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1672 FMHBénéfices des soins de soutien au développement

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Academic year: 2022

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(1)

Bulletin des

médecins suisses

BMS – SÄZ Schweizerische Ärztezeitung – Bollettino dei medici svizzeri – Gasetta dals medis svizzers

Offizielles Organ der FMH und der FMH Services www.saez.ch

50 1 3. 1 2. 2 01 7

1671 Editorial

Révision tarifaire:

TARMED CONSENSUS (TARCO) est sur les rails

1693 Tribune

Des nuages sombres et du ciel bleu

1704 «Et encore…»

par Eberhard Wolff De la pensée latérale

1672 FMH

Bénéfices des soins de

soutien au développement

(2)

SOMMAIRE 1669

Rédaction

Dr méd. et lic. phil. Bruno Kesseli, membre de la FMH (Rédacteur en chef); biol. dipl. Tanja Kühnle (Managing Editor);

Dr méd. vét. Matthias Scholer (Rédacteur Print et Online);

Isabel Zwyssig, M.A. (Rédactrice coordinatrice);

Dr méd. Werner Bauer, membre de la FMH; Prof. Dr méd. Samia Hurst;

Dr méd. Jean Martin, membre de la FMH; lic. oec. publ. Anna Sax, MHA;

Dr méd. Jürg Schlup, président de la FMH; Prof. Dr méd. Hans Stalder, membre de la FMH; Dr méd. Erhard Taverna, membre de la FMH;

Rédaction Ethique

Dr théol. Christina Aus der Au, p.-d.; Prof. Dr méd. Lazare Benaroyo, membre de la FMH; Dr phil., biol. dipl. Rouven Porz, p.-d.

Rédaction Histoire de la médecine

Prof. Dr méd. et lic. phil. Iris Ritzmann; Prof. Dr ès sc. soc. Eberhard Wolff Rédaction Economie

lic. oec. publ. Anna Sax, MHA Rédaction Droit

Me Hanspeter Kuhn, chef du Service juridique de la FMH

FMH

ÉDITORIAL: Urs Stoffel

1671 Révision tarifaire: TARCO (TARMED CONSENSUS) est sur les rails

ACTUEL: Myrtha Martinet-Sutter, Mireille Rossi-Jelidi, Petra S. Hüppi, Riccardo E. Pfister, Stéphane Sizonenko, Cristina Borradori Tolsa

1672 Bénéfices des soins de soutien au développement Le concept des soins de soutien au développement (SSD) est une approche multidisciplinaire et individualisée qui vise à diminuer les stimulations sensorielles intenses de l’environnement hospitalier et à favoriser le bien-être du nouveau-né. Cette approche permet aussi aux parents de devenir les premiers partenaires des soins prodigués à leur enfant.

EHEALTH: Reinhold Sojer

1674 L’usurpation d’identité sur Internet

1677 Nouvelles du corps médical 

Autres groupements et institutions

FORUMSANTE.CH: Carole Clair

1680 Les multiples facettes du genre en médecine

Courrier / Communications

1682 Courrier au BMS

1683 Examens de spécialiste / Communications

FMH Services

1686 Emplois et cabinets médicaux (version imprimée uniquement)

Tribune

COMPTE RENDU DE CONFÉRENCE: Matthias Scholer 1693 Des nuages sombres et du ciel bleu

(3)

HUBER

SOMMAIRE 1670

Impressum

Bulletin des médecins suisses Organe officiel de la FMH et de FMH Services

Adresse de la rédaction: Elisa Jaun, Assistante de rédaction BMS, EMH Editions médicales suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 72,

fax +41 (0)61 467 85 56,

redaktion.saez@emh.ch, www.saez.ch Editeur: EMH Editions médicales suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55, fax +41 (0)61 467 85 56, www.emh.ch Marketing EMH / Annonces:

Dr phil. II Karin Würz, responsable marketing et communication, tél. +41 (0)61 467 85 49, fax +41

personne de contact, tél. +41 (0)61 467 86 08, fax +41 (0)61 467 85 56, stellenmarkt@emh.ch

«Office de placement»: FMH Consul- ting Services, Office de placement, Case postale 246, 6208 Oberkirch, tél. +41 (0)41 925 00 77,

fax +41 (0)41 921 05 86, mail@fmhjob.ch, www.fmhjob.ch Abonnements membres de la FMH:

FMH Fédération des médecins suisses, Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15, tél. +41 (0)31 359 11 11,

fax +41 (0)31 359 11 12, dlm@fmh.ch Autres abonnements: EMH Editions médicales suisses SA, Abonnements,

Prix de l’abonnement: abonnement annuel CHF 320.–, port en sus.

ISSN: version imprimée: 0036-7486 / version en ligne: 1424-4004 Paraît le mercredi

© FMH

Le Bulletin des médecins suisses est actuellement une publication en libre accès (open access). Jusqu’à révoca- tion, la FMH habilite donc EMH à ac- corder à tous les utilisateurs, sur la base de la licence Creative Commons

«Attribution – Pas d’utilisation com- merciale – Pas de modification 4.0 International», le droit, non limité dans le temps, de reproduire, distribuer et communiquer cette création au public.

Le nom de l’auteur doit dans tous les

de l’autorisation de EMH et sur la base d’un accord écrit.

Note: Toutes les données publiées dans ce journal ont été vérifiées avec le plus grand soin. Les publications signées du nom des auteurs reflètent avant tout l’opinion de ces derniers, pas forcément celle de la rédaction du [BMS]. Les doses, indications et formes d’application mentionnées doivent en tous les cas être comparées aux notices des médicaments utilisés, en particulier pour les médicaments récemment autorisés.

Production: Schwabe SA, Muttenz, www.schwabe.ch

Tribune

1696 Spectrum

Horizons

SOUS UN AUTRE ANGLE: Jean Martin

1697 Garder son ancrage et manifester ses valeurs avec un Prix Nobel

SOUS UN AUTRE ANGLE: Erhard Taverna 1700 HoHoHo!

SOUS UN AUTRE ANGLE: Enrico Danieli 1701 MACH KRANK!

VITRINE: Natalie Yaldizli 1703 Mots croisés

Et encore…

Eberhard Wolff 1704 De la pensée latérale

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Révision tarifaire: TARCO (TARMED CONSENSUS) est sur les rails

Urs Stoffel

Dr méd., membre du Comité central de la FMH, responsable du département Médecine et tarifs ambulatoires

TARCO est la seule issue au tarif imposé dès le 1er jan- vier 2018 par l’Etat. En cherchant l’expression «être sur les rails» sur Google, on trouve différentes interpréta- tions comme «trouver une piste sérieuse» ou «être dans la bonne direction». Le projet TARCO est effective- ment sur la bonne voie et proche du but!

Institué par l’Assemblée des délégués de la FMH en tant qu’organe de décision suprême du projet TARCO, l’organe de pilotage, le «COCKPIT», se compose de représentants de toutes les organisations faîtières et organisations de base de la FMH. Lors de sa séance, le 29 novembre 2017, le COCKPIT a approuvé plus de 90% de la nomenclature de la structure tari- faire. Reste désormais à éliminer les dernières diver- gences ces prochains jours et à finaliser les derniers chapitres interdisciplinaires.

La prochaine étape majeure avant le dépôt conjoint de la structure tarifaire TARCO consiste à négocier avec les partenaires tarifaires; dans certains domaines, les premières négociations ont déjà débuté ou sont en passe de l’être.

Depuis le feu vert de l’Assemblée des délégués de la FMH au projet TARCO en janvier 2017, plus de 150 délé- gués tarifaires et experts, regroupés dans plus de

40 groupes de travail, sont à l’œuvre. TARCO se fonde sur la version ats-tms 1.0 (TARVISION) du tarif, rejetée en juin 2016 par les membres de la FMH en votation générale. L’ensemble des chapitres ont été retravaillés en concertation avec toutes les sociétés de discipline médicale et harmonisés conformément aux principes tarifaires de base du projet TARCO.

Chaque chapitre a ensuite été mis à la disposition de toutes les sociétés lors de l’une des quatre phases de consultation afin qu’elles puissent se prononcer. Enfin,

les retours ont été analysés et intégrés au tarif lorsque cela était indiqué.

Par rapport au TARMED encore en vigueur (version 1.08_BR) avec ses 4519 positions, le tarif ambulatoire TARCO ne compte plus que quelque 2700 positions, soit 40% en moins. «Oui, mais c’est encore beaucoup trop, il faut simplifier», diront certains. Rappelons cepen- dant que le TARMED est un tarif à la prestation devant

refléter toutes les prestations ambulatoires obliga- toires selon l’ordonnance sur les prestations de l’assu- rance des soins (OPAS). Si, pour certains, la structure tarifaire TARMED est beaucoup trop détaillée et com- plexe, pour d’autres, elle manque de transparence et on ne sait plus ce qui a été fait. Deux exigences – trans- parence d’une part, simplification de l’autre – diamé- tralement opposées. Ce que nous savons en revanche, c’est que 97% du volume des coûts générés aujourd’hui par le TARMED proviennent de seulement 200  posi- tions.

L’appel à davantage de forfaits dans le tarif ambula- toire TARMED a été très bien saisi par la FMH, qui est prête à intégrer des forfaits là où cela est possible et indiqué. Pour cela, certaines prestations isolées de- vraient être regroupées à des fins de simplification. La base de tout forfait est cependant un tarif à la presta- tion approprié et conforme aux règles de l’économie d’entreprise. Ce n’est qu’avec une bonne connaissance des prestations dont on parle que l’on peut ensuite les regrouper de manière transparente dans des forfaits.

Nous avons bon espoir de pouvoir mettre sur pied un tarif orienté vers l’avenir, susceptible de réunir un consensus et avant tout approprié. Nous sommes en bonne voie!

TARCO est la seule issue au tarif imposé dès le 1

er

janvier 2018 par l’Etat.

Dans certains domaines, les premières négociations avec les partenaires tarifaires ont déjà débuté.

FMH Editorial 1671

(5)

Amélioration des soins médicaux: quels bénéfices en retour des dépenses consenties?

Bénéfices des soins de soutien au développement

Myrtha Martinet-Sutter, Mireille Rossi-Jelidi, Petra S. Hüppi, Riccardo E. Pfister, Stéphane Sizonenko, Cristina Borradori Tolsa

Hôpitaux Universitaires Genève

«Ma fille est née à 24 semaines, j’étais envahie de peurs qui m’empêchaient de la rencontrer. Je me sentais cou- pable et impuissante. Au quotidien, les professionnels lui ont permis de vivre et bien se développer. L’accompa- gnement des infirmières nous a appris à observer notre fille, à décrypter ses besoins et à y répondre. J’ai repris confiance. Nous avons ainsi investi notre rôle de parents, Merci.»

Le prématuré: un enfant avec un risque accru et des besoins particuliers!

Au cours de ces dernières décennies, l’amélioration de la qualité des soins intensifs périnataux a augmenté le taux de survie des nouveau-nés, et des nouveau-nés prématurés [1]1. En Suisse, le taux de prématurité est de 7,5% des naissances vivantes [2]. Chez l’enfant pré- maturé, plusieurs processus précoces du dévelop- pement cérébral peuvent être perturbés [3, 4]. De ce fait, ces enfants présentent un risque neurodéve- loppemental accru sous forme de troubles mo- teurs, de difficultés dans le domaine cognitif et du langage ainsi que des troubles du comportement ou de l’attention. Pour un certain nombre d’enfants préma- turés ces difficultés pourront avoir des conséquences sur leur scolarité, leur formation et leur devenir à l’âge adulte [5–7].

Comparé à l’environnement utérin, les nouveau-nés prématurés sont submergés pendant des semaines par des stimulations sensorielles intenses: appareillage, douleur, mobilisation, stimuli auditifs et visuels. Ces enfants qui souffrent souvent de complications médi- cales, sont plus fragiles, plus sensibles et émettent des signes comportementaux vagues et difficiles à inter- préter pour les personnes qui prennent soins d’eux.

Ainsi, la naissance d’un enfant vulnérable constitue souvent un stress familial très important qui peut af-

fecter l’attachement parental. Progressivement, la qua- lité de vie prenant de l’importance sur la simple survie, les équipes de néonatologie ont œuvré au développe- ment d’actions pluridisciplinaires de prévention et/ou d’interventions précoces sous forme de Soins de sou- tien au développement (SSD).

Comment adapter l’environnement hospitalier aux besoins sensoriels et affectifs des nouveau-nés prématurés?

Afin de pouvoir prodiguer des soins de qualité, les SSD doivent s’intégrer dans les soins intensifs périnataux.

En 2007, une revue de la littérature a identifié les pra- tiques qui devraient être implantées pour soutenir le développement des nouveau-nés prématurés hospita-

lisés en unité de néonatologie [8]. Parallèlement, diffé- rentes approches se mettent en place pour soutenir le développement des enfants prématurés. Le pro- gramme NIDCAP [9] et celui basé sur le concept de la ré- gulation sensori-tonique en sont des modèles [10, 11].

Les SSD se définissent par l’ensemble des stratégies comportementales et environnementales visant à ré- duire le stress du nouveau-né prématuré et à améliorer le développement de ses compétences. Ils ont pour ob- jectifs de respecter les états de vigilance et le rythme de l’enfant, d’adapter les sollicitations sensorielles, de limiter les nuisances de l’environnement des soins inten sifs de néonatologie par le contrôle des niveaux sonores et lumineux, des sollicitations tactiles, vesti- bulaires, gustatives et olfactives. Ils impliquent de pré- venir et de traiter la douleur, de protéger le sommeil, et de favoriser le bien-être de l’enfant par différents soins tels que: la succion non nutritive, des soutiens postu- raux favorisant la motricité spontanée, le contact peau à peau [12, 13].

1 Vous trouverez les références sous www.

bullmed.ch → Numéro actuel ou → Archives

→  2017 → 50.

L’amélioration de la qualité des soins intensifs périnataux a augmenté le taux de survie des enfants prématurés.

A 8 ans, les enfants qui avaient bénéficié de SSD présentaient de meilleures compétences de planification, de mémorisation et de traitement d’informations simultanées.

FMH Actuel 1672

(6)

La relation entre les parents et l’enfant est souvent mise à mal lors d’une naissance prématurée en raison d’une séparation avec le nouveau-né, des risques vitau x encourus, des complications possibles et de la perte de l’image du bébé imaginé [14–16]. Des stratégies basées sur l’accès des parents à leur enfant 24h/24, la participation aux soins courants, le soutien de l’allaite- ment maternel, le portage en peau-à-peau sont des moyens importants pour adapter l’environnement hu- main du bébé à son développement. Les études montrent l’impact positif de la présence parentale et des SSD sur le développement de l’enfant à court, moyen ou long terme. Grâce à la plasticité cérébrale qui

est surtout l’apanage du cerveau en développement et en particulier de celui du nouveau-né prématuré, ces interventions précoces peuvent influencer le dévelop- pement et la fonction du cerveau immature, et ainsi minimiser l’installation de troubles touchant les champs de la motricité, mais aussi de la cognition et du comportement.

Les effets: meilleure activité cérébrale, meilleures compétences

Plusieurs études ont démontré que les stratégies de SSD centrées sur l’enfant et sa famille diminuent les durées de ventilation, d’hospitalisation et améliorent le pronostic neurocomportemental du nouveau-né prématuré [17–19]. Le contact peau-à-peau qui main- tient la relation physique entre les parents et leur en- fant favorise ainsi le lien d’attachement et est associé à une meilleure activité et maturation cérébrale chez les bébés [20]. A 8 ans, les enfants qui avaient bénéficié de SSD en période néonatale présentaient de meilleures compétences de planification, de mémorisation et de traitement d’informations simultanées [21].

En raison de leurs effets déterminants sur le déve- loppement et le devenir affectif, émotionnel, social et cogni tif, les SSD s’intègrent largement dans le domaine des soins de prévention. Leur intégration dès la nais- sance participe à la diminution de morbidités qui

peuvent nécessiter des prises en charge coûteuses à plus ou moins long terme. De plus, l’accompagnement des parents dans leur prise d’autonomie et leurs capa- cités de soutien de leur enfant permet une diminution de la durée d’hospitalisation.

L’intégration des SSD représente l’acquisition de connaissances et compétences professionnelles spéci- fiques qui font partie intégrante du métier. Ceci ne deman de ni technologie spécifique, ni coût en traite- ments et médicaments. Le seul coût est celui de la for- mation du personnel soignant.

Les SSD ne s’arrêtent pas à la sortie du service de néo- natologie mais doivent être poursuivis bien au-delà avec des adaptations selon les difficultés et les besoins de l’enfant, mis en évidence lors des consultations spé- cialisées de pédiatrie du développement. Ce suivi par- ticipe à une prise en charge préventive optimale ainsi qu’à un coût maîtrisé pour notre système de soins.

Résumé

L’amélioration de la qualité des soins périnataux a nette ment augmenté le taux de survie des nouveau- nés prématurés. Cependant, ces enfants présentent un risque neurodéveloppemental accru. Il est démontré que l’environnement a un impact important sur le déve loppement sensorimoteur et le comportement de l’enfant, particulièrement durant la période néonatale où le cerveau en développement est très réceptif mais également très vulnérable. Le concept des Soins de soutien au développement (SSD) est une approche mul- tidisciplinaire et individualisée, qui vise à diminuer les stimulations sensorielles intenses de l’environnement hospitalier et à favoriser le bien-être du nouveau-né.

Cette approche permet aussi aux parents de devenir les premiers partenaires des soins prodigués à leur en- fant, d’acquérir une meilleure compréhension de leur enfant et ainsi de renforcer leurs compétences paren- tales. Les SSD améliorent le développement de l’enfant et participent à la dimi nution de morbidités qui peuvent nécessiter des prises en charge coûteuses à plus ou moins long terme. L’approche des Soins de sou- tien au développement fait partie d’une prise en charge préventive qui devrait permettre à la majorité de ces enfants vulnérables d’évoluer avec un développement harmonieux.

Correspondance:

Myrtha Martinet-Sutter Chemin du Pressoir 6B CH-1294 Genthod myrtha.martinet[at]

bluewin.ch

L’intégration des SSD dès la naissance participe à la diminution de morbidités qui peuvent nécessiter des prises en charge coûteuses à plus ou moins long terme.

FMH Actuel 1673

(7)

L’usurpation d’identité sur Internet

Reinhold Sojer

Dr, collaborateur scientifique eHealth, FMH

En cas de «vol» d’identité, les données personnelles sont utilisées de façon abusive par des criminels, soit à des fins d’enrichissement, soit pour porter préjudice à la victime. Comme l’identité n’est pas quelque chose qui, en soi, peut être volée, on parle plus communé­

ment d’usurpation d’identité. Il est prévu d’inscrire ce terme dans le droit pénal suisse dans le cadre de la révision totale de la Loi fédérale sur la protection des données et de la modification d’autres textes relatifs à la protection des données.

L’usurpation d’identité est toujours réalisée en deux étapes:

1. d’abord par le vol de données personnelles, 2. ensuite, les données volées sont utilisées pour com­

mettre un abus ou une escroquerie.

Pour accéder aux données personnelles qui servent à identifier un individu dans le monde numérique, le cy­

bercriminel procédera par espionnage ou au moyen d’une attaque sur des données d’utilisateur volées chez des prestataires de services en ligne. Pour une usur­

pation d’identité, quelques données telles que le nom, l’adresse ou la date de naissance suffisent. Ces données personnelles sont souvent demandées lors de l’inscrip­

tion auprès de services en ligne, notamment sur les réseau x sociaux, ou pour l’identification de l’appelant lors de contrats téléphoniques.

Le cas du groupe Internet Yahoo montre l’ampleur qu’une attaque peut prendre: en août 2013, Yahoo avait annoncé être victime d’une cyberattaque. En 2017, on a appris que les données personnelles de plus de 3 milliards de comptes avaient été volées lors de cette attaque. Les cybercriminels avaient obtenu l’accès à des données telles que les noms, adresses e­mail ou numéros de téléphone, des données intéressantes pour d’autres attaques et susceptibles d’être utilisées de façon ciblée pour une usurpation d’identité.

Ces données volées permettent d’effectuer des com­

mandes de marchandises au nom de la victime et de diffuser de fausses informations visant à nuire à la ré­

putation de certaines personnes ou à les intimider.

D’après le Breach Level Index (breachlevelindex.com), une base de données mondiale pour l’enregistrement des violations de la sécurité et de la protection des don­

nées, l’augmentation du vol de données de santé est particulièrement frappante. En 2015, le deuxième assu­

reur­maladie aux Etats­Unis, Anthem, a été victime d’une cyberattaque lors de laquelle les données de 78 millions d’assurés ont été volées. Même si aucune donnée médicale n’a été directement affectée, l’escro­

querie à l’assurance ou le chantage à l’aide de données personnelles représentent un potentiel de dommage important. Mais le summum est atteint lorsque les cy­

bercriminels parviennent à obtenir les mots de passe.

Phishing = Password + Harvesting + Fishing

Les méthodes de l’ingénierie sociale (social enginee­

ring), qui visent à abuser de la serviabilité, de la bonne foi ou de l’insécurité des personnes, sont utilisées pour accéder à des données confidentielles. Une méthode très répandue pour espionner des mots de passe est le phishing. Le mot phishing se compose des mots anglais

«password», «harvesting» et «fishing». Il permet d’in­

duire en erreur l’utilisateur par des e­mails, sites web ou messages Twitter falsifiés pour obtenir des données d’accès personnelles. Généralement, l’expéditeur est une organisation connue ou, lors d’une escroquerie fi­

nancière, il s’agit d’une banque. Des maliciels peuvent également être utilisés pour conduire une personne sur un site web malveillant (par ex. pirate de naviga­

teur). Si l’hameçonneur vise les données d’accès pour des services en ligne, il envoie un courriel indésirable

Pour une usurpation d’identité, quelques données telles que le nom, l’adresse ou la date de naissance suffisent.

Les applications telles que Twitter, WhatsApp, Facebook, Instagram ou Google Translate rassemblent sans cesse des données person- nelles.

eHealth actuel

FMH eHealth 1674

(8)

(spam) de manière aléatoire au plus grand nombre pos­

sible de personnes en espérant que des clients du ser­

vice en ligne qu’il a pris pour cible figureront parmi les destinataires et qu’ils réagiront. Une méthode plus effi­

cace consiste à envoyer des e­mails frauduleux en utili­

sant des adresses achetées ou hackées, comme dans le cas de Yahoo. Dans une prochaine étape, le destinataire est prié, sur le faux site web, de s’identifier avec son nom d’utilisateur et son mot de passe, et le tour est joué, les cybercriminels ont obtenu les données qu’ils voulaient. Depuis un certain nombre d’années, les atta ques d’hameçonnage sont aussi combinées avec les rançongiciels, des logiciels malveillants (voir BMS 2016;97(49–50):1708–9).

Une forme particulière d’hameçonnage est le «Spear­

Phishing», où le cybercriminel connaît non seulement l’adresse e­mail de la victime, mais aussi des détails sur sa vie privée et professionnelle. Le cybercriminel peut se servir du nom d’une personne ou organisation de confiance pour conduire, par exemple par e­mail ou par Facebook, la victime à exécuter certaines actions spécifiques. C’est selon cette procédure qu’en été 2016, en Allemagne, des messages avec l’expéditeur hq.

nato.int contenant des informations sur le putsch militaire en Turquie et un lien vers un site web compromis par des codes malveillants ont été en­

voyés à des politiciens allemands.

Plus les données espionnées auprès de la victime sont personnelles, plus le message frauduleux semblera au­

thentique. Les applications telles que Twitter, Whats­

App, Facebook, Instagram ou Google Translate rassem­

blent sans cesse des données personnelles, ont accès à des données de contact, de calendriers ou de loca li­

sation, et savent qui vous êtes.

Comment peut-on se protéger ?

Il n’est pas possible de se protéger à 100% contre l’usur­

pation d’identité. D’une part, parce que les données personnelles sont sauvegardées dans diverses institu­

tions (banques, assurances, hôpitaux, etc.) et qu’il est difficile de les influencer. D’autre part, les cybercrimi­

nels opèrent généralement de façon professionnelle pour usurper des identités. Les méthodes présentées dans cet article ne représentent qu’une petite partie de celles qui sont utilisées aujour d’hui. De plus, elles sont

souvent associées à des méthodes en dehors du monde numérique, par ex. le Dumpster Diving (la fouille des déchets à la recherche de données personnelles).

– Familiarisez­vous avec le thème de l’usurpation d’identité, car un homme averti en vaut deux.

– Protégez­vous de maliciels en maintenant vos sys­

tèmes à jour et en installant systématiquement les mises à jour de sécurité (pour les recommanda­

tions, voir BMS 2016;97(49–50):1708–9).

– Ne saisissez les données personnelles qu’avec re­

tenue et uniquement sur des sites web et portails dignes de confiance. N’utilisez jamais votre vraie date de naissance sur les réseaux sociaux.

– Méfiez­vous des e­mails que vous recevez spontané­

ment et soyez prudent si vous recevez des e­mails qui vous demandent une action et vous menacent de conséquences en cas de non­exécution.

– Les réseaux Wi­Fi publics comportent le risque d’être écoutés par des tiers. Si vous échangez des in­

formations sensibles, vous devez les protéger par un cryptage supplémentaire (HTTPS, VPN ou plugiciels spéciaux).

– N’utilisez jamais les mêmes mots de passe pour dif­

férents comptes Internet et modifiez­les de temps à autre. L’utilisation de noms d’utilisateur différents pour des services en ligne complique la tâche des hameçonneurs pour établir un profil complet de votre identité.

– Utilisez si possible toujours l’authentification à deux facteurs (2FA). Cette vérification en deux éta­

pes exige, outre un nom d’utilisateur et un mot de passe, une deuxième preuve de l’identité. Il peut s’agir d’une liste TAN ou d’un jeton d’identification tel qu’une smartcard qui est exclusivement en pos­

session du détenteur du compte.

– Utilisez un logiciel de sécurité adéquat (antivirus, pare­feu, etc.) et maintenez­le à jour.

Recherchez activement sur Internet les données qui sont sauvegardées à votre sujet et vérifiez si elles sont correctes. A l’adresse https://haveibeenpwned.com, vous pouvez vérifier si votre adresse e­mail ou votre compte d’utilisateur a été compromis.

Correspondance:

Dr rer. biol. hum.

Reinhold Sojer Wissenschaftlicher Mit­

arbeiter / Stv. Leiter Abtei­

lung Digitalisierung / eHealth

FMH Verbindung der Schweizer Ärztinnen und Ärzte

Elfenstrasse 18 Case postale 300 3000 Berne 15 Tél. 031 359 12 04 reinhold.sojer[at]fmh.ch

Il n’est pas possible de se protéger à 100%

contre l’usurpation d’identité.

FMH eHealth 1675

(9)

Todesfälle / Décès / Decessi Felix Agosti (1929), † 13.4.2017,

Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, 8610 Uster

Siegfried Seyffert (1929), † 9.8.2017, 8750 Glarus

Jürgen Berthold Korff (1921), † 27.10.2017, Facharzt für Ophthalmologie, 8053 Zürich

Louis Largo-Kobi (1950), † 30.10.2017, Facharzt für Physikalische Medizin und Rehabilitation, 8762 Sool

Maurice Rey-Bellet (1923), † 23.11.2017, Spécialiste en médecine interne générale, 1213 Onex

Angèle Fornerod (1941), † 24.11.2017, Spécialiste en médecine interne générale, 3960 Sierre

Remo Bernasconi (1938), † 26.11.2017, Spécialiste en psychiatrie et psychothérapie, 1296 Coppet

Praxiseröffnung /

Nouveaux cabinets médicaux / Nuovi studi medici

SG

Thomas Gerd Müller,

Facharzt für Kinder- und Jugendmedizin, Rorschacher Strasse 114, 9000 St. Gallen TI

Laura Primerano,

Fachärztin für Psychiatrie und Psycho- therapie, via Massagno 20, 6900 Lugano VD

Olga Passarin,

Spécialiste en ophtalmologie, avenue de la Gare 52, 1003 Lausanne

VS

Denis Gadeyne,

Spécialiste en médecine physique et réadap- tation et Médecin praticien, rue des Grands- Prés 18, 1964 Conthey

Mohand Soulali,

Spécialiste en psychiatrie et psychothérapie, rue du Rhône 1, 1920 Martigny

Ärztegesellschaft des Kantons Bern Ärztlicher Bezirksverein Bern Regio Zur Aufnahme als ordentliches Mitglied hat sich angemeldet:

Frederik Werner, Facharzt für Kinder- und Jugendpsychiatrie und -psychotherapie, Neuengass-Passage 3, 3011 Bern

Einsprachen gegen dieses Vorhaben müssen innerhalb 14 Tagen seit der Veröffentlichung schriftlich und begründet beim Präsidenten des Ärztlichen Bezirksvereins Bern Regio eingereicht werden. Nach Ablauf der Frist entscheidet der Vorstand über die Aufnahme der Gesuche und über die allfälligen Einsprachen.

Ärztegesellschaft des Kantons Luzern Zur Aufnahme in unsere Gesellschaft Sektion Gäu hat sich gemeldet:

Leonid Winter, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin und Gastroenterologie, Luzerner Kantonsspital Wolhusen, Spitalstrasse 50, 6110 Wolhusen

Einsprachen sind innert 20 Tagen nach der Publikation schriftlich und begründet zu richten an: Ärztegesellschaft des Kantons Luzern, Schwanenplatz 7, 6004 Luzern

Unterwaldner Ärztegesellschaft Zur Aufnahme in die Unterwaldner Ärzte- gesellschaft haben sich angemeldet:

Amro Homssi, Facharzt für Orthopädische Chirurgie und Traumatologie des Bewe- gungsapparates, Medical Center Waldhotel, Health & Medical Excellence, Bürgenstock 30, 6363 Obbürgen

Matthias Lang, Facharzt für Allgemeine Inne re Medizin und Intensivmedizin, FMH, Praxistätigkeit ab 1.1.2018: Hausarztpraxis Sarnen, Ärztehaus, bei Dr. Thomas Müller, Marktstrasse 7, 6060 Sarnen

Einsprachen gegen diese Aufnahmen sind mit Begründung innert 20 Tagen an die Präsi- dentin der Unterwaldner Ärztegesellschaft, Dagmar Becker, Mondmattli 3, 6375 Becken- ried, zu richten.

Preise / Prix / Premi

Schweizerische Epilepsie-Liga / Ligue Suisse contre l’Epilepsie Den Forschungsförderungspreis der Schweizerischen Epilepsie-Liga 2017, dotiert mit 25 000 Franken, erhielten Dr. Charles Quairiaux, Dr. Abbas Khani und Prof.

Christoph Michel vom neurowissenschaft- lichen Departement der Universität Genf. In ihrem Grundlagenprojekt geht es um sogenannte «fast ripples». Diese zu unter- drücken könnte im Idealfall nicht nur Anfälle verhindern, sondern auch die übrigen Hirnregionen schonen, vielleicht sogar heilen.

FMH Nouvelles du corps médical 1677

Nouvelles du corps médical

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Le Prix d’encouragement de la recherche de la Ligue Suisse contre l’Epilepsie 2017, doté de 25 000 francs, a été décerné cette année aux Dr Charles Quairiaux, Dr Abbas Khani et Prof.

Christoph Michel à Genève. Leur projet de re- cherche fondamentale porte sur la répression des «fast ripples», des oscillations EEG haute fréquence du cerveau.

Krebsliga Schweiz Robert Wenner-Preis

Die Krebsliga Schweiz spricht dem an der Ecole Polytechnique Fédérale in Lausanne

tätigen Biologen Michele De Palma für seine herausragenden Forschungsleistungen den mit 100 000 Franken dotierten Robert Wen- ner-Preis zu. Mit seinen Untersuchungen hat De Palma zum besseren Verständnis der komplexen Wechselwirkungen in der Tumor- umgebung beigetragen.

Robert Wenner, ein 1979 verstorbener Basler Gynäkologe, stiftete den gleichnamigen Preis zur Förderung herausragender Nachwuchs- wissenschaftlerinnen und -wissenschaftler im Bereich der Krebsforschung. Die Krebsliga verleiht den Robert Wenner-Preis seit 1983 in jährlichem bis zweijährlichem Abstand. Die Preisträger im Alter von unter 45 Jahren er-

halten 100 000 Franken, 80000 Franken als Beitrag an ein laufendes Forschungsprojekt und 20 000 Franken zur freien Verfügung.

Anerkennungspreis

Die Krebsliga Schweiz zeichnet Thomas Hoepli für die Gründung der Stiftung Swiss Bridge aus: Sie verleiht ihm den mit 5000 Franken dotierten Anerkennungspreis für die jahrzehntelange erfolgreiche Zusammen- arbeit im Bereich der Forschungsförderung.

Dank Hoeplis unermüdlichem Wirken hat sich der Swiss-Bridge-Award als Förderinstru- ment von kompetitiver Krebsforschung auf europäischem Niveau bestens etabliert.

FMH Nouvelles du corps médical 1678

Soutien, collaboration et coordination grâce aux plateformes en ligne, newsletters ou projets qualité.

La qualité en médecine.

Les médecins s’organisent en faveur de la qualité.

En savoi r

plus sur

www.asq m.ch

(11)

Les multiples facettes du genre en médecine

Carole Clair

Dr méd., PD, MSc, Médecine adjointe, Policlinique Médicale Universitaire, Lausanne

La question du genre en médecine touche diverses sphères. Il peut s’agir de la place des femmes dans la profession médicale, des pathologies spécifiques aux femmes (il s’agit là plutôt de médecine des femmes que de genre, thème que nous n’aborderons pas ici) ou encore des disparités en santé entre les hommes et les femmes.

Parlons d’abord du genre en lien avec l’égalité des chances dans la profession médicale. Le domaine mé­

dical s’est progressivement féminisé, avec actuelle­

ment 60% d’étudiantes en moyenne dans les facultés de médecine de Suisse. Ceci illustre des normes socia­

les qui ont progressivement changé: l’accès aux études de médecine est non seulement devenu possible pour les femmes suisses à partir de la fin du XIXe siècle – la première femme médecin suisse, Marie Heim Vögtlin, a débuté ses études en 1868 – mais est maintenant sociale ment accepté. Ceci étant, on compte pourtant moins de 20% de femmes professeures dans ces mê­

mes universités (ce chiffre étant plus proche de 10–15%

dans les facultés de médecine) [1], ce qui n’est donc pas

un problème de proportionnalité, mais résulte bien d’un phénomène qui empêche les femmes d’accéder au sommet de la hiérarchie, le fameux plafond de verre.

A  cela s’ajoutent les parois de verre, qui font que les femmes sont plus facilement dirigées vers des profes­

sions ou secteurs moins prestigieux qui ne vont pas permettre leur ascension professionnelle.

Le deuxième thème est celui des disparités de genre en médecine. Une médecine longtemps androcentrée –  prenant comme référence le jeune homme blanc – a  négligé les autres catégories, et notamment les femmes. Or, on sait qu’il existe des différences métabo­

liques, hormonales, physiologiques, entre les hommes et les femmes, et qu’il est important d’en tenir compte.

Ceci, même sans céder aux stéréotypes de genre qui conduisent à des différences de prise en charge non justifiées entre les hommes et les femmes. Un exemple est la prise en charge de la douleur. Des études ont dé­

montré que les femmes attendent 15 minutes de plus avant de recevoir un traitement antalgique aux ur­

gences lorsqu’elles se présentent avec des douleurs abdo minales [2]. Lorsqu’elles sont prises en charge, le traitement est moins agressif, les hommes étant plus susceptibles de recevoir des traitements à base d’opia­

cés. A l’inverse, la dépression est sous­diagnostiquée chez les hommes, victimes du stéréotype selon lequel l’homme est fort et résistant, avec comme corollaire des diagnostics manqués et un taux de suicide quatre fois plus élevé [3].

A ces thèmes s’ajoute le harcèlement, qui malheureu­

sement n’épargne pas le monde médical. Ce dernier peut être frontal mais peut aussi prendre des formes plus insidieuses. Le sexisme ordinaire, qui consiste en des allusions sexistes, des propos paternalistes ou condescendants, se retrouve particulièrement dans les Le domaine médical s’est progressivement féminisé, avec actuellement 60% d’étu­

diantes en moyenne dans les facultés de médecine de Suisse. Ceci étant, on compte pourtant moins de 20% de femmes professeures dans ces mêmes universités.

AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS forumsanté.ch 1680

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milieux où les femmes sont rares. Il opère souvent sous couvert de l’humour. Heureusement les langues se délient aujourd’hui notamment via les réseaux sociau x, avec des sites comme «Paye ta blouse» où

femmes (et hommes) dénoncent les comportements dégradants envers les femmes dans le milieu médical.

Comment aller de l’avant? Il ne suffit pas de critiquer ou dénoncer les inégalités de genre, il faut les corriger.

Pour ceci, l’historienne des sciences, Londa Schie­

binger, propose d’agir sur trois fronts selon le slogan:

«Fix the women – Fix the institutions – Fix the knowledge»[4].

Il faut que les femmes se mettent en avant, osent s’im­

poser. Les programmes de mentoring, de formation personnelle, et la présence de modèles féminins en médecine, peuvent aider à ce que les femmes brisent le plafond de verre. Mais cela ne suffit malheureuse­

ment pas. Des études ont démontré qu’à compé­

tences égales, et même sans charges familiales, les femmes n’ont pas les mêmes chances de promotion que les hommes. Il faut donc travailler au niveau insti­

tutionnel. Lutter contre les biais inconscients lors du recrutement qui font qu’une candidature masculine va être favorisée. Faire en sorte que les facultés s’engagent pour promouvoir des femmes aux postes clés et four­

nissent un environnement favorable pour permettre aux femmes de mener de front leur carrière. Il faut aussi mobiliser les hommes, parvenir à une répartition des tâches familiales ou domestiques plus égalitaire, et favoriser le temps partiel chez les hommes qui le sou­

haitent. Bref essayer de faire bouger le modèle clas­

sique de l’homme à 150% et de la femme à 50%.

Finalement, il faut poursuivre les recherches sur les biais de genre en santé, déterminer ce qui est lié au do­

maine biologique (le sexe) de ce qui est de l’ordre social (le genre). Il faut enseigner le genre en médecine et sen­

sibiliser la relève à la problématique du genre qui est transversale à toutes les disciplines et spécialités.

Récemment, le Forum économique mondial a publié le  classement des pays en terme d’égalité hommes­

femmes, en se basant sur un indice comprenant no­

tamment les inégalités salariales, l’accès à la santé et à l’éducation ou les représentations politiques. Selon ce rapport, la Suisse régresse et se trouve au 21rang, der­

rière l’Islande, la France ou le Nicaragua. Ce même rap­

port estime les gains financiers pour le PIB d’un pays si cette égalité est atteinte, et ils se chiffrent en centaine de milliards de francs. En améliorant la qualité des

soins, grâce à une approche sensible au genre, et en éli­

minant les inégalités de genre en santé – pour les patien t­e­s mais également pour les professionnel­le­s de santé –, nous arriverons non seulement à améliorer le fonctionnement du système de santé, mais peut­être aussi à apporter des gains économiques et surtout offrir une prise en charges adaptée et de qualité aux patientes et aux patients.

Crédit photo

© Monkeybusinessimages | Dreamstime.com Références

1 Programme CUS 2013–2016 P­4 «Egalité des chances entre Femmes et Hommes dans les Universités/Etudes genre». https://www.

swissuniversities.ch/fr/themes/encouragement­de­la­releve/

egalite­des­chances/programme­cus­p­4/.

2 Chen EH, Shofer FS, Dean AJ, et al. Gender disparity in analgesic treatment of emergency department patients with acute abdomi­

nal pain. Acad Emerg Med. 2008;15(5):414–8.

3 Moller­Leimkuhler AM. The gender gap in suicide and premature death or: why are men so vulnerable? Eur Arch Psychiatry Clin Neurosci. 2003;253(1):1–8.

4 Schiebinger L. Gendered Innovations. http://genderedinnova­

tions.stanford.edu/what­is­gendered­innovations.html, 2017.

Correspondance:

Carole Clair, Dr méd., PD, MSc Médecine adjointe Policlinique Médicale Uni­

versitaire Rue du Bugnon 44 CH­1011 Lausanne Carole.clair[at]hospvd.ch

Il ne suffit pas de critiquer ou dénoncer les inégalités de genre, il faut les corriger.

Une médecine longtemps androcentrée – prenant comme référence le jeune homme blanc.

forumsante.ch

Le mardi 23 janvier à l’Hôtel Bellevue à Berne, forumsante.ch organise pour la 19e fois une journée de réflexion sur un thème d’actualité: «Les femmes à la conquête du système de santé:

quelles conséquences?». Des conférencières suisses et inter­

nationales de haut niveau traiteront des aspects sociétaux, éco­

nomiques, politiques et éthiques de cette question.

forumsante.ch ne se limite pas à discuter ce qui est, mais s’at­

tache bien davantage à envisager et à réfléchir l’avenir – on y ex­

pose, construit et échange des idées pointues et originales sur le futur.

Site Internet (programme et inscription): www.forumsante.ch

AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS forumsanté.ch 1681

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Globalbudget – den Esel nicht am Schwanz aufzäumen

Brief zu: Kesseli B. Globalbudgets – eine Scheinlösung?

Schweiz Ärztezeitung. 2017;98(47):1562–5.

... sondern am Kopf! Alle diejenigen, welche aus dem grossen Topf leben, der von ihren Mitmenschen z.T. unter Ächzen und Stöhnen mit ihren Krankenkassenbeiträgen genährt wird, könnten, anstatt mit einer Experten- konferenz das Globalbudget schon einmal als Teufel an die Wand zu malen, sich ja an der Nase nehmen und darüber nachdenken, wie ein Globalbudget vermieden werden könnte, um dann auch danach zu handeln.

Das schliesst alle Zulieferer mit ein, aber das Orchester dirigieren doch die Ärzte, denn sie bestimmen, was der Patient an Behandlung braucht. Und darum ist hier mit den Ärzten zu beginnen.

Es ist schon eine Binsenwahrheit, wie viel Sparpotential in den häufigst durchgeführten, zur vereinfachten Routine gewordenen Ein- griffen, begonnen bei der Kataraktoperation, ferner bei der nun mit der TARMED-Revision massiv in die richtige Richtung zurückge- stuften Injektionsbehandlung der altersbe-

dingten Maculadegeneration, dann bei den überaus häufig durchgeführten Knie- und Hüft gelenkeingriffen usw. liegt. Wie viel zu holen wäre dann bei den einträglicheren Fachgebieten, wenn die Tarife nicht so weit als möglich ausgereizt würden? Wenn RR Mail- lard vorschlägt, in der Waadt Ärzteeinkom- men bei Fr. 500 000.– zu deckeln, bleibt dies von einem SP-Politiker ja geradezu ein men- schenfreundliches Angebot. Aber über dieses Niveau sollten auch die Gehälter der CEOs der Krankenkassen, welche ja doch eigentlich eine Sozialversicherung und nicht ein Privat- unternehmen sind, nicht gehen.

Und so nebenbei: Ist es nicht geradezu pein- lich für uns Ärzte, wenn mit einem ganzsei- tigen Inserat in der Schweizerischen Ärzte- zeitung [1] ein Porsche E-Performance mit 680  PS – «angetrieben durch Vernunft» – ange boten wird, offenbar mit der Vermutung, in unserer Gilde finde sich die Kundschaft für solche Unvernunft zuhauf?

Sehr viel kann und muss aber auch bei den Zu- lieferern eingefordert werden, für teure bis zu hunderttausende von Franken und mehr kos- tende Geräte mindestens den Preisen angenä- hert, wie sie im Ausland bezahlt werden. Das-

selbe gilt für Prothesen, darunter z.B. auch für intraokulare Linsen, die man in Indien für Bruchteile der bei uns bezahlten Beträge be- ziehen könnte – ich höre den Aufschrei! Und das gilt dann vor allem auch für das enorme Potential bei den Medikamenten. Erst lange danach sollten die Einschränkungen bei der  Versorgung der allgemein versicherten Pa tienten kommen.

Prof. em. Dr. med. Balder Gloor, Zürich

1 Inserat Schweizerische Ärztezeitung Nr. 45 vom 8.11.2017.

COURRIER redaction.bms@emh.ch 1682

Courrier au BMS

Lettres de lecteurs

Envoyez vos lettres de lecteur de manière simple et rapide. Sur notre site Internet, vous trouverez un ou- til spécifique pour le faire. Votre lettre de lecteur pourra ainsi être traitée et publiée rapidement. Vous trouverez toutes les informations sous:

www.bullmed.ch/publier/remettre- un-courrier-des-lecteurs-remettre/

Sujet d’actualité en ligne –

www.bullmed.ch/fr/tour-dhorizon

Interview de Susan Göldi, chargée de cours en communication, FHNW

Inévitable évaluation des performances et institutions médicales sur le Net

Comment hôpitaux et cabinets médicaux devraient réagir aux mutations des comportements de communication.

Interview de Pascal Strupler, directeur de l’OFSP

«Nous devons mettre en avant les avantages du DEP»

Le directeur de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) se montre

convaincu des avantages du dossier électronique du patient.

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Examens de spécialiste

Examen de spécialiste pour l’obtention du titre de spécialiste en cardiologie – Examen écrit

European Exam in General Cardiology (EEGC) Date: le jeudi 14 juin 2018

Lieu: à Lausanne et à Zurich 1x le matin / 1x l’après-midi

Veuillez nous indiquer impérativement quel local et quel heure du jour vous préférez.

Important: Sur l’inscription, le nom/prénom de la candidate / du candidat doit être indiqué éxactement comme écrit dans le passeport / carte d’identité – en cas de différences l’admission à l’examen ne sera pas possible.

Délai d’inscription: 31 décembre 2017

Vous trouverez de plus amples informations sur le site web de l’ISFM www.siwf.ch

→ Domaines spécialisés → Titres de spécia- liste et formations approfondies (formation postgraduée) → cardiologie

Examen de spécialiste pour l’obtention du titre de spécialiste en cardiologie – Examen oral

Date: le jeudi 25 octobre 2018 Lieux: Hôpital Universitaire, Bâle (en allemand)

Hôpitaux Universitaires de Genève (en français)

Délai d’inscription: 31 août 2018

Vous trouverez de plus amples informations sur le site web de l’ISFM www.siwf.ch

→ Domaines spécialisés → Titres de spé- cialiste et formations approfondies (forma- tion postgraduée) → cardiologie

Ligue Suisse contre l’Epilepsie Prix pour la recherche sur l’épilepsie mis au concours

Le Prix d’encouragement de la recherche de la Ligue Suisse contre l’Epilepsie est doté de 25 000 francs. Il est décerné chaque année en tant que financement de départ à des scientifiques exerçant en Suisse pour de grands projets de recherche. La recherche promeut en particulier l’étude des causes et traitements de l’épilepsie.

Informations complémentaires:

www.epi.ch/soutien_recherche La mise au concours est ouvert jusqu’au 31 décembre 2017.

Contact: Julia Franke, franke[at]epi.ch, tél. 043 477 07 06

COMMUNICATIONS 1683

Communications

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Réunion des commissions de rédaction des Editions Médicales Suisses EMH

Des nuages sombres et du ciel bleu

Matthias Scholer

Rédacteur Bulletin des médecins suisses

Quelles sources d’information utilisez-vous dans votre activité professionnelle?

Lisez-vous régulièrement des revues médicales? Plutôt imprimées ou en ligne? Une récente enquête gsf répond à ces questions et à bien d’autres. Outre le 20

e

anniver- saire des Editions Médicales Suisses, les résultats de ce sondage étaient cette année le principal enjeu de la réunion des commissions de rédaction, qui a réuni de nom- breux délégués de sociétés médicales.

«A partir de 2019, nous ne percevrons plus d’abonne- ment pour le BMS, le SMF et le SMW», a indiqué Ruedi Bienz dans son allocution de bienvenue, lors de la réu- nion des commissions de rédaction de cette année.

Une date importante et peut-être un tournant pour les Editions Médicales Suisses EMH. Le Bulletin des méde- cins suisses (BMS), le Swiss Medical Forum (SMF) et le Swiss Medical Weekly (SMW) sont en effet les «produits phares» de la maison d’édition dirigée jusqu’à la fin de l’année par Ruedi Bienz. Celui-ci a également rappelé

aux participants une autre date importante, un peu éclipsée par les considérations financières: le 20e anni- versaire des éditions EMH. Elles ont été fondées en 1997 par la FMH, en collaboration avec la traditionnelle mai- son d’édition Schwabe, à Bâle, afin de professionnaliser la communication avec les membres de la FMH d’une part et de proposer aux médecins des publications in- dépendantes de qualité dans les domaines de la poli- tique de santé, de la formation initiale, postgraduée et continue, mais aussi des sciences et de la recherche.

TRIBUNE Compte rendu de conférence 1693

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Cet objectif a-t-il été atteint? C’est une question à la- quelle les lecteurs sont seuls à pouvoir répondre.

Comme le bureau d’études de marché et de recherche sociale gfs-zurich prévoyait de réitérer l’enquête

«Presse médicale» réalisée en 2010, la FMH et les EMH en ont profité pour intégrer des questions ciblées sur leurs produits au catalogue de questions existant.

Andre as Schaub, directeur de gfs-zurich, a pris le relais de Ruedi Bienz et commenté les principaux résultats et chiffres-clé de l’étude.

Le système duel, clé du succès

2550 médecins de diverses spécialités et de toutes les régions de Suisse ont participé à l’enquête, qui visait notamment à déterminer quelles revues médicales le groupe cible lit actuellement et comment il évalue leur qualité. Du point de vue des EMH, plusieurs résultats s’avèrent réjouissants et prometteurs. Les revues des EMH jouissent d’une très forte notoriété, sont beau- coup lues et très appréciées. De plus, l’indépendance rédactionnelle des revues spécialisées est un critère que les médecins jugent important à très important.

Après la présentation des résultats du sondage, chaque rédacteur en chef a présenté les nouveautés de sa revue.

Bruno Kesseli a profité de l’occasion pour rappeler le modèle duel du BMS aux personnes présentes. La pre- mière partie du Bulletin des médecins suisses est en effet le «journal officiel» de la FMH, ainsi que Kesseli l’a rap- pelé avec humour, tandis que la seconde est à la dis- position du corps médical et des sociétés spécialisées en tant que plateforme d’information et d’échange en- cadrée par la rédaction.

Ce concept de contenu satisfait les lecteurs, comme en attestent les résultats de l’enquête. Le mix thématique des articles, de même que le fait que la revue soit ou- verte aux médecins et à d’autres cercles du milieu de la santé, plaît à la grande majorité des sondés. La figure 2 présente les rubriques les plus appréciées des lecteurs.

Bruno Kesseli a souligné que l’offre d’information du Ruedi Bienz, directeur EMH sortant.

1 Les résultats détaillés de l’étude sont disponibles en allemand sur le site Web:

TRIBUNE Compte rendu de conférence 1694

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BMS a l’an dernier été complétée de fonctionnalités en ligne modernes. La rubrique Web nouvellement créée

«Tour d’horizon» permet par exemple un traitement rapide et multimédia de sujets de santé. La nouvelle page Facebook du BMS, qui n’existe pour l’instant qu’en allemand, doit également être vue comme un service complémentaire. La mise en ligne de la version fran- çaise est prévue pour le début de l’année prochaine.

De grands défis attendent les EMH

En conclusion, Hans Kurt, le président du Conseil d’ad- ministration des éditions EMH, a résumé les propos du jour. Il s’est servi des motifs de nuages ornant les murs de la salle des fêtes pour illustrer la situation actuelle, comparant les grands défis auxquels les éditions EMH seront confrontées une fois les recettes d’abonne-

mscholer[at]emh.ch

Figure 2: Dans l’ensemble, le concept de contenu du BMS plaît.

ments supprimées à de sombres nuages d’orages.

L’indépen dance rédactionnelle et la qualité élevée des revues EMH pourront-elles être préservées dans ces conditions?

Entre les nuages, le décor mural comportait aussi des coins de ciel bleu, qui symbolisaient selon Hans Kurt la confiance dans la capacité des produits EMH à se main- tenir en tant que source d’information importante des médecins dans leur quotidien professionnel. Les diffé- rents médias spécialisés s’appuient en effet sur une équipe de rédaction engagée et un personnel d’édition professionnel, sans lesquels le BMS, le SMF et le SMW ne seraient pas ce qu’ils sont.

Crédit photos Figures: gfs-zurich Photos: Matthias Scholer

TRIBUNE Compte rendu de conférence 1695

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Kohlenmonoxidvergiftungen durch Shisha-Rauchen nehmen zu

Die Uniklinik Düsseldorf vermerkt einen deut­

lichen Anstieg an Vergiftungen durch das Rau­

chen von Shishas – in diesem Jahr wurden be­

reits 40 Fälle im Klinikum behandelt. Was viele nicht wissen: Bei der Verbrennung der Wasser­

pfeifenkohle entsteht Kohlenmonoxid. Beson­

ders beim schnellen Rauchen ohne Absetzen der Pfeife in geschlossenen Räumen und ohne ausreichende Luftzufuhr gelangt nicht mehr genug Sauerstoff in den Organismus. Anschlies­

sende Benommenheit, Übelkeit und Bewusst­

losigkeit sind auf das Kohlenmonoxid, nicht aber auf die Stärke des Tabaks zurückzuführen.

Im Verdachtsfall sollte man sofort alle Fenster öffnen, umgehend den Raum verlassen und die Feuerwehr verständigen. Vorbeugend raten Ex­

perten zum Kauf von Kohlenmonoxidmel­

dern, denn Rauchmelder können das Gas nicht erfassen.

(Universitätsklinikum Düsseldorf)

InfoKids primée par la Fédération Internationale des Hôpitaux

A l’occasion du 41e congrès de l’International Hos- pital Federation (IHF), qui a lieu à Taipei du 7 au 9 novembre 2017, InfoKids, l’application mobile des urgences pédiatriques des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), remporte l’INTERNATIONAL AWARD 2017 qui récompense le projet le plus inno- vant en matière d’amélioration du système de santé. Cette application a été développée par les HUG pour accompagner les parents d’enfants malades ou blessés qui consultent aux urgences.

Elle vise à améliorer l’expérience de prise en charge en guidant l’utilisateur depuis l’apparition des premiers symptômes jusqu’à son retour chez lui. L’application est disponible gratuitement sur l’Apple store et sur Google play.

(HUG) Beim Verbrennen der Shisha-Kohle entsteht

Kohlenmonoxid.

Nachahmung des Gegenübers führt zu höherer Beliebtheit beim Kennenlernen

Die spontane Nachahmung des verbalen und non- verbalen Verhaltens des Gegenübers (soziales Mi- mikry) ist eine unbewusste Strategie, um Beziehun- gen zu anderen Menschen aufzubauen. Das haben Forscher der Universität Leipzig und der Freien Universität Berlin in einer gemeinsamen Studie he- rausgefunden. So ahmen wir beispielsweise den Akzent, die Mimik, die Gestik oder die Haltung der anderen Person nach. Diese Mimikry gibt der imi- tierten Person das Gefühl, gemocht zu werden, und führt dazu, dass die nachahmende Person als sym- pathischer wahrgenommen wird.

Warum Bio-Stents das Herzinfarkt-Risiko erhöhen

Biologisch abbaubare Stents galten als Ideal­Lö­

sung bei verengten Herzkranzgefässen. Doch paradoxerweise führen sie häufiger zu weiteren Infarkten als herkömmliche Metall­Stents. Des­

halb nahm der Hersteller das Produkt vor weni­

gen Wochen weltweit vom Markt. Nun haben Forscher des Inselspitals unter Leitung von Pro­

fessor Lorenz Räber mittels Kohärenztomogra­

phie die Ursache für die Komplikationen ent­

deckt: Löst sich der Stent in einzelne Fragmente auf, und sind diese Fragmente noch nicht voll­

ständig in die Gefässwand eingewachsen, kön­

nen sie in den Blutstrom fallen. Dies führt zu einer gefährlichen Gerinnselbildung und da­

mit zum Herzinfarkt. «Als direkte Konsequenz dieser Resultate empfehlen wir unseren Patien­

ten mit solchen Stents, die Blutverdünnung mit zwei Plättchenhemmern weiterzuführen», sagt

Lorenz Räber. «Und zwar über drei bis vier Jahre anstelle von normalerweise einem Jahr. So schützen wir die Bio­Stent­Träger vor unerwar­

teten Gefässverschlüssen.»

(Inselspital Bern)

Comment aider les neurones retardataires

Au stade fœtal, des millions de neurones naissent dans les parois des ventricules du cer­

veau avant de migrer à leur emplacement défi­

nitif dans le cortex cérébral. Si cette migration n’aboutit pas, le nouveau­né peut souffrir de conséquences graves comme une déficience intellectuelle. Mais que se passe­t­il si cette migration a bien lieu, mais en retard? «Pour répondre à cette question, nous avons mani­

pulé in utero, dans quelques milliers de neu­

rones chez le rat, la signalisation Wnt, un régu­

lateur de la vitesse de migration, afin que ceux­ci arrivent à bon port, mais en retard», explique Jozsef Kiss, professeur au Départe­

ment des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’UNIGE. Les cher­

cheurs ont découvert que non seulement un simple retard provoque des troubles comporte­

mentaux semblables à ceux de l’autisme, mais également que ceux­ci sont dus à une activité anormalement faible des neurones retarda­

taires qui entraine un déficit de connexions inter­neuronales. Les neuroscientifiques gene­

vois sont parvenus à corriger l’activité des neu­

rones concernés, permettant de rétablir les connexions manquantes et évitant, de ce fait, l’émergence de troubles du comportement.

Bildnachweise/Crédits photo Gespräch:© Agencyby | Dreamstime.com Neurones: © 7activestudio | Dreamstime.com Durch das Nachahmen unseres Gegenübers teilen wir unbewusst mit, dass wir sie oder ihn mögen und können damit unsere eigene Beliebt- heit steigern.

(Universität Leipzig)

TRIBUNE Spectrum 1696

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Rencontre avec Jacques Dubochet

Garder son ancrage et manifester ses valeurs avec un Prix Nobel

Jean Martin

Dr méd., membre de la rédaction

«Qui, dans le grand public, connaissait Jacques Dubochet avant-hier?», écrivait le quotidien lausannois 24 heures au lendemain de l’attribution du Prix Nobel de chimie au professeur de l’Université de Lausanne. Quelques semaines plus tard on pourrait dire: «Qui, parmi ceux qui s’intéressent à la marche du monde et suivent l’actualité, n’a pas entendu parler de Jacques Dubochet?». Le Prix Nobel de Morges est un ami apprécié et, dans le tourbillon médiatico-sociéto-politique qui est son lot depuis le 4 octobre, il a bien voulu que nous nous assoyons pour échanger – entretien cordial et stimulant.

Depuis des années, il était très connu dans le milieu de  la recherche et son nom était mentionné comme nobélisable. Mais être un scientifique de haut niveau reconnu par ses pairs est une chose, devenir en quel- ques heures une personnalité mondialement visible en est une autre. «Avant le 4 octobre, je me construisais en paix sur le savoir, en moi et vis-à-vis des autres.

Le  4 octobre, on me donne une voix incroyable et le pouvoir qui va avec.» Il a reçu quelque 1300 mails de

féli citations, a été interviewé par les plus grands jour- naux et chaînes de télévision, a reçu 200 invitations à intervenir quelque part d’une manière ou de l’autre.

Tout récemment, cela l’a gêné, dans une manifestation honorant un scientifique, on écartait ce dernier sans ménagement pour faire la place au nouveau Nobel. Son abord direct et sans façon, son intérêt pour des causes sociales, lui ont attiré de la sympathie, certaines remar ques sur ce que sont la droite et la gauche en

HORIZONS Sous un autre angle 1697

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politique ont fait froncer des sourcils. Il relève avec gratitude la façon dont l’Université de Lausanne l’a sou- tenu dans la gestion de cette avalan che, mettant à sa disposition une personne compé tente.

Du jour au lendemain, il est quelqu’un dont les avis sont recherchés sur tous les sujets. «Tout a changé pour

moi, les choses ne seront plus jamais ce qu’elles étaient.» Il restera avec le poids – la notoriété, la gloire – de ce Nobel sur les épaules. Il s’agit pour lui de se fa- miliariser avec les manières, les codes, mais aussi les surprises et les pièges, d’autres milieux que celui de la science: notamment des médias et de la politique (il a été actif de longue date au sein du législatif de sa ville de Morges mais les rencontres et invitations souvent pres- tigieuses qui lui arrivent sont d’un tout autre ordre).

«D’abord ne pas céder à la ‘peopolisation’. Ensuite ne pas dire de bêtises, ne pas m’exprimer, malgré les pres- sions, sur des thèmes que je ne connais pas suffisam- ment.» Conscient des défis, il entend s’entourer de conseillers critiques, en commençant au sein de sa famille et en élargissant le cercle.

Cela étant, ne pas croire que, avant, il était reclus dans son laboratoire. Dès son arrivée Lausanne en 1987, après des années de  re cherche ailleurs (Genève, le Bio- centre de Bâle puis Heidelberg), il a animé des initia- tives visant à l’ouverture. Ainsi, il a fait en sorte que la Faculté des sciences intègre le Séminaire d’éthique bio- médicale, dont les partenaires étaient alors les seules Facul tés de médecine, droit et théologie. Il a lancé un cours «Biologie et société», dont l’objectif explicite est de faire des étudiants d’aussi bons citoyens qu’ils sont biologistes. Il a œuvré une douzaine d’années dans un groupe cherchant à approfondir la réflexion et la pratique interdisciplinaires. Et tout au long il s’est engagé socialement, hors de l’université, en faveur des migrants notamment.

Même si aujourd’hui la relation avec les médias a un côté stressant, par l’urgence et la multiplicité des demandes, il a toujours été conscient de leur importance. Il s’en est préoccupé avec des collègues, invitant des journalistes pour mieux connaitre les intérêts, façons de faire, contraintes, des uns et des autres. Il suit de près les acti- vités de l’Interface Scien ces-Société établi à l’Université de Lausanne.

De multiples manières, Jacques D. s’intéresse donc aux enjeux sociétaux. Je lui parle d’humain augmenté, de enhancement. La première question, répond-il, est

«Pour faire quoi, quel est le but?». Le simple allonge-

quant aux compétences nouvelles que l’on pourrait vouloir inclure en nous. Rester réservé à l’endroit de

«avancer pour avancer» sans qu’on pose clairement la question de la destination (me revient le mot d’un conseiller fédéral, il y a trente ans, «Nous sommes dans un train qui va très vite mais nous ne savons pas où»).

Dubochet: «Dans le couple science-société, les scienti- fiques sont biaisés en faveur de la science. Il est dange- reux de leur laisser la bride sur le cou.» A propos des poursuites obsédantes pour trouver toujours plus, mon interlocuteur exprime ainsi un mot de prudence

«Il faut freiner» – ou, en tout cas, il faut consacrer assez de temps à réfléchir – dans une certaine «lenteur» – et définir dans quel sens on le fait, et dans quel cadre.

M’est passé à l’esprit (J. M.) de poser la question de la considération qu’il convient de donner à l’utilité so- ciale potentielle de l’étude qu’on entreprend mais le temps n’a pas permis d’en discuter.

Nous parlons de Big Data, avec l’accroissement rapide des connaissances là où l’examen de grandes masses de données permet des avancées – avec des risques, no- tamment en termes de protection des données person- nelles. «Il est important de se préoccuper du bon usage de Big Data», dit-il. Ici comme ailleurs se marque l’im- pératif d’une réflexion éthique, préalable dans toute la mesure du possible. Et de citer le titre du livre de 1995 de l’éthicien genevois Eric Fuchs, «Comment faire pour bien faire?», résumé pragmatique du propos de l’éthique. Jacques D. l’affirme fortement à plus d’une re- prise, «le but qui me mène, c’est le bien commun».

L’échange sur l’éthique nous amène à l’état du monde, la croissance des inégalités au sein des pays et entre les pays (une situation incompréhensible, inadmissible, alors que nous disposons de tant de moyens), le peu de progrès dans une meilleure distribution des ressources et des chances, les conflits… Il insiste sur l’importance

d’aller vers des régulations fortes au niveau mondial, avec des instances qui aient des compétences de déci- sion. L’OMS par exemple devrait avoir plus de moyens d’action en matière de santé. Il appelle de ses vœux un Parlement mondial. Quand je relève que j’ai le même souhait vif mais que la route semble encore bien longue, qu’on se demande si ce n’est pas illusoire, la ré- ponse est «Illusoire peut-être, mais nécessaire!». Il rap- pelle cette phrase de Gramsci, reprise par d’autres, «Il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté».

Nous revenons à ses préoccupations sociales. Depuis

«Tu comprends, j’étais un scientifique… ce qui m’arrive n’a rien à voir avec ma vie antérieure»

L’éthique, dimension qui doit être constamment considérée, aussi au niveau mondial

HORIZONS Sous un autre angle 1698

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