L’AUDITION ET DES EXPLORATIONS FONCTIONNELLES AUDITIVES
Cours de DFGSM2
UE Système neuro-sensoriel
Faculté de médecine de Montpellier-Nîmes
Denis Mariano-Goulart
Les parties sur fond rose constituent des compléments non exigibles à l’examen
Qu’est-ce qu’un son ? Intense, aigu ?
Propagation ?
Captation ? Amplification ? Traitement ?
Analyse du signal ? Conversion ?
PA électrique ?
ACOUSTIQUE
BIOPHYSIQUE DE L’AUDITION
Prérequis : cours sur les ondes de PACES.
Suite du cursus : neurophysiologie de l’audition, exploration fonctionnelle de l’audition, ORL et neurologie.
OBJECTIFS PEDAGOGIQUES
DEFINITION D’UN SON
x,2t x,t
x,3t
Onde progressive
scalaire de vibration d’atomes
ou de molécules
célérité c dans un
milieu matériel
x,4t x,0 d
c = d/t
Haut-Parleur
MODELISATION (Rappels de PACES)
• Position d’une particule g(t,x) :
• Période (temporelle) : g(t,x) = g(t+T,x)
• Longueur d’onde : g(t,x) = g(t,x+l)
) , ( .
sin )
,
( x E t x
c t x
A x
x t
g
T 2 1 f
l c
f T c
c 2
.
SON = ONDE DE PRESSION
t
A c x
t x A
x x
t g x
c ( , ) sin . sin .
Hypothèse c >> x,
retard = x/c 0
vibrations en phase, écarts conservés, densité constante, pression constante.
Or dans l’air, c 343 m/s
c x
l’hypothèse c >> x est fausse
Pression en x = cste = P atmosphérique
x
t g
HP
P
c
t x A
x x
t g x
c ( , ) sin .
surpression locale
dépression locale
t g
x
déphasage des ondes de vibration au voisinage d’un lieu x onde de surpression acoustique P qui s’ajoute
à la pression ambiante.
Ordres de grandeur dans l’air : P a = 10 5 Pa
P = 20 mPa – 20 Pa P << P a
dans l’eau : P < kPa HP
SON = ONDE DE PRESSION
ONDE DE PRESSION : Conséquence
10
5Pa
10
5Pa 10
5Pa
Différence de pression de part et d’autre du tympan hypoacousie & douleur
pharynx
ONDE DE PRESSION : Modélisation
x
dx+E(t,x+dx)-E(t,x)
= dx + E(t,x)
t
0=0
t
Compressibilité
. cos .( )
. ) .
.(
sin 1 .
1
c t x c
A c
t x x A
x
P E
en Pa
-1, exprimant la diminution relative
de distance (ou de volume) par Pascal de surpression apporté
dx
E(t,x+dx)
E
. sin .( ) . . cos .( ) c t x A
c t x A
t
v
v Z c v
P . .
.
1
L’impédance acoustique Z du milieu (kg.m -2 s -1 ) caractérise sa capacité à transmettre un son
vitesse de vibration
v
V
0DV P
0
1 V
V P
D
ONDE DE PRESSION : Modélisation
F
1F
2dx x x
dS
dS x dx
dS P dx
x P x P F
dt F
m . dv
1 2[ ( ) ( )]. . .
. . sin .( )
) .(
cos . . . .
2
c t x c
A Z x P c
t x A
Z v Z
P
dS c dx
t x c
ZA dt
m . dv sin .( ) . .
2
donc ,
) .(
sin . . )
.(
cos . .
mais
2
c t x A
t v c
t x A
v
c Z
dS c dx
dx Z dS
m . . . .
On applique la relation fondamentale de la dynamique à une tranche de milieu de propagation de masse volumique , de surface dS et d’épaisseur dx.
dx
ONDE DE PRESSION : Modélisation
dS dx x P
F
2 ( ).
dx dS
c Z .
En appliquant la relation fondamentale de la dynamique à une tranche de
milieu de propagation de masse volumique , on a montré que : dS
x P F
1 ( ).
0
1 V
V P
D
En définissant le coefficient de
compressibilité par la réduction en
% d’un volume de gaz soumis à une surpression P, on a montré que :
v . v
. .
1
DEFc Z
P
V
0DV P
CELERITE & IMPEDANCE
• dans un gaz :
• Gaz réel :
• Gaz parfait :
• dans un liquide : c constante
• dans un solide:
. c 1
. c 1
.
c
Z
E
E .
1 c 1
) 273
( 20
c CELSIUS
L DL
S
L ΔL 1 E
1
L E. ΔL S
F
P
(kg.m
-3) c (m.s
-1) Z (kg.m
-2.s
-1)
Air à 20°C 1,3 343 446
Eau de mer à 37°C 1030 1524 1,6 . 10
6Os humain 2000 4000 8 . 10
6c air << c eau << c os Z air << Z eau << Z os
Loi de Laplace
1749-1827
POINT D’ETAPE 1: acoustique
• SON = onde progressive de vibration ou de pression car déphasage des mouvement vibratoires
• Onde de pression : P=Z.v
• Z = .c = 1/(.c )
• Z eau >> Z air
• c eau 1500 m/s >> c air 340 m/s
PUISSANCE SURFACIQUE
dx S
P.S.
F
v . car
v . 1 .
. . .
2
Z Z P
P P dt
P dx dt
dL W S
dx S P dx
F dL
DEF DEF
Z t P dt
t dL t S
W
DEF 1 ( ) ( )
) (
2
Puissance surfacique W en Watt/m 2 : Pour un son pur :
en notant <> la moyenne sur T
P 20.10 -6 – 20 Pa W 10 -12 – 1 W/m 2 dans l’air
2 2 2
. .
. Z A f Z Cste
P
W
2 2 2 2 2
2 2 0
2
2 2 2 2
2 2 2
2
2 . . . .
2 . . . .
)]
.(
[ cos .
. )]
.(
[ cos . .
. Z A Z A f
T
c dt t x
A c Z
t x A
Z P
T
SENSATION D’INTENSITE
Stimulus physique
(ex: W)
Sensation ou
Perception (consciente)
L’intensité ressentie par un sujet sain (i.e. sensation ou perception) n’est pas proportionnelle au stimulus
physique d’intensité W.
Ce fait est général pour les 5 sens :
On observe (expérimentalement) que la plus petite variation perceptible DS d’un stimulus S est telle que :
Loi de E.Weber (1795-1878)
S k S
S k S
.
constante
D
D
LOI de WEBER-FECHNER
ΔP k' ΔS k.S
Loi de Weber et hypothèse de Fechner :
G. Fechner 1801-1887
) S log S
K.(log P
P
S log K.Δ
S log .Δ
10 K'.ln lnS
ΔP K'.Δ
S K'. ΔS S
ΔS k
k' k' ΔP
ΔS k.S
0 10 1
10 0
1
10 10
S K
P . log 10
Perception
(ex: intensité sonore) Stimulus physique
(ex: puissance surfacique) Loi de Weber-Fechner
La réponse des organes des sens est logarithmique
, donc:
INTENSITE SONORE
2 12
0 0
10
( ) où 10 / log
. 10 )
( log
. W W m
W dB W
I W
K
I
W 0 =seuil d’audition à 1 kHz. W=W 0 I = 0 dB.
W/W 0 =1-10 12 I = 0 dB à 120 dB
I 2 -I 1 = 10 dB = 10.log 10 (W 2 /W 1 ) W 2 =10.W 1 Le même incrément de 10 dB décuple W .
Stimulus W/W0 Perception I
10 dB
10 dB
Risque de traumatisme de l’oreille et d’hypoacousie:
hypoacousie des adolescents, problème de santé publique
10 20 200
1
INTENSITE SONORE
Exemple 1, examen 2012-2013 :
4 haut-parleurs à la même distance d'un auditeur émettent chacun un son pur de même intensité I.
Lorsque ces quatre haut-parleurs fonctionnent simultanément, un auditeur perçoit 30 dB.
Calculez I sachant que log
102=0,30.
dB I
I I
I dB
W W W
dB W
24
6 )
2 ( log . 10 . 2 )
2 ( log . 10 30
) ( log . 10 ) 4 ( log . 10 . )
( 4 log . 10 30
10 2
10
0 10 10
0 10
I I I
30 dB
Exemple 2, examen 2014-2015: A quelle gain en dB correspond une multiplication par 64 de la pression acoustique d’un son ?
dB 36 )
2 ( log . 10 . 12 )
2 ( log . 10 )
64 ( log . 10 dI
/ ) ( log . 10 )
64 ( log . 10 ) )
/ ) 64 ( ( log . 10 )
( '
10 62
10 2
10
0 2
10 2
10 0
2
10
W
Z P W
Z dB P
I
INTENSITE SONORE
Mais l’oreille n’est pas sensible de la même façon aux sons de
fréquences différentes.
I dépend aussi de la fréquence du son :
Sonie de N phones
=
Intensité de N dB à 1000 Hz
W I
2 12
0 0
10
( ) où 10 / log
. 10 )
( log
. W W m
W dB W
I W
K
I
APPLICATION: AUDIOGRAMME
En santé publique, on évalue une nuisance sonore en pondérant les dB
Source : http://www.cochlea.org/spe On peut aussi utiliser une perte en dB par rapport à la normale pour chaque fréquence:
normale
HAUTEUR SONORE
log . 1000 )
Savart (
log
. f H 10 f
K
H
Tonie de 1000 mels
=
Hauteur de 1000 Hz à 40 dB
La sensation de hauteur dépend aussi de l’intensité :
- aigus (f > 3 kHz) perçus plus hauts (plus aigus) si I augmente - graves (f < 1 kHz) perçus moins hauts (plus graves ) si I augmente
Un sujet normal peut distinguer environ 1500 hauteurs.
Var iati on de Hau teur
dB
Sour ce : ht tp:// ww w .co chle a. eu
Timbre = caractéristiques hors intensité, hauteur,durée
POINT D’ETAPE 2 : quantification
• Stimulus physique S P Perception
• Stimuli : W pour l’intensité, f pour la hauteur
• La perception dépend de plusieurs stimuli
• Loi de Weber : DS/S = k
• Loi de Weber-Fechner : P = K. log S
• Intensité sonore (dB) :
• dépend aussi de f : sonie N phones = N dB à 1 kHz
• Hauteur sonore (Savart) :
• Sensation aigu/grave renforcée si I augmente :
• tonie N mels = N Hz à 40 dB
) W W
( 10.log
I 10 0
f 1000.log
H 10
INTERACTIONS (rappels de DFGSM2)
• Propagation : en ligne droite si Z = cste
INTERACTIONS (rappels de DFGSM2)
• Propagation : en ligne droite si Z = cste
• Absorption :
• n [1,2]; n=2 pour l’eau et les cristaux,
• donc l’absorption augmente avec la fréquence
x f
k
ne W
x
W ( . ).
0 . )
(
INTERACTIONS (rappels de DFGSM2)
• Propagation : en ligne droite si Z = cste
• Absorption :
• n [1,2]; n=2 pour l’eau et les cristaux,
• donc l’absorption augmente avec la fréquence
• Diffraction : si l << car sin = l /
• Cf. cours de PACES : diffraction si f=c/l (US)
x f
k
ne W
x
W ( . ).
0 . )
(
INTERACTIONS (cf. US de DFGSM2)
• Propagation : en ligne droite si Z = cste
• Absorption :
• n [1,2]; n=2 pour l’eau et les cristaux,
• donc l’absorption augmente avec la fréquence
• Diffraction : si l << car sin = l /
• Cf. cours de PACES : diffraction si f=c/l (US)
• Réflexion & réfraction :
x f
k
ne W
x
W ( . ).
0 . )
(
2 2
1 1
1 sin 1 sin
c
c
REFLEXION / REFRACTION NORMALE
<W
i>, P
i<W
r>, P
r<W
t>, P
t) . cos(
. . .
) . cos(
. . .
) . cos(
. . .
2 1 1
t A
Z P
t A
Z P
t A
Z P
P P
P
t t
r r
i i
t r
i
x=0
A i A r Z A t
Z 1 2 .
t r
i t
r
i g g A A A
g
. 2
. Z A Cste
W
Z 1 Z 2
Comme pour un son pur,
2 2 1 1 2
2 1 2
2 1 2
. . 1 4
Z Z
Z Z W
r W t
Z Z
Z Z
W r W
i t i
r
2 1
2 1
1 2 1 2
1 2 1
2 1 2
1 2 1
2
1 1
1 1
1 1
Z Z
Z Z Z Z Z Z A
A
Z Z A
A Z
Z
A A Z
Z A A
A Z A
A Z Z A Z A
i r
i r
i r i
r
r i t
r i
REFLEXION / REFRACTION NORMALE
<W
i>, P
i<W
r>, P
r<W
t>, P
tx=0
Z 1 Z 2 En écrivant la continuité des vitesses et des pressions en x=0, on montre que :
2 2 1 1 2
2 1 2
2 1 2
. . 1 4
Z Z
Z Z W
r W t
Z Z
Z Z
W r W
i t i
r
CONSEQUENCE
<W
i>, P
i<W
r>, P
r<W
t>, P
tZ air Z eau
% 1 , 0 1
% 9 , 99 446
1569720
446 1569720
/
2 2 /
r t
r
eau air
eau air
Un son n’est pratiquement pas
transmis à une interface air/eau
POINT D’ETAPE 3 : interactions
• Absorption qui augmente avec la fréquence
• Diffraction qui baisse avec la fréquence
• Réflexion quasi complète d’un son à une interface entre de l’air et de l’eau
Z Z t
Z Z
W r W
i
r
21
1 2
2 1 2
ANATOMIE FONCTIONNELLE
ANATOMIE FONCTIONNELLE
hélicotréma
rampe vestibulaire rampe tympanique canal cochléaire
fenêtre ronde fenêtre ovale
oreille interne :
oreille moyenne tympan
marteau enclume étrier
pavillon
oreille externe
cochlée déroulée
trompe d’Eustache pharynx
PERI LYMPHE
LAME
RETICULAIRE PERILYMPHE
NERF AUDITIF
MEMBRANE TECTORIALE
CCE CCI
ENDO LYMPHE MEMBRANE DE
REISSNER
MEMBRANE BASILAIRE
ORGANE DE CORTI PERI
LYMPHE
32 mm 2 tours 3/4
Oreille moyenne
(endolymphe) (périlymphe)
CAE
OREILLE EXTERNE
• Pavillon
• Recueil des ondes sonores
• Amplification variable avec la direction du son
• Localisation de la source sonore
• Avant/arrière et Haut/Bas : analyse de la diffraction par les reliefs cartilagineux du pavillon.
Elle transforme l’onde en amplitude et phase, en fonction de ses fréquences (fonction de transfert), ainsi que les surfaces d’ondes, de manière à guider le son vers le tympan.
2000 5000 10000 10
f (Hz) Gain (dB)
pavillon
Rm:
- Localisation D/G : par la différence d’intensité (si f > 1500 Hz) ou de phase entre les 2 oreilles.
- Éloignement de la source : analyse du spectre (diffraction des graves) et de l’écho.
OREILLE EXTERNE
• Pavillon :
•
Recueil, amplification, localisation
• Conduit auditif externe
• Ondes sphériques planes sur le tympan
• Amplification si f 2-3 kHz
500 1000 2000 5000 10000
10 20
f (Hz) Gain (dB)
pavillon CAE
Oreille
externe Oreille externe :
amplification autour de
2-7 kHz.
OREILLE MOYENNE
AIR EAU
Z=P/v
Pressions
v vibration
W
airW
eauW air = P air .v air W eau = P eau .v eau
A-t-on ? : W air = W eau
Adaptation d’impédance:
l’oreille moyenne doit
les pressions et les
vitesses (sinon 99.9% de
réflexion)
OREILLE MOYENNE
PT
ST
T O
M
S o P o F o = P o . S o
F = P . S
T T T
4 22 2
17 3
1
. 0 0
0
. = .
x S ,
. S OM
TM P
P
.S (OM).P S
(TM).P
(OM).F (TM).F
o T T
o
T T T
Levier + surfaces Ampli : P x 22,4
dB) 33 : (exp dB
35 59
10.log de
ion amplificat
une à correspond qui
ce
. 59 .
3520
446 3520 10 1570
2 10 2 3
2
T T
O T
O
T o T
o T
o T
o T
o