P IERRE M ICHAUD
F RANÇOIS M ARCOTORCHINO
Modèles d’optimisation en analyse des données relationnelles
Mathématiques et sciences humaines, tome 67 (1979), p. 7-38
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MODELES D’OPTIMISATION EN ANALYSE DES DONNEES RELATIONNELLES
Pierre MICHAUD
François
MARCOTORCHINO1. INTRODUCTION
Le
problème général
que nous consi.dérons dans cet article est le suivant: ils’agit
de"l’agrégation"
ou de"l’approximation"
deplusieurs
relations binairesquelconques
par une relation binaireparticulière.
Les
problèmes
tels que lesproblèmes d’agrégation
de classementsou de
préférences
ainsi que lesproblèmes d’agrégation
departitions
ou de similarités en sont des casparticuliers.
Dans le
premier
de ces deux cas, un certain nombre de relations binaires sont àapproximer
par une relation d’ordre total(classement).
Dans le second cas elles sont àapproximer
par une relationd’équivalence (classification).
Dans le cas de
l’agrégation
depréférences (classement automatique),
il n’existe à l’heure actuelle que des méthodes d’énumérationimplicite
pour résoudre leproblème
defaçon
exacte;or ces méthodes sont très onéreuses en temps de calcul et
pratiquement
ne permettent pas de classerplus
de 20objets.
Dans le cas de
l’agrégation
de similarités(classification automatique) ,
il existedes.algorithmes performants,
comme laméthode des "nuées
dynamiques"
deE.Diday;
mais cetteméthode ,
comme les autres
(en particulier l’algorithme
des transferts deS.Régnier),n’est qu’une
méthodeheuristique
negarantissant qu’un
optimum
local duproblème
considéré.Dans le présent article nous montrerons que pour ces
problèmes,
etd’autres
problèmes voisins,
il existe une modélisationlinéaire.
Par cette
approche linéaire,
nous traiterons ces deuxproblèmes d’agrégation
depréférences
etd’agrégation
de similaritésqui
sont les
plus importants
pour lesapplications pratiques.
Nousgénéraliserons
cetteapproche
au cas del’agrégation
de relationsbinaires par d’autres types de
relations,
telles que les relations depréordre
ou dequasi-ordre
etc...Cette modélisation repose sur les deux
principes
suivants:1)
Laprise
en compte des données sous forme relationnelle.2)
L’utilisation d’unerègle
demajorité.
En
plus
de la résolution desproblèmes d’agrégation
depréférences
et de
similarités,
la linéarisation des modèles permet en outre d’obtenir laréponse
à diversesquestions (( 3 ), (6),(jl) )
restéesouverteso
"
2. PRESENTATION DU PROBLEME
Le
problème général
que nous traiterons dans leprésent
articleest le suivant: il
s’agit
de"l’agrégation"
ou de"l’approximation"
deplusieurs
relations binaires par unerela,tion
binaireparticulière.
les
problèmes évoqués
dansl’introduction,
tels que leproblème
de
l’agrégation
depréférences
ou leproblème
del’agrégation
desimilarités en sont des cas
particuliers.
Dans le
premier
de ces deux cas, un certain nombre de relations binaires sont àapproximer
par une relation d’ordre total. Dansle second cas elles sont à
approximer
par une relationd’équivalence.
Les relations d’ordre total et
d’équivalence
ont en commun lapropriété suivante:
ce sont desrelations
transitivesparticulières.
Mais il existe d’autres types de relations transitives utilisables.
Le
problème général
del’agrégation
de relationsbinaires,
quenous
considérons,
consisteprécisemment
àapproximer
des relationsbinaires par l’une ou l’autre de ces relations transitives
particulières.
L’approximation
de m relations binaires données par l’une de cesrelations transitives sera réalisée par une
approche générale valable,
àquelques
modificationsprès,
pour l’ensemble des casconsidérés.
3. PRESENTATION DES D.ONNEES
3.1.
PRESENTATION RELATIONNELLE D.ES D.ONNEESChacune des m relations binaires de
départ,
définissant les données individuelles d’un"juge"
ou "critère" numérok,
serareprésentée
par un tableauCk.
Cetableau,
que nousappellerons
tableaud’opinion
ou decomparaisons,
est untableau en
(0,1)
de termegénéral:
Si i "est en relation"
avec j
pour
le juge
k.Sinon
Par convention la valeur c.. avec
i=j
ne serajamais
considérée. 1J
Suivant
le
type deproblème
à traiter et la nature desdonnées à
considérer,
lasignification
des valeurscij
seradifférente.
Par
exemple:
k-Si la relation binaire C
représente
, lespréférences
individuelles d’unjuge k,
lasignification
du tableau
Cksera
la suivante:si
l’objet
i estpréféré
àl’objet j
pour
le juge
ksinon.
-Dans le cas où les tableaux
Ck représentent
des similarités entre différents
objets,
lasignification
du tableauCk
est la suivante:si
l’objet
i est semblable ou similaireà
l’objet j,
pour lejuge
k.sinon.
A
chaque
relation binairereprésentée
par un tableauxCk
onassocie un autre
tableau,
noteC’ ;
ce nouveautableau,
àvaleurs
(-1 ,+1 ).,
est défini de lafaçon
suivante:si
l’objet
i "est en relation " avecl’objet j,
pour lejuge
k.sinon
l’expression
dec!k
1-3 en termes dezest
1. donnée parL’expression
dec~.en
termes dec!~
est donnée par:~J 1J
L’obtention des tableaux
Ck ou C’k peut
se faire directementou par l’intermédiaire de tableaux de données annexes.
En sommant tous les tableaux individuels
Ck, représentant
lesrelations binaires de
départ,
on obtient un tableau collectifC, qui représente l’opinion
de l’ensemble des mjuges.
.. -
Le terme
général Cij.;, du
tableau collectif Creprésente
d’unefaçon générale
le nombre de relations binaires où i est enrelation avec
j;
c’est le nombre dejuges
ayant mis i en relation avecj.
De la même
façon
le tableau collectif C’ est défini par:Le terme
général el-
du tableau collectif C’ estégal
aunombre de
juges ayant
mis i en relationavec j
· moins lenombre de
juges n’ayant
pas mis i en relation avecj.
z
3.2.
GENERALISATIONS POSSIBLES
- On peut combiner les tableaux collectifs entre eux.
L’addition d’un tableau collectif
C1, représentant l’opinion
de ml
juges,
et d’un tableau collectifC2, représentant l’opinion
de m2juges,
donne un tableau collectif C ,représentant l’opinion
de mjuges;
avec C=C1+C2 et m=ml+m2.- On peut diviser les tableaux C ou C’ par
m ,le
nombre dejuges.
On obtient alors des tableaux de"fréquences".
Remarque:
Ces tableaux defréquences
ne doivent pas être combinés directement. L’addition d’un tableauCI/ml
et d’untableau
C2/m2
définit uneopinion
collective danslaquelle
legroupe des ml
juges
a autant depoids
que le groupe des m2juges (il
faudrait alors diviser par deux le résultat pour obtenir un tableau defréquences).
- On peut attribuer à un
juge
k uneimportance
ou unpouvoir particuliers
enreprésentant
sonopinion
non pas par un tableau individuel mais par un tableaucollectif;
parexemple:
a)
PondérationsDonner à un
juge
k uneimportance pk .
C’est par définition
représenter l’opinion
dujuge
k par uneopinion
collective C. Cetteopinion
collective estl’opinion
de Pk
juges
ayant la mêmeopinion
quele juge
k. On aC = Pk Ck etm=p~.
Le tableau collectif
d’opinions
C dujuge
k est défini par:si i "est en relation
avec" j
pour le
juge
k.sinon
b)
"Pôuvoir"Donner C’est à un
juge
k lepouvoir de juges.
par définition
représenter
1opinion
dujuge
k par uneopinion
collective C. Cetteopinion
collective estl’opinion
de pk
juges
que lejuge
kreprésente;
lespk juges
n’ont pas forcément la mêmeopinion
que lejuge k,
et peuvent très bien avoir chacun uneopinion
différente.On a C
=E Ck
et m = pk .Le tableau collectif C
d’opinion
dujuge
k est défini par:cij
~ le nombre dejuges
que kreprésente
ayant misi en relation
avec j.
Cette
quantité
estcomprise
entre 0 et pk, mais elle peutprendre
toutes les valeursintermédiaires;
cequi
n’est pas le cas pour unepondérations.
4. PROPRIETES DES TABLEA.U D’OPINIONS
4.1. PROPRIETES DES TABLEAUX INDIVIDUEL
Définissons les
propriétés
suivantes valables pour un tableau de relation binaireet
ouC’Q quelconques.
Les résultatscorrespondants
aux tableauxC’
seront obtenus enremplaçant
cj
1.J par( c.’ + 1
1.J) /
4.1.1.Définition de propriétés
’
1)
Transitivitéelle est définie par:
impliquent ez -
1Que l’on peut écrire linéairement :
pour
i~j,j~k, i~k
2) Antisymétrie
Elle est définie par:
qui
se met sous la forme linéaire suivante:pour
i~ j 3) Symétrie
Elle est définie par:
qui
se met sous la forme linéaire suivante:4)
Totalité .Elle est définie par:
Pour
t
tout 1 estcouple
vrai.(i,,)
l’un au moins des deux casc j-j=
o1J 1 ouc. =
J1 1 est vra1.Ce
qui
se met sous la forme linéaire suivante:5)
Intermédiarité Elle est définie par:Ce
qui s’exprime
par:1"préféré" à j , j
et k noncomparables,
k"préféré"
à sentrainent
que i est"préféré"
à s. En notant P lapréférence
et I
l’incomparabilité
cettepropriété
estquelquefois
donnéepar certains auteurs sous la forme: PIP c P.
Ce
qui
se met sous la forme linéairesuivante(Michaud):
pour Cette
inégalité
estéquivalente
à:L’expression
degauche
ne peutdépasser
la valeur 1. Elle n’atteint la valeur 1 que si l’on a simultanément i"préféré"
à j, j et
k noncomparables
et k"préféré" a
s; d’où lerésultat.
6)
CohérenceElle est définie par:
21 n
1 et 1
impliquent
que les 2expressions (cls=
0 etc~i= 0)
et(csk=
0 etcks- 0 )
ne doivent êtresimultanément
vérifiées. S S
Ce
qui s’exprime
par i"préféré" à j et j "préféré"
àk,
ainsi que i
"incomparable"
à s et s"incomparable
" à k est interdit. Avec les mêmes notationsqu’en 5),
certainsauteurs
expriment
cettepropriété
par: p20¡2 =0.
Ce
qui
se met sous la forme linéaire suivante(Michaud):
i,j,k,s
étanttous différents
La terme de droite ne peut
dépasser
la valeur 1qui
estatteinte
lorsque
i est"préféré-" à j et j "préféré"
à k. Dansce cas le terme de
gauche
doit êtresupérieur
ouégal
à1;
et, i et s d’une part et k et s d’autre part ne peuvent être simultanément non
comparables.
Les formules linéaires
précédentes
étant des définitions caractérisentcomplétement
lespropriétés
associées. Encombinant les formules
correspondant
à certaines despropriétés
de définitionprécédentes,
on en déduit de.nouvelles formules. Attention dans ce cas les nouvelles formules obtenues ne caractérisent ni ne définissent la
conjonction
de ces différentespropriétés,
elles n’en sontque la déduction.
4.1.2.Combinaisons de
propriétés
.
Propriétés
déduites de :7) Transitivité, antisymétrie
En combinant les
propriétés
de transitivité etd’antisymétrie)
on déduit
l’expression
linéaire suivante:pour
i,j,k
tous différents8) Transitivité,
totalitéEn combinant les
propriétés
de transitivité et de totalité ondéduit
l’expression
linéaire suivante:pour
i,j,k
tous différents9) Antisymétrie,
totalitéEn combinant les
propriétés d’antisymétrie
et de totalité ondéduit
l’expression
linéaire suivante:1’B 1’B
10) Transitivité, antisymétrie.,
totalitéComme cette
propriété
contient lespropriétés 7)
et8)
onvérifie simultanément:
pour
i, j , k
différentsEn combinant les trois
propriétés
de transitivitéd’antisymétrie
et de totalité on obtient lesinégalités
doubles suivantes: ,
Remarque:
Toutes les
expressions,
de1)
à10),
caractérisant soit la définition depropriétés (4.1.1)
soit la combinaison depropriétés (4.1.2)
sont des formules linéaires entefmes
desdifférents coefficients
du tableau decomparaisons
C(ou
dutableau C’ £ si l’on
remplace ct
par(clÉ
+1)/2 ).
ij
iJ4,1.3.Définition de relations
Définissons
quelques
relations transitivesclassiques:
a)Relation
depréordre :
21C’est une
relation, correspondant
à un tableauC . qui
n’estque transitive. ,
Elle est définie par la formule donnée en
1).
b)Relation
depréordre
total:C’est une relation
qui
est à la fois transitive et totale . Elle est définie par les formules données en1)
et4).
c)Relation
d’ordre :C’est une relation
qui
est à la fois transitive etantisymétrique.
Elle est définies par les formules données en
1)
et2) d)Relation
d’ordre total:C’est une relation
qui
est à la fois transitiveantisymétrique
et totale.Elle est définie par les formules données en
1), 2)
et4).
e)Relation d’équivalence:
C’est une relation
qui
est à la fois transitive etsymétrique.
Elle est définie par les formules données en
1)
et3).
f)Relation d’équivalence
totale:C’est une relation
qui
est à la fois transitivesymétrique
ettotale.
Elle est définie par les formules données en
1), 3)
et4).
Cette relation n’a aucun intérêt
pratique
et ne sera pas considérée par lasuite;
ellecorrespond
àl’unique
configuration
où tous les éléments sontéquivalents
etappartiennent
à une seule et même classe.g)Relation d’ordre *d’intervalles:
C’est une
qui ,,
est à la fois transitiveantisymétrique et qui possède laipropriété
d’intermédiarité.Elle est définie par les formules données en
1), 2)
et5).
h)Relation
dequasi-ordre (semiorder) :
C’est une relation
qui
est à la fois transitiveantisymétrique
etqui possède
lespropriétés
d’intermédiaritéet de’ cohérence,
Elle est définie par les formules données en
1), 2), 5)
et6).
On notera
qu’un quasi-ordre
est ici défini defaçon antisymé- trique,
etcorrespond
donc au termeanglais
desemiorder,
alorsqu’il
peut être aussi défini comme une relation totale,formalisation
généralement
utilisée dans(12).
Il existe
également
d’autres types de relations binairesclassiques
mais nontransitives;
citons parexemple:
i)Relation
de’ tournoi: -C’est une relation
qui
est à la foisantisymétrique
ettotale.
Elle est définie par les formules données en
2)
et4) qui
sont
équivalentes
à la formule donnée en8).
j)Relation
de match:C’est tout
simplement
une relation totale.Elle est définie par la formule
4).
Remarque:
Notons que toutes les relations binaires considérées ici sont
définies exclusivement à
partir
des formulescorrespondant
àla définition des
propriétés présentées
en(4-1-1).
Commenous l’avons vu ces formules sont toutes
linéaires;
il enrésulte que ces relations binaires peuvent être définies en
termes
d’égalités
oud’inégalités linéaires.,
par rapport aux coefficients des tableaux de donnéesCk
ouC’k.
4.1.4.Obtention des tableaux
Ck
A
priori
les tableauxd’opinions
individuelsCk
etCrk
peuvent n’avoir aucune autre
propriété
que celle de valoir 0ou 1 pour c_, et celle de valoir 1 ou [
1J ij
Cependant
dans lapratique
l’obtention des tableauxCk
ouC’k
peut se faire directement ou par l’intermédiaire de tableaux de données annexes. Dans ce dernier cas les tableaux
Ck
ouC’k
auront souvent despropriétés particulières;
donnonsquelques exemples.
a)
Cas del’agrégation
depréférences
1)Dans
le cas leplus simple
les données brutes seprésentent
sous
forme de tableaux de classements(avec
ou sansex-aequo);
le rang del’objet
i pour lejuge
k étantreprésenté
par rik. Le tableauCk correspondant
sera obtenude la
façon
suivante:2)Si
maintenant les données brutes se-présentent
sous laforme d’échelles ou de notes du
juge
k pourl’objet i),
le tableauCk
associé pourra avoir l’une des formes suivantes selon leshypothèses:
Dans ce cas le tableau
Ck représentera
unpréordre
total.Dans ce cas le tableau
Ck représentera
un ordrepouvant être partiel.
Notonscependant
que dans ce casl’incomparabilité,
correspondant
àl’égalité
des notes, est transitive.si nik>
njk +
s ..s étant un seuil
positif
ou nulsinon
Dans ce cas le tableau
représente
un ordre engénéral partiel.
Notons que dans ce casl’incomparabilité
n’est pasen
général transitive,
mais vérifie lespropriétés
d’intermédiarité et de cohérence
5)
et6)
de(4-1-1),
ils’agit
donc d’un tableaureprésentant
unquasi-ordre.
b)
Cas del’agrégation
de similarités1)
Le cas leplus simple correspond
à la situation où unjuge représente
un "critère" àplusieurs
modalités. Le tableau de données brutes associé est alors un tableau demodalités,
oùreprésente
la valeur de la modalité attribuée àl’objet
ipar le
juge
ou critère k. Le tableauCk
est défini de lafaçon
suivante:Dans ce cas le tableau
C k représente
unepartition.
Dans le cas où le
juge
ou critère kreprésente
unepropriété,
le tableau de données brutes associé est alors un tableau de
présence-absence,
oùlik =
1 sil’objet
i a lapropriété
k etr.. tableau
- 0 C si peutl’objet
se définir i iT’a pas deplusieurs
lapropriété façons:
k. Dans ce cas lesi 1 c’est à dire si i
et j
onttous
les deux
lapropriété
ksinon
si
rik
=r. k
c’est à dire si iet j
ont oun’ont
pas simultanément
lapropriété
ksinon
Dans
les deux
cas letableau (k représente
unepartition.
2)
Dans le cas où les données brutes sontreprésentées
par un tableau de"proximités" Pk ( représentant
desdistances,
desdissimilarités,
ou des mesures deproximités
nonnécessairement
symétriques),
le tableauCk
est défini de lafaçon
suivante:si s , s étant un seuil donné
1J
sinon
Le tableau
Ck
peuttrès
bien ne pasreprésenter
unepartition,
~
par
exemple lorsque
P n’est passymétrique.
4.2. PROPRIETES
DES
TABLEAUX COLLECTIFS C ET C’Comme nous l’avons vu
précédemment
les tableaux collectifs C et C’ sont obtenusrespectivement
en sommant les tableauxindividuels
Ck
etC’k
pour l’ensemble des mjuges.
Au
Chapitre
4-1 nous avons défini desrelations
etde s
propriétés
individuelles associées aux tableaux C etC’ ,
dans ce
chapitre
nous définirons cette fois des relations etdes
propriétés
collectives associées aux tableaux C et C’Pour ce faire nous utiliserons une
règle
demajorité "
ma"qui
nous permettra de définir une relationcollective,
àpartir
du tableau C(ou C’).
La
majorité
ma est définie par ma = p m où preprésente
unpourcentage strictement
positif;
0 p ~ 1. Sauf mention contraire p =1/2,
c’est larègle
de lamajorité
deCondorcet. Mais toute autre valeur de ma est
possible,
enparticulier
si p = 1 on retrouve larègle
de Pareto ourègle
de l’unanimité.
Cette relation collective est alors définie de la
façon
suivante:
i "est en relations
avec j
dans le relationcollective ,
siet seulement si Ma; c’est à dire s’il y a au moins ma
juges
ayant mis ien
relation avecj.
En
général
la relation collectivedépend
de la valeur ma dela
majorité.
Remarque : Si m
= 1 ,
cas d’un tableau individuelCk,
ma = p.Dans ce cas
ci.
ma estindépendant
de ma est°
équivalent
àc .. = 1. J
On retrouve
la définition des relations individuelles. Mais dans ce cas, ces relations individuelles sontindépendantes
de la valeur de la
majorité.
4.2.1.Définition
de propriétés
sur la relation collective La définition se fera àpartir
des tableaux collectifs C etC’
1)
TransitivitéElle est définie par:
2) Antisymétrie
Elle est définie par:
3) Symétrie
Elle est définie par:
4)
TotalitéElle est définie
par:
Au est moins l’une vérifiée. des
inégalités c " ’
1J ma ouc .. ~~ ma
J1.Ce
qui
se traduit parc..
J +c..~:
Jl 2ma5)
Intermédiarité Elle est définie par:6)
CohérenceElle est définie par:
Les
inégalités
suivantes ne doivent pas être toutessimultanément vérifié.es:
Remarque:
Certains aiiteiirs considèrent d’a11tres
types
depropriétés
dites
"floues" .
Cespropriétés
sont associées à un tableau"flo11"
qui
serait àrapprocher
d11 tableaii defréquences C/m.
Attention ces
propriétés
flo11e s ne sont pas définies nécessairement àpartir
de larègle
demajorité précédemment
définie.
Par
exemple (les propriétés
seront définies relativement a 11tableau,
C) :
7)
Transitivité floiie Elle est définie par:8)
Transitivitéstochastiq11e
Elle est définie par:
9) Antisymétrie
floueElle est définie par:
10) Antisymétrie
floueparfaite
Elle est définie par:
4,2.2.Linéarisation
de cespropriétés (Michaud)
On a le résiiltat
suivant:
Toiites les
propriétés
de1)
à10) peiivent
se mettre sous laforme d’iin
système d’égalités
oud’inégalités
linéairescontenant les entiers c.. ains-i que des variables
logiq1les
x. 0 10
Lêè
conditions3)de symétrie
et4 )
de totalité étantd’ailleiirs initialement
linéaires,ne
nécessiteront pas unetelle mise en forme.
Ceci résulte des conditions suivantes:
Par la siiite noiis considérerons des
expressions
a i? 0
i variant de 1 à q a. étant i~n entier relatif et b .~ 0j
variant de 1 à r 1Ces
dépressions peiivent dépendre
de variablesqiielconqiies
et varier arbitrairement. La seulehypothèse
étantqu’elles
sonttontes bornées inférieurement et
supérieurement,.
Nouesappellerons
par la siiite t lapliis grande
de ces bornes. Parhypothèse
on a: ,variant de 1 à q variant de 1 à r
’
CONDITION 1
La
vérification simultanée
des qinégalités
dusystème
a. ~
0 i =1 . , , g~
est interdite.Cette
condition admet lareprésentation
linéaire suivante:A
chaqiie inégalité
a . > 0 est associée iine variablelogiqiie
xivalant 0 0u 1. 0
x i peut
valoir 0 0u 1 tandis q11ea ~ >
0 entraine x. =1(relation ( i ) ) . ( ii ) exprime qu’il
nepeut
y avoirplus de
q-1x. simultanément égaux
à 1. D’où lerésultat.
Le nouveaii
système
contient le nombred’inégalités
et devariables initiales
pliis
autant de variableslogiqiies x.
q11ed’inégalités pliis
iine noiivelleinégalité.
J.CONDITION 2
La vérification simiiltanée
des q inégalités a-> 0
pouri=1...q impliqiie
la vérification simiiltanée des rinégalités
b j>_
0 pourj=-1 ...r.
Cette condition admet la
représentation
linéaire suivante:u -
Comme
précédemment
àchaq11e inégalité
a.;’;:= 0 est associée iinevariable
logique
x ~ valant 0 0~~ 1 detelle
sorte que ai_> 0 entraine x.=1(relations ( i ) ) . Lorsqiie
les qinégalités
e esai
0sont
vérifiées
z x. - q = 0 et(ii)
devient b 0. Dans sont vérifiees E xi - q = 0 et(ii)
devient b-k 0. Dans les aiitres casl’expression
E x. - q estÎtrictement négative o
Comme par définition b , >~-(t+1)
la relation estalors
toujours vérifiée indépendamment
de la valeiir de b..Le noiiveaii
système
contient le même nombre devariables
etd’inégalités
q,ue lesystème
initialpliis
q variableslogiq1les
x..
i
Remarque:
Les conditions 1 et 2 contiennent
également
les casd’égalités.
Dans ce.cas il suffit dereprésenter
ai = 0 par 2inégalités as
i 0 et -a.
10,
de même pourb ,.
JEn résumé:
-les
propriétés 3) symétrie
et4)
totalité sont linéairesinitialement
-La
propriété 7)
transitivité floue a une structurespéciale
-Les
propriétés 1) transitivité, 2) antisymétrie ,5) intermédiarité, 8)
transitivitéstochastique, 9) antisymétrie
floue et
10) antisymétrie
floueparfaite correspondent
à laCondition 2.
-La
propriété 6)
cohérencecorrespond
à la Condition 1Toutes les
propriétés correspondant
à la Conditions 1 ou 2 sont donc linéaires.Pour
appliquer
les Conditions 1 ou 2 il suffira deremplacer
les
inégalités c i~ >
ma etqj respectivement
par c..~m’et m’étant le
plus petit
entiersupérieur
ou àma et m" étant
égal
à m’-l.Donnons deux
exemples:
a)
TransitivitéLa
propriété ci!.~ma
etc.k~ma impliquent
se met sous la
Yorme linéaires
suivante:Les variables
logiques
xi.
1J valant 0 ou 1Les indices
i,j,k
étant tous différents.b) Antisymétrie
La
propriété: implique Cjj
m"se met sous la
forme
linéairesuivante:
Pour terminer montrons dire.ctement que la
propriété 7)
transitivité floue peut se mettre sous forme linéaire.
La
propriété:
c ~ Min(c c.~)
ik
1J
Jse met sous la forme linéaire suivante:
D’après (i) cij
> entraineXijk =
1 dans ce cas larelation
toujours
vérifiée si(ii)
seréduit
àcik k cj k (cette
relation estxijk= 0).
ik
Jk
De la même
façon
c’k
entraine et cette fois cila relation
(iii) se rédu t
àc
kc J
Dans le cas où
En définitive les
propriétés
sont donc touteslinéarisables.
4.2.3.Propriétés
des tableauxC
déduites de celles destableaux
C~ ---- -- --- ----
Lorsque
chacun des tableauxCk
vérifie l’une despropriétés
définies en
(4-1-1),
les éléments des tableaux C et C’vérifient les
inégalités
ouégalités
suivantes:1)
Transitivité pour chacun desCk,
elle
implique:
(tableau C)
pour
i,j,k
tous différents(tableau C ’ )
2) Antisymétrie
pour chacun desCk
elle
implique:
3) Symétrie
pour chacun desCk
elle
implique :
4)
Totalité pour chacun desCk
elle
implique:
pour i
"j
5)
Intermédiarité pour chacun desCk
elle
implique:
i,j,k,s
tous différents6)
Cohérence pourchaque
tableauCk
elle
implique :
i, j ,k, s
tous différents7) Transitivité, antisymétrie
pour chacun desCk
k elleimplique:
i,j,k
tous différents8) Transitivité,
totalité pourchaque
tableauCk
elle
implique:
i, j ,k
tous différents9) Antisymétrie,
totalité pourchaque
tableauCk
En combinant les
propriétés d’antisymétrie
et de totalité ondéduit:
i, j ,k
tous différents10) Transitivité, ântisymétrie,
totalité pourchaque
tableauCk
Comme cette
propriété
contient lespropriétés 7)
et8),
onen déduit:
i,j,k
tous différentsEn combinant les trois