mwe-Géorges GAULLS, Publiciste.
Dr. H. Adams
GIBBONS, Docteur
enPhiloxoÆhîe
auteur dé «Ls Fon-
dation de
l‘Èmpirc
Ottoman»..Mgr GRAFFIN,
Directeur delaSociété
Anti-Esclavagiste,
MAT.
GÜERNIER, Député,
ancienHaut
Commissaire.
de-
la:République
-- Françaiseen Grande-Bretagne..
- . »;
AF,
HEROLD,
Vice-Président de laLigue
des Droits del'Homme
GustaveHERVE,
RédacteurenChef
dé
"La
Victoire".C.
JONNART,
ancienMinistre,
nateur,Présidentde la
Compagnie
du Canal de- Suez.
Mgr LEROY, Evêque
d'Alinds, 1MM de l'Institut,. .
-...
Georges LEYGUES,
Ministre de la-
F.MAGLER,\Marine,Député.
Professeur àl'École
. -Nationale des Langues.Orientales
vivantes, *
3 3
A.
MEILLET, Professeurau Collège
..
J.de France,denéral.MORGAN.ancien Délégit
Gé- à-. --
àen
Pula:
du Ministère"del'Instruction
Publique.
Renéàl'École des
PINON, Publiciste,
Sciencespolitiques
Professeur -REBELLIAU,
del'Insritut, Conser-vateurde la
Bibliothèque
de l'Ins-tit.
Salomon
REINACH,
de l'Institut, "Marc
REVILLE, Dépusé.
G.
SGHLUMBERGER,
del'Institat, SENART,
del'Institut,
4Mgr TOUCHET, Evêque
d'Orléans, dM. Maurice
VERNES, Président
dela Section
Religieusede l'Ecole desHautés Etudes. à
Canrous.dans la
Gayette
deLaïÿanne
-La Transcaucasieàtraversla
préée, FAITSETINFORMATIONS.-Trans-
-..caucasio. Vers la
paix séprréé. -"
Perse, La menace
/ turco-illemande.
-
|
en Perse. -" Arménie. Les müsse
cres..
- Bibliographie..rieure, Turquie,
- PublicationsLa -situationeninté=fran-
e
gais
sûrl'Arménie
etlaquestion armé» .-
nienne,
paruesen 1917.are 15aix
1918
La voix de l'Arménie
REVUE BI-MENSUELLE
Le péril turc
Les événements, dans l'ancienne Transcaucasie
russe,sont
de plus
enplus compliqués
etobscurs ;
ony aperçoit
des intrigues qui s'entrecroisent
ets'enchevétrent, des
états
qui
seconstituent pour
sedisloquer le lendemain,
des alliances qui
se nouent et serompent, beaucoup de
sang
etde ruines. Au total,
unaccroissement d'influence turque
etallemande.
Nous avions décrit ici l'organisation de la République
du Caucase, tentative de conciliation
entreles intérêts géor- giens, arméniens
et tatares.L'entente
-les intrigues
turques aidant
-n'a pas duré. En face des troupes turques qui s'avançaient
versTiflis par Ardahan
etKars, les Arméniens seuls
se sontsenti
assezde
cœurpour lutter; ils
ontdisputé pied
àpied les massifs
monta-gneux
etretardé l'avance des Turcs. Ils tiennent
encoreici
etlà
endésespérés, mais ils
sontseuls
àrésister. Les Ta-
tares ontsuivi la pente où les inclinaient leurs affinités musulmanes
etles agents turcs, munis d'argent allemand,
les
ontdécidés
à tourner lesyeux
versConstantinople. A
°
Bakou, ils
sesonttrouvés
enconflit
avecles Bolcheviks, des
combats
se sontlivrés dans les
ruesde la ville; des
bateaux
russes montéspar des Bolcheviks
ontbombardé
les quartiers
tatares etles
ontdétuits ; les Tatares s'en
La voix peUarmtém
sont
pris
auxArméniens qui,
surcertains points,
mar-chaient d'accord
avecles Bolcheviks
etles vieilles haines
entre
les deux
races ontde
nouveaufait couler du sang.
Quant
auxGéorgiens, ils
se sontdernièrement séparés de
la République du Caucase pour
menerà euxseuls des
né-gociations
avecles Turcs (1). Ceux-ci
onttravaillé
àral-
lumer chez les Géorgiens les vieilles
rancunes contreles Arméniens
etils y auraient, dit-on, réussi. Les Géorgiens
sont avant tout
antirusses
etils reprochent
auxArméniens
de
resterfidèles
àla Russie
etd'espérer
en sareconstitution.
Quand les Arméniensfirent connaître que, si
unefédération
russe
réussissait
às'organiser, ils seraient heureux de s'y
rat-tacher, les Géorgiens, qui voulaient l'indépendance absolue,
furent mécontents. En Transcaucasie,
et notamment àTiflis, ils constituent
uneclasse aristocratique
etpauvre
qui
nepardonne pas
aupeuple arménien d'être prolifique,
industrieux
etlaborieux
etd'opposer
auxvieux droits his-
toriques des Géorgiens, les réalités politiques, économiques
et
sociales d'aujourd'hui, Malgré les précautions que les Arméniens prirent pour ménager les susceptibilités géor- giennes, l'accord
entre eux nefut jamais
sansnuages,
etil vient, paraît-il, de
serompre. Les Turcs
ontlaissé entrevoir
auxGéorgiens qu'ils respecteraient leur indé- pendance, qu'ils renonceraient
àleurs prétentions
surTiflis
etque même ils leur abandonneraient Batoum.
(1)
Dans la de Berlin à Midi du 9juin,
Bernstein écritceci ; « La dissolution de la
République
transcaucasienneetcelle du gouvernementtranscaucasiensontdesconséquences
de l'avancetur-ue au delà des frontières tracées par le traité de Brest-Litovsk.
Cetteavance a eu pour effet de séparer les unsdesautresles trois territoires
qui
constituaient la République transeaucasienne:la Géor-£i:
àl'Ouest,
le paystartare à l'Est, et lesdistricts arméniensauSud.tte
séparation
de faita entraînéla
dissolution duparlement
com-mun dont les membres se sont
dispersés après
avoirprotesté.
A lasuite de
cela,
lesGéorgiens
ontconstituéungouvernementautonome.La situation de la
Géorgie,
quin'a pas étéconquise
par laRussie,
estcomparable
àcelle de la Finlande... »unpérilTURC
Les Géorgiens n'ont pas compris que
cesconcessions cachent le plus dangereux des pièges
etqu'ils paieront la possession précaire de Batoum
etde Tifis d'une lourde vassalité vis-à-vis des Turcs,
etbientôt peut-être d'une sujé- tion, si la politique
etl'action militaire de l'Entente n'y
met
bon ordre. Pour le
momentils cherchent
unpoint d'appui
enAllemagne ; leur ministre des affaires étrange-
res,
Tchekhenkelli,
estallé
àBerlin le
11juin
etademandé qu'une couférence y soit réunie pour régler les questions qui intéressent
laGéorgie. La combinaison plait
auxAlle-
mands qui
ne sontpas fâchés de signifier
auxTurcs que c'est
eux,Allemands, qui
sont maîtresde décider
sou-verainement
du sortde
tous lespeuples d'Orient.
Quoi qu'il
ensoit, la République du Caucase
a vécu ;des Arméniens, il n'est plus question dans les
commu-niqués
turesouallemands; il n'est plus fait mention que des Géorgiens
etdes Tatares que l'intrigue de
nosennemis
cherche
àrattacher
auxorganisations plus
oumoins via-
bles qui naissent
aunord du Caucase. Dans
toute cetterégion,
etmême
àBakou, le bolchevisme parait
entrain de
se
dissoudre; les représentants de la République du Don
etdu Kouban, de la Ligue des montagnards du Caucase,
sontactuellement
enpourparlers
àNovotcherkask
entre eux et avecles Géorgiens pour constituer
une sortede fédération que patronnent
ouvertementTures, Allemands
etUkrai- niens. La plus étrange de
cesinventions
estla
«Ligue
des montagnards du Caucase
»,agrégat de tribus
àdemi sauvages qui viventisolées dans leurs montagnes, qui
nesontni de même religion, ni de
mêmelangue, ni de même
race :'Tchetchènes, Lazes, Ossètes, Tcherkesses, etc., parmi. les- quels les Turcs
necherchent qu'à lever les soldats
néces-saires
àleurs grandes ambitions panislamiques.
"Le
comteMirbach
atransmis
augouvernement des
Soviets la déclaration annonçant
laconstitution de la Ligue
La voix pr L'armémm
des montagnards du Caucase s'étendantde la
merNoire
àla
Caspienne ; Tchitcherine n'a répondu que par les récrimina- tions platoniques qui
sontla seule
ressourced'un gouverne-
mentqui n'en
estpas
unpuisqu'il n'a ni finances, ni armée,
ni administration. La Ligue
neserait pas gouvernée directe»
ment
par les Turcs, mais le sultan prendrait le titre d'Ëm- pereur de Turquie, Sultan du Caucase. En attendant, les
Allemands, d'après certaines informations, dirigeraient des
troupes
surBakou où
setrouveraient quelques milliers de Bolcheviks
mal armés.Les Allemands y dirigent aussi des
bandes de Kurdes dirigées par des officiers allemands.
De
cettebase, les Germano-Tures travailleraient le Tur- kestan
etchercheraient
àséparer le nord de
laPerse
du
restedu royaume.
En Perse, la situation
est toutaussi trouble. Dans le
Sud, c'est la famine, le choléra, les brigands. La gendar-
merie organisée par les Anglais
estinsuffisante pour main- tenir l'ordre. Dans le Nord, l'action des Bolcheviks
russes etpersans s'exerce dans
un sens nettementanti-anglais,
elle soutient les Jangalis révoltés. Ces brigands
sontles
maîtres
de Ghilan, gagnent
duterrain
versl'Est le long de
la
merCaspienne
et sedirigent
versle Khorassan par
Bendar-y-Gaz,
à30 milles
aunord d'Asterabad. Leur but
serait,
àl'instigation des Allemands, le rétablissement de l'ancien shah Mohamed-Ali. Plus
auNord, quelques
trou-pes turques
etbandes kurdes pénètrent dans l'Azerbaidjan
tant
par le chemin de fer
deDjoulfa que par les cols qui
conduisent directement
aulac d'Ourmiah
etàTabriz.
Ainsi de
toutesparts
sedévoilent les plans
turcs etallemands que
nous avonsdéjà
àplusieurs reprises dénon-
cés
ici, ainsi
seprécise la
menace contreles Indes anglaises. Si l'Allemagne
neréussit pas,
commeelle cherche
àle faire
en cemoment,
àimposer la paix
surle
front occidental, si la guerre
va seprolongeant, c'est par
sommes ila
ueréait.Turc
405 là qu'ellecherchera
àfrapperau
cœurl'Empire britannique.
Les Allemands s'approchent de l'Inde par le Turkestan
et
par la Perse. La
menace estdirecte, prochaine,
etla
menace
seule
estdéjà
unpéril pour l'Entente
endétour-
nant
l'attention de l'Angleterre
vers sonEmpire indien.
Récemment
unarticle de la Gazette -de Magdebourg s'exprimait ainsi
:Par l'article 10 du traité de
Brest,
les Puissances Centralesse sont
engagées
à libérer la Persedujoug anglo-russe.
La mis- sion de notre secrétaire delégation
vonHentig
en Perse etAfghanistan
fut suivie de la récente visite à Berlinduprince
hindou Mahinda Pratap qui
remit àl'Empereur
un écrit auto-graphe
d'HabibUllah,
avec l'assurance que toutlepeuple
hin-dou attend de
l'Allemagne
sa libération dujoug anglais.
Descris
d'angoisse
éclatent aussitôt sur laTamise. Il neseraitques- tion de rien moins que d'un Berlin-Boukhara ou d'un Ber- lin-Kaboulse substituantauBerlin-Bagdad
etau chemin de ferdu
Hedjaz
dontl'Angleterre
a fermé les issues. Il y a làunnoyau de vérité. Le
regard
vers la merNoire
ouvre eneffet deshorizons
aussi vastes que laligne
deBagdad. Sur
les côtesasiatiques
de la merNoire,
ils'agit
de ressusciter cettecou- ronne de florissantes villes destemps classiques aujourd'hui disparues.
Lacession
à laTurquie
des districts deBatoum, Kars, Ardahan,
se rattache à de vastes desseinspolitiques
etéconomiques.
Elle nous ouvre l'Arménie,clef
non seulementdes sourceset aussi des bouches du
Tigre
et del'Euphrate,
maisencore, à
l'ouest,
dugolfe d'Alexandrette,
àl'Est,
du Tur-kestan,
del'Afghanistan
et du cœurmême del'Asie,
immensesréservoirs
deproduits agricoles
et de matièresprentières.
Leréseau
ferréestdéjà
très avancé,il
a son centreàTiflis,
d'où laligne
sedétache
à l'ouest versPoti, Batoum, Tabriz,
avecpro-longement prévu
versla Perseetle Béloutchistan.La Persene
peut
demeurer uninstrument
entre les mains denos ennemis sansqu'il
enrésulte pour
laTurquie
menacéesursesderrièresunénorme fardeau de
charges
militaires. Ainsiapparaissent
enpleine
lumière lalogique
etl'évolution.
desplans
de laQuadruplice
:pour l'Allemagne,
ils nemultiplient
pas
seulement les devoirsque
la marche versl'Océan
Indienimpose
à sa missioncivilisatrice,
ils'agit
aussi de laprotection
deson
empire
colonial africainqu'une Turquie
fortegarantira
contre une menacedeflanc de ce
côté, quelques
combinaisons que réalisent dans l'avenir lespuissances
maritimes ennemies.La voix pr
A
travers cesformules ironiques, l'article laisse
trans-paraître les
vuesd'avenir de la politique allemande. Elle sait qu'elle
neviendra pas
àbout de l'Angleterre
etdes États-
Unissur
mer etqu'elle risque, même si elle venait
àbout des
arméesalliées
enFrance, de
setrouvertoujours
enpré-
sence
de
mersfermées, assiégée par
unblocus rigoureux.
Dès lors elle change
saformule d'avenir;
cen'est plus
« sur
l'eau
»qu'elle le voit, mais
sur terre, sous laforme
d'un immense empire continental dont le Berlin-Cons-
tantinople-Bagdad,
- le
- Berlin-Bucarest-Constantza-Ba
toum-Tiflis-Tabriz-Téhéran
-Kaboul-Delhi,
etle Trans- sibérien seraient les grandes
artèreséconomiques
etqui arriverait
àproduire
tout cedont l'Allemagne
abesoin. Il n'est pas prouvé que
ces vastesprojets
nesoient
pas réalisables,
toutaumoins fragmentairement ;
en touscas
les Allemands
-c'est
unede leurs qualités nationales
-ont
déjà
commencé àtravailler
commesi les réalisa-
tions prochaines étaient possibles. Il appartient
àl'An- gleterre
etàsesalliés japonais d'y pourvoir. C'est mainte-
nant
qu'on peut parer le coup; plus tard il
seratrop tard.
Et, heureusement, le coup n'est pas
trèsdifficile
àparer pourvu qu'on s'en donne la peine. Toutes
ces créa-tions
surlesquelles les Allemands comptent s'appuyer
sontédifiées
surdes sables
mouvants; rien n'est solide dans
cetédifice de
carton.Analysons
ces causesde fragilité. D'abord,
en
Russie, le bolchevisme
adépassé le
sommetde
sacourbe ascendante ; il
est nettement endécroissance
et sapuissance nocive s'épuise; de
toutesparts, dans l'ancien
empire des Tsars,
onvoit plus
oumoins distinctement
seformer des noyaux
de résistance etd'ordre, La lassitude des excès bolchevistes, l'aspiration
versl'ordre
- générales. Un peuple, fût-il slave, ne peut pas vivre
sont
longtemps
sansautorité,
sanspolice,
sansgendarmes,
sans une «
archie
»quelconque. Délivrons-nous du
|
Sue
uepérivorc 407
bolchevik d'abord
et nous verronsaprès, tel
estle senti-
ment
de
tout cequi,
enRussie, aspireà
autrechose qu'au pillage,
audésordre
etàla fainéantise ;
etle raisonnement s'achève par
cetteconclusion
:plutôt l'ordre par l'Allemand que la continuation du bolchevisme. Mais la botte allemande
estlourde ; elle paraîtra intolérable dès qu'on
seradébar-
rassé
du bolchevisme. Que les alliés interviennent pour aider les Russes
àorganiser
unpouvoir d'ordre
etde justice
-quelle qu'en soit la forme que déterminerait
uneConstituante-et ils
netarderont pas
àvoir venir
à eux tousles éléments sains de l'ancien empire. La Russie
estactuellement
comme unesolution chimique
sursaturée; qu'on y jette
uneparticule solide
etaussitôt la cristallisa- tion s'opérera. Cette parcelle, il appartient
auxalliés de l'apporter. La Russie
estnécessaire
àl'équilibre,
àla paix
et à
la liberté du monde ; les alliés n'ont pas le droit de l'abandonner
auxAllemands
et àleurs protégés bolche- viks; l'heure de l'intervention
estarrivée. Dès qu'une
Russie indépendante
etlibérale
sedégagera du chaos révolutionnaire, la plupart des anciennes provinces de l'Empire des Tsars viendront
àelle
sansabdiquer
leurautonomie mais conscientes qu'elles
ontbesoin de s'en- tr'aider politiquement, économiquement
etmilitairement.
Ainsi
seconstituera, plus vite qu'on
nepense,
uneRussie fédérale où l'Allemand
cesserade faire la loi. Les Géor-
giens eux-mêmes
netarderont guère
às'apercevoir que
l'amitié des. Jeunes-Tures, férus de
«pantouranisme
»,estun
dangereux piège où ils
ontfait la faute de tomber
et
c'est
versla Russie rénovée qu'ils
se tournerontpour
trouver une
aide amicale.
$En Perse même paraît
sedessiner
unerésistance
àl'em- prise turco-allemande. L'invasion de l'Azerbaïdjan
ouvreles yeux
auxpatriotes persans
surles véritables intentions
des Turcs. Quand les armées anglaises atteindrontTabriz
etLa voix pe
L'ArarÉNTE
la Caspienne,
onverra, àl'abri derrière leurs lignes, s'orga-
niser
unePerse dont l'indépendance
serarespectée par les alliés mieux qu'elle
nele serait par les Turcs
etles
Allemands, mais qui échappera
àl'influence de
nosennemis.
ATabriz les Anglais seraient
àmême de tendre
la main
auxvaillants bataillons arméniens qui résistent
encore et
de rallier
autourd'eux
lesderniers débris de
cette
malheureuse
etcourageuse nation; elle n'a pas dit
son
dernier
mot;
onentendra
encore savoix.
Enfin, les Allemands
trouventdes difficultés
etdes résistances
mêmeparmi leurs alliés qu'on croyait les plus
dociles. Les Bulgares s'inquiètent
-non sansraison
--de leur avenir, ils
sevoient livrés pieds
etpoings liés
àl'Alle-
magne qui n'abandonnera pas
lecontrôle du chemin de fer Belgrade-Sofa-Constantinople ; Sofa
ne seraplus qu'un
relai
surla
routeallemande de l'Orient. Les Turcs, grisés
par des
succèsqu'ils
nedoivent pas
àleurs
armes,voyant s'effriter leur ennemie séculaire la Russie,
neconnaissent
plus de frein
àleurs ambitions
etcherchent
às'émanciper dujoug allemand. Ils
ontcrééde graves embarras
àla diplo-
matie germanique pendant les pourparlers de Bucarest
en
s'opposant
à touteextension de la Bulgarie qui
neserait pas compensée par
unagrandissement équivalent
de leur propre territoire. Von Kühlmann,
àcemoment,
asoutenu
la Turquie par souci de maintenir l'équilibre balkanique; mais le conflit s'éternise; Charles 1°
avaine-
ment
essayé d'imposer
sonarbitrage;
àBerlin
comme àVienne
on commence às'émouvoir de
cetteindiscipline persistante. Les troupes
ottomanesdéfendent les approches
de la Syrie, mais elles
ont renoncé àdisputer
auxAnglais
la Mésopotamie. En 'Transcaucasie, elles
sontengagées
dans
uneexpédition qui
apour objectif Tiflis
et,pour
unefois, Berlin
adonné satisfaction
auxplaintes de Tchitche- rine
et estintervenu
àConstantinople pour rappeler les
Jeunes-Tures
àl'observation du traité de Brest-Litovsk.
î
| !
|
Lerésitturc 409
Là
nes'arrête pas l'ambition d'Enver
etde Talaat; ils affichent des prétentions
surla Crimée
et necachent pas leur dessein d'établir l'hégémonie
ottomane surla
merNoire
toutentière. Du coup la presse allemande proteste ; elle fait connaître que la Transcaucasie
etla Crimée
sont undomaine
réservé; elle signifie brutalement
àla Turquie
«
qu'elle
nedevra pas compter
surl'aide de
sesalliés pour la satisfaction de
ses rêvesannexionnistes »; elle lui
rappelle que
«l'alliance
nerepose
sur aucune.sentimen- talité
»,mais seulement
surl'accord toujours revisable
des intérêts matériels; le rôle de l'Empire Ottoman
estde reconquérir Bagdad
etde
menacerle canal de Suez,
non
de troubler
enRussie la politique de la Wilhelm-
strasse. «
Il
estabsolument nécessaire, écrivait le 3 juin Georg Bernhard dans
laGazette de Voss, de
ramenerles
Turcs
en toutebonne amitié
ausentiment des réalités
».De
soncôté l'hetman Skoropadski, dans
uneinterview publiée par la Reichspost de Vienne, réclamela Crimée pour l'Ukraine.
Mais les Turcs, partis
àpleines voiles pour le pays des
chimères,
ne selaisseront pas facilement
ramener « ausentiment des réalités
».Nous
avonsdéjà dit ici que lâcher la bride
auxambitions
et àla férocité du gouverne-
mentjeune-ture
netarderait pas
àdevenirdangereux même
pour l'Allemagne. Elle
serepentira
unjour d'avoir laissé,
sous
les yeux de
sesconsuis
etde
sesofficiers, organiser le
massacre
d'un million de chrétiens arméniens. Seule la force pourrait
ramenerles Turcs
ausentiment de leur fai- blesse réelle ;
unepoussée vigoureuse des armées anglaises
de Palestine
etde Mésopotamie
netarderait pas
àdétruire les débris de l'armée turque. Ainsi, par
uneaction
éner-gique des alliés, reconstitution d'une Russie
etdémolition de l'empire vermoulu des Jeunes-Tures: tel
estle pro- gramme. Ce
serale salut pour les alliés
etpour la liberté
de
toutesles nations. Rent PINON.
L'Art et l'Arménie
Rien de
plus pénible
quecesphrases répétées
à tout bout dechamp par les profanes, érigeant
enprincipe
des constatations : presquetoujours fausses
ouerronées. Ainsi,
comme nousl'avons
déjà
vu dans unprécédent article,
nombre de genscroyaient
àl'inaptitude militaire
desArméniens. Nous
avonsdémontréavecargumentsà
l'appui
lastupidité
d'unetelle
allé- ‘gation.
De même en est-il quant aux Beaux-Arts. Ces propa- . gateursdejugements
témérairesqui
existentdans toutl'univers, .
qui
se rencontrent dans tous lesmilieux, qui prétendent
tout .connaître, décrètent
que les Arméniens sont des commerçants |.
.1
E etajoutent
que,par conséquent,
ilsnesauraient
s'intéresser à la(s poésie,
àla sculture,
à lapeinture,
etc. Le culte du beau leur seraitinterdit. Il n'estjamais trop tard
deconfondre
unArrieset de montrer aux personnes de
bonne foi qui
l'écoutent uneréalité tout a
fait
différente. Les Arméniens eneffet,
n'endéplaise
auxTurcs,
sontdesesprits
trèsfins,
trèscultivés,
capa- bles d'être desartistes,
desécrivains,
despoètes,
despeintres,
et tout cela dans lemeilleur sensdu mot.
de
jeter
unéclat très vifdans le domainede lalittérature,
de lasculpture,
de lapeinture,
et notamment del'architecture reli-
gieuse.
Lesmoines arméniens répartis
dans des centaines de couvents nous ontlaissé, malgré
lespillages
deshordes
bar-bares,
desvestiges
nombreux decettepériode
àpeu près
incon-nue
précédant
lesCroisades. Foyers littéraires
etscientifiques,
centres d'études pour tous ceux
qui voulaient apprendre,
cessanctuaires encore
aujourd'hui
visiblesmalgré
la marque dessiècles,
étaient de véritablesUniversités.
LeProfesseur Strygo- wsky
s'estoccupé particulièrement
de toutes lesquestions
y afférentes dans unlivrepublié
àVienne.
La coupole
deSainte-Sophie
deConstantinople, qui s'était
écroulée
lorsdutremblement de terrede989,
a étéreconstruite
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1
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L'existenceagitée
de l'Arménie anciennenel'apasempéchée i
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L'artpr qui
sur les
données
deTiridate,
architecte arménienqui
d'autrepart
participa
àl'édification
desmonumentsd'Ani. Si l'on visite lesraines d'Ani,
ons'aperçoitbien vite,
enconfrontant lesdates,
i
«que
l'architectureromane trouve sonorigine
en Arménie.M.
Basmadjian,
dans son Histoire Moderne des Arméniensrappelle
avecbeaucoup d'exactitude l'application
de l'artromanen Occident: « Il est
peut-être
utile derappeler que ledôme
delacathédrale
d'Aix-la-Chapelle
enAllemagne,
celui del'église
de
Germigny
des Présaux environsd'Orléans enFrancesontdestyle
arménien et que ce mêmestyle
n'estpoint byzantin-
roman, comme on le
supposait jusqu'à présent,
maisvient d'Orient,
d'Arménie. »Cependant
on est fort malrenseigné
sur lepassé
de l'Ar-ménie
artistique.
Ce n'estqu'au Moyen âge
quel'on rencontredes noms. C'est
l'époque
où les Arméniens excellent dans l'or- nementation etladécoration.
Ladescription
desœuvresd'art,
du
style,
estplutôt
la tâche du technicien; des livres trèsspé-
ciaux ont
analysé
cettepériode
etl'on nepeut
mieux faireque} d'y
renvoyerle lecteur. M.FrédéricMacler, professeur
à l'EcoleNationale
desLangues Orientales Vivantes,
en aesquissé
l'étudeen 1917 dansune
publication
deluxe, qui
est laperfection
enla
matière.
Nousnouscantonneronsdans lapériode
contempo-raine. Elle est
particulièrement
brillante. Il existe à Paris unepléiade
d'hommes de valeurqui
sontnéssous le cield'Arménie,
y ontcommencé leurs étudeset sont venus en France fairecon-
naître leur
génie
et leur talent. Et ceci doitnousremplir
d'or-gueil.
Parisn'est-il,
n'a-t-il pasétéet ne devra-t-il pasêtre tou-jours
le lieu de réunion pour tous lesétrangers qui
veulentporter
haut, encoreplus
haut avec nous le flambeauunique,
éblouissant des Beaux-Arts ?
Les
Arméniens qui
sontrestés chezeux ne sepréoccupent pas moins
demener unevieintellectuelle.
Avantlesévénements
de1914,
les écolesarméniennes
ontforméuneélite qui,
à Cons-tantinople,
areprésenté
le malheureuxpeuple persécuté
avecbeaucoup d'habileté
et de courage. Lejournalisme
arménientanten Russie
qu'en Turquie
ajeté
unvi£ éclat
etcontinue à lejeter.
C'est leMassis, fondé
en1851, qui
futpendant
trente ans,le
plus important quotidien
deConstantinople,
rivalisantavecles meilleurs organes
européens. C'est l'Agatamart,
lePuzan-
tion,
le Jamanak,
feuilles decombat, qui apportent
«leur obole412 La voixpr
au mouvement
intellectuel
arménien».Parisa été de touttemps
un centre
intellectuel pour
lesArméniens
;ils yonteuleCollège
Mouratian
(plus tard, Haïgazian), plusieurs imprimerie,
desjournaux périodiques.
De ces derniersrappelons
au hasardl'Hamalsaran
(l'Université),
l'Anahid de M.Tchobanian,
l'Ar- ménie de M. Minas Tchéraz. le Pro Armenia. Actuellement ils ont, àParis,
deuxpériodiques
:Véradgnount (la Renaissance)
et
Artzakank
Parisi(Echo
deParis).
Dans d'autres villes étran-gères
où l'on rencontredesgroupements arméniens il ya pres- quetoujours
unpériodique
où l'ontrouveexposées
les idéeslesplus nobles,
lesplus respectables
etlesplus
élevées.Avant de
parler
desartistesarméniens, je
ne veuxpas oublier derappeler
lesnomsdes écrivains lesplus
en vue de ces cin-quante dernières années. Ce sont les historiens J.
Daschian,
GaloustTer-Mekertitchian,
K.Kostamantz,
les. prosateurs AvetisAharonian,
LéonChanth,
lespoètes Varoujan,
Tou-maniantz, Hovhanessian, Tchobanian, Tzatouriantz,
les roman- ciersRai, Chichmanian, Atrpet, Chirvanzadé,
et lespubli-
cistes
Panossian, Ardzrouni, Arpiarian, Ketchian, Léo,
Varan-dian, Maloumian,
Erémian dont lesVêpres
Arméniennes ont obtenu un sijuste
succès. Jem'aperçois
quema listeestincom-plète.
C'est ledanger qu'il
y alorsque
l'onprétend
énumérerlesnoms desartistes courageux dece vaillant
petit peuple.
« Le
théâtre,
lamusique,
les Beaux-Arts ontexercé,
de nosjours,
unpuissant
attrait sur lajeunesse
arménienne », ditM.
Macler.
Nous le croyons aisément si nousregardons
dansles milieux
artistiques parisiens. Qui
ne serappelle
de Gul-benkian,
élèvedePaulMounet, qui
mourutauseuil delagloire?
Chah-Mouradian
est un chanteurcharmant qui
sut en Amé-rique
se faireapprécier.
MlleBabaian,
en 1917,donna
avec sa sœur, à la sallePleyel,
unsplendide
concertqui est resté à lamémoire
de tous lesauditeurs.
Mais c'estpeut-être
dans lapeinture
et lasculpture
que les artistes arméniens ontdonné la meilleure mesure :Edgar Chahine,
commepeintre, aquafortiste
et graveur, Mme Babaian Carbonelavec sontableaude La Lec- ture; Nichanian avec son
expressive
scèneMariage
Arménienà
Mouch;
Chabanian avec sonpuissant
Clair deLune;
Alhazian,
nous montrant undesspectacles
lesplus
tristes delaFinlande,
Ch. Atamian avec ses deuxpuissantes évocations,
Deboutles
Morts
-Saluez,
c'est Verdun !| |
i È
:
.
l
i
.
et
413
Pour
terminer, je
nepuis résister
à l'envie dedécrire
laviede l'un de ces artistes pour prouver le ressort des
Armé-
niens.Ce
sera, si vous le voulezbien, celle
dudoyen d'âge des
artistes arméniens deParis, Zacharie
Zacharian. Elleest
d'actualité, puisqu'il était
un ami intime deDegas.
Elleestaussiun
exemple
pour lesjeunes qui travaillent, qui
ont desillusions,
desdésillusions,
deséchecs,
dessuccès, mais qui
sontsûrs que la
persévérance
et le courage sonttoujours récom- pensés, quoi qu'il arrive.
Zacharie
Zachariannaquit
àConstantinople
en1849.
Il fitsesétudes primaires
danscetteville et,en1867, il
futenvoyé
parsesparents
à Paris. D'abord il suivit lescours auCollège
Sainte-Barbe, puis
il fit ses études de médecine. Mais il avaiten lui le talent inné. Comme il connaissaitdes artistesfrançais,
ceux-cine tardèrent
pas
às'épercevoir qu'il
était fait pourêtrepeintre.
Inutile de dire que les parentsde
Zacharie
Zacharian ne virent pas d'un bonœil
son intention de se consacrer à l'art. Ilslui coupèrent
mêmeles vivres.Cela
nel'empêcha pas
dese mettreau travail avec «
passion
». Il se formeseul,
sans maître et,rapporte
M.Macler,
« ce sontlesconversations qu'il
eut avecDegas
surlesmaîtresanciensqui
firentsonéducation d'artiste
».En 1879
ilexposait
au salonVolney,
en1885,
au salon desChamps-Elysées. Sa réputation
se consacrait et dans de nom-breux
musées
deFrance
ontrouvede sesœuvres. On saitqu'il
s'est spécialisé
dans lesnaturesmortes.Ainsi donc, par
cetrop bref aperçu
sur le mouvement intel- lectuel et l'artarméniens, j'ai
voulu non pas faire une étudetechnique,
maisaffirmer,
devant ceux que seulel'ignorance
excuse,quelesArménienssont non seulement les
représentants
d'un
peuple qu'il
nefaut
pas oublier parcequ'il
sourire,mais qu'il
faut admirer parce que,malgré
l'absence de touteorgani-
sation
socialepublique, il
trouvele moyen,
au milieu de sessouffrances, d'avoir
dutalent,
même dugénie.
Hex
COULON.
MÉMOIRES ET DOCUMENTS
L'Arménie et la Turquie
R
(Suite du discours de M. Edward C. Littie
auCon- it grès des Etats-Unis). (1)
Le peuple arménien
1Les 2.000,000 d'Arméniens de Russie
constituent,
avec leurs]
belles
fermes, bourgades,
écolesetvilles,
un facteurd'énergie
etde. prospérité
dans la vie deTiflis,
du Caucase toutentier,
prenant!
grande part,
danstouslesdomaines,
à sonactivité.Dansleslimites.
du territoire de l'Arménieturque
vivaient,
il yatrois ans,plus
d'un .million etdemi d'Arméniens, On n'est pastout à fait d'accord sur
,
3
{
le nombre exact de ceux
qui
furent massacrésdepuis.
Je crois . faire une estimation raisonnable en fixant le nombre-
Arménienstués, depuis 1915,
par les Turcs etles Kurdes danscettedes.
contrée-ci(toujours indiquant
sur lacarte)à 500.000 pour lemoins.\
.lls s'efforcent d'exterminer la race arménienne pour
s'emparer
dei
ses terres, deses richesseset
supprimer
lachrétienté, qu'elle repré- ,
sente dans ces
régions.
Onparle beaucoup
des calamités que les .Belges
ontsubies:je
croispouvoir
affirmer à cette Chambre que l'Arméniea souffert mille foisautantque laBelgique.
Le Sultanest,depuis plus longtemps
que leKaiser, occupé
à massacrerlespetites
nations. Pendant des centaines d'années cette
entreprise
aété pour- suiviesur uneplus
oumoinsgrande
échelle. Violer lesjeunes filles,
enlever les mères defamille,
tuerlesjeunes
gens,égorger
les vieillards,
les rassemblertousdans leséglisos
arménienneset leur volertout ce
qu'ils possèdent,
brûler leursmeubles,
lesdépouiller
detout:c'est l'événement de
chaque jour
en Arménie. Des centaines de(1)