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L HISTOIRE DE LA PORTE QUI FAIT CLAC

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Academic year: 2022

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L’H

ISTOIRE DE LA PORTE QUI FAIT CLAC

Conte de fées sucré pour enfant triste (à raconter quand ce dernier sera bordé). Assurez- le qu’aucun monstre gluant ne squatte son dessous de lit, et pour au mieux réaliser ce miracle, pour que toute son attention soit avec l’histoire, scier les pieds du lit !

Il regardait son ombre qui se dessinait sur ce grand mur tout nu. A quoi ressemblait cette ombre ? Eh bien, il s'agissait de la silhouette d'un moyen garçon. Un moyen garçon oui, car ce n'était ni un petit garçon, un de ces mouflets encore trop vide pour aimer quoi que ce soit, ni un grand garçon, déjà semi-adulte et même plus assez naïf pour croire en l'amour. Bref un moyen garçon donc, était là face à lui-même, debout entre deux ou trois centaines de millions de livres. Car effectivement lui et son ombre se tenaient au beau milieu d'une vaste bibliothèque. Et c'était dans cette bibliothèque que vivait le moyen garçon. Il y vivait seul depuis toujours puisque la bibliothèque était sa maison et qu'il n'avait ni père, ni mère, ni famille, ni petite tortue domestique. Il dormait sur un lit formé par un tas de poésies romantiques. Et c'est fou comme ces sonnets exaltés rendaient ses nuits passionnées et comme ses rêves devenaient lyriques ! Quant à la nourriture et bien pour ne pas mourir de faim, il mangeait des drames et des romans.

Donc il survivait, mais il était même heureux et d'ailleurs pas une seule fois je ne l'ai entendu souffler. Car pour lui, dans une bibliothèque il y a d'autres chose à faire que lire : parfois il s'amusait à construire plein de merveilleuses cabanes. Il passait des heures à empiler des tas de bouquins pour faire des murs. Et ainsi se dressaient, dans tous les couloirs de la bibliothèque, de somptueux palaces de formes diverses. En fait de toutes les formes qu'un moyen garçon rêveur peut imaginer, c'est à dire des cabanes en formes de bateaux pirates, de songes épiques, de bisous dans le cou, ou encore de chasse au trésor.

En fait, il est un peu faux de dire que le moyen garçon vivait complètement seul, puisqu'il existait Malopiée la cocotte en papier, un très bon ami, que le moyen garçon avait fabriqué de ses mains en pliant et repliant une page arrachée à un de ses livres.

Mais dans cette bibliothèque, il y avait aussi un méchant : un monstre. Il s'agissait d'un gros grimoire noir qui ressemblait à une forêt hantée dans une nuit brumeuse d'automne. Il lui faisait peur, il vivait dans la plus sombre des allées. Le moyen garçon courrait très vite à chaque fois qu'il passait par là. Mais de toute façon, à eux deux, Malopiée la cocotte en papier et le moyen garçon étaient beaucoup plus forts que le vieux livre pourri. Bref voilà, ainsi vivait notre ami avec ses habitudes, ses amis, ses peurs…Et cette description sera complète lorsqu'on y rajoutera la passion de notre jeune héros : lire plein de bouquins. Il s'engouffrait dans une de ses cabanes, déposait Malopiée la cocotte en papier près de lui, arrachait un livre à l'un des murs de cette cabane, et bouquinait de la sorte des heures, des jours et des mois durant. Puis lorsqu'il avait lu tous les livres qui composaient sa cabane, il en sortait et en construisait une autre encore plus grande. La bibliothèque avait mille allées composées de mille étagères qui semblaient chacune haute comme mille étagères, elles même longues comme mille allées. Des bouquins il y en avait et il en avait besoin : il ne connaissait

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que ça, c'était sa vie car le moyen garçon n'avait jamais quitté sa bibliothèque. Ce monde lui suffisait, il ne semblait avoir besoin de rien d'autre. Certes il y avait une porte, sur ce mur où se reflétait son image noire, et donc il aurait pu sortir, mais …non.

Où donnait cette porte ? Il ne le savait pas, car il n'avait jamais eu le courage de s'aventurer hors de ses bouquins, d'aller explorer pour savoir s'il existait autre(s) chose(s). Pourtant de temps en temps, avant d'aller s'allonger sur le cénacle, il s'asseyait par terre face à cette porte et penser à ce qui pouvait se trouver derrière.

D'ailleurs c'est peut être aussi pour cela que ses rêves étaient si follement beaux. Bien sûr, les livres le renseignaient sur le monde réel, car les poètes en parlent du monde, mais les poètes restent des poètes. Et de plus en plus souvent, notre jeune héros se disait qu'il allait pousser cette porte et vivre la vraie vie, et il en avait même envie depuis quelques jours. Et ce jour-là il regardait son ombre. Et si mon histoire commence ce jour-là plutôt que la veille, c'est qu'il s'était enfin décidé à tenter l'expérience.

Le moyen garçon fit quelques pas en s'éloignant du mur, et son ombre sur ce même mur se tendit, se tendit jusqu'à disparaître en un trait sombre. Pour son voyage, il avait décidé de laisser son fidèle compagnon origamique dans la bibliothèque et que c'était une aventure qu'il devait vivre seul. Comme une épreuve ! Aussi il lui avait fabriqué une cabanette avec quatre livres de poche, et était venu lui faire quelques dernières recommandations avant de se diriger vers la porte, résolu, mais un peu tremblant. Ce qu'il allait voir, il ne le savait pas, et même avec cette riche imagination si chère à la personnalité des moyens garçons, il n'aurait pu le deviner. Et d'ailleurs sur le moment, il ne pensait pas, il ne se rendait pas compte de ce qu'il faisait, il semblait comme porté par une vague. Ainsi son corps le mena tout contre la porte puis sa main en saisit la poignée. Et la porte s'ouvrit. Et là vous ne savez quelle extravagante bizarrerie avait caché jusqu'alors cette porte ??? ahahaha !!! Ce n'était ni un dragon baigné dans un ciel enflammé, ni le trésor de Stevenson, ni un trou noir, ni une souris verte… mais cela ressemblait étrangement à un simple couloir d'hôtel. Il fit deux amples enjambées, balança sa tête à gauche, à droite. Il y avait un ascenseur en face de lui, des escaliers à l'une des extrémités du corridor, un tapis qui couvrait le sol, et même une machine à cirer les chaussures : c'était donc vraiment le couloir d'un hôtel. Cette révélation surprenante plongea le moyen garçon dans une méditation profonde. Il vivait depuis toujours dans un hôtel ! Maintenant il savait ce qu'il y avait dehors et il ne lui tardait qu'une chose : rentrer. Et là : CLAC ! Un grand clac, violent et bref. Le clac d'une porte de bibliothèque. Cette porte qu'il avait mis toute sa moyenne vie à ouvrir et qui venait de se refermer derrière lui en même pas une seconde. La surprise apparut sur le visage de notre jeune ami, mais quand il réalisa qu'il était hors de sa bibliothèque ce fut la peur qui le saisit. Il sauta sur la poignée, l'agita dans tous les sens, la roua de coups de pied l'insulta fermement avant de conclure d'un air triste que la porte était fermée de l'intérieur, que les portes ne sont pas sensibles à la douleur et aux insultes, que les constructeurs de portes sont stupides de fabriquer des portes qui s'autoferment, et surtout qu'il se retrouvait seul pour la première fois de sa vie. Sans son ami l'origami, sans ses bouquins, ses cabanes ou même sans le vieux grimoire noir qui fait peur. Loin de tout ce qui faisait de sa vie sa vie. Alors il cria, au début c'était sans raison apparente, mais vite il se dit que peut être Malopiée la cocotte en papier pourrait l'entendre et lui ouvrir la porte.

Mais la cocotte en papier de l'autre côté de la porte ne bougea même pas (et puis de toute façon, c'était une feuille pliée en quatre). Alors le moyen garçon arpenta le

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couloir. Et pour la seconde fois de la journée, il tomba nez à nez avec son ombre.

Curieusement celle-ci semblait plus grande, ce devait être l’éclairage de ce couloir.

Je ne sais pas trop comment, mais le vent soufflait dans le couloir vide, comme dans ces duels de westerns. Et notre jeune héros qui commençait à s'endormir sur le palier de sa bibliothèque fermée :

— Pfffffff, ma porte a claqué, je me retrouve tout seul dans ce couloir comme un couillon. Faut bien que je rentre chez moi ! … Ah ! Je sais : je vais chercher le concierge pour qu'il m'ouvre, c'est comme ça que ça marche dans les bouquins ! fit notre rat de bibliothèque, d'un ton si convaincant qu'il fut lui-même convaincu. Alors il se dirigea vers l'ascenseur. Et sur la double porte métallique de cet ascenseur était scotchée une très grande affiche jaune où l'on pouvait lire :

« Si par malheur, votre porte a claqué et que vous êtes tout seul dehors comme un couillon, et bien allez retrouver le concierge au rez-de-chaussée, il vous donnera le double des clés. Mais cet ascenseur est en panne, veuillez emprunter les escaliers.

Merci. Signé : "la Direction". Le moyen garçon, qui s'était reconnu dans la situation énoncée par l'affiche, la remercia et la salua avant de se diriger vers le bout du corridor pour prendre l'escalier.

Il s'agissait d'un escalier en colimaçon, qui disparaissait vers le haut comme vers le bas en un serpentin infini. Il était indiqué le numéro de l'étage, et celui où le moyen garçon se trouvait, celui de la bibliothèque, c'était le 205. Ca faisait un paquet d'étages ça ! Il se demandait combien il pouvait y en avoir en tout. Puis, il entama la descente.

Après avoir tournoyé sur quelques mètres, l'enchaînement des marches fut rompu par un palier, celui de l'étage 204. Et parce qu'il se posait beaucoup de questions quant à ce que l'on pouvait trouver aux autres étages de cet immeuble, notre héros ne continua pas à descendre, et décida de voir ce qu'il en était. Bien sûr il avait peur, mais il était trop curieux. Donc il franchit la cage d'escalier, et à sa grande surprise cet étage 204 était une grande prairie verdoyante. Pas de porte, ni de mur, ni de machin pour cirer les chaussures ! Et c'était un tapis d'herbe qui couvrait le sol.

Il ne semblait pas y avoir de limites, puisque les collines dansaient à perte de vue, chose étrange puisqu'il ne s'agissait que d'un étage d'hôtel. Mais plus surprenant encore, il y avait au-dessus du moyen garçon comme partout au-dessus de ce coin de nature, un plafond bleu d'une infinie profondeur : le ciel. Alors que quelques minutes plus tôt, il s'en rappelait bien, il avait foulé le sol du 205ème étage ! Je pose donc une petite question au lecteur soucieux de la cohérence de mon récit : comment, en regardant au-dessus de soi, pouvait-on voir le ciel au 204ème étage, tandis que théoriquement il y avait une gigantesque bibliothèque là, juste là ? Et bien le moyen garçon, lui, ne se posait pas toutes ces questions ! Lui, il regardait le ciel, pour la première fois, et bien entendu c'était la plus belle chose qu'il n'avait jamais vue, alors vous imaginez que des questions de logique, il s'en foutait bien mal. Une fois remis de cette émotion enivrante, notre ami regarda autour de lui, et au loin, il vit une ronde de gens. Alors il courut à leur rencontre. Et c'était bel et bien une ronde de gens au milieu de rien, dans l'herbe : certains étaient assis, d'autres dansaient, ou bien ils jouaient. Mais tous souriaient. Il y avait, des petits bébés qui chantaient alors qu'ils savaient tout juste parler, un marchand de glaces qui offrait aussi de succulents chefs- d'œuvre pâtissiers en tout genre, une fanfare (trompettiste, banjo, grosse caisse et tout, et tout…) belle comme une nuit de fête, un cirque farfelument unique avec des animaux sauvages qui ne savaient que faire les artistes, un clown qui adorait

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sincèrement la vie et qui rigolait pour de vrai, un jongleur qui réalisait d'époustouflantes figures en lançant en cascade des soleils de toutes les couleurs, le Père Noël…etc. Et tout ce beau monde formait un cercle, dont le centre était simplement un homme et une femme en train de s'aimer. Le moyen garçon avait l'impression de vivre la poésie qu'il avait jusqu'alors tout juste oser lire. Son cœur pampamait. C'était beau. Et le marchand de glaces pâtissier mit la cerise sur le gâteau en lui offrant le plus cher de tous les cadeaux qu'un homme peut espérer recevoir au cours de sa vie : une part de tarte meringuée au citron. Et le moyen garçon complètement inconscient de la réaction magique qu'allaient subir ces papilles jeta presque le petit triangle au citron dans sa bouche. Ce fut un feu d'artifice gustatif.

D'abord ses lèvres rentrèrent en contact avec la mousse caramélisée posée sur la pâte, c'était comme manger un nuage de sucre ! Et ce n'est qu'une fois que ses dents eurent partagé l'écorce tendre de la tarte, que se propagea dans tout le corps du moyen garçon la saveur acide et divine du citron. Un rêve sous forme d'une pâtisserie

! La tarte meringuée au citron est l'essence réelle de toute vie. Et le bonheur c'était ça !

Enivré par cette jolie vie, le moyen garçon fleurit le marchand de glace pâtissier de milles et un jolis mots tous roses et bleus, et puis il envoya un baiser volant au couple d'amoureux. Enfin et car il était très impatient de voir les quelques deux cents étages qu'il lui restait à visiter, il revint en direction de la porte, tout en contemplant le ciel, bien sûr. Et c'est en sifflant un air de fanfare, qu'il dévala les marches qui le séparaient de l'étage plus bas.

Curieusement l'étage qui succédait au 204 n'était pas le 203 comme les mathématiques auraient-ils pu le prévoir, mais le 202. Bizarre ! Bref, c'est toujours un peu ivre de vie, de beauté, et envoûté par une tarte meringuée au citron, que le moyen garçon déambulait dans le hall de ce nouvel étage, qu'il espérait être à la fois rempli de surprise et d'espoir. Et effectivement il fut surpris de voir à quoi ressemblait ce nouveau monde, mais il fut déçu puisque premièrement il n'y avait plus le ciel, là-haut, et puis surtout parce que cet étage tout pourri ressemblait plutôt à une prison. Et ce triste décor tua le sourire. Les yeux de notre héros examinèrent avec une curiosité qui ressemblait maintenant à de la méfiance, tous les coins de cet étage. Un long corridor gris et métallique qui ressemblait à l'artère principale d'une prison. Sur les murs, de larges et larges vitres lui permettaient de voir l'intérieur des cellules, mais ce qui était une vitre du côté extérieur, devenait un miroir à l'intérieur, comme dans les salles d'interrogatoire des commissariats ou encore dans les chambres psychiatriques. Ça permettait aux visiteurs de voir les prisonniers, mais point le contraire. Ainsi donc, notre moyen garçon s'avança à la hauteur d'une de ces vitres pour en apprendre plus sur ce 202ème étage. Ce qu'il vit c'était un tableau noir, des enfants tous habillés pareil, et un homme barbu et barbant qui leur parlait fort. Une salle d'école ! Comme pour renforcer le fait que cette classe se trouvait au beau milieu d'une sordide prison, et bien cette classe n'avait pas de fenêtre (pour empêcher les cancres de se perdre sur un nuage en regardant le ciel) et pas de porte (ainsi les enfants étaient enfermés mais l'ignoraient. Ainsi ils ignoraient, par la même occasion, le sens du mot liberté, et donc ne se sentaient en rien frustrés de rester assis à s'ennuyer avec un vieux con. Subtil stratagème que celui du système éducatif !). Et le moyen garçon scandalisé, se fâchait tout seul dans son couloir :

— Comment peut-on apprendre la vie dans un endroit pareil ? Il n’y pas d’échange, un pense, et quinze écrivent ! Mais pourtant apprendre c'est aussi apprendre à

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donner. Et puis pourquoi ce n’est pas un enfant qui enseigne aux enfants ? Qui mieux qu'un enfant peut comprendre un autre enfant, l’aider ? J’aimerais, j’aimerais que ce soit tous ensemble qu’ils étudient le monde, eux-mêmes, à travers leurs propres petits yeux d’enfants ! Chacun comme il l'aurait décidé, à sa manière, comme son intelligence l’aurait permis, verrait la vie.

Mais là ! Ils sont pilotés. On les force à penser comme on l'a décidé, comme on l’a fait avant eux. Ce n’est plus former mais formater. On leur dit de voir ainsi ! Ainsi ils voient tous pareil : pas de différence, ni de liberté ! Ils sont à la fois enfermés entre quatre murs et enfermés dans la raison académique, la triste sagesse d'un aîné, conclut-il en soufflant.

Car lui au moins il apprenait de la meilleure façon qu'il soit : en se promenant simplement d'un couloir à un autre.

Et alors et tristement, le regard du moyen garçon se posa sur ses prisonniers de l'école, assis face à leur cahier de mathématiques. A l'intérieur, l'un d'entre eux venait de voir son reflet dans le miroir, et pendant quelques secondes, l'écolier en question avait cru qu'il s'agissait de son voisin de table, puis il réalisa indifféremment qu'il s'agissait de lui-même. Ainsi ils s'habillaient pareil, pensaient pareil, et tout pareil : même leurs rêves étaient les mêmes. Quelle tristesse ! C'était un peu comme un produit manufacturé ! Mais cette masse en perdant toute différence, perdait toute identité et ne formait plus une multitude d'enfants, mais un modèle, une image, telle une unique personne. Et ainsi, ils se retrouvaient tout SEUL. C'était ce qu'il pouvait y avoir de pire, la solitude. Heureusement ces gamins ne pouvaient pas prendre conscience de leur condition (puisqu'ils ne connaissaient que ça) sinon certains auraient refusé de grandir. Et dire que ce sont des parents qui adorent leurs enfants, qui leur racontent de jolies histoires le soir, qui leur préparent le chocolat le matin, et qui leur font des bisous sur le front à longueur de journée, qui forcent leur progéniture à apprendre dans ces écoles. Ils ne doivent pas savoir que c'est la meilleure méthode pour transformer leurs gosses en robots abrutis !

Un peu beaucoup plongé dans le brouillard de ses tristes réflexions sur l'existence, le moyen garçon se traînait jusqu'à la cage d'escalier. Lorsque sa langue détecta un morceau de tarte meringuée au citron coincé entre deux molaires, il se rappela que la vie avait parfois du bon. Et c'est avec l'espoir que le prochain étage, ressemblerait plus à une prairie qu'à une prison, que le chérubin se jeta dans le tournicoti de l'escalier. Et les marches défilèrent, jusqu'à ce que le numéro "étage 201"

apparaisse sur le mur, alors il rentra dans ce nouveau couloir. Le ciel était couvert, et donc les nuages empêchaient de perdre son regard au plus profond du bleu, et empêchaient par la même occasion l’agréable sensation de vertige. Dans le ciel peuvent se lire les mauvais présages.

Et une maison petite, jolie se dressait devant lui. A force de voir des choses assez inhabituelles dans tous ces couloirs (une grande prairie, une école pénitentiaire), la présence d'une maison au beau milieu d'un hôtel ne le choqua que très peu. Plus il s'en rapprochait plus la maisonnette semblait coquette. Et cette maisonnette semblait à tel point idéale, que s'il avait fallu une illustration du mot

"maison" dans le dictionnaire, c'était exactement l'image que l'on aurait pu trouver. Il y avait un portique grinçant (comme tous) qui donnait sur un petit coin de pelouse (tondu chaque dimanche matin) où l'on trouvait une table de jardin en fer forgé blanc pour les soirs d'été. La maison en elle-même était un grand rectangle, avec une porte lourde de chêne au rez-de-chaussée, encadrée par deux petites fenêtres carrées, surplombées par deux petites fenêtres carrées. Et le toit : un chapeau de tuiles rouges.

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Cela faisait penser aux dessins que font les petits enfants quand on leur demande une maison. Une maison comme une autre quoi !

Mais il se rendit alors compte que ce n'est pas une maison isolée mais un quartier résidentiel avec tout plein des mêmes maisonnettes coquettes. Un champ où il poussait des maisons à la chaîne. Bien vite tout en marchant il se trouva au centre de la pelouse d'une de ces maisons. Le moyen garçon gêné regarda autour de lui. Et en regardant vers la maison, il vit, à travers la fenêtre, un homme avec une moustache debout dans son salon, et près de lui une femme qui semblait être sa femme, et un noir qui semblait être son noir. Une chose surprit le moyen garçon et l'incita à rester par curiosité une fois de plus : l'homme moustachu tenait un fouet dans la main droite.

Notre ami n'eut pas le temps de réfléchir à quoi pouvait servir ce bout de corde en cuir que de l'autre côté de la fenêtre le fouet avait déjà tournoyé pour aller claquer contre la poitrine du noir. Et choqué le moyen garçon constata qu'une trace rouge marquait le torse du noir. Et écœuré le moyen garçon vit le rictus fier, sadique de l'homme moustachu. Toujours souriant ce dernier balança sa main en éventail contre le visage de sa femme pour y laisser son empreinte. Paf !

C'en était trop ! Le moyen garçon courut vers la porte de chêne, qu'il ouvrit d'un coup d'épaule. Mais l'homme moustachu se tenait juste là, alors notre ami fit deux pas en arrière :

— Vire de là, petit ! Tu ne comprends pas que c'est qu'une sale catin et un esclave nègre ? Ils ne valent rien. Allez dégage ! Tu ne peux rien pour eux, ils sont nés comme ça, c'est de leur faute ! Moi, je suis un homme blanc bourré de pognon, j'ai tous les droits ! fit le moustachu sans faire bouger ni sa moustache, ni son sourire cruel.

Tandis qu'à l'arrière-plan, les regards tristes de l'homme noir et de la dame se noyaient de larmes, le moyen garçon fut chassé à grands coups de pied au cul de la pelouse du moustachu.

Le moyen garçon aigri et gris boita jusqu'à l'escalier.

— Putain de vie ! pensa-t-il. Un moustachu bat une femme et un homme parce qu'ils sont différents. Et quiconque veut faire comprendre à un idiot de moustachu que ce n'est pas une raison suffisante se retrouve avec un terrible mal au derrière. Au nom de quoi ? du "pognon". Qu'est c'est que ce truc ? Le

"pognon" ?

Il lui tardait de sortir de cet étage 201.

Et il s'était lancé dans l'escalier d'un pas claudiquant, mais déterminé, il y avait au moins trente marches de cela. Et il avait descendu sept ou huit étages sans s'arrêter pour les visiter. La vie c'était nul de toute façon ! Il ne voulait plus que récupérer cette fichue clé pour s'enfermer dans sa bibliothèque pour toujours. Car si c'était pour vivre l'horreur d'un autre étage, merci bien ! Alors il descendait se rapprochant le plus vite possible du concierge. Mais en passant devant l'étage 151, le moyen garçon aperçut, dans l'encadrement que formait l'ouverture de la cage d'escalier, un semblant de colline verdoyante. Et alors ses pieds arrêtèrent de marcher. Si cet étage ressemblait ne serait-ce qu'un petit peu, à l'étage 204 alors il y avait beaucoup, beaucoup de raisons de s'y aventurer. Et cette verte montagne qui apparaissait au loin, suffit à le convaincre à s'accorder une dernière visite.

Il pénétra dans l'étage, et comme au 204ème, dame nature étendait sa robe verte et ondulée.

Alors le moyen garçon lança son regard vers le haut, pour y découvrir avec enchantement la voûte brillante de milles bleus. Et tandis qu'il admirait les différentes

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nuances de bleu, le ciel devint rouge. Mais pas rouge, comme on l'adore aux couchers de soleil, pas rouge amour ! Non ! Un rouge violent, qui surprend et qui fait peur tout simplement, un rouge sang ! Et le moyen garçon trembla. C'est alors que simultanément deux armées gravirent deux collines qui se faisaient face. Notre rat de bibliothèque, planté à cinquante mètres des deux troupes, comprit qu'il s'agissait d'armées guerrières. Les soldats qui n’étaient pas de plomb reluisaient quand bien même d’une aura triomphante. Puis une douce symphonie jouée à la trompette retentit d'un côté, pour trouver en écho la même mélodie dans l'autre camp.

Mais la voix rauquement criarde d'un des soldats déchira l'harmonie de l'ensemble. Et là d'un coup d'un seul, les deux troupes descendirent à fond la caisse leur colline respective pour se rentrer dedans en un fracas terrible au pied de ces dernières. Et dans une horreur indescriptible, le combat commença entre les deux troupeaux barbares. Une armée était vêtue de costumes bleus, l'autre de costumes rouges. Et c'était seulement ainsi que l'on parvenait à les distinguer. Car en effet il y avait une chose troublante : chacun des soldats semblait avoir son frère jumeau dans la troupe adverse, si bien que l'on aurait dit que tous se battaient contre eux-mêmes.

Et une tuerie comme il en eut beaucoup dans toute l'histoire de la guerre se déroulait sous les yeux de notre moyen garçon. Des têtes fendues volaient, le sang giclait sur plusieurs mètres et constituait des flaques au sol formant une fine couche coagulée à la surface, la main d'un soldat tenait encore l'épée alors que ce dernier se battait manchot à cent pas de là. Et les cris inhumains et les bruits dégelasses, crac, splach, et autres flops, attestaient de tous les dégâts physiques subis sur cette plaine gore.

Bref, la guerre ! Ce qui se passait dans la tête de l'enfant à cet instant même était confus, noirâtre…. Il ne comprenait pas ! Comme l'on ne saisit pas le sens d'une phrase incohérente, le moyen garçon ne comprenait pas : ses hommes butaient cruellement leurs frères. Alors il se dit que ce devait être encore à cause de ce

"pognon"! (et il n'était pas loin du compte) puis pensa que c'était peut être simplement parce qu'une des troupe était habillée en rouge et l'autre en bleu (et il y avait aussi un peu de ça !). Prêt à vomir, à cause de l'odeur de la mort mais surtout à cause de la connerie absolue de la race humaine, le moyen garçon ne supporta plus tout ça ! Et il pleura comme aurait pu le faire n'importe quel enfant dans l'amour de l'age. Puis courut.

Le moyen garçon courut. Il courut encore. Fauchant l'herbe souillée, traversant la plaine sous le ciel de sang. Il sortit de l'étage, et descendit l'escalier en colimaçon toujours en courant. Et il fermait les yeux et criait. Les marches défilaient en cercles infinis et ses pas claquaient. Descendant tournant descendant tournant. Puis au bout d'un long moment, le pied du moyen garçon chercha la marche qui suivait mais l'enchaînement semblait rompu. Alors sa voix s'éteignit, et il rouvrit ses yeux encore mouillés par toutes ses larmes, salis par tant d'horreurs. Il constata que l'escalier s'arrêtait ici. Plus aucune marche et le message " rez-de-chaussée " inscrit sur le mur.

Il était maintenant un peu défoulé, et la folie haineuse s'était dissipée pour ne laisser qu'une plaie douloureuse dans sa mémoire. Et donc il considéra la situation avec bon sens. Le rez-de-chaussée, il devrait y trouver le concierge. Ainsi il marcha vers l'ouverture qui permettait l'accès au rez-de-chaussée.

Il se trouvait au milieu d'une vaste pièce, qui pour une fois ressemblait à ce qu'elle était vraiment, au hall d'un hôtel. Un guichet se dressait vers l'entrée, et juste au-dessus, sur une pancarte blanche pendue à deux ficelles, on pouvait lire en lettre capitale d’imprimerie : " le concierge". Le moyen garçon s'accouda au guichet, et fit

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tinter la petite sonnette posée là pour appeler le concierge. Et c’est ainsi que le moyen garçon fit une découverte hallucinante, le concierge était en réalité Dieu. Oui ! il l'avait reconnu, c'était Dieu. Mais quand il réfléchit un peu c'était presque évident : Le concierge de cet hôtel, qui faisait correspondre à chaque étage une part de vie, était Dieu. Et le divin concierge fit :

— Bonjour je suis le concierge.

— Bonjour monsieur. Mais n'êtes-vous pas aussi Dieu ? questionna le moyen garçon toujours très poli.

— Et toi, n'es-tu pas le moyen garçon de la bibliothèque et ne viens-tu pas chercher tes clés puisque ta porte a claqué te laissant dehors tout seul, comme un couillon ? rétorqua Dieu.

— C'est exactement ça, dit le moyen garçon forcé de constater qu'il avait affaire à Dieu. Donc vous êtes Dieu ?! Je ne pensais pas du tout vous trouver au rez-de- chaussée, mais plutôt sur le toit de cet hôtel !

— Ah toujours ce vieux cliché ! Mais bon, tu n'es pas venu là pour ça ! Je vais te donner ces clés, jeune homme. Mais je voudrais d'abord savoir comment tu trouves ce monde.

— Hé bien, sans vouloir vous offenser Mr Dieu, je le trouve bien pourri. Les hommes sont bêtes et méchants et mes livres me manquent.

— Mais tes livres, petit, ce n’est que la vie mais en plus sucrée. Avec une autre grosse différence : l’un est réel, pas l’autre. La vie est d’autant plus belle que rien n’est fabriqué.

— La vie ? Belle ? non la vie c'est l'enfer !

— Non mon jeune ami. Je suis bien placé pour savoir ce qu'est l'enfer, et l'enfer c'est simplement de ne pas aller au paradis. Plus rien, le vide noir !

— Et le paradis alors, qu'est-ce ? demanda le moyen garçon.

— Ben, tu vois la porte de sortie là-bas ? fit Dieu en orientant son index vers une porte vitrée baignée de lumière aveuglante, c'est ça le paradis.

— Et c'est beau ?

— Tu verras bien !

— Parce que si le paradis est aussi beau que la vie, et bien, je crois que je préfère dormir pour toujours !

— Et le ciel, l'amour, et la tarte meringuée au citron, c’était pas beau ? demanda Dieu

— Oui mais, la guerre, et tout le reste c'était affreux !!!

— C'est ainsi qu'on apprécie le reste. Tu as vu beaucoup d’horreurs mais tu as pourtant continué à te balader aux autres étages ! Pourquoi ? Parce que tu recherchais le bonheur ! Mon jeune ami c’est ça la vie, pour une seconde de bonheur, on vivrait milles ans de dures souffrances.

Depuis que ta porte a claqué, vois ce que tu accompli. Tu as connu la beauté, tu as appris et compris le monde. Vivre la vie, voilà la plus belle de toutes les choses qui existe ! prophétisa Dieu.

Le moyen garçon réfléchit. Puis il demanda :

— Mais puisque vous êtes Dieu, et que vous savez tout sur moi, pourquoi m'avez- vous posé toutes ces questions ?

— Pour que toi tu le saches, répondit Dieu en un sourire.

Le moyen garçon réfléchit encore. Puis il demanda :

— Et pourquoi, moi, j'avais une porte ouverte, et que les autres enfants sont enfermés sans le savoir ?

— Parce ce que pour un rêveur, tout est possible, répliqua Dieu.

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Le moyen garçon réfléchit une fois de plus. Puis il demanda :

— Et, qu'est-ce que le "pognon" ?

— Le pognon = droit de propriété immoral que certains hommes croient posséder sur toutes les choses du monde, fit Dieu platement. Mais crois-moi la vie est belle, puis c’est pas sa faute à la vie si certain la rendent moche.

Ayant épuisé tout son stock de questions le moyen garçon se tut. Un long silence.

D'autres questions ? reprit Dieu. Non ? Alors voilà tes clés mon jeune ami, en tendant un petit trousseau. Et, tant que j’y suis, pour remonter à la bibliothèque, tu peux utiliser l'ascenseur, il est réparé. En fait, il est en service depuis quelques semaines déjà mais j'ai pas eu le temps d'enlever toutes les affichettes jaunes.

— Attendez ! percuta le moyen garçon, ça veut dire que l'ascenseur fonctionne, que j'aurai pu l'emprunter pour venir chercher ces maudites clés et que j'aurais pas été obliger d'endurer la visite de tous ces étages ?

— Oui.

— Pfffffff, souffla le moyen garçon avant de conclure. Bon, ben, merci quand même pour les clefs, monsieur. Et puis … adieu.

— Oui, au revoir, répondit Dieu.

Notre jeune ami fit un signe de main, et se dirigea encore pensif vers l'ascenseur.

Il appuya sur le bouton d'appel, qui s'illumina au contact de son doigt. C'était beau.

Le garçon d’ascenseur demanda au moyen garçon à quel étage il se rendait, ce dernier répondit au 205. Le garçon d’ascenseur appuya sur un bouton, et la machine se mit en marche. Il avait un costard classe, un couvre-chef ridicule (propre à la profession) et un air triste. Personne ne parlait, sauf peut être l’ascenseur lui-même qui grognait mécaniquement. Alors et comme il trouvait le temps long, le moyen garçon engagea la conversation :

— Comme ça, vous êtes garçon d’ascenseur ?

— C’est ça, fit son interlocuteur sans aucune intonation particulière.

L’ascenseur grognait.

— Un mystère me turlupine, me chiffonne, me tracasse depuis ce matin : pourquoi n’y a-t-il pas d’étage 203 ? demanda enfin le moyen garçon en se rendant compte qu’il posait cette question à la personne qui était la plus susceptible de connaître la réponse.

— Parce que jamais 203, fit l’autre simplement.

C’était évident. Le moyen garçon continua :

— Et…sinon ?... Dans cet hôtel, combien y a-t-il d’étages ?

— Je l’ignore : Je n’en ai jamais vu le bout.

— Ah oui ?

Et n’est-ce pas ennuyeux d’aller d’un étage à un autre ainsi à longueur de journée ?

— Le plus ennuyeux c’est de rester dans cette fichue boîte ! Je voudrais tellement voir autre chose, avoua le garçon d’ascenseur songeur qui pour la première fois depuis le début de la conversation manifestait un sentiment.

— Mouais…marmonna le moyen garçon tandis qu’un dring indiqua qu'ils étaient à l’étage 205, celui de la bibliothèque. Et les portes s’ouvrirent.

— Au revoir.

— Au revoir.

(10)

Le moyen garçon se retrouvait dans ce couloir. Il passa devant la machine à cirer les chaussures, et s’arrêta devant la porte, cause de tous ses malheurs. Et là, la main posée sur la poignée, il repensa à sa journée. Cette réflexion dura 3 heures et demie. Il secoua la tête. Et c’est alors que le moyen garçon tomba nez à nez avec son ombre. Il ne l’avait pas vu depuis ce matin. Et sa surprise fut grande, car il n’y avait plus de doute possible : il avait réellement grandit au cours de la journée, l’ombre semblait deux fois plus grande et ce n’était pas l’éclairage cette fois-ci! C’était incroyable comme cette aventure l’avait fait grandir.

Et c’est presque fier d’être si grand, qu’il sortit le trousseau. Pour ouvrir, il saisit la clé avec le numéro 205, et il l’enfonça dans la serrure. Le craquement de la clé dans la serrure sonna comme le croquement d’une tarte meringuée au citron.

Et là tout à coup un éclair de réalité le frappa.

Son esprit devint infiniment profond (comme le ciel), et ses yeux s’allumèrent (comme des boutons d’ascenseur). Car tout ceci en lui, cette réalité, c’était de l’amour.

L’amour de la vie ! IL AIMAIT LA VIE, LA BEAUTÉ, L’AMOUR.

Alors il laissa les clés sur la porte et décida qu’il allait retourner se promener dans les couloirs. Pour en voir le plus possible, pour voir jusqu’où monte cet hôtel et puis tout simplement manière de vivre la vie.

La vie allait. Et un jour, quelques étages plus haut, abruti comme souvent devant un bouton d’ascenseur, le moyen garçon rencontra une moyenne fille qui voulait voir le monde. Alors il lui prit la main. Et puis ils s’installèrent, tous les deux, dans un étage assez tranquille, où ils construisirent un gigantesque château en piles de livres. Notre ami avait installé le ciel, au-dessus du château, un ciel qui ne s’éteignait jamais. Et Malopiée venait les voir de temps en temps, avec l'ancien ouvrage ténébreux qui n’avait en réalité rien de terrifiant (il s’agit en fait du vieux grimoire noir, mais bon, vu qu’il était devenu gentil…). Puis c'est normal qu'à son âge le moyen garçon n'ait plus peur. Car il grandissait. Mais paradoxalement, il resta toute sa vie un moyen garçon (le veinard !).

Alors vous devez vous demander pourquoi est-ce que j'ai raconté cette histoire au passé ? … C’est parce que malheureusement même les rêveurs ne sont pas éternels. Mais cette histoire n'est pas triste, souriez. Car après avoir écumé pendant des années le plus de couloirs possibles de l'hôtel-vie avec Malopiée sur son épaule et des rêves plein la tête, croyez bien que quand le moyen garçon s'est enfin décidé à fermer les yeux, sur ses lèvres c'était bel et bien le goût de la tarte meringuée au citron qu'il y avait. Et lui aussi il souriait.

Fin

Bonne nuit, petit ! Omer Ivan Disib

Octobre 2005

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