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Résolution de problèmes inverses en géodésie physique
Amine Abdelmoula
To cite this version:
Amine Abdelmoula. Résolution de problèmes inverses en géodésie physique. Mathématiques générales
[math.GM]. Université Rennes 1, 2013. Français. �NNT : 2013REN1S155�. �tel-00990849�
THÈSE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1
sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne
pour le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE RENNES 1
Mention : Mathématiques et applications
Ecole doctorale MATISSE
présentée par
Amine Abdelmoula
Préparée à l’unité de recherche INRIA Rennes Bretagne Atlantique
Institut National de Recherche en Informatique et Automatique
Composante universitaire ISTIC
Résolution de
problèmes inverses
en géodésie physique
Thèse soutenue à Rennes
le 20 décembre 2013
devant le jury composé de :
Slim CHAABANE
Professeur à l’Université de Sfax / rapporteur
Juliette LEBLOND
Directrice de recherche à INRIA Sophia-Antipolis /
rapporteur
Amel BEN ABDA
Professeur à l’ENIT, Université de Tunis El Manar /
examinatrice
Jean-Michel LEMOINE
Ingénieur de recherche au CNES Toulouse /
examinateur
Maher MOAKHER
Professeur à l’ENIT, Université de Tunis El Manar /
directeur de thèse
Bernard PHILIPPE
Directeur de recherche émérite à INRIA Rennes
Bretagne Atlantique / directeur de thèse
Jetienstoutd'abordàexprimermare onnaissan eàmesdeuxdire teurs
de thèse,
Monsieur Bernard Philippe dire teur de re her he à l'INRIA pour tous
ses pré ieux onseils, pour sa onan e qu'il m'a donnée, pour son é oute,
pour sa patien e etson soutien.
MonsieurMaherMoakher professeuràl'universitéde Tunispourson oeil
ritique qui m'a permis de stru turer le travail etd'améliorer la qualité des
diérents hapitres.
Je veux vraiment vous remer ier pour votre amitié, pour votre oté
hu-main etpour m'avoira ordé la han ed'être mes dire teurs de thèse.
Je remer ies Madame Amel Benabda, qui m'a fait l'honneur de présider
lejury dethèsede do torat,pourson soutien haleureuxdontelleatoujours
faitpreuve.
Jeremer iemesrapporteurs:MadameJulietteLeblondetMonsieurSlim
Chaabane pour la diligen eet l'attention ave lesquelles ils ont lu mon
ma-nus rit etl'intérêt qu'ils onta ordé àmon travail.
Mesremer iementsvontaussiauxautresmembresdujuryquionta epté
de juger e travail eten parti ulierMonsieur Jean-Mi hael Lemoine.
Je remer ie tous les membres de l'équipe SAGE et en parti ulier eux
ave qui j'ai partagé lespériodes que j'ai passées à Rennes : Jo elyne, Guy,
Caroline,Etienne,Mohammad,Mohammed,Désiré,Frédéri ,Noha,Jennyet
surtout Édouard Canot pour les belles promenades qu'il nous a organisées,
spé ialementMarie-Claude, Céline, Fabienne, Cé ile.
Jetiens àremer ier lesmembresdu LAMSIN, professeurs,do teurs,
do -torants et personnels pour l'atmosphère de travail onvivial et spé ial qu'ils
m'ontfournie.
Enn je veux remer ier ma famille, mon épouse et mes amis les plus
pro hes.
Jeremer iesmesparentspourm'avoirtoujoursapprislesvaleursdelavie,
pour m'avoir supporté et en ouragé sans limites et pour avoir partagé ave
moitous lesbons etlesmauvaismomentsde mon par ours. Qu'ilstrouvent,
dans la réalisation de e travail, l'aboutissement de leurs eorts ainsi que
l'expression de maplus ae tueuse gratitude.
Mer i àmon épouse pour avoir supporté es longuesdernières annéesde
thèse etde savoirmemotiver pour la nir.
Mer iàtoimasoeurpourtonae tion,pourtonsoutien,pourtonamour.
Mer i àmes frères pour votre soutien sans limite.
Mer iàvousmes opainsAdel,Anis,Chaker,Moez,Mohamed,Mohamed
Ali, Rak, Souheil et Tao pour votre soutien pendant tout mon ursus.
Partie I : Détermination d'un géoïde lo al ave
la méthode de ollo ation 11
1 Ce qu'il faut onnaître de la gravimétrie 13
1.1 Introdu tion . . . 13
1.2 Champde gravité terrestre . . . 15
1.3 Champnormal . . . 27
1.4 Relationsentre hamp réel et hamp appro hé . . . 31
1.5 Con lusion . . . 35
2 Méthode de ollo ation par moindres arrées 37 2.1 Introdu tion . . . 37
2.2 Prédi tion par laméthode des moindres arrés . . . 39
2.3 Appli ationdelaméthodedemoindres arrésengéodésie phy-sique . . . 40
2.4 Fon tion ovarian e . . . 46
2.5 Late hnique de retrait-restauration . . . 52
2.6 Con lusion . . . 53
3.2 Fon tion ovarian e . . . 56
3.3 Con lusion . . . 63
Partie II : Résolution d'un problème inverse
lo al en géodésie physique 65
4 Position du problème 67
4.1 Introdu tion . . . 67
4.2 Formulation du problème inverse sur laTerre entière . . . 71
4.3 Formulation du problème inverse sur une zone limitée de la
Terre . . . 73
4.4 Con entration dans une région de forme arbitraire . . . 81
5 Étudedelasolvabilitéduproblèmeinversedespoints-masses 93
5.1 Introdu tion . . . 93
5.2 Problème inverse etexisten e de la solution . . . 93
5.3 Déterminationd'unedistributionde points-massessur unegrille 95
5.4 Ré apitulatifglobal et algorithme orrespondant . . . 102
6 Validation numérique 105
6.1 Choix du domaineet maillage . . . 106
6.2 Étude d'un exemple . . . 108
6.3 Considération d'un point-masseau géo entre . . . 116
7 Con lusion 121
7.1 Étude bibliographique etapportà l'état de l'art . . . 121
7.2 Perspe tives . . . 124
A.3 Harmoniquessphériques . . . 126
A.4 Constru tiond'une base . . . 129
A.5 Sommesde quelques séries harmoniques nies etinnies . . . 134
Dans ette thèse nous nous intéressons à l'étude de deux problèmes de
géodésie physique. Ils sont traités dans deux parties séparées. La première
porte sur le al ul d'un géoïde lo al. Dans la deuxième partie, un problème
inverse pour lare her he despoints-masses est résolu.Pour bien identierle
géoïde lo al, il faut imaginer la Terre sans marées ni intempéries, ave des
o éansaumêmeniveau.Legéoïdeest déni ommeunesurfa e
d'équipoten-tieldu hampdepesanteur.D'aprèsGauss[22℄, 'estlasurfa emathématique
appro hantlaformeréelledelaTerre,o éans ompris.etdontleso éansfont
partie.La re her he du géoïde terrestre est un problème lassique de la
géo-désie physique las ien e qui traite des questions relatives à laforme de la
Terre. Déterminer un géoïde de haute pré ision est un obje tif majeurdans
la ommunautédes her heursengéodésiephysique,auvudel'intérêtqu'ila
a quis depuis sapremière dénition. Du pointde vue s ientique, lerle du
géoïdeest entral.Eneet, ildonnelaformeglobaledenotreplanèteetrend
possible lanavigationinertiellequi permetde al ulerla vitesseetl'altitude
de l'avion (et don sa traje toire) [57℄. Il est indispensable aussi pour
resti-tuer les traje toires des satellites, qui permettent de onstituer des réseaux
mondiaux de stations de référen e, de suivre la inématique de la Terre et
un outilde travailperformantpourse lo alisersur laTerreet onstruire des
artesillustrantles ara téristiquesdes régionsetdes pays. Dupointde vue
é onomique,legéoïdeestune informationtrèsutiliséedansladétermination
des hauteurs orthométriques(appeléessouvent leshauteurs par rapportàla
surfa e de lamer). Ces dernières sont né essaires pour atteindre lapré ision
né essaire à des opérations d'ingénierie (par exemple pour la fondation des
barrages et per ement des tunnels) qui font intervenir des é oulements de
uide.
Déterminer un géoïde aurait était plus fa ilesi la Terre était une sphère
homogène. Dans e as la pesanteur en un point serait entièrement
déter-minée à partir de sa distan e au entre de la Terre. Comme la Terre n'est
ni sphérique ni homogène, la pesanteur doit être al ulée en tout point. Le
géoïdeest par onséquentunesurfa e omplexequine peutpasêtre
détermi-née expli itement. Plusieursméthodes ont été utiliséespour appro her ette
surfa e. Notamment la méthode intégrale de Stokes etla méthode de
ollo- ationparmoindres arrésappelée en oreméthode de moindres arrés
géné-ralisée.Laméthodede Stokes est utiliséepour le al ulde plusieursgéoïdes,
en parti ulier le géoïde Français ave Henri Duquenne [19℄. Cette méthode
suppose que les valeurs de gravité sont onnues sur l'ensemble de la Terre,
e qui n'est pas le as (notamment sur leso éans) mêmeave le
développe-ment des instruments de mesure ave l'arrivée de l'ère spatiale.La méthode
de ollo ation par moindres arrés est la méthode que nous adoptons dans
la présente étude. Son prin ipe est d'appro her, tout d'abord, la Terre par
une surfa e mathématiqueplus simplequi né essite très peu de paramètres.
Cette surfa e est un ellipsoïde de révolution. Il est hoisi par onvention de
potentielpropre, appelé lepotentielnormal.
La valeur du potentiel de pesanteur au géoïde et la valeur du potentiel
normal à l'ellipsoïde sont onstants. En un point quel onque de l'espa e,
la diéren e entre es deux potentiels est appelée le potentiel perturbateur,
T
. Le géoïde os ille autour de l'ellipsoïde, tantt au dessus tantt au des-sous. Ces os illations de quelques mètres de longueur sont appelées lesondulations du géoïde et sont notées par
N
. Elles sont liées au potentiel perturbateur par laformulede Brun :N = T /γ
,oùγ
est lagravitépar rap-portàl'ellipsoïdede référen e. Ainsi,lare her he des ondulationsdu géoïdepar rapport à l'ellipsoïde revient à al uler le potentiel perturbateur
T
. La méthode de ollo ation sert à exploiter des mesures du type gravimétriqueommel'a élérationdepesanteuretlesmesuresdes anglesentre laverti ale
au géoïde et la verti ale à l'ellipsoïde, ou bien des mesures d'autres types
omme elles fournies par le GPS (Global Positioning System) ou la
pho-togrammétrie(une te hnique qui permet d'ee tuer des mesures spatiales à
partir de photos), pour déterminer le potentiel
T
. Lesmesures sontreliées àT
par des expressions qui résultent d'un pro essus de linárisation sebasant sur desdéveloppementde Taylordu premierordre.Cesexpressions sontras-semblées après dans un même modèle. Notre problème est ramené don à
résoudre un problème de moindres arrés généralisé d'in onnue
T
.La méthode de ollo ation a un aspe t probabiliste vu que les mesures
utilisées sont toujours bruitées. Et 'est pour exprimer les orrélations liant
esmesuresquel'onintroduitlanotiondefon tionde ovarian e.Cette
fon -tionaétéappro héeparplusieursmodèlesdansd'autrestravaux,notamment
le modèle de Markov, le modèle exponentiel et elui de Rapp et Ts herning
unedistribution depoints-masses( ara térisés parleur intensitésetleur
po-sitions)detellemanièrequ'ellegénèreunpotentielquiappro heaumieuxun
potentieldonné.On dénitainsiun problème (inverse) ausensdes moindres
arrés. Sur la sphère unité, e problème est résolu en identiant les termes
desdéveloppementsen harmoniquessphériques desdeux potentiels[3℄.Dans
le as oùseulement unerégion de lasphèreunitéest onsidérée, l'estimation
des paramètres des points-masses utilisant la base des harmoniques
sphé-riques est sus eptible d'erreurs, puisque la propriété d'orthogonalité des
élé-ments de la base n'est plus vériée. Cette ambiguiténous a poussé àpenser
à onstruire une base lo ale orthogonale sur laquelle nous allons résoudre
notreproblèmeinverse. Cettete hniquea étéintroduitedans des travauxde
Slepian et Pollak [50, 51℄, et utilisée essentiellement dans le traitement du
signal[17, 40℄.Lesfon tionsde base lo ale,oufon tionsde Slepian,sontdes
fon tions à bande limitée qui on entrent la majorité de leur énergie dans
larégion onsidérée. Cette base est déterminée en résolvant un problème de
on entrationde Slepiansur une géométriesphérique. Lesfon tionsde ette
base sontorthogonales sur la sphère unitéainsi que sur larégion étudiée.
Plan de la thèse
Nous stru turons e rapport sur deux parties. Nous présentons dans la
première partienos travauxautour de ladéterminationdu géoïde lo alave
la méthode de ollo ation par moindres arrés. Cette partie omporte trois
hapitres. Danslepremiernousprésentonsun brefaperçu sur lagravimétrie
etlamodélisationmathématiquedesesdiérentsaxes,enparti ulierla
méthode aété proposéeen géodésie physiquepar Moritzetimplémentéepar
Ts herning dans le paquet de programmes GRAVSOFT é rit en langage
Fortran. Dans le troisième hapitre nous testons nos odes Matlab qui
tra-duisentplusieurs odes du paquetGRAVSOFT de Ts herning, notamment
eux du al ul de la ovarian e empirique et eux utilisés pour le al ul des
fon tionsde ovarian es. Alan de e hapitrenousprésentons desrésultats
numériques sur le al ul d'un géoïde lo alvia laméthode de ollo ationpar
moindres arrés.
La deuxième partie de ette thèse traite la résolution d'un problème
in-verse en géodésie physique. Il s'agit de de déterminer une distribution de
points-masses qui génère un potentiel équivalentau potentielgravitationnel
terrestre. Cette partie omporte trois hapitres. Dans le premier nous
dé-taillons la mise en ontexte du problème inverse des points-masses sur la
Terre entière et sur une région limitée de la Terre. Dans le deuxième
ha-pitrenousprésentons uneétudedelasolvabilitéduproblème.Unalgorithme
permettant la lo alisation des points-masses sur une région de la Terre est
proposé.Lesrésultatsde esdeuxderniers hapitresontétépubliésdans
CA-RI'08.Lavalidationnumériquede notreméthode de résolutionest présentée
dans le troisième hapitre et soumise pour une publi ation dans Inverse
Détermination d'un géoïde lo al
Ce qu'il faut onnaître de la
gravimétrie
1.1 Introdu tion
Le termede gravimétriedésigneune méthode en géophysique qui apour
but l'étude du potentiel de gravitation terrestre. La gravitation est un
phé-nomène qui a longtemps été onsidéré par l'Homme omme étant un
phé-nomènea quis sans besoin d'expli ations. Quatresiè les avant Jésus-Christ,
le philosophe Aristote a onsidéré que la gravitation est une parti ularité
naturelle des objets qui ause leur hute sur la Terre, et plus la taille de
l'objet est grande plus e phénomène est important. Deux milles ans plus
tard, Galileo Galilée avait mis au monde une expli ation de la gravitation
basée sur l'observation et la théorie. Il était le premier qui a expliqué que
la gravité est l'a élération de toute masse en hute libre. Tous les objets
tombentsurlaTerreave lamêmea élération,niantparsuitel'inuen ede
lamassesur lavitesse de hute d'unobjet.Cetteloiadonnéuneexpli ation
a pu, ensuite grâ e à ses études des orbites planétaires, dé ouvrir d'autres
lois qui préparaient le terrain pour Isaa Newton. Ce dernier a rassemblé
toutes les lois, trouvées pré édemment, dans une seule loi exhaustive plus
simple. L'inuen e de la masse d'un objet est de nouveau présente, non pas
ommeétant autoinuenteseulement mais aussi ommesour e d'attra tion
d'autres objets (sans avoir des expli ations pour e phénomène). La loi de
Newton a permis aussi de reprendre le problème du pendule qui hange de
omportement selon sa position sur la Terre. Par onséquent, on a pu
dé-duire que l'a élération gravitationnelle hange de valeur selon la position
géographiqueetl'altitude.Ainsilagravitationajouéun rleimportantdans
l'apparition et l'évolution des s ien es qui étudient la forme, les dimensions
etl'entouragede laTerre, notamment l'astronomieet lagéodésie physique.
Pendant le 20ème siè le, la mesure de la gravité est devenu un outil
im-portantpour l'exploitationdes hydro arbures etdes minéraux.Les
investis-sements dans es domaines ont poussé l'humanité à reuser dans la théorie
de Newton qui sert omme point de départ pour toute interprétation de la
gravité. Ce fait a favorisé aussi des progrès dans le traitement de plusieurs
nouveaux modèles en géodésie et en géophysique. Ces modèles ont ré lamé
dessystèmesderepéragedesmesuresetdespositionssurlaTerre,telsqu'une
référen e pour les hauteurs, des oordonnées géodésiques, et . Aujourd'hui,
un système de repéragesophistiqué est utiliségrâ e àla onsidération d'une
surfa e mathématique (ellipsoïde de référen e) omme surfa e de référen e
des hauteurs. Les oordonnées d'un point de la Terre relativement à ette
surfa e sont la latitude, la longitude et la hauteur. De telles notions
n'au-raientpaspuvoirlejoursansledéveloppementindustrieldesinstrumentsde
dar et les GPS (Global PositioningSystem) un nouvel aird'observations de
gravitéest apparu. L'interprétationest devenue pluspré isegrâ e à
l'exploi-tationde plusieursobservations pourétudierun seul phénomène.Il est aussi
devenupossibled'observerindire tementlepotentielgravitationnelterrestre
enobservantlatopographiedeso éans quiest unesurfa e équipotentielledu
potentiel terrestre appelée aussi géoïde et qui onstitue en ore une réserve
d'informationsutiles[12℄.Parmilesméthodes utiliséesdansle al ulde ette
surfa e on peut iter la méthode intégrale, la transformation de Fourier
ra-pide (FFT) et laméthode de ollo ationpar moindres arrés.
Ce hapitre est stru turé trois se tions, la première dé rit la gravité
ter-restre. La deuxième se tion est réservée pour présenter le hamp normal.
Dans la troisième se tionnous présentons le hamp perturbateur, qui est le
paramètre en fon tion duquel nous allons é rire les relations entre les
dié-rents paramètresdes deux hamps terrestre et normal.
1.2 Champ de gravité terrestre
1.2.1 La loi de l'attra tion et potentiel gravitationnel
La loide l'attra tionuniverselleétait publiée en 1687 par Isaa Newton.
C'estun ré apitulatifdes observations de Galiléesur la hute libre des orps
et de Kepler sur les orbites des planètes. Selon ette loi : l'attra tion
gravi-tationnelle entre deux points matériels
P
etP
′
de masses respe tives
m
etm
′
, est proportionnelleà la masse de ha un des deuxpoints et inversement
proportionnelle au arré de la distan e qui les sépare;
ℓ
:F = G
mm
′
ℓ
2
,
(1.1) oùG = 6.6742.10
−11
m3
kg−1
s−2
On remarque que l'attra tion exer ée par lepremier point sur le se ond dérivedu potentiel:
V (P
′
) = G
m
ℓ
etF (P
′
) = m
′
∇V (P
′
).
1.2.2 Prin ipe de superpositionLa loi d'attra tion de Newton (1.1) a été énon ée dans le as de deux
pointsmassesseulement.Laformuledupotentielgravitationnelaétéobtenue
gra e à une propriété importante de la gravitation qui est le prin ipe de
superposition.
Cas dis ret : Ce prin ipe ditque lepotentield'attra tion engendré par un
ensemblede
N
massesest égal à lasomme des potentielsdes masses, i.e.,V (P ) =
N
X
k=1
V
k
=
N
X
k=1
Gm
k
ℓ
k
où
m
k
est la masse du point-masse, etlesℓ
k
est la distan e entre le pointP
etle k-ème point masseP
k
, k = 1 . . . N
.Lafor ed'attra tionengendrée par et ensemblede pointsest alors
don-née par :
f
=
∇V =
N
X
k=1
∇V
k
=
−G
N
X
k=1
m
k
ℓ
3
k
ℓ
k
.
Supposons querelativementaurepèregéo entrique les oordonnées
sphé-riques des points
P
etP
k
sont respe tivement(r, θ, φ)
et(r
k
, θ
k
, φ
k
)
.Dénition 1 (Distan e sphérique) La distan esphérique
ψ
k
séparantles deuxpointsP
etP
k
, est dénie par :r
2
r
4
P
1
P
2
P
4
P
3
P
i
x
y
z
P
dy
dz
dx
P
x
y
z
Ω
Figure 1.1 : Prin ipe de superposition : à gau he, as d'une distribution
dis rète; à droite, as d'une distribution ontinue de points.
Remarque 1. La distan e Eu lidienne
ℓ
k
entreP
etP
k
, s'é rit:ℓ
k
=
q
r
2
− 2rr
k
cos ψ
k
+ r
k
2
.
(1.2)Lorsque lespoints
P
k
sontdes pointsmassesdela Terre,onar
k
< r
pour1
≤ k ≤ N
. Par onséquent l'inverse de la distan eℓ
k
est une fon tion har-monique. Son développement en termes de séries d'harmoniques sphériquesest établi omme suit : Posons par
α
k
= r
k
/r
. Nous avons alors :ℓ
k
= r
q
1
− 2α
k
cos ψ
k
+ α
k
2
.
(1.3)Par onséquent
r/ℓ
k
peutse développer en une série d'harmoniques sphé-riques par rapport àα
k
[27℄ :r
ℓ
k
=
+∞
X
n=0
α
n
k
P
¯
n
(cos ψ
k
),
(1.4)1
ℓ
k
=
1
r
+∞
X
n=0
α
n
k
P
¯
n
(cos ψ
k
),
(1.5)et en utilisant le théorème d'addition des harmoniques sphériques (voir
A.22)
1
ℓ
k
=
1
r
+∞
X
n=0
n
X
m
=−n
α
n
k
4π
2n + 1
Y
¯
nm
(θ
k
, φ
k
) ¯
Y
nm
(θ, φ).
(1.6) Finalement, l'expression du potentiel élémentaireV
k
est donnée en un pointP
de l'espa e par :V
k
(r, θ, φ) =
Gm
k
r
+∞
X
n=0
n
X
m
=−n
α
n
k
4π
2n + 1
Y
¯
nm
(θ
k
, φ
k
) ¯
Y
nm
(θ, φ),
(1.7)et par leprin ipe de superposition :
V (P ) =
N
X
k=1
V
k
=
N
X
k=1
Gm
k
r
+∞
X
n=0
n
X
m
=−n
α
n
k
4π
2n + 1
Y
¯
nm
(θ
k
, φ
k
) ¯
Y
nm
(θ, φ).
(1.8)Cas ontinu : Dans le as où le potentiel est généré par une distribution
ontinude points
Ω
(un réseauinnide points) dedensitéρ
,son expression en ontinu est donnée parV (P ) = G
ZZZ
Ω
dm
r
= G
ZZZ
Ω
ρ(x, y, z)
r
dxdydz,
où
r
est ladistan e entre lepointP
etl'élémentde massedm
. L'attra tion générée parΩ
dans e as est donnée parf
=
∇V = −G
Z ZZ
Ω
r
r
3
dm,
oùr
est le rayonve teur asso ié aupointP
.ξ
’
’
ζ
η
’
Terre
X
Y
(P,m)
(P’,m’)
Z
O
u
ϕ
ϕ
Figure 1.2 : Attra tiongravitationnelle
1.2.3 Attra tion gravitationnelle terrestre
La dire tionde ette for e est portée par la droite passant par les deux
entres de masse des deux points matériels.
Considèronsun pointmatérielde laTerre
P
′
de masseélémentaire
dm
et de oordonnées(x
′
, y
′
, z
′
)
relativementà un repère artésien.
P
est un point de l'espa eexterne à la Terre, de masse unitaire (m = 1
) et de oordonnées(x, y, z)
.Lafor ed'attra tion,F
,exer éeparlepointmatérielP
′
sur lepoint
matériel
P
peut s'é rire :F
=
−G
dm
ℓ
2
u
P
′
,
oùℓ =
p
(x
− x
′
)
2
+ (y
− y
′
)
2
+ (z
− z
′
)
2
etu
P
′
=
1
ℓ
x
− x
′
y
− y
′
z
− z
′
.
Le hamp
F
dérivedu potentielV =
Gdm
ℓ
. En eet, ona :grad
1
ℓ
=
−
1
ℓ
3
x
− x
′
y
− y
′
z
− z
′
,
etladémonstrationen dé oule.
V
estlepotentielgravitationnelgénéréparle pointmatérielP
′
.Lepotentielgravitationnelterrestreestobtenuensommant
sur tous les potentiels élémentaires générés par des points matériels de la
Terre de masse
M
dont une distributionde masse estρ
. On a alors :V =
GM
ℓ
= G
Z
T
dm
ℓ
= G
Z
T
ρ
ℓ
dv,
ave
T
représente i i le volume de la Terre etℓ
désigne la distan e entre le pointP
′
et lepointpotentié
P
.1.2.4 Potentiel entrifuge
Sous l'eet de la rotation diurne de la Terre, un point matériel
P
de masseunitairesubit unefor edite entrifuge quiest expriméeen fon tiondesadistan e àl'axede rotationde laTerre etde dire tionorthogonaleàl'axe
de rotationde laTerre :
f
= ω
2
(x
2
+ y
2
)u
ϕ
,
où
ω
est la vitesse de rotation de la Terre;ω = 7, 29210
−5
rad/s
. La for e
entrifuge
f
dérive d'un potentielΦ
, ditpotentiel entrifuge;Φ(P ) =
1
2
ω
2
(x
2
+ y
2
).
1.2.5 Potentiel de pesanteur
Le potentiel de pesanteur terrestre, noté
W
, est la somme du potentiel gravitationnelV
etdu potentiel entrifugeΦ
, i.e.,W = V + Φ.
1.2.6 A élération de pesanteur et oordonnées
astro-nomiques
Pardénition,onappellea élérationdepesanteur terrestre,
onvention-nellement notée
g
,le ve teurégal àgradW
sur lasurfa e terrestre.L'a élérationde pesanteur enun pointmatériel
P
est réée par l'attra -tion gravitationnellede la Terre et par l'a élération entrifuge :g
= gradW = G
ZZ Z
T
ρ
ℓ
2
u
P
′
dv + ω
2
p
x
2
+ y
2
u.
oùu
P′
=
−−→
P
′
P
k
−−→
P
′
P
k
etu
=
x
p
x
2
+ y
2
,
y
p
x
2
+ y
2
, 0
!
.g
est expriméeenm/s
2
, ouen gal(1gal = 1cm/s
2
).Lanormedu ve teurd'a élération de pesanteur
g
est appelée la gravité de pesanteur, notéeg
. Numériquement, la gravité n'est pas onstante, elle hange d'un lieu à unautre à ause de plusieurs fa teurs mesurables, tels que les for es de marée,
par exemple à l'équateur
kg
e
k ≈ 9.78m/s
2
et aux ples
kg
p
k ≈ 9.83m/s
2
.
Les mesures de gravité
g
sont faites ave deux types de gravimètres. Le premier al ulelagravitédulieuenmesurantlavitessede hute,àl'aided'unrayonlaser. Bienque e typede gravimètre fournit des mesures de pré ision
de
0.01
à0.001 mgal
, il est très her, lourd, et en ombrant. Le deuxième typede gravimètre mesureles hangements relatifsàlagravitég
entre deux endroits. Cet instrument utilise une masse sur l'extrémité d'un ressort quis'étire où la gravité
g
est plus forte. Il fournit une pré ision de0.01 mgal
en environ 5 minutes. Des mesures de gravité peuvent aussi être prélevées àpartir d'unestation de gravité.
Leve teurunitairenormalaupoint
P
est portéparladire tiondeg
,i.e.,n
=
−
g
le entre de laTerre) artésien,
n
sedé ompose :n
=
cos Λ cos Φ
cos Λ sin Φ
sin Λ
.
(1.9)Les angles
Λ
etΦ
sont appelés les oordonnées astronomiques :Λ
est la latitudeastronomique, etΦ
est la longitude astronomique.n
Λ
Φ
équateur
P
méridien local
méridien zéro
||x
||y
||z
Figure 1.3 : Coordonnées astronomiques;
Λ
etΦ
sur une sphère unitéentrée au point
P
. Ainsi le repère(P,
k x, k y, k z)
est lo al. Les symboleskx, ky, kz
indiquentlesparallèlesauxaxesdurepère artésiengéo entrique.1.2.7 Surfa e équipotentielle et géoïde
Unesurfa eéquipotentielleestl'ensembledespointsayantlamêmevaleur
du potentiel
W
. Les lignes de hamp de pesanteur (ou lesls à plomb) sont les ourbesperpendi ulaires aux surfa es équipotentielles en tout point.équipoten-Cettesurfa eestappeléelegéoïde. Elleest onsidéréetrèspro he delaforme
de la Terre. Au niveau du géoïdele potentielde pesanteur
W = W
0
= cte
.Le géoïde est aussi, une surfa e omplexe à ause de l'irrégularité de
la distribution de la masse terrestre. Il est par onséquent impossible de
le déterminer expli itement. Dans la géophysique ette surfa e parti ulière
présente des ondulations qui sont quantiées au moyen des variations de sa
hauteur
N
par rapportàune surfa ede référen e arbitrairement hoisie.On hoisit en généralpour ette surfa e un ellipsoïdede révolution.g
W=W
0
P
Surfaces equipotentielles, W= constante
geoide
Fils a plomb
Figure 1.4 : Surfa e équipotentielle du hamp de pesanteur. Ladire tion
du ve teur gravité qui est perpendi ulaire à l'équipotentielle et tangent au
1.2.8 Propriétés du potentiel gravitationnel
1.2.8.1 Potentiel extérieur et équation de Lapla e
Lorsque lepointpotentiéest extérieuràlaTerre, 'est àdirelorsque
ℓ
ne s'annule pas, la fon tion1
ℓ
est ontinue et admet des dérivées premières et se ondes ontinues.Onpeut parsuite al ulerlesdérivées partiellesse ondesde
1
ℓ
etmontrer quelepotentielV
vérie l'équation de Lapla e△V = 0
,ou en oreV
estharmonique.Eneet,siℓ
nes'annulepasalors1
ℓ
estharmonique, eton a:∂
∂x
1
ℓ
=
−
x
− x
′
ℓ
3
,
∂
2
∂x
2
1
ℓ
=
−ℓ
2
+ 3(x
− x
′
)
2
ℓ
5
∂
∂y
1
ℓ
=
−
y
− y
′
ℓ
3
,
∂
2
∂y
2
1
ℓ
=
−ℓ
2
+ 3(y
− y
′
)
2
ℓ
5
∂
∂z
1
ℓ
=
−
z
− z
′
ℓ
3
,
∂
2
∂z
2
1
ℓ
=
−ℓ
2
+ 3(z
− z
′
)
2
ℓ
5
,
ainsi,∆
1
ℓ
=
∂
2
∂x
2
1
ℓ
+
∂
2
∂y
2
1
ℓ
+
∂
2
∂z
2
1
ℓ
= 0.
Par onséquent, le potentiel gravitationnel
V
peut être représenté à l'aided'un développement en harmoniques sphériques [38℄. Dans un repère
géo- entrique où l'origine
O
oïn ide ave le entre de gravité de la Terre et en introduisant l'ellipsoïdede référen e, onpeut é rire :V =
GM
r
1 +
+∞
X
n=1
a
r
n
X
n
m=0
¯
C
nm
cos mϕ + ¯
S
nm
sin mϕ
¯
P
nm
(cos θ)
!
=
GM
r
1 +
+∞
X
n=1
n
X
m
=−n
a
nm
a
r
n
¯
Y
nm
(θ, ϕ)
!
,
(1.10) où¯
Y
nm
(θ, ϕ)
sontlesharmoniquessphériquessurfa iquesnormalisées(A.16),¯a
nm
=
¯
C
nm
sim
≥ 0
¯
S
nm
sim
≤ 0,
sont les oe ients du potentiel
gravitation-nelnormalisées,
M
est lamasse de laTerre,a
est le rayonéquatorial de l'ellipsoïdede référen e,¯
P
nm
sont des fon tionsde Legendre de première espè e etnormalisées. Dans l'expression du potentielgravitationnel,laquantité onstanteGM
r
(qui est aussi le terme d'ordre
n = 0
dans le développement) représente la valeur moyenne du potentielV
. Cette valeur orrespond au modèle d'une masse pon tuelle enO
. Chaque terme de l'expression du potentiel, présente une déviation par rapport à ette valeur moyenne. Lorsque le potentiel estsupérieuràlavaleurmoyenne,ilyaunex ès demasse,etlorsquelepotentiel
est inférieur à ette valeur, ily a un défaut de masse.
Remarque 2 (Modèle géopotentiel) L'étude des perturbations des
tra-je toiresdessatellitessousl'inuen edel'attra tionterrestre, apermis
d'éla-borer des modèles géopotentielsqui représentent le hamp gravitationnel
ter-restre.Ces modèles sontprésentés sousla forme d'undéveloppement en
har-moniques sphériquesdontles oe ients sontdéterminés grâ eaux missions
spatiales. Soit :
V =
GM
r
Nmax
X
n=0
a
r
n
X
n
m=0
¯
C
nm
cos mϕ + ¯
S
nm
sin mϕ
¯
P
nm
(cos θ)
!
,
(1.11)
où
N
max
estl'ordre maximaldes termesdu modèle,par exemple,pourle mo-dèle EGM96, obtenu par les re her hes en géodésiespatiale,N
max
= 360
[2℄.A tuellement il existe le modèle EGM08 qui est plus pré is et dont l'ordre
maximal est
N
max
= 2160
[1℄.C
¯
nm
etS
¯
nm
sont des oe ients sans dimen-sion qui ara térisent la répartition des masses dans le volume de la Terre.Ilssontobtenus prin ipalement par des mesures depesanteur,des étudesdes
perturbations des mouvements des satellites arti iels et des mesures
d'alti-métrie par satellite.
1.2.8.2 Potentiel intérieur et équation de Poisson
Lorsque le point potentié
P
est à l'intérieur de la Terre, la fon tion1
ℓ
n'est plus ontinue en
P
. Dans e as les dérivées partielles auvoisinage deP
ne peuventpasêtre al ulées dire tementetV
n'estplusune fon tion har-monique[56℄. SoitB(P, ε)
la boulede entreP
etde rayonε
. Dé omposons levolume de la Terre sous la forme[29℄ :T = [T \B(P, ε)] ∪ B(P, ε).
Ainsile potentiel
V
s'é rit :V (x, y, z) = G
ZZZ
T
̺(x
′
, y
′
, z
′
)
p
(x
− x
′
)
2
+ (y
− y
′
)
2
+ (z
− z
′
)
2
dx
′
dy
′
dz
′
= G
ZZZ
T \B(P, ε)
̺(x
′
, y
′
, z
′
)
p
(x
− x
′
)
2
+ (y
− y
′
)
2
+ (z
− z
′
)
2
dx
′
dy
′
dz
′
+ G
ZZZ
B(P, ε)
̺(x
′
, y
′
, z
′
)
p
(x
− x
′
)
2
+ (y
− y
′
)
2
+ (z
− z
′
)
2
dx
′
dy
′
dz
′
.
Notons par
I
ε
la première intégrale, i.e., elle surT \B(P, ε)
et parJ
ε
la deuxième intégrale, i.e., elle surB(P, ε)
. Nous her hons maintenant à déterminer leslimites de∆I
ε
etde∆J
ε
lorsqueε
tend vers zéro.Pour la première ona
lim
ε
→0
∆I
ε
= G∆
ZZZ
T
̺(x
′
, y
′
, z
′
)
ℓ
dx
′
dy
′
dz
′
= G
ZZZ
T
̺(x
′
, y
′
, z
′
)∆
1
ℓ
dx
′
dy
′
dz
′
= 0.
Pour la deuxième,on obtient
∆J
ε
= G
ZZ Z
B(P, ε)
∆
̺(x
′
, y
′
, z
′
)
ℓ
dx
′
dy
′
dz
′
= G
ZZ Z
B(P, ε)
̺(x
′
, y
′
, z
′
)∆
1
ℓ
dx
′
dy
′
dz
′
.
De plus ona∆
1
ℓ
= div
grad
1
ℓ
.
Rappelons laformule de ladivergen e
ZZ Z
Ω
div F dv =
ZZ
S
F
n
ds,
où
Ω
estlevolumeenferméparlasurfa eS
etF
n
estlaproje tionduve teurF
sur la normaleextérieure à lasurfa eS
(i.e., omposante normaledeF
). SiF
estlafor ed'é oulementd'unuide,alorsZ Z
S
F
n
ds
estleuxdu uide àtraversS
par unitéde surfa e. Laquantitédiv F
représentelaquantité de uidepar unité de volume.En appliquant ette formuledans notre as nousobtenons :
∆J
ε
= G
ZZZ
B(P,ε)
̺(x
′
, y
′
, z
′
)∆
1
ℓ
dv
= G
ZZ
S(P,ε)
̺(x
′
, y
′
, z
′
)
∂
∂n
1
ℓ
ds + G
ZZ
S(P,ε)
1
ℓ
∂
∂n
(̺(x
′
, y
′
, z
′
))ds.
Sur la sphèreS(P, ε)
ona :
∂
∂n
=
d
dr
etl = r = ε,
ds = r
2
sin θdθdϕ
ZZ
S(P,ε)
ds =
Z
0
2π
Z
0
π
r
2
sin θdθdϕ.
Par onséquent,∆J
ε
= G
ZZ
S(P,ε)
̺(x
′
, y
′
, z
′
)
d
dr
1
r
r=ε
ε
2
sin θdθdϕ
+ G
ZZ
S(P,ε)
1
ε
d
dr
(̺(x
′
, y
′
, z
′
))ε
2
sin θdθdϕ
=
−G
ZZ
S(P,ε)
̺(x
′
, y
′
, z
′
) sin θdθdϕ + G
ZZ
S(P,ε)
ε
d
dr
(̺(x
′
, y
′
, z
′
)) sin θdθdϕ.
Enoutre,
lim
ε
→0
̺(x
′
, y
′
, z
′
) = ̺(x, y, z).
Ainsi,lim
ε
→0
∆J
ε
=
−G̺
ZZ
S(P,ε)
sin θdθdϕ
|
{z
}
↓4π
=
−4G̺π.
Théorème 1. A l'intérieur de la Terre,
V
satisfait l'équation de Poisson∆V (x, y, z) =
−4G̺π.
1.3 Champ normal
1.3.1 Ellipsoïde de référen e et potentiel normal
La rotation de la Terre autour de son axe, entraîne une déformation au
niveau des ples (aplatissement) et au niveau de l'équateur (gonement).
L'approximation mathématiquela plus dèle à la formede laTerre est, par
onséquent, l'ellipsoïde de révolution qui est une surfa e engendrée par la
rotationd'une ellipse autour de l'axe des ples. Il ara térisé par son demi
grand axe
a
, son demipetit axeb
et son aplatissementf = (a
− b)/b
. Il s'é arte d'une distan e du géoïde qui ne dépasse pas±100m
. Enoutre, l'el-lipsoïde hoisialamêmemasse,lemême entre,lemêmerayonéquatorial,lamêmevitesse de rotation,lemême axedes ples, etlemême fa teur
d'apla-tissement que la Terre. D'après Clairault (1743) [29℄, l'ellipsoïde dé rit la
Ellipsoïde Année
a
b
f
e
Clarke 1880 6378249.2 6356515.0 0.00340755 0.08248325676
Hayford 1909 6378388.0 6356911.9461 0,003367003 0.08199188998
IAGGRS 1980 6378137.0 6356752.314 0,003352811 0.08181919106
L'ellipsoïdede référen eainsidéni,génèreun hamp,appelé hamp
nor-maletnoté
U
, quiappro hele hamp dupesanteur terrestreW
.L'ellipsoïde est unesurfa e équipotentielledu hampU
,et e dernierest égal,sur l'ellip-soïde,aupotentielde pesanteur surlegéoïde,W
0
(g.1.5).Le hampnormalU
est une fon tionharmonique àl'extérieur de l'ellipsoïdede référen e asso- ié.Ilsedé omposeenlasommedupotentielgravitationnelV
etdupotentiel entrifugeΦ
(le même que elui de la Terre), i.e.,U =
V + Φ
. Comme le potentiel de pesanteur, le potentiel normalU
admet un développement en harmoniques sphériques qui sé rit :V =
GM
r
"
1 +
∞
X
n=1
a
r
2n
J
2n
P
2n
(cos θ)
#
,
avem =
ω
2
a
2
b
GM
, e =
√
a
2
− b
2
a
, e
′
=
√
a
2
− b
2
b
, q
0
=
1
2
1 +
3
e
′2
arctg e
′
−
3
2e
′
.
etJ
2n
= (
−1)
n+1
3 e
2n
(2n + 1)(2n + 3)
1
− n + 5n
J
2
e
2
,
J
2
=
1
3
e
2
1
−
2
15
me
′
q
0
: l'aplatissement dynamiquede l'ellipsoïde:
J
2
= 108263.0000064 . 10
−8
pour GRS80J
2
= 108263.000424 . 10
−8
pour WGS84.
La valeur du potentiel normal sur la surfa e de l'ellipsoïde GRS80 par
exemple est :
DansFig.1.5,nous présentonsl'erreurrelativesurlepotentielde l'ellispoïde
déniepar :
E
rel
=
|U − U
GRS80
|
|U
GRS80
|
,
etl'erreur absolue par rapport à lavaleur du potentiel gravitationnelsur la
l'ellipsoïdedéniepar :
E
abs
=
|U − U
GRS80
|.
−2
−1
0
1
2
−1.5
−1
−0.5
0
0.5
1
1.5
x 10
−6
−
π
/2
≤θ≤π
/2
Erreur relative sur le potentiel normal en m
2
.s
−2
−2
−1
0
1
2
0
0.5
1
1.5
2
2.5
x 10
−14
−
π
/2
≤θ≤π
/2
erreur absolue
Figure 1.5 : L'erreur relative et l'erreur absolue sur le potentiel normal
al uléeàlasurfa ede l'ellispoïdede référen eGRS80.C'est lavariationdu
développement en harmoniques sphériques du hamp normal autour de sa
1.3.2 Gravité normale et oordonnées géodésiques
Le ve teur gravité normale, noté
γ,
est un analogue de l'a élération de pesanteurg
. En fait,on peut é rireγ
= grad U =
∂U
∂x
∂U
∂y
∂U
∂z
.
La formule de Somigliana donne le module de la gravité normale sur
l'el-lipsoïde de référen e en fon tion de la latitude géographique géodésique
λ
, l'angle quefait lanoramle àl'ellipsoïdeave leplan equatorial [38℄.γ =
aγ
e
cos
2
λ + bγ
p
sin
2
λ
(a
2
cos
2
λ + b
2
sin
2
λ)
1
2
,
(1.12)où
γ
e
etγ
p
sontrespe tivement lesvaleursde lagraviténormaleàl'équateur etaux ples de l'ellipsoïde. Ellessont al ulées àl'aide des expressions :γ
a
=
GM
ab
(1
− m −
me
′
q
′
0
6q
0
),
(1.13)γ
b
=
GM
a
2
(1 +
me
′
q
′
0
3q
0
),
(1.14) aveq
0
′
= 3
1 +
1
e
′2
1
−
1
e
′
arctge
′
− 1.
Aune hauteur
h
au-dessus del'ellipsoïde, lemodulede lagraviténormalese al ule àpartir de :γ
h
= γ
1
−
2
a
1 + f + m
− 2f sin
2
λ
h +
3h
2
a
2
,
oùf =
a
− b
a
,
est l'aplatissementde l'ellipsoïde onsidéré.Par analogie au as de la gravité de pesanteur (1.9), les oordonnées
normale:
γ
x
=
−γ cos λ cos φ,
γ
y
=
−γ cos λ sin φ,
γ
z
=
−γ sin λ,
(1.15) etdénies par :λ = arcsin(
−
γ
z
γ
),
φ = arctg(
γ
y
γ
x
).
(1.16)Meridien
origine
Meridien
de M
Equateur
Pole sud
Pole nord
ϕ
M
h
λ
Figure 1.6 : Coordonnées géodésiques.
λ
est la latitude,etφ
est la longi-tude.Ces oordonnées servent à lo aliser un point sur la Terre. Un point au
dessus de l'équateur a une latitude positive et ré iproquement. Les valeurs
des latitudes varient entre
−90
◦
et
90
◦
. Les lignes de latitudes égales sont
appeléeslesparallèles.Laparallèlelaplusimportanteestlaparallèleorigine
qui est l'équateur. Les longitudes varient entre
−180
◦
et
180
◦
. Les lignes de
1.4 Relations entre hamp réel et hamp
ap-pro hé
1.4.1 Anomalie de gravité
Soient
M
un point quel onque de la surfa e topographique etP
l'inter-se tion du l à plomb passant par e point ave le géoïde. Notons parQ
le projeté orthogonal deM
sur l'ellipsoïde (Fig.1.7). L'anomaliede gravité, notée∆g,
est ladiéren eentre lesmodulesde lagravitémesurée enP
etla graviténormale enQ
, i.e.,∆g = g
P
− γ
Q
.
(1.17)Lesanomalies orrespondantau modèle géopotentielEGM96, admettentun
développement en harmoniques sphériques qui s'é rit:
∆g =
GM
r
2
Nmax
X
n=2
(n
− 1)
a
r
n
X
n
m=0
∆ ¯
C
nm
cos mϕ + ∆ ¯
S
nm
sin mϕ
¯
P
nm
(cos θ),
(1.18)où
∆ ¯
C
nm
et∆ ¯
S
nm
sont lesdiéren es entre les oe ients du potentiel ter-restre et les oe ients du potentielnormal relativement au modèlegéopo-tentielEGM96.
1.4.2 Déviation de la verti ale
L'angle entre la normale au géoïde ou le l à plomb -support de
g
- et la normale à l'ellipsoïde-support deγ
- est appelé déviation de la verti ale. Il a deux omposantes, une dans la dire tion nord-sudξ
et l'autre dans ladire tionEst-Ouest
η
(g.1.7). Nousavons les formules suivantes :ξ := Λ
− λ,
(1.19)η := (Φ
− φ) cos λ,
(1.20) où(Λ, Φ)
sont les oordonnées astronomiques,et(λ, φ)
sont les oordonnées géodésiques.1.4.3 Potentiel perturbateur
Ladiéren eentre lepotentieldepesanteurréel
W
etlepotentielnormalU
est appelée lepotentielperturbateur:T = W
− U.
Le potentiel
T
est harmonique omme étant diéren e de deux fon tionsharmoniques (
W
etU
). Il possède alors un développement en harmoniques sphériques [27℄. La formedu développement asso iée aumodèle EGM96 estdonnée par :
T =
GM
r
Nmax
X
n=2
a
r
n
X
n
m=0
∆ ¯
C
nm
cos mϕ + ∆ ¯
S
nm
sin mϕ
¯
P
nm
(cos θ).
(1.21)1.4.4 Relation entre potentiel perturbateur et la
dévia-tion de la verti ale
Les omposantes de la déviation de la verti ale s'expriment en fon tion
du potentielperturbateur
T
en un point extérieuràlaTerreP
souslaforme [38℄ :ξ
P
=
−
1
γ
Q
r
P
∂T
∂θ
,
(1.22)ν
P
=
1
γ
Q
r
P
cos θ
P
∂T
∂ϕ
.
(1.23)γ
Q
g
P
P
n
Q
N
n’
ξ, η
W = W
0
U = W
0
Figure 1.7 : Ve teur a élération de pesanteur
g
, ve teur a élération normalγ
,ondulationdugéoïdeN
etles omposantesNord-SudetEst-Ouest de ladéviationde laverti ale.Notonsaussi queW (P ),
lavaleur dupotentiel de pesanteur au pointP,
est égale àU(Q),
la valeur du potentiel normalau pointQ.
1.4.5 Hauteur du géoïde et relation ave potentiel
per-turbateur
La distan e entre
P
etQ
suivant le l à plomb s'appelle la hauteur dugéoïde
N
(Fig.1.8). La distan e entreM
etP
suivant le l à plomb estappelée lahauteur orthométrique du point
M
. Lahauteur du géoïdeest liée aupotentiel perturbateurT
par la formulede Brun [27℄ :W = W
0
U = U
0
M
Geoide
Ellipsoide
Surface topographique
g
γ
Q
P
P
Q
N
h
H
Figure 1.8 : Hauteur du géoïde
N
,hauteur orthométriqueH.
N(P ) =
T (P )
γ
.
(1.24)Par onséquent il est possiblede al ulerlahauteur du géoïdedès que le
potentielperturbateur
T
est onnu.Lavaleur de lahauteurdu géoïdeasso iéaumodèleEGM96, s'é ritsous
laforme :
N =
T
γ
=
GM
r
Nmax
X
n=2
a
r
n
X
n
m=0
∆ ¯
C
nm
cos mϕ + ∆ ¯
S
nm
sin mϕ
¯
P
nm
(cos θ).
1.4.6 Relation fondamentale de gravimétrie
Al'aidedes formules (1.17)et(1.24) nousavons larelationfondamentale
de gravimétriequi relie l'anomaliede gravité
∆g
,la hauteur du géoïdeN
et lepotentielperturbateurT
[27℄ :∆g =
−
2
r
T
−
∂T
∂r
.
(1.25) 1.5 Con lusiononséquent, déterminer e hamp perturbateur permet de déterminer
plu-sieurs informations sur le hamp de gravité terrestre à partir des mesures
ee tuées. Dans le hapitre suivant nous détaillons la méthode de de
ollo- ationpar moindres arrés pour ladéterminationdu potentielperturbateur,
Méthode de ollo ation par
moindres arrées
2.1 Introdu tion
La méthode de ollo ationpar moindres arrés(CMC) est une méthode,
baséesurleprin ipedeWiener-Kolmogoro,quisertàdonneruneestimation
linéaire d'un pro essus sto hastique en minimisant les arrés des erreurs.
En géodésie ette méthode permet de faire le lien entre le sens physique et
l'interprétationstatistique des diérentes fon tionsdu hampgravitationnel
terrestre. Ellea été proposée pour la première fois en 1969 par Krarupdans
sa publi ation A Contribution to the Mathemati al Foundation of Physi al
Geodesy, puis illustrée ave détails dans [12, 38℄. C'est une méthode qui a
été utilisée ave su ès dans plusieurs problèmes de géodésie physique. En
parti ulier dans plusieurs appli ationsliées auxmissions spatiales telles que
l'altimétrie par satellite [42℄, la prédi tion des anomalies de gravité, et le
géostatistique (dis ipline qui permet l'interprétation statistique de données
spatialesettemporelles)pour l'exploitationdes observations disponiblessur
unsite de laterreouune régiondonnée.Cette méthode né essite,par
onsé-quent, la ara térisation des orrélations entres les diérentes observations,
et e faitné essite, tout d'abord,la onstru tiond'unvariogramme.Ils'agit
d'unefon tionquidépendseulementde ladistan e quiséparedeuxpointsde
mesures,etnonpasdeleurs oordonnées.Ladéterminationde ettefon tion
permet la dédu tion de la fon tion ovarian e empirique (qui est de grande
importan edans la méthode de CMC) et ré iproquement. On introduit
en-suite une fon tion ovarian e analytique noyau qui peut être modélisée à
partir de la fon tion ovarian e empirique des observations. Les autres
o-varian espourrontêtre déduites grâ e au ouplage du modèleanalytique de
la ovarian e noyau et ertaines lois physiques reliantles quantités étudiées
dans leproblème à résoudre.
Parmi les appli ations les plus intéressantes de la méthode CMC nous
itons le al ul du potentiel perturbateur
T
[38℄.Les relationslinéaires ave d'autres quantités géodésiques telles que les anomalies de gravité∆g
et les omposantes de la déviationde la verti aleξ
etη
, permettent une détermi-nation pré ise du géoïde lo al ou régional, parmi d'autres informations duterrainétudié.
Parmi lesavantages de la méthode CMC, on remarquesa apa ité à
ex-ploiter des observations non seulement homogènes mais aussi hétérogènes
pour la détermination d'une quantité in onnue. Les résultats trouvés sont
ompétitifs même lorsque le nombre d'observations est limité.
L'in onvé-nient le plus important de la méthode est numérique. En eet, les tailles
d'observa-informatique et in onvenient s'avère de moinsen moins inquiétant[44℄.
Nous stru turons e hapitre sur quatre se tions. Dans la première nous
présentons la méthode de prédi tion par moindres arrés et son utilisation
pour résoudre ertains problèmes en géodésie physique est abordée dans le
deuxième se tion. Nous onsa rons ensuite la troisième se tion pour les
dé-tails de la fon tion ovarian e qui joue un rle fondamental dans
l'appli a-tion delaméthodede ollo ation.Dansladernière se tionnousdé rivons la
te hniquede retrait-restauration quipermet dedéterminer leshauteursdu
géoïdeentenant omptedelarépartitiondes massesàl'intérieurde laterre.
2.2 Prédi tion par la méthode des moindres
ar-rés
La méthode de moindres arrés (MMC) permetd'ajuster un modèle
ma-thématiqueand'interpréterunensembledemesures expérimentales.
Consi-dérons leproblème général suivant:
Disposant du ve teur de mesures
l
=
l
1
, l
2
, . . . , l
q
t
,
on veut déterminer leve teur signals
=
s
1
, s
2
, . . . , s
p
t
qui en dé oule.
l
ets
sont des ve teurs entrés,i.e.,E(l) = 0
etE(s) = 0
,oùE(.)
désignelafon tionespéran edans le sens probabiliste. On suppose que la méthode MMC est la meilleure quipermettedeprédire esignal.Elle onduitàlameilleure ombinaisonpossible
des observations quelque soit le omportement des erreurs. La résolution de
e problème fait intervenir la onstru tiondes fon tions auto- ovarian edes
ve teurs
s
etl
dénies par :C
ll
= cov(l, l) = E(l l
t
),
(2.1)etla fon tion ross- ovarian edes ve teurs
s
etl
dénies par :C
sl
= cov(s, l) = E(s l
t
) = E(l s
t
)
t
.
(2.3)Ce sont des matri esde plein rang, symétriqueset déniespositives.
Ainsi,trouverle meilleurprédi teur linéaire
s
ˆ
des,
revient à déterminer la matri eH
qui permet d'avoirs
ˆ
= Hl
. Notons parǫ
= ˆ
s
− s
le ve teur d'erreurs surs
. La matri e de ovarian e deǫ
,C
ǫǫ
= cov(ǫ, ǫ) = E(ǫ ǫ
t
) =
E((ˆ
s
− s)(ˆ
s
− s)
t
)
. Lestermesdiagonauxde ettematri esont lesvarian esσ
2
k
des erreurss
ˆ
k
− s
k
.Danslesens probabilistelesσ
2
k
sontaussi appelées les erreursquadratiques.Lamatri ede ovarian edel'erreurǫ
pourunematri eH
arbitraireest établie ommesuit : Ené rivantǫǫ
t
= (Hl
− s)(Hl − s)
t
= Hl l
t
H
t
− s l
t
H
t
Hls
t
+ s s
t
,
onétablit que:C
ǫǫ
= E(ǫ ǫ
t
) = HE(l l
t
)H
t
− E(s l
t
)H
t
− HE(l s
t
) + E(s s
t
)
= HC
ll
H
t
− C
sl
H
t
− HC
ls
+ C
ss
,
orC
sl
= C
t
ls
.
Par onséquent,C
ǫǫ
= C
ss
− C
sl
C
ll
−1
C
ls
+ (H
− C
sl
C
ll
−1
)C
ll
(H
− C
sl
C
ll
−1
)
t
.
La matri e