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La logique modale et la logique de prouvabilité

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Academic year: 2022

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La logique modale et la logique de prouvabilité

Cours ďintroduction à la logique et à la philosophie du langage au semestre ďhiver 2005-2006

Feuille ďaccompagnement pour le cours du 30 janvier 2006

Quelques conseils pour ľexamen

1. Tables de vérité: réfléchissez à ce qu’elles signifient.

2. Connecteurs : notez les équivalences basiques.

3. Formalisation : essayez de rendre ľargument aussi intéressant que possible.

4. Formalisation : réfléchissez aux conditions sous lesquelles une phrase donnée serait fausse.

5. En quoi consiste la différence entre “∀x∃y(Rxy)” et “∃y∀x(Rxy)”?

6. Méthode des arbres : pour prouver une proposition, montrez que toutes les branches de ľarbre pour sa négatio"se ferment.

7. Méthode des arbres : n’oubliez pas ďinstancier les quantifications universelles pour toutes les constantes sur leurs branches.

8. Déduction naturelle : ne faites pas trop de suppositions – les seules manières de les enlever sont (PC) et (RAA).

9. (∨E) et (SE) nous obligent à faire des suppositions (des deux disjoints et du disjoint typique respectivement), et ľenlèvent par la suite.

10. Déduction naturelle : structurez vos preuves en unités plus petites ; réfléchissez à ce que vous voulez prouver.

La logique modale

Définition 1. Ľalphabet du langag$Lde la logique modale propositionne%e consiste en les signes sui- 'ants :

1. des propositions atomiques “p0”,“p1”,“p2” .. .(une infinité dénombrable); 2. un operateur “✷. . .” (“nécessairement”);

3. les connecteurs “¬. . .”,“· · · ∧ · · ·”,“· · · ∨ · · ·”,“· · · → · · ·” et “· · · ↔ · · ·”; 4. des symboles auxiliaires : parenthèses,'irgules ;

Définition 2. Une formule propositionne%e d$L est toute expression obtenable par la procédur$

suivant$:

1. Toute proposition atomique “pi” (i∈N) est une formule propositionne%e.

2. Siφest une formule propositionne%e, alors!(✷φ)"e.!(¬φ)"sont des formules propositionne%es.

3. Siφe.ψsont des formules propositionne%es,alors!(φ∧ψ)",!(φ∨ψ)"e.!(φ→ψ)"sont des formules propositionne%es.

Nous introduisons ľopérateur “✸. . .” comme abbréviation pour “¬✷¬. . .”.

Le système le plus simple (et le système le plus faible dit “normal”) de logique modale propositionnelle est le systèmeK. Il consiste en une axiomatisation de la logique propositionnelle et un seul schéma ďaxiomes modal :

✷(p→q)→(✷p→✷q) (K)

1

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avec (MP) et une nouvelle règle ďinférence appelée “règle de nécessitation” (Nec):

⊢φ

⊢!✷φ" Nec

Un exemple ďune preuve :

(1) K⊢(p∧q)→p H8

(2) K⊢✷((p∧q)→p) Necde (1)

(3) K⊢✷((p∧q)→p)→(✷(p∧q)→✷p) K

(4) K⊢✷(p∧q)→✷p (MP) de (2) et (3)

(5) K⊢(p∧q)→q H9

(6) K⊢✷((p∧q)→q) Necde (5)

(7) K⊢✷((p∧q)→q)→(✷(p∧q)→✷q) K

(8) K⊢✷(p∧q)→✷q (MP) de (6) et (7)

(9) K⊢(✷(p∧q)→✷p)→((✷(p∧q)→✷q)→(✷(p∧q)→(✷p∧✷q))) H10

(10) K⊢(✷(p∧q)→✷q)→(✷(p∧q)→(✷p∧✷q)) (MP) de (9) et (4)

(11) K⊢✷(p∧q)→(✷p∧✷q) (MP) de (10) et (8)

D’autres théorèmes deK: (i) “(✷p∧✷q)→✷(p∧q)”

(ii) “(✷p∨✷q)→✷(p∨q)”

(iii) “(✸p∨✸q)↔✸(p∨q)”

(iv) “✸(p∧q)→(✸p∧✸q)”

Des non-théorèmes deK: (i’) “✷(p∨q)→(✷p∨✷q)”

(ii’) “(✸p∧✸q)→✸(p∧q)”

(iii’) “✷p→p”

Définition 3. Un cadre est une pair$)W, R*ďun ensemble non-vid$W, dont nous appelons les membres

“mondes possibles” et une relation binair$Rdite “ďaccessibilité” entre ces mondes possibles.

Définition 4. Un modèle est un tripl$)W, R, I*consistant ďun cadr$)W, R*et ďune fonctio"I : Fml(L)×W → {v,f}(appe%ée “interprétation”) qui assigne à toute proposition et tout monde possibl$

une valeur de vérité satisfaisant aux conditions suivantes :

I1 Siφest une proposition atomique “p” e.w∈W, soi.I(φ, w):=vsoi.I(φ, w):=f I2 I(¬φ, w):=

! v I(φ, w)=f f I(φ, w)=v I3 I(φ∧ψ, w):=

! v I(φ, w)=ve.I(ψ, w)=v f I(φ, w)=fouI(ψ, w)=f I4 I(φ∨ψ, w):=

! v I(φ, w)=vouI(ψ, w)=v f I(φ, w)=fe.I(ψ, w)=f I5 I(φ→ψ, w):=

! v I(φ, w)=fouI(ψ, w)=v f I(φ, w)=ve.I(ψ, w)=f I6 I(φ↔ψ, w):=

! v I(φ, w)=I(ψ, w) f I(φ, w),=I(ψ, w) I7 I(✷φ, w):=

! v ∀v(Rwv→I(φ, v)=v) f ∃v(Rwv∧I(φ, v)=f)

Définition 5. Une formule propositionne%$φd$Lest valide sur un cadr$)W, R*si et seulement si pour tout modèl$)W, R, I*et pour tout monde possibl$w∈Wdu cadre,I(φ, w)=v.

Théorème 6 (Correction de K). Tout théorème d$Kest valid sur tous les cadres.

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Les logiques T et D

✷p→p (T)

✷p→✸p (D)

Quelques théorèmes deT: (i) “p→✸p”

(ii) “✸(p→✷p)”

Théorème 7 (Correction de T). Si)W, R*est tel qu$∀w∀v(Rwv→Rww), alors tout théorème d$

Test valide sur)W, R*.

Théorème 8 (Correction de D). Si)W, R*est tel qu$∀w∃v(Rwv), alors tout théorème d$Des.

'alide sur)W, R*.

La logique S4

✷p→✷✷p (4)

Quelques théorèmes deS4: (i) “✸✸p↔✸p”

(ii) “✷✷p↔✷p” (iii) “✸✷✸p→✸p”

(iv) “✷✸✷p→✷✸p”

(v) “✷✸✷✸p↔✷✸p”

(vi) “✸✷✸✷p↔✸✷p”

DansS4toute proposition modale est équivalente à une ďune des formes suivantes : une proposition sans opérateur modale, une proposition de la forme “✷. . .”,“✸. . .”,“✷✸. . .”,“✸✷. . .”,“✷✸✷. . .” ou de“✸✷✸. . .” où “. . .” ne contient pas ďopérateur modal.

Théorème 9 (Correction de S4). Si)W, R*est tel qu$∀w∀v(Rwv →Rww)e.∀w∀v∀u((Rwv∧ Rvu)→Rwu), alors tout théorème d$S4est valide sur)W, R*.

La logique S5

¬✷→✷¬✷p (5)

Quelques théorèmes deS5: (i) “(✷p∨✷q)↔✷(p∨✷q)”

(ii) “(✷p∨✸q)↔✷(p∨✸q)”

(iii) “(✸p∧✸q)↔✸(p∨✸q)”

(iv) “(✸p∧✷q)↔✸(p∨✷q)”

(v) “✷✷p↔✷p”

(vi) “✷✸p↔✸p” (vii) “✸✷p↔✷p” (viii) “✸✸p↔✸p”

Théorème 10 (Correction de S5). Si)W, R*est tel qu$∀w∀v(Rwv → Rww),∀w∀v∀u((Rwv∧ Rvu)→Rwu), e.∀w∀v(Rwv→Rvw)alors tout théorème d$S5est valide sur)W, R*.

système axiomes cadres

K (K) tous

D (K)+(D) sériels

T (K)+(T) réflexives

S4 (K)+(T)+(4) réflexives et transitives

S5 (K)+(T)+(5) réflexives, transitives et symétriques 3

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La logique de prouvabilité

Le système de la logique de prouvabilité est appeléGL(après Gödel et Löb) et consiste deKavec le schéma ďaxiomes suivant :

✷(✷p→p)→✷p (GL)

En voici quelques propriétés :

(i) “✷p→✷✷p” est un théorème deGL.

(ii) “✷p→p” n’est pas un théorème deGL (iii) “✷(✷p→p)↔✷p” est un théorème deGL.

(iv) “((✷p→p)∧✷(✷p→p))→p” est un théorème deGL.

(v) “✷✸p↔✷(q∧ ¬q)” est un théorème deGL.

Si nous abrévions par “Bewp” ľassertion que “p” peut être prouvé dans une formalisation de ľarith- métique de PeanoPA, nous pouvons prouver en méta-mathématiques les assertions suivantes :

(i) Si nous avonsPA⊢p, nous pouvons prouverPA⊢Bewp.

(ii) PA⊢Bew(!p→q")→(Bew(!p")→Bew(!q")

“Bew . . .”, interprété comme opérateur modal, est donc au moins aussi fort que le systèmeK.

Dans sa preuve de ľincomplétude de ľarithmétique, Gödel montrait le ‘lemme diagonaľ suivant : (iii) SiF(x)est un prédicat du langage dePAavec aucune autre variable libre quex, il existe une

phrasepde ce langage tel quePA⊢p↔F(!p").

Il s’ensuit le premier théorème ďincomplétude :

Théorème 11 (Incomplétude de ľarithmétique). SiPAest consistant, e%e est incomplèt$: il exist$

une phrase qui peut être formulée dans son langage mais qui est indécidable (ne peut ni être prouvé ni être déprouvé).

P45675 “¬Bew(x)” est un prédicat avec une seule variable libre, donc il existe une phrase tel que PA ⊢ p ↔ ¬Bew (!p"). Si cette phrase serait prouvable PA ⊢ p, alors nous aurions par MP que PA ⊢ ¬Bew(!p"), ce qui contreditPA ⊢ Bew(!p")que nous obtenons de (i). SiPAne prouve pas de contradiction,“p” n’est pas prouvable et alors “Bew(!p")” est faux. Si “¬p” était prouvable, alors

“Bew(!p")” le serait aussi (par la direction de droite à gauche du lemme diagonal): donc une fausseté

pourrait être prouvé. Donc niPA⊢pniPA⊢ ¬p. ✷

M.H. Löb a prouvé en 1954 :

(iv) SiPA⊢Bew(!p")→p, alorsPA⊢p.

On obtient le deuxième théorème ďincomplétude comme conséquence immédiate :

Théorème 12 (Deuxième théorème ďincomplétude). SiPAest consistant,alorsPA,⊢ ¬Bew(!p∧

¬p").

P45675SiPAprouvait sa propre consistance,PA⊢ ¬Bew(!p∧ ¬p"), alorsPA⊢Bew(!p∧ ¬p") → (p∧ ¬p),ďoù s’ensuit par le théorème de Löb quePA⊢p∧ ¬p, ce qui le rendait inconsistant. ✷

Références

Boolos, George, 1993.The Logic of Provability. Cambridge : Cambridge University Press

Cresswell, Maxwell J. et Hughes, G.E., 1996.A New Introduction to Modal Logic. London : Routledge

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Références

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