La crise économique allemande et les ouvriers

v.

Dix-septième Année. — N° 5 P r i x d u n u m é r o : 10 centimes

Dimanche 19 Janvier 1902^ - Bureaux: R u e de la S e r r e , 5 8

MlEDEMnONHOELOGEEE

S U I S S E

ABONNEMENTS

Un an: Sii mois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr.3»—

Union postale » 12»— » 6»—

On s'abonne a tous les bureaux de poste. Paraissait la Jeudi et le Dimanche i la Gbau-ie-Ponds

ANNONßES

suisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Attention aux voleurs

O n n o u s écrit d'Amsterdam :

J e vous prie de publier largement dans l'intérêt des fabricants d'horlogerie l'aver- tissement suivant qui vient de paraître dans le journal de notre Société « Unitas ».

« U n e bande de chevaliers d'industrie bien organisée. »

P o u r éviter des expériences fâcheuses, nous avertissons dès maintenant et avant le commencement des opérations q u ' u n e bande importante de chevaliers d'industrie s'est installée à la Haye, Rotterdam, Ams- terdam, Hambourg et Anvers.

Quelques-uns de ces messieurs ne font pas de c o m m a n d e s , mais s'établissent comme boutiquiers ou grossistes en toutes sortes d'articles et servent en même temps de références pour ceux qui font les com- m a n d e s et accaparent les marchandises, afin de les transmettre, s'ils réussissent, aux boutiquiers g r é v i s t e s , qui vendent alors les marchandises volées.

Nous conseillons aux fabricants et com- merçants, qui veulent ne pas subir de dés- agréments, de prendre des renseignements, q u a n d ils reçoivent des demandes d'échan- tillons ou des commandes d'inconnus, sou- vent avec des n o m s ressemblant à ceux de commerçants solides.

Les sans travail à Lausanne

On lit dans le Nouvelliste vaudois : Après avoir, tout l'été, alors qu'abondait le travail, organisé des grèves et le chômage M. Bischof!" organise maintenant les mani- festations des « sans travail ».

Sous sa direction, mercredi, une centai- ne de ceux-ci ont été crier : « Du travail ou du pain ! » sur divers chantiers, ont envoyé une délégation auprès de M. le syndic van Muyden, une autre à M. le conseiller d'Etat Victor Duboux. Vers 4 h., ils ont tenté de pénétrer de force dans un chantier près de la gare ; la police les a refoulés. « Demain, ont-ils crié, nous reviendrons avec des fusils ! » Bischoff a

été arrêté, conduit au poste de la Palud, puis relâché.

Tous les chantiers relevant de la com- m u n e sont ouverts actuellement et occupent une centaine d'ouvriers, en très grande majorité du pays. De plus, la direction des travaux étudie la question d'ouvrir dès maintenant le chantier dçs Echelettes. Cela coûtera plus cher par suite du gel, mais permettra de d o n n e r de l'occupation à ceux qui en manquent.

La crise économique allemande et les ouvriers

Au Reichstag, M. de Posadowsky s'étant dé- claré prêt à répondre immédiatement, M. Zubiel a développé l'interpellation des socialistes tendant à demander au gouvernement de l'empire quelles mesures il comptait prendre pour remédier aux conséquences de la crise économique, et en par- ticulier au renvoi de nombreux ouvriers.

M. de Posadowsky déclare que les gouverne- ments des Etats confédérés et les différents res- sorts de l'empire préparaient des rapports sur la situation des ouvriers sans travail. A Berlin, le nombre de ces dernier se chiffre par -17,000, y compris les manœuvres occasionnels et les ou- vriers de saison. La plupart des Etats confédérés ont répondu à la demande qui leur avait été adressée ; il ne s'est pas produit de renvois en masse d'ouvriers des chantiers, et il n'y a pas à redouter le licenciement anormal des ouvriers.

Les administrations des'postes, de la marine et des chemins de fer ont pris différentes mesures pour occuper le plus d'ouvriers possible. L'empire ne peut pas faire plus qu'il n'a fait jusqu'ici. Il doit rester dans les limites des prévisions budgé- taires. D'une manière générale, c'est aux diffé- rents Etats et aux communes qu'il appartient de prendre les dispositionsjiécessaires.

Que l'on prenne dans l'agriculture les précau- tions utiles pour que l'ouvrier se trouve bien à la campagne et que l'industrie prenne garde à la surproduction. Plus qu'aucun autre Etat, en ef- fet, nous marchons à grand pas, dit le ministre, vers une politique sociale. L'empire, les Etats et les communes s'occupent de procurer du travail aux ouvriers inoccupés : il faut espérer que, sous peu, la crise sera conjurée.

M. Hitze réclame la création de chambres ou- vrières chargées d'examiner les questions d'assu- rance contre le chômage pour les ouvries. M.

Gotlheim, de l'Association libérale, demande une statistique complète des ouvriers sans travail et une meilleure organisation des bureaux de place-

ment. Puis la suite de la discussion est renvoyée et la séance levée.

Syndicats ouvriers des Deux-Mondes L'Oflice du travail de New-York vient de publier une intéressante statistique du n o m b r e d'ouvriers syndiqués dans les Deux-Mondes.

L'Angleterre vient en tète avec 1.905.116 syndiqués, puis viennent les Etats-Unis et le Canada avec 1.000.000 syndiqués. Vien- nent ensuite l'Allemagne avec 995,435, la.

France avec 538,832, l'Autriche avec 157 mille 773, le Danemark 101,000, la Hongrie"

avec 64,000, la Suède avec 58,340, la Suisse 49,034, et enfin l'Espagne avec 31,558.

C'est le Danemark où la proportion des syndiqués est la plus forte. Ce petit pays ne compte en effet que deux millions et demi d'habitants.

Exportation aux Etats-Unis en 1901 Le grand développement des Etats-Unis d'Amé- rique, comparativement à l'Europe d'ancienne civilisation, a fait de nouveaux progrès en l'an- née 1901, tant au point de vue politique qu'au point de vue économique. Le remplacement du traité Clayton-Bulwer par le traité Hay-Paunce- fote, la reconnaissance de la doctrine de Monroe, même pour l'Amérique du Sud (dans la question de Venezuela), aussi bien que l'entreprise métho- dique de créer une Hotte américaine de commerce et de guerre, des achats d'armement et d'équipe- ment maritimes européens et les encouragements données à la construction des navires, sont des événements de la plus haute importance pour le commerce international.

Les nations européennes qui sont chargées de forts impôts et de lourdes dépenses militaires, obligées d'importer de grandes quantités de den- rées alimentaires indispensables, ainsi que les matières premières les plus importantes, et sont par conséquent mal armées pour l'âpre lutte contre la concurrence, pourront difficilement re- trouver un aussi riche développement que celui que leur a apporté la dernière décade et que d'autres pays, notamment les Etats-Unis d'Amé- rique, ont encore en perspective. Même les me- sures douanières les plus ingénieuses ne peuvent empêcher le cours naturel des choses. Il est en outre remarquable que tandis qu'une forte crise sévissait l'année dernière en Europe, l'industrie

26 LA F É D É R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E européenne la plus éprouvée, celle du fer, prenait

aux Etats-Unis un brillant essor, l'immense ré- seau des chemins de fer ne parvenait pas à faire fuce à l'énorme trafic et les affaires de Noel étaient dans tout le pays meilleures qu'elles n'a- vaient jamais été auparavant. Par contre, les compagnies maritimes européennesse plaignaient du manque de fret et de la modicité des receltes, en même temps que les chemins de fer européens voyaient anssi leurs recettes diminuer et que les comptes des étals se caractérisaient par des dettes et des déficits croissants. La brillante balance du commerce et du numéraire des Elats-Unis leur permettait de faire d'énormes placements de tous genres et, à côté de cela, d'amortir avec suite d'anciens engagements, si bien que dans peu d'années la detle américaine sera éteinte. Alors, la puissance financière et la suprématie écono- mique des Elats-Unis se feront toujours plus for- tement sentir.

Si l'on décuple les 77 millions d'habitants des Elats-Unis, on aura seulement alors la densité actuelle de la population de l'Europe centrale.

Les facteurs naturels nécessaires à un essor de ce genre existent certainement : ce sont, d'une part,Taugmenlalion de la population indigène et l'immigration très forte en temps de crises économiques en Europe, mais aujourd'hui res- treinte par la législation américaine, et d'autre part, la possibilité de produire en abondance des denrées alimentaires et des matières premières de toute espèce, notamment le colon, la houille, le fer, elc, de même que les métaux précieux, et l'existence de puissantes forces hydrauliques pour la production de l'électricité.

L'exportation des Etats-Unis ne consiste plus seulement en froment et maïs — le sucre de canne et de betteraves dont la fabrication aug- mente de plus en plus fera concurrence un jour à l'importation européenne — mais celle des pro- duits industriels de tous genres et variétés prend toujours plus d'extension. A l'augmentation de la production se joint un perfectionnement pro- gressif. Les machines et les outils ont déjà atteint un haut degré de perfection et les progrès réalisés dans l'industrie textile font perdre toujours plus de terrain à la marchandise étrangère de qualité ordinaire, cela d'autant plus facilement que la production indigène est protégée par des droits élevés.

Mais, vu l'énorme consommation de la popu- lation rurale et urbaine aux Etals-Unis, un bon débouché est encore assuré aux produits les meil- leurs de l'étranger et aux spécialités d'arlicles d'un usage courant, fabriqués par des ouvriers intelligents sur des machines perfectionnées et dont la production et le commerce disposent de capitaux suffisants.

Notre exporlation aux Etats-Unis en 1901 a subi au commencement de l'année une dépres- sion qui a peu à peu disparu. Le marché de la broderie a surtout beaucoup souffert ; mais vers la fin de l'année, la situation donnait précisé- ment à cet article les meilleures espérances.

En regard d'une somme de fr. 93,2 millions en 1990, notre exportation totale aux Etats- Unis a été de 86,7 millions. La diminution de 6'/Ï millions est déjà plus que couverte par le déficit sur les broderies qui se chiffre par 7 mil- lions. L'exportation des broderies ne s'es élevée, en effet, qu'à 38,3 millions contre 45,3 millions l'année précédente. Le mois de décembre, toute- fois, montre une amélioration: 4,35 millions contre 3,39 millions en 1900. Les tissus de soie et de mi-soie, qui ont à lutter contre la produc- tion indigène croissante, ne donnent que 11,7 millions contre 15 millions l'année précédente ; aussi peu satisfaisante est l'exportation des ou- vrages en paille : 0,8 million contre 1,2 million.

En revanche, une augmentation s'est produite pour : la bonneterie, de 1,1 million à 1,9 million, le fromage, de 4,3 à 4,9 millions, chiffre qui n'avait pas encore été atteint jusqu'ici, et Y hor- logerie, de 0,8 à 8,8 millions'.

En ce qui concerne les divers arrondisssments consulaires, St-Gall vient, comme d'habitude, en première ligne, mais avec 42,4 millions seule- ment contre 49 millions en 1900, par suite de la diminution sur les broderies. En seconde ligne se trouve Zurich avec 14,6 millions seulement contre 18,2 millions, en raison de l'écoulement moindre des tissus de soie et de mi-soie. Bàle suit avec 13,3 contre 11,8 millions ; exportation : bourre de soie, 3,3 contre 1,9 mill., rubans, 4,3 contre 3,7, couleurs d'aniline, 3,6 contre 3,8, cuirs et peaux, 1 contre 1,2 million. Avec de

bons prix pour les fromages et grâce à la situa- tion brillante de l'industrie horlogère (ce n'est que vers la fin de l'année que la crise européenne s'est un peu fait remarquer) l'arrondissement de Berne accuse une exportation de 11,1 contre 9,4 millions en 1900, dont fromages 3,7 contre 3,3, montres 6,4 contre 5,2 mill. Genève a aussi une augmentation : 3 contre 2,4 mill., dont montres 2,1 contre 1,4 mill. Enfin, Aarau a exporté pour 2,3 contre 2,4 mill., dont ouvrages en paille 0,7 contre 1,1, bonneterie 0,8 contre 0,7 et rubans 0,4 contre 0,3 millions.

Pour les autres détails, nous renvoyons aux tableaux publiés dans notre numéro du 10 jan- vier.

Feuille offic. suisse du commerce.

Anglais contre Allemands

La querelle «Biilow contre Chamberlain » a, depuis quelques jours, tout l'air de prendre la tournure d'une querelle « Angleterre contre Alle- magne». Chacun des deux pays, ou en tout cas chacune des deux presses, prend nettement parti pour son ministre et on assiste à un échange d'aménités comme il n'avait pas été donné d'en voir depuis longtemps.

En Allemagne, c'est la Gazette de Cologne et la Gazette Nationale qui mènent la danse ; en Angleterre, c'est le Times qui accorde les violons et dirige ses foudres sur le gouvernement germanique.

On se bat à coup de caricatures, de réminis- cences historiques et d'extraits de journaux.

Le Times a publié deux longs articles où étaient soigneusement récapitulées toutes les chronique injurieuses parues depuis deux ans en Allemagne, toutes les caricatures offensantes, toutes les lettres autrageantes, et il concluait sa magistrale étude en déclarant que, depuis la guerre sud-africaine, aucun pays n'avait pris à tache d'exaspérer l'Angleterre , de la rendre odieuse et de la vilipender autant que l'Allemage et la presse allemande. De son côté, la Gazette Nationale riposte en exhumant de vieux dessins parus en 1870, dans le Punch, et où le vieil em- pereur Guillaume I^er n'était pas toujours traité avec le plus parfait respect. Elle publie, en outre, tous les articles où le Times et les autres jour- naux anglais se moquaient agréablement de l'empereur Guillame II à propos d'une de ses exubérances oratoires. El, de part et d'autre, on se lance ainsi à la tète tout ce qui a paru depuis trente ans, à droite ou à gauche, dans les feuilles graves où légères, satiriques ou politiques. Le déballage est formidable !...

L'échange de horions est, cela va sans dire, accompagné en sourdine de graves rumeurs; on a été avant-hier jusqu'à annoncer à Berlin que le jeune prince de Galles n'irait pas prochaine- ment en Allemagne, comme il avait été convenu.

La nouvelle a été formellement démentie hier à Londres ; mais l'héritier de la couronne britan- nique ira rendre visite à son impérial cousin sans tambours ni trompettes. 11 n'y aura pas de ré- ceptions officielles, pas de revue, pas de parade, pas de diner de gala. Le prince de Galles ne met- tra même pas les pieds à l'ambassade d'Angle- terre à Berlin pour s'y faire présenter, selon l'usage, la haute société de la capitale. Il n'offrira pas non plus le punch tradilionnel aux officiers du régiment de dragons dont les souverains d'Angleterre sont colonels honoraires. Ce sera simplement un cousin qui ira voir un autre cou- sin, et rien de plus.

Avant-hier également, un autre bruit était mis en circulation : la Gazette de Cologne allait jusqu'à alïirmer que les ambassadeurs des deux pays allaient partir en congé pour quelque temps laissant ainsi presque en suspens les relations diplomatiques, et le Times, reproduisant la nou- velle, ne la démentait pas. Il disait au contraire

«qu'il ne faudrait pas s'étonner si le gouverne- ment anglais croyait devoir prendre quelques mesures pour bien faire sentir à l'Allemagne la pénible impression produite en Angleterre par les déclaralions de M. de Biilow. »

Tension des relations diplomatiques : subsli- tion d'un voyage de famille à un voyage officiel : voilà où en est à celte heure la querelle « Alle- magne contre Angleterre ».

Tout cela esl évidemment assez sérieux et mérite de fixer l'attention du public. La haine qui couvait depuis longtemps sur les bords de la

Sprée comme sur ceux de la Tamise est en train d'éclater et il résultera, indubitablement, de cet incendie, de sérieux dégâts dans les relations des deux pays.

L'avenir dira si les rapports amicaux de cour à cour seront assez forts pour réparer les brè- ches faites dans les rapports pays à pays.

Prophéties allemandes

La Gazette universelle, de Munich, dit qu'il y a dans toute l'Europe, particulièrement en Allemagne, un malaise général, provoqué parla crise économique et la crainte d'une guerre gé- nérale.

A l'Ecole militaire, on dit ouvertement que l'année, qui vient de commencer, aura bien de la peine à s'écouler sans une grande guerre en Europe. Celte opinion a été émise jeudi dernier par un officier supérieur, professeur de tactique militaire.

Le Vaterland, constatant ces bruits de guerre est d'avis que le peuple ne veut pas entendre parler de guerre, mais que le « parti militaire, toujours très puissant, trouve les circonstances favorables pour lâcher d'en finir avec les mena- ces qui surgissent de tous côtés. »

Comme en 1870, on parle un peu partout d'an- tiques pophéties qui annoncent une grande guerre pour le commencement du siècle. D'après une de ces prophéties, — attribuée à une religieuse de Spire, — «jamais l'Allemagne n'aura été aussi puissante : mais ce sera le moment de sa chute, elle sera inondée de sang, et les chevaux venant de l'Est la fouleront aux pieds. » Dans le peuple, on croit que ces derniers mots s'appliquent aux Cosaques.

Sans doute, ce ne sont que de vagues prophé- ties, mais leur circulation dans les petites villes et les campagnes est un symptôme de l'inquiétude générale. Il en fut de même en 1870.

L'exercice du commerce

La Chambre cantonale bernoise du com- merce et de l'industrie a élaboré un projet de loi sur l'exercice du commerce et des métiers, destiné à être soumis au Conseil d'Etat. Ce projet contient des dispositions sur la concurrence déloyale, la vente par accomptes, les liquidations, le colportage, etc. Il ressemble sur plusieurs points à la loi sur la police du commerce adoptée il. y quelques mois par le Grand Conseil du canton de Vaud.

Ecole de journalistes On lit dans le Démocrate :

« On sait qu'il est question de fonder une école spéciale de journalistes. Des pourparlers ont été engagés à cet effet entre le comité de la société de la presse suisse et l'Université de Berne qui se montrerait bienveillante au projet, si l'on en juge du moins d'après INI. Gobât, directeur de l'ins- truction publique.

« Un correspondant du Courrier de Ge- nève n'est pas d'accord de créer cette école à Berne, parce qu'il existe à l'Université une chaire de théologie vieille catholique.

« Ce serait tout simplement, dit-il, une école de journalisme antireligieux, radical et maçonnique »

Voilà une définition qui ne s'est pas l'ait attendre.

D'ailleurs, p o u r le même correspondant,

« l'Ecole de journalisme ne sera jamais q u ' u n e bêtise. »

— « On n'enseigne pas le talent », con- clut-il.

LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE 27

' « Hélas ! Nous ne pouvons que n o u s en rapporter à lui. »

t Correspondance particulière

T i r Cantonal de Genève 1902 Onnous écrit.

Cette prochaine réunion de tireurs s'annonce sous le3 auspices les plus favorables, coïncidani.

avec les fêtes commémoratives du 3",e Centenaire de l'Escalade, elle ne peut manquer d'attirer un' afflux considérable de visiteurs, autant du coté de la Suisse que des régions limitrophes, et nom- breux seront avec nos compatriotes nos voisins français qui viendront disputer l'honneur des succès et remporteront les superbes primes offer- tes par le Comité des Prix. Au nombre de celle-

* ci les montres présentent un attrait tout particu- lier et celles d'argent dont le nombre de 400 sera probablement! dépassé intéressent surtout l'industrie biennoise, la maison Rodolphe Uhl- mann à Genève désignée pour les fournir s'étant entendu avec la fabrique Müller & Vaucher de cette ville pour la fabricaliou des mouvements en collaboration.

Le- Jury composé d'éminents spécialistes ge- nevois a fixé son choix à la suite d'un concours ouvert à tous les fabricants d'horlogerie établis en Suisse. Rien de mieux ne pourrait vraiment être offert en tenant compte des limites imposées et c'est grâce seulement aux procédés modernes de fabrication à un outillage perfectionné, et à une"volonté arrêtée de faire bien et d'affirmer les qualités de leurs produits que les deux mai- sons réunies ont pu composer un tout aussi avantageux.

Les mouvements destinés aux montres du tir seront munies d'un nouveau balancier établi d'après des calculs et suivant un modèle de M.

Antoine Borel régleur de précision à Genève . ensuite d'une licence spéciale accordée à M. Ro-

dolphe Uhlmann fab' d'horlogerie.

Les résultats vérifiés sur de fortes séries ont été excellents, et les montres du tir fourniront une occasion des plus heureuses pour les cons- tater ; ces pièces devant être l'objet de soins mi- nutieuxet d'observations sérieusement contrôlées.

La fabrication des boites est confiée à l'usine de M. Emile Servét à Genève spécialiste dans les genres artistiques et dont il est superflu de faire l'éloge.

Nous aurons sans doute à revenir sur ce sujet lorsque les premières pièces seront entièrement terminées, pour en donner une description plus détaillée ne doutant pas qu'elles marqueront un nouveau progrés dans la fabrication d'horlogerie.

Nouvelles diverses

C a d r a n s s o l a i r e s . — On nous demande plus de cadrans solaires que jamais, disait un fabricant d'instruments d'optique, en réalité cinq fois autant. Le cadran solaire jouit d'une nou- velle faveur.

Les cadrans solaires sont faits le plus souvent d'ardoise ou de marbre. Le gnomon dont l'ombre projetée sur le cadran, indique l'heure, est en bronze.

Le cadran est placé sur un piédestal de pierre ou de terre cuite, parfois de maçonnerie. Parfois, pour support on emploie une pièce déjà sculptée, ou quelque autre objet curieux.

Un cadran solaire a pour piédestal l'escalier de marbre d'une maison de New-York. Nous sommes en train de fabriquer un cadran solaire dont le support sera un vieux cabestan.

Nous fabriquons également pour un ancien cadran solaire rapporté de l'étranger, un gnomon

— l'original a été perdu — qui aura absolument le même caractère, et paraîtra du même âge.

Les cadrans solaires, avec un cadran complet, mais sans le piédestal, coûtent, suivant la ma- tière et le temps employé, de 20 à 120 dollars.

(The Son.) H o r l o g e s c u r i e u s e s . — Dans l'hôtel de ville d'un port japonais fonctionne une horloge, de trois pieds de long sur cinq de large, repré- sentant un paysage habilement exécuté. Ce ta- bleau.est placé dans un joli cadre. Au premier plan, se voient des pruniers et des cerisiers en fleurs, et à l'arrière plan, l'imitation en cristal d'une chute d'eau. Une petite rivière part de la chute, et, après avoir serpenté à travers les ro- chers et les ilôts, disparaît dans la forêt. Dans le ciel en miniature un soleil d'or, évoluant sur un fil d'argent, frappe les heures sur des cloches d'argent qui se trouvent sur sa roule. Chaque heure est annoncée par une tortue. Quand l'heure est terminée, un oiseau au riche plumage chante.

Dès que le chant s'arrête, une souris apparaît, franchit la montagne et disparait dans le jardin.

Un botaniste a eu la singulière idée de faire une horloge avec des sapins réels. Il planta dans son jardin ces arbres de façon que chacun d'eux projette son ombre sur une certaine partie de la maison à un moment donné. L'arbre d'une heure abrite la salle à manger pendant le dîner ; l'ar- bre de quatre heures donne de l'ombre au salon pendant le thé de l'après-midi, et ainsi de suite.

Dans un temple chinois existe une horloge re- marquable qui, dit-on, a été inventée par Shun- Te, le dernier empereur mogol. Sur une estrade élevée, apparaît, chaque heure, une fée, sortant d'une boîte et tenant dans sa main une tablette avec le numéro de l'heure. Au bout de quelques secondes, elle se relire et revient l'heure suivante.

(The Jeweler's Circular.)

La question d e s b r o u i l l a r d s . — Qu'un Anglais étudie celte question embrouillée, il n'y a rien d'étonnant à cela. En 1306, sous le régne du roi Edouard I^er, quiconque brûlait du char*

bon était passible de pendaison. A celte époque.

Londres avait une population de 500,000 habi- tants : aujourd'hui elle en a 5 millions et les brouillards onl fait comme la population : ils ont crû et multiplié. Annuellement, les brouillards coûtent près de 4 millions de livres sterling: Il est notoire que les semaines de brouillard, In mortalité augment dans de terribles proportions.

Il est reconnu aujourd'hui que le seul moyen d'éviter ce terrible fléau est de supprimer la fu- mée noirâtre et nauséabonde produite par la houille.

Variété

Conseils américains

D'un journal américain et évidemment un peu misanthrope :

« Emparez-vous d'un million de dollars, dit-il vous aurez fait un « coup de génie »

«Appropriez-vous cent mille dollars, on dira que vous êtes un « homme habile ».

« Vingt-cinq mille dollars empochés par mé- garde constituent une «erreur de caisse».

« A partir de dix mille dollars, les choses de- viennent plus graves ; on commence à parler

« d'irrégularité».

«Avec mille dollars commence «l'illégalité»

qui se transforme en «abus de confiance» du moment que la somme détournée ne dépasse pas cinq cents dollars.

« Prenez à votre voisin cent dollars et on vous appellera un «voleur»; escamotez-lui en cin- quante seulement, vous serez une «fripouille».

«Mais surtout, ajoute le confrère, ne volez jamais un morceau de ptfln ou dé viande. Ce jour-là vous aurez « déclaré la guerre à la socié- té» et tout honnête homme vous fuira comme la peste ».

Procédés d'atelier

Conservation des bois par la naphtaline.

On fait fondre la naphtaline dans un récipient suffisamment grand et on y plonge le bois. Le récipient doit être traversé par des tuyaux à va- peur à serpentin et le liquide mainienu à 200"

Fahrenheit. Selon le calibre des bois, ceux-ci sont imprégnée de 2 à 12 heures et ne peuvent dorénavant plus se gâter ou être atleinls du champignons. (La Science pratique.)

Cote de l'argent

du iS Janvier igos

Argent fin en grenailles . . fr. 98.50 le kilo.

A r g e n t fin laminé, devant servir de base pour le calcul des titres de l'argent des boites de montres fr. 100.50 le kilo.

Tableau comparatif

des poinçonnements effectués et des essais faits par les bureaux de contrôle des ouvrages d'or et d'argent p e n d a n t c h a c u n e d e s a n n é e s 1 9 0 0 e t 1901.

Bureaux

1. Bienne . . . . 2. Chaux-de-Fds.

3. Delémont. . . 4. Fleurier . . . 5. Genève . . . . 6. Granges (Soldirc).

8. Neuchàtel . . 9. Noirmont . . 10. P o r r c n t r u y . . 11. St-Imier . . . 12. Schaffhouse . 13. Tramelnn . .

Total Plus 1901 Moins 1901 Berne, le 11 ;

Bottes de montres poinçonnées Bottes d'or

1900

Pièces

29.882 508.703 18.412 9.187 12.874 1.338 78.136

— 15.052

313 8.309

—

— 682.206

—

— an vier 19

1901

Pièces

29.946 482.524 15.709 10.568 15.484 1.410 74.388

— 15.562

24 7.613

—

— 653.228

— 28.978 02.

Boites d'argent 1900

Pièces

544.040 58.911 65.758 156.946 171.955 503.335 49.216 38.727 458.767 425.795 244.768 85.259 549.538 3,353,315

—

—

1901

Pièces

585.769 49.341 91.052 248.830 192.262 571.761 64.054 37.502 504.836 451.640 291.027 87.124 555.402 3,730,600

377.285

—

Total des boites

1900 1901

Pièces

573.922 567.614 84.170 166.133 184.829 504.673 127.352 38.727 473.819 426.108 253.077 85.259 549.838 4,035,521

—

—

o/o

14,2 14,1 2,1 4,1 4.6 12,5 3,1 1,0 11,7 10,6 6,3 2,1 13,6 100

—

—

Pièce*

615.715 531.865 106.761 259.398 207.746 573.171 138.442 37.502 520.398 451.664 298.640 87.124 555.402 4,383,828

348.307

—

o/o

14,1 12,2 2,4 5,9 4,7 13,1 3,1 0,8 11,9 10,3 6,8 2,0 12,7 100 8,6

—

Boîtes double

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