BIOFUTUR 249 • NOVEMBRE 2004 11
É D I T O R I A L
Mariage d’un aphorisme « Small is beautiful »et d’un pastiche de Malraux « le 21esiècle sera biologique ou ne sera pas », les nanobiotechnologies ont-elles un avenir ?
L’objet de ce dossier est par le biais d’exemples à l’interface de la physique, de la génomique et de la chimie, de montrer les poten- tialités de ce mariage.
Dans le domaine de la santé, la génomique a modifié radicalement l’approche thérapeutique. Ce n’est plus la maladie mais le malade qui est au cœur du système de soins. L’espoir d’une médecine de l’individu a réellement vu le jour. Encore faut-il associer traitement thérapeutique et caractéristiques individuelles afin de donner le bon médicament au bon moment, au bon endroit et à la bonne personne. On imagine bien la nécessité de développer des tests miniaturisés utilisables simplement à l’image du glucomètre pour le diabétique, des vecteurs pour les molécules actives capables d’apporter intelligemment la molécule sur sa cible biologique, et même des nano- pompes couplées à des nanocapteurs qui délivreront le médicament en fonction du besoin.
De même dans le domaine agroalimentaire, la traçabilité peut être améliorée par le biais de carte d’identité transcriptomique ou protéomique où des « signatures » protéiques nous permettront de définir l’origine et le type de viande présent dans notre assiette.
Enfin, l’utilisation de nano-usines de dépollution, capable de reconnaître les polluants et de les cataboliser, ne pourrait qu’améliorer notre environnement.
Les nanobiotechnologies n’ont pas encore donné les innovations et les produits qui envahissent notre quotidien. Nous en sommes encore aujourd’hui à développer les techniques qui permettront de fabriquer les produits innovants de demain.
Oui, les nanobiotechnologies ont un avenir et espérons-le, aussi en Europe.
Jacques Haiech
Nanobiotechnologies :
le mariage de la nanotechnologie et des biotechnologies
© MPI BIOCHEMISTRY/VOLKER STEGER/SPL/COSMOS
Cellule nerveuse sur puce en SEM.
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