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Academic year: 2021

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Le collège

1. Un Collège à refonder de toute urgence

Livré au « socle » - qui renvoie à une conception utilitariste de l'école et dilue le sens des apprentissages - et à l'évaluation illusoire de sa maîtrise à travers un livret qui pose de redoutables problèmes pédagogiques et éducatifs aux équipes chargées de le renseigner, le collège a vu ses finalités transformées depuis la loi Fillon de 2005.

Il n'a plus réglementairement vocation à préparer tous les élèves à des poursuites d'études dans l'une des voies du lycée en leur permettant d'accéder à une culture commune ; l'existence de disciplines scolaires clairement identifiées est mise à mal au nom de compétences transversales idéalisées mais qui n'existent pourtant pas en tant que telles ; sa juste place entre le premier degré et le lycée est fragilisée par les projets d'expérimentations des

« écoles du socle ».

Notoirement sous-doté depuis des années, il a payé le prix fort des restrictions budgétaires.

Les suppressions massives de postes y ont entraîné une dégradation du quotidien (dans la classe comme au sein de l’établissement) qui génère une souffrance pour les élèves comme les personnels.

L'assouplissement de la carte scolaire a par ailleurs accentué la polarisation sociale des établissements et renforcé les difficultés dans les collèges les plus défavorisés.

Les conditions de travail des personnels se sont considérablement détériorées, avec une charge de travail alourdie et des missions peu à peu dénaturées (augmentation du nombre d’élèves à prendre en charge, multiplication de réunions en dehors du service, imposition de nombreuses tâches bénévoles…).

La nécessaire refondation du collège ne peut passer que par une loi d'orientation et de programmation pluriannuelle qui permette de jouer sur tous les leviers à la fois (contenus à enseigner, organisation des enseignements, mixité sociale des établissements, formation des enseignants, existence d'équipes pluriprofessionnelles complètes qui ont les moyens de travailler ensemble...). Mais les personnels attendent des mesures immédiates pour que soit mis un terme aux effets délétères de la politique éducative qu'ils ont subie ces dernières années.

2. Des mesures immédiates attendues pour la rentrée 2012

Abandon du livret personnel de compétences

et fin des pressions sur les personnels pour qu’ils le renseignent en cette fin d’année scolaire

Abrogation de la circulaire de rentrée 2012 et notamment

Renoncement à la globalisation et à l’annualisation des horaires de langues vivantes, cette mesure n'étant été guidée que par la volonté de faire des économies budgétaires sur le dos des élèves et des personnels

Suppression de l’évaluation en fin de 5ème

Tout montre que le ministère précédent avait imaginé cette évaluation pour légitimer le développement des dispositifs de pré-apprentissage précoce dès la 4ème. Nous demandons par ailleurs que le ministère renonce aux dispositions de la loi Cherpion qui rend possible l’apprentissage dès 14 ans.

Suppression de la note de vie scolaire

Loin de régler les problèmes de comportement de certains élèves, cette note dénature le travail des enseignants et des CPE, crée des malentendus et peut générer des tensions avec les élèves et les parents.

Abandon de l’épreuve orale d’histoire des arts

Il conviendra de repenser les contenus, les objectifs, les conditions (travail en groupes réduits, possibilité de co- interventions d'enseignants de disciplines différentes...) et les modalités d’évaluation de ce nouvel enseignement.

Suppression de l’EIST qui offre une vision réductrice des sciences et de la technologie et aboutit à une perte de contenu disciplinaire.

Les programmes du collège doivent être conçus pour permettre une approche interdisciplinaire sans remettre en cause les contenus ni amputer les horaires disciplinaires obligatoires. Toute démarche interdisciplinaire doit se faire dans le respect des disciplines et sur la base du volontariat. Elle suppose par ailleurs un travail en équipe intégré dans les services.

Abandon de l’expérimentation des « écoles du socle » et de l'imposition d'échanges de services entre professeurs des écoles et professeurs du collège pour l’enseignement comme pour l’aide aux élèves

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Une meilleure continuité dans les apprentissages entre l’école primaire et le collège passe par des échanges réguliers entre les professeurs des écoles d’une part et les enseignants et les CPE du collège d’autre part, mais aussi entre les psychologues scolaires du 1er degré et les COPSY. Les échanges de service nient les spécificités de chacun : il convient de privilégier la concertation sur le temps de travail pour permettre une meilleure connaissance des élèves, des échanges sur les pratiques.

Abandonner l’ « accompagnement personnalisé » en 6ème et rétablir l’ATP

Les professeurs des écoles n’ont pas vocation à se substituer aux professeurs du collège pour aider les élèves de 6ème dans le cadre d’un « accompagnement personnalisé » annualisé. Il convient de rétablir les deux heures hebdomadaires d’ATP prévues par l’arrêté du 14 janvier 2002 parce qu’elles sont prises en charge par les enseignants de la classe (qui connaissent les élèves) dans le cadre de leur service.

Rétablissement d'une partie des postes supprimés dans les collèges les plus en difficulté

Respect des grilles horaires définies par les arrêtés et les programmes nationaux

Abandon de l’expérimentation des centres de connaissances et de culture (3C)

Réaffirmation du rôle fondamental des COPsy dans la réussite des élèves, leur suivi et l'élaboration de leur projet d'orientation...

Il est important de croiser, dans le cadre d’équipes pluriprofessionnelles, les regards des différents professionnels de l’établissement pour aider les élèves à construire leur projet d’orientation, mais c’est le COPsy, et non le professeur principal, qui doit mener les entretiens individuels d'orientation avec les élèves de 3ème. Un coup d’arrêt doit être donné à la fermeture des CIO.

Stopper la libéralisation de la carte scolaire

Cette libéralisation a accentué la polarisation sociale des collèges et renforcé les inégalités scolaires. Il est urgent de revenir à une carte scolaire repensée et réellement respectée, en lien avec une politique de la ville soucieuse de construire de la mixité sociale.

Augmentation du nombre d’étudiants surveillants

Présence d'au moins un CPE à temps plein par collège

Arrêt de l'expérimentation sport l'après-midi

La logique sous-tendue par cette expérimentation est problématique : disciplines soit-disant porteuses de savoirs le matin et disciplines sans réels savoirs, ludiques, placées l'après-midi.

Ces mesures seraient de premiers signes forts susceptibles de leur redonner de l'espoir et des perspectives pour exercer leurs métiers.

3) Repenser le collège dans les années à venir

Le collège doit retrouver la vocation qui était la sienne avant la loi Fillon et l’instauration du « socle commun », à savoir préparer tous les élèves qu’il accueille à des poursuites d’études dans l’une des 3 voies du lycée en leur permettant d’acquérir une culture commune. Sa structuration en disciplines scolaires constituées est essentielle pour que les élèves construisent des savoirs et chaque discipline joue un rôle incontournable dans l’appropriation par les élèves d’une culture commune émancipatrice.

Le renoncement à la structuration du collège par le socle est donc une nécessité absolue. Mais cela doit s’accompagner d’une réflexion menée dans le cadre d'une commission plurielle pour réactualiser les contenus d’enseignement et les revisiter afin de les rendre toujours plus accessibles aux élèves.

Nous souhaitons que soit annoncée dès maintenant une remise à plat de l’ensemble des programmes, une véritable réflexion devant s’engager en priorité sur l'enseignement de la technologie au collège et de ses contenus, en articulation avec les enseignements technologiques du lycée.

Nous demandons l’abrogation des nouvelles épreuves de DNB 2013 (actuellement adossées au socle) et une remise à plat du diplôme. Nos propositions pour un DNB rénové restent valides : contrôle continu prenant en compte toutes les disciplines enseignées et, pour certaines disciplines, épreuves terminales qui doivent être étendues aux langues vivantes.

Nous souhaitons par ailleurs que soit annoncée la mise en place de commissions nationales de concertation, de suivi des programmes et des pratiques, de réflexion à court et long terme sur leurs évolutions.

Il faut cesser d'imposer aux personnels des tâches bénévoles et les heures de vie de classe, par exemple, doivent être systématiquement rémunérées en HSE si elles n’ont pas été prévues dans la ventilation des services.

Il convient également de rompre avec la logique des contrats d’objectifs en annonçant un moratoire. La validation du LPC en fonction des objectifs assignés dans le contrat, a montré que les contrats d'objectifs pervertissaient la notion même d'évaluation des élèves. Il est urgent de revenir à un pilotage du système sur la base de règles nationales claires et transparentes pour répartir les moyens entre les établissements en fonction de leurs besoins, clairement identifiés.

Références

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