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ÉVOLUTION DES ANTICORPS CIRCULANTS CHEZ LES BOVINS TRAITÉS CONTRE L HYPODERMOSE

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(1)

HAL Id: hal-00900836

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00900836

Submitted on 1 Jan 1975

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ÉVOLUTION DES ANTICORPS CIRCULANTS CHEZ LES BOVINS TRAITÉS CONTRE L’HYPODERMOSE

Chantal Boulard, C. Hope, M. Jastrabsky

To cite this version:

Chantal Boulard, C. Hope, M. Jastrabsky. ÉVOLUTION DES ANTICORPS CIRCULANTS CHEZ

LES BOVINS TRAITÉS CONTRE L’HYPODERMOSE. Annales de Recherches Vétérinaires, INRA

Editions, 1975, 6 (2), pp.143-154. �hal-00900836�

(2)

ÉVOLUTION DES ANTICORPS CIRCULANTS CHEZ LES BOVINS

TRAITÉS CONTRE L’HYPODERMOSE

Chantal BOULARD

C. HOPE M. JASTRABSKY

Laboratoire de Zoologie, I. N. R. A., .,

Institut national agronomique, 16, rue Claude Bernard,

7.5005 Paris

SUMMARY

COMPARATIVE EVOLUTION OF BLOOD ANTIBODIES IN CATTI,E INFESTED WITH HYPODERMOSIS AND TREATED WITH DIFFERENT INSECTICIDES.

Immunological response to hypodermosis is studied by a passive hemagglutination method

in three groups of cattle naturally infested during the spring of 1972.

In the autumn, one group was treated with fenthion and another with niclofolan, a drug generally used for distomatosis, but also efficient in hypodermosis and free from side-effects.

The third group served as a control.

Two kinds of immunological response are observed after use of the insecticide. In the group treated with fenthion, there is a rapid drop in antibodies during the 3 days following treatment ; this increases for the next 2months up to a very low level, which is stable for 3 months (fig. 3,

4 , 5

). During the same period, antibodies in the control group increase regularly to reach a maxi-

mum in April or May (fig. 1, 2).

The immunological response of the host is closely related to the antigenic stimulation of the larvae.

In the group treated with niclofolan, the slow drop in antibodies suggests that there is a

parallel drop in the number of larvae during the month following treatment.

A study of the other group shows that larvae are affected in the z! hours following fenthion

administration. This agent, as well as all organophosphorous compounds, are well-known to act

efficiently on larvae and have anaphylactic-type side-effects on the host.

The massive degradation of larvae should have induced an important antigenic reaction, but no increase in the antibodies of the host is observed ; there is even a rapid drop in the number of larvae immediately after treatment.

This fact is investigated further by experiments on guinea pig : the role

of antigen-antibody

complexes is studied by passive anaphylaxis. It appears that shock reactions, following use of organophosphorus insecticides, have a true hyper-sensitivity origin, and are increased by the intrin- sic toxicity of the first instar larvae.

Key-words : hypodermosis, Hypoderma lineatum, Hypoderma bovis,

cattle

grub,

serological antibodies, passive hemagglutination,

insecticides

organophosphorus.

(3)

INTRODUCTION

La lutte contre

l’hypodermose

s’est intensifiée au cours des dernières

années,

les éleveurs

disposent

d’une gamme de

composés organophosphorés

très efficaces

contre les

larves

d’H. bovis et

d’H.

lineatum

responsables

de cette maladie

parasitaire

des bovins.

Cependant,

en fonction de l’insecticide utilisé et de la

phase

évolutive

de la maladie lors du

traitement,

une série d’effets

secondaires,

aboutissant

parfois

à la mort de

l’animal,

ont été observés.

L’étiologie

en est obscure et la toxicité même

du

produit

ne semble pas en cause.

Afin de mieux saisir

l’importance

des divers facteurs

interférant

dans ces acci-

dents,

il convient de

rappeler

brièvement les

cycles

et les

particularités physiolo- giques

des deux

parasites,

ainsi que les réactions de défense d’ordre

immunitaire

observées chez l’hôte normalement infesté.

Les adultes d’H. lineatum et d’H. bovis s’observent en France

de juin

à

septembre.

Des oeufs fixés sur le

poil

des bovins à la

façon

de lentes naissent de minuscules larves

qui pénètrent

dans l’hôte par voie transcutanée. Ces larves infestantes ou larves de ier stade

poursuivent

alors une

longue migration

de 8 à 10 mois dans le

tissu

conjonctif.

Deux voies de

migration

sont

empruntées

suivant

l’espèce.

Les

larves d’H. tineatum suivent de

façon préférentielle

les

plans conjonctifs

de la

partie

antérieure de l’animal et

passent

en

grand

nombre dans la sous-muqueuse

oesopha- gienne.

Les larves d’H. bovis

migrent plus fréquemment

dans la

partie postérieure

du corps du bovin en suivant les

gaines conjonctives

des nerfs et

pénètrent parfois

par les trous de

conjugaison jusque

dans le canal rachidien. Les larves des deux

espèces

aboutissent finalement dans le tissu sous-cutané dorsal de l’hôte. C’est alors seulement

que

s’effectuent les

première

et deuxième mues larvaires donnant les

larves de

deuxième

et troisième

stades ;

celles-ci connues sous le nom de varons sont

immobiles, enkystées

dans un nodule

granulomateux

et

percent

un

pertuis

à travers

le derme et

l’épiderme

du bovin

qui

les met en communication avec

l’extérieur,

car

elles sont aérobies. Cette

phase enkystée

est très courte, de l’ordre de 2 mois. Les larves au stade 3

s’échappent

finalement de l’hôte par le

pertuis

et tombent sur le sol où elles

s’empupent. Après

un

mois,

la pupe libère un adulte ailé. Le

cycle

est ainsi bouclé annuellement.

Des

particularités physiologiques

caractérisent chacun des stades larvaires.

Les larves

endoparasites

de

premier

stade

ont,

du fait de leur

comportement

de

migration,

un

équipement enzymatique important qui

leur

permet

de progresser dans le tissu

conjonctif

de l’hôte. Par

ailleurs,

elles ont la

particularité

d’avoir un

intestin moyen

aveugle

dans la

partie postérieure,

va s’accumuler un contenu

amorphe

constitué des tissus

lysés

de

l’hôte, mais, également, d’enzymes digestives

larvaires

qui

ont contribué à cette

lyse (B OULAR D, i 9 69).

Les larves de deuxième et troisième stades ont une alimentation d’un tout autre

type,

se

nourrissant

au

dépens

des

globules

blancs abondants dans le

granulome qu’elles

induisent et

possèdent

un

équipement enzymatique digestif

fondamenta- lement différent.

Des travaux récents

(BO UL A RD

et W!rrr’rRaus,

1973 )

ont mis en

évidence

l’im-

(4)

portance antigénique

des enzymes

digestives

des larves du

premier

stade

qui sont, parmi

les

protéines larvaires,

celles

qui

induisent chez l’hôte

l’apparition d’anticorps

circulants les

plus précoces

et dont le taux croît

régulièrement

tout au

long

de la

phase endoparasitaire.

Au stade 2 et 3, les modifications

physiologiques

des larves sont telles que les réactions immunitaires de l’hôte apparues contre le stade i

régressent

et s’annulent

totalement au début du stade 2.

Parmi les remaniements

profonds

que subit la

larve,

ce sont ceux

qui

affectent

le tube

digestif qui

ont l’incidence la

plus

nette sur l’évolution du

comportement

immunitaire de l’hôte.

Dès la fin de la

première

mue

larvaire,

il s’établit une communication entre l’intestin moyen et l’intestin

postérieur qui permet l’expulsion

de l’ensemble pro-

téique qui s’y

est accumulé au cours du

premier

stade larvaire ainsi que des nom-

breuses enzymes

digestives

dont le rôle

antigénique

a

déjà

été

précisé (B OULARD , 1970

). Libérées

massivement dans les tissus de l’hôte en un

temps

relativement court, deux à

quatre semaines,

elles

provoquent

chez celui-ci une remontée

fréquente

de son taux

d’anticorps

circulants

(fig. 2 ).

Cette réaction est

cependant

de courte

durée,

elle s’atténue

rapidement

et tend à s’annuler

lorsque

toutes les larves sont

passées

aux deuxième et troisième stades. Aucune communauté

antigénique

n’a

été mise en évidence entre le

premier

stade larvaire et les deux stades

suivants,

ni

aucune réaction immunitaire vis-à-vis des larves

enkystées.

La

gravité

des troubles observés

après

un traitement par un

composé

organo-

phosphoré peut

varier suivant

l’époque

du traitement et l’insecticide utilisé.

Par

ailleurs,

les

symptômes

observés revêtent divers

aspects

en

rapport

avec

l’espèce d’Hypoderme

infestante.

Cependant,

tous les animaux traités

présentent

invariablement les

symptômes

suivants :

inappétence marquée,

raideur des membres

postérieurs

et de la

région sacro-lombaire,

météorisation et

fréquemment

diarrhée.

Lorsque

les cas

s’aggravent,

ils évoluent suivant deux

types :

- Chez des animaux

parasités

par H.

lineatum,

des

oesophagites aiguës

avec

oedème

empêchent

tant l’alimentation que la

réabsorption

de la salive et donnent

aux bovins une apparence de salivation

excessive,

que ne

présente

pas un animal

non

parasité

et traité avec des doses

identiques d’organophosphorés.

Puis l’état

peut empirer,

les animaux restent

prostrés

et en état de

dyspnée

intense. Chez les animaux dont l’oedème ne

régresse

pas et

qu’il

est

impossible d’alimenter, l’abattage s’impose.

- Chez les bovins

plus particulièrement parasités

par H.

bovis, l’apparition

d’oedème dans la

région

sacro-lombaire et à la racine des nerfs

spinaux peut

entraîner des

paralysies

uni ou bilatérales des muscles de la

région

lombaire et des membres

postérieurs. Parfois,

des lésions

plus

sérieuses des nerfs ou de la moelle

obligent éga-

lement à

l’abattage.

Dans ces deux

types d’accidents,

certains

symptômes

comme la

paralysie

des

membres

postérieurs

ou

l’oesophagite

sont liés aux voies

spécifiques

de

migration

propres à chacune des

espèces d’Hy!odeyme,

mais l’ensemble des réactions observées

rappelle

le

syndrome

d’un choc de

type anaphylactique.

Afin de vérifier cette

hypothèse

et

puisqu’il s’agit

d’un

phénomène

essentiel-

lement

immunitaire,

nous nous sommes

appliquée

à suivre l’évolution de ce

type

de

(5)

réaction chez les bovins infestés ayant subi des traitements insecticides entraînant des effets secondaires

plus

ou moins graves.

Au cours de cette

étude,

nous avons abordé un

aspect

de la réaction immunitaire

en suivant

l’évolution

des

anticorps

circulants.

MATÉRIEL

ET

TECHNIQUES

L’expérimentation s’est déroulée au domaine de l’I. N. R. A. à Theix sur quatre lots d’ani-

maux : 3 de 7 taurillons, nés au printemps 1972 et parasités naturellement par H. bovis et H

. lineatum au cours de l’été i9!2, et i de 11 animaux, nés au printemps 1973 et parasités au

cours de l’été 1973.

- Les animaux du lot i, de race Fvisonne, ont été traités au début de novembre 1972 par un insecticide organophosphoré, le fenthion (1), par application cutanée (méthode dite

du « pour-on ») à raison de mg/kg. Cet insecticide a été retenu pour sa bonne efficacité par voie générale et parce que des accidents de type anaphylactique ont été enregistrés après son emploi.

- Les animaux du lot n° 2, de race Salers, ont reçu début décembre 1972, par voie orale, du niclofolan (2) dinitro-3-3’

biphényl).

Cet anthelmintique utilisé couramment dans le traite- ment de la distomatose s’est révélé assez efficace contre l’hypodermose sans causer les effets secon-

daires observés après l’emploi d’organophosphorés (MAGAT, FAURE, 1970).

- Les animaux du lot 3, de race Salevs, placés dans les mêmes conditions que ceux des deux lots précédents et non traités ont servi de lot témoin.

- Les animaux du lot 4, nés au printemps 1973 issus d’un croisement Salers Chavolais, ont reçu une application de fenthion (1) dans les mêmes conditions que le lot i.

Les réactions sérologiques en vue du diagnostic ont débuté une semaine à un mois avant

chaque traitement (sauf pour le lot i) et ont été poursuivis pendant 6 à 8 mois à raison d’un

examen toutes les trois ou quatre semaines pour les lots r, 2 et 3. Des examens plus fréquents

ont été pratiqués sur le lot .1 à l’époque du traitement. La détermination du titre des anticorps

a été réalisée par la technique d’hémagglutination passive, dans les conditions décrites précédem-

ment (BOULARD, SoRm et SORIA, i9!o). L’antigène sensibilisant les globules rouges est un extrait

partiellement purifié des larves de premier stade

d’Hypoderme.

RÉSULTATS

A. -

AnaLyse

des réactions des animaux

parasités

et non traités

(lot

témoin n°

3)

Malgré

des fluctuations

individuelles,

l’évolution

des

titres

sériques

des animaux

non traités

(fig.

i et

fig. 2 )

se caractérise

pendant

la

période expérimentale

par un accroissement

régulier

du taux

d’anticorps

circulants. Chez certains

sujets

les titres

se

stabilisent,

mais

jamais

nous n’avons observé de chute des

anticorps

circulants

avant avril.

I,es

fluctuations

individuelles observées au cours des mois de décembre à avril ont

été

attribuées à la mort

sporadique

et

plus

ou moins lente de larves

migrantes.

La

lyse

de celles-ci libère momentanément un ensemble de

protéines,

dont celles stockées dans le tube

digestif,

à

grand pouvoir antigénique

et

qui

sont à

l’origine

d’un accroissement

temporaire

des titres.

( 1

) Tiguvon Bayer.

( z

) Bilevon Bayer.

(6)

Il est certain

qu’à

côté de ces facteurs d’ordre

purement

immunitaire inter- viennent

également

des fluctuations individuelles dues à l’état

physiologique

de

l’hôte.

Les

prélèvements

de sang n’ont pu être réalisés au-delà de mai sur le lot témoin n° 3

(fig. z).

Néanmoins les réactions immunitaires

enregistrées jusqu’à

cette

date sont très

comparables

à celles observées chez les animaux de race

différente,

situées dans des conditions voisines de

pâturage (fig. 2 ),

ou de celles décrites lors d’infestations artificielles de bovins

(R OBERTSON , 19 66)

ou de

lapins (B OULARD

et

WE

I

NTRAUB, 1973).

(7)
(8)

B. -

Analyse

des réactions des lots d’animaux

parasités

et traités aux insecticides

organophosphorés

Les animaux

ayant

subi un traitement aux insecticides

organophosphorés

ont

tous eu des réactions humorales très

caractéristiques

et ont

réagi

d’une

façon

homo-

gène

au cours des deux années consécutives

(fig.

3et

5).

Bien que ces traitements ne soient

pas statistiquement comparables

parce que

portant

sur des races différentes et avec des animaux soumis à des conditions variées de

parasitisme,

nous avons

enregistré

une chute très

marquée

des

anticorps

chez tous

les bovins traités que nous avons suivis

(fig.

3, 4,

5).

Les réactions des individus du lot i ont été

comparées

à celles du lot 3 témoin à titre indicatif car les animaux de ces deux lots n’étaient pas de même race, mais

se trouvaient en même

temps

dans les mêmes conditions d’infestation au

pâturage (fig. 4 ).

La

comparaison

a

porté

sur les moyennes des titres

sériques

de

chaque

lot en fonction du

temps. Ces

courbes sont

portées

sur la

figure

4et

chaque point

est enca-

dré par son intervalle de confiance

(Q

=

0 ,95).

En dehors de la

première

mesure, effectuée un mois

après

le

traitement,

les intervalles de confiance de ces deux séries de résultats ne coïncident pas, l’évolution

moyenne des titres de chacun des lots se révèle dissemblable.

L’examen

des courbes de la

figure

4 et 5 met en évidence une chute du taux des

anticorps

circulants au cours des deux mois suivant

l’application

de l’insecticide.

Les titres se stabilisent ensuite

pendant plus

de deux mois avant de subir les varia-

tions que nous avons

déjà

observées dans le lot témoin. Cette

augmentation

du taux

d’anticorps

à

partir

d’avril se

produit

chez des

animaux

dont toutes les larves

n’ont

pas été détruites par le traitement et

qui

effectuent alors leur

première

mue larvaire

(fig.

I et

2 ).

Ces résultats

manquaient de précisions

concernant les

premières phases

du

phénomène.

Nous avons donc

repris

cette

étude

sur m bovins en

multipliant

les

prélèvements

au cours des deux mois suivant

l’application

de l’insecticide.

(9)
(10)

La

figure

3 illustre les réactions immunitaires

enregistrées,

réactions

qui

s’ac-

cordent

parfaitement

avec les observations réalisées sur le lot i

(fig.

3,

5).

Cette

chute

d’anticorps

est

perceptible

chez certains

sujets

dès le troisième

jour après

le

traitement et affecte tous les animaux dans la semaine suivante.

Paradoxalement,

alors que la mort des larves et leur

lyse

devraient entraîner

une libération de

protéines

larvaires et une montée des

anticorps

circulants, nous n’avons observé ce fait

qu’une

fois sur les m cas suivis.

C. -

Anatyse

des yé,actio!2s des animaux du lot

2, parasités

et traités au Bitevon

(fig.

6 et

7)

Les animaux traités au Bilevon

(lot 2 )

ont une réaction

homogène qui s’oppose

nettement à celle d’animaux traités aux

organophosphorés (fig.

5 et

6).

On

peut

constater

qu’aucune

chute

d’anticorps

n’est

enregistrée

au cours de la semaine

sui-

vant le traitement et que l’ensemble des animaux de ce lot se

comporte

comme

ceux du lot témoin

pendant

la même

période (fig. 7 ).

Ce n’est que trois semaines environ

après

le traitement que nous constatons l’amorce d’une chute des titres

sériques qui

ira en

s’amplifiant

au cours du mois suivant. Au troisième

mois,

on assiste à une stabilisation du taux

d’anticorps

ou à une atténuation de leur chute.

Les animaux dont les titres sont restés élevés ont

présenté

en mai

(fig. 6)

un nombre

élevé de varons dont

beaucoup

n’ont

cependant

pas atteint leur

complète

maturité.

Il semble que, dans cette

expérience,

le niclofolan ait

provoqué

une mort lente et

progressive

des larves

qui

s’est étalée sur trois mois. Ainsi se trouve réalisée

expéri-

mentalement une série de

décharges antigéniques

semblables aux

premières

mues

larvaires se

produisant

chez les témoins au cours du mois de mai.

DISCUSSION

L’évolution

du taux

d’anticorps

circulants que nous avons déterminée chez les animaux

parasités,

traités ou non, est fonction de l’intensité de l’infestation et du mode de traitement utilisé.

L’analyse

des résultats

permet d’approcher

certains mécanismes

qui

sont à

l’origine

des chocs observés chez les

bovins,

essentiellement

après l’emploi

de

composés organophosphorés.

La diversité des réactions des bovins aux différents insecticides

employés

dans la lutte contre

l’hypodermose

a amené

plusieurs

auteurs

à en rechercher les causes. En 1971, KHAN aborda un des

aspects

de la

question

en

suivant la

désagrégation

des larves

migrantes

dans les tissus des

bovins,

24 heures

après l’application

de divers

composés organophosphorés

utilisés couramment. Il met

en évidence une corrélation très nette entre la vitesse de destruction des larves et la sévérité des lésions tissulaires de l’hôte à leur contact. Il nous

paraît

difficile d’attri-

buer ces

lésions, toujours oedémateuses, uniquement

à une

libération d’enzymes protéolytiques larvaires,

d’autant

qu’elles s’accompagnent toujours

d’effets secondai-

res de

type anaphylactique

affectant

largement

l’état

général

de l’hôte.

En examinant nos

résultats

sur le

comportement

immunitaire des bovins

après

ces

traitements,

il semble que le

phénomène

soit

plus complexe

et que

d’autres

méca- nismes soient en cause, notamment des réactions

d’hypersensibilité.

(11)

La

comparaison

de la réaction immunitaire

juste après

le traitement chez des animaux

ayant

reçu divers insecticides fait

apparaître

une différence

marquée.

Alors que chez les animaux traités au

Bilevon,

on observe au cours de la semaine suivant le traitement un accroissement

régulier

des titres

sériques, comparables

à

ceux des animaux témoins au même stade

évolutif,

chez les animaux traités aux

organophosphorés,

on note une chute des

anticorps

circulants immédiate et

rapide.

La courbe des titres

sériques

des animaux traités au Bilevon ne commence à s’infléchir

qu’au

cours du mois suivant le

traitement, puis

les titres subissent une chute lente et

régulière pendant

trois mois sans

présenter d’importants

écarts avec

le lot témoin

(fig. 7 ).

Dans ce cas, les larves sont tuées

progressivement,

entraînant

une

régression parallèle

de la sollicitation

antigénique.

Il est intéressant de noter que ce traitement ne s’est pas

accompagné

de réaction de

type anaphylactique

chez

l’hôte.

Dans le cas d’un traitement aux

organophosphorés,

la mort des larves est presque immédiate et leur

lyse

est

enregistrée

dans les 24 heures. Les tissus de l’hôte à leur contact

apparaissent

alors très cedématiés et

largement

infiltrés de

lymphocytes

et

d’éosinophiles (Bou!,axD, 1975 ).

La libération massive des

protéines

larvaires est à

l’origine

de cette

inflammation,

mais elle semble

amplifiée

par des facteurs secon-

daires. En

effet,

ce

phénomène

inflammatoire

s’accompagne

d’une exsudation

plas- matique

contribuant à mettre en contact les

anticorps

circulants et les

antigènes homologues qui

viennent d’être libérés. Les

complexes antigènes-anticorps formés,

de par leur

pouvoir inflammatoire, amplifient

la réaction et en

conséquence

favo-

risent

l’épuisement

des

anticorps

circulants comme nous avons pu

l’enregistrer.

Les accidents

plus fréquents

et

plus

graves observés en fin de

cycle

larvaire

migratoire peuvent s’expliquer

par les différences de taille des larves. Celles-ci peu- vent atteindre 20 mm de

long

en mars, elles ne font que 8 à 12 mm en

novembre,

par ailleurs les titres en

anticorps

circulants croissent

jusqu’en

avril. Les

complexes antigènes-anticorps

formés sont donc

plus abondants,

mais il est

probable

aussi

qu’une

masse

plus importante

de

protéines

larvaires est entraînée dans la circulation

générale.

Ces

protéines

larvaires entrant en contact avec les

anticorps,

et notam-

ment ceux

qui

sont fixés sur les

parois vasculaires,

sont à

l’origine

de la libération de médiateurs

chimiques

comme

l’histamine,

la

bradykinine

et la sérotonine.

Or,

l’ensemble des

symptômes enregistrés après

un traitement aux

organophos- phorés

laisse à penser que l’histamine a un rôle

majeur

dans leurs déclenchements.

La

symptomatologie

de ces accidents semblerait relever alors de

l’anaphylaxie.

Des

expériences

de transmission

passive

de

l’anaphylaxie

à des

cobayes,

par

un sérum de bovin

immun,

nous ont

permis

d’observer des réactions

d’hypersensi-

bilité de

type

Arthus à

l’injection

sous-cutanée de

broyat

larvaire. De

même,

l’intro-

duction par voie intraveineuse de

broyat

larvaire et de sérum immun

provoquent

chez le

cobaye

un choc.

Cependant,

les

complexes antigènes-anticorps

ne sont pas seuls en cause car les

broyats

larvaires sont

capables

isolément d’induire à un moindre

degré

des

réactions semblables. De nombreux auteurs

(Arr DE xsom, K IRKWOOD , zg68 ;

BEES-

LEY, 1971 ; BEL1NSKAYA et

al.,

1971 ;

Orro, 1932 )

ont

déjà

noté le

pouvoir anaphy-

lactoide des

protéines

larvaires

lorsqu’elles

sont

injectées

à des animaux neufs.

L’origine

des chocs consécutifs à un traitement larvicide faisant

appel

aux

composés organophosphorés

est donc

complexe.

Les

protéines

des larves en voie

(12)

de

lyse

interviennent

directement dans

les manifestations

observées,

mais l’étude de l’évolution des

anticorps

circulants prouve que des

phénomènes d’hypersensibilité

interfèrent

également.

L’importance

du choix de la

période

du traitement et de l’efficacité de l’insec- ticide sont donc deux facteurs déterminants dans la

prévention

des accidents au

cours de la lutte

chimique

contre

l’hypodermose.

Reçu pour publication en février 1975.

REMERCIEMENTS

Ces

expériences

ont été réalisées sur les bovins du domaine de l’I. N. R. A. à Theix, 63110 Beaumont.

Nous tenons à remercier M. ROBELlN et les techniciens du laboratoire de recherches sur la

production de viande pour s’être chargés tant des traitements que des prélèvements de sang au

cours des années 1972-1973. ,

Nos remerciements s’adressent aussi à M. le Professeur MAGAT de l’École vétérinaire de

Lyon et M. YVORE, Directeur du Laboratoire de Parasitologie du Centre de Recherches de Tours, pour l’attention qu’ils ont bien voulu porter à notre travail.

RÉSUMÉ

Les réactions immunitaires de trois lots de bovins naturellement infestés par

Hÿpodevma

sp.

ont été suivies.

Deux de ces lots ont fait l’objet d’un traitement d’automne, l’un par un insecticide organo-

phosphoré, le fenthion, l’autre

par

un produit antidistomien également efficace entre

l’hypoder-

mose, le niclofolan. Seul l’emploi du fenthion a provoqué des troubles de type anaphylactique

chez les bovins parasités.

Les anticorps circulants ont une évolution caractéristique dans chaque lot. Ceux des ani-

maux traités au niclofolan présentent, au cours de la semaine suivant le traitement, une évolution

comparable à ceux du lot témoin, puis se stabilisent ou amorcent une chute au cours du mois suivant. Cette chute est lente et générale jusqu’en avril alors que chez les animaux témoins les titres continuent à augmenter régulièrement jusqu’en avril, période se produisent les mues

larvaires.

Dans le lot traité au fenthion, tous les animaux ont présenté une régression

marquée

de leurs

titres en anticorps circulants dans les trois jours qui ont suivi le traitement. Cette chute s’est accentuée au cours des deux mois suivants, puis les titres se sont stabilisés à un très faible niveau

jusqu’en avril.

Cette chute brutale est discutée et attribuée à la formation de complexes antigène-anticorps.

Les protéines libérées massivement après la mort des larves fixent les anticorps circulants et interviennent dans le déclenchement des chocs.

Par ailleurs, des expériences de transmission passive de l’anaphylaxie chez des cobayes ont

mis en évidence au moins deux facteurs interférant dans ces réactions, l’un d’origine immunolo- gique, l’autre inhérent à la larve et lié à l’activité

anaphylactoïde

de certaines protéines larvaires.

Mots-clés :

hypodermose, Hypoderma lineatum, Hypoderma bovis,

varon,

anticorps sériques, hémagglutination passive, insecticides, organophosphorés.

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