HAL Id: tel-00011809
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radiofréquence
Serge Haroche
To cite this version:
Serge Haroche. Etude théorique et expérimentale des propriétés physiques d’atomes en interaction
avec des photons de radiofréquence. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie
Curie - Paris VI, 1971. Français. �tel-00011809�
UNIVERSITÉ
DE
PARIS
LABORATOIRE
DE
PHYSIQUE
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
THESE DE
DOCTORATD’ETAT
ESSCIENCES
présentée
A L’UNIVERSITE PARIS
VI
par
Serge
H A R OC H E
pour obtenir le
grade
de Docteurès
Sciences
1a thèse :
"ETUDE
THEORIQUE
ET EXPERIMENTALE DESPROERIETES
PHYSIOUES
D’ATOMES
HABILLES PAR DES PHOTONS DERADIOFREQUENCE"
le 24 JUIN
1971 devant la Commissiond’Examen :
MM. A. KASTLER
Président
J. BROSSELC.
COHEN-TANNOUOJ
Examinateurs
A.ABRAGAM
P.G. DE GENNES 1971 - 12THESE DE DOCTORAT D’ETAT ES SCIENCES
PHYSIQUES
présentée
A L’UNIVERSITE PARIS VI
par
Serge
H A R O C H Epour obtenir le
grade
de Docteurès
SciencesSujet
de la thèse :"ETUDE
THEORIQUE
ET EXPERIMENTALE DES PROPRIETESPHYSIQUES
D’ATOMES HABILLES PAR DES PHOTONS DE RADIOFREQUENCE"
Soutenue le 24 JUIN 1971 devant la Commission d’Examen :
MM. A. KASTLER Président J. BROSSEL C.
COHEN-TANNOUDJI
A. ABRAGAM Examinateurs P.G. DE GENNES 1971 - 12Cette thèse a été effectuée au Laboratoire de
Physique
de l’EcoleNormale
Supérieure
au cours des années 1967 - 1970. Je remercie vivement lesProfesseurs KASTLER et BROSSEL pour l’accueil
qu’ils
m’ont réservé dans leurgroupe de recherche et pour les conditions de travail
exceptionnelles
qu’ils
y ont créées.L’étude
présentée
ici est le résultat du travail de toute uneéquipe
de recherchedirigée
par C. COHEN-TANNOUDJI àqui je
suis très heureuxd’exprimer
ici ma
profonde reconnaissance;
il a su eneffet,
avec lagentillesse
et lacom-pétence
que tout le monde luiconnaît,
animer le travail del’équipe
et luitransmettre son enthousiasme
scientifique.
C’est avec
plaisir
queje
remercieégalement
tous les membres du groupequi
ontparticipé
à l’étude sur l’atome"habillé" : J. DUPONT-ROC aveclequel
j’ai
collaboré de
façon particulièrement
amicale et fructueusependant
toute la duréede ce
travail,
C.LHUILLIER-LANDRÈ,
M. LE DOURNEUF et G. GRYNBERGqui
ontsucces-sivement
pris part
aux recherches etgrandement
contribué,
tant sur leplan
théo-rique
qu’expérimental,
à l’avancement de cetteétude.
Mes remerciements vont
également
à tous mes camarades de laboratoirepour l’aide
qu’ils
ont pum’apporter
et à toutel’équipe
technique
du laboratoirepour l’habileté et
l’ingéniosité
aveclesquelles
elle atoujours
su résoudre lesproblèmes
queje
lui aiposés.
Je tiens enparticulier
à remercier Mme BERLAND et Mme DOUSSETqui
ont su aveccompétence
etrapidité
mettre aupoint
la chaînemultiplicatrice
defréquence
sanslaquelle
une bonnepart
desexpériences
rappor-tées dans ce travail n’aurait pu être menée à bien. Cette chaîne
multiplicatrice
a été réalisée
grâce
aux conseils et à l’aide fructueuse de M. ARDITIqui
nous a faitprofiter
avecgentillesse
et amabilité de lagrande
expérience
acquise
dans ce domaine au laboratoire del’Horloge
Atomique.
Je l’en remercie très vivement.Je suis
également
très reconnaissant à Mlle BRODSCHIqui
a pu,malgré
ses nombreusesresponsabilités
administratives,
secharger
de la très lourdetâche
qu’a
été lafrappe
de ce mémoire.INTRODUCTION ... p. 1
I - LE FORMALISME GENERAL DE L’ATOME HABILLE ...
p.13
I-A.
Quelques rappels
dephysique
atomique
...p.14
I-B.
Description
dusystème
global
"atome +champ
deradiofréquence"
p.29
I-C. Les
diagrammes
d’énergie
de l’atome habillé dans le cas d’unspin
J = 1/2...
p.37
I-D. Les
propriétés
physiques
de l’atome habillé ...p.47
I-E. Les méthodes
spectroscopiques d’exploration
dudiagramme
d’énergie
de l’atome habillé ...p.64
II - LES
EQUATIONS
DE BLOCH DE L’ATOME HABILLE ...p.69
II-A.
Rappels
surl’équation
pilote
d’unsystème
despins
libressans interactions ...
p.70
II-B. La
description
statistique
de l’atome habillé ...p.78
II-C. Etude
générale
del’équation pilote
de l’atome habillé ...p.84
II-D. Etude
générale
dusignal
détecté ...p.90
III - FORME OPERATORIELLE DES
EQUATIONS
DE BLOCH POUR UN ATOME HABILLEDE SPIN J
QUELCONQUE
...p.99
III-A. Les niveaux
d’énergie
de l’atome habillé pour unspin
J
quelconque
...p.101
III-B. La
description
opératorielle
de l’atome habillé ...p.112
III-C.
Description
d’uneexpérience
dans le formalismeopératoriel :
généralisation
de la notion de référentiel tournant ...p.123
IV - LE CALCUL DES RESONANCES
MAGNETIQUES
DE COHERENCE DANS LEFORMALISME DE L’ATOME HABILLE ...
p.131
IV-A. Etude
générale
dusignal
résonnant ...p.132
IV-B. Etude des
caractéristiques
du pompage ...p.136
IV-C. Etude
orientation des résonances ...magnétiques
de cohérencedétectées
onp.139
IV-D. Etude des résonances
magnétiques
de cohérence détectées enalignement ...
p.145
V - LES PROPRIETES
MAGNETIQUES
DE L’ATOME HABILLE EN CHAMPSTATIQUE
FAIBLE ...
p.149
V-A.
Propriétés magnétiques
d’un atome habillé enchamp statique
faible par des
photons
deradiofréquence polarisés
V-B. Transfert résonnant de
cohérence
entre niveauxatomiques
différents
habillés par unchamp
deradiofréquence polarisé
linéairement
...p.167
V-C.
Propriétés
magnétiques
d’un atome habillé enchamp
statique
faible par des
photons
deradiofréquence polarisés
circulai-rement ...
p.189
VI - ABSORPTION ET DIFFUSION D’UN DEUXIEME CHAMP
ELECTROMAGNETIQUE
PARL’ATOME HABILLE ...
p.201
VI-A. Etude
générale
duspectre
d’absorption
de l’atome habillép.202
VI-B.
Spectre
Zeeman d’un atome habillé enchamp statique
faiblep.211
VI-C. Diffusion de lumière par l’atome habillé ...
p.222
VII - LA RELAXATION )E L’ATOME HABILLE PAR DES CHAMPS DE
RADIOFREQUENCE
INTENSES ...
p.247
VII-A.
Rappels
sur la relaxationmagnétique
d’un atome libre ..p.250
VII-B.
Description
générale
de la relaxationmagnétique
d’unatome habillé par un
champ
deradiofréquence
enpolarisation
03C0 ...
p.253
VII-C. Influence de
l’ amplitude
et de lafréquence
duchamp
habil-lant sur la relaxation
magnétique
...p.257
VIII - INTRODUCTION A L’ETUDE EXPERIMENTALE ...
p.265
VIII-A. Généralités ...
p.265
VIII-B.
Description
générale
dumontage
et destechniques
expérimentales
...p.267
IX - ETUDE EXPERIMENTALE DES PROPRIETES
PHYSIQUES
DES ISOTOPES IMPAIRSDU MERCURE HABILLES PAR UN CHAMP DE
RADIOFREQUENCE
...p.275
IX-A. Etude
expérimentale
des diverstypes
de résonance de l’atomehabillé ...
p.275
IX-B. Etude
expérimentale
despropriétés magnétiques
de l’atomehabillé en
champ
statique
faible ...p.282
X - ETUDE EXPERIMENTALE DES COLLISIONS D’ECHANGE DE SPINS ENTRE ATOMES
ALCALINS HABILLES ...
p.291
X-A. Etude
expérimentale
du transfert decohérence
entre133
Cs
et87
Rb
habillés par unchamp
deradiofréquence polarisé
liné-airement ...
p.291
X-B. Etude
expérimentale
de la relaxation transversale d’atomes de87
XI-B. Le
spectre
hyperfin
d’atomes de87
Rb
habillés par unchamp
deradiofréquence
linéaire ...p.305
XI-C. Relaxation
magnétique
d’atomes de87
Rb
habillés.Largeur
de la raie
hyperfine
0 ~ 0 ...p.311
XI-D. Le
spectre
hyperfin
d’atomes de87
Rb
habillés par unchamp
deradiofréquence
tournant ...p.316
CONCLUSION ...
p.319
APPENDICES I ...p.A1
II ...p.A4
III ...p.A10
IV ...p.A16
V ...p.A33
VI ...p.A38
REFERENCESI N T R O D U C T I O N
LES DIVERS EFFETS RESONNANTS DE LA SPECTROSCOPIE HERTZIENNE
La
Spectroscopie
Hertzienne est la branche de laPhysique
Atomi-que consacrée àl’étude
des transitions induites entre les niveauxd’énergie
d’unsystème
matériel par unchamp
de radio- oud’hyperfréquence.
Son domained’appli-cation est
extrêmement vaste,
tant en raison de la gamme defréquences
qu’elle
couvre, que de la diversité des
phénomènes
résonnantsqu’on
peut
y observer.Ini-tialement conçue comme un moyen
puissant
d’investigation
des niveauxd’énergie
dans desexpériences
dejets
atomiques
oumoléculaires
(
1
),
elle s’estétendue
par la suite au domaine de la
résonance
magnétique
électronique
(
2
)
et nucléaire(
3
)
sur des
échantillons
solides ouliquides.
Elle a vu enfin sespossibilités
s’enri-chir considérablement avec l’avènement des méthodes
optiques
depréparation
et dedétection du
système
atomique.
L’étude
de nombreux niveauxd’énergie
dans des gazà très faible
pression
est alors devenuepossible :
la méthode de "doubleréso-nance",
mise aupoint
par BROSSEL et BITTER(
4
),a
permis
de détecter larésonance
magnétique
dans des étatsatomiques
excités;
le pompageoptique
suggéré
en 1950par KASTLER
(
5
)
a rendupossible
l’extension des étudesprécédentes
aux étatsfon-damentaux,
possédant
unparamagnétisme électronique
(
6
)
ounucléaire
(
7
).
Citonségalement
toutes sortes de variantes de cesexpériences
danslesquelles
l’excita-tion ou le pompage
optique
sontremplacés, lorsqu’ils
nepeuvent
être directementutilisés,
par d’autresméthodes
depréparation
dusystème
étudié : double résonancesur des états
atomiques
excités etalignés
par bombardementélectronique
(
8
);
résonancemagnétique
sur des étatsatomiques
fondamentaux(
9
),
voire même sur desélectrons libres
(
10
),
orientés
par collisionsd’échange
despin
avec des atomesalcalins
pompés optiquement,
etc.Le raffinement des
techniques expérimentales
a d’autrepart permis
d’enrichir la
Spectroscopie
Hertzienne de toute une série d’sffstcphysiques
nou-veauxqui
sont venuss’ajouter
auphénomène
simple
de résonancemagnétique
ordinairedes
résonances
liées àl’absorption
simultanée
deplusieurs quanta
duchamp
dera-diofréquence
ont été observées pour lapremière
fois dans desexpériences
depompa-ge
optique (
11
)
etétudiées
endétail
par WINTER(12);
AUTLER et TOWNESont,
parailleurs,
mis enévidence
un effet intéressant de dédoublement des raiesspectrales
émises
par un atome dont les niveaux sont soumis à l’action d’unchamp
deradiofré-quence
résonnant
(
13
).
Enfin,
lestechniquns
du pompageoptique
transversal(
14
)
en offrant la
possibilité
depréparer
defaçon
continue lesystème
atomique
danspermis
l’observation de toute une classe de nouveauxphénomènes
résonnants :après
ALEXANDROV
et al(
15
),
SERIES et al(
16
),
GENEUX et al(
17
),
POLONSKY et al(
18
),
nous avons nous-même
observé
(
19
)
desrésonances
nouvellesqui
sedistinguent
net-tement par leurs
caractéristiques
(positions, largeurs,
intensités, etc.)
desréso-nances
magnétiques
ordinaires et que nousqualifierons
du termegénéral
de"réso-nances
magnétiques
decohérence".
LE CARACTERE
CLASSIQUE
OU CHAMP DERADIOFREQUENCE
La
plupart
des formalismesthéoriques
utilisés
pourinterpréter
les effetsprécédents
ont,
àquelques
raresexceptions près
(
20
),
été basés sur untrai-tement
classique
duchamp
deradiofréquence.
Etantdonné
le nombre extraordinairement élevé dephotons
présents
dans lechamp,
le choix d’un tel traitement semble enef-fet naturel : les
phénomènes
d’émission
spontanée
sontcomplètement
négligeables
devant
l’absorption
et l’émissioninduite,
si bienqu’aucun
effetqui
nepourrait
être
expliqué
à l’aide d’unereprésentation
classique
duchamp
n’estsusceptible
d’apparaître.
Une telledescription
est donc d’unpoint
de vuethéorique
entièrementjustifiée...
Elle semble d’autrepart
s’imposer
étantdonné
le caractère"cohérent"
du
champ
deradiofréquence produit
par les oscillateurs utilisés dans lesexpérien-ces de
Spectroscopie
Hertzienne : laphase
duchamp
étantparfaitement définie,
il
parait
toutindiqué
de leconsidérer
comme unegrandeur
classique
représentée
parune fonction
périodique
dutemps
...LE ROLE
DES PHOTONS DANS
LE DOMAINE DESRADIOFREQUENCES
Cependant,
bien que le formalismesemi-classique
durayonnement
permette
dedécrire
complètement
tous les effets de laSpectroscopie
Hertzienne,
il est bien connu que ceux-cis’interprètent
souvent defaçon
trèssimple
en termesquantiques
d’absorption
oud’émission
dephotons
deradiofréquence
par lesystème
atomique.
C’est enparticulier
le cas des transitions àplusieurs
quanta :
enap-pliquant
lesrègles
de conservation del’énergie
et du momentangulaire
au coursde
l’absorption
de pphotons
deradiofréquence
parl’atome,
on estcapable
deprévoir,
beaucoup
plus
commodément que par le calculclassique,
laposition
des diversesrésonances
observables.L’idée
vient alorsimmédiatement
d’essayer
d’appliquer
les mêmes3
haut. Ces résonances sont bien
comprises
dans le formalismesemi-classique.
Diver-ses
interprétations
en ont été données)(
) .
22
)(
21
)(
18
16
)(
15
(
Toutes sont basées surl’étude
de l’évolution forcée d’unesuperposition
cohérente de sous-niveaux Zeemanatomiques.
Cettesuperposition,
introduite dans lesystème
par l’excitationoptique
transversale,
subit des oscillations forcées induites par lecouplage
entre l’atome et laradiofréquence.
Le calcul montre que ces oscillationsprésentent
desvaria-tions
résonnantes
pour certaines valeurs duchamp
statique H
0
appliqué
aux atomes.Par
exemple,
pour unchamp
deradiofréquence
oscillantparallèle
auchamp
H
0
(c’est-à-dire en
polarisation
03C0),
onprévoit
par le calcul et on observeexpérimentalement
(
15
)(
17
)(
18
)
sur une assemblée despins
1/2
unspectre
de résonancesapparaissant
dans des
champs
tels que 03C90 =p03C9
(03C9
0
= -03B3H
0
,
03B3rapport
gyromagnétique
desspins;
w
pulsation
de laradiofréquence;
p= 1, 2,
3...).
Pour unchamp
deradiofréquence
qui
oscilleperpendiculairement
àH
0
(polarisation
03C3),
nous avons mis par contreen
évidence
théoriquement
(
21
)
etexpérimentalement
(
19
)
unspectre
"pair"
03C9 0 =
2pw
de nouvellesrésonances
magnétiques
decohérence.
Si l’on cherche à
comprendre
physiquement
lerôle
desphotons
dansces diverses
résonances,
on rencontreimmédiatement
de sérieuses difficultés. On nepeut
en effet manifestement pas lesinterpréter
en termes de transitions réellesentre niveaux
d’énergie
atomiques
accompagnées
del’absorption
ou de l’émission dephotons
deradiofréquence.
On observe en effet cesphénomènes
résonnants en pompagepurement transversal,
dans des conditions où il n’existe aucune différence de popu-lations entre les sous-niveaux Zeeman +1/2 et -1/2 et il est doncimpossible
dedé-tecter de telles transitions même si elles venaient à se
produire.
D’autrepart,
ces transitions nepourraient
en aucun cas assurer la conservationglobale
del’énergie
et du momentcinétique
dusystème :
si lechamp
deradiofréquence
a unepolarisation
03C0,chaque photon transporte
en effet un momentangulaire
nul lelong
deH
0
etl’absorption
ou l’émission d’un nombrequelconque
dequanta
deradiofré-quence ne
peut
fournir le momentcinétique
nécessaire
à une transition0394m
=±1;
de même si le
champ
deradiofréquence
a unepolarisation
03C3, ilrésulte
de lasuper-position
de deuxcomposantes
circulaires droite etgauche correspondant
à despho-tons de moment
cinétique
+ ou - lelong
de;
H
0
seul un nombreimpair
d’entre euxpermettrait
par suite d’induire des transitions0394m
= ±1 eton ne
comprend
pas dutout de cette
façon l’apparition
d’un
spectre pair
de résonance ...Ainsi, si les transitions à
plusieurs
quanta
peuvent s’interpréter
defaçon
trèssimple
-et très commode- en termescorpusculaires,
il n’en est pasde
même
des nouveauxphénomènes
résonnants
que nous venons dedécrire,
pourles-quels
le rôlejoué
par lesphotons
deradiofréquence
restemystérieux...
Pourtant,
les
mêmes
photons
interviennent manifestement dans les deuxtypes
d’effets et il est doncintéressant
decomprendre
comment ils se manifestentphysiquement
dans lesrésonances
magnétiques
decohérence.
Enplus
de l’intérêtpurement
théorique
posé
par ceproblème,
onpeut
en effetespérer
que lacompréhension quantique
des processus mis enjeu
nouspermettra,
comme c’est le cas pour les transitions àplusieurs
quanta, d’interpréter,de façon
plus physique
etplus
simple
que ne le fait le formalismesemi-classique,
lesprincipales propriétés
de cesrésonances
(positions,
intensités,
largeurs,
etc.).
OBJET DE CE TRAVAIL
Les
considérations
précédentes
nous ont conduit àadopter
pour ladescription
duchamp
deradiofréquence
et de son interaction avec lesystème
atomique
un formalisme entièrementquantique.
C’est l’étude de ce formalisme et del’interprétation qu’il
permet
de donner de tous les effets-déjà
connus ouorigi-naux- de la
Spectroscopie
Hertzienne
qui
constituel’objet
théorique
essentiel dece travail.
Nous verrons notamment que le
point
de vuequantique
permet
decomprendre
defaçon globale
etsynthétique
l’ensemble desphénomènes
résonnantsmentionnés
plus
haut,
à l’aided’images
physiques simples qui précisent
les diversrôles
joués
par lesphotons
deradiofréquence;
deplus,
nous serons tout naturel-lementamenés,
grâce
à cepoint
devue,à
prévoir
et àétudier
en détail des effetsphysiques originaux qui
apparaissent
defaçon
moins évidente dans le formalismeclassique...
Nous montrerons ainsi que,malgré
les apparences, le formalismequan-tique
non seulement necomplique
pasl’interprétation
desphénomènes
observés,
mais
présente
sur le formalismeclassique
de nombreuxavantages
pratiques
etcon-ceptuels
que nous allons maintenant passer brièvement en revue.LES AVANTAGES DU POINT DE VUE
QUANTIQUE
ADOPTE DANS CE
TRAVAIL1.
Existence
d’un hamiltonien
indépendant
du
temps.
Généralisation de
la
notion
de
référentiel
tournant.
En traitant
quantiquement
lechamp
électromagnétique,
on introduit dans le formalisme une certainesymétrie,
absente dans lepoint
de vueclassique;
5
au lieu de
considérer
lechamp
comme uneperturbation
extérieureappliquée
ausys-tème,
on le met sur le mêmeplan
que le milieumatériel
en considérant que lesys-tème
atomique
et laradiofréquence
constituent enquelque
sorte deuxsous-systèmes
physiques
en interaction. L’évolution dusystème global
"atome +champ" qu’ils
cons-tituent est alors
régie
par un hamiltonienindépendant
dutemps
dont l’étudeest,
enprincipe, beaucoup plus simple
que celle del’hamiltonien
dépendant
dutemps
de la théorieclassique. Remarquons
d’ailleurs que l’on cherche dans le formalismeclassique
à s’affranchir dans la mesure dupossible
de ladépendance temporelle
de 1’ hamiltonien enpassant
parexemple
dans unréférentiel
tournant avec laradiofré-quence
(
23
).
Une telleopération
n’estcependant
possible
que si lechamp
estpo-larisé circulairement. La
quantification
duchamp permet
enquelque
sorte degéné-raliser la notion de passage au référentiel tournant dans le cas d’une
polarisation
quelconque
duchamp.
C’est d’ailleurs enessayant
de calculer exactement l’évolutiond’un
spin
dans unchamp
deradiofréquence polarisé
linéairement queSHIRLEY (
24
)
aété
amené,
avant nous, à constaterl’analogie
formellequi
existe entre lesopéra-tions consistant à
quantifier
lechamp
et cellesqui
visent àéliminer
ladépendance
temporelle
del’hamiltonien.
2.
Introduction
des
diagrammes d’énergie
du
système
"atome
+champ". Interprétation
à
l’aide
de
cesdiagrammes
de
tousles
effets
résonnants
de
la
Spectroscopie
Hertzienne.
L’existence d’un hamiltonien
indépendant
dutemps
nouspermet
dedéfinir
de véritables niveauxd’énergie
pour lesystème
physique
étudié,
cequi
est exclu dans le formalisme
classique.
Chacun de ces niveaux est associé à unétat stationnaire du
système
global
"atome +photons
deradiofréquence".
Tracésen fonction du
champ statique
Ho,
ces niveaux constituent de véritablediagrammes
d’énergie
pour lesystème
global
étudié.L’évolution
libre d’une observable quel-conque de cesystème
ne oeut s’effectuer qu’aux diversesfréquences
de Bohrcor-respondant
aux différentscouples
de niveaux de cesdiagrammes qui permettent
ainsi de construire
simplement
lesdiagrammes
defréquence
introduits par PRYCE(
25
),
AUTLER et TOWNES(
13
),
SERIES)
16
(
ou SHIRLEY(
24
).
Cependant,
dans lamesure où les
diagrammes
que nous venons de définircorrespondent
aux vraieséner-gies
d’unsystème physique
isolé,
leurinterprétation
estplus
claire que cellede
simples diagrammes
defréquence
et onpeut,
àpartir
de leur formegénérale,
déduire
trèssimplement
l’ensemble despropriétés
d’unsystème
atomique
couplé
àun
champ
deradiofréquence,
tout comme onpeut,
àpartir
dudiagramme
Zeeman d’unL’allure
générale
desdiagrammes
d’énergie
dusystème
"atome
+champ" peut
sedéduire,
sans aucuncalcul,
desimples
arguments
desymétrie
baséssur les
règles
de sélection des transitionsdipolaires
magnétiques.
On constatetrès
simplement
que lesdiagrammes
ainsi obtenusprésentent,
pour des valeurspré-cises du
champ
H
0
,
un certain nombre d’anticroisements(
x
)
et de croisements deniveaux
d’énergie.
Nous montrerons endétail
que les transitions à un ouplusieurs
quanta
d’unepart,
lesrésonances
magnétiques
decohérence
d’autrepart,
reflètent
respectivement
l’existence de ces anticroisements et croisements de niveaux.Ces diverses
résonances
constituentainsi,
pour l’atomecouplé
à unchamp
deradio-fréquence,
unesimple
généralisation
d’effetsrésonnants
qui,
dans le cas d’atomeslibres,
ont étéétudiés
par ECK et al(
26
)
pour lesanticroisements,
par FRANKENet al
(
27
)
pour les croisements de niveaux. Le rôle desphotons
deradiofréquence
dans ces
résonances
apparaît
également
defaçon
claire ausimple
examen desdia-grammes
d’énergie :
les anticroisements n’existent que par suite d’uncouplage
entre deux états de même
énergie
dusystème
global
"atome +champ"
comprenant
en
général
des nombres dephotons
différents;
ils traduisent donc l’existence deprocessus
d’absorption
et d’émission réels(conservant
l’énergie
et le momentcinétique)
d’un ouplusieurs photons
deradiofréquence
par l’atome. Lescroise-ments
correspondent
par contre à l’intersection de deux états dusystème
global
qui
nepeuvent
se repousser car ils ne sontcouplés
à aucun ordre(absence
detoute transition réelle au
point
decroisement).
Nous verrons que lesphénomènes
résonnants
qui apparaissent
en cespoints
ne sont observables que par suite d’unecontamination des
états
qui
se croisent par des niveauxd’énergie
différente,
ceque l’on
peut
interpréter
en termed’absorption
oud’émission
virtuelles(ne
conser-vant pas
l’énergie)
dephotons
deradiofréquence
par l’atome.(*)
Deux
niveauxappartenant
à un anticroisementpassent
à une distance minimale non7
Notons enfin que la
présence
des anticroisementspermet
égale-ment
d’expliquer,
du fait de laséparation
des niveaux dudiagramme
enplusieurs
branches
qui
serepoussent,
ladémultiplication
des raiesspectrales
(effet
AUTLER-TOWNES
(
13
))
mentionnéeplus
haut... Lesdiagrammes
d’énergie
dusystème
"atome +
champ"
nous donnentainsi,
defaçon
synthétique,
une vision d’ensemblede tous les effets résonnants de la
Spectroscopie
Hertziennequi
s’interprètent
dans des formalismes
classiques
très divers...3.
Interprétation
simple
dans
le
point
de
vuequantique
des
effets
de
saturation.
Les
avantages
dupoint
de vuequantique
se manifestentégalement
lorsqu’on envisage
l’interaction dusystème atomique
avec deschamps
deradiofré-quence
intenses,
permettant
de saturer les raies de résonancemagnétique.
Alors que les méthodessemi-classiques
de résolution deséquations
du mouvement enpuis-sances de la
perturbation
conduisent à des calculs souventlongs
etcomplexes
(
28
)
etpeuvent
cesser de converger, il esttoujours possible,
même si l’on n’effectuepas
explicitement
lescalculs,
de suivre par continuité la déformation dudiagram-me
d’énergie
dusystème global
"atome +champ
quantifié"
pour des nombres depho-tons de
radiofréquence
deplus
enplus
élevés et deprévoir
trèssimplement
lesprincipales
propriétés
de saturation des diverses résonancesobservées.
C’est ainsi que la déformationprogressive
des anticroisements deniveaux,lorsque
le nombre dephotons
(donc
l’amplitude)
duchamp
deradiofréquence
augmente,
permet
d’interpréter
l’élargissement
radiatif des résonancesmagnétiques
à un ouplusieurs
quanta;
onpeut
également
dire que cetélargissement
est causé par les transitionsréelles de
radiofréquence (responsables
de laprésence
desanticroisements)
qui
raccourcissent en
quelque
sorte la durée de vie des niveaux soumis à la résonancemagnétique.
Par contre, les résonancesmagnétiques
decohérence,
associées à descroisements de niveaux
qui
sedéforment
beaucoup
moins que lesanticroisements,
lorsqu’on
commence à saturer lecouplage
entre l’atome et lechamp,
ne subissent pasd’élargissement
du mêmetype
et restent, pour des intensités de radiofré-quence relativementimportantes,
beaucoup plus
fines que les résonancesmagnéti-ques ordinaires
(on
peut
dire encorequ’elles
sont associées à des transitions vir-tuelles deradiofréquence
qui
n’affectent pas ladurée
de vie des niveauxatomiques).
Enfin, les différents croisements et anticroisements du
diagramme
se
déplacent
engénéral
dans lechamp statique H
0
lorsque l’amplitude
de laradio-fréquence
augmente;
cesdéplacements
sont liés à des transitions virtuelles deradiofréquence
qui perturbent
les niveauxd’énergie
dudiagramme.
Onexplique
etdéplacements
BLOCH-SIEGERT(
28
)
bien connus des diverstypes
de résonancesma-gnétiques.
4.
Prévision
d’effets originaux suggérés
par le
point
de
vuequantique.
Si le formalisme
quantique
nous conduisaitsimplement
à voir sous unéclairage
différentdes
effetsdéjà
connus, son intérêt resteraitacadémique.
Sonavantage
essentiel est sans doute depermettre,
par lasimplification
qu’il
apporte
à lathéorie,
deprévoir
desphénomènes
nouveauxqui,
bienqu’également
contenus dans le formalismesemi-classique,
y sont souventmasqués
par lacomple-xité formelle des
équations
à résoudre.Certaines
caractéristiques
desdiagrammes
d’énergie
peuvent
eneffet
refléter
despropriétés physiques
intéressantes
dusystème
étudié. Enpar-ticulier,
lapente
àl’ origine
des niveauxd’énergie
dudiagramme
en fonctiondu
champ
magnétique
statique H
0
permet
de définir un facteur de Landé pour lesystème
"atome +champ"
en interaction.L’étude
de ladéformation
dudiagramme
lorsque
lecouplage
entre l’atome et laradiofréquence
augmente
montre que, dans certains cas, onpeut
observer unemodification,
voire même une annulation de cefacteur de Landé et donc du moment
magnétique
dusystème
sous l’effet del’inter-action entre l’atome et le
champ
deradiofréquence.
Cette modification a été miseen évidence au cours de ce travail par une série
d’expériences
de pompageoptique,
très
simples
dans leurprincipe,
qui
ontpermis
de tester l’ensemble desproprié-tés
paramagnétiques
dusystème
"atome +champ".
C’est ainsiqu’ont
étéobservés,
entre autres effets, la modification de la
dépolarisation
magnétique
(
29
),
de laprécession
de Larmor(
30
),
de l’effet Zeemanatomique
(
31
),
sous l’effet ducou-plage
entre l’atome et unchamp
oscillant...Les
diagrammes
d’énergie
dusystème
global
sontégalement
d’unegrande
utilité pourinterpréter
toute une séried’expériences
que l’onpeut
réa-liser sur unsystème
atomique
à l’aide d’unchamp
deradiofréquence
A d’intensitéquelconque
et d’un deuxièmechamp
B de faible intensité et defréquence
variable. Onpeut
alors considérer que B est absorbé ou diffusé par lesystème
constitué parl’atome en interaction avec les
photons
de A. Les différentesfréquences
de Bohr de cesystème
constituent desfréquences
de résonancepossibles
pourl’absorption
et la diffusion du
champ
B... Une variante de cesexpériences
consiste àremplacer
ce dernier
champ
par un faisceauoptique
modulé en intensité ou enpolarisation
à
fréquence
variable. Onprévoit
encore donc cesconditions,
qui rappellent
lesexpériences
classiques
de BELL et BLOOM(
32
),
une variation résonnante des9
des
fréquences
de BOHRprécédemment
définies. De nombreusesexpériences
de cetype
ont été
réalisées
au cours de ce travail)(
).
33
)(
31
30
(
Elles nous ontpermis,
par la mesure desfréquences
propres dusystème
global
"atome +champ
A",
dereconsti-tuer
expérimentalement
sondiagramme
d’énergie
et d’en prouver ainsi concrètement la réalitéphysique.
Pour
être
complet
dansl’énumération
que nous venons de faire desavantages
dupoint
de vuequantique,
nous devons terminer par deux remarques. Lapremière
concernel’évolution
propre duchamp
deradiofréquence
dans uneexpérien-ce de
Spectroscopie Hertzienne.
On sait que cechamp
subit,
sous l’effet ducoupla-ge avec le milieu
atomique,
des modifications(absorption,
amplification,
disper-sion, etc.)
corollaires de cellesqu’on
observe sur les atomes. Le formalismequantique,
dans la mesure où il considère lechamp,
non pas comme unegrandeur
classique
imposée
de l’extérieur auxspins atomiques,
maisplutôt
comme unepar-tie du
système physique global,
estparticulièrement
bienadapté
pourl’étude
deces modifications. Cet
avantage
trèsappréciable
du traitementquantique lorsqu’il
s’agit
de décrire lecouplage
duchamp
électromagnétique
avec un milieuatomique
relativement dense
(
34
),
n’a
pas étécependant
déterminant dans notre travail oùnous nous sommes limités à l’étude
d’expériences
réalisées sur des vapeursatomi-ques à
très
faiblepression,
pourlesquelles
onpeut
totalementnégliger
lesmodi-fications de la
radiofréquence.
La deuxième remarque concerne
plutôt une
réserve
que l’onpour-rait faire au traitement
quantique :
onpeut
supposer que,soulignant l’aspect
corpusculaire
duchamp
électromagnétique,
il n’est pas bienadapté
àl’étude
deseffets de modulation liés à
l’aspect
"ondulatoire" et"cohérent"
de laradiofré-quence. Nous montrerons dans ce travail que cette réserve n’est pas
justifiée.
onpeut
en effet décrirequantiquement
un champ dephase 03A6
bien définie ensuper-posant
des états à nombres n dephotons
différents. On construit ainsi des étatsquantiques
cohérents(
35
)
pourlesquels
les incertitudesconjuguées
0394n
et039403A6
sontminimisées. En étudiant le
couplage
de l’atome avec de telsétats,
onpeut
rendrecompte
très aisément des différents effetsmodulés
liés à la cohérence duchamp
LE
CONCEPT D’ATOME HABILLE PAR DES PHOTONS DERADIOFREQUENCE
Le traitement
quantique
duchamp
électromagnétique
permet,
comme nous l’avons montré ci-dessus endétail,
d’introduire dans le domainedesradiofré-quencesle
langage
desphotons
et d’illustrer les différents effetsrésonnants
pardes
images physiques
simples
en termes de processusélémentaires
d’absorption
oud’émission
dequanta,
généralement
réservées au domaine del’électrodynamique
quantique.
On est ainsiamené
naturellement à considérer que lesystème
physique
étudié est un atome en train d’absorber et deréémettre
en permanence, defaçon
réelle ou
virtuelle,
desphotons
deradiofréquence. L’analogie
avec lesparticules
de la théorie
quantique
deschamps,
en interaction continue avec les fluctuationsdu
champ
électromagnétique
du vide estparticulièrement frappante,
la différenceessentielle
provenant
du fait que lecouplage
avec lechamp
eststimulé
dans lepremier
cas,spontané
dans le second. Cetteanalogie
nous aconduit,
enempruntant
le vocabulaire du
problème
à N corps, àappeler
atome "habillé" par lesphotons
de
radiofréquence,
ouplus
simplement
atome"habillé",
lesystème
constitué par l’atome et lechamp quantifié
en interaction. Demême,
cechamp
sera souventqua-lifié de
champ
"habillant". Ces dénominations traduisentplus qu’une
similitudesuperficielle
entre les deuxtypes
dephénomènes;
enparticulier,
la modification du momentmagnétique
de l’atomehabillé,
que nous avonssignalée
plus
haut,
peut
s’apparenter
à la modificationspontanée
du momentmagnétique
de l’électron(
36
)
sous l’effet du
couplage
avec les fluctuations du vide(g -
2 )
...LE PLAN DE CE TRAVAIL
L’exposé qui
va suivrecomporte
unepartie
théorique (chapitres
Ià
VII)
et unepartie
expérimentale (chapitres
VIII àXI).
Lepremier
chapitre
seraconsacré
à unedescription
générale
du formalisme de l’atome habillé et à unein-terprétation qualitative
dans ce formalisme des différents effetsclassiques
ou nouveauxobservés
enSpectroscopie
Hertzienne,
surlesquels
nous aurons l’occasionde revenir
plus
endétail
dans la suite del’exposé.
Nous nous proposerons ensuitede
décrire
quantitativement
lesexpériences
réalisées
sur l’atome habillé. Il nousfaut alors tenir
compte
explicitement
ducouplage
desspins,
non seulement avec laradiofréquence
mais aussi avec un"réseau"
responsable
de leur pompage et de leur relaxation. Nous introduirons dans ce but leséquations
de BLOCH de l’atomehabillé
11
de ces
équations,décrire
l’évolution
d’une observableatomique
quelconque.
Nousserons alors en mesure
d’appliquer
le formalisme à un certain nombre deproblèmes
particuliers :
calculexplicite
dessignaux
associés aux diverstypes
de résonancemagnétique
de cohérence auchapitre
IV,
étude despropriétés
magnétiques
de l’atomehabillé en
champ
statique
faible auchapitre
V où nousdécrirons,
parmi
d’autreseffets,
la modification du momentmagnétique
que l’onpeut
alors observer.Le
chapitre
VI seraconsacré
auproblème
de l’interaction de l’atome habillé avec une deuxième ondeélectromagnétique
dont onétudiera
en détaill’absorption
et ladiffusion.
Enfin,
nousappliquerons,au
chapitre
VII,le formalisme de l’atomehabillé
à
l’étude
de la relaxationatomique
enprésence
dechamps
deradiofréquence
intenses. Lepremier chapitre
expérimental (chapitre
VIII)
donnera uneidée
des conditions
générales
auxquelles
doit satisfaire uneexpérience
destinée à met-tre clairement enévidence
les effets nouveauxprévus
dans lapartie
théorique
de ce travail. Nous y montrerons l’intérêtprésenté
par les méthodes du pompageopti-que et donnerons une
description
générale
destechniques expérimentales
que nous avons utilisées. Les trois dernierschapitres présenteront
l’ensemble desrésul-tats
expérimentaux
que nous avons obtenus enétudiant,
grâce
au pompageoptique,
les
propriétés d’isotopes
impairs
du mercure(chapitre
IX)
ou d’atomes alcalins(chapitres
X etXI)
habillés par unchamp
deradiofréquence :
desexpériences
re-latives aux
résonances
magnétiques
decohérence,
auxpropriétés magnétiques
de l’atome habillé enchamp
faible,
aux collisionsd’échange
despin
entre atomesalcalins habillés et au
spectre
hyperfin
du rubidium 87 en interaction avec unchamp
deradiofréquence
y serontdécrites
endétail
et serviront d’illustration à lathéorie
de l’atomehabillé.
-
LE FORMALISME GENERAL DE L’ ATOME HABILLE
-INTRODUCTION
Le but de ce
chapitre
est de donner un aperçugénéral
sur le for-malisme de l’atomehabillé;
nous yjustifions
l’intérêt de laquantification
duchamp
électromagnétique
pour ladescription
de l’ensemble despropriétés
d’un sys-tèmeatomique
en interaction avec unchamp
deradiofréquence.
Lorsque
cechamp
est décritquantiquement,
nous avons vu que lesystème global
"atome +radiofréquence"
peut
être considéré comme isolé et sonévo-lution est alors
régie
par un hamiltonienindépendant
dutemps.
Nous allons montrerqu’une
interprétation
simple
etsynthétique
de l’ensemble despropriétés
de l’atomehabillé est
possible
àpartir
de l’étude descaractéristiques
dudiagramme
d’éner-gie
decethamiltonien.
Cescaractéristiques -présence
de croisements et d’anticroi-sements de niveaux notamment- se rencontrentégalement
sur lesdiagrammes
d’énergie
Zeeman d’un atomelibre ,
en absence deradiofréquence.
Il en résulte une certaineanalogie
entre lespropriétés
de l’atome habillé et celles de l’atome libre,qui
permet
d’établir unparallèle
entre lesexpériences
que nous allons décrire dansce travail et des
expériences
bien connues dephysique atomique.
Il nous a donc semblé utile de commencer ce
chapitre
par unrap-pel
sur lesdiagrammes d’énergie
atomiques
ainsi que sur les liens existant entreces
diagrammes
et lespropriétés
physiques
de l’atome libre(§ I-A).
Cerappel
nous
permettra
en ettet de rendreplus
claire etplus
imagée
ladescription
del’atome habillé dont nous aborderons ensuite l’étude : nous
préciserons
toutd’abord le formalisme que nous avons
adopté
en insistant sur ladescription
quantique
duchamp
deradiofréquence
et
de soncouplage
avec lesystème
atomi-que
(§ I-B). Puis,
nous décrirons lesdiagrammes
de niveauxd’énergie
de l’atomehabillé pour diverses
polarisations
duchamp
deradiofréquence
(§ I-C)
etmontre-rons
(§ I-D)
comment onpeut,
àpartir
de cesdiagrammes,
retrouver des effetsphysiques
bien connus(résonance
magnétique,
transitions àplusieurs
quanta
(
12
)),
interpréter
desphénomènes
résonnantsplus
nouveaux dont certains ont été14
cohérence
)(
))
19
(
18
)(
17
)(
16
)(
15
etprévoir
enfin des effetsoriginaux
(modification
du moment
magnétique
de l’atome habillé(
29
)(
30
)(
31
),
etc.).
Nous montrerons enfin(§ I-E)
commentl’absorption
et la diffusion par lesystème
d’une deuxième ondeélectromagnétique
"sonde"permettent
d’explorer
directement etexpérimentalement
ces
diagrammes.
Nous pourrons donner à cette occasion une nouvelleinterprétation
dephénomènes classiques
observés dans desexpériences
de double irradiation d’unsystème
atomique
par deuxchamps
électromagnétiques
(double résonance (
4
),
dé-doublement de raies AUTLER-TOWNES(
12
),
etc.).
Des effets nouveaux de modification duspectre
Zeemanatomique
produits
par lecouplage
avec laradiofréquence
(
31
)
serontégalement
mis enévidence
et reliés trèssimplement
auxpropriétés
desdia-grammes
d’énergie
précédemment
étudiés.
Remarque :
Dans ce
chapitre,
l’accent
estmis
surles
idées
physiques.
Lescalculs
serontdonc évités dans la
mesuredu
possible;
ceuxqui
sont
indispensable
pour la
description quantique
du
champ
de
radiofréquence
oula
détermination des niveaux
d’énergie
de
l’ato-mehabillé
ontdéjà
fait
l’objet
de nombreuses
publications
(
37
)(
38
)(
39
)
et sontrésumés dans les
Appendices
I,
II et III.I-A.
QUELQUES
RAPPELS DEPHYSIQUE
ATOMIQUE
Envisageons
unsystème
atomique
dont1’
hamiltoniendépend
d’unchamp
magnétique
statique
H
0
et se met sous la formegénérale :
H
0
(H
0
)
représente
lapartie
"principale"de
l’hamiltonien. qui
seuledépend
deH
0
.
Nous
appellerons | a >, | b
>, ...,d’énergie
0
),
(H
a
E
E
b
(H
0
), ...,
ses étatspro-pres que nous supposerons
indépendants
deH
0
.
V décrit une"perturbation"
àla-quelle
est soumis lesystème
et03BB
une constante decouplage
réelle(0
03BB
1)
mesurant l’intensité de cette