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MESURE DU FROTTEMENT INTÉRIEUR DE L'OR ÉCROUI ET IRRADIÉ AUX NEUTRONS SUR UNE INSTALLATION TRAVAILLANT DANS LE DOMAINE DU KILCHERTZ

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Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00214575

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00214575

Submitted on 1 Jan 1971

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MESURE DU FROTTEMENT INTÉRIEUR DE L’OR ÉCROUI ET IRRADIÉ AUX NEUTRONS SUR UNE

INSTALLATION TRAVAILLANT DANS LE DOMAINE DU KILCHERTZ

P.-A. Grandchamp

To cite this version:

P.-A. Grandchamp. MESURE DU FROTTEMENT INTÉRIEUR DE L’OR ÉCROUI ET IRRADIÉ AUX NEUTRONS SUR UNE INSTALLATION TRAVAILLANT DANS LE DO- MAINE DU KILCHERTZ. Journal de Physique Colloques, 1971, 32 (C2), pp.C2-229-C2-241.

�10.1051/jphyscol:1971249�. �jpa-00214575�

(2)

JOURNAL DE PHYSIQUE

Colloque C2, supplément au no 7, tome 32, Juillet 1971, page C2-229

MESURE DU FROTTEMENT INTERIEUR DE L'OR ÉCRBUI

ET IRRADIÉ AUX NEUTRONS SUR UNE INSTALLATION TRAVAILLANT DANS LE DOMAINE DU KILCHERTZ (*)

P.-A. GRANDCHAMP

Laboratoire de Génie Atomique, Ecole Polytechnique Fédérale, Lausanne

Résumé. - L'auteur étudie diverses propriétés du pic de Bordoni dans l'or 99,999 %. Les points suivants sont abordés :

- influence du mode d'écrouissage sur l'intensité de relaxation. Après des déformations plastiques par traction, la hauteur du pic de Bordoni est grossièrement proportionnelle au taux d'écrouissage,

- caractéristiques de relaxation. Les énergies de relaxation et les fréquences d'attaque associées au pic de Bordoni sont déterminées dans le cas de polycristaux et de monocristaux. L'élargissement des pics expérimentaux est étudié,

- effet de l'épinglage des dislocations sur le pic de Bordoni. On montre que l'expérience conduit à une relation liant la hauteur du pic QG, à la densité A et à la longueur moyenne Z des dislocations participant au phénomène :

Abstract. - The author studies properties of the Bordoni peak in 99,999 % gold. The following features are considered :

- influence of type and rate of coldwork on relaxation strength. After traction coldwork, the height of the Bordoni peak is roughly proportional to the rate of plastic deformation,

- relaxation features. The relaxation energies and attempt frequencies of the Bordoni peak are determined for poly - and single crystals. The broadening of experimental peaks is studied,

- effect of dislocation pinning on the Bordoni peak. One shows that the experience leads to a relation :

Q Z & ~ A12

where Q;:, is the height of the peak, A the dislocation density and Z the mean loop length of dislo- cations which are implied in the phenomenon.

Introduction. - On observe, dans les métaux c. f. c.

écrouis, une série de pics de frottement intérieur auxquels on donne le nom de leurs découvreurs : Bordoni 11, 2, 31, Niblett et Wilks [4], Okuda et Hasiguti [5]. En figure 1, on a représenté la courbe de frottement intérieur en fonction de la température de mesure observée sur un échantillon d'or polycris- tallin écroui par compression de 4 %. On y voit les pics de Niblett et Wilks (maximum à - 199 OC) et de Bordoni (- 158 OC). Divers travaux sur ces pics sont relatés dans les articles de revue de Niblett et Wilks [6], Sack [7] et Niblett [8].

Il a été montré que les pics de Bordoni et Niblett et Wilks, que nous nommerons dans la suite par le générique

((

pics de Bordoni », présentent des carac- téristiques semblables.

Paré [9] en résume ainsi les principales propriétés : a ) Le pic de Bordoni n'apparaît que dans des échantillons écrouis. Des échantillons bien recuits ne présentent pas ce phénomène.

b) Le recuit diminue la hauteur du pic. Il ne dis- paraît qu'avec la recristallisation du métal.

c) La température de son maximum varie avec la fréquence de sollicitation mécanique comme si le pic était causé par un processus activé thermiquement :

d ) Pour une fréquence mécanique donnée, la tem- pérature du maximum du pic varie relativement peu en fonction du taux d'écrouissage.

e) Pour une fréquence donnée, la température du maximum du pic varie peu en fonction du contenu et de la nature des impuretés.

Mayadas [IO] précise encore les points suivants : f) Le pic est présent aussi bien dans des polycristaux que dans des monocristaux.

g ) La hauteur du pic et la température de son maximum sont indépendants de l'amplitude de vibration.

* Subside 2.60.68 du Fonds National suisse de la h) La hauteur du pic croît avec la déformation Recherche Scientifique. plastique jusqu'à 3 %, puis semble se saturer.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:1971249

(3)

C2-230 P.-A. GRANDCHAMP

13.1 kHz

FIG. 1. - Frottement intérieur, en fonction de la température de mesure, d'un échantillon polycristallin d'or 99,999 % écroui

de 4 % par compression.

Des observations a) et b), on peut déduire que les dislocations jouent un rôle essentiel dans le processus de relaxation en question.

Le point c) suggère à Seeger [Il, 121 une interpré- tation basée sur la création thermique de doubles décrochements. L'observation e) fait conclure à cet auteur que l'énergie d'activation ER ne dépend pas de l'épinglage des dislocations par les impuretés ; le point d ) montre que la densité de dislocations et la distance entre nœuds de vibration sont également des facteurs sans importance. L'interprétation proposée par Seeger ne fait donc pas intervenir ces deux para- mètres.

Par la suite, ce modèle a été repris et développé par différents auteurs : Seeger et al. [13], Paré [9] et Alefeld [14, 151. D'autres interprétations ont été proposées par d'autres auteurs ; elles sont passées en revue par Niblett 181.

1. Influence de l'écrouissage. - Il ressort de l'ar- ticle de revue de Niblett [SI qu'il existe, d'un expéri- mentateur à l'autre, d'énormes divergences dans les résultats obtenus lors de l'étude du pic de Bordoni.

Cette constatation est particulièrement frappante en ce qui concerne l'influence de 17écrouissage préalable de l'échantillon. Différents auteurs ont relevé la variation du pic de Bordoni d'un échantillon écroui en fonction du taux de déformation plastique. Ainsi que nous l'avons signalé dans l'énumération des princi-

pales propriétés du pic Bordoni, point h), il est souvent admis que le pic présente un maximum pour

8 T

3 %.

Si cette constatation s'avère assez juste pour le cuivre (Caswell [16], Sack [7], Niblett [8J, Boch [17]), elle est fausse pour l'aluminium (Boch [17], Boch et de Fouquet [18]).

En outre, il a été déjà constaté par Caswell 1161 et Sack [7], qui écrouissent par laminage, que c'est une déformation plastique complexe, le laminage dans 2 directions croisées, qui produit les pics de plus grande amplitude. Mecs et Nowick [19] constatent également qu'en ajoutant une légère déformation par torsion à leur échantillon écroui par flexion, leur pic de Bordoni, observé en flexion, croît de manière appré- ciable. Notons en passant que ces dernières consta- tations contredisent l'opinion couramment répandue selon laquelle le maximum du pic Bordoni s'obtient en écrouissant l'échantillon par une déformation. du même type que celle qui est employée pour la mesure du frottement interne.

Il semble donc que le point h) (déformation plastique optimale) ne soit pas absolument prouvé dans tous les cas. Il pourrait sembler que des résultats plus concluants puissent être obtenus en exprimant Q;; en fonction de la contrainte sur les plans de glissement.

Entreprenant une recherche dans ce sens, Mecs et Nowick [19] ont clairement montré, dans le cas de monocristaux d'argent écrouis par flexion et par traction, qu'une telle relation biunivoque n'existe pas.

Tout au plus peuvent-ils constater que le pic est petit et large pendant le stade I de déformation plastique (glissement facile), croît et s'affine au stade II et décroît lentement au stade III. On peut a fortiori penser qu'il est encore plus complexe de comparer des écrouissages de natures différentes (traction, compres- sion, flexion, torsion, laminage, écrouissages plus complexes, usinages.. .).

L'or 99,999 % utilisé pour cette étude a été fourni par Métaux Précieux (*). L'analyse faite par Johnson- Matthey révèle les teneurs en impuretés suivantes :

A g : 2 p . p . r n . , C a < l p . p . m . , C u < l p . p . m . , Fe : 2 p . p . m., M g < 1 p. p.m.,

Pb : 1 p. p. m., Si : 1 p. p. m.,

H 2 : 0 , 1 p . p . m . , N 2 G 1 p . p . m . , O2 : 1 p. p. m.

Les barreaux sont obtenus par laminage, puis tréfilage. Ils sont coupés à la longueur voulue par tournage. Avant tout écrouissage, les échantillons subissent le traitement suivant :

- dégraissage à l'éther puis décapage à l'eau régale, - recuit de 4 b à 900 OC sous vide de IO-' torr.

Sauf mention expresse du contraire, tous les échan- tillons étudiés ici ont subi ce traitement ; il permet d'obtenir des grains d'environ 0,3 mm. Dans le cas

(*) Métaux Précieux S. A., Neuchâtel, Suisse.

(4)

MESURE D U FROTTEMENT INTÉRIEUR D E L'OR ÉCROUI ET IRRADIÉ A U X NEUTRONS C2-231 où il s'est avéré nécessaire de tronçonner l'échantillon

après écrouissage (par exemple suppression des extré- mités abimées par les mâchoires dans le cas de la traction), cette opération a été faite par électro- érosion.

L'installation de mesure automatique utilisée pour ce travail travaille en ondes longitudinales dans un domaine de fréquences comprises entre 8 kHz et

150 kHz r rand champ [20], [21]).

Le relevé du frottement intérieur et de la fréquence de résonance des échantillons est effectué pendant des montées linéaires. Chaque point de frottement intérieur des graphiques figurant ici représente la moyenne d'au moins 5 mesures de décrément. Les points des courbes f(T) ou (AEIE) (T) (anomalie de module) sont déter- minés par une seule mesure.

Sauf mention du contraire, la déformation de mesure vaut 2 x IO-'.

1 . I ÉCROUISSAGE PAR

TRACTION.

- Dans une pre- mière phase, nous avons étudié des échantillons déformés de

8

= 2, 4, 7, 8, 16 et 25 % par traction à température ambiante. Les mesures ont été faites 20 jours après la préparation des échantillons. Leur fréquence de résonance valait environ 26 kHz.

On observe (Fig. 2) sur ces 6 échantillons un pic de Bordoni dont la hauteur Q , croît avec l'écrouis- sage.

sous-pics n'est possible que pour de forts écrouissages.

Il faut peut-être rechercher l'origine de cette diver- gence dans la différence des contraintes internes existent dans les échantillons, ainsi que le laisse prévoir la théorie de Paré [9]. Les flèches verticales de la figure 2 indiquent la position des sous-pics visibles.

On observe de plus, sur l'échantillon le plus écroui (25 %), un pic dont le maximum se trouve à - 9 OC (voir le détail agrandi correspondant). Il s'agit du pic Pl de Okuda et Hasiguti [5]. La température de son maximum confirme, à plus haute fréquence, les mesures de Okuda et Hasiguti, de Benoit [23] et de Benoit et al. [24].

Nous avons reporté en figure 3 la hauteur du pic de Bordoni en fonction du taux de déformation plas- tique par traction. 11 s'agit d'une fonction approxima- tivement linéaire, croissante et ne présentant pas de saturation pour les forts écrouissages. Ce résultat est contraire à celui que d'autres auteurs (5 1) obtiennent sur le cuivre. En revanche, Boch et de Fouquet [18]

signalent, sur l'aluminium, un comportement sem- blable. Il semble donc que le point h) (maximum du pic pour un écrouissage d'environ 3 %), s'il reste valable dans le cas du cuivre, n'est pas applicable à l'or et à l'aluminium.

20

20--

5

15.-

10

5

1 O--

O

traction

+ compression

O

BORDONI PEAK vs rneasuring temperature Tm Parameter rate of coldwork

FIG. 2. - Pic de Bordoni. Echantillons écrouis par traction. 5..

Les maxima de ces pics, situés à environ - 146 OC, ne sont pas toujours aisés à définir. On voit même, sur l'échantillon écroui de 25 %, apparaître une sous-

structure confirmée par l'examen de la courbe d'ano- E

( O h )

malie de module associée au pic (cercles noirs). Ce O O *

résultat concorde avec ceux que Thompson et Holmes 5 10 15 20 2 5 1221 ont obtenu sur le cuivre- C o n t r a ~ ~ ~ ~ e n t à ces FI,. 3. - Hauteur du pic de Bordoni en fonction du taux de

auteurs, nous voyons que cette décomposition en déformation plastique.

(5)

C2-232 P.-A. GRA 1 . 2 COMPRESSION,

TORSION ET LAMINAGE.

- NOUS n'avons pas fait de mesures systématiques en ce qui concerne les écrouissages par compression, torsion et laminage et nous nous contenterons de donner quel- ques résultats (Fig. 4). On y a représenté les courbes de frottement intérieur obtenues après compression de 1,5 %, torsion de 4 %, laminage et enfin après un écrouissage par traction de 10 % suivi de 6 % par compression. Constatons tout d'abord que le pic le plus haut de tous les résultats présentés en figures 2 et 4 a été obtenu sur l'échantillon laminé (Q;:, = 2,2 x 1 0 - ~ ) . Ce laminage a consisté à donner à un échantillon primitivement cylindrique, d'un diamètre de 4 mm, la forme d'un prisme à section hexagonale dont les dimensions sont représentées sur le croquis de la figure 4. La section de l'échantillon se trouve réduite de 17 % par cette opération.

.-.-

._.-.A a.. l

--.-

< _ \ l.1.

.

T (.C)

__e -200 -190 -180 -170 -160 -150 - I L 0 -130 -120 -110 -100 - 9 0 - 8 0 - 7 0 -60 2 2

2.0- 1.8 1.6 1.4 1.2 1.0

FIG. 4. - Pics de Bordoni obtenus sur des échantillons écrouis par laminage, torsion et compression.

.-..

' ' '\,

/. i

i /.

i i

l a m i n a g e . 26 k H z

i .

f r a c t i o n I O . l . . ~ o m p r e s r ~ o n kl..19XHz

\. .

tiirrliio 4.1.

.

1 3 I<HZ

/

\. a c o m p r e r r i o n i.5'/. . 39 k H z

\.

Si l'on compare les comportements, en matière de frottement intérieur, de cet échantillon avec celui écroui de 16 % par traction (réduction d'aire sensible- ment égale), on constate que le premier présente un pic de Bordoni environ 1,8 fois plus grand que le second. Ceci rejoint les résultats de Sack [7] et de Caswell [16] qui obtiennent de grands pics de Bordoni par des laminages croisés. Un échantillon tout d'abord déformé par traction de 10 %, puis comprimé de 6 % donne un pic de hauteur maximale égale à 0,19 x L'écrouissage par compression est réalisé en guidant l'échantillon dans une rainure en forme de V pour éviter le flambage. Ce pic obtenu sur un échantillon qu'on pourrait caractériser par un « écrouissage total de 16 % » est donc environ 6 fois plus faible que celui que l'on obtient après 16 % de traction. Dans ce cas particulier, l'usage de 2 modes différents d'écrouissage ne conduit donc pas à une augmentation du pic de Bordoni. On voit ici l'importance extrême du mode de la déformation plastique. Notons aussi que la compa- raison de ces 3 résultats infirme l'opinion selon laquelle il faut, pour obtenir de grands pics de Bordoni,

écrouir par une déformation du même type que celle qu'on emploie pour la mesure. Si ceci est vrai pour la torsion en pendule (Koiwa et Hasiguti, [25]), cela ne semble pas être le cas en vibrations longitudinales, du moins dans le cas de l'or.

Nous avons également représenté en figure 4 les résultats obtenus sur un échantillon écroui de 1,5 %

par compression, toujours à température ambiante. La hauteur du pic de Bordoni ainsi obtenu (0,77 x est cohérente avec les mesures en traction : le point correspondant à cet échantillon tombe sur la courbe de la figure 3. Ce fait isolé n'est pas forcément signifi- catif. Le résultat représenté à titre d'exemple en figure 1 a été obtenu sur un échantillon écroui de 4 %

par compression. Son pic de Bordoni est légèrement moins haut que celui qu'on observe sur un échentillon écroui de 4 % par traction (Q,: valant respectivement 1,4 x et 2,3 x Nous n'avons pas étudié l'influence de l'écrouissage sur le pic de Niblett et Wilks. Il semblerait cependant que son comportement en fonction de ce paramètre soit différent de ce qu'on observe pour le pic de Bordoni. La courbe de la figure 1 est en effet la seule montrant le pic de Niblett et Wilks nettement détaché du pic de Bordoni. En général, il n'apparaît qu'une petite «bosse » sur le flan du pic de Bordoni.

Enfin, un échantillon a été déformé par torsion de 4 % (déformation de la fibre externe). La hauteur du pic de Bordoni obtenu ainsi est de Q;& =

1.3 EFFET

DE LA CONTRAINTE DE MESURE.

- Avant les théories de Paré [9] et Alefeld [14, 151 et les mesures de Alefeld et al. [26] il était admis (1) que la hauteur du pic de Bordoni et la température de son maximum étaient indépendants de l'amplitude de vibration utilisée pour la mesure de frottement intérieur. Ces auteurs prévoient, au contraire, que la hauteur du pic doit croître lorsque cette amplitude augmente.

Les expériences réalisées par Alefeld et al. [26], en

pendule, sur des échantillons d'aluminium faiblement

écrouis qui sont frappantes à cet égard : ces auteurs

observent une forte augmentation de Q , en accrois-

sant l'amplitude de vibration ou en ajoutant une

contrainte de « polarisation continue » allant environ

jusqu'au tiers de la contrainte de Peierls. Notre instal-

lation ne nous permet pas d'atteindre des déforma-

tions comparables à celles qui sont employées par

Alefeld et al. Nous avons néanmoins mesuré le frotte-

ment intérieur d'un échantillon écroui de 1,5 % par

compression avec deux taux de déformation de

mesure. Les déformations maximales

E,,

valent res-

pectivement 3 x IOp9 et Le résultat obtenu

(Fig. 5) ne met pas en évidence un effet de l'amplitude

de mesure sur le pic de Bordoni : les deux courbes

représentées semblent simplement légèrement décalées

parallèlement à l'axe des Q-'. Cet effet provient de la

variation du fond avec

E,,,,

phénomène déjà sensible

pour des amplitudes de déformation supérieures à

1 0 - ~ .

(6)

MESURE DU FROTTEMENT INTÉRIEUR DE L'OR ÉCROUI ET IRRADIÉ AUX NEUTRONS C2-233

FIG. 5. - Influence de l'amplitude de déformation de mesure.

0.3

0.2..

0.1..

O ,

2. Aspect relaxation. - 2.1 MESURE

DE L'ÉNERGIE DE RELAXATION DU PIC DE

BORDONI. POLYCRISTAL.

-

L'énergie de relaxation ER d'un pic de frottement intérieur est définie par la relation

.

0

Emar =

+ E,,,= 3 x 1 0 - 9

f = 39

kHz

T

( ' C

C

f = fréquence de vibration mécanique de l'échan- tillon,

fo = fréquence limite ou fréquence d'attaque, Tm = température du maximum du pic mesuré à la

fréquence f.

-200 -180 -160 -1LO -120 -100 - 8 0 - 6 0

Nous avons mesuré ER en comparant les pics de Bordoni obtenus en faisant vibrer un échantillon brut (c'est-à-dire tel que nous le recevons de Métaux Précieux, formé par laminage et tréfilage) de 80 mm de longueur sur ses harmoniques 1, 3, 5 et 7. Les résultats de ces mesures sont représentés en figure 6.

X 5 652 kHz

. ..

7 909 kHz

Frü. 6. - Pics de Bordoni obtenus sur différents harmoniques d'un échantillon brut.

Nous avons reporté en figure 7, dans un diagramme [l/T, Inf], les points définis par la température des maxima des pics de Bordoni de la figure 6. Des carac- téristiques de la meilleure droite, on tire finalement les valeurs suivantes :

FIG. 7. -Détermination de l'énergie de relaxation associée aux pics de Bordoni représentés en figure 6.

Sur la base de ces résultats, on peut, en supposant que le pic de Bordoni soit un pic de relaxation pur,.

caractérisé par une énergie de relaxation et une fré- quence d'attaque unique, calculer sa largeur à mi- hauteur en employant la relation donnée par Mar- tinet [27] :

Tl et T, étant les 2 températures pour lesquelles l a valeur du frottement intérieur vaut la moitié de Q,,

On trouve

(7)

C2-234 P.-A. GRANDCHAMP La largeur des pics représentés en figure 6 n'est pas

mesurable directement : le frottement intérieur ne descend pas assez bas pour les températures situées en dessous du pic. En revanche, la « demi-largeur

)>

mesurée entre le sommet du pic et un point situé sur son flanc « hautes températures » vaut, pour le premier harmonique :

On voit donc, comme cela est connu depuis longtemps, que le pic de Bordoni est trop large pour être assimilé à un pic simple à un temps et une énergie de relaxation.

2.2 ÉLARGISSEMENT

DU

PIC

DE

BORDONI. - On a reporté, en figure 8, le logarithme du frottement inté- rieur (fond soustrait), en fonction de l'inverse de la température de mesure, de l'échantillon écroui par laminage (Fig. 4). On constate tout d'abord que ce pic n'est pas du tout symétrique par rapport à la verticale passant par son maximum. Ceci est dû en partie à la présence, du côté « basses températures », de l'extrémité du pic de Niblett et Wilks. Les « demi- largeurs » à mi-hauteur valent :

côté basses températures : 3,2 x IOT3 oK-l, côté hautes températures : 1,37 x oK-'.

FIG. 8. -Pic de Bordoni, fond soustrait, d'un échantillon laminé.

Martinet [27] a montré, dans le cas d'un pic élargi par un spectre d'énergies de relaxation ou de fréquences d'attaque, qu'on pouvait tirer de la pente de l'asymp-

tote du diagramme (1/T, ln Q - ' ) la valeur de ER/a où a est l'élargissement du pic défini par :

où A(l/T)

=

largeur réelle du pic

Ar(l/T) = largeur théorique calculée à partir de ER en faisant l'hypothèse d'un pic parfait. Pour de tels pics élargis, la relation (3), se transforme en remplaçant ER par ER/a :

Dans le cas de la figure 8, on peut calculer, d'après la pente asymptotique (côté hautes températures) :

d'où nous tirons, par (5)

Cette valeur est plus faible que la largeur à mi-hauteur du pic (4,6 x oK-l). Comme nous l'avons dit plus haut, la « demi-largeur » côté basses températures n'est pas significative ; adoptons alors comme largeur du pic le double de la « demi-largeur » côté hautes températures :

La largeur calculée d'après la pente asymptotique est encore nettement plus faible que celle-ci. Ceci montre que le pic de Bordoni est en fait composé de la super- position de plusieurs sous-pics. La comparaison entre la valeur de E,/a tirée de la pente asymptotique (0,133 eV) avec l'énergie de relaxation déterminée au paragraphe 2.1 permet en outre de constater que chacun de ces sous-pics est lui-même élargi.

Ces résultats confirment la théorie de Paré [9] selon laquelle le pic de Bordoni se décompose en une série de sous-pics élargis. Nous avons déjà fait remarquer l'existence de ces sous-pics sur des échantillons écrouis par traction (Fig. 2). La méthode employée ici permet de confirmer ces résultats même sur des pics où cette décomposition en pics élémentaires n'est pas directe- ment possible.

2.3 RECHERCHE

D'UN SPECTRE

DE

RELAXATION.

-

Benoit [28] montre que, dans le cas d'une superposition

de plusieurs pics dont les énergies de relaxation ERi sont

voisines pour des valeurs de T assez éloignées de la

température du sommet du pic, les points du dia-

gramme (1/T, ln Q-') sont situés entre deux droites

de pente ERl/k et ER,/k. ER, et ER, sont les deux

valeurs extrêmes des ER,. Cela revient à dire, dans

(8)

MESURE DU FROTTEMENT INTÉRIEUR D E L'OR ÉCROUI ET IRRADIÉ AUX NEUTRONS C2-235

notre cas, que les pentes asymptotiques mesurées per- mettent de caractériser l'élargissement des « sous-pics » de Bordoni.

En outre, Nowick et Berry [29, 301 ont proposé une méthode de détermination des spectres de ER et f,, causes de l'élargissement des pics. Ces auteurs ont défini un paramètre P qu'ils tabulent en fonction de l'élargissement du pic. En reportant P en fonction de la température du pic, on peut déterminer si 1'011 a un spectre sur l'énergie de relaxation, sur la fréquence d'attaque ou les deux à la fois.

Les élargissements a et les paramètres P correspon- dants valent, pour les différents harmoniques de l'échantillon brut étudié précédemment (Fig. 6 ) :

Harmonique a

- - P

-

1 1'38 1,25

3 1'48 1,50

5 1,17 0,80

7 1 O

En figure 9, on a reporté les valeurs de P en fonction de l'inverse de la température du maximum du pic de Bordoni. La meilleure droite a été calculée par la méthode des moindres carrés. Elle ne passe pas dans les domaines d'erreur définis par des rectangles.

FIG. 9. - Elargissement des pics en fonction de I'inverse de leur température.

Cet échec peut avoir plusieurs causes :

- le modèle du pic de relaxation ne correspond pas à la structure physique du pic de Bordoni ;

- il n'y a pas de corrélation entre les spectres de fo et de ER 129, 301 ;

- les sous-pics ont des énergies de relaxation très dissemblables. La méthode utilisée pour définir leur élargissement est alors sujette à caution.

Quoi qu'il en soit, il faudrait pouvoir disposer de données réparties sur un plus large domaine de tem- pérature (ici environ de 105 à 130 OK) pour tirer une conclusion valable de cette analyse. Remarquons que, pour ce faire, il faudrait avoir recours à une série d'échantillons mesurés dans des installations diffé-

rentes, avec des modes d'excitation mécanique diffé- rents. La comparaison entre les résultats que l'on obtiendrait ainsi en serait d'autant plus difficile.

Niblett [8] a fait cet essai dans le cas du pic de Bordoni dans le cuivre. Les points qu'il obtient sont également très dispersés.

La dispersion des points de la figure 9 rend très hasardeuses les conclusions qu'on peut tirer de la droite obtenue. Remarquons toutefois que cette droite ne passe pas par l'origine du plan (1/T, P) : elle coupe l'axe des ordonnées en sa partie négative. En conséquence, selon Nowick et Berry, nous aurions une corrélation entre f, et ER : à une grande valeur de ER correspondrait une grande valeur de f,. On en conclurait qu'à de longues dislocations (dont la fré- quence propre de vibration est faible) correspondent des faibles valeurs de ER donc, selon la relation 2.2, des faibles valeurs de W,.

On pourrait vérifier cette supposition en étudiant la variation de l'énergie de relaxation avec l'écrouissage de l'échantillon.

2 . 4 MESURES

SUR MONOCRISTAUX.

- Dans le but de préciser l'effet de l'orientation cristalline sur les propriétés du pic de Bordoni, nous avons étudié 3 monocristaux d'orientations différentes.

Ces monocristaux ont été obtenus par la méthode de Bridgman (Gilman, [31]) avec un creuset de gra- phite ultra-pur (électrodes de spectromètre), chauffé au moyen d'un four HF sous un vide de 2 x torr.

Le tirage a été fait à partir de germes d'orientations

< 100 >, < 110 >, respectivement < 11 1 > selon

l'axe du cylindre. Ces germes d'une pureté de 99,999 %

1

a Harmonique 1 9.5 kHz

..

5 1 2 6 kHz '

\

"\

031 u

..

13 12O.- kHz

'\

FIG. 10. - Pic de Bordoni sur monocristal.

(9)

C2-236 P.-A. GRANDCHAMP ont été fournis par Material Research Corporation,

Orangeburg, New York. Les orientations, garanties à f 2O par le fournisseur, ont été contrôlées par la méthode du diagramme de Laue en retour.

Une fois élaborés, les monocristaux ont été coupés par électro-érosion, nettoyés et attaqués en surface au moyen d'eàu régale, puis écrouis de 7 % par compression. Avant le montage dans l'installation

I

*Harmonique 1 13.1 kHz

\ \ i \

0.15 t " 3 39,OkHr

i

.\

FIG. 11. - Pic de Bordoni sur monocristal.

FIG. 12. - Pic de Bordoni sur monocristal.

de mesure, les échantillons ont été recuits à 100 OC pendant 5 mn afin d'éviter qu'ils n'évoluent pendant la mesure.

Les résultats présentés ici ont été obtenus lors de montées linéaires à la vitesse de 60 OC/h et la cadence de mesure était de 30 mesures/OC ; chaque point des graphiques est en fait la moyenne de 10 résultats.

Les pics de Bordoni obtenus sur différents harmo- niques sont représentés sur les figures 10, 11, 12.

Le logarithme de la fréquence de l'échantillon est reporté, en fonction de l'inverse de la température du pic de Bordoni correspondant, en figure 13. Nous en tirons les valeurs suivantes :

Orientation

- ER - fo

< 100 > 0,12 f 0,02 eV 109,8&1 -

s - i

< 1 1 0 > O712f0,01eV 109,6*0,6

s - i

< I l l > 0 7 1 5 f 0 , 0 1 e V 1011,4"0,6 s

- 1

FIG. 13. - Détermination de ER et fo sur des monocristaux.

Ainsi qu'on le constate, nous obtenons pour l'éner- gie de relaxation et pour la fréquence d'attaque des valeurs nettement plus basses que pour l'échantillon polycristallin. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les dislocations produites par écrouissage de mono- cristaux sont plus longues que celles d'un polycristal.

En vertu de la remarque que nous avons faite à la fin du paragraphe 2.3, cela entraînerait une faible énergie de relaxation et une faible fréquence d'attaque.

Nous pourrions également expliquer de manière semblable pourquoi nous obtenons des valeurs de ER et de f, plus élevées dans le monocristal < 111 >

que dans les autres échantillons monocristallins : les dislocations produites en écrouissant cet échantil- lon par traction sont plus courtes que celles qui sont produites en déformant un échantillon présen- tant des plans de glissement facile.

D'une manière plus générale, on peut dire que les

différences entre les divers monocristaux proviennent

(10)

MESURE D U FROTTEMENT INTÉRIEUR DE L'OR ÉCROUI ET IRRADIÉ AUX NEUTRONS C2-237 de la différence entre les réseaux de dislocation créés

par écrouissage. 11 est même possible, sous certaines conditions particulières, de ne créer que des disloca- tions-coins ne donnant pas lieu au pic de Bordoni : Mayadas [IO] a réalisé cette expérience sur un mono- cristal d'aluminium, Mecs et Nowick [19] sur un monocristal d'argent. Nos résultats sont différents de ceux que Mongy et al. [32, 33, 341 obtiennent en ultra-sons (10 à 50 MHz) sur des monocristaux de cuivre, argent et aluminium. Ces auteurs observent, d'une orientation à l'autre, de beaucoup plus grandes différences que nous. En outre, ils trouvent comme ER du cristal < 11 1 > une valeur environ 5 fois plus faible que pour le cristal < 110 >. Les fréquences d'attaque varient, dans le même sens, d'un facteur d'environ 8. Remarquons que l'extrapolation de leurs résultats conduit à une séparation complète des pics à plus basse fréquence. Par exemple, dans le cas du cuivre, on aurait à 10 kHz :

< 11 1 > maximum à - 225 OC

< 100 > maximum à - 204 OC

< 110 > maximumà - 159OC.

2 . 5 PIC

DE

NIBLETT

ET

WILKS. - NOUS avons déterminé l'énergie de relaxation du pic de Niblett et Wilks en employant deux mesures faites sur les harmoni- ques 1 et 3 d'un échantillon brut (Fig. 14). On constate que l'on n'obtient pas un pic nettement marqué, mais une bosse sur le flanc « basses températures » du pic de Bordoni. La température du maximum du pic de Niblett et Wilks a été déterminée en calculant la diffé- rence entre les points expérimentaux et une courbe extrapolée du flanc du pic de Bordoni.

o Harmonique 1 13.2kHz

+ * 3 39.5kHz

Ces maxima sont signalés par des flèches sur la figure 14.

Nous tirons de ces résultats les valeurs suivantes : ER = 0,067 rt 0,008 eV

F, = + 0,6 s-1 .

Ces deux grandeurs sont faibles si on les compare au résultat de Okuda [35]. Le fait que nous n'avons que deux points n'est certainement pas étranger à cette divergence. Les valeurs d'Okuda, au contraire, sont le résultat d'une moyenne sur un plus grand nombre de mesures se situant dans un intervalle de fréquence de IO5.

Niblett [8] remarque que, dans le cas du cuivre, le pic de Niblett et Wilks semble plus grand après des écrouissages par traction qu'après usinage. De même, nous constatons une différence semblable entre un polycristal écroui par compression de 4 % (Fig. 1) et un polycristal brut (Fig. 13).

Les mesures qu'Okuda [35, 361 a faites en pendule sur des échantillons d'or écroui par torsion à 4,2 OK montrent également une nette séparation entre les pics de Bordoni et de Niblett et Wilks.

Deux mesures ont été faites sur des monocristaux d'orientation < 11 1 > et < 110 > (selon l'axe de l'échantillon) écrouis de 7 % par compression. La figure 15 montre que le cristal < 111 > n'a qu'un très faible pic de Niblett et Wilks se détachant àpeine du flanc « basses températures » du pic de Bordoni La température de son maximum, pour une fréquence de 15,4 kHz, vaut - 205,5 OC. On a reporté, en figure 16, le frottement intérieur de l'échantillon

< 110 >. Là, le pic de Niblett et Wilks est bien défini. Son maximum est situé à - 197 OC pour une

< I l l >

15.37 kHz

! : :

.

: : ;

: *

r ('C 1

O

-2LO -230 -220 -210 -200 -190 -180 -170 -160

FIG. 15. - Pic de Niblett et Wilks sur monocristal.

(11)

C2-23 8 P.-A. GRANDCHAMP fréquence de 65,4 kHz. On constate également la

présence d'un petit pic à - 236,5 O C . Nous ne pou- vons pas préciser s'il s'agit d'un sous-pic qui, dans ce cas d'orientation cristallographique, se détache des autres ou, au contraire, d'un tout autre phénomène.

sur polycristaux accessibles dans la littérature. Nos sources sont : Alers et al [37], Bordoni et al. 1381 et Okuda [35, 361.

+ 1 Bordoni (1960) 2 Okuda (1963) 3 ALers et a l (1962) 0 1 Ech.brut

2 ,,

..

3 Torsion cyclée L

.

0.75'16 4 Traction 6'10

5 Torsion cyclée 8.0.L % 6 Torsion L.5'10 7 L a m i n é

8 Traction 1O0Io rcompr. 6 % 9 Compr. l.S0lo

10 Torsion Le/.

'"t 3L

I I Compr. L*/O

Niblett et Wilks

\

FIG. 17. - Synthèse des mesures des pics de Bordoni et de Niblett et Wilks sur polycristaux d'or.

FIG. 16. - Pic de Niblett et Wilks sur monocristal.

Bien que le pic de Niblett et Wilks n'ait pas été étudié systématiquement ici, il semble que son ampli- tude varie considérablement avec l'écrouissage, la technique de mesure et l'orientation cristallographi- que.

2.6 SYNTHÈSE

DES MESURES DES PICS DE

BORDONI

ET

DE

NIBLETT

ET

WILKS

DANS L'OR.

- NOUS avons déjà remarqué que les caractéristiques des pics de Bordoni et de Niblett et Wilks peuvent varier grande- ment d'un échantillon à l'autre.

Plusieurs paramètres peuvent être cause des diffé- rences observées : écrouissage, dimension des grains, type de la contrainte de mesure, impuretés, etc. De plus, la détermination de l'énergie de relaxation et de la fréquence d'attaque de ces pics est rendue difficile par le fait que, en employant un seul échantillon vibrant selon un mode bien défini, (ici traction-compression), la gamme des fréquences couvertes est relativement étroite.

En figure 17, nous avons rassemblé les mesures de température des pics de Bordoni et de Niblett et Wilks

Remarquons que les points donnés par Bordoni pour le pic de Niblett et Wilks sont des estimations.

Les points issus des expériences de ces auteurs sont représentés sur le graphique par le signe +. En outre, nous avons reporté nos mesures et celles que Bays (communication particulière) a faites en pendule de torsion après différents écrouissages. On voit par- ticulièrement bien apparaître l'influence de l'écrouis- sage sur ces mesures à basse fréquence : les deux tem- pératures extrêmes sont - 202 OC et - 174 OC pour des écrouissages par traction de 6 %, respectivement par torsion cyclée de 3 %. Par torsion cyclée, on entend un certain nombre d'allers et retours, (ici 4 allers et 4 retours), produisant chacun, dans ce cas, une déformation plastique de 0,4 %.

Par la méthode des moindres carrés, on détermine les paramètres moyens suivants :

Pic de Bordoni Pic de Niblett et Wilks

-

ER 0 , 1 8 8 eV f 0 , 0 0 5 eV 0 , 1 1 3 eV f 0,008 eV

fo 1 0 1 2 , 1 + 0 , 6

S - 1

1 0 1 2 , 4 * 0 , 6 s-1 3. Effet de l'épinglage sur le pic de Bordoni. -

Les défauts ponctuels créés par écrouissage ou irra-

diation sont susceptibles de modifier considérable-

(12)

MESURE DU FROTTEMENT INTERIEUR DE L'OR ÉCROUI ET IRRADIÉ AUX NEUTRONS C2-239

ment le défaut de module et le fond de frottement intérieur des métaux écrouis. Ces phénomènes ont été étudiés par plusieurs auteurs et en particulier, dans le cas de l'or, par Keefer et al. [39], Benoit [23]

et Grandchamp [20] qui les expliquent en termes d'épinglage des dislocations. Thompson [40, 411 a mis en évidence un effet de ces défauts sur le pic de Bordoni dans le cuivre après différentes irradiations aux neutrons. Konig et al. [47] ont également observé une décroissance du pic de Bordoni dans le cuivre

après irradiation aux cc.

Grandchamp [20, 421 a montré que la hauteur du pic de Bordoni dans l'or est également sensible aux irradiations. En outre, les résultats qu'il obtient sur des échantillons écrouis à - 196 OC mettent en évi- dence une forte altération du pic après des recuits, dans le domaine du stade II principalement.

3.1

DONNÉES THÉORIQUES.

- Les modèles de Seeger, Paré et Alefeld conduisent, pour l'expression de la hauteur du pic de Bordoni, à des relations du type :

avec Q , = hauteur du maximum du pic de Bordoni, C = coefficient de proportionnalité,

A = densité des dislocations participant au phénomène

= longueur totale des dislocations contri- buant au pic par unité de volume, E = longueur des dislocations entre deux

points d'ancrage,

n = exposant variable selon le modèle : n = O limite inférieure de Seeger et al. [13],

n = 1 théorie de Paré [9],

n = 2 limite supérieure de Seeger et al., valeur donnée par Alefeld [14, 151 dans le cas de fortes contraintes internes.

Si, en moyenne, N défauts épingleurs par unité de volume se répartissent au hasard sur les disloca- tions participant au mécanisme du pic de Bordoni, de longueur totale A, la probabilité de rencontrer un segment de dislocation de longueur comprise entre 1 et 1 + dl s'exprime par (Fornerod [43]) :

Seeger [12] estime nécessaire qu'il existe une certaine distance entre deux décrochements pour qu'ils restent dans une configuration stable. En d'autres termes, seuls les segments de dislocations de longueur supé- rieure à une limite d contribueront à la relaxation de Bordoni :

d = 2 W, + d,, (8)

où W, = largeur d'un décrochement,

d,, = distance critique entre deux décrochements.

Ainsi, la contribution totale de tous les segments de dislocations contenus dans l'unité de volume consi- déré s'écrit, en supposant que les frottements inté- rieurs s'additionnent :

4

Q - l max

= [ CAlnP(l)dl=

d

Tous calculs faits, et en faisant l'hypothèse que N % 1, on obtient :

N

pour n = O (10)

pour n = 2 .

Ces résultats se distinguent de la relation (6) par l'ad- jonction d'un terme multiplicatif tenant compte du fait que les dislocations trop courtes ne participent plus au pic de Bordoni. L'exposant n de la relation (6) ne sera accessible à l'expérience que lorsque ce terme supplémentaire est approximativement constant. Cette condition est réalisée lorsque le réseau de dislocations n'est pas trop dense et le nombre des points ancreurs suffisamment faible (Grandchamp [20]).

Une théorie de Koehler [44], reprise par Granato et Lücke [45], traite les dislocations en les comparant à des cordes vibrant dans un milieu visqueux. Granato et Lücke en tirent une expression pour l'anomalie de module associée à la présence de telles dislocations dans un solide :

- \ -

,

Fornerod [43] et Thompson et Holmes [46] ont vérifié

cette relation avec grande précision sur des échantil-

lons polycristallins d'argent, respectivement de cuivre,

irradié aux neutrons. On considérera alors que l'éga-

lité (13) est rigoureuse et l'on conviendra de chiffrer

l'évolution de AIN par la mesure de l'anomalie de

module. II suffira alors de comparer ce comporteliient

de Q,,: et de AEIE pour en tirer la valeur de I'expo-

sant n. Remarquons toutefois que nous avons fait

l'hypothèse implicite que les dislocations participant

au pic de Bordoni sont affectées de manière parfaite-

ment identique à celles qui sont la cause de l'anomalie

de module (ou encore que ce sont les mêmes disloca-

tions). Cette condition ne nous semble pas trop res-

trictive. En effet, nos mesures après recuits (Grand-

champ [20]) ont toujours montré que la hauteur du

pic de Bordoni et le défaut de module (mesuré à une

température quelconque) avaient des comportements

semblables.

(13)

C2-240 P.-A. GRANDCHAMP 3.2 EPINGLAGE

APRÈS

ÉCROUISSAGE

A BASSE TEMPÉ-

RATURE.

- La première expérience de ce type a porté sur un échantillon écroui par compression de 7 %

à la température de l'azote liquide. Cet échantillon a été soumis à une suite de recuits linéaires au cours desquels nous avons relevé la hauteur du pic de Bordoni et l'anomalie de module mesurée à - 120 OC. Les températures maximales des recuits linéaires dont il est question ici sont comprises entre - 110 OC et

+ 60 OC.

La figure 18 montre les résultats que nous avons obtenus sur cet échantillon. On y reporte le logarithme naturel de la hauteur du pic de Bordoni en fonction du logarithme de l'anomalie de module mesurée à

- 120 OC. Le maximum du pic de Bordoni, Q,, est donné sans soustraction du fond qui n'est pas accessible à la mesure (au moins dans le cas des premières mon- tées linéaires jusqu'à des températures relativement basses). La meilleure droite que l'on peut mener par les points expérimentaux a une pente de 1,13. En vertu de (13) et en supposant que A reste constant tout au long de l'expérience, on obtient une valeur de 2,26 pour l'exposant n de la relation (6). En d'autres ter- mes on aurait :

FIG. 18. - Effet de l'épinglage sur le pic de Bordoni. Ecrouis- sage à - 196

O C .

Cette valeur de n = 2,26 semble confirmer les théo- ries de Seeger (6) et de Alefed (donnant n = 2 pour d'assez fortes contraintes internes). Notons que ce résultat n'est pas une preuve formelle en faveur des théories de Seeger et Alefeld ou du modèle de l'épin- glage des dislocations au stade II (principal respon- sable de la diminution du pic de Bordoni dans ce cas d'expérience). En effet, il pourrait s'être produit une variation de A et de 1 dans des rapports tels que l'on ait toujours

3.3 EPINGLAGE APRÈS

IRRADIATION A

- 196 OC. - Le résultat que nous venons d'obtenir sur un échantil- lon écroui à la température de l'azote liquide ne prouve donc pas complètement les théories de Seeger et Alefeld et le modèle de l'épinglage des dislocations.

Une étude similaire sur un échantillon irradié appor- terait la certitude de n'observer qu'un phénomène d'épinglage à l'exclusion d'un réarrangement des dislocations. La figure 19 montre le résultat d'une telle expérience. On y a reporté le logarithme du maxi- mum du pic de Bordoni en fonction de l'anomalie de module mesurée à - 180 OC. L'échantillon dont il est question ici a été écroui de 7 % par compres- sion à température ambiante, recuit à 300 OC pendant 1 h et, enfin, a été exposé à un flux de neutrons rapides de 2,8 x 1015 nvt. Les points expérimentaux de la figure 19 s'alignent de manière satisfaisante. La pente de la meilleure droite vaut 0,98, ce qui conduit à la relation

FIG. 19. - Effet de l'épinglage sur le pic de Bordoni. Irra- diation aux neutrons rapides à - 196 OC.

Cette expérience confirme donc la relation qu'Alefeld

propose dans le cas d'un échantillon avec fortes

contraintes internes (6) et la limite supérieure de la

théorie de Seeger et al. Dans ce cas d'expérience

(échantillon recuit avant l'irradiation), on peut exclure

la possibilité d'un réarrangement des dislocations au

cours des recuits nécessaires à la mesure (à des tempé-

ratures inférieures à 100 OC), la variation observée de

Q;,', et de AE/E peut donc bien être attribuée à

l'épinglage des dislocations par des défauts d'irradia-

tion. Notons encore que les points reportés sur la

figure 19 ont été tirés de tout le domaine de restaura-

tion de l'échantillon étudié, c'est-à-dire entre - 160 OC

et + 60 OC. Le modèle de la diminution de la hauteur

du pic de Bordoni par l'épinglage des dislocations

semble donc être en accord avec l'expérience pour les

défauts des stades II, III et IV.

(14)

MESURE DU FROTTEMENT INTÉRIEUR DE L'OR ÉCROUI ET IRRADIÉ AUX NEUTRONS C2-241 Conclusions. - 1) Le rôle de l'écrouissage demande priété h) (pic maximum pour = 3 %) n'est

à être étudié de manière intensive. Les écarts que pas vérifiée dans le cas de l'or.

l'on mesure entre les températures des maxima des pics de Bordoni à basse fréquence (mesures en pendule,

5 2.6) sont particulièrement significatives d u rôle fondamental du mode d'écrouissage. Les valeurs que l'on mesure pour ER et fo semblent également être fortement influencées par l'écrouissage (2.1). Il appa- raît que la proposition d ) (la température du pic ne varie que peu avec l'écrouissage), soit sujette à cau-

2) La relation entre hauteur du pic de Bordoni et longueur des segments de dislocation proposée dans les modèles de Seeger (limite supérieure) et Alefeld (grandes contraintes internes) semble être vérifiée par la comparaison entre l'évolution de la hauteur du pic de Bordoni et de l'anomalie de module. Nos mesures conduisent à une relation de la forme :

tion. En ce qui concerne la relation entre l'amplitude Q;,', - ~ l ?

du pic de Bordoni et le mode d'écrouissage, nous

voyons que le laminage (1.2) produit un pic beau- Cette relation est valable pour l'épinglage des disloca- coup plus élevé que les autres écrouissages. La pro- tions par les défauts des stades II, III et IV.

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