• Aucun résultat trouvé

Une tempête sur le Lac de Zurich

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Une tempête sur le Lac de Zurich"

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Journal des débats politiques

et littéraires

(2)

Journal des débats politiques et littéraires. 02/12/1898.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des

reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public

provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le

cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :

- La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et

gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du

maintien de la mention de source.

- La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait

l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la

revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de

fourniture de service.

CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE

2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de

l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes

publiques.

3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation

particulier. Il s'agit :

- des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur

appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés,

sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du

titulaire des droits.

- des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques

ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la

mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou

autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces

bibliothèques de leurs conditions de réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le

producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code

de la propriété intellectuelle.

5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont

régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre

pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de

son projet avec le droit de ce pays.

6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions

d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière

de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions,

il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet

1978.

7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter

utilisationcommerciale@bnf.fr.

(3)

SOMMAIRE

UNELETTREDËM.DUPUY.

Au JOUR LE jeun. Uoe ~M~e~tu~tetac de Zxnc/t.

–L.

A L'ÉTRANGER. Potem~ucs ax~~o <ematt~e!.

Alcide Ebray.

L'AFFAIRE PiCQUART. L'AFFAIRE DREYFUS.

EN FLANANT. André Hallays. THÉRÈSE. Neera.

UNE

LETTRE

DE M.

DUPUY

Le

F~aro,

âpres l'avoir interviewé,

a

fait un

portrait de M. Charles Dupuy, où le modelé

s'est volontiers reconnu cependant, il

a

jugé

nécessaire de rectifier un des traits qui lui

avaientété attribues. « Sur un point seulement,

écrit-il,

nous ne nous

sommes pas

très

bien.

compris. Vous me faites dire qu'il y a entre

l'armée et la démocratie une contradiction

né-cessaire, ~et que cette contradictioncrée dans

ce pays une équivoque qui dure depuis

vingt-huitans. Ce n'est pas tout &

fait

cela."

Nous

en sommes sûrs d'avance, car, si M. Dupuy

avait tenu le langage et s'il éprouvait !e

senti-ment qu'on lui a

prêtés,

le

cas serait

très

grave. « J'ai dit, continue-t-i!, que

c'était

mira-cle que nous eussions, depuis vingt-huit ans,

fait vivreet grandir,d'une part,une République dans l'Europe monarchique d'autre part, une

armée fortement hiérarchiséedans une

démo-cratieégalitaire. Et j'ai ajoutéqu'il y aurait eu

là une équivoque, si l'antithèse n'étaitefïacée

at résolue par l'amourde la patrie, culte

com-mun

et

indéracinable des Français. Vous

voyez la différence.

La différence est sensible,en effet. L'amour de la patrieest assezvif chez nous pour fondre et pourunifier, comme dans unardent creuset,

des éléments qui paraissent contraires. Aussi n'est-ce pas, à vrai dire, un «

miracle

H que

nous avons faitdepuis vingt-huit ans. Le mot de miracle s'applique à des faits qui ne sont

pas dans l'ordre naturel des choses aussi n'est-ce pas l'homme qui en fait. Si nous avons

maintenula République en Europe, et l'armée

dans la République, c'est qu'il n'y avait là

rien de contraire à la nature. Il a fallu,

sans doute, y.mettrede la sagesse, de la pru-dence, de la persévérance, simples qualités

hu-maines. Il n'est d'ailleurs pas vrai qu'il y

ait

une beaucoup plus grande contradictionentre

l'arméeet la démocratie qu'entre l'armée

et

tout

autre

régime

politique et social. Sans

doute, la démocratie favorise certains

pen-chantsqui n'ont riende militaire;mais la

ques-tion est beaucoup plus profonde. Qu'il soit en

République ou en monarchie, sous un régime

démocratiqueou sous.un autre, l'homme est le

même;il ne devient individuellement un

sol-dat et il ne forme collectivement une armée

que si on sait, par un effort lent et difficile,

ex-traire de sa nature des vertus qui y sont, ¡

mais qui ont besoin,pour se développer,d'une

culture spéciale. Ce n'estpas seulement le

sa-crifice

de

sa vie qu'on demande à un soldat. Ce sacrificen'est pas le plus difficile à obtenir, et, en somme, il ne s'accomplit qu'une fois.

C'est un sacrificede tous les jours, de tous les

instants,qui subordonne l'homme tout entier

à une discipline continuelle. On n'a pasd'armée

en dehors de cela. Un vrai soldat est un être très noble, à quelques égards artificiel. Pour

l'obtenir, il faut l'entourer d'une atmosphère

particulière. Il a besoin,et rien n'estplus juste,

de se sentir enveloppéde confiance,de

sympa-thie et même de quelque chosedeplus, car il

importe

que

!e

sentiment

de

fierté

qu'il

porte

en lui rencontre autourde lui du respect. Il

y

a là un ensemblede conditions qui ne s'obtien-nentpas en un jour;et si quelque chose a

peut-être afïaiblichez nous l'esprit militaire, c'est la brièveté du service, qui ne permetpas de

don-ner son plein achèvement à l'éducation du

sol-dat. Voilà pourquoi nous luttons contre toute aggravation de ce mai. °

Mais queviennentfaire ici la démocratieet

la République? Certes, si leur principe était

contraireà celui de l'armée, et si ieuridéal ne

se confondait pas aveccelui d'unepatrie grande et forte, un choix redoutable s'imposeraitaux consciences. Heureusement, il n'en est rien.

Nous ne raisonnons pas sur des hypothèses~

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

du 2

décembre

t898

r

r

A

jrr

r

F"7y

~~?

7~72~/2~

Le noave! Opera-Comiqu.e. La façade. Couloirs

et

1 escaliers. La salle. L'orchestre. Les peintures t décoratives. La. scène. La machinerie.

Les

s

dimensions de la.salle et de la scène. Lo répertoire de l'Opéra, et celui de l'Opera-Comiqne. Mozart à.

r

Munich. La. uoufeUe misa en scène de !a Flûte

e!:cyta.c. –L'inMg'ut'a.tionde 1~sn.lle Fs.varten1840.

Un feuilleton da Berlioz. C

.t'avais lu l'étude très comptotequeM.Fié- f

T

rens-Gevaert a naguère consacrée à

l'Opéra-

r

Comiqued~ns ~a Z~uMe

~'<

fïneMn-e~M!o~e?'nc, 1

étude ciogtcuse où sont célébrées, avec

un

I

grand enthousiasme, les beautés diverses

du

i~

monument nouveau. Ces louanges

avaient

X

pigu~ ma curiosité, et, puisque cethéâtreétait, s selonM. Fiérens-Gevaert,uneréponse

péremp-

r

toirc aux accusations de Tolstoï contre

l'art

F

moderne,j'étais impatientde voir un tel chef-

t

d'oeuvre. Je l'ai vu

je

ne suis pas tout à

fait

l' de l'avis de M. Fiérens-Gevaert.

La façade est maintenant dégagée.

Comme

c

le monumentest haut et que la place

Boïel-

Ci

dieu est

petite,

i!

faut se donner un

torticolis

r

pour bien regarder. Mais acceptons

cette

l

épreuve avec résignation

et

plaignons i'archi- F

tecte qui eût sans

doute

préféré ne point

été-

d

ver sa construction au milieu d'un cut-de-sac. e

Matheureusement,nous ne sommes pas tout

à

{;

fait récompensésde notrepeine.

Cette façade est une composition d'école l~

l

A~pro~efM.t<n<cr(!t<e. C

mais sur des fàiis,parcc que les faits seu!s

don-nent une leçon

claire.

Depuis 'vingt-huit ans,

la.

France

est

en Républiqueet la. démocratie,

comme

on disait autrefois, y coule a pleins bords. Est-ce que jamais les, pouvoirs publics

qui la représentent ont refuse quoi que ce soit

à l'armée? Est-ce qu'on a même compte avec

d'autresnécessités, Lorsqu'il y a eu

un

besoin

ou un intérêt militaire à desservir? Est-ce

que les Chambres n'ont pas été généreuses,

avec une spontanéité et un élan de cœurqui

se sont renouvelés à toutes les occasions?

Est-ce que

le

pays, dans les fêtes qu'il s'est

données

a lui-même, n'a pas mis au premier

rang les fêtes militaires? Est-ce que ce ne sont

pas celles qui lui ont laissé le plus cher souve-nir, mêled'enthousiasmeetd'espérance, depuis

la distributiondes drapeaux en 1880 jusqu'à la

revue de Châlons, passée devant l'empereur

de Russie en 1807 ? Est-ce que, dans aucun pays

du monde, on a vu l'armée et la nation plus

intimement

confondues? Et cela aurait-il été possible, s'il y avait eu contradiction entre la

démocratie

et

l'armée? Hâtons nous dedireque,

dans

aucun pays non plus, ni-dans aucun

temps,

on n'a vu une armée plus

respec-tueuse de ses devoirs que la nôtre. A .une

époque

plus. lointaine, les circonstances lui

ont peut-êtrepermis derecuei.Ilirplusdegloirc;

.maiïjamais elle n'a mieux mérité d'être

admi-rée et aimée que depuis vingt-huit ans. Elle a

travaillé en silence à sa reconstitution maté-rielleet morale. Elle s'est te.nuo constamment

en

dehors des agitations politiques. A aucun

moment la pensée de

s'y

mêler ne lui est

ve-nue. Les orages qui ont àmaintes reprisesagité

nos têtes sont passés sur la sienne sans la

tou-cher. Le boulangisme même lui a été étranger.

Nou~ avons éprouvé d'autressouffrances, mais

du moins la plus aiguëde toutes, celle qui

se-rait venue d'une opposition entre le pays et

l'armée, nous a été épargnéejusqu'àce jour.

i Ce jour, où nous sommes, est pénible. Dans

l'assaut furieux des polémiques déchaînées,

l'armée n'a pas été ménagée comme elle aurait

pu l'être. Nous avons été les premiersa

protes-ter contre d'indignes attaques,où l'on rejetait sur tous les torts de quelques-uns. D'autres

voix, plus éloquentes, se sont élevées, depuis,

pour faire

entendre

la même protestation. Le

pays a étérévoltéet, quoi qu'il arrive, il

n'excu-sera et ne pardonnera jamais certains

excès,

coupables et criminels en eux-mêmes. Mais

comment l'armée aurait-elle été respectée

alors'

que plusrien ne l'était, pas même

la

patrie?

EMeaeuIe

sort commun dans la crise

com-mune. Ce n'estlà que l'entraînement d'un jour

et l'erreur de quelques personnes. Rien ne peut

rompre, rien ne rompra

le

lien qui existe entre

la nation et l'armée qu'elle aime à appeler

na-tionale.Yja.confiancereste intacte. S'il en était

.autrement, c'est notre confiance en

nous-mêmes qui auraitétéatteinte, c'estla confiance obstinée que nous gardons dans notre avenir.

L'armée

et

la France ne font qu'un,et, comme l'a dit M. Dupuy, le sentiment qui les unit est -ûssez fortpour réduire la prétendueantithèse

qui existeraitentre l'esprit militaire et la

dé-mocratie.

En

quarantaine.

Le public réclame depuis longtemps la création d'un service de tramwayet d'omnibus, passé minuit. Jusqu'à présentces récla-mations, parfaitementjustiHées,sont restées vaincs. Pourquoi ? Le Conseil municipal répond que c'est la faute de la Compagniedes omnibus.De son côté, la

Compagnie affirma que !a faute en est au Conseil

municipal. Cette dernière assertion parait être la vraie. Voici comment les chosesse sontpassées.

Dé-sireusede donner satisfactionau public, la Compa-gnie des omnibus a.vait pris ses dispositions pour organiser des services de nuit. Mais elle avait besoin do l'autorisation du Conseil. Elle écrivit a.

l'Hôtel de ViUo mais la lettre est restée sans

ré-ponse. Dans ces conditions, que pouvait faire la Compagnie? Ce qu'il

y

a de piquantdans la chose, c'est que c'est !e bon public qui paye une fois encore

les fautesde sas représentants.Sous prétexteque la Compagnies'est montrée réfractaireà certaines som-mations n'ayant d'ailleurs aucun rapport avec l'af-faire en question, le Conseil a décidé qu'il n'au-rait plus 'de relations avec la Compagnie,qu'il la regardait comme n'existant plus et que ses communications resteraient sans réponse. Et voila. pourquoi les Parisiens sont obligés de rentrer a pied a "partir de minuit. C'est, d'ailleurs, un parti pris do la part do nos odi!es. Si, n Paris, on paye Jegaz 100 0/0 plus cher que dans toutes les capi-tales du monde civilisé, la faute en est uniquement

auConseil municipal, qui, dans sa haine aveugle et imbécite contre les grandes Compagnies, a mis la Comp:ignicdu gaz, elle aussi,enquarantaineet s'est refusé systématiquementà toute propositiondo

ré-froide

et correcte. Encore les portes du rez-de-chaussée sont-elles écrasées sous le balcon du premier étage où se dressent d'inévitables colonnes corinthiennes. Encoretes fenêtres de

l'attique

que

séparent deux pardeux

d'inévi-tables cariatides sont-elles d'une indigence

dé-corative

assez attristante!

De chaque côté de la façade, dans une

niche, il y a une statue de marbre. A

gau-che AfMS~M<? à droite Ja jPoc~M. L'une

et l'autre de ces deux allégories

sont

d'un

maniérisme divertissant: voilà bien les ges-tes traditionnels

et

les poses de

conven-tion « de nos plus exquises cantatricesH. Ce

sontdebonnes enseignes.

Dans la palissade qui entourele pied du

mo-numentune petite porte est ouverte par où il

est expressémentdéfendu de

passer.

Cepen-dant, des personnages notables « appartenant

au mondede

la

politique, desarts etdes lettres

franchis&ent à tout moment

le

seuil interdit. Nous nous glissons derrière un ofiici.er de la

Lég'ion-d'Honneur. Nous voici dans la place. Des gens nous saluent, estimantque nous

som-mes « de l'administrationo. Quandil n'est pas

permis de pénétrerquelque part et qu'un pas-santpar hasard enfreint

la

consigne~le gardien

ne pensera jamais: « C'est un intrus »; son

premiermouvement s~ra de se dire « C'est un

privilégie;il doit avoir une

« carteM:

saluons-le.

Que de vestibules Que de couloirs Que d'es-caliers A

peine

a-t-on pénétré dans !c théâtre

qu'on éprouve tout de suite une impression

rassurante. II fallait a tout prix reagir contre

l'inévitable appréhension du public dont

l'es-prit

serahante par les souvenirs de l'incendie

de 1887. A cela on a réussi.La salle se videra

en un clind'œil; et, lorsqu'unnouvel incendie

(M. Berthelot, bon prophète,

a

un jourémis cet axiome que tout théâtre <~o~ brûler) fera,

parmi

les

spectateurs,

de nouvelles victimes, l'ardu tecte n'aura nulle responsabilité dans la

catastrophe. Mais,

auta.ntqucj'enai

pu juger,!

a

ductîonque la Compagnielu!

a

soumise. C'est une bette chose que l'intelligence, et les Parisiensne

sau-raientpayer trop cher l'honneur d'être administres par dos'hommes & l'esprit si ouvert et toujourson quête du progrès matérielot

moral.

11

<guestSons & M.

Loc!troy.

M. Lockroy a

remporteune petite victoire a la un de la dernière séance de la Chambre des Députés. Des journaux

de Toulon avaient publié des révélations terribles sur la situationdes approvisionnementsde la marine etM. Ferrero,député do cette localité,avait cru utile de les porterà la tribune. Ce sont des Contes</e

!a

mcre t'0!'e, a réponduM. Lockroy, et il a ajouté qu'il avait autrechose a faire qu'à polémiquer avec

la presse et a lui donnerdes démentis. Parolesage qui montre bien que le ministrede la marine n'est pas partisan de ces pratiques dont certain homme

politiquedo sa connaissanceintime a usé et abusé, alors qu'il

était

la

fois journaliste,député et aspi-rant ministre 1

Mais nous pouvons dormir en paix; l'action per-sonnelle de M. Lockroy sur tous les services de la marineest si efficace que m5menous avons la.tréve des « charançons Autrefois, ils empoisonnaient notrestock doblé ils ont disparu, maintenant

On

avait parlé d'un enfouissàge do salaisons

ava-riées M. Lockroyne nie pas absolumentle

fait,

mais

les révélationssesont trompées d'adresse. La ma-rine n'enfouitpas,elle jette a la mer! Et M.Lockroy eut pudonner,à ce sujet des explicationsqui eussent convaincu la Chambre. Si la marine n'enfouitpasles

objets d'alimentation avariés, c'est par sollicitude pour la pisciculture ello préfère les livreren pâture auxpoissons etdonnerainsiun encouragementa l'in-dustrie de la pèche.

M.

Lockroy est doncsorti victorieuxde cettepetite passed'armes;maison nousassuré qu'ilvasetrouver auxprises très prochainement,non plusavec un des

représentantsdu port de Toulon, mais avec un

véri-table amiral.Le ministredelamarinevient, en eGet, de donner une nouvelle prouvedesa versatilité.Il ya quelquesjours, ila promu au gradedo contre-amiral un excellentofficier qui, avec l'ancien système, serait resté capitaine de vaisseaudeuxoutrois ans encore puisce jeune et brillantofûcier général, le dernierdo

la liste, a été pourvu d'un importantcommandement

&la mer. M. Lockroy a eu ainsi la main heureuse. Il

a rompu avec la tradition,et nousl'approuvonssans réserve quandil rajeunit les commandements. Nous avons, parminos amiraux, trop d'hommes usés et incapablesde supporterles fatiguesd'une campagne active.

Le souci du rajeunissement des cadres n'a

pas

cependant empêchéle ministrede prendre tout ré-: comment une décision qui est absolumentmauvaise,

Voici do quoi il s'agit M. Lockroy vient de décider

que les commissions de classement ne porteraient

sur

la

liste d'avancement que les lieutenants do

vaisseau ayantplus, de douze ans de grade. De la sorte, nous n'aurons plus dans l'avenirquede vieux

capitaines

de

frégate, de plus vieux capitaines de

vaisseauet do très antiques officiers généraux.

est donc l'idée maîtresse qui dirige M. Lockroy?

Nous avouons que nousno la voyons pas il va être

amenéa la développerà. la tribune du

Paiais-Bour-bon et peut-être parviendra-t-ila persuader a la Chambre qu'ilest bon que de jeunes commandants d'escadren'aient sousleursordres que de vieux

offi-ciers.C& que deviendraavec ce système la corps des

officiersde marine, M. Loekroy n'en a cure.

t,es

petites économies.

Il n'y a pasde po-titos économies.C'est en vertu do ce principeque la commission du budget est en train de faire la guerre auxjetons de présence. Elle a commencé par sabrer

un créditsupplémentairede3,000fr. demandé par le

ministèredu commerce pourles jetons de présence des membres du comitéconsultatifdes artset manu-factures.Il faut espérer que la Chambre ratifiera cette décision pour doux motifs le premier, c'est que la dépense ne parait pas indispensable; le

second, c'est qu'il n'y a aucune raison d'ajouter

unnouveau crédit supplémentairepour une dépense

qu'ilétaitsi facile de faire rentrer dansle budget or-dinaire. La commission ne s'est pas arrêtée en si

bonne voie.Pendant qu'elle y était, elle a résolu de

supprimerles augmentationsdo traitement que

cor-tains fonctionnairess'octroientsous forme dojetons

do présence.Los hautsfonctionnaires,qui, seuls, pro-fitent de cette aubaine supplémentaire, sont déjà assez rémunérés pour qu'il soit nécessaire de leur allouer encore des jetons de présence. Cette mesure

aura aussi un bon effet elleréduira peut-être le nombre excessif des commissions et des comités donton abuse depuis quelque temps. En dehors des avantagespécuniaires, certainsgrands fonctionnaires profitent de l'occasion pour n'être jamais à leur ca-binet, sous prétexte qu'ils sont « en commission x, commedisentles huissiers des ministères.Donc, la commission a fait, par extraordinaire,una besogne

utile mais ce beau zèle se maintiondra-t-il?Ily

a

a élaguertant de crédits parasitaires, au moins aussi inutilesque ceux an'ectés aux jetons do présence, que la force et la patience pourront peut-être lui manquer. D'ailleurs, à quoi bon se donner tant

de

mal, puisque, d'après toutes les probabilités, la Chambreso fera un devoir de rétablir les crédits que

la commission aura faitle simulacrede supprimer ?

les dégagements de la scène paraissent beau-coup moins vastes que ceux de la salle. De

côté-là, les issues sont encore nombreuses,

mais terriblementétroites.

L'aspect de la salleest charmant.Les

propor-tions sont élégantes. La courbe des balcons

est

gracieuse.Lespeinturesbianc-cremerehaussées d'or clair sont d'une tonalité délicate qui

s'har-monise bien avecle rouge sombre des

tentures

dont sontrevêtusles sièges et les loges. Même

dans la décoration sculpturale, il y

a

de jolis

morceaux. Les pendentifsde la coupole ont de la légèreté. La série des cariatides qui

soutien-nentte balcondu second étage, et qui sont de M. Coûtant, m'a paru moins heureuse ces

al-légories sont furieusementcontournées;et l'on

sentquelque gaucherie dans la façon dont on leur a imposé le décor blanc et or qui règne

partout.

Le plus choquant, c'est l'ornementation

ex-travagantedes loges d'avant-scène et du cadre

même

de,la

scène. On a accumulé là de

désas-treuses pâtisseries.

Sous le plafond, un cartouche portant R. F. est soutenu par des ngures volantes. Les

plis du rideau,sont retenus par deux

fer-mes ailées d'une banalité cruelle. Naturel-lement, l'une d'elles n'est couverte que d'un

voile transparent et l'autre est toute nue.

Quand

donc

les sculpteurs renonceront-ils

à cette pensée vraiment saugrenue qu'une

nudité

est un motif de décoration? Et qui expliquera pourquoi les mêmes gens qui

trou-vent naturel qu'on leur montre en marbre,

en pierreou en stuc l'image d'une femmenue,

sortiraient brusquement du théâtre, accusant

la

police et les mœurs, si par aventure, sur la

scène, unedanseuse s'avisait de faire comme

les statues? « L'idéalisation du

nu par l'art

est une des farces les plus bouffonnesde

l'es-thétiquemoderne. Maispassons

il

serait

pué-ril de reprocher

a

un pauvre sculpteurce

qui

est l'aberratien

de

tous tes civilisés depuis

quatresiècles.

AU

JOUR

LE

JOUR

UNETEMPÊTE SUR LE LAC DE ZURICH

La Suisse

est

en proie à la discorde. Une

ar-dente

polémique sévit dans les journaux. On échange des articles foudroyants, pleins

d'apos-trophes véhémentes et d'amères ironies. C'est Zurich qui est le centre de ce cyclone.

Voici l'affaire. Il existe à Zurich un musée na-tional. Entendez bien national, et non pas can-~o;M/. On a vouluen décorerles murs de fresques

représentantdes épisodes de l'histoiresuisse. Un concours fut ouvert. Lejury attribuale premier

prix à M. Hodler, un peintre bernois encore peu

connu en France, mais-qui a fait déjà beaucoup

de bruit dans sa patrie. M. Hodier n'est pas

dé-pourvu de défauts. Sa couleur est volontiers dure et brutale, et son goût pour la laideurva

souventjusqu'à la caricature. Mais c'estun dessi-nateur singulièrementénergique et expressif; et si dans ses œuvres il est des partiesdéplaisantes,

l'ensemble laisserarementindifférent. On ne peut

lui dénierdes qualités rares et une forte origina-lité. M. Hodier a des partisans enthousiasteset des adversaires acharnée. Les projets de fresques qu'il avait envoyés, fresques dont la principale figure la retraite des Suisses après la bataillede Marignan, obtinrent, après te suffrage du jury, celui de la commission des beaux-arts du Conseil

fédéral. Ilsemblaitque la victoirelui fût acquise

et qu'il n'eût plus qu'à exécuter sur les murs du

musée national les travaux définitifs.

On

était loin de compte. Le comité, de

direc-tion du muséese compose de classiques austères. Les journaux suisses en parlaient comme d'une rassemblée érudite

d'archéologues,d'épigraphis-tes, d'historiens, gardiens jaloux des traditions,

épris de l'art du passé et naturellementhostiles à toute nouveauté Quand cette sage Compagnie

apprit quele peintre Hodler venait d'obtenir le

premier prix et qu'il serait désigné pourla déco-ration d'unedessalles dumusée,cefut une stupeur

et une longue indignation. Une défense savante

fut organisée. On mobilisa les gazettes de Zurich, on excita les amateurs, le public, la ville entière.

Et on résolut d'opposerune résistance désespérée

àl'exécutionen fresque descartonsde M. Hodler.

La lutte eut ses péripéties. Finalement.'comme

U

était malaisé de combattreface à face un vote

officiel, on employa un détour subtil

pour

dé-barquer élégamment M. Hodier et ses œuvres,

en

mêmetemps que le jury et la commissiondes beaux-arts. Le comité, après mûre délibération,

déclara qu'il lui paraissait décidément inutile

d'orner de fresques les murailles du musée et ut

approuversa sentence par la municipalité. Or, le musée de Zurich n'étant pointcantonal, mais na-tional, ainsi que vous vous en souvenez; les par-tisans de M. Hodier proclament illégale

l'inter-vention de la Ville. Ses adversaires soutiennent

énergiquementleur opinion. Le débat doit être

porté devant le Conseil fédéral, qui jugeraen dernier ressort. En attendant, les deux parties se jettent réciproquementà la tête des articles

co-pieuxet des paroles malsonnantes. Et l'on parle

de

justice, d'arbitraire,de droit

etd'iniquité.

Et

c'estune simple question d'art qui bouleverseà

ce point l'Helvétie et les Helvètes. Doux pays.

` L.

Toutes les personnes qui se plaisent à taquiner

legoujonsavent que la pêcheà la ligneest

inter-dite après le coucher du soleil. C'est une règle universellement connue; mais si le principeen

est très simple, sonapplicationpeut, au contraire,

soulever beaucoup de difficultés, et, notamment, celle de savoir à quel moment précison doit

con-sidérer que le soleil est couché. Le pêcheurest-il

jugede la question ? Peut-il s'en fier à ses yeux ? Faut-il qu'il s'en réfère aux indications de

l'Ob-servatoire ou des almanachs

et

doit-il consulter

,sa montreou les horloges publiques ? Autant

de

graves questions que vient de trancherunde ces

jugementsdéfinitifs et lapidaires qui ont fait la

réputationde M. Paul Magnaud,présidentdu tri-bunal de Château-Thierry

<x Attendu, dit ce. magistrat,que M.

X.

est

poursuivi pour avoir pêché à la ligne après le

coucher du soleil, à cinq

heures

quarante-cinq

minutes, dans l'arrondissement de Château-Thierry,le y octobre i8<)8;

Attendu que, d'après les indications fournies

au tribunal par l'Observatoirede Paris, le soleil s'est couché ce jour-làexactement à cinq heures

vingt-six minutes, mais que le crépusculecivil

a

duré trente-quatreminutes, prolongeantla clarté

du jourjusqu'àsixheuresdu soir;

H Que c'estdonc même avant la fin de ce

cré-puscule, c'est-à-dire alors qu'ilfaisaitencorejour,

que M.

X.

a été surpris pêchant;

En revanche, on peut, sansscrupule, blâmer l'idée singulière qu'ont eue les décorateurs de

l'Opéra-Comiqueen imitantles rideaux par des

sculptures. En généra), tes tentures des loges

d'avant-scène sont en velours bordé de crépi-nes d'or. C'est laid, c'est lourd,c'estbêtec'omme

tout ornementqui n'est qu'un ornement,

puis-que ces rideauxne sauraient être baissés que

quandla salle est vide. Mais, enfin, ce sont des

rideaux d'étoffé et l'on

peut,

à ta rigueur,

trou-ver quelque agrémentaux plis du velours.Or, ici, on les a remplacéspardes rideaux en

pâtis-serie blanc et or. C'est ce qu'on appeUe

renou-veler l'artdécoratif!1

Etde mêmepourle manteau d'Arlequin. Cent

fois

nous nous sommes demandé àquoibon ces

toiles peintes fixes, inamovibles, où sont

figu-rés en trompe-t'œil les plis d'un rideau rouge.

Cette décoration traditionnelle a, sans doute,

parusurannée.Mais, que pensez-vousqu'on ait

misa !aplace? Un cadre bien simple pouvant s'accommoder aux tableauxles plus divers,un simple passe-partout, qui conviendra àdes pay-sages aussi bien qu'à des scènes d'intérieur, à

des comédies a ariettes du dix-huitième siècle

aussi bien qu'à des poèmes légendaires?Peut-être vous imaginez-vousque,tenant comptedes

œuvres infiniment diverses par le caractère et le costume quisontreprésentéessur ce

théâtre,

ona, tout autour de la scène, composé une

dé-coration plus discrète et évité le « style ? Non.

C'est toutjustement à cette place qu'on

a

d6-chaînéles statuaires et.~au trompe-i'œil

peint

qu'on voit ailleurs et sur lequelnotreœil est

du

moins blasé, on substitue un trompe-t'œii

sculpté d'une intolérable lourdeur. Voilà la

trouvaille.

Entre la scëne et la salle il y

a

un grand trou c'est l'orchestre. Quelques musiciens

se-ront

môme placés sous la scène. Cette disposi-tion est empruntée à certains théâtres alle-mands ou elie aété reconnue indispensab!epour l'exécution des dernières œuvres de Wagner.

Qu'il n'a pu se douterquele soleilétait

astro-nomiquement couché lorsque l'agent

verbalisa-teur est intervenu;

MQue, d'ailleurs,une

erreur

mêmede vingtà

trenteminutes, alorsque le jour

n'a

pas

complè-tement disparu et que les montreset horloges

d'un même pays marchentdans le plus parfait désaccord, ne sauraitsuffirepour faire apparaître l'intentiondélictueuse, basede tout délit;

» Qu'il la faut évidente pour amenerla

répres-sion pénale, surtout en une matière où ce qui est

licite une minute avantcesse de l'êtreune minute plus tard

»Attendu que, dans l'espèce, cette intention délictueuse n'est pas suffisamment établieet qu'il y a d'autantpluslieu de renvoyerle prévenu des fins de la poursuitesans dépens qu'il ne passe pas

pour braconnierde pêche et qu'il se servait du mode de pêche le plus pacifiqueet le moins

des-tructeur,

& Par

ces.motifs,

& RenvoieM.

X.

des fins de la prévention

sans

dépens.~

On

ne sauraitmieux dire et Salomon lui-même

n'auraitpas gratifié les pêcheurs d'une

jurispru-dence plussagace, plus ingénieuse et plus

hu-maine.

On avait annoncé que le prince de Galles se

rendrait,

l'année prochaine, en Amérique pour

honorer de sa présence les fêtes du centenairede

Washington.Mais cette nouvelle

a jeté dans un

vif émoi toute l'Angleterre.Le cant britannique

s'accoutume mal à la pensée qu'un princede sang royal pourrait, sans déroger, accepterl'invitation d'un simple Président de la République et

rece-voirà la Maison Blanche une hospitalité

toute

démocratique. On estime généralement à

Lon-dres que le prince de Galles est trop grand sei-gneur pour assister en personneà ces fêtes d'outre-mer et que la <: correction exige qu'il s'y fasse

simplementreprésenter.Mais si grand que soit le

désir des Anglais de garder en toute circonstance

la

~correctionla

plus parfaite, ilsvoudraientbien aussi ne pasfroisserles Américains, dont l'amitié

leur paraîtde plus en plus enviable et nécessaire. Aussi propose-t-on, au lieu

d'envoyer~Washing-ton un simple officier de la suite du prince, d'y

expédier un membre de la famille royale qui ne serait pointl'héritierde la Couronne le duc d'York, par exemple, ou le duc de Connaught. Encore s'arrangerait-onpour que

le

voyagen'eût

point le caractère d'une démarche officielle et

pour que le jeune prince, visitantcomme par

ha-sard le Canada, parûtprofiter d'une heureuse

coïncidence pour faireaux Etats-Unis une rapide

excursion. Reste à savoir ce que penseront de

cet arrangementles citoyens de la grande Répu-blique. Us s'étonneront peut-être que prince de

Galles qui ne dédaigne point de déjeuner à

l'E-lyséesemble

faire

tantde façons pour dîner à la

MaisonBlancheet ilfaudratrouver quelqueautre

combinaison qui, sansiéserla vanité britannique, satisfasse un peu mieuxl'orgueilaméricain.

A

L'ETRANGER

POLÉMIQUES AUSTRO-ALLEMANDES

La politique du « gantelet de fer M, appliquée,

non plus à la Chine, mais a l'Allemagne

elle-même, commenceà créer de sérieux embarras

au

gouvernement de Berlin. Il est vrai, ainsi

que nous l'avons annonce hier, qu'on tient

pour arrangée l'affaire de Lippe-DetmoId, qui

nous avait fait voir Guillaume II traitant un

prince confédéré comme un vassal et cherchant

à empiéter

sur

ses droits; en sorte que les

au-tres souverains allemandsdurentconsidérerce procède commemettanten danger

le

pacte

fé-déral, et témoigner leur mécontentement

à

l'empereur.

On

assure,

en effet, que c'est

à l'intervention'des principaux d'entre eux,

les rois de Bavière et de Wurtemberg et le

grand-duc de Bade, qu'il faut attribuer

l'apla-nissementdu différend.Mais voici que surgit

une autre difficulté, celle-là assez grave et

d'ordre international, à propos des expulsions en masse auxquelles le gouvernementprussien

procède depuis quelque temps, et que nous avons signalées comme une des nombreuses

manifestations de la politique à poigne actuel-lement en faveur en Prusse.Jusqu'ici,la presse

de différents pays avait seulecritiqué

publique-ment, au nom de l'humanité, la rigueur dont

faisaient preuve les autorités prussiennes.

Au-jourd'hui, cependant, il s'agit d'une véritable protestation faite

au

Parlement autrichien par

le premierministre, à la suite de laquelle les

Etait-elle bien utileà l'Opéra-Comique,puisque

les œuvres qu'on y exécute ont, toutes, été

écrites pour des orchestres placés se]on

l'an-cienne mode? Sans doute, grâce

à

cette fosse, le spectateur, lorsqu'il resarde la scène, n'est

plus importuné par le mouvement des archets et la gesticulation du chef d'orchestre et cet

avantage n'estpas

a.

dédaigner. Mais on peut

craindreaussi que les sonorités ne sortentun

peu diminuées de ce précipice. On ne sauraà

quoi s'en tenir que le lendemain de lapremière

représentation.Dans tous les cas, il eût été

peut-être

prudent d'installer un plancher

mo-bile qui permît, selon les œuvres exécutées,

d'élever

ou d'abaisser l'orchestre.

Il y a quelquesjours, a un reporter qui lui

demandait

s'il

était candidat

à

l'Institut,

M. Fantin-Latour fit cette simple réponse:

« Je

ne suis pas de ceux qui badigeonnent .des

Opéras-Comiques,»

Elle est considérable,

la

troupe des

badigeon-neurs réunie par

M.

Bernier. Je sais que les

bureauxontleurs peintres et qu'un architecte

bâtissantau comptede l'Etat est oblige

d'em-ployer, même à son corps défendant, les

pein-tres des

bureaux.

D'ailleurs, peu importe le choix de ses badigeonneurs. Mais, vraiment,

leurnombre est excessif. Pourquoi,ici, tant de

peintures et aussi tant de sculptures? Les

locaux duLuxembourg sont étroits, sans doute,

et

il

serait souhaitable qu'on donnât un plus

grand muséeaux artistescontemporains. Mais

un théâtreest unthéâtreet n'est pointune

gale-rie de peinture.

On eûtcompris qu'on livrât la. décoration de

l'Opéra-Comique à unartiste unique q-ui,

sous la direction de l'architecte et secondéparses

propres élevés, eût tenté de créer une œuvre

complète

et

harmonieuse.Mais detelies

choses

sontaujourd'huiimpossibles ledt-oità

la

eom-piande

est

indiscutable et

chaque

peintre

peut réclamer sa sportule à l'administration l

journaux

d'Autriche

et

d'Allemagnese livrent

à despolémiques très aigres, mettant mêm<t en question l'alliance austro-allemande.

L'af-faire présente

donc

désormais un caractère beaucoup plus sérieuxquepar lepassé, et

mé-s

rite

qu'on la considèrede très près.

<

On sait que la politique d'expulsion était fort

goûtéedu prince deBismarck,

qui

y voyait un

moyen de germaniserles confins de l'empire,

Alsaciens, Hollandais, Danois, Polonais ou

autres

Slaves résistaient à l'influence

alle-mande,

et montraient peu d'empressementà

s'identifier avec cet être moral et politique que

les Allemands désignent parce mot

intraduisi-blé:

Z~M~cA~M.Aussi, lorsque, il

y

a

quel-ques semaines, on vit les autorités prussien-nes, vers les frontières de la Hollande, duDa.

nemark et de la Bohême, expulser sans autre forme de procès des foules de malheureux,

auxquels on ne pouvait reprocherque de ne

pas être de race allemande, et pour qui

ex-pulsion

était

synonyme de misère,personne

ne douta qu'un mot

d'ordre,

venu de

Ber-lin,

n'eût enjoint aux autorités de

recou-rirde

nouveau a un procédé qui semblait

cpn-)

damné,

nonseulementcommeinhumain, mais

surtoutcommeinefficace. II est vrai que M.de

'Kceller, ancien ministre de l'intérieur et

gou-)verneuractuel du Schlesvig, interviewé

par un

journaldanois, le

Po/~en,

déclare avoir agi

de

sa propre autorité, sans instructions

venues

de Berlin, et accuse les journaux allemands,

dene jamais rien savoir N'en déplaise &

l'ancien ministre, la politique d'expulsion est

aujourd'hui trop généralement pratiquée en

Prusse pour qu'on ne la considère pas comme

dictéede Berlin, sinon dans les détails

d'éxe-cution, du moinsd'une manière générale. Tant que les victimes de ces procédés d'un

autre âge nefurentque des Danois où des

Hol-landais, on put, à Berlin, se désintéresserdes protestations qui se faisaient entendre au delà

des frontières, ou même ne pas tenir compte

des représentations officielles faites, dit-on,par le gouvernement de Copenhague.Mais

l'expul-sion de sujetsautrichiens de la Silësie prus-sienne devait avoir beaucoup plus de

retentis-sement, et cela pour trois ~raisons. D'abord, les

expulsés étant deraceslave, immédiatement la.

question s'est posée,en Autriche,surle terrain

de lalutte des nationalités; cela est si vrai que l'attitude de lapresse autrichienne n'est

nulle-ment uniforme en présence du tort causé àdes sujets~

autrichiens:

les journaux du

parti

allemand témoignent une certaine indulgence à l'égard du gouvernement deBerlin, tandis que

les journauxslaves sont fort indignés. D'autre

part, l'Autriche-Hongrieétantunegrande puis-sance,elle ne peut être traitéeavec la même

dé-sinvolture que le faible Danemark. Enfin', cette

monarchieétantalliée a l'Allemagne, tout

dif-férend qui s'élèveentre les deux Etats, surtout

à

propos .de

la

questionbrûlante des

nationali-tés, doit être envisagésousunpoint de vuetout

à fait

spécial.

On attendait donc avec

impa-j

tience,et même un peu d'inquiétude, la

ré-ponse

que devait fairele comte Thun,président

du Conseil en Autriche, aux interpellations présentées par MM. Enget et Jaworski,

qui ont cru devoir attirer l'attention

du

gouvernement sur les procédés étranges dont

étaient victimes des sujets autrichiens de la

part d'un Etat allié. Le comte Thun a

ré-pondu or, ses déclarations, dont nousavons

donné hier un extrait télégraphique, et dont

les journaux de Vienne nous apportent

au-jourd'hui le texte complet, équivalent a un

blâme non déguisé

à

l'adresse du

gouverne-ment de Berlin.

H ne faut pas se laisser abuser,'en effet,

par

la forme éminemmentcourtoise

étirés

diplo-matique que le comte Thun a donnée a sa

ré-ponse. Elle eût été de rigueurde la part d'un

~gouvernementquelconques'adressantàun

au-"tre

gouvernement ami, à

plus

forte raison

en-tre

gouvernements

alliés.

Très

clairement,

quoique

affectant de parler par prétérition,le

premier

ministre autrichiena fait comprendre

que la politique d'expulsion pratiquée par la

Prusselui paraissaitnon seulement injustifiée,

mais même. contraire au droit des gens, et

surtout incompatible avec les égards dus

par l'Allemagne à son alliée. S'il pouvait

y

avoir un doute sur le sens qu'il faut

don-ner aux déclarations du comte Thun, la

phrase qui les termine le dissiperait

aisé-ment le premier ministre menace la Prusse

de réciprocité, lisez représailles. Or, ces re-présailles seraientjustifiées, si du moins l'on

admet que lesexpulsions prussiennes lesoient.

des beaux-arts. Il faut donc, ai l'on construit. quelque part une muraille, la partager, tout

de suite, entreun certain nombredepostulants.

Peu importe que ces postulants aient en art des

goûts divers. Il nes'agitpas de peindredes

mu-railles il s'agitdenourrirdespeintres. Et nous

sommesà ce point pervertisparl'abus des mu-sees.ou sontfatalemcntrapprochéesdesœuvres

disparates, que nous ne sentons plus ta

niaise-rie d'unepareille mcthode.

Un des inconvénients de ces mœurs

ridicu-les, c'est d'amener peu à peu les architectes a.

perdre de vue l'essentiel d'une construction,

c'est-à-dire sa destination; ils s'occupent

uni-quement de « donner de.l'ouvrage aux

pein-tres et aux sculpteurs. Chaque monument nouveau devient une sorts d'ate)ier national.

Voyezce quis'estpassé à l'Opéra-Comique.On

a fait travaillerM. Benjamin Constant,M.

Luc-Olivier Merson, M. FIameng,M. Meignan,M.

Collin, M. Toudouze, M. Gervex, M. Blanc,

M. Guiiard,

etc.

Ce que j'ai aperçu, l'autre jour, de ces œuvresdiverses fait trembler. Mais

fussent-elles pleines de goût et fort agréables

à regarder, il n'en serait pas moins vrai que fa.

décoration picturale est ici secondaire et que

le premier mérite d'un théâtre est de convenir

à la représentation d'ouvrages dramatiques. A l'Opéra-Comiqueon a tout fait pour orner

les foyers, les escaliers et les couloirs on n'a.

presquerienfait pouraménager la scène.

Quand on a annoncé qu'on allait bâtir

un

nouvel Opéra-Comique,quelques personnesun peu naïves se nattèrent de l'espoirqu'on

vou"

lait enfin sortir de la routine et construire

un.

théâtre ou seraientappliquéestoutc-s les

inven-tions de la. science. Leurs vœux d'ailleurs' étaient modestes. Elles savaient bien que, si: par hasard

un

architecte se rencontrait

pour

concevoirune salle deformenouvelle

etoù

tous

les spectateurs pourraient, sans courbature,

vo.r et entendre, il ne se trouveraitpas un

jury

françaispour adopter un projet aussi

Références

Documents relatifs

Je suis un entier égal au produit de six nombres premiers distincts. La somme de mon inverse et des inverses de mes six facteurs premiers est égale

En effet, la chute en fin de récit oblige le lecteur à totalement reconstruire

Si A et B sont des matrices carrées de même ordre telles que AB= BA = I, alors la matrice B est dite matrice inverse de A et nous noterons B= A -1. Pour trouver la matrice inverse de

Dans le monde de la vie cela se traduit pour le patient et les équipes (i.e. les usagers du système de santé ? Ce que nous sommes tous en tant que citoyens), par des temps

Une étude a été réalisée par le Conservatoire d’espaces naturels en 2014 pour déterminer les différentes voies de traitement à privilégier pour les déchets

Six ans après la mort de Boltzmann, il constate que les conceptions atomistes sont à nouveau à l'ordre du jour : « Depuis quelque temps, la tendance est à l’atomisme, la

73 - Les motifs, les conclusions et les décisions doivent pouvoir être codés : pour chacune de ces catégories de données le logiciel doit proposer deux champs de saisie : un

Par conséquent, tant que les musulmans pratiquants à la lettre ne Réformeront pas leur islam-idéologie, ce qui, compte tenu des réponses ci-dessus, est indispensable